Toujours la même routine. Le levé difficile, la douche froide, le café, la clope sur le chemin, la clope a l'arrivée, le café à son bureau, et on potassait les dossiers du jour. Il ne comprenait pas toujours tout dans lorsqu'il lisait les rapports du coup, mais quelle idée de lui demander de lire les rapports alors qu'il n'avait pas bien récupérer! Enfin, personne ne lui demandait ni de boire, ni de lire à ce moment précis, mais c'était le seul moment qu'il trouvait. Enfin le seul moment pendant lequel ça le faisait pas super chier. Mais bon, de toute façon aujourd'hui c'était assez facile, il était resté calme la veille, il savait qu'il rencontrerait une collègue dans la matinée. Même si le rendez-vous n'était qu'à dix heures, il avait fait attention, le souvenir de sa dernière matinée intense avec Myrna étant encore assez vif dans son esprit. Il n'avait jamais rencontré ce Cho.

Marco n'était pas très sportif non plus, parce que bon il n'aimait ni se salir, ni être inconfortable, alors forcément... Ce n'était pas pour rien qu'il n'avait pas développer une énorme musculature: il ne faisait rien pour en avoir une! Enfin, le rythme de ses journées et ses activités nocturnes suffisaient à le maintenir en forme, un peu sec même, à cause d'une alimentation pas très très riche, mais il allait très bien quand-même! Il espérait de sa rencontre avec son collègue le sportif un bon moment, même si il appréhendait un peu un mec d'intelligence ou de finesse. Mais bon, il travaillait au ministère tout de même, ce ne pouvait être un sorcier plein de bieraubeurre à regarder les résultats des diverses matchs de quoi que ce soit apparaître dans la Gazette du Sorcier et autres journaux, tel qu'il en voyait dans les pubs... N'est-ce pas? Pitié, faites que non, ou je vais me recoucher.

Ceci dit, à son nom, il était apparemment chinois. Marco ne connaissait pas les chinois férus de sport, pour lui un chinois ça faisait de la bonne bouffe et prenait des photos avec un sourire débile devant tous les monuments ou tas de pierre trouvable. serait-il aussi débile que ça? Il n'espérait pas. Apporterait-il des gâteaux en revanche? Il n'était pas contre, c'était bon les pâtisseries chinoises, bien qu'ils étaient meilleurs dans le salé! Peut-être apporterait-il du Saké? Non, c'était japonais... Enfin il en savait trop rien, c'était des gens bridés qui faisait ça, ça suffisait comme info. Parmi tous ses voyages, il n'était allé du côté de l'Asie qu'une seule fois, à Tokyo, mais était revenu bredouille deux semaines plus tard. Vu le bel hôtel dans lequel il avait séjourné, il n'avait pas beaucoup eu vent de la culture locale...

Son esprit divaguait, il avait encore les yeux rivés sur le rapport lorsqu'il entendit qu'on toquait à la porte, trois petits coups plein de courtoisie. Fronçant les sourcils, il regarda l'heure sur une horloge posée sur son bureau et grimaça. Ah, le bougre avait de l'avance... Il soupira un grand coup, s'étirant sur son fauteuil avant de balayer la pièce des yeux, regardant si tout était un minimum en ordre. Depuis à peine un mois qu'il occupait les lieux, il n'avait pas beaucoup décoré: les classeurs contenants ses anciens dossiers trônaient sur les étagères, ne prenant pour l'instant que peu de place. Il doutait de les rouvrir un jour, mais savait-on jamais... Sur son bureau trônait du tabac à pipe, du tabac à rouler, un briquet, et un gros cendrier. Il avait tendance à beaucoup fumer lorsqu'il était seul. Derrière lui, un petit réchaud, une cafetière italienne évidemment, et du café moulu. Pas de sucre, il avait besoin que ça lui pète le gosier. Au mur, il y avait des cadres représentant des décors d'endroits connus ou non: sa mère les lui avaient offert pour décorer la pièce, puisqu'ils n'y connaissait rien et s'en foutait, il les y avaient mis. Puisque tout semblait à peu près dans l'ordre, à part le cendrier qu'il vida d'un coup de baguette, il s'avança vers la porte et ouvrit.

Il du baisser les yeux vers la petite femme dans l'encadrement de la porte. Une chinoise. Tiens, monsieur Chang avait-il envoyé sa secrétaire pour le prévenir d'un retard? Un imprévu peut-être? Bah, en tout cas, il était étrange d'envoyer une personne et non pas une simple lettre, mais soit, à chacun ses coutumes. Et puis, quitte à avoir une secrétaire, il était étrange qu'elle n'aie pas la vingtaine, mais chacun ses goûts après tout... Il la salua d'un sourire.

Madame. Vous désirez?

Il ne l'invita même pas à entrer, restant à la porte, après tout elle allait vite partir non?