Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mar 15 Aoû - 22:18
Tout me dépasse, Commencent les crises d'angoisse Oh nan j'ai dû faire un mauvais rêve Kiara & Maëlle II, Salle commune, mi-avril 2021
Kiara avait l’impression de vivre un véritable cauchemar depuis presque une semaine. Elle se levait, allait en cours, faisait ses rondes de préfète-en-chef et se couchait. Tout cela en mode pilote automatique. Elle ressassait sans cesse les récents évènements et se réveillait en sueur au beau milieu de la nuit, pleine d’angoisses et de peurs. Elle était terrifiée, constamment. Elle ne parvenait plus à réfléchir décemment et elle était comme traumatisée ; elle ne parvenait pas à me remettre de sa rencontre avec les parents de Grigori et n’avait pas trouvé une seule personne à qui se confier à Poudlard. Elle savait pertinemment que Sélénya ne comprendrait pas, Caelum encore moins. Quant à Balthazar, ce n’était même pas la peine d’y songer, il partirait immédiatement en campagne contre son fiancé. La jeune Poufsouffle savait au plus profond d’elle-même qu’elle devait taire ce secret, qu’elle devait garder pour elle ces informations car ses proches ne parviendraient pas à comprendre pourquoi elle n’allait pas s’en remettre aux autorités. Sa loyauté envers Grigori n’avait pas d’égale et c’était bel et bien pour lui qu’elle était en train de renoncer à certains de ses principes alors qu’elle savait pertinemment qu’elle aurait dû prévenir son père afin qu’il fasse son travail. Mais s’y résoudre, c’était abandonner Grigori et renoncer à lui, et cela, elle en était bien consciente. Incapable de s’en remettre à un tel sacrifice, elle avait préféré user de la technique de l’autruche, à savoir attendre. Attendre de voir ce qu’il se passait, attendre que le gouvernement magique prenne une décision quant aux sorciers échappés. Le bruit courrait déjà sur une éventuelle amnistie et peut-être qu’elle n’aurait ainsi pas la nécessité de garder le secret pour elle.
N’ayant pas vu Grigori de la semaine, elle avait supposé -et à juste titre probablement- qu’il était resté en Russie avec ses parents, sûrement dans la perspective de les aider à les réhabituer à la vie en dehors de leurs cellules. Elle lui avait écrit et sa réponse avait été si succincte qu’elle n’avait pas préféré insister davantage. Mais voilà qu’elle l’avait vu dans l'après-midi sortir de la grande salle sans adresser un seul regard pour la table des Poufsouffle ; elle s’était immédiatement levée pour le rattraper mais il avait déjà disparu avant qu’elle ne le puisse. Elle n’avait pas l’habitude qu’il l’ignore, pas l’habitude qu’il ne l’informe pas de ses allées et venues au château. Rien de tout cela n’était habituel et son comportement n’était pas de nature à rassurer Kiara sur la suite de leur relation. À vrai dire, la plupart des gens seraient probablement heureux qu’ils rompent leurs fiançailles. Sûrement qu’ils lui diraient que c’était mieux ainsi, qu’elle méritait mieux que lui. Mais Kiara ne voulait pas mieux que lui, c’était à lui qu’elle avait offert son cœur et voilà pourquoi elle était dans une telle impasse, prise entre la peur extrême qu’elle ressentait envers ses parents et l’amour indéfectible qu’elle éprouvait pour lui.
Kiara prétexta une ronde de préfète-en-chef pour traîner dans les couloirs et fit plusieurs fois le tour des cachots dans l’espoir qu’il ne sorte de sa salle commune, sans succès. Ne l’ayant pas trouvé, Kiara reprit le chemin vers sa propre salle commune, l’âme en peine, le visage attristé et le regard hagard. Entrant dans la pièce, ses yeux firent machinalement le tour des personnes présentes lorsque son regard s’arrêta sur Maëlle. Ses yeux s’illuminèrent tandis qu’elle s’avança vers elle d’un pas décidé. Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt ? Après tout, Maëlle était probablement la personne la plus apte à comprendre ce qu'elle pouvait vivre et Kiara avait confiance en elle. Elle se pencha vers elle et lui dit : « Salut Maëlle. Je peux te parler ? » Le parallèle était saisissant avec leur dernière discussion. « On… » Elle regarda autour d’elles mais il y avait d’autres étudiants présents et elle n’avait pas envie qu’on les dérange ou qu’on les écoute à leur insu. C’était trop grave, trop important. « On peut monter dans le dortoir pour être tranquille ? » Maëlle acquiesçant, elles se dirigèrent vers le dortoir et Kiara referma la porte sur elles deux. Elle vérifia qu’il n’y avait personne dans les sanitaires et elle s’installa sur son lit en se triturant les mains. Maëlle devait sûrement trouver son comportement très étrange et Kiara l’invita à s’asseoir auprès d’elle. « Je… J’ai... » Elle cherchait ses mots, ce n’était pas habituel et rendait la situation encore plus étrange. « J’ai besoin de parler, j’ai besoin de ton avis… T’es la seule à qui je peux demander ça... » Ses mains entamaient un ballet infernal, au point qu’elles en devenaient moites. « Tu sais garder un secret ? » Maëlle allait probablement se demander ce qui lui prenait. Tout cela était beaucoup trop mystérieux, beaucoup trop anormal. De toute manière, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure qu’elle n’était pas dans son assiette, de nombreux autres élèves lui avaient déjà demandé si elle n’avait pas la dragoncelle. C’était pour dire. Elle releva les yeux vers la Poufsouffle, attendant sa réponse.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Calé dans un des canapés de la salle commune, un oreiller posé sur les genoux et un livre traitant du Quidditch sur les genoux, Maëlle étudiait. Le problème du sport, c’est que ça ne s’apprend pas vraiment dans les livres et souvent ça concernait les poursuiveurs. En réalité, ce que Maëlle aurait aimé faire, c’est attraper son livre, récupérer sa tenue de Quidditch dans les vestiaires, son balai et de foncer sur le terrain pour essayer ces différentes choses qu’elle lisait et améliorer certaines attaques ou plutôt les utiliser dans son rôle d’attrapeur. Il était cependant un peu tard pour aller traîner dans les couloirs et le terrain de Quidditch n’était pas vraiment l’endroit le plus éclairé de Poudlard, on était loin, très loin des stades de Quidditch des professionnels, forcément puisqu’à la base Poudlard avait été conçu pour les mineurs qui ne devaient pas sortit au risque de se voir enlever des points et de se prendre des beuglantes par leurs parents. La solution aurait été de demander à son père si elle pouvait s’entraîner sur le terrain d’entraînement de son équipe mais il faut croire que sa motivation n’était pas si grande, que le canapé était bien confortable et qu’elle n’aimait pas utiliser les réseaux de cheminées de l’école. Elle avait toujours peur que ça soit sale, qu’il y ait un peu de suie, certainement qu’elle se faisait des films, que c’était impeccable mais ça n’empêche qu’elle n’avait pas envie. Ce serait donc de l’apprentissage théorique pour ce soir. Il faudrait qu’elle se trouve un partenaire pour tester tout ce qu’elle avait imaginé en prime et si elle était toujours motivée, aucun de ses camarades ne voudrait sortir avec elle à cette heure-ci. Elle leva tout de même le regard vers ses camarades pour vérifier si oui ou non quelqu’un pourrait être motivé et constata que non, personne ne faisait de quidditch dans la pièce.
Néanmoins, alors qu’elle s’était remise à la lecture depuis quelques minutes à peine, quelqu’un s’approcha d’elle pour lui demander si elle pouvait lui parler. Cette voix, elle la connaissait très bien maintenant, Kiara. Bien sûr qu’elle pouvait lui parler. Elle referma son livre délicatement pour montrer qu’elle voulait bien se couper de sa lecture pour lui parler. Une fois cela fait, elle leva le regard vers Kiara et fut surprise par l’éclat qui brillait dans son regard semblait on ne peut plus perdu. Etrange, au moment où elle ouvrait la bouche pour lui dire qu’elle l’écoutait, Kiara reprit la parole, une hésitation dans sa voix, un regard autour d’elle, par tous les sorciers que se passait-il ? Elle voulait monter dans le dortoir, pas de problème, Maëlle hocha la tête pour montrer son accord et déposa son livre sur la petite table en bois, écarta son coussin, un peu à contrecœur ça par contre, il faut dire qu’un coussin sur le ventre c’était toujours agréable. Elle suivit sans aucun problème la demoiselle jusqu’en haut. Une fois dans le dortoir, elle assista, un peu surprise il est vrai, à un drôle de spectacle, Kiara semblait observer autour d’elle avant de venir s’asseoir sur son lit. Maëlle resta immobile quelques secondes avant de s’asseoir, la fixant tandis que Kiara se triturait les mains.
La Poufsouffle prit une grande inspiration en entendant sa partenaire dire qu’elle avait besoin d’aide. S’il y avait du danger, pas sûr que Maëlle soit la plus indiquée pour ça. Pourquoi songeait-elle à un danger ? C’est bien simple, c’était la première fois qu’elle voyait Kiara inquiète à un point tel qu’elle regardait partout, c’était aussi la première fois qu’elle fuyait le contact d’autres Poufsouffle et qu’elle en perdait ses mots. Maëlle faisait fausse route et ce n’est qu’avec la deuxième partie de sa phrase qu’elle le comprit. Un avis, elle avait juste besoin d’un avis, étrange par contre qu’elle soit la seule à pouvoir l’aider. Ce n’était pas une question de Quidditch, ça c’était sûr, c’est dommage parce que c’était bien le seul domaine dans lequel Maëlle se trouvait légitime pour donner des conseils. Sauf qu’elle savait très bien que Kiara n’était pas vraiment fan du Quidditch, elle supportait l’équipe de Poufsouffle parce qu’il y avait sa sœur mais ça n’était certainement la chose qu’elle aimait le plus voir au monde. Alors sur quel sujet Maëlle pouvait être utile ?
Alors qu’elle se posait la question, elle eut le droit à une autre question. Une question qui la fit fixer Kiara avec de grands yeux ronds. Oh bordel, ça y est, elle venait de comprendre pourquoi Kiara était en plein stress. Elle se releva d’un bond et la regarda les yeux brillants de plaisir « KIARA TU ES ENCEINTE ! » Mince, mince, faire confiance, garder un secret et si quelqu’un montait pile à ce moment-là. Baissant d’un octave ou de deux, elle chuchota donc « Je suis trop contente pour toi, félicitation ! » Sa voix remonta d’un ton sur la fin de la phrase. Normal qu’elle veuille le dire à personne, ça n’était pas comme si faire un enfant hors mariage était quelque chose de bien vu dans la société sang pure. Enfin, tout du moins, une certaine partie de la société sang pure, partie dont Maëlle faisait bien évidemment partie, Grigori aussi, à n’en pas douter concernant le personnage. En revanche, Kiara, rien n’était moins sûr mais le fait qu’elle ait décidé de faire sa vie avec un Dimitrov devait changer quelque peu sa façon de voir les choses. « Qu’est ce que tu comptes faire ? Te marier rapidement ? » Chic un mariage, elle avait hâte d’y être. Ohlala et Grigori, il l’avait pris comment ? Est-ce qu’il était au courant « Tu l’as dit à Grigori ? Il est content ? » un peu stressé probablement à l’idée d’avoir mis enceinte Kiara sans l’épouser mais ça n’était pas non plus si catastrophique que ça, ils étaient fiancés, chacun ayant prévu de faire sa vie avec l’autre. C’était décidément beaucoup trop mignon, bon c’était peut être un poil embêtant pour les études de Kiara mais rien ne l’empêcherait de les reprendre après si elle voulait.
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Kiara Dimitrova
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Lun 23 Oct - 21:59
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Vivre dans une telle incertitude était probablement la pire chose au monde. Kiara détestait ce sentiment, elle détestait ce qu’elle ressentait et n’avait qu’une envie : que cela cesse. Mais pour cela, il fallait encore que Grigori daigne lui parler ou même réponde à sa lettre. Mais il n’avait pris des dispositions ni pour l’un ni pour l’autre. Pourquoi ? Kiara l’ignorait. N’ayant aucune nouvelle de lui, elle avait songé, à juste titre, qu’il était encore en Russie afin d’accompagner ses parents à la vie en dehors d’Azkaban. Le bruit courait de plus en plus sur le fait que le Ministère proposerait une grâce aux prisonniers échappés. Une grâce partielle ou même totale, pour services rendus. En effet, certains d’entre eux avaient aidé à repousser le Blood Circle et si Kiara n’était pas franchement d’accord avec l’idée que leurs peines soient réduites, elle n’était pas aux commandes et ce n’était pas à elle de prendre ce genre de décisions. Par ailleurs, une toute petite partie d’elle était contente pour Grigori car il venait de retrouver sa famille mais la majeure partie d’elle était terrifiée. Ce qui s’était passé dans le salon des Dimitrov la réveillait encore chaque nuit et Kiara faisait de nombreux cauchemars. Parfois elle s’imaginait qu’elle avait rêvé tout cela, que ce n’était pas réel. Et pourtant, son corps entier portait encore les stigmates du sortilège doloris : jamais elle n’oublierait cette douleur. Jamais. Après avoir quitté Grigori, Kiara s’était enfermée dans son dortoir et elle avait réfléchi des heures durant. Des jours durant, pour être honnête. Si elle n’avait jamais véritablement songé à quitter son fiancé, elle avait dû poser le pour et le contre concernant le reste : pourrait-elle vivre avec le fait que ses parents étaient des monstres ? Avec le fait qu’ils la terrifiaient ? Il y avait tant de questions auxquelles elle ne savait pas répondre. Et pour cela, elle avait besoin de Grigori. Elle avait besoin qu’il l’aide à réfléchir, à penser, qu’il la rassure sur le fait que ce qui s’était produit n’arriverait plus jamais. Mais il jouait aux abonnés absents. La jeune Poufsouffle était si désemparée qu’elle ne savait plus quoi faire. En parler à quelqu’un ? Mais à qui ? Sa sœur ? Pouvait-elle seulement comprendre ? Balthazar ? C’était totalement exclu. Il irait tuer les parents de Grigori. Enfin, plutôt il se ferait tuer par les parents de Grigori en y allant.
Apercevoir Maëlle dans la salle commune acheva de la décider. C’était probablement la seule personne qui pouvait comprendre. Et qui garderait le silence. Kiara savait qu’elle pouvait lui faire confiance, quand bien même elle ne s’était rapprochée d’elle que récemment. Pour autant, la préfète-en-chef savait une chose : Maëlle était du même monde que Grigori. Elle le comprenait sans doute plus que les autres. Et Kiara ressentait le besoin de se confier, elle ne pouvait plus tourner seule en rond avec ses questionnements, ce n’était plus une option. Alors elle demanda à Maëlle de la suivre jusqu’au dortoir. Elle remarqua à peine que son manège rendait Maëlle interrogative. Il fallait bien le dire, Kiara n’était pas dans son assiette, elle n’était pas non plus dans son état normal. Tout ce qu’elle faisait était étrange, suffisamment pour que Maëlle la regarde avec de grands yeux lorsqu’elle lui parla de secrets. Alors qu’elle allait se lancer, Maëlle ouvrit la bouche et se fut à Kiara d’écarquiller les yeux, surprise par la tournure inattendue que prenaient les choses. Tout se bouscula dans sa tête alors que Maëlle la félicitait d’être enceinte. Elle semblait si ravie et Kiara était si décontenancée qu’elle ne parvint même pas la contredire. Elle écoutait à peine son amie qui parlait alors de mariage et demandait la réaction du soit-disant père. Le père du bébé. Kiara porta instinctivement sa main sur son ventre, un ventre bien creux, un ventre qui n’abritait probablement jamais de bébé Dimitrov. Pas si la situation demeurait telle qu’elle était.
Kiara fondit en larmes en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire et ses mains vinrent frotter ses yeux tandis qu’elle sanglotait péniblement. Son interlocutrice n’allait rien comprendre… Kiara n’arrivait pas à s’arrêter de pleurer mais elle en trouva la force au bout d’un moment, face au regard absolument inquiet de Maëlle qui faisait son possible pour la réconforter et l’accompagner dans sa crise de larmes. « Maëlle, je ne suis pas enceinte. » furent les seuls mots qui sortirent de sa bouche en introduction. Il fallait déjà remettre les choses en contexte. C’était déjà un bon début, non ? D’ailleurs, comment pourrait-elle être enceinte ? Grigori ne l’avait jamais touché. Il ne s’y était jamais risqué. « J’aurai préféré… Plutôt que… tout ça... » dit-elle en essayant de diminuer sa crise de larmes. Plutôt que quoi? Que cette incertitude ? Cette angoisse ? Ce silence ? « Pour être enceinte, faudrait déjà que mon fiancé daigne me reparler un jour. » Elle soupira doucement, inspirant et expirant afin de tenter de se calmer. Cherchant à maîtriser ses émotions, elle leva les yeux vers Maëlle et lui dit : « Je crois que… j’ai peut-être pris une mauvaise décision. » Ses mains se trouvèrent à une vitesse déconcertante tandis qu’elles débutaient à nouveau un ballet des plus rapides. « Enfin… J’en sais rien… Je suis totalement paumée. » Pauvre Maëlle, elle ne devait rien comprendre à tout ce charabia. Mais comment dire les choses sans trop en dire ? « Grigori était à Azkaban ce soir-là. » Kiara jeta un regard appuyé à son amie, espérant qu’elle comprenne sans qu’elle n’ait besoin de le dire par elle-même. De toute manière, cela avait fait la une des journaux. « Je suis allée chez Grigori, ils étaient là. » C’était déjà un bon début de dire ça. Maëlle était suffisamment intelligente pour comprendre qui se cachaient derrière ce ils. Kiara ne savait pas trop quoi dire, ni quoi faire. « Je suis partie et j’ai plus de nouvelles de Grigori depuis. » Ses pleurs reprirent. Tout était mélangé, elle disait tout sans rien dire. C’était incompréhensible. Elle était complètement désespérée.
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La perspicacité de la demoiselle Rosier sembla rendre muette Kiara. Eh oui, si ça n'était pas visible pour une noise, l'air un peu inquiet de Kiara ne trompait personne ou tout du moins, pas Maëlle. Quelle bonne nouvelle ! La chance quand même d'être si sûre de son couple qu'elle était prête à être enceinte avant le mariage. L'émotion fit briller le regard de Kiara avant que les larmes se mettent à couler, ah les hormones ? Quoi que non ça n'avait pas l'air d'être les hormones, le sujet la rendait triste. Est-ce que Grigori l'avait laissé tomber en apprenant sa grossesse parce que c'était fait hors mariage ? Quel sale type celui-là, on n’a pas idée de coucher avec quelqu'un, surtout quand ce quelqu'un est sa fiancée, si c'est pour ne pas se marier lorsque la fiancée tombe enceinte. Le geste protecteur de Kiara sur son ventre était tout ce qu'il y a de plus mignon, malgré la situation des plus complexes. Enfin ça, c'était avant qu'elle n'annonce qu'elle n'était pas enceinte. Les yeux de Maëlle s'écarquillèrent de surprise, elle n'était pas enceinte ? Ça n'était pas ça le secret à garder ? Pourquoi elle touchait son ventre alors ? Ça y est, Maëlle était complètement perdue, elle ne fit pas la moindre remarque, bien souvent il vaut mieux ne pas parler et attendre que les informations viennent à soi. Kiara aurait préféré être enceinte plutôt que tout ça. Tout ça ? Elle n'était pas des plus claires comme personne. Comment voulait-elle que Maëlle comprenne quoi que ce soit quand elle distillait les informations au compte-goutte. Elle finit malgré tout par dire ce qui la perturbait, Grigori. Bon au moins, sur ce point Maëlle ne s'était pas trompée. Il est vrai aussi que pour être enceinte, il valait mieux que son fiancé soit disposé à lui parler. Quel scrout à pétard l'avait piqué pour qu'il refuse de lui adresser la parole ? Elle ne s'avança pas à émettre la moindre hypothèse, attendant, une fois de plus que les informations viennent à elle. Kiara avait peut-être pris une mauvaise décision, c'est le propre de chaque humain de parfois faire les mauvais choix lorsqu'une situation compliquée se présentait. Maëlle en connaissait un rayon sur les mauvaises décisions, celles qui piègent pour l'éternité.
Azkaban, il était question d'Azkaban. Maëlle sentit sa gorge se serrer, il n'y était pas allé par bonté d'âme, pour sauver des gens parqués comme des animaux sans défense, attendant que la mort ne vienne s'emparer d'eux. Maëlle connaissait bien assez la famille Dimitrov pour savoir que s'il y était allé, c'était pour sortir ses parents de là-bas. Une vague d'angoisse la secoua lorsque Kiara évoqua le fait que son fiancé avait réussi, zut, pourquoi il avait réussi. Est-ce qu'Anastasiya et Dimka étaient au courant ? Certainement, ça expliquait que sa meilleure amie ne soit pas des plus sereines depuis quelques jours. Comment Maëlle n'avait pas pu songer à ça ? Il était parfaitement logique que Grigori y soit allé, même si ses parents étaient des gens affreux, il ne semblait pas voir les choses de la même façon et si elle était sincère, elle le comprenait aussi, ça restait ses parents, bien sûr qu'il était prêt à déplacer des montagnes pour eux. Quelle poisse qu'il ait réussie et quelle poisse que le gouvernement soit prêt à donner l'amnistie aux criminels qui s'en étaient tirés. Enfin toutes les informations données par Kiara n'expliquaient pas tout. Elle avait vu ses beaux-parents, des gens pas du tout charmants n'est-ce pas ? Elle était partie et depuis Grigori ne lui adressait plus la parole. Non, Maëlle ne comprenait pas forcément tout ce soir. Il fallait qu'elle ait plus d'informations et ne pas faire de suppositions. « La rencontre avec ses parents ne s'est pas bien passée n'est-ce pas? » Ils étaient rarement agréable de toute façon, il y avait de fortes chances que ça se soit mal passé pour Kiara. « Ils ont essayé de te rabaisser devant lui et ils ont réussi à le convaincre ? » Elle ne comprenait pas Grigori, bon, elle ne l'avait jamais vraiment compris mais là, tout de même, il avait une fiancée qui voulait se marier, qui voulait des enfants avec lui. Pourquoi est-ce qu'il faisait marche arrière et puis d'abord, ils avaient quoi à reprocher à Kiara les deux Dimitrov ? Ne pouvant m'empêcher de songer aux autres membres de la fratrie, je soufflai dépitée « Dire qu'ils étaient tranquilles sans la pression démesurée de leurs parents sur leurs épaules. J'espère qu'il les a prévenus en amont qu'il allait chercher ses parents, tu le savais toi ? » Maëlle observa Kiara, bien consciente de ce qu'elle lui demandait, n'en parler à personne, y compris à la sœur de Grigori. Elle pouvait compter sur elle pour ne rien dire même si c'était un peu contraignant là tout de même, les parents Dimitrov étaient détestables, Maëlle ne les aimait pas du tout et leur place était en prison. « Pourquoi tu les protèges? Ne vaudrait-il mieux pas prévenir les autorités compétentes et qu'ils retournent à Azkaban avant que l'amnistie ne soit officialisée. » Parce que oui, Maëlle n'avait aucun doute sur le fait que ça allait se faire et qu'il serait trop tard dans quelques semaines.
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Kiara Dimitrova
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Lun 15 Jan - 20:05
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Kiara était stupéfaite que Maëlle puisse l’imaginer enceinte. Mais en même temps, étant donné les informations très partielles qu’elle lui avait fourni et son niveau d’anxiété, ce n’était pas si étonnant. Cela serait en effet une nouvelle des plus inquiétantes. Grigori et Kiara n’étaient pas mariés. Et si cela ne posait absolument aucun soucis à la jeune Poufsouffle d’avoir un enfant hors mariage, cette possibilité était inenvisageable pour le Serpentard. Cela serait une faute inconsidérée ; Grigori imaginait qu’ils seraient la risée du monde sorcier et que la communauté penserait qu’elle l’épousait uniquement parce qu’elle était en cloque. Comme si cela était possible… Comme si cela était encore d’actualité au XXIème siècle… Mais Kiara n’avait guère envie de se pencher aujourd’hui sur les états d’âme et les convictions de son fiancé. Ce n’était pas la question. Vraiment pas. Maëlle eut l’air surprise lorsqu’elle lui annonça qu’il n’y avait pas de bébé en route et la préfète s’en voulait d’agir de manière aussi mystérieuse. Mais elle n’avait pas le choix. Enfin… c’est surtout qu’elle n’avait aucune idée de la manière dont elle devait aborder les choses avec son amie. Elle le savait, elle ne devait pas en dire trop, elle ferait mieux de se taire. Elle avait gardé le secret auprès de sa famille, auprès de Balthazar qui avait aussi remarqué son changement de comportement. Alors pourquoi voulait-elle tout balancer à Maëlle ? Peut-être parce qu’elle savait qu’elle était une tombe et que rien ne sortirait de cette pièce. Peut-être parce qu’elle savait également que Maëlle pouvait comprendre ce que Kiara vivait et qu’elle ne la jugerait jamais. Elle venait d’une illustre famille de sang-pur elle aussi et elle avait grandi avec les mêmes idéaux que Grigori, à peu de choses près. Elle était la plus à même de comprendre. Du moins, Kiara l’espérait ardemment.
Les larmes s’accumulaient sur les joues de la Poufsouffle tandis qu’elle cherchait comment faire pour se calmer, pour dire les choses plus posément. Sans que son inquiétude ne transparaisse. Comme si cela était possible. Elle était dans tous ces états depuis plusieurs jours et Grigori l’ignorait comme si leur histoire était terminée. Kiara avait-elle tort de s’accrocher à leur couple ? Avait-elle eu tort d’accepter les fiançailles, de se mettre à dos la moitié de sa famille et de s’embrouiller avec ses amis les plus proches pour un homme qui ne daignait pas lui adresser un regard ? En plus d’être perdue, Kiara se sentait brisée. Elle ignorait si elle avait pris les bonnes décisions et le fait de ne pas pouvoir en échanger de visu avec Grigori rendait les choses encore plus incertaines. Elle avait besoin de parler et elle espérait que Maëlle puisse l’aider. Mais pour cela, il fallait qu’elle comprenne et pose davantage de questions. « Non, ça ne s’est pas bien passé non. » dit-elle faiblement. Quel euphémisme… Comment dire l’innommable ? L’impensable ? « Oui et non c’est pas vraiment ça... » La rabaisser pas vraiment. Le convaincre d’avancer le mariage, ça c’est certain. Grigori n’avait que ça en tête. Du moins, c’était ce qu’elle imaginait puisqu’elle n’avait pas pu avoir l’avis du principal concerné. « Je ne pense pas qu’il ait pris le temps de prévenir qui que ce soit… J’imagine qu’il a agi par instinct. J’ai su parce que je suis allée au Manoir, ils étaient là tous les trois. » Pour dire vrai, Kiara n’avait pas pensé un seul instinct au reste du clan Dimitrov. Elle était désolée que Grigori ne soit pas plus proche de ses frères et sœurs mais elle n’avait jamais véritablement cherché à établir un lien avec eux, sauf peut-être avec Dimka quand il sortait encore avec Alcyone, que Kiara appréciait mais c’était tout. Elle avait toujours été polie avec Anastasya parce que Kiara était une femme des plus douces mais étant loyale à Grigori, elle n’avait pas voulu se mêler des histoires de famille. Elle avait déjà assez à faire avec la sienne.
Lorsque Maëlle mit le doigt sur ce qui dérangeait Kiara, elle commença à se balancer d’avant en arrière, particulièrement stressée et angoissée par la situation. « Ils sont détestables. Je crois que je les hais. » Kiara ne haïssait personne au monde, elle était la gentillesse incarnée et qu’elle utilise ce genre de mot était suffisamment parlant pour tous. Elle soupira avant de dire rapidement : « Son père m’a jeté un endoloris. » Ses mains vinrent entourer son buste et Kiara frissonna de nouveau, se rappelant ce souvenir plus que douloureux, un souvenir qui la réveillait encore parfois la nuit. « Grigori l’a empêché de continuer, je sais pas s’il aurait pu faire pire. » Kiara ne voulait pas que Maëlle doute un seul instant de son fiancé. Il était de son côté, non ? « Mais je le sens, il veut déjà tout régir. Tout choisir. Il veut qu’on avance la date du mariage, il veut qu’on ait des enfants tout de suite. Il veut tout décider. Ça me fait peur. Je sais pas à quel point Grigori peut lui tenir tête ou non. Il me dit qu’on fera comme on a toujours fait, qu’on prendra les décisions ensemble mais j’ai l’impression qu’on aura rapidement les mains liées. » Peut-être avait-elle raison, peut-être pas. Comment savoir ? Comment en être certaine ? Et dans tout cela, Kiara était-elle prête à prendre ce risque ? Était-elle prête à sacrifier son couple à cause d’eux ? Ou devait-elle faire confiance à son fiancé ? Fiancé qui, rappelons-le, l’ignorait sans aucune vergogne. Était-elle la seule à vouloir se battre pour sauver ce qu’il restait d’eux ?
Afin de répondre à la question de Maëlle, Kiara prit le temps de réfléchir. Pour autant, la réponse était en réalité simple. « Ce n’est pas eux que je protège. C'est Grigori. Je ne ferais jamais rien qui pourrait nuire ou se retourner contre Grigori. Il est allé là-bas, il les a secouru, il les a fait sortir. Je ne sais pas si ça pourrait lui retomber dessus. » Kiara soupira. Était-elle idiote de se comporter ainsi ? « Même si… je les hais. Ce sont ses parents. Qui suis-je pour dire ce qu’il faut faire ou non les concernant ? » Perdue, Kiara ajouta dans un murmure : « Ma raison me dit d’en parler à mon père. Tu sais qu’il est auror ? » Elle ignorait si elle avait déjà partagé cette information avec son amie. « Mon cœur me dit de ne rien dire. Si j’en parle, je perds Grigori. Je le sais. Je ne sais pas si je veux prendre ce risque. Je ne peux pas faire un trait sur nous. » Sans faux semblant, Kiara chuchota : « Je l’aime… » Rien de neuf sous le soleil non ? Qui pouvait douter que Kiara était éperdument amoureuse de lui ? Ils étaient probablement le couple le moins assorti de Poudlard et pourtant, leur union tenait le choc et traversait tous les obstacles. Du moins… Jusqu’à présent. « Je suis totalement perdue Maëlle, je ne sais pas ce que je dois faire. » Relevant les yeux vers Maëlle, Kiara demanda : « Toi… Tu les connais. Les Dimitrov. Qu’est-ce que tu en penses ? »
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Il était tout de même bien plus simple de converser sur un sujet, quel qu'il soit, lorsque les deux parties parlaient de la même chose et avaient les mêmes informations. Le sujet du soir, c'est fou comme Maëlle ne s'y attendait pas, il faut dire que les parents de la fratrie Dimitrov, c'était plus avec Anastasiya qu'elle en parlait et encore, ça n'était pas vraiment le sujet favori des deux demoiselles. Elles semblaient sur la même longueur d'ondes, ils étaient très bien où ils étaient, loin d'elle, loin de ses frères, incapable de leur faire subir la moindre remarque désobligeante, comme s'il y avait que les remarques de problématiques. Sauf que, tout venait de s'écrouler. Il avait pris la décision de tout faire voler en éclat et Maëlle ne comprenait pas quel noueux l'avait piqué. Enfin, elle se doutait en réalité, probablement que si ses parents finissaient à Azkaban, elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour les en faire sortir. Sauf que sa mère et son père n'étaient pas comparables avec ces parents-là, Grigori était vraiment incompréhensible, quel intérêt de faire ça ? Comment sa loyauté, parce qu'il devait s'agir de loyauté, pouvait aller à ses parents. Forcément, Kiara confirma : ça ne s'était pas bien passé, Maëlle fit la moue, rien de trop surprenant, elle ne les avait jamais vu agréable avec la jeune génération. Kiara recommença à jouer aux devinettes avec la phrase suivante, si elle ne voulait pas faire de monologues, il allait falloir qu'elle lui donne un maximum de clés parce que oui et non ça voulait dire tout et son contraire. Au moins, elle répondait aux interrogations de sa camarade, la fratrie n'était pas au courant. Cette information fit battre frénétiquement le cœur de Maëlle, si Kiara pouvait compter sur sa loyauté, ça n'était pas non plus agréable, bien sûr qu'elle voulait prévenir les deux autres Dimitrov, d'après elle, c'était le genre d'information essentielle, il fallait qu'ils se préparent à ce qui allait leur tomber sur le coin du museau. Grigori avait agi instinctivement, son instinct était à revoir non ?
Elle détestait les parents de son jeune fiancé, si Maëlle ne fit aucun commentaire, elle ne pouvait que comprendre son ressentiment pour ces gens. Ils étaient effrayants, Maëlle avait beau le savoir, elle ne s’attendait pas aux paroles de sa camarade, elle tourna la tête pour la regarder. Il avait fait quoi ? Comment c’était possible de faire cela quelqu’un ? Elle ne s’attendait pas à cela et ne sut exactement comment réconforter la blondinette, le pouvait-elle seulement, elle ignorait totalement ce que pouvait bien provoquer ce sortilège et ça n’avait aucun sens de le lancer sur Kiara, c’était cruel, c’était juste cruel. Grigori l’avait empêché de continuer, elle ne savait pas s’il fallait dire ouf ou s’il ne fallait pas dire mais encore heureux. Déjà parce qu’elle était sa petite amie mais aussi parce qu’on ne laissait pas quelqu’un se prendre un doloris sans rien faire. Maëlle la regarda un peu effrayée par les insinuations de Kiara « J’espère bien que non. » et en même temps, cette personne ne semblait pas avoir les mêmes limites que les deux filles. Il voulait tout régir, n’était ce pas aussi le cas de Grigori ? La comparaison pouvait être faite mais juste en surface, il était à fond monsieur Dimitrov, il voulait avancer le mariage, il voulait des petits enfants. Dans n’importe quelle famille, cette envie aurait été mignonne ils étaient impatients et c’était beau, mais chez les Dimitrov, c’était plus un calcul, un devoir qu’une envie de jouer au grand père gâteau, surtout en voyant le type de père, de parents même qu’étaient les deux Dimitrov. Est-ce que Grigori pouvait tenir tête à ses parents, ça n’était pas évident, Maëlle devait admettre que si les différences avec le Dimitrov étaient très nombreuses, ils se ressemblaient sur ce détail, ça n’était pas évident pour elle non plus de ne pas vouloir faire plaisir à ses parents. Où était la frontière pour le Dimitrov entre faire plaisir à ses parents et celui de ne pas les laisser empiéter sur sa vie privée et celle de sa copine. « Qu’appelles tu avoir les mains liées ? » Tout dépendait de ce qu’elle voulait, est ce que le mariage maintenant la dérangeait, est ce qu’elle ne voulait pas d’enfants pour le moment et qu’en pensait Grigori de tout cela. « Tu n’es pas seule Kiara, vous êtes deux. Te forcer la main c’est aussi prendre le risque que tu refuses tout. Est-ce que tu crois que c’est la décision qu’il va prendre ? Est-ce que des gens qu’il ne voit pas tous les jours peuvent passer avant toi ? » ça paraissait incompréhensible pour Maëlle que Grigori puisse faire ce choix là mais chacun pensait différemment.
Si Kiara semblait ne pas porter les deux Dimitrov dans son cœur, sentiment partagé par Maëlle, pour autant elle n’avait rien dit. Le fait qu’ils allaient être innocenté s’ils restaient dehors semblait être une certitude, pourquoi ne pas prévenir les autorités conséquentes en amont ? Pourquoi les protéger alors qu’à peine sorti de leur prison, ils étaient déjà un véritable poison pour la jeune Macmillan, Maëlle ne comprenait pas cet instinct de protection jusqu’à ce que Kiara dévoile la véritable identité de celui qu’elle protégeait véritablement, Grigori. C’était pourtant d’une logique élémentaire, bien sûr que Grigori avait bravé l’interdit pour se rendre là-bas, pour sortir ses parents de leur geôle et si pour tout le monde sur cette terre, ils étaient une véritable plaie, pour Grigori c’était tout autre chose. Est-ce qu’il risquait gros si ça se savait, Maëlle n’aurait su le dire mais c’était quelque chose à prendre en compte et pas sûr que le caractériel Serpentard apprécie beaucoup que Kiara agisse dans son dos. « Je n’avais pas pensé à ça, impossible de savoir comment réagirait les autorités. Personne n’est à l’abri qu’ils veuillent faire un exemple pour convaincre que s’ils libèrent par la suite les prisonniers c’est pour service rendu et non pas parce que libérer des gens capable des pires atrocités leur ait utile. » Oui, c’était ses parents, ça personne ne le niait « Est-ce que nous pouvons vraiment dire que ce sont des parents, pour ce que j’en sais, ils ne se comportent pas vraiment comme tel, plutôt comme des propriétaires. » Voilà ils possédaient leurs enfants, les aspirations de ces derniers et ils régentaient leur vie comme bon leur semblait. Kiara semblait en proie à un dilemme moral, la raison lui soufflant quelque chose, le cœur une autre. Songeuse, elle entortilla une mèche de cheveux autour de son index, ainsi son père était Auror, non, elle ne le savait pas. Ne pas suivre son cœur, c’était perdre Grigori, logique quelque part, pas facile de pardonner à la personne qui réduit à néant tous les efforts faits. Sans oublier la précision oh combien essentiel, elle était amoureuse.
De toutes les personnes qu’elle côtoyait et qu’elle appréciait, Kiara avait fait le choix de se confier à elle, Maëlle devait admettre qu’elle était touchée de cette marque de confiance. Elle n’était cependant pas certaine d’être la mieux placée et pour cause, la seule fois où elle avait été amoureuse, elle s’était trompée. Etait ce vraiment de l’amour par ailleurs ? Maëlle n’était pas certaine de le savoir, Erin aurait sûrement été de bien meilleurs conseils. En réalité, c’était compliqué de prétendre savoir ce qu’il fallait faire dans ce cas de figure. Elle connaissait les Dimitrov, oui, bien sûr que oui mais on ne juge pas quelqu’un aux actes de ses parents. Maëlle savait ce que c’était que d’être la fille de, d’être toujours comparé à son père et pas toujours de la meilleure des façons, combien de fois n’avait-elle pas entendu au cours de sa carrière ton père l’aurait attrapé ce vif d’or c’était possible, en effet mais elle n’était et ne serait jamais son père, c’était pareil pour Grigori. « Si les rôles étaient inversés, imaginons, tu en parles à ton père, les autorités compétentes décident d’enfermer Grigori, uniquement Grigori à Azkaban, jugeant que si lui a mal agi, ses parents pour service rendu aux sorciers sont graciés. Est-ce que tu crois qu’ils l’aideraient ? » Elle regarda Kiara dans les yeux « Moi, je crois que je ferais n’importe quoi pour rendre fier mes parents et je crois que ce serait une double punition qu’à la fois ils me laissent tomber alors que je les ai aidés. » Maëlle ne se faisait pas d’illusions, ils le laisseraient tomber, tout ce qui entachait leur réputation et un enfant en prison, ça entache forcement la réputation, ils le mettraient de côtés « et que mon ami, mon copain, mon fiancé, peu importe quelqu’un que je fréquente prenne la décision, en son âme et conscience de me livrer. » ça c’était dans la pire des situations mais il y en avait d’autres bien entendu. « ça peut aussi très bien se passer, tu peux réussir à te débarrasser de ses parents et qu’il n’apprenne jamais que ça vient de toi et là ce serait parfait. Tu peux les balancer et que ça n’ait aucun impact sur leur vie mais qu’ils te maudissent et qu’ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour vous séparer. » Elle prit une inspiration avant de dire plutôt mal à l’aise « et ils en ont du pouvoir. » Ils pouvaient être de véritables poisons. « Avant de penser aux conséquences de ton choix, que veux-tu toi réellement ? Est-ce que tu vois ton avenir avec lui ? Si oui, est ce qu’avancer la date changera vraiment quelque chose que ce soit demain ou dans dix ans, quelle importance si tu sais que c’est avec lui que tu veux être ? Si la réponse est non, si tu penses que ce mariage ne vaut pas le coup, tu peux en parler à ton père, il t’aidera pour que ça ne t’éclabousse pas. Et si tu veux mon avis sur les Dimitrov ce sont des personnes pas franchement agréables, ils vont être sur ton dos c’est certain et ils auront toujours un avis sur tout, des choses à redire, bref ils sont enquiquinants. » oui c’était le terme le plus négatif de Maëlle. Elle ne pouvait pas dire grand-chose d’autres, étant tout sauf objective à ce sujet.
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Kiara Dimitrova
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Tout me dépasse, Commencent les crises d'angoisse Oh nan j'ai dû faire un mauvais rêve Kiara & Maëlle II, Salle commune, mi-avril 2021
Kiara savait qu’elle prenait un grand risque. Parler de la famille Dimitrov avec quelqu’un, c’était dangereux. Parce qu’elle savait pertinemment que cela pouvait mettre celui qui savait en danger. Mais ce dont elle était persuadée, même si elle connaissait Maëlle que depuis peu, c’était que la Poufsouffle était une tombe. Elle venait du même monde que Grigori, celui des Sang-pur animés par le désir de se marier pour la famille, alors elle pouvait comprendre la position de sa future belle-famille. C’était pour cette raison-là que Kiara savait qu’elle pouvait lui faire confiance. Et leurs précédents échanges le lui avaient déjà prouvé. De plus, Maëlle avait cet atout que peu à Poudlard possédait : elle connaissait déjà les Dimitrov. Contrairement à Kiara, qui n’avait entendu que ce que Grigori avait bien voulu lui rapporter et ce qu’il lui avait dit n’était pas vraiment en adéquation avec ce qu’elle avait vu, entendu et ressenti la semaine passée. S'il fallait être honnête avec elle-même, Kiara pouvait avouer sans aucune honte qu’elle était terrifiée par son beau-père. Leur unique rencontre avait été un fiasco et la douleur qu’elle avait ressenti suite au sortilège Doloris ne connaissait pas d’égal. Grigori avait mis cela sur le compte de leur récente évasion mais Kiara avait du mal à imaginer que cela puisse être l’unique raison. Voilà pourquoi elle avait besoin de connaître le point de vue d’une personne qui avait eu l’occasion de les fréquenter avant leur emprisonnement. Maëlle était donc la personne la plus qualifiée pour accompagner Kiara sur ce cheminement.
Au-delà du sortilège qu’il lui avait infligé, il y avait d’autres inquiétudes qui tourmentaient Kiara. Si elle n’avait jamais craint Grigori et qu’elle avait toujours été plutôt confiante sur leur avenir à tous les deux, sachant pertinemment qu’elle était à même de lui tenir tête et de grignoter petit à petit le mur des préjugés qu’il avait érigé depuis son enfance, elle ne pourrait jamais en dire autant de son beau-père. Kiara en était persuadée, c’étaient les sentiments que Grigori éprouvait pour elle qui lui permettait d’être si conciliant avec elle, de s’adapter à elle, de prendre en compte ce qu’elle désirait. Évidemment, Kiara pouvait également faire ce pas de côté pour lui et ensemble, ils avaient trouvé un juste milieu dans leur relation, un équilibre. Kiara ne qualifiait pas cet équilibre de précaire, au contraire. À ses yeux, ils étaient un couple solide, avec leurs divergences d’opinion et des croyances différentes, certes. Et pourtant, ils tenaient, envers et contre tous. Et maintenant que Grigori lui avait avoué ses sentiments, Kiara se sentait encore plus confiante. Mais ils n’étaient plus seuls. Ce n’était plus, eux face au monde. Deux personnes venaient de s’immiscer dans leur bulle et Kiara le savait, la présence de ses beaux-parents changeait tout. Elle ne pourrait jamais parlementer avec eux, jamais négocier. Elle devait rester à sa place. C’était ce qu’elle avait retenu de leurs échanges : elle devait se taire, adopter le comportement d’une femme soumise et insignifiante. Faire tapisserie. Même pour Kiara au tempérament plutôt réservé et discret, c’était inenvisageable. Elle aurait bientôt les mains liées, c’était ce qu’elle craignait. Maëlle demanda des précisions et Kiara chercha comment mieux expliciter sa pensée : « Je dirais que c’est de ne pas pouvoir décider quand je veux me marier, quand je veux avoir des enfants. Qu’on me force la main. » Maëlle semblait être plutôt au clair avec cela mais elle imaginait également qu’elle n’était pas la seule à vouloir prendre cette décision. « Je sais pas Maëlle... Je ne sais plus. Grigori... Il... » Kiara ferma les yeux un instant. « Je sais que c’est ce qu’il veut. Il veut qu’on se marie, qu’on ait des enfants bientôt. Cela a toujours fait partie de ses désirs. J'en suis bien consciente. C'est moi qui freinait jusqu’à maintenant. Pour des raisons égoïstes. Je veux finir mes études, je veux être certaine d’avoir un emploi avant de devenir mère. J’avais aussi l’espoir que les relations entre ma propre famille et Grigori s’améliorent avant que l’on soit marié. » C’était bien parce que Kiara était une éternelle rêveuse. « Dans un sens, son père demande ce que lui-même souhaite depuis déjà plusieurs mois. Comment aller à l’encontre de ça ? » Kiara soupira fortement tandis que ses mains s’agitaient contre les plis de sa robe de sorcière, mimant les tics de son fiancé. « Je sais qu’il m’écoute. Et qu’il prend en compte ce que je veux. Mais je crois que cela nous dépasse désormais. Ce n‘est plus lui et moi. D’autres choses sont en jeu. » Enfin… Tout ça, c’était avant. « Du moins, je sais qu’il m’écoutait. » Aujourd’hui, rien n’était moins sûr que cela… Grigori n’avait pas répondu à sa précédente lettre et il l’avait tout simplement ignoré alors qu’il était de retour à Poudlard. Une situation difficile à vivre pour Kiara.
Pour autant, si Grigori ne semblait plus accorder la moindre importance à sa fiancée, l’inverse n’était pas vrai. Kiara s’inquiétait pour Grigori. Pour ce qu’il pourrait lui arriver si jamais le gouvernement prenait la décision de punir ceux qui avaient été porté secours aux prisonniers. Selon le père de Kiara, ce n’était pas le chemin que prenait les actuelles négociations mais la jeune femme n’avait pas souhaité prendre le moindre risque. La vie de son fiancé était en jeu et elle pouvait bien tenir sa langue encore quelques jours de plus, jusqu’à ce que le Ministère décide. « Quoi qu’il en soit, pour l’instant, on ne sait pas ce qu’il va se passer et je ne veux pas que cela retombe sur Grigori. » conclut-elle. Quant au reste de la phrase de Maëlle… Kiara ne put qu’acquiescer. Évidemment qu’ils agissaient comme des propriétaires. Kiara était déjà cantonnée à son rôle de future mère porteuse. Celle qui donnerait à la famille des héritiers portant le nom des Dimitrov. Tout cela faisait froid dans le dos à la jeune femme, tout cela l’inquiétait plus que de raison. Elle ne voulait pas devenir un réceptacle aux futurs enfants de Grigori. Elle voulait une famille, une véritable famille. Mais les Dimitrov semblaient avoir une vision bien différente de ce qu’on pouvait appeler par ce nom.
Maëlle demanda si les Dimitrov pourraient soutenir Grigori en cas de besoin. Kiara dut prendre le temps de réfléchir à cette question. « J’en sais rien. Je ne les connais pas. » Ils n’avaient jamais été question qu’ils sortent de prison et Grigori n’était pas de nature à s’épancher sur le sujet. « J’ose espérer que oui. Cela serait vraiment… ignoble. » Pour autant… « Mais ce que j’ai perçu d’eux me fait dire que si jamais cela venait à nuire leur réhabilitation... » Kiara avala durement sa salive, n’osant pas imaginer une telle issue. Elle écouta ensuite Maëlle proposer une autre idée : révéler aux autorités la présence des Dimitrov et qu’ils soient de nouveau arrêtés. Ou non. Ils pourraient tout aussi bien pourrir la vie de la jeune femme et celle de Grigori au passage. Cette possibilité n’était absolument pas à écarter. C’était probable. En tout cas, Maëlle mettait Kiara face à ses propres inquiétudes, ses propres questionnements, ses propres craintes. Elle disait tout haut ce que Kiara pensait au fond d’elle-même et cela forçait la jeune femme à y réfléchir de manière plus approfondie. « Ta première question est facile. C’est oui. Je ne me vois pas sans Grigori, que ce soit dans un an ou dans dix ans. » Cela, c’était une certitude. Ses sentiments pour le Serpentard étaient réels, profonds, inébranlables. « Bah... » commença Kiara avant de se tordre les mains de nouveau. « En fait ça rejoint ce que je te disais tout-à-l’heure, je veux rester libre de mes choix. Et je sais qu’avec Grigori, je peux négocier, on prend toujours nos décisions à l’amiable et on réfléchit ensemble. » Elle soupira fortement. « Mais je suis d’accord avec toi. Ce n’est pas la vie avec Grigori que j’appréhende, je savais à quoi je m’engageais quand j’ai accepté sa demande de fiançailles. Ce sont ses parents. Ils ont du pouvoir, tu as raison. Ils sont… » Comment Maëlle avait dit ? Enquiquinants ? C’était un bel euphémisme. Sans doute n’osait-elle pas avoir des mots plus forts pour qualifier les parents de Grigori mais ce que Kiara en avait perçu, cela dépassait de loin l’enquiquinement. « effrayants. » finit-elle par dire au bout d’un moment. « Ce que tu me dis, j’en suis bien consciente. Je sais qu’ils vont être très envahissants. » Elle leva les yeux vers son amie avant d’ajouter : « Mais est-ce que cela veut dire que je dois pour autant sacrifier mon histoire avec Grigori ? » Une de ses mains s’attarda dans ses cheveux, tentant comme elle pouvait d’évacuer l’angoisse énorme qui lui pesait sur la poitrine. « Ce dont je suis sûre, c’est que je ne serai pas capable de lui mentir. Si je racontais à mon père ce que je sais et que les parents de Grigori étaient de nouveau enfermés sans que je ne sois impliquée, je ne pourrais jamais plus le regarder dans les yeux. Cela serait vain. »
Les yeux de Kiara se posèrent sur sa bague de fiancée, qu’elle fit tourner longuement autour de son doigt. Ce bijou était le symbole de leur future union, de la vie qu’ils cherchaient à construire ensemble. Kiara était-elle prête à y renoncer à cause de sa belle-famille, aussi odieuse soit-elle ? Rien que d’imaginer sa vie sans le garçon, elle en avait les larmes aux yeux. « Je ne veux pas renoncer à lui. Je ne le peux pas. » Pas après tous les obstacles qu’ils avaient traversé ensemble, pas après s’être battue pour défendre leur relation auprès de sa famille. « Mais je ne peux pas me battre toute seule. » Pour cela, elle avait besoin de Grigori. « Faut que je parle avec Grigori. Que j’essaie de savoir s’il est prêt lui aussi à se battre pour nous. Je comprends pas pourquoi il ne m’adresse plus la parole. » Un sourire désabusé s’empara de ses lèvres. « Si ça se trouve, ils l’ont déjà convaincu de se trouver une fiancée plus docile et plus adaptée à leurs exigences. » Elle soupira à nouveau. « Ou alors il est tout aussi paumé que moi et il est en train de se plaindre de moi à Helios dans le dortoir des Serpentard. » dit-elle en laissant échapper un petit rire. Comme si cela se pouvait. Grigori était très secret. Elle l’imaginait mal se répandre en mots et en palabres. Mais après tout, pourquoi pas. « Il faut que j’éclaircisse la situation. Que je sache comment lui il voit les choses. J’ai besoin de ça pour prendre ma décision. » Même si en réalité, elle le savait déjà, au fond d’elle-même. Elle était prête à envisager de nombreuses concessions, tant que Grigori lui revenait. Leur amour sera plus fort. C’était ce que Kiara espérait, c’était ce qu’elle souhaitait. « Tu penses que je suis naïve ? » Il fallait tout de même qu’elle le sache.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Avoir la possibilité de choisir quand se marier, c’était un luxe que bien des filles au sang aussi pur que celui de Kiara ne connaîtrait jamais mais pour ce que Maëlle pouvait constater, ça avait l’air de coller avec le Serpentard, ils avaient l’air de se mettre d’accord assez facilement, elle ne voyait pas pourquoi il changerait d’avis. Kiara si, il voulait se marier, oui enfin Grigori pensait sûrement au mariage alors qu’ils se posaient tous la question vais-je réussir mes B.U.S.E.S, ça n’était pas vraiment une référence. Mais maintenant qu’il avait une fiancée, il semblait être en capacité d’attendre ou pas, Kiara le forçait à attendre, était-ce vraiment par égoïsme ? Si elle n’avait pas envie de se marier tout de suite ou d’avoir des enfants, c’était son droit et il devait bien le savoir. Le problème c’est que le père attisait les désirs de son fils et dans ce cas de figure, la question était légitime, comment aller à l’encontre ? Maëlle n’en savait rien, ne se rendant pas compte de la position dans laquelle était le Serpentard. Il prenait en compte ce que lui disait sa fiancée mais ça c’était avant que son père rentre dans l’équation, Maëlle indiqua donc « S’il ne t’écoute pas, menace le de le laisser tomber, peut-être que ça fonctionnera ? » Probablement que devoir se chercher une nouvelle fiancée n’amuserait pas beaucoup le Serpentard, il réfléchirait certainement à deux fois avant d’aller dans un sens qui ne conviendrait pas à Kiara.
La loyauté de Kiara allait au Dimitrov, elle ne ferait rien qui pouvait nuire au jeune homme. Elle ne ferait donc pas le choix de balancer les parents aux autorités, le risque que Grigori ait des problèmes étant trop grands et les deux demoiselles n’étaient pas convaincues par l’idée que ses parents puissent ensuite lui venir en aide. La loyauté de l’un n’égalait pas forcément celles des deux autres, leur priorité semblant être la grandeur de leur famille et à n’importe quel prix, ils l’avaient déjà prouver en bannissant leur enfant qui ne correspondait pas à leurs attentes, un fils en prison serait certainement vécu comme une honte. De toute façon, mieux valait-il ne pas se mettre trop dos ces enquiquineurs de première, ils semblaient avoir un don pour pourrir l’existence des gens. Au moins, Maëlle était fixée, peu importe quand, Kiara épouserait le Dimitrov, c’est ce qu’elle voulait et retarder l’échéance n’avait alors pas grand sens, si ce n’est le fait d’être tranquille pour avoir des enfants. Grigori n’était donc pas le problème, ce qui fit sourire un peu Maëlle, c’était bien la première fois que le Dimitrov n’était pas un problème. En même temps si lui acceptait de négocier, de parler avec elle, les parents ça n’était pas vraiment la même chose, ils avaient du pouvoir sur tout un tas de choses, y compris sur leur fils. Elles étaient d’accord sur une chose, les parents du jeune homme étaient effrayants, oui le terme était bien choisi et oui, les parents allaient être envahissants. Est-ce que ça voulait dire qu’elle devait sacrifier son histoire avec son fiancé. « Je ne peux pas prendre une décision pour toi, c’est ton avenir, c’est ton couple, c’est ta décision. » Mais oui, elle entendait qu’il serait compliqué de regarder le jeune homme dans les yeux si elle ruinait ses efforts à néant.
Kiara semblait savoir ce qu’elle voulait, rester avec son copain, peu importait le cadeau empoisonné qu’il venait de poser sur son chemin. Se battre seule était en effet exclu mais pourquoi aller jusqu’à se fiancer et insister pour se marier si c’est pour la laisser tomber. « Il est peut-être sur un petit nuage, il vient de retrouver ses parents, il doit être content. Ca n’est jamais arrivé qu’il passe quelques jours sans te parler ? » Elle cligna des yeux en entendant les paroles de son amie, voilà qui serait quand même un peu gonflé de leur part, rien ne l’étonnerait venant des Dimitrov mais ce serait désolant de la part de Grigori qu’il ne cherche même pas à garder la même fiancée après tous les efforts faits. « Je ne pense pas que ses parents fassent ça, ce serait assez mal vu si tu veux mon avis. Rompre les fiançailles, tu peux me croire ça ne met personne de bonne humeur et les familles détestent ça. Je sais bien que tes parents n’auraient pas de réactions démesurées mais rompre des fiançailles, ça veut dire que quelque chose cloche. S’ils ont cette idée et que Grigori va dans leur sens, c’est ta réputation qu’il jette à la poubelle, ça n’est pas rien. Ca n’était pas juste des paroles en l’air du genre un jour on se mariera, il était prêt à aller au bout, il t’a offert une bague Kiara. » Une nouvelle fois, elle entortilla une mèche de cheveux autour de son doigt, pensive avant de dire « Rompre les fiançailles c’est souvent une histoire de tromperie. » Ah elle savait de quoi elle parlait pour le coup « Il serait prêt à salir ta réputation pour faire plaisir à ses parents ? » Alors bien sûr que Kiara s’en fichait certainement, elle n’avait pas besoin de briller en société et n’avait probablement pas pour ambition d’aller plus loin dans ce monde sans Grigori, mais lui ? Est-ce qu’il lui ferait ça, lui, il devait bien savoir ce que ça impliquerait pour elle, que ses parents allaient forcément colporter des rumeurs comme quoi elle était une gourgandine. Ca inquiétait un brin Maëlle cette histoire et elle préférait carrément le choix numéro deux, celui où Grigori était perdu tout comme elle et qu’il se plaignait à Hélios dans le dortoir des Serpentards « Ca serait bien, je pourrais aller lui tirer les vers du nez par la suite. » Même si Hélios se donnait des grands airs, il resterait à jamais pour Maëlle son ami d’enfance et elle ne doutait pas réussir à lui soutirer des informations si Grigori se confiait. Kiara était décidée à éclaircir la situation, il n’y avait pas vraiment d’autres façon de faire en réalité, il paraissait « Tu connais son planning, tu pourrais peut-être te pointer à la sortie d’un de ces cours pour le forcer à communiquer ou alors nous pouvons nous installer devant la salle commune des Serpentards, il sera bien obligé de sortir à un moment donné. » Elle prit une profonde inspiration en l’entendant demander si elle était naïve « Tu te bats pour ce que tu veux, il n’y pas de naïveté là-dessous, tu connais ton fiancé, tu connais ta belle-famille, qui de mieux placer que toi pour savoir ce que tu dois faire ? Et même si tu te trompes Kiara, tu sauras, ne pas savoir ou être maintenu volontairement dans le flou, ça n’est jamais une solution. »
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Kiara Dimitrova
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Ven 17 Mai - 21:48
Tout me dépasse, Commencent les crises d'angoisse Oh nan j'ai dû faire un mauvais rêve Kiara & Maëlle II, Salle commune, mi-avril 2021
La tête de Kiara allait exploser. Comment faire pour démêler le vrai du faux, pour savoir ce qu’elle devait faire ? Elle ne s’était jamais sentie aussi perdue de toute sa vie, comme si toutes les certitudes qu’elle avait venaient de s’effondrer, comme ça, du jour au lendemain. Elle avait pourtant imaginé son futur à de nombreuses reprises mais ce qu’elle n’avait pas imaginé, ce qu’elle n’avait pas calculé, c’était qu’un jour, ses beaux-parents feraient partie de l’équation. Non, elle avait toujours su qu’elle devrait composer avec Grigori mais elle n’avait jamais pensé qu’elle devrait également le faire avec ses parents. Et là était toute la différence ; car les parents Dimitrov n’avaient rien de sympathiques et peu importait le temps qui passerait, Kiara savait pertinemment que jamais elle ne pardonnerait à son beau-père ce qu’il lui avait fait, que jamais elle ne lui ferait confiance. C’était un grain de sable dans l’engrenage de son couple et il était aussi gros qu’une citrouille. Déjà, tout avait changé et Grigori avait à peine répondu à sa première lettre et avait ignoré la seconde. Tout cela était difficile à encaisser pour Kiara qui craignait que tout ce qu’ils avaient construit ensemble au fil des années ne vole soudainement en éclat. D’habitude, ils étaient doués pour communiquer, pour échanger et Grigori prenait en compte son point de vue, ses désirs parce que c’était ainsi qu’ils fonctionnaient. Mais était-ce toujours le cas ? Maëlle suggéra d’aller jusqu’aux menaces pour que le Serpentard réfléchisse à ses actes mais Kiara fit la moue. « Je ne veux pas en arriver à de telles extrémités, je ne veux pas que notre relation soit basée sur des ultimatums. » Kiara soupira avant d’ajouter néanmoins : « Mais oui, je pense aussi que cela fonctionnerait si je lui disais que je comptais le quitter. » Ce qui désolait Kiara, c’était d’ignorer s’il le ferait parce qu’il l’aimait ou bien parce qu’il craignait de devoir reprendre à zéro avec une autre femme. Après tout, elle s’était souvent demandée ce qu’il ressentait à son égard et elle avait toujours su qu’il avait, si non des sentiments, au moins de l’affection pour elle ; du moins, c’était ce qu’elle pressentait lorsqu’ils étaient ensemble. Mais il lui avait avoué son amour cette nuit-là, il lui avait dit qu’il l’aimait et Kiara savait que Grigori savait très bien poser ses mots. Elle avait espoir que tout cela ne soit pas un mensonge pour qu’elle reste.
Car pour Kiara, leur histoire était importante et elle avait vraiment envie de continuer sa vie avec lui ; voilà pourquoi elle lui était loyale, voilà pourquoi elle avait fait le choix de garder pour elle les informations qu’elle avait en sa possession, même si cela avait entraîné chez elle une profonde ambivalence ; entre convictions personnelles et loyauté envers son fiancé, cela n’avait pas été facile de prendre une décision éclairée. D’ailleurs, à ce jour, elle n’en avait toujours pas prise une, voilà pourquoi elle demandait conseil à Maëlle. Évidemment, Maëlle n’avait pas toutes les réponses et ne pouvait certes pas choisir pour elle. La décision lui revenait, c’était ce qu’elle lui disait. « Je peux pas décider sans lui parler. » expliqua Kiara. En tout cas, la question de Maëlle était pertinente. Était-il déjà arrivé à Grigori et Kiara de ne pas se parler pendant plusieurs jours ? Kiara réfléchit, si cela était déjà arrivé, c’était trop loin pour que Kiara s’en souvienne. Ils passaient du temps ensemble chaque jour et lorsque cela n’était pas possible, ils échangeaient parfois quelques hiboux. En repensant aux derniers mois, Kiara retrouva un moment où ils ne s’étaient pas adressés la parole pendant plusieurs jours, même pendant plusieurs semaines : lorsque Kiara avait appris pour les fiançailles avec Hestia. Mais à ce moment là, ils étaient fâchés. Du moins, Kiara était furieuse contre lui. Cela voulait-il dire que Grigori lui en voulait pour quelque chose ? « Non, ce n’est pas un comportement habituel. C’est déjà arrivé une fois parce qu’on était brouillé. » déclara-t-elle à Maëlle. « Peut-être que tu as raison, peut-être qu’il est encore dans l’euphorie d’avoir retrouvé ses parents. » ajouta-t-elle, songeuse. En réalité, elle n’y croyait pas vraiment, persuadée qu’il aurait prit le temps de lui écrire, ou du moins de répondre décemment à sa lettre, non pas de lui balancer trois quatre mots complètement bateau. Non, elle le sentait, quelque chose clochait. Une des réponses qu’elle redoutait consistait à penser que les Dimitrov cherchaient une nouvelle fiancée à leur fils unique. Enfin, disons à l’unique fils dont ils pouvaient espérer une descendance. Pour autant, Maëlle n’était pas convaincue que ça soit le cas. Pour elle, rompre des fiançailles était dangereux pour leurs réputations respectives et il était peu probable qu’ils s’y risquent. C’était souvent une histoire de tromperie. Le sourcil gauche de Kiara s’arqua, tant cette possibilité lui paraissait inconcevable. S’il y avait bien une chose dont elle était certaine, c’était qu’ils étaient loyaux l’un envers l’autre, et fidèles. « J’espère que non. » se contenta-t-elle de répondre à la Poufsouffle. Grigori était tel capable de salir sa réputation ? Kiara ne l’en imaginait pas capable. Mais après tout, elle n’imaginait pas non plus qu’il puisse l’ignorer de la sorte… Elle avait envie de lui faire confiance et peut-être était-elle idiote, mais elle l’aimait, infiniment. Et si l’amour qu’elle lui portait aveuglait son jugement ? Kiara était toute perdue. Voilà pourquoi elle avait besoin du soutien de Maëlle mais aussi de ses précieux conseils.
Si Kiara déballait ses états d’âme à Maëlle, c’était bien parce qu’elle lui faisait pleinement confiance. En plus de ça, elle côtoyait les mêmes cercles que son fiancé, notamment Hélios et si cela pouvait s’avérer utile pour comprendre ce qui se tramait dans la tête du Dimitrov, Kiara était prête à accepter que Maëlle se renseigne. « Si cela pouvait être aussi simple que ça… » En vérité, Kiara n’imaginait pas trop Grigori parler de leurs problèmes de couple à qui que ce soit mais elle ne savait pas tout de son fiancé et toutes les options étaient à envisager. Alors que la jeune préfète-en-chef semblait baisser les bras, ne sachant pas bien comment appréhender la suite des évènements, Maëlle lui offrit une solution toute prête sur le plateau. Prendre le dragon par les écailles, ne pas attendre que Grigori daigne sortir de son mutisme et provoquer elle-même une rencontre, que ce soit après un de ses cours ou même en campant devant sa salle commune. « Grigori détesterait que je le confronte comme ça en public mais si je n’ai pas le choix… » Soudainement, Kiara se souvint d’un détail et pas des moindres. « On devait partir en week-end ce samedi, je vais lui écrire pour lui demander s’il compte toujours m’accompagner et s’il ne répond pas… » Déterminée, elle releva la tête vers Maëlle avant d’ajouter : « Sinon, on pourra installer les tentes dans les cachots, près de la salle commune des Serpentard. Il me tuera sans doute après ça mais au moins j’aurais tout tenté. » Kiara détestait être dans un tel état, dans l’attente, dans l’expectative. Elle détestait ne pas savoir à quoi s’en tenir ; s’il voulait rompre, il pouvait au moins avoir la décence de le lui dire en face, non ? Au lieu de la laisser dans l’ignorance. Et puis il y avait un espoir, peut-être un mince espoir, même celui-ci existait, pour que tout cela ne soit qu’un malentendu et que tout aille bien entre eux. Est-ce que cela faisait de lui une personne naïve ? Maëlle avait l’air de songer que cela faisait plutôt d’elle quelqu’un de particulière combative, compte-tenu de la situation. « Je te rejoins, je ne peux pas rester comme ça, c’est pas bon pour moi, ni pour mes nerfs. Il faut que je sache. Par n’importe quel moyen. » Kiara se tut un instant, n’osant pas imaginer que son histoire avec Grigori puisse se terminer même si c’était une possibilité à laquelle elle n’osait songer. « Pour avancer. Peu importe la direction que notre relation prendra. » Kiara souffla, une fois, deux fois, trois fois. Elle avait l’impression d’y voir plus clair ; ses pensées semblaient aussi moins confuses. Elle avait désormais un objectif et une certitude : elle ferait tout pour sauver son couple mais elle ne pouvait pas le faire seule. Si ce n’était pas la volonté de son fiancé, elle devait le savoir. « Merci Maëlle. Vraiment. » Kiara et Maëlle ne se fréquentaient pas depuis très longtemps, et pourtant, c’était à elle que la préfète-en-chef était venue se confier, cela annonçait probablement le début d’une très belle amitié.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Difficile de savoir quoi penser de cette situation. Le moins que Maëlle puisse dire c'est que c'était pour le moins inédit. Il faut dire que ça n'était pas tous les quatre matins que des prisonniers étaient libérés. Le choix d'attaquer la prison la plus sécurisée du monde sorcier, dans le seul but de prouver aux sorciers qu'ils n'étaient pas intouchables, allait porter préjudice au Blood Circle. Pas seulement, si Grigori avait retrouvé ses parents, ce qui devait le mettre en joie, il semblerait que cela se fasse au détriment de sa fiancée. Elle comprenait parfaitement le désir du Serpentard que de se marier rapidement, il semblait concourir contre lui-même, difficile de gagner face à soi. Néanmoins, s'il vivait dans son monde, qu'il comptait obtenir ce qu'il désirait tout en oubliant que pour aller loin, il vaut mieux être deux et ne pas trahir, au risque d'être trahi, Maëlle proposa à son amie de faire une piqure de rappel au Serpentard. Chose qu'elle refusa, arguant qu'elle ne voulait pas se lancer dans ce genre de conflit et le faire plier de la sorte. Cela pouvait s’entendre, la demoiselle fit remarquer, un peu embêté « Les parents feraient mieux de ne pas se mêler s'ils ne sont pas dans la bienveillance et que les intérêts de leurs enfants ne sont pas leur moteur. Si tu ne veux pas le secouer un peu en lui rappelant que tout n'est pas acquis, peut-être faudrait-il lui rappeler que c'est votre histoire à vous deux et à personne d'autre. » Cela semblait si facile dit comme ça. Pourtant, Maëlle savait qu'il n'en était rien, les parents avec des idées, elle connaissait, ils pouvaient se montrer persuasifs et c'était bien souvent épuisant. Grigori, pour ce qu'elle en savait grâce à la sœur de ce dernier, n'avait jamais été sur le devant de la scène, certainement que là, il était sous le feu des projecteurs. Outre le fait qu'il devait être ravi, c'était nouveau aussi, il devait apprendre à faire avec des parents qui s'immiscent dans sa vie. Si elle ne croyait pas une seconde que les parents du jeune homme ne trouve pas Kiara à la hauteur, peu importe le caractère de la Lady, elle restait sang pure, Grigori était attaché, assez pour l'avoir demandé en mariage, il était inconcevable pour Maëlle qu'ils poussent le jeune Dimitrov à rompre. Si Kiara ressentait le besoin de rompre, c'était à elle de prendre cette décision et oui, mieux valait-il discuter avec le fiancé avant de prendre une décision.
Pas simple, si le fiancé ne parlait plus à Kiara, si Maëlle essaya de relativiser, ça ne fonctionna pas, ils n'avaient jamais passé plusieurs jours sans se parler. S'il ne faisait rien comme avant, la seule chose que les deux filles pouvaient espérer c'est qu'il était bien trop heureux de voir ses parents pour penser à parler avec Kiara. Cette histoire de nouvelle fiancée que les parents pouvaient chercher pour leur rejeton ne convenait que moyennement à Maëlle, sans avoir pour Grigori des sentiments positifs, il restait quelqu'un ayant une bonne éducation, il ne pouvait pas mettre aux oubliettes des mois de relations pour faire plaisir à ses parents, surtout quand ça portait atteinte à Kiara. Alors bien sûr, la famille Macmillan était bien moins portée sur la pureté du sang, ça ne lui porterait pas préjudice mais Grigori, lui, faisait attention à cette image, il ne pouvait pas s'essuyer les pieds sur Kiara de la sorte, si ? La réponse ne fut pas convaincante, tant et si bien que Maëlle se dandina sur place, mal à l'aise, se projetant quelque peu. Le timing serait bien trop court pour que les parents ne soient pas à la manœuvre mais en même temps, pour quelle raison ? Les Macmillan étaient une famille prestigieuse, certes, qui se fichaient éperdument de la pureté de leur sang mais ça n’enlevait rien au fait que ça valait la peine de marier leur fils à une des filles Macmillan, surtout si elle avait déjà dit oui. Seul l’avenir leur dirait si cela suffisait ou s’ils voulaient plus et surtout dans quel domaine ?
A l’évocation d’Helios, Maëlle se proposa pour aller enquiquiner le jeune homme et qu’il lui révèle tout ce que Grigori lui avait dit. Sur le papier, c’était effectivement très simple, la réalisation aurait été très compliqué puisqu’Helios ne se serait pas laissé cuisiner sans rien dire, et puis rien ne garantissait que Grigori se serait confié à qui que ce soit, il avait l’air du genre plutôt secret le jeune homme. Bien évidemment qu’il n’aimerait pas être confronté en public, personne n’aimait ça mais parfois, ça permettait de remettre les idées en place « Sauf que là, c’est lui qui fuit le dialogue en privé. » Il n’aidait en rien le jeune homme, il fallait bien que Kiara sache ce qu’il voulait et pour ça, il n’y avait pas des dizaines et des dizaines de solutions. Oh, ils avaient un week-end de prévu ensemble ce week-end, Maëlle fit la moue « Vous choisissez extrêmement bien votre moment tous les deux. » Néanmoins, dans l’hypothèse où il acceptait sans rechigner, au moins il aurait sa discussion en privé. La solution numéro deux fit rigoler Maëlle, comme quoi, ses idées n’étaient pas si mauvaises, Kiara allait encore loin et Maëlle pressentait que cette idée plairait encore moins à son compagnon. Si Kiara disait cela avec humour, Maëlle était persuadée qu’il serait capable de tuer si cela ne lui convenait pas mais ça valait la peine d’essayer, cela pouvait sauver un couple et c’est tout ce qui comptait. Les histoires qui se terminent bien, il n’y avait rien de mieux et pour Kiara, il semblerait que la fin qu’elle veuille soit de se marier avec son fiancé. Maëlle avait l’impression, peut-être totalement fausse, que l’éclat dans le regard de son amie avait changé. Si au début de la conversation, elle semblait juste triste, abattue même comme répudié pour un crime qu’elle n’avait pas commis, là ça avait changé. Elle semblait prête à se battre pour son histoire et ne pas laisser Grigori faire n’importe quoi ou plutôt ne pas le laisser faire davantage n’importe quoi. Sous les remerciements de son ainée, Maëlle sentit une grande fierté l’envahir. « Si je peux me permettre une dernière remarque avant d’aller me coucher. » Elle se leva pour lui glisser « Si je ne peux affirmer connaître Grigori, à part Dimka, les garçons de cette famille me fichait un peu les chocottes, il me semble assez réglo et têtu. Quand il a une idée en tête, il ne l’a pas ailleurs et le faire changer d’opinion ça me semble l’Everest à franchir, mais à pied, pas sur un balai. » Elle lui fit un sourire « Je suis sûre que tu vas garder ton fiancé et qu’un jour prochain, tout le monde t’appellera madame Dimitrova et ça t’ira très bien. Sur ce mademoiselle la préfète en chef, je m’en vais me coucher, il faut que je sois en forme pour mon entraînement de demain. »
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J'ai dû faire un mauvais rêve || Maëlle II
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