Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
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Jeu 24 Aoû - 20:57
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« fin avril/début mai 2021 »
Elle est en vie. C’est à peu près la seule pensée cohérente qui te traverse la tête tant tu es choquée de voir Kayla blessée ainsi – c’est ton monde, ça, cet univers de sang et de douleur et de traque, pas le sien. Même si c’est absurde, tu le sais, vu la guerre, vu son appartenance à l’Ordre, vu ses études. Mais tu aurais beaucoup donné pour qu’elle ne vive jamais ça. Pour pouvoir l’empêcher, pour que le bracelet se soit activé, pour la retrouver beaucoup plus tôt et lui épargner le pire. Ils l’ont torturée. Ils paieront pour cela. Peut-être qu’elle sera en mesure de les décrire ou de les nommer, tu les retrouveras d’une façon ou d’une autre. Tu ravales ta colère et tes envies de vengeance, ce n’est pas ce dont Kayla a besoin, là, maintenant. Et ce sera à elle de décider ce qu’elle veut faire, quand elle sera rétablie – parce qu’elle se rétablira, tu ne vois pas les choses autrement. Elle a toujours respecté tes choix plus que discutables en la matière, tu suivras les siens. Tu soulèves ton amie avec toute la douceur que tu peux rassembler, la prenant entre tes bras pour ne pas la secouer. Hors de question d’aggraver ses blessures. Elle a tenté de protester quand tu as dit que tu allais la porter, et c’est touchant qu’elle y pense dans un moment pareil, alors qu’elle va si mal, mais tu as balayé la phrase d’un mouvement de la main. On s’en fiche, de ce que ton cerveau tordu peut ressentir. Ton corps se tend malgré toi, malgré vos vêtements. Ne fais pas ça. Mais c’est toi qui la tiens, pas l’inverse, et vous n’êtes pas vraiment en contact, vos peaux ne se touchent pas, seulement vos habits, même si tu sens sa chaleur qui diffuse à travers ses vêtements. Ça fait… des années que tu n’as pas touché quelqu’un autrement qu’en combat ou lorsqu’on voulait te maintenir – à chaque fois dans des situations de survie, qui n’ont fait qu’accentuer ta peur du contact, l’associer sans cesse à des moments où tu étais en danger, et clairement, ça ne t’aide pas. Tu as beau essayer d’aligner les arguments rationnels, de te rappeler que tu contrôles la situation, c’est… compliqué (euphémisme), d’autant plus que vous êtes toujours sur le terrain du Blood Circle, en danger. Maxime continue de tenir Lyam en respect et personne d’autre n’a encore tenté d’intervenir, signe qu’il doit bien être seul. Tu paniqueras plus tard. Ce n’est pas si stupide que ça en a l’air, tu sais gérer l’urgence pour t’effondrer après, ton mode survie est toujours à peu près fonctionnel – c’est peut-être la seule chose qui marche bien chez toi. Le souffle un peu court mais contrôlé, dans un état second, comme si tu étais à la fois là et ailleurs, avec un Eirian en apnée et l’autre qui gère, tu commences à reculer, Kayla dans les bras. Elle doit sentir ta tension, mais tu t’efforces de maintenir une prise la plus légère possible pour ne pas lui faire mal. Des larmes coulent sur le visage de ton amie.
— On est là, tu murmures, on t’emmène en sécurité.
Tu aimerais lui dire que c’est fini, que tout ira bien, que c’est derrière elle – mais ce serait autant de mensonges et elle le sait aussi bien que toi, tu n’as pas envie de lui mentir. Tu sors le premier, attentif aux environs silencieux, puis quand Maxime te rejoint, assez loin de la maison pour que le Blood Circle ne risque pas d’être emporté avec vous si jamais il changeait d’avis, tu lui dis :
— Sainte-Mangouste.
Les phrases entières, ce sera pour une autre fois. C’est le seul endroit qui te vienne en tête. Le quartier général de l’Ordre du Phénix n’est pas assez équipé pour cela, il faut qu’elle reçoive les meilleurs soins au plus vite. Tu transplanes aussi délicatement que possible, sans pouvoir faire disparaître toute la brutalité du sortilège. Tu maintiens Kayla contre toi, absorbant la secousse au maximum, puis vous réapparaissez dans le hall de l’hôpital. Tu te fiches du chaos que vous semez au milieu des gens qui attendent, des cris et des exclamations qui s’élèvent autour de vous, rien de tout cela n’existe pour toi, rien d’autre ne compte que ta précieuse charge. Tu cherches la robe verte des médicomages et le symbole de l’hôpital. Certains s’approchent déjà.
— Elle est gravement blessée. Le Blood Circle s’en est pris à elle plusieurs jours, à la façon moldue.
Tu expliques ce que tu en sais, sans que ta voix ne trahisse rien de ce que tu ressens, sans parler trop fort non plus pour ne pas que l’assistance entende. Un médicomage fait venir un brancard sur lequel tu déposes doucement Kayla. On l’emmène et tu la suis des yeux, luttant contre l’impulsion de leur courir après, de ne pas la laisser disparaître hors de ta vue une nouvelle fois. Mais c’est pour son bien, elle est en sécurité.
Sans que tu saches trop comment, vous vous retrouvez dans ce qui ressemble à une salle d’attente. Une assistante vous explique que ce sera peut-être long, que vous ne pourrez sans doute pas voir Kayla tout de suite une fois qu’elle sera installée dans une chambre, que vous devriez revenir demain pour avoir de meilleures informations, d’autant que vous n’êtes pas de la famille directe, et bla bla bla… les mots entrent par une oreille et sortent par l’autre, tu n’as pas l’intention de quitter cet hôpital sans avoir au moins eu des nouvelles, peu importe combien de temps tu devras attendre. La voir, tu ne sais pas pour le coup, mais déjà savoir qu’elle va bien, qu’elle va se remettre… il ne te faut pas plus d’un regard échangé avec Maxime pour comprendre que vous êtes sur la même ligne, aussi décidés l’un que l’autre à patienter le temps qu’il faudra. Vous ne l’avez pas sauvée pour l’abandonner maintenant. L’assistante finit par comprendre que vous ne céderez pas un pouce de terrain et vous laisse – enfin ! Tu veux juste être seul – ou du moins avec quelqu’un que tu connais – pour redescendre un peu. Pour la première fois depuis des jours, tu as l’impression de respirer. Tu es soulagé que Kayla soit en sécurité même si une grosse part d’angoisse demeure. Tu sens encore son poids sur tes bras, sa tête contre ton torse, sa chaleur, partout où vous avez été contact – il y a des taches de sang sur tes vêtements.
— On l’a sauvée, tu souffles, comme si tu avais encore du mal à y croire, que tu avais besoin de le dire à voix haute pour que ça devienne réel.
Tu sors ton téléphone, expliques à Maxime en commençant à saisir un message :
— Julia. Elle préviendra ses parents.
Tu te sens soudain impuissant, tu ne vois pas ce que vous pourriez faire d'autre pour l'aider maintenant, mais la conscience brutale des prochaines heures à devoir attendre comme des lions, loups, piafs en cage te tombe dessus. Ça va être long. Incapable de t'asseoir, fébrile, tu fais les cent pas dans la petite pièce, seul moyen à ta portée pour essayer de te calmer un peu. Ce qui ne marche pas extrêmement bien. Toutes tes pensées restent tournées vers Kayla.
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Dim 17 Sep - 9:28
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« fin avril/début mai 2021 »
Cet endroit me fichait la chair de poule, le fait que Kayla soit dans un état déplorable me donnait envie de tout faire exploser, de massacrer ce type du Blood Circle que je tenais en joue. Comment c’était possible de faire du mal à Kayla ? Qui s’était réveillé un matin en se disant qu’elle était une sorcière et qu’il fallait lui faire du mal. Je n’arrivais pas à comprendre et peut-être qu’il faudrait ses paroles pour m’aider à y voir plus clair. Pour cela, rien de plus simple, il fallait se tirer d’ici, étant donné que je tenais en joue Lyam, ce fut à Eirian qu’incomba le rôle de porter notre amie pour l’en faire sortir d’ici. Du coin de l’œil, je regardais ce qu’il faisait, plus pour le suivre rapidement que parce que je doutais de lui. J’étais, au passage, tout à fait d’accord avec lui. On l’emmenait en sécurité, tout cela ne serait plus qu’un passé douloureux et on serait là pour qu’elle ne sombre pas dans ses souvenirs désolants. Lorsqu’Eirian sortit, je restais quelques instants à l’intérieur sans lui, attentive un maximum aux sons alentours, Lyam qui ne bougeait pas, les pas d’Eirian alourdis par le poids de Kayla, il n’y avait pas d’autres bruits, pas de froissements de vêtements pas de démarches un peu lourde, il n’y avait effectivement personne. Reculant prudemment Eirian t’as intérêt à être fier, elle a jamais été aussi prudente de sa vie sans quitter le Blood Circle des yeux, je rejoignis mes deux camarades. Je laissai Eirian partir en premier afin qu’ils ne leur arrivent rien puis une fois qu’ils eurent disparu, je pris exemple sur lui et rejoignis Sainte Mangouste à mon tour.
Ce petit temps suffit à ce que j’arrive au milieu de cris. Oh ça va, ils abusaient, c’est pas comme si c’était la première fois qu’ils voyaient un blessé, il y avait que ça ici. En plus depuis que le Blood Circle avait déclaré la guerre aux sorciers, ils devaient avoir oublié le sens du mot répit. En un rien de temps je fus sur les talons d’Eirian, marmonnant aux gens « Poussez-vous, vous voyez bien que je veux les rejoindre. » Espèce de voyeurs, ils voulaient savoir quoi, combien de plaies, elle avait, qui c’était ? Quelle belle bande de charognards. Une chance que je ne sois pas animagus, ils se seraient retrouvés face à un blaireau montrant les dents. Ouai, ça a pas l’air impressionnant dit comme ça, bah vous inquiétez pas qu’ils auraient pas kiffé le moment. Les médicomages arrivèrent fort rapidement – encore heureux – et Eirian déposa sur un brancard notre précieuse amie. Je la regardais partir, fis même un pas pour la suivre avant de constater qu’Eirian restait immobile. Je revins donc me poser à côté de lui, l’air un peu hagard. C’était allé beaucoup trop vite pour moi et je me sentais impuissante. Je n’avais même pas eu le temps de dire à Kayla quoi que ce soit, je glissais un regard vers Eirian « Elle va s’en sortir, pas vrai ? »
Une dame vint nous chercher, certainement parce qu’on avait l’air de deux empotés à fixer le couloir où notre amie avait disparue. Elle commençait son blabla que j’écoutais à moitié, étant occupée à faire marcher la machine à eau, me battant avec « Il faut le pousser sur le côté. » Ah, oui, pas logique. Je reviens vers les deux camarades, buvant et froissant le gobelet entre mes doigts. Il fallait revenir demain. AH NON, ça n’allait pas recommencer, non mais ils avaient un problème dans cet hôpital à toujours vouloir nous faire attendre. Histoire de lui montrer que je n’avais pas mais alors pas du tout envie d’aller ailleurs, je croisais les bras, sans renverser mon gobelet, évidemment. Notre attitude butée finit par avoir raison de la personne travaillant ici qui finit par nous laisser. Elle doit se dire que nous ne faisons rien de mal tant que nous restons ici. Oui, alors ça, c’est bien mal me connaître, j’allais prendre la poudre d’escampette rapidement pour retrouver mon amie. A force de faire cela, j’allais connaître l’hôpital par cœur, je devrais peut être écrire un livre, comment réussir à esquiver la sécurité de Sainte Mangouste pour rejoindre ses amis, j’eus un sourire tandis qu’un autre mot s’imposa à moi, sa famille.
Eirian prit la parole et je me tournais la tête vers lui, le regard brillant « Il faut croire qu’on forme un bon duo. » A la fois pour sauver les gens que pour sauver notre peau. En le voyant sortir son portable, j’essayai de voir l’écran. Ce n’était pas de la curiosité, je pensais vraiment qu’il voulait me parler par écrit au cas où il y avait des oreilles indiscrètes. PAS DU TOUT, il envoyait un message à Julia pour qu’elle prévienne les parents… ah oui, bonne idée, j’avoue je n’y aurais jamais pensé. Signe qu’Eirian n’était pas vraiment le plus zen en cet instant, il commençait déjà à faire les cent pas. Je le regardais faire avant de lui dire. « Tu n’as pas l’intention d’attendre sagement ici rassure moi ? » J’avançai en direction de la porte « A coup sûr, ils ne vont pas nous prévenir. » toujours avec le même refrain, la famille d’abord, je t’en foutrais moi des la famille d’abord, on lui avait sauvé le cul, par conséquent on avait un pass vip. A peine avais je entrouvert la pièce et fais quoi deux pas, deux minuscules petits pas, qu’une voix fendit l’air « ENCORE VOUS ! » Oh merde, je tournais la tête m’essayant à la tête la plus innocente du monde. Franchement, j’aurais pu dire la même chose, qu’est ce qu’elle foutait là elle ? Ca n'était quand même pas ma faute si Kayla se retrouvait à Sainte Mangouste seulement quelques semaines après Soledad. C’est Kayla aussi, elle copiait Sol, j’y pouvais rien moi, je n’allais pas louper une occasion de faire tourner en bourrique un hôpital. « Alors non, figurez vous que cette fois, je venais juste chercher mon ami. » Je montrais Eirian du doigt, oui ça se fait pas, mais c’est quand même vachement pratique. Je fis signe à Eirian de venir « On allait y aller. » Et hop aussitôt dit, je faussai compagnie à la fille qui la dernière fois était à l’accueil. Peine perdue, elle nous suivait, ah bordel, elle me connaissait bien. Je marmonnai à Eirian « Faut qu’on arrive à la semer, elle va nous coller et je veux qu’on soit les premiers dans la chambre de Kayla. »
En réalité, revenir dans le hall fut assez facile et au milieu de toutes ces personnes, s’en défaire fut un jeu d’enfant. Je voyais bien qu’elle nous cherchait mais qu’elle avait du mal à nous voir. Le fait qu’elle soit alpagué par des visiteurs fit qu’elle se concentra sur cette tâche là plutôt que sur nous. Ça nous laissait donc le champ libre à Eirian et moi. Combien de temps on traîna dans les différents couloirs et étages de l’hôpital aucune idée. A chaque fois que je voyais un magicomage différent, je lui demandais s’il n’avait pas vu une petite brune ayant eu affaires à des moldus. Les réponses étaient négatives jusqu’à ce qu’il y en ait un qui me regarde effaré, me demande comment ça se faisait qu’on soit déjà prévenu alors qu’elle venait à peine d’être mise dans une chambre. Si je répondis très vaguement, je demandai surtout quelle chambre et entraînai Eirian vers la chambre à toute vitesse. Quand je disais que je commençai à connaître l’hôpital par cœur, je trouvai la chambre en moins de deux. Et hop là, porte poussée, tête dans l’encadrement de la porte, est ce qu’elle était réveillée ? De toute façon on rentrait quand même.
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Kayla Rausale
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Lun 23 Oct - 21:47
That's what friends are for, for good times and bad times, i'll be on your side Meilleurs copains du monde, Ste-Mangouste, Mai 2021
Cette douleur était insoutenable. Indescriptible. Je me questionnais même sur la nécessité de continuer à vivre. J’avais trop mal, ma réalité à moi venait soudainement d’évoluer vers de nouvelles perspectives. Ma vie d’avant était terminée. Je le savais, je le sentais. Plus rien ne serait comme avant et j’en étais pleinement consciente. Et pourtant, je m’accrochais encore à celle-ci, espérant pouvoir occulter les quatre jours qui venaient de s’écouler. Le froid, l’humidité, la peur, l’angoisse, l’espoir. Tout se mélangeait dans ma tête dans un cocktail dangereux. À cela s’ajoutaient la désillusion, la sidération, la colère. Lyam m’avait menti, Lyam m’avait trompé. Il était l’ennemi, il faisait partie de ces monstres qui tuaient des personnes de ma communauté, qui pensaient que nous ne méritions pas de vivre, que nous ne méritions pas d’exister ni même de respirer le même air qu’eux. Que cela vienne de Lyam me rendait complètement folle, j’étais choquée et abasourdie par la manière dont j’avais découvert qu’il n’était finalement pas celui que j’imaginais. Je m’étais leurrée pendant des mois, je n’avais pas vu ni remarqué qu’il pensait différemment de moi. Il avait été très discret sur le sujet et je me demandais même s’il avait été honnête sur ses sentiments pour moi. En réalité, j’avais l’impression de ne pas le connaître. Je ne le connaissais pas, j’avais été naïve.
Alors que j’étais contre Eirian, contre son corps chaud que je n’avais jamais eu l’occasion de toucher, je restais mutique, comme si toute la tension accumulé s’évacuait soudainement, me rendant incapable de répondre à quelque stimuli que ce soit. Je n’entendais que les paroles lointaines de Maxime et d’Eirian qui évoquaient Sainte-Mangouste et je n’avais pas la force de participer à la conversation. Le sortilège de transplange me heurta de plein fouet, ravivant les traumatismes de mon corps tandis que je laissai échapper un gémissement plaintif et que les larmes coulaient à nouveau sur mes joues. Eirian se déplaçait, moi dans ses bras, et je sentais l’effervescence qui s’animait tout autour de nous lorsqu’on me posa sur l’un des brancards. La chaleur rassurante des bras d’Eirian autour de moi me quitta brusquement et le froid m’envahit soudainement, tout comme le sentiment intense de vulnérabilité et d’insécurité. Non. Je ne voulais pas qu’ils ne me laissent, je ne voulais pas y aller seule, je ne voulais plus jamais me retrouver seule de toute ma vie. J’implorais tacitement de rester auprès d’eux ; ils étaient ma famille, mon repère, mes sauveurs mais le brancard se mit en marche et l’adrénaline qui me maintenait éveillée s’atténua subitement, me plongeant dans un état de semi-inconscience. Plus rien ne dépendait de moi désormais. Je glissai peu à peu dans un état quasi léthargique.
On me posa très peu de questions. Les médicomages respectèrent mon silence, se contentant de parer au plus urgent en soignant mes blessures physiques. Une dame à la voix douce m’expliqua que j’étais en parfaite sécurité, qu’ils s’occuperaient bien de moi et que je ne devais pas m’en faire. Si je me crispais à chaque contact, à chaque fois qu’ils me touchaient, après l’administration des sédatifs, j’entrais dans un sommeil que j’aurais cru profond. Mais dormir sur mes deux oreilles n’était plus possible, pas après ce que j’avais vécu, pas après la crainte qu’on vienne me chercher pendant que je me reposais. Alors lorsque la porte de la chambre grinça très faiblement, je rouvris les yeux brutalement, mon cœur ne faisant qu’un tour et je sentis les battements de mon palpitant s’accélérer. En apercevant Maxime entrer, Eirian sur ses talons, je desserrai les poings et soufflai péniblement.
Je regardai mes deux meilleurs amis s’approcher de moi et je fuyais soudainement leurs regards, honteuse. La culpabilité me rongeait soudainement, inquiète de ce que j’avais pu leur faire subir, des risques qu’ils avaient pris pour moi. Mais si les situations avaient été inversé, n’aurais-je pas fait la même chose ? Ma gorge se serra subitement et je tendis la main vers Maxime pour qu’elle s’installe auprès de moi. Sans attendre, sans pouvoir dire quoi que ce soit, les larmes me submergèrent et coulèrent à torrent sur mes joues tandis que je me réfugiais dans les bras de ma meilleure amie, extériorisant toutes les angoisses, la peur, le traumatisme que j’avais vécus. J’étais comme une coquille vide, une coquille qui ne savait plus penser, qui ne parvenait plus à réfléchir. En réalité, à cet instant précis, je me demandais même comment j’allais pouvoir surmonter tout ça. Tandis que je serrai Maxime contre moi, je relevai péniblement les yeux vers Eirian, le regardant pour la première fois avec une intensité toute nouvelle. Nous étions trois écorchés de la vie, trois personnes ayant vécu des choses qu’on ne saurait même pas expliquer, que la plupart des personnes ne vivent que dans leurs cauchemars. Et pourtant, quand je nous regardais, c’était ce que je voyais subitement : une tuerie, un viol, une séquestration. Nous avions vécu cela, nous avions survécu. Mais comment, à quel prix ? Je n’avais pas les mots, je ne savais pas quoi dire. Je souffrais, j’avais mal, mon cœur entier était en lambeaux, mon corps était aux abonnés absents. Je ne ressentais plus rien. La seule chose que je sus dire fut cette phrase : « Dites moi... » Je ne voulais pas de mensonges, je ne voulais que la vérité. « Comment vous avez fait pour ne pas vous laisser dépérir? » Comment vivre avec un tel traumatisme ? Comment vivre quand on ne voyait plus aucune raison de poursuivre son existence ? J’étais détruite. « Je veux mourir. » Je n’avais plus aucune volonté. « Je veux que ça s'arrête. »
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
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Dim 29 Oct - 22:46
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« fin avril/début mai 2021 »
Le soulagement t’envahit lorsque Maxime te rejoint à Sainte-Mangouste – il y avait peu de risques que le Blood Circle s’en prenne à elle, mais tu préfères quand même la voir saine et sauve à tes côtés. Face à la cohue que vous avez créée – parce que visiblement même dans un hôpital, ça fait désordre de débarquer avec une personne en sang dans les bras – les médicomages réagissent rapidement. Tu déposes Kayla sur un brancard avec un pincement au cœur ; tu as dû prendre sur toi pour la porter, mais tu as l’impression de commettre une erreur en la lâchant, face aux blouses des médicomages – mais ça, c’est parce que tu ne les aimes pas, tu sais qu’ils sont compétents et vont prendre soin d’elle. L’angoisse et ton envie de la protéger luttent l’une contre l’autre. Son poids s’attarde sur tes bras, sa chaleur contre la tienne, comme si tu la tenais encore. Tu donnerais beaucoup pour la suivre, pour s’assurer que tout se passe bien, qu’il ne lui arrive rien d’autres, mais évidemment vous ne pouvez pas, et tu restes planté là, hébété, pas très sûr de ta place dans la réalité, au bord du choc nerveux. Maxime n’a pas l’air de valoir mieux que toi, vous restez là, sans savoir quoi faire de vous-mêmes maintenant que la situation n’est plus entre vos mains. Et le sang de Kayla sur tes vêtements ne t’aide pas. Ils l’ont enlevée. Ils l’ont torturée. Ils vont le regretter.
— Oui, tu réponds autant pour Maxime que pour toi. Elle va s’en sortir. Elle est forte.
Tout le reste est impensable. Tu as encore du mal à réaliser que ces journées de cauchemar s’achèvent, tu crains presque de te réveiller, d’avoir rêvé tout cela. De découvrir une réalité où vous n’avez pas encore retrouvé votre meilleure amie. Mais non. Tout est terminé, et pourtant tout commence. Kayla est libre, mais tu sais qu’une autre bataille débute, bien plus longue. Tu prêtes à peine attention à la dame qui vient vous parler, les mots entrant d’un côté et sortant de l’autre sans que tu retiennes quoi que ce soit tant que ça ne concerne pas Kayla. Revenir demain ? Tu la fixes sans comprendre. Et laisser Kayla ? Et puis quoi encore ? Tu n’as même pas l’énergie de lui répondre, décidé à ne pas bouger, à l’unisson de Maxime. Vous voyant inébranlables, la dame s’éloigne. Après tout, il y a plein d’autres personnes qui patientent, rien ne doit vous interdire de rester là. À dire vrai, tu ne sais pas vraiment comment fonctionne l’hôpital. Tu l’évites autant que possible, et en général c’est toi qu’on rafistole, tu n’as aucune idée de comment ça se passe pour ceux qui attendent. Rien que l’odeur te donne la nausée.
Maxime te répond, tu souris.
— Le meilleur.
Tu profites des deux neurones fonctionnels qu’il te reste pour envoyer un message à Julia pour qu’elle gère la communication avec les parents de Kayla, tu ne te sens pas d’entrer dans les détails, tu ne saurais même pas quoi dire au-delà de « on l’a retrouvée ». Les gens autour maintiennent ta vigilance en éveil. Tu commences à faire les cent pas, dresses l’oreille quand Maxime te demande si tu as l’intention d’attendre.
— Je… je ne sais pas ? Je veux dire, évidemment, je ne vais pas partir sans savoir, mais… Je te suis.
Tu comprends mieux quand elle explique qu’on ne vous préviendra sûrement pas. Tu lui emboîtes le pas sans hésiter, elle a l’air de savoir comment s’y prendre, et il est hors de question que tu quittes l’hôpital ou fasses quoi que ce soit sans avoir eu des nouvelles de Kayla. Vous n’avez pourtant pas le temps d’aller bien loin avant de vous faire repérer – et dans les grandes largeurs en plus. Ou plutôt Maxime. Tu ne sais pas ce qu’elle a fait la dernière fois qu’elle est venue (peut-être ce qu’elle est en train de faire en cet instant), mais elle a l’air d’avoir laissé un grand souvenir derrière elle. Tu lui sers d’excuse et tu hoches la tête à ses paroles. Peine perdue, l’autre ne vous lâche pas. De retour dans le hall, vous la semez sans mal et vous rejoignez dans les couloirs de l’hôpital par une autre porte. Vous tournicotez à droite et à gauche, au point que tu finis par te sentir un peu perdu. De toute façon, vous n’aurez pas vraiment de destination tant que Kayla ne sera pas dans une chambre et cela peut prendre un moment. La magie n’aura sans doute pas trop de mal à soigner ses blessures physiques, c’est au moins l’avantage par rapport aux hôpitaux moldus.
Enfin, vous finissez par obtenir l’information qu’il vous manque et filez à toute vitesse. Au moins, l’errance dans ces couloirs quasi vides ou du moins bien plus calmes que le hall et la nécessité de te concentrer sur le fait de ne pas vous faire virer t’ont aidé à reprendre tes esprits. Ça n’a pas chassé l’angoisse, très loin de là, mais tu te sens moins sur le point de vriller malgré l’appréhension qui revient en force.
Tu entres sans bruit derrière Maxime, pour ne pas réveiller Kayla si jamais elle dort. Mais elle est réveillée – ou vous l’avez réveillée malgré vos précautions, tu doutes qu’elle arrive à se détendre ici. Le soulagement de la voir déferle sur toi, amenant une brusque chute de tension qui te fait vaciller. Son regard vous évite, mais elle ne tarde pas à se réfugier dans les bras de Maxime. Tu restes à côté, la laissant se libérer. Tu lui souris doucement lorsqu’elle redresse la tête, sans saisir son regard. Sa question, directe, te frappe, autant que les mots qui suivent, et tu la rejoins, t’assois sur le bord du lit, en prenant soin de ne pas la faire bouger.
— Ils ne te toucheront plus, Kayla, c’est terminé avec eux.
Tu ne retiens pas un regard vers Maxime. Tu ne sais pas ce qui lui est arrivé, mais la question de Kayla lui est destinée autant qu’à toi. Au fond, tu n’es pas surpris. C’est même une évidence. Vous vous ressemblez trop sur certains points, sur les points qui comptent quand ça touche à la survie. Vous fonctionnez trop bien ensemble dans les situations de crise pour que ce soit un hasard – et vous êtes doués pour sauver votre peau ou celle de Kayla. Plus que ne devraient l’être des gens de votre âge. Vous êtes des survivants.
— Et… ça va s’arrêter. Pas aujourd’hui, ni demain, mais un jour, tu verras que les choses commencent à changer, que le monde continue de tourner et que tu en fais toujours partie ; un jour, ça ira mieux. Et jusque-là, tu ne seras pas seule, on sera là, moi, Maxime, ta famille, on ne te laissera pas, on sera à tes côtés.
Quant à comment tu as fait… Tu n’as jamais été doué pour exprimer tes ressentis, mettre les mots dessus, même si l’avoir déjà fait avec elle t’aide. Tu espères arriver à trouver les bons mots ; tu ne veux pas non plus plaquer ton vécu sur le sien, ni prétendre comprendre tout ce qu’elle a vécu.
— Moi, j’ai… J’ai dépéri. Tu ne m’as pas connu avant, tu n’as pas vu le changement. Les… les premières semaines, je n’étais même pas sûr d’être encore vivant.
Tout était devenu un brouillard permanent, tu ne sais même pas comment tu as fait pour tenir jusqu’à la rentrée. Et les premières semaines à Poudlard sont voilées de brume, tu fonctionnais mécaniquement, toute ton énergie concentrée sur le fait d’en montrer le moins possible. Ça n’a pas vraiment marché, mais il n’y a eu qu’Elise pour s’en soucier assez et venir t’en parler. Tu ne sais pas comment tu aurais fait si elle ne l’avait pas fait, s’il n’y avait pas eu cette impulsion, cette conscience que tu n’étais pas qu’un fantôme invisible aux yeux des autres. Pourtant, tu n’as rien pu lui dire sur le moment, tu as juste laissé entendre que tu avais assisté à quelque chose de traumatisant. Tu étais incapable de prononcer les mots – il t’a fallu trois ans pour l’avouer à voix haute, et seulement à demi-mot, à Kayla, qui reste encore la seule au courant. Si tu l’avais dit à l’époque, tu aurais achevé de t’effondrer et le reste de ta vie se serait écroulé – si un adulte en avait entendu parler, avait cherché à contacter ta famille, tous tes mensonges seraient tombés comme un château de cartes. Ton esprit t’a protégé comme il l’a pu, en essayant de tout enfouir. Ça n’a pas marché, évidemment. Mais tu étais seul. Tu ne peux pas l’avouer, mais tu ne veux pas lui mentir, pas maintenant, c’est trop important. Tu as tenu – parce qu’on t’a entraîné à survivre, parce qu’il y a ta mère et que tu es le seul à pouvoir l’aider. Parce qu’il fallait que tu tiennes, même sans but et sans objectif accessible à court terme, au prix d’années de cauchemars, d’angoisses envahissantes, de contacts devenus insupportables, d’hypervigilance au point d’avoir du mal à distinguer les vrais dangers de ceux que ton esprit invente. Tout a recommencé en février, avec ce que vous avez découvert, et si elle n’avait pas été là… tu ne sais vraiment pas ce que tu serais devenu. Sans elle, tu ne t’en serais pas relevé, tu commences à peine.
— Et j’ai fini par me rendre compte que c’était toujours le cas et qu’il fallait apprendre à vivre avec, et accepter que ça prenne du temps, aussi. Je ne sais pas vraiment comment j’ai fait, j’ai toujours du mal. Mais le pire, ça a été de ne pouvoir en parler à personne. C’est… c’est vraiment important que tu puisses en parler, à nous ou aux personnes que tu voudras. Même en février… je ne sais pas comment j’aurais fait si tu n’avais pas été là. Ta présence et te parler comme je l’ai fait ces derniers mois, c’est ce qui m’a le plus aidé depuis que tout ça est arrivé.
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Lun 1 Jan - 21:24
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« fin avril/début mai 2021 »
Le meilleur duo, ça n'est pas rien tout de même, un frisson de plaisir m'envahit. Ça n'était pas fini pour aujourd'hui notre collaboration, moi je n'avais pas l'intention qu'on me dise que je pouvais aller voir Kayla, ça allait mettre trop de temps - comme d'habitude- pour un peu ils allaient dire la famille d'abord, pas envie d'écouter. Eirian ne se posa pas trente-six questions, il me suivait. Pour le coup à force d'en faire qu'à ma tête et braver leurs interdictions de merde pour rejoindre les gens que j'aimais, j'étais connu ici comme le loup blanc. D'ailleurs si je peux me permettre mon pelage était tout ce qu'il y a de plus banal, un mélange de gris et de beige, c'était clairement pas ça qui me démarquait des autres loups mais je veux bien reconnaître que l'expression être connu comme le petit loup, ça fait quand même moins classe. Bref, le loup blanc que j'étais se fit repérer et malgré des excuses en or l'autre n'était pas dupe. Oui alors si elle croyait qu'on allait se laisser intimider ou même qu'on était pas en mesure de la semer, elle rêvait.
La partie la plus compliquée du plan était de retrouver la chambre de Kayla. Déjà, contrairement à Elwyn ou à Soledad, Kayla avait perdu son odeur. Ça n'était pas de sa faute bien sur, ce n'était pas non plus le Blood Circle qui avait expérimenté des choses. C'était vraiment une question de captivité, de ne pas pouvoir faire les choses habituelles. Alors bien sûr, il y avait des fragrances connues et si je me concentrais suffisamment longtemps, je pouvais repérer des odeurs familières mais ça n'était clairement pas possible de s'arrêter dans tous les couloirs une minute pour se concentrer sur ce que mon odorat voulait bien percevoir. Il fallut donc se renseigner auprès du personnel médical plutôt conciliant pour une fois.
Une fois dans la chambre occupée par Kayla, j'eus la bonne surprise de la voir réveillée ! Alors ça c'était une fort bonne nouvelle. Non nous n'étions pas responsables, je refuse d'en porter la responsabilité, on avait été aussi discret que des botrucs. Alors que je m'approchai d'elle, elle finit par me prendre dans ses bras pour un câlin. J'aurais pu rester comme ça toujours mais elle posa une question des plus déstabilisantes. Comment on avait fait pour ne pas se laisser emporter par le malheur. Mieux valait-il laisser Eirian parler en premier. Oui, déjà aucun membre du blood Circle ne la toucherait. On avait oublié un peu trop facilement qu'à tout moment le Blood Circle pouvait frapper, on avait manqué de prudence et à force de fréquenter des moldus, on s'était mis en tête que ça ne risquait rien. Je ne pouvais qu'être d'accord avec mon partenaire de galère, oui un jour ça s'arrangeait, un jour après l'autre la douleur se faisait moins vive, les souvenirs joyeux arrivaient à se faire une place et oui, bien sûr qu'on serait là pour rendre les choses plus faciles.
J'écoutais avec une attention certaine les propos du sorcier. Je ne le voyais tellement pas du genre à dépérir, comme quoi, tout ne se voit pas forcément. Par contre le fait d'être une coquille vide, de se demander si on est vivant, ça oui, je connaissais. En revanche je ne savais pas ce qu'ils avaient vécu en février, encore moins les épreuves supportées par Eirian, c'est malin, moi j'étais curieuse dans mon adn, je voulais tout savoir. Je me retenais de demander ce qu'il s'était passé, ce n'était pas le moment. Il faudrait que je lui demande un jour s'il voulait bien m'en parler. Pour le moment je devais remonter dans mes souvenirs, des souvenirs auxquels j'évitais de penser pour être tout à fait honnête. « Au début, je dirais que j'essayais de faire en sorte que les gens me croient, ça n'a pas vraiment fonctionné. Je dirais que je me suis rattachée à Poil de Châtaigne sur les premières semaines. Puis ensuite, quand j'ai dû quitter le monde moldu pour celui des sorciers j'ai eu une mission : détruire la vie du loup-garou qui avait détruit mon existence. » Ah ça je m'en souvenais que trop bien de ces heures à pister tout et n'importe quoi pour être sûr de pouvoir repérer n'importe quelle odeur et la suivre. Chose qui ne nous avait cependant pas vraiment aidé lorsque nous cherchions Kayla, pour mon plus grand malheur. Est-ce que les choses auraient été différentes si j'avais pu rester chez Georges ? Est-ce que son amour n'aurait pas réussi à endiguer ce torrent de haine ? J'aurais bien aimé savoir. « Au final, on ne peut pas dire que mes envies de vengeances aient été jusqu'au bout. » Je poussais un soupir plus amusée qu'autre chose. « Etant donné que je suis plus ou moins en relation de couple avec le gars qui a fait exploser ma vie d'avant... c'est pas une franche réussite. » Est ce que nous étions encore en couple ? En ce moment, c'était un brin tendu entre nous. Pour autant, je savais que nos chemins se recroiseraient, que l'on fasse parti de la même meute ou non, ça ne changerait absolument rien au fait que je ne voulais pas qu'il soit absent de ma vie. Je fronçais le bout du nez en regardant Kayla « En résumé, avoir un chat à qui tout partager c'est la solution. Avoir pour plan de partager une nuit avec le gars que l'on déteste pour le buter... c'est une idée de merde. Non seulement on ne le bute pas mais en plus on finit en couple avec... plan pas génial du tout. Et si je peux me permettre pour toi c'est encore moins une bonne idée ton ex il déteste les sorciers parce qu'ils sont sorciers donc on évite de se retrouver avec. » Voilà, moi au moins, Kesabel n'avait pas mis une cible sur ma tête parce que j'étais orpheline. Est-ce que nos expériences allaient l'aider par contre ? Pas sûr, chaque personne réagit de manière différente, déjà rien qu'entre Eirian et moi nos manières de réagir étaient très différentes, moi il y a de fortes chances qu'à sa place, je cherche à détruire le Blood Circle... mieux valait-il ne pas suivre mon exemple, ça donnait plus de chance de survie.
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Mar 23 Jan - 22:38
That's what friends are for, for good times and bad times, i'll be on your side Meilleurs copains du monde, Ste-Mangouste, Mai 2021
J’étais anéantie. Tout en moi n’était que souffrance, peine, culpabilité. Je ne parvenais plus à penser, à réfléchir. Les images des derniers jours tournaient en boucle dans ma tête, encore et toujours. Je les revoyais tous, mes bourreaux, s’approcher de moi avec leurs instruments de torture avec la ferme intention de me faire du mal. Ils avaient cru pouvoir me soutirer des informations mais j’avais toujours gardé le silence. Mais pour combien de temps ? Combien de temps aurais-je tenu ? Je n’étais restée que quelques jours entre leurs mains, dans ces geôles froides et insalubres et pourtant, j’étais brisée. Comment se relever, comment respirer de nouveau sans que cela ne fasse mal ? J’en avais aucune idée, je ne voyais aucune solution, aucune lumière. Je ne voyais que l’horreur, que les ténèbres, les abysses. Alors que j’étais en train de me morfondre, me demandant si la mort ne serait pas un remède salutaire, la porte grinça, laissant place aux deux personnes que j’affectionnais le plus dans ce monde en dehors de ma famille. Maxime et Eirian étaient les amis qui avaient choisi de me supporter, quel qu’en soit le prix. Et à en juger par leur tête, ils n’avaient pas beaucoup dormi ces derniers jours. Cette image m’insupportait et je préférai détourner le regard pour ne pas y être confrontée. Jusqu’à ce que je m’effondre dans les bras de Maxime. La chaleur de ses bras, son odeur, la douceur de ses cheveux... ce sentiment familier vint remettre un peu d’ordre dans mon esprit torturé. Enfin quelque chose que je connaissais, qui m’était routinier, qui me rassurait… Pleurant à chaudes larmes, ne sachant pas m’arrêter, je déversais toute ma souffrance collée contre elle. Lorsque je le pus, j’exprimai verbalement à quel point j’avais mal, à quel point je souhaitais en finir. Je me pensais si forte, invulnérable auparavant ; j’avais oublié à quel point une existence pouvait basculer du jour au lendemain. Pourtant, Eirian et Maxime étaient la preuve vivante que les malheurs pouvaient nous tomber dessus sans crier gare. Et pourtant, ils survivaient. Ils continuaient de mener leur existence malgré ce qu’ils avaient vécu. Comment faisaient-ils ? Je l’ignorai, moi, j’étais vidée.
Ce fut Eirian qui prit la parole en premier Riri avait pas le choix, c’était son tour askip hihi. Je le regardai sans vraiment poser mon regard sur lui, tentant d’écouter les conseils qu’il voudrait bien me donner. Il commença à me dire que j’étais en sécurité, que plus jamais ils ne me toucheraient. Qu’en savait-il réellement ? Qui était à l’abri de nos jours ? J’avais cru être invincible, intouchable, et on voyait bien où tout cela nous avait mené. Selon lui, le temps arrangerait les choses, le temps guérirait les blessures. Mais quand je le regardai lui, pouvait-il réellement dire qu’il allait mieux ? Il ne supportait aucun contact, il mentait tout le temps pour sa survie, il me baratinait parfois en disant que tout allait bien. Eirian était-il l’exemple à suivre ? Devrais-je dire que j’allais bien ? Peut-être qu’à force de le dire, on commençait à y croire. Par contre, ce dont j’étais persuadée, c’était qu’ils seraient tous les deux là pour moi. Je le savais. Maxime et Eirian étaient mes meilleurs amis et vu ce qu’ils venaient de faire pour moi, je savais que je pourrais à jamais compter sur eux. Mais leur présence me suffirait-elle ? Comment faire pour aller mieux ? Pour aller de l’avant ? Même pour faire semblant ? Je ne savais pas comment faire. J’étais si spontanée d’ordinaire, là, je voulais juste crever. Qu’on me foute la paix. Que tout s’arrête.
J’avais besoin d’aide pour comprendre. Pour me reconnecter à la réalité. Du moins… Pour essayer. Eirian compléta ses propos en me disant que je ne l’avais pas connu avant. Le Eirian d’aujourd’hui était déjà si torturé, j’imaginais mal l’être davantage. Ma gorge se serra, regrettant soudainement de ne pas avoir pu m’immiscer plus tôt dans la vie du Serdaigle pour l’aider à avoir davantage de pulsions de vie. Mais aujourd’hui, c’était « Je suis comme toi. Je respire. Mais je ne sais pas si je vis encore. » dis-je péniblement. L'air entrait et sortait de mes poumons, me permettant de continuer mon existence mais tout cela avait-il un sens ? Dans quel but ? Je ne voyais pas d’issues à mon mal-être. « Je... Je sais pas ce que je veux. Je sais pas si je veux en parler ou effacer tout ça de ma mémoire Eirian. Je crois que je veux oublier ce que j’ai vécu... Je... Je sais plus... » dis-je faiblement. Tout était si pénible. Est-ce que cela ne serait-il pas plus pertinent et plus simple de tout simplement demander à m’effacer la mémoire ? Mais je savais aussi à quel point cela pouvait avoir des conséquences sur le corps et sur le cerveau. Eirian en était la preuve vivante... On avait joué sur son corps et on l’avait oublietté si souvent qu’il en gardait encore les séquelles. Comment faire autrement ? Quelles autres solutions me restaient-ils ?
Après Eirian, ce fut Maxime qui prit la parole. Ses solutions à elle étaient différentes de celles d’Eirian et les mots qu’elle prononçait ne me surprirent pas. Après tout, je connaissais tout cela. Maxime était ma meilleure amie et c’était des choses dont nous avions déjà eu l’occasion de parler. Elle évoqua sa relation avec Kesabel et la volonté qu’elle avait eu de le tuer. Elle en avait eu l’occasion tellement de fois… N’avait-il pas gâché son enfance ? N’était-il pas responsable de souvenirs affreux liés à l’attaque de l’orphelinat ? Si, évidemment. Et pourtant… J’esquissai un sourire amer à cette pensée en sachant très bien dans quelle relation toxique ils étaient désormais enfermés mais pour la première fois de ma vie -et c’était important de le noter-, je décidai de ne pas casser du sucre sur le dos de Kesabel Greyback. Après tout, aucune relation n’était parfaite… A la lumière des découvertes que je venais de faire sur Lyam, la relation entre Maxime et son mec m’apparaissait soudainement bien plus acceptable. Au moins, aucun d’eux ne voulait véritablement tuer l’autre. Du moins, plus maintenant. « J’ai pas besoin de chat moi. » murmurai-je au bout d’un moment. Ça, c’était certain. J’étais pas certaine d’être capable de le maintenir en vie. Quoi que… Un chat, normalement, ça vivait sa vie tranquille. Mais là n’était pas vraiment la question. « J’ai une meilleure amie à qui je peux me coller. Et que je peux coller toute la journée. » dis-je doucement. Et Maxime ne refusait jamais qu’on passe du temps ensemble. L’inverse était tout aussi vrai. Notre relation était si fusionnelle, nous étions inséparables. Elle était une partie de moi et je savais que j’allais avoir besoin d’elle, maintenant plus que jamais… Quant au reste de ses suggestions... « Je sais même pas si je veux me venger de... lui. » Je fermai les yeux, n’osant pas dire à voix haute le prénom de Lyam. C’était douloureux, la souffrance que je ressentais n’avait pas d’égal. Après l’attaque de la forêt, je ne pensais pas que je pourrais un jour avoir plus mal… « Je comprends pas pourquoi il m’a sauvée. Il déteste les sorciers. Il me déteste moi… Il déteste ce que je suis. Il déteste qui on est. » Ce fut la seule idée qui me vint en tête. Il faisait partie de l’organisation qui traquait les magiciens. Pourquoi? C’était la question que je me posais maintenant. Je n’avais jamais perçu cette haine en lui, je n’avais jamais fait le lien entre le Blood Circle et lui. « Je me suis tellement trompée sur lui putain... Il cachait bien son jeu… » Les larmes coulèrent sur mes joues tandis que je repensais au moment où je l’avais vu au travers des barreaux de ma cage. « Qu’est-ce que j’ai été conne. » Alors que je fermai les yeux, je sursautai brutalement, réalisant quelque chose : « Par Merlin, mes parents !!! Faut qu’on fasse quelque chose !! Il sait où ils habitent ! ! » Les battements de mon cœur s’accélèrent brutalement tandis que la machine magique à laquelle j’étais reliée s’emballait soudainement.
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
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Mer 14 Aoû - 21:43
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« fin avril/début mai 2021 »
Heureusement que Maxime est avec toi pour partir en quête de la chambre de Kayla. Seul, tu n’aurais pas été bien loin. Moins tu vois l’hôpital et ses médicomages, mieux tu te portes, quitte à te rafistoler tant bien que mal toi-même, mais du coup, ça ne t’aide pas du tout pour t’y repérer, alors que Maxime semble avoir l’habitude des lieux. Tu te demandes vaguement si c’est elle qui s’y retrouve à cause de son caractère aventureux ou si elle a des amis qui ont malheureusement été blessés. Avec la guerre, ça devient de plus en probable – et qu’est-ce que tu hais les extrémistes des deux camps, prêts à torturer et tuer au nom de leurs idées ! Les blessures de Kayla ne quittent pas ton esprit, son sang a taché tes vêtements, tu as l’impression de ne voir que ça, et tu as toujours peur pour elle. Tu as beau savoir qu’elle est en sécurité maintenant, une partie de toi, celle qui fonctionne sur les nerfs, à l’adrénaline et à l’instinct de survie, après ces journées quasi sans sommeil, a encore du mal à l’admettre et tient à s’assurer qu’elle est bien hors de danger. En remontant les couloirs, tu comprends qu’aucun médicomage ne pourrait te rassurer sur le sujet, tu as besoin de t’assurer par toi-même que… ça va, à défaut d’aller bien. Personne ne peut aller bien après ce qu’elle a traversé. Tu aurais tellement voulu le lui épargner, la retrouver plus vite… Trop tard pour les regrets, il va falloir que vous soyez là pour elle maintenant. Et tu n’entends pas faillir cette fois.
Vous trouvez finalement sa chambre et tu as l’impression de respirer pour la première fois depuis… longtemps en la découvrant éveillée, ses blessures prises en charge. Le nœud dans ta poitrine se détend presque imperceptiblement – ce n’est que la surface, même si c’est déjà une bonne nouvelle. Tu restes muet tandis que Maxime la serre contre elle. Ton corps garde encore les sensations d’il y a quelques minutes, son poids sur tes bras, sa chaleur, tout. Sa question ne te surprend pas, même si elle n’est pas simple. Tu as assez de recul maintenant pour savoir que tu as fait absolument tout ce qu’il ne fallait pas faire dans ces circonstances, contraint au silence par ta situation. S’il y avait eu encore ta mère (mais alors, tu n’aurais pas été à la rue et ce ne serait pas arrivé), s’il n’y avait pas eu ces années de secret… Peut-être que tu en aurais parlé. Au moins à elle. Tu n’aurais jamais pu lui cacher l’état dans lequel tu étais, elle l’aurait vu immédiatement et elle est la seule personne pour qui tu n’as jamais eu de secret. Elle t’aurait aidé au mieux, soutenu, accompagné. Tu essaies de réconforter Kayla, tout en sachant que tu ne peux pas lui promettre qu’elle est définitivement en sécurité, c’est impossible dans le contexte actuel. Mais le rappeler maintenant ne sert à rien. Vous serez là pour elle, pour l’entourer, il y aura ses parents, ses amis, Julia… elle ne sera pas seule, et c’est ce qui te paraît le plus essentiel, tant c’est ce qui t’a le plus pesé dans ta situation, cette solitude forcée dont tu commences à peine à émerger. Tu réponds à Kayla sans mentir, sans rentrer non plus dans les détails de ce qu’elle sait déjà. Tu ne te sens pas de dire les choses de but en blanc devant Maxime, cette vérité que tu as mis trois ans à admettre à voix haute, même si ça ne te surprend pas qu’elle aussi ait vécu des choses plus que difficiles. Kayla a à la fois bien et mal choisi ses meilleurs amis. Bien parce que vous serez là quoi qu’il arrive et que vous comprenez ce qu’elle a traversé pour avoir vous-mêmes traversé des épreuves. Mal, parce qu’entre ta réponse et celle de Maxime ensuite, vous collectionnez les choses à ne pas faire. Vous êtes plus un anti-guide qu’autre chose. Mais même comme ça, vous êtes encore là, alors il y a de l’espoir. Même si tu ne peux pas dire que tu vas bien. Tu n’es pas mort, tu es à peu près fonctionnel, mais Kayla sait autant que toi les séquelles qu’il te reste, à quel point certaines choses sont difficiles. Mais tu es à peu près sûr que ça ne se serait pas passé ainsi si tu avais été entouré. Ça n’aurait pas été moins dur, mais tu aurais eu de quoi avancer, au lieu de seulement lutter pour rester à la surface et ne pas te noyer complètement. Tu as survécu, et c’est bien tout.
— Tu vis encore, Kayla, tu dis doucement, et on va t’y aider.
L’entendre parler d’oublier te tord le cœur, tu comprends qu’elle le ressente ainsi mais ce n’est pas la solution. Tu n’as que des souvenirs troubles de l’agression, ce sont surtout des sensations, quelques gestes, ce qui s’est profondément gravé dans ton esprit et dans ton corps. Et quant aux sortilèges d’oubliettes qu’on t’a fait subir… ne pas savoir, imaginer qu’on a pu te faire absolument n’importe quoi sans qu’il t’en reste autre chose que des sensations diffuses te rend malade. Si horrible que ce soit, tu préférerais savoir plutôt que cette ignorance qui ne fait que soulever trop de questions sans réponses, te réduisant aux pires hypothèses. Tu as beau essayer d’aller au-delà du sortilège, ton esprit reste vide et ton corps ne te renvoie que des sensations qui pourraient être liées à tout et n’importe quoi. Aucun indice pour t’indiquer à quoi on t’a utilisé.
— Oublier ne sera pas une solution. Vraiment. Même si tu as l’impression que ça ira mieux sur le court terme… Ton corps se souviendra quand même, tu auras des réactions que tu ne comprendras pas et l’ignorance par-dessus ça, c’est vraiment… horrible, ça donne l’impression de ne pas se reconnaître soi-même, d’être un étranger dans son propre corps, toujours en décalage. Et même si… si c’est des choses que tu ressens peut-être déjà, ce n’est pas pareil. C’est encore pire. Ne fais pas ça, s’il te plaît.
Tu t’approches, t’agenouilles au bord du lit pour t’y accouder et te mettre à sa hauteur.
— Tu es sous le choc, Kayla. Tu vas surtout avoir besoin de temps, ne te prends pas la tête maintenant avec toutes ces questions. Je ne te dis pas d’en parler tout de suite, il faut surtout que tu te reposes. Je voulais juste dire… je pense que Maxime et moi, on peut comprendre ce que tu as vécu, et on sera toujours là pour t’écouter ou juste être avec toi, ou ce que tu voudras. On ne t’abandonnera pas.
Maxime explique à son tour ce qu’elle a traversé et comment elle l’a traversé. Tu ne saisis pas tout, comprends qu’un loup-garou a détruit son existence, peut-être celui-là même qui l’a transformée. Elle a opté pour la vengeance – un chemin dont tu n’as jamais voulu pour toi-même, mais auquel tu donnes bien plus de sens lorsque ce sont tes proches qui sont atteints. Tu serais largement prêt à faire payer les gens du Blood Circle qui ont torturé ta meilleure amie. Mais à l’évidence, Maxime n’a pas mieux géré que toi, puisqu’elle s’est retrouvée en couple avec ledit loup-garou et, hm, effectivement, conseiller à Kayla d’essayer d’apaiser la situation avec Lyam ne serait pas des plus judicieux. Vraiment, vous faites la paire tous les deux. Mais vous êtes encore là, peut-être parce que vous êtes aussi obstinés l’un que l’autre et décidés à vous cramponner, à survivre envers et contre tout, même si vous êtes en morceaux.
Tu te doutes que les deux meilleures amies vont devenir encore plus inséparables. Kayla ne semble pas envisager le chemin de la vengeance dans l’immédiat et ça te rassure tant il peut être destructeur. Tu t’es toujours efforcé de t’en tenir loin, pour ne pas que ça te ronge en plus du reste ; tu as assez vu de violence dans ta vie pour ne pas trop en rajouter. Quant à savoir pourquoi Lyam l’a sauvée…
— Il a peut-être eu une résurgence de conscience… Et les Blood Circle sont doués pour cacher leur jeu et bien présenter. Tu n’as pas à t’en vouloir pour n’avoir rien vu, comme tu dis, il cachait bien son jeu. Tu ne pouvais pas deviner.
Son exclamation te fait sursauter tandis que la machine s’emballe. Tu t’efforces de la rassurer.
— Les Aurors ont déjà pris des précautions ces derniers jours pour les protéger au cas où. Si… Si Lyam t’a aidée là, je ne pense pas qu’il va se précipiter chez eux, mais les sortilèges de protection vont certainement être renforcés. J’ai prévenu Julia qu’on t’avait retrouvée, mais je n’ai encore rien dit sur lui.
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Sam 16 Nov - 19:16
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« fin avril/début mai 2021 »
Peut être que réunir les trois bousillés de la vie dans une même pièce après des semaines d’épuisement moral, de douleur physique pour l’une et de recherches pour les deux autres, ça n’était pas la meilleure des idées. Nous ne risquions pas d’apporter de la joie de vivre et du baume au cœur à Kayla, pour la simple et bonne raison que nos vies, ça n’était pas la folie, en terme de long fleuve tranquille. Si Kayla avait été assez épargné avant cela, là elle se prenait de plein fouet la réalité de la vie, avec une violence assez inouïe puisque ça ne s’arrêtait pas aux membres du Blood Circle sont des gros timbrés qui veulent nous pourrir la vie et par pourrir la vie j’entends nous torturer avant de nous tuer, ça aurait été trop simple, elle apprenait en avant-première que son gars était du Blood Circle. C’était donc un truc de famille, saperlipopette, plutôt que de s’attirer vers le fond de ce que pouvait être la nature humaine, ils n’auraient pas pu faire des efforts et se tirer vers le haut ? Les conséquences de l’enfermement, de la torture – probablement – et de la découverte de mon copain est BC c’est que Kayla avait l’impression de n’être qu’une coquille vide. Mes épaules s’affaissèrent, il n’y avait pas de recette miracle pour que ça passe, il fallait du temps. Tout était toujours une question de temps, alors que ça aurait été bien plus simple que ça soit une question de je sais pas moi, bouffe, genre avec un pancake, hop les problèmes disparaissaient. Eirian se montrait rassurant, c’est bien de l’avoir avec soi ce petit gars, il rappelait qu’elle ne serait pas seule pour gérer, on serait à ses côtés. De son côté Kayla, avec ses blessures toutes fraiches dans son esprit se demandait si la solution ne serait pas d’oublier ce qu’elle avait vécu. Je la regardais les yeux ronds sans trouver les mots tellement ça me paraissait radical comme solution. Oh je comprenais cette volonté mais c’était l’esprit qui trahissait le corps qui lui avait quand même morflé pour qu’aucune leçon ne puisse être tiré de son malheur. Franchement, laisser Eirian parler, c’était bien, Eirian il avait plein de vocabulaire et il pensait à tout, franchement, même moi je hochais la tête comme s’il me convainquait de ne pas faire en sorte que quelqu’un m’efface la mémoire, alors que j’étais convaincue de base. Par contre, il avait l’air d’en connaître un rayon sur ce sujet, est ce qu’il avait cédé à la tentation un jour ? Je le fixais, sans trop savoir quoi en penser, il faut dire que ça ne me regardait pas vraiment. Surtout que la finalité me convenait parfaitement, lui dire qu’on serait là pour l’écouter ou passer du temps avec elle, tout le temps qu’il faudrait et tout le temps qu’elle voudrait pour qu’elle aille mieux. Solennel, je confirmais ses mots « Tu peux compter sur nous. »
Sans grande difficulté, je me confiais sur mon vécu, vécu qui n’était pas une surprise pour Kayla qui était plus ou moins au courant de tout. La seule différence avec avant c’est que maintenant elle souffrait aussi, chose que je ne lui aurais jamais souhaitée. Ce qui m’avait empêché de sombrer mais qui ne pouvait être valable que dans ma situation, c’était que j’avais eu Poil de Châtaigne pour rendre ma vie un tout petit peu stable, mais c’était différent, ma vie avait explosé une première fois à l’orphelinat quand tout le monde était mort, une seconde fois quand j’avais compris que j’étais dangereuse pour Monsieur Georges puisqu’une fois par mois je devenais une grosse bête poilue, enfin grosse faut le dire vite, j’étais ridiculement petite comme louve, j’en convenais. Puis alors pompon sur la Garonne, en plus de tout cela, j’étais une sorcière, non mais rien allait dans mon histoire, beaucoup trop de changements d’un coup, heureusement que Poil de Châtaigne m’avait suivi, je serais devenue folle sinon, c’était une certitude. Kayla trancha, elle n’avait pas besoin de chat, après, n’est pas Poil de Châtaigne qui le veut, personne n’arriverait à ses coussinets, c’est une évidence. Mieux valait il en effet que Kayla n’ait pas de chat, ça éviterait les déceptions. J’eus un sourire en entendant la raison pour laquelle Kayla n’avait pas besoin de chat, elle m’avait moi, je me redressai avec une fierté non feinte, franchement, c’était le plus beau compliment qu’elle puisse me faire, si j’arrivais à l’apaiser comme Poil de Châtaigne m’apaisait, c’était tout gagné.
Pour ce qui était de la vengeance, ah je conseillais pas, non mais je disais pas que personne n’y arrivait, il y a des gens très doués mais alors je le sentais pas trop cette histoire de vengeance si elle avait été bien dans sa relation avec le moldu. Le passé ne s’envolerait pas et ça devait être sacrément compliqué de se dire allez à trois je lui balance un truc dans la tronche… le trois devait pas arriver souvent. Voilà, en plus elle n’était pas sûre de vouloir se venger, autant l’éviter alors, l’éviter c’est bien avec un peu de chance les problèmes allaient éviter Kayla en retour. Je fis un bruit de bouches pas du tout gracieux mais qui démontrait assez bien le fait que je ne comprenais pas le moins du monde les agissements du Rosebury. C’est vrai que le personnage dépeint par Kayla, bien aidé par le fait que les médias nous bassinaient avec le fait que les sorciers c’était vraiment les suppôts de Satan, comment en venir à comprendre qu’il ait agi pour la tirer de là. Un moment de lucidité où il s’était souvenu qu’en fait les sorciers ça pouvait être sympa, que Kayla était sympa – même si je suis désolée il faudrait plus de compliments pour définir Kayla que juste sympa – ou au contraire un moment d’égarement où son humanité, parce que ouai je n’étais pas certaine que les membres du Blood Circle pouvaient se targuer d’être humain alors qu’ils butaient à tout de bras, avait reprit le dessus et qu’il lui avait sauvé la peau en souvenir de tous les bons moments passés ? Une chance qu’il y ait eu des bons moments alors. Je posai délicatement une main sur son bras tandis que les larmes coulaient sur ses joues, complétant, une fois de plus, les dires d’Eirian « Si ça se voyait sur leur tronche, la guerre serait finie depuis longtemps, ils auraient été décimé. Tu n’as pas été conne, il n’a jamais laissé paraître qu’il n’aimait pas les sorciers, il n’avait pas non plus l’air de faire parti d’une secte. » Si, si, faut être honnête le Blood Circle c’était une sacré secte.
Son sursaut me fit sursauter aussi, quoi ? Quoi ?! Je tournai la tête vers la porte d’entrée comme si une escadrille du Blood Circle venait de rentrer dans la pièce. Mon cœur tambourinait au moins aussi vite que celui de Kayla, à croire que c’était une compet. Pourtant, il n’y avait rien, personne, c’est juste que Kayla venait de se rendre compte d’un point essentiel, Lyam savait où habitait ses parents, ah la merde. Ah non, les Aurors étaient déjà sur le coup, trop cool, ils étaient sympas ceux-là. C’est vrai que je n’avais pas songé aux parents de Kayla, quelle truffe, j’étais tellement obnubilé par la disparition de ma meilleure amie et par le fait qu’ils ne sachent rien, bien sûr que je leur avais posé la question, je ne m’étais pas dit qu’ils pouvaient être en danger. Décidément, Eirian pensait à tout, il avait même prévenu Julia, purée mais j’étais toute naze comme amie à côté. Je tapotai sur l’écran de la machine pour qu’il ferme sa bouche « Kayla, il faut que tu te calmes, on a pas le droit d’être ici et si quelqu’un débarque parce que tu paniques on va avoir des problèmes. » Oh oui, c’était facile à dire, pas à faire. Histoire de laisser un peu de temps à Kayla pour se détendre et éviter que l’armada des infirmiers se radinent avec celle des médecins, je sortis ma baguette pour fermer la porte à clé, vérifiant mais après coup – ce qui est vraiment tout pourri – « Tu as pas besoin que quelqu’un t’ausculte si ? » La question était peut-être stupide, oui sûrement, il valait mieux se concentrer sur ses craintes et essayer de les calmer. « Tu veux que je passe chez eux et que je leur demande si je peux dormir dans la chambre d’ami ? » Bon, ces derniers temps, j’étais fourrée chez Soledad parce qu’elle n’allait pas bien non plus, quelle poisse qu’elles aillent pas bien sur la même période, elles auraient pu faire un effort, leurs mecs auraient pu faire un effort, bref c’était pas pratique. Il fallait que j’envoie un message à Ludivine pour lui demander si elle ne pouvait pas squatter avec Mademoiselle chez Soledad, le temps que Kayla retourne chez ses parents… non parce qu’on ne pouvait pas compter sur Salsa pour protéger qui que ce soit. « Je suis certes moins douée que les aurors. » encore que ça se discute, personnellement je me trouvais très douée pour m’en sortir en vie « Mais je serais plus investie et je ne laisserai pas tomber ma mission, tu peux compter sur moi ! » Le seul problème c’est que je n’allais pas pouvoir rester à ses côtés pour l’épauler elle, si j’épaulais ses parents. « Tu crois que tu arriveras à t’en sortir sans ma présence à tes côtés ? » Je regardai Eirian « Tu peux rester avec elle 24h/24, 7j/7 ? » Oui bon, ça n’était pas le plus simple, surtout que l’année scolaire n’était pas encore terminée mais je crains que même avec toute la bonne volonté du monde – ce que je n’avais pas – notre année scolaire soit foutue. C’est fou parce que cette nouvelle aurait dû me déplaire mais j’étais soulagée, ça voulait dire un an de plus à pouvoir travailler avec Soledad et ça me faisait extrêmement plaisir, n’étant pas prête à la laisser et, encore moins prête à voir quelqu’un me remplacer sous prétexte que j’étais diplômée et que je pouvais aspirer à mieux.
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