Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Sam 2 Juil - 12:23
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain? KIRI V, Maison des MacMillan, Février 2021
La pluie battante s’écrasait sur les fenêtres du Manoir des Dimitrov et la nuit venait de tomber. Le souffle court, l’esprit ailleurs, Kiara se regarda dans le miroir de la salle de bain et boutonna la robe noire à dentelle qu’elle avait choisi. Elle se surprit à se demander si elle se trouvait assez bien habillée. Assez bien habillée pour aller voir ses propres parents. Le monde ne tournait plus rond. La jeune Poufsouffle ressentait comme une pointe au plus profond de son cœur, une pointe qui ne voulait pas s’atténuer. Elle angoissait. Pour elle. Pour Grigori. Pour ses parents. Depuis Noël, elle avait eu le courage d’affronter leurs regards et elle leur avait dit que le garçon qu’elle fréquentait depuis plusieurs mois n’était pas un garçon de passage. Que c’était un homme qu’elle aimerait leur présenter. Non réticents à l’idée de rencontrer l’homme qui allait leur ravir leur fille, les Macmillan ne s’étaient pas opposés à la rencontre jusqu’à ce que Kiara leur annonce qu’elle avait quelque chose d’autres à leur dire. Et pas des moindres. Grigori était un mangemort. La réaction violente de son père ne se fit pas attendre et Kiara dut user de toute son intelligence pour qu’il cesse de s’agacer. S’agacer était un doux euphémisme, Kiara ne se souvenait pas l’avoir vu autant en colère depuis qu’il avait appris pour Sélénya et Théo. Comme cela devait lui paraître dérisoire maintenant que son aînée fréquentait un Mangemort. Il avait d’abord fallu convaincre sa mère que Grigori n’était pas comme les autres et qu’elle l’aimait profondément. Les réticences de ses parents, Kiara pouvait les comprendre et les entendre : après tout, elle avait, elle aussi, eu les mêmes inquiétudes qu’eux au début sur son allégeance. Mais force était de constater qu’il n’y avait peut-être pas que du mauvais dans cette histoire. Évidemment, elle avait utilisé la carte de l’allégeance familiale, expliquant à ses parents qu’il faisait parti de ce clan davantage par tradition que par véritables convictions tout en sachant fort bien que c’était un demi-mensonge. Grigori n’avait jamais eu honte d’appartenir à ce camp et Kiara l’avait toujours su même si une partie d’elle s’évertuait à penser qu’il n’avait rejoint les rangs de l’Augurey que par mimétisme parental. Certes, il avait des idéaux bien arrêtés sur la pureté du sang, sur le mariage, sur la vie qu’il devrait mener mais Kiara avait eu au fil des mois suffisamment de preuves lui intimant qu’il avait changé son fusil d’épaule sa baguette de main. Les opinions de Kiara lui importaient et il y prêtait attention, contrairement au début de leur relation où il tentait de lui imposer son point de vue. Ils ne naviguaient plus à vue, ils allaient ensemble dans la même direction et tentaient de maintenir un cap qui leur convenait à tous les deux. Cela n’était pas si facile.
Le refus de son père de rencontrer Grigori mit à mal la relation pourtant si fusionnelle qu’il entretenait avec son aînée. Kiara n’avait jamais semblé aussi déterminée de sa vie et son père avait été impressionné par sa ténacité. Elle n’avait rien lâché malgré son non catégorique. Elle avait d’abord eu à l’usure sa maman, qui davantage conciliante avec sa fille, avait fini par accepter la requête de Kiara. Quant à son père, Kiara avait du le travailler au corps, le menaçant sans ciller qu’elle quittera le domicile familial avec ou sans son accord et qu’il fallait peut-être mieux pour eux qu’ils le rencontrent avant qu’elle ne saute le pas. Elle n’avait pas parlé des fiançailles, réservant cette annonce pour la soirée de présentation. Ou non d’ailleurs. Ils venaient pour cela à la base mais Kiara se disait que selon le déroulé du dîner, il faudra peut-être différer dans le temps la bonne nouvelle… Étrangement, ni Caelum ni Sélénya n’avaient vendu la mèche à moins que leurs parents le sachent déjà et qu’ils le lui dissimulaient mais Kiara savait qu’ils n’avaient aucune raison de faire cela et que son père se serait probablement mis dans une colère bien plus grande s’il l’avait su dès le début. Depuis Noël, les jours avaient passé et Kiara s’était évertuée à adoucir la vision entachée qu’ils avaient de Grigori en leur livrant des instants privilégiés qu’ils vivaient au quotidien afin de dédramatiser la situation. Ses arguments, toujours sous un fond de menace, avaient fini par faire mouche même si Kiara n’avait pas réussi à savoir s’ils avaient accepté pour lui faire plaisir, pour qu’elle cesse de les importuner, ou si c’était parce qu’ils avaient peur de la perdre comme cela avait été le cas avec Sélénya lorsqu’elle avait fait ses valises. Le schéma n’était guère différent et c’était peut-être l’une des raisons qui les avaient poussées à revoir leur copie.
Réajustant ses boucles d’oreilles, retouchant son rouge-à-lèvre vermeille et vérifiant que sa robe ne comprenait aucune tache ni aucun pli, Kiara sortit de la salle de bain et trouva Grigori fin prêt assis sur le lit, l’attendant. À chaque fois qu’elle le voyait, quelque chose remuait en elle, quelque chose qu’elle savait désormais expliquer mais qu’elle avait toujours du mal à réaliser, elle aimait cet homme. Elle s’approcha de lui et s’installa à ses côtés. Sa main trouva la sienne et elle lui dit : « Ce costume te va à ravir. » Ce n’était qu’une manière pour elle de tenter de le rassurer et de le mettre à l’aise. Si Kiara était relativement angoissée à l’idée de ce dîner, elle paraissait sereine de l’extérieur avec qu’une seule volonté, éviter que Grigori ne se renferme sur lui-même. Elle le pratiquait depuis des mois désormais et elle connaissait son fonctionnement par cœur. Ce dîner lui tenait à cœur puisqu’il allait officiellement demander sa main à son père. Son père Auror. Il y avait de quoi avoir peur. En tout cas, Kiara, elle, était terrorisée. Et pourtant, il y avait une chose dont elle était certaine, elle était prête à se battre pour lui. Si elle avait longtemps cru qu’elle ne pourrait jamais s’ériger contre la volonté de ses parents, la discussion qu’elle avait eu avec Grigori juste après Noël lui avait fait prendre conscience qu’elle pouvait tout faire pour cet homme, même si cela signifiait malmener les relations qu’elle entretenait avec ses parents. Elle n’en avait aucunement envie ; sa famille, c’était tout pour elle. Mais Grigori faisait partie de celle-ci désormais. Même si pour le moment, rien de tout cela n’était officiel mais pour Kiara c’était clair, il était l’homme qu’elle épouserait. Elle le fera avec ou sans leur bénédiction mais évidemment, elle serait beaucoup plus sereine avec celle-ci. « Es-tu prêt ? » Il semblait l’être. La véritable question la concernait plutôt elle : était-elle prête à tout affronter avec lui ? Pour lui ? Les battements de son cœur lui intimaient qu’elle en était capable mais au fond d’elle-même, elle le savait, rien ne sera probablement plus difficile que cette épreuve qu’ils allaient traverser ensemble. La présence de Grigori à ses côtés était rassurante pour qu’ils puissent faire face ensemble. Une chose était certaine, elle ne voulait pas revivre seule les évènements de Noël ; ni les pleurs, ni l’angoisse, ni le chagrin. Elle voulait que ses parents comprennent que c’était son choix à elle, un choix auquel elle avait murement réfléchi. Kiara n’était pas vraiment le genre de femme à prendre ce type de décision à la légère.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain ?
ft. Kiara
La pluie ne cessait de tomber aujourd’hui, mauvais présage ou simple caprice de la météo, seul l’avenir le dirait. Pour une fois, Grigori s’était préparé en un temps record, enfin record pour lui, la plupart des personnes l’auraient trouvé long. Ça n’était rien en comparaison de Kiara qui avait visiblement décidé d'élire la salle de bain comme résidence principale. Si Grigori avait toujours su qu’être un homme par rapport à une femme n’avait que des avantages, la force physique, l’intelligence, le pouvoir. L’avantage qu’il découvrait aujourd’hui allait dans ce sens, le temps de préparation, le regard des gens, bien plus critique envers la gente féminine que masculine. Ça aurait été un calvaire pour le Dimitrov qui était déjà bien porté là-dessus en tant qu’homme. S’il la trouvait longue et que regarder l’eau frapper les carreaux n’était pas l’activité la plus passionnante du monde, surtout parce qu’ils avaient d’autres choses à faire, jouer leur avenir par exemple, il devait admettre qu’il était content que Kiara soit attentive à ce genre de détails. Au moins, ils se complétaient relativement bien et ils ne seraient, en temps normal, pas un poids l’un pour l’autre. Aujourd’hui par contre, c’était différent, il était un peu tendu. Il aimait tout contrôler, c’était un fait indéniable, il aimait avoir un plan bien détaillé en tête et ne pas être pris au dépourvu, cherchant à toujours être en capacité de retomber sur ses pattes. Le problème c’est que pour faire cela il fallait connaître la personne qu’il avait en face afin de s’adapter à elle. Les parents de Kiara, il ne les connaissait pas, il partait donc à l’aveugle et il aurait eu besoin d’un topo sur les géniteurs de la jeune femme pour savoir ce qu’il pouvait ou ne pouvait pas dire, ce qu’il devait ou ne devait pas dire. Il avait beau avoir écouté ses propos lorsqu’elle lui avait dit vouloir l’épouser, qu’il faisait parti de sa famille. Il n’était pas confiant du tout, parce qu’il s’était totalement reposé sur la confiance qu’il plaçait en elle, ça n’était pas une mauvaise chose, lorsqu’ils étaient tous les deux ça allait mais rien ne garantissait qu’il ne dirait pas un truc qui déplairait à Kiara, il était loin d’être exempt de défaut après tout. Que se passerait-il s’il disait quelque chose qui allait à l’encontre de ses valeurs et que ses parents s’en servaient pour le discréditer. C’était possible, tout était possible puisqu’il n’avait pas toutes les clés en main.
Comme si elle avait conscience que le fait de ne strictement rien faire, à part l’attendre, plongeait Grigori dans un état d’inquiétude conséquent, Kiara entra dans sa chambre. Il tourna la tête pour la regarder. D’accord, il admettait, elle avait mis beaucoup de temps dans la salle de bain mais le résultat était clairement à la hauteur. Elle était superbe comme fille. Pourtant, il n’avait jamais vraiment regardé les demoiselles. Il avait bien mieux à faire de ses journées que de regarder les filles, il devait s’occuper de ses études, se devant de toujours atteindre le sommet, quitte à devoir rester un an de plus pour avoir la première place. Il avait eu fort à faire avec ses parents, souhaitant ardemment leur reconnaissance et n’ayant pas le temps et l’envie de se prendre le chou avec les filles et leurs courbes. C’était une source de distraction bien trop grande. D’ailleurs à aucun moment, le physique de Kiara n'avait pesé dans la balance pour Grigori qui aurait été bien incapable de dire au début de leur rencontre s’il la trouvait belle ou non. Ça n’était clairement pas lui rendre justice que de songer cela. Plus il passait de temps avec elle et plus il la trouvait mignonne et plus il se questionnait sur son aveuglement, comment avait-il fait pour ne même pas savoir qu’elle existait avant qu’elle ne vienne lui parler ? Il se trouvait impressionnant mais dans le mauvais sens du terme. Elle s’installa à ses côtés, le simple fait qu’elle fasse cela plutôt que de lui dire qu’elle était prête et qu’ils pouvaient y aller démontrait qu’elle était tendue elle aussi. Sa main vint au contact de la sienne, il mit un peu de pression dans ce contact pour lui montrer qu’il lui était reconnaissant de son soutien et qu’il essayait de lui rendre la pareille. Lorsqu’elle le complimenta sur sa tenue, Grigori baissa le regard sur son costume, un sourire très fier plaqué sur le visage, existait-il plus beau compliment au monde que celui-ci, il en doutait fort. « Je l’ai fait sur mesure pour cette occasion. » S’il n’avait pas vraiment besoin d’excuses pour acheter des nouveaux costumes, il n’empêche que pour un oui ou pour un non il en faisait faire, cherchant des occasions là où il n’y en avait pas forcément. Il était ravi d’apprendre qu’il ne s’était pas trompé et que ça lui allait à ravir, la personne avait donc bien fait son travail, il pourrait revenir là-bas qui sait, peut-être pour son costume de marié.
Il était dans ses songes, dans un futur qu’il voulait plaisant lorsque Kiara prit de nouveau la parole pour poser une question. Il délaissa son costume pour la regarder, les sourcils froncés. Si elle avait l’air plutôt sereine d’apparence, la question qu’elle posait était là pour la rassurer elle-même mais dans quel sens. Aurait-elle souhaité qu’il dise non pour pouvoir continuer de vivre sa vie comme avant aujourd’hui, dans un entre deux où tout le monde se complaisait, elle parce qu’elle avait à la fois son copain et ses parents, les parents parce qu’ils avaient l’espoir que ça pourrait se terminer un jour, qu’elle n’était engagée à rien et le copain, parce qu’il avait l’espoir qu’un jour, elle s’engagerait. Etait ce le contraire, vérifiait-elle qu’il n’avait pas envie de fuir ses responsabilités et d’abandonner alors qu’il avait dit qu’il l’accompagnerait ? Dans le doute, mieux valait il répondre la vérité. « Je le suis et je te promets que je ferais tout ce que je peux pour que ça se passe bien, je n’évoquerais aucun sujet fâcheux. » Enfin est ce qu’il se rendait compte des sujets fâcheux, pas toujours. Il rajouta donc « Et si un sujet s’avère fâcheux selon toi mais que je m’en rends pas compte… » Grigori prit une grande inspiration, signe que ça n’était pas la chose qu’il disait le plus régulièrement au monde « Je t’autorise à me donner un petit coup pour m’avertir que je vais trop loin. » C’était sa façon bien à lui de lui montrer qu’il tenait à elle et qu’il était prêt à faire des efforts pour que tout se passe bien. Il reprit cependant, bien conscient qu’elle n’était pas complètement sereine et que c’était lui qui avait envie d’y aller, lui qui avait envie de se marier et qu’elle le suivait uniquement par amour. « Mais si toi tu n’es pas prête, on peut rester ici. On peut leur envoyer un hibou pour dire que je suis tombé malade et qu’on préfère reporter ou annuler. » Il remettait le souaffle dans son camp, à elle de choisir ce qu’elle voulait en faire, quoi que s’il était logique, il pouvait se rassurer en se disant qu’elle n’aurait pas mis trois heures à se préparer si c’était pour annuler au dernier moment. Mais il ne l'était pas, il attendait son avis.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Jeu 14 Juil - 18:05
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain? KIRI V, Maison des MacMillan, Février 2021
Enfermée dans cette salle de bain, Kiara profitait du calme avant la tempête et se demandait ce qu’il se passerait si elle demeurait ici pendant encore des heures, loupant l’heure du rendez-vous. Est-ce que Grigori daignerait venir la chercher ? Après tout, il était très à cheval sur la ponctualité, cela Kiara l’avait rapidement compris. Oserait-il venir l’incommoder lors de sa préparation ? Sans doute que non mais elle l’imaginait assez aisément venir tambouriner à la porte afin de savoir quand elle serait enfin prête. Ou peut-être qu’au final, cela l’arrangerait qu’elle décide de ne plus y aller. Peut-être qu’il était autant inquiet qu’elle sur la tournure que prendrait la soirée. Peut-être que comme elle, il n’en avait aucune idée ; et pire, ils n’auraient aucune emprise sur la manière dont se déroulerait le dîner. Et Kiara le savait fort bien, Grigori aimait contrôler tous les aspects de sa vie sans la moindre exception. Évidemment que cette rencontre devait le déboussoler. Quant à Kiara, ce n’était pas de ses parents qu’elle avait peur, mais bien de ce qu’ils pourraient dire et elle craignait qu’ils ne puissent pas comprendre le lien qui les unissait, Grigori et elle. Elle aimait cet homme de manière inconditionnelle et alors même qu’elle était censée être la plus mesurée de leurs trois enfants, elle s’était montrée tellement déraisonnable en les menaçant de quitter la maison qu’ils avaient fini par accepter sa requête. Pour autant, les avait-elle réellement convaincus que Grigori la rendait heureuse ? Que cette histoire n’était pas une relation de passage ? Kiara n’avait jamais vraiment présenté de garçon à ses parents en ayant toujours l’idée en tête qu’elle le ferait quand elle estimerait que l’homme en question en était digne. Il y a un an de cela, alors que Grigori et elle entamaient une véritable relation de couple, elle ignorait encore si cette présentation aurait lieu un jour mais depuis leurs fiançailles, Kiara savait que cela arriverait même si elle redoutait la rencontre. Voilà pourquoi elle prenait tant de temps devant le miroir, voilà pourquoi elle espérait peut-être qu’en allongeant sa préparation, elle aurait davantage le courage d’affronter ses parents. Mais les minutes filaient et Kiara avait elle aussi pour habitude d’être ponctuelle alors elle quitta la salle de bain après s’être assurée d’être absolument parfaite. Sa robe tombait parfaitement, son maquillage était minutieux, sa coiffure soignée. Elle avait clairement l’impression d’être endimanchée comme pour le jour de Noël mais elle souhaitait mettre toutes les chances de son côté. Elle n’avait pas vu Grigori encore mais elle en était persuadée, il aura, lui aussi, fait un effort vestimentaire.
C’est en le rejoignant sur le lit qu’elle sut qu’elle ne s’était pas trompée. Son cœur s’accéléra lorsqu’elle posa les yeux sur lui. Avant Grigori, elle avait toujours trouvé ça étrange un garçon qui s’habillait en costume mais depuis Grigori, elle avait revu son jugement sur la question. C’était très classe et elle était toujours impressionnée par la quantité pharaonique de costumes qu’il semblait posséder. Elle l’avait rarement vu vêtu autrement et parfois elle essayait de l’imaginer dans un jean basique et un tee-shirt et cela lui semblait si loin de ce qu’elle connaissait de lui. Souriant lorsqu’il lui avoua qu’il l’avait fait sur mesure juste pour l’occasion, elle demanda : « Parce qu’il y a des costumes que tu ne fais pas sur mesure peut-être ? » Cela l’étonnerait beaucoup que Grigori s’abaisse à acheter un costume tout prêt dans un magasin mais sait-on jamais.
Kiara s’interrogeait, se demandant si son fiancé était désormais prêt à partir. Le cœur de Kiara tambourinait vainement dans sa poitrine mais elle tentait d’en dissimuler les effets en ayant l’air décontractée. Elle ignorait si cela fonctionnait. Après tout, qui n’était pas inquiet de présenter son copain à ses parents ? C’était probablement un rite de passage important pour tout jeune couple. Mais il était probable que la situation de Grigori et Kiara ne ressemblaient à aucune autre et Kiara riait intérieurement en repensant à la manière dont ses parents avaient accueilli l’union entre Sélénya et Théo. Ils devaient s’en mordre les doigts à présent que leur aînée était amoureuse d’un Mangemort. Pour autant, Kiara s’était évertuée depuis quelques semaines à adoucir l’image qu’ils pouvaient bien avoir de lui et elle espérait qu’en repartant ce soir, ils seraient convaincus qu’elle ne courrait strictement aucun danger à ses côtés. Il était différent des autres et Kiara le savait, elle n’avait rien à craindre de lui. « Je n’ai aucun doute là-dessus. » dit-elle doucement alors qu’il lui expliquait qu’il fera tout ce qui était en son pouvoir pour que leur mariage ait bien lieu. Depuis leur discussion de Noël, Kiara savait pertinemment que Grigori se préoccupait autant de ses besoins que des siens, au point qu’il avait imaginé renoncer à elle juste pour qu’elle ne soit pas dans l’obligation de s’opposer à sa famille. En réalité, c’était tout particulièrement cette attention qui avait définitivement fait basculer Kiara et lui avait fait réaliser que si cet homme était prêt à tout pour elle, elle pouvait à son tour être prête à tout pour lui. Même à affronter son père. « J’en prends bonne note. Attention, les coups de pieds sous la table affublés de talons sont redoutables. » dit-elle en riant légèrement, faisant diminuer la tension qui s’accumulait dans ses épaules depuis maintenant quelques heures. Leurs mains toujours nouées, Kiara serra davantage celle de Grigori lorsqu’il lui expliqua qu’ils pouvaient reporter si jamais elle n’était pas prête à franchir ce pas. Elle le regarda tendrement avant de se pencher vers lui pour déposer un léger baiser sur ses lèvres. « Je n’ai pas envie de décaler. Je n’ai pas envie d’attendre davantage. » Elle avait peur, il fallait bien l’avouer, elle craignait le déroulement de la soirée mais elle n’avait plus envie de faire comme si leur relation n’était rien. Ils étaient ensemble depuis maintenant un an et cela faisait presque un an et demi qu’ils se fréquentaient, elle n’avait plus envie d’invisibiliser leur relation ainsi. Grigori faisait partie de sa vie, point. Il allait falloir qu’ils l’acceptent et qu’ils le comprennent. « Le plus important ce soir, c’est d’abord qu’ils te rencontrent, qu’ils apprennent à te connaître. » dit-elle doucement. « C’est déjà un pas énorme. Et selon comment on le sent durant le dîner, on leur parle du mariage, d’accord ? » En réalité, Kiara préférerait autant qu’ils annoncent leurs fiançailles dès ce soir afin que ce poids quitte sa poitrine mais elle était prête à y aller plus en douceur si ses parents le nécessitaient. L’idée n’était pas de les brusquer ou même de les contrarier. Elle voulait déjà qu’ils fassent connaissance avec l’homme dont elle était éperdument amoureuse.
Les derniers détails réglés, Kiara et Grigori transplanèrent devant la maison des Macmillan. Ils se hâtèrent sous l’auvent pour éviter la pluie qui tombait également ici, traversant les continents. Les doigts de Kiara s’agrippèrent à nouveau à ceux de Grigori et elle appuya sur la sonnette pour signaler leur présence avant d’entrer dans la maison. Ils patientèrent dans l’entrée le temps que ses parents viennent jusqu’à eux. Sa mère arriva la première, sans grande surprise. Elle les accueillit de son sourire chaleureux et tendit les bras vers son aînée afin de l’embrasser. Les effusions passées, Kiara prit la parole : « Maman, je te présente Grigori. » Sa mère regarda Grigori brièvement, ne s’attardant pas plus qu’il ne fallait et lui dit : « Enchantée de faire ta connaissance, Grigori. Kiara nous a beaucoup parlé de toi. » Les lèvres de Kiara amorcèrent un léger sourire. C’était un autre mot qui lui était venu à l’esprit en réalité. Mais sa mère était bien trop polie pour dire qu’elle les avait assommé avec Grigori depuis quelques semaines. Laissant Grigori le soin de répondre de la manière qu’il souhaitait, Kiara guettait l’entrée du salon, se demandant quand son père allait apparaître et surtout comment. « Je vous débarrasse de vos manteaux ? » Kiara s’exécuta et retira sa veste qu’elle tendit à sa mère. Ce fut à ce moment que son père daigna les honorer de sa présence. Son visage crispé en disait suffisamment long pour que Kiara resserre son emprise sur la main de Grigori. Immédiatement, elle se rendit compte que son père était en possession de sa baguette, glissée presque négligemment dans la manche de sa veste et Kiara sentit toute l’inquiète de son paternel quant à la situation actuelle. Il n’adressa dans un premier temps aucun regard à Grigori et s’avança vers elle en lui disant : « Ma fille, tu es superbe. » Il avait toujours voué une adoration non dissimulée à son aînée. « Merci papa. » Kiara lui adressa son plus beau sourire lorsqu’elle s’approcha de lui pour l’embrasser avant de reprendre place aux côtés de Grigori. Se tournant vers lui, elle lui dit : « Grigori, je te présente mon père, Lasérian. » Se disant qu’il sera peut-être plus simple qu’il le salue en premier que l’inverse, Kiara attendait la suite, le cœur battant à tout rompre. Ils ne pouvaient plus reculer désormais et leur destin se jouait peut-être maintenant, dans les premières secondes de cette rencontre.
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Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain ?
ft. Kiara
Peut-être que préciser à Kiara lorsqu’elle revint s’installer à côté de lui et qu’elle complimenta son costume, qu’il l’avait fait faire pour l’occasion, ça n’était pas l’idée du siècle. Il est vrai, elle marquait un point, ses costumes étaient toujours faits sur mesure. Grigori se contenta d’un rapide lever d’yeux vers le ciel démontrant qu’elle avait tout à fait raison avant de préciser. « Si tous mes costumes sont effectivement faits sur mesure comme tu le fais si bien remarquer. » Signe évident de la connaissance qu’avait Kiara sur son fiancé « Tous les costumes ne sont pas faits au même endroit et cette occasion étant nouvelle pour moi, il fallait bien marquer le coup. » Encore que, tout était relatif, il avait bien demandé la main d’Hestia à ses parents, disons que ça ne comptait pas vraiment que ce jour-là le refus aurait compté, certes mais plus par ego qu’autre chose. Là si refus il y avait, en plus de son ego malmené, ce qui aurait dû être le point le plus important pour Grigori, il s’inquiétait davantage pour Kiara, pour ce qu’elle vivrait elle et sur ce qu’il pourrait faire par la suite pour l’épauler. Le costume aidait donc à être impeccable, à donner une image qu’il espérait positive de lui.
S’il n’était clairement pas le plus serein en cet instant, ayant la désagréable sensation que tout ne dépendait pas que de lui et que les parents de Kiara avaient déjà leur opinion sur son couple et que rien de ce que pourrait dire Grigori ne changerait cela, ce dernier s’engageait malgré tout auprès de sa promise. Il ferait ce qu’il pourrait, il tairait les sujets qui ne plairaient pas, garderait le silence – ça c’est pas dur – si ça venait à le heurter. Il essayait de la rassurer et eut un sourire en l’entendant dire qu’elle n'en doutait pas. Alors qu’il lui donnait la possibilité, gros effort de la part de Grigori, de lui filer un petit coup s’il allait trop loin selon Kiara, après tout elle connaissait mieux les limites de ses parents, elle le mit en garde à propos des coups de pieds avec des chaussures à talons. « J’en prends bonne note aussi et ferais en sorte de rester stoïque. » Ce serait bête qu’il lui renvoie un coup de pieds, tout ce travail effectué depuis plus d’un an réduit à néant parce qu’il ne supporterait pas qu’elle lui foute un coup, ce serait tout de même lamentable.
Puisqu’elle lui demandait s’il était prêt, alors qu’il vivait dans l’attente insoutenable de leur mariage et qu’il savait qu’il fallait en passer par-là pour qu’elle ait l’anneau à son doigt, ce qui serait un soulagement, de son côté Grigori offrait à sa fiancée le loisir de reporter cette rencontre. Elle n’en fit rien et il sourit à ses paroles. Il eut même le droit à des rappels, le plus important c’était qu’ils se rencontrent tous, parfait, qu’ils apprennent à le connaître… oui alors ils pourraient à peine effleurer la surface, Grigori n’ayant pas l’intention de se confier sur lui-même, ça ne les regardait pas vraiment quelle personne il était. Il marmonna à la seconde partie de la phrase de Kiara « A t’entendre on dirait que tu leurs présentes un troll. Tu te souviens que j’ai reçu une éducation et que je sais me comporter en public ? » Il termina ses propos par un sourire moqueur, il est vrai mais rajouta néanmoins « Tu me feras un signe si on doit aborder le sujet ? » Mieux valait-il qu’il parte du postulat qu’il n’y aurait pas d’annonce ce soir. De toute façon, ils n’étaient pas pressés, il n’y aurait pas de mariage avant juin l’année prochaine.
Les choses étant dites, les jeunes fiancés se rendirent chez les Macmillan et pour une fois, Grigori avait fait des gros efforts, ayant ramené un bouquet de fleur pour la mère de Kiara, autant dire qu’il se trouvait ridicule au possible et que si ses propres parents l’avaient vu faire il se serait pris un regard plein de … mépris. Quant au père de Kiara, l’alcool passant toujours, quoi de mieux que de la vodka ? Quelle poisse, ici aussi il pleuvait. Evidemment le fait d’avoir accéléré, ça avait fait des plis invisibles – sur le costume de Grigori. Il ne put le lisser puisqu’occupé à regarder Kiara tandis qu’elle appuyait sur la sonnette et qu’elle entrait. Il la regarda intrigué mais suivit, normalement le fait de sonner n’était pas synonyme d’attente ? En prime voilà qu’elle avait une mèche qui faisait n’importe quoi, oui un scandale on est bien d’accord, Grigori attendit qu’elle se soit arrêtée pour passer un doigt dans les cheveux de Kiara – après avoir posé la bouteille par terre - pour remettre sa coiffure en place – maniaque sur les bords le garçon. Il se décala en entendant des pas et observa les embrassades, étant pour le coup soulagé de ne pas être bien vu et de ne pas avoir le droit aux effusions de tendresses, n’étant clairement pas habitué à cela. Kiara ramena bien vite l’intention sur son fiancé, naturellement, il se redressa à la mention de son prénom et regarda la mère de sa copine « Madame. » Il inclina légèrement la tête avant de regarder Kiara qui avait l’air de bien s’amuser et précisa « Elle m’a parlé de vous très régulièrement aussi. » ah ça, leur histoire d’amour et non leur mariage arrangé, le fait qu’ils s’aiment après tout ce temps, le modèle qu’ils donnaient à leur fille, il en avait entendu parler et ils avaient certainement fait perdre un temps fou à Grigori pour obtenir la main de Kiara. Lorsqu’elle parla de débarrasser les manteaux, Grigori chercha du regard un elfe ou deux tandis qu’il retirait ce dernier et en voyant Kiara tendre le manteau à sa mère, il fit de même… ils n’avaient pas d’elfe ? Zut il y a des tonnes de questions qu’il aurait dû poser à Kiara avant de venir.
Est-ce qu’il dévisageait trop belle-maman, il semblerait puisque Kiara resserra son emprise sur lui, il détacha son regard de l’aînée Macmillan pour le poser sur Kiara qui regardait ailleurs… Ah, elle regardait son père. Il détailla attentivement le père de famille et se crispa totalement en constatant qu’il avait sa baguette. S’il était crispé, forcément, il n’était pas chez lui, il était le seul ici présent à avoir pour objectif que tout se passe bien, Kiara excepté bien sûr. Il aimerait bien voir l’inconscient lancer les hostilités et se servir de sa baguette contre Grigori, ce serait quand même risible que celui qui dépasse les bornes ce soit le plus adulte, qui était Auror soit dit en passant. Cette réflexion dura jusqu’à ce que le père de Kiara s’adresse à sa fille et… ce qui fut dingue, incompréhensible même puisque ça ne s’adressait pas du tout à Grigori, ce dernier eut le cœur qui se gonfla de fierté, oui, elle était superbe. Une nouvelle fois, il assista aux effusions de tendresses de la famille Macmillan. Et c’était ce type qui allait faire croire à Grigori que c’était pas une grosse guimauve alors qu’il câlinait sa fille ? Risible. En prime, voilà que Kiara revenait à ses côtés et le présentait. Il fallut que Grigori se concentre pour ne pas avoir de petit rictus arrogant aux lèvres, il était en mission faisons nous accepter par la belle famille et ne devait pas l’oublier. Il s’efforça donc de faire un bref signe de la tête afin de saluer le père de la demoiselle. En temps normal, il se serait d’ailleurs contenté de cela, un signe de tête, jugeant que ça serait amplement suffisant mais là, il se força à faire une phrase derrière « Merci de m’accueillir chez vous. » en étant contraint et forcé par leur fille mais ça il n’allait pas le dire. Oui ça lui râpait la gorge de remercier des gens qui n’avaient pas envie de le voir, des gens qui l’accueillaient avec une baguette, prouvant au passage qu’ils n’avaient aucune confiance en leur fille.
Ce n’est qu’en voulant lisser son costume après que super papa poule soit parti pour rejoindre sa femme que Grigori constata qu’il n’avait pas donné les cadeaux. Merde, c’était pas pratique ça, il ramassa la bouteille, jeta un regard rapide à Kiara « Si tu fais le moindre commentaire moqueur, je t’assomme avec le bouquet. » Pas super flippant… c’est pas comme si des fleurs pouvaient assommer qui que ce soit mais plutôt que d’admettre que la menace aurait été meilleure avec la bouteille d’alcool, il rajouta « Si tu te poses la question du comment, je suis quelqu’un d’acharné. » Là il faudrait quand même cogner un bon paquet de fois pour assommer quiconque, c’est vrai. Etant donné qu’il ne se voyait pas rester trois plombes avec ses cadeaux dans les mains, il avança rapidement vers l’endroit où les parents avaient disparu, préoccupé par l’idée que ça ne se faisait pas de garder les cadeaux dans les mains. Flûte, il n’y avait plus que maman dans les parages qui s’occupait de dresser la table… elle-même, non mais vraiment les elfes dans une maison c’est indispensable. Heureusement qu’elle le faisait avec de la magie sinon Grigori l’aurait fixé avec un air ahuri. Là, il pu tendre le bouquet, admettant qu’il avait oublié de lui donner précédemment, sans préciser néanmoins que c’était dû au stress. Pour le bouquet c’était bon, parfait, la bouteille maintenant, il regarda chaque recoin du salon, ce qui visiblement n’était pas discret « Il est parti à la cave si tu veux lui apporter. » Grigori la regarda comme si elle venait de lui dire si tu veux sauter par la fenêtre de la volière n’hésite pas. Il n’allait pas rejoindre quelqu’un avec une baguette dans la cave, surtout quand sa baguette à lui était dans son manteau. Il n'était pas suicidaire. Son indécision devait se voir puisque la mère de Kiara précisa avec un sourire qui ressemblait fortement à de la compassion « Tu peux aussi la poser sur la table, il n’avait qu’à attendre un peu avant de descendre. » Elle haussa un peu la voix pour se faire entendre de quelqu’un d’autres que Grigori « Ou alors Kiara peut lui apporter, n’est-ce pas Kiara ? » Il fixa la mère de la demoiselle, sans savoir si elle songeait vraiment à envoyer Kiara emmener la bouteille ou si elle proposait subtilement à Grigori de demander à Kiara de l’accompagner. Impossible de savoir, elle avait un sourire aux lèvres mais il n’arrivait pas à distinguer s’il était poli ou malicieux. Dans tous les cas, l’idée était bonne et il se tourna vers Kiara « On peut y aller ensemble ? » Néanmoins, il lui tendit la bouteille au cas où elle jugeait préférable d’y aller seule.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Lun 18 Juil - 19:03
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain? KIRI V, Maison des MacMillan, Février 2021
Comme la jeune Poufsouffle s’y attendait, Grigori confirma que son costume était bel et bien fait sur mesure. Cela aurait grandement étonné Kiara qu’il se contente d’enfiler un costume qu’il avait déjà porté, surtout dans ce contexte. La présentation à la famille Macmillan était importante, autant pour Grigori que pour Kiara qui s’était également apprêtée pour l’occasion. C’était comme un rite de passage en définitive ; chaque couple devait en passer par là et il était raisonnable d’être inquiet. Après tout, il s’agissait pour tout un chacun de faire bonne impression afin d’établir les meilleurs rapports possibles avec la belle-famille. Bien sûr, tout cela n’était que de la théorie. Si on l’appliquait à la situation de Kiara et Grigori, on se rendait rapidement compte que l’équation était bien plus complexe qu’elle n’y paraissait de part les divergences d’opinion, d’éducation et de personnalité entre les Macmillan et les Dimitrov. Cela n’était pas bien difficile à comprendre et cela expliquait aussi pourquoi nos deux jeunes fiancés s’évertuaient à ce que tout soit parfait et cela passait évidemment par le choix d’une tenue appropriée. « Ah, je comprends mieux. Cela me semble être une bonne adresse. » se contenta de dire Kiara à la vue du costume du Serpentard tout en effleurant la qualité du tissu de la veste. Elle n’était pas aussi pointue que son fiancé sur ces sujets-là mais elle savait reconnaître un tissu de bonne facture. Cela pouvait paraître idiot pour le commun des mortels, mais Kiara en était persuadée -et Grigori aussi apparemment puisqu’il avait revêtu un costume neuf spécialement pour l’occasion-, la première impression avait de l’importance.
Par ailleurs, Grigori lui expliqua qu’il lui donnait l’opportunité -s’il le fallait-, de lui faire remarquer durant le dîner s’il allait trop loin et Kiara ne put s’empêcher de plaisanter sur la désagréable sensation d’un talon aiguille sur le pied. La remarque de Grigori lui arracha un autre sourire même s’il était en réalité peu probable qu’elle s’essaye à de telles brutalités. Elle imaginait davantage un coup de pied délicat mais suffisamment souple pour que Grigori comprenne qu’il marchait en terrain miné. Toutefois, Kiara n’était pas tellement inquiète à ce sujet parce que Grigori savait très bien comment se comporter en société et étant donné les enjeux de ce dîner, il était peu probable qu’il soit indiscret ou qu’il lance des sujets de conversations qui les amèneraient sur une pente savonneuse. « Mais un troll très chic. » dit-elle d’un ton mi-moqueur mi-amusé. « Bien sûr que moi je le sais. » murmura-t-elle à sa suite. « Mais tu conviendras que lorsqu’on vient te piquer sur certains sujets, il t’est parfois difficile de conserver ton sang-froid. » Comme au nouvel an de l’an passé où il avait bien failli se battre avec un autre Mangemort en plein milieu de la foule. Étrangement, c’était cette bataille avortée qui avait conduit Kiara à reconsidérer le fait que Grigori était peut-être davantage pour elle qu’un simple ami, surtout après qu’ils aient échangé leur premier baiser. Cette scène lui paraissait si lointaine alors même qu’elle avait eu lieu il y a un peu plus d’un an seulement. Mais depuis, de l’eau avait coulé sous les ponts et la relation entre eux deux avait bien changé. « C’est noté. » Pour le sujet "fiançailles", ils ne convinrent pas d’un signe en particulier, Kiara verrait sur l’instant ce qui lui semblerait le plus opportun.
Une fois la discussion close, ils prirent la route vers l’Angleterre et se retrouvèrent devant la maison des Macmillan. La demeure était d’ailleurs bien moins imposante que le manoir des Dimitrov mais Kiara la préférait, la trouvant bien plus chaleureuse, plus habitable et plus accueillante surtout. Elle sonna afin de signifier leur présence mais y pénétra immédiatement ; elle n’avait nul besoin d’attendre dehors dans sa propre maison. Elle perçut l’air intrigué de Grigori mais se contenta d’hausser les épaules comme pour lui dire C’est ainsi chez moi. Peut-être aurait-elle dû lui en dire un peu plus sur les traditions et les coutumes dans la famille Macmillan ? C’était trop tard désormais. Ils ne pouvaient plus reculer ; le moment était enfin arrivé et Kiara allait enfin savoir si la confiance de ses parents en son jugement était possible ou s’ils ne la considéraient encore que comme une enfant incapable de faire des choix éclairés. Sur le pas de la porte, ils attendirent qu’on vienne les chercher, Kiara ne souhaitant pas s’aventurer davantage, préférant que ses parents viennent les accueillir. Ce temps d’attente insignifiant fut néanmoins suffisant pour que Grigori replace l’une de ses mèches de cheveux rebelles derrière son oreille et Kiara le gratifia d’un doux sourire, toujours touchée par ce type d’attention. Quelques secondes après, ils entrèrent sur le ring où le combat pour le mariage allait débuter ; il commença avec les présentations maternelles et Kiara ne put s’empêcher de penser aux discussions qu’ils avaient eu ensemble sur ses parents. Oh oui, Kiara avait tellement parlé du modèle parental qu’elle avait eu et qui expliquait en partie pourquoi elle souhaitait elle aussi un mariage mêlant amour et respect. Tout autant que le modèle familial en réalité. Ces retrouvailles, même après quelques jours d’absence, parlaient d’eux-mêmes ; l’amour était présent entre chaque membre de la famille et Kiara avait envie qu’il en soit de même avec Grigori. Elle le voyait, lui-même changeait au fur et à mesure que les mois passaient et il apprenait à apprécier ce qu’il trouvait auparavant superflu ; les embrassades, les marques d’effusion, le fait d’être proches l’un de l’autre tout simplement. Ce qui lui paraissait inutile était apprécié désormais et Kiara aimait cette relation qu'elle avait avec lui.
Bien sûr, Kiara était plus tendue en présence de son père qu’en présence de sa mère parce qu’elle le savait, c’était lui en priorité qu’il fallait convaincre, pas sa maman qui avait été plus encline à la discussion lorsqu’elle lui avait parlé de Grigori. Mais face à son père, elle s’était heurtée à un mur. Alors cela n’allait pas être aussi simple que cela. Elle présenta son père au Serpentard et elle le regarda effectuer un signe de tête tout en le remerciant de l’accueillir au sein de son foyer. Elle s’en doutait, mais ses parents non, cela lui écorchait probablement la langue toutes ces formules de politesse mais au moins elle le savait, il faisait cet effort pour elle ; Kiara en était bien consciente. Ses parents repartirent dans la salle à manger et Kiara attendit que Grigori soit prêt à les rejoindre. « Pourquoi est-ce que je me moquerai ? Tu es parfait. » dit-elle pour l’encourager avant de déposer un léger baiser sur sa joue. « En plus, ces fleurs sont vraiment très jolies. » ajouta-t-elle dans un murmure avant de se diriger vers la salle à manger où elle observa Grigori offrir le bouquet à sa mère sans pouvoir réprimer le léger sourire qui s’installait sur ses lèvres, voulant à tout prix garder cette image dans sa mémoire. Le Serpentard n’était pas à son aise et pourtant, à sa manière, Kiara le trouvait courageux dans la manière de faire et d’effectuer les choses. Lorsqu’il chercha des yeux son père, Kiara en fit de même du regard, se demandant où est-ce qu’il avait bien pu disparaître. La table était en train d’être dressée, il n’y avait personne derrière les fourneaux et la carafe à vin était sortie mais il n’y avait aucune bouteille qui l’accompagnait. Se doutant de l’endroit où son père s’en était allé, la confirmation vint de sa mère qui proposa à Grigori de le rejoindre à la cave. La réaction de Grigori fut celle que Kiara redoutait, il n’était pas très serein de rejoindre seul Monsieur Macmillan, surtout compte tenu de l’accueil qu’il lui avait réservé. « J’espère qu’il remonte du vin blanc. » ajouta Kiara afin de détendre l’atmosphère, mais il était probable qu’il soit plutôt allé chercher du vin rouge, le connaissant. Sa mère se contenta de dire à Grigori qu’il pouvait tout aussi bien la déposer sur la table ou la donner à Kiara pour qu’elle la lui apporte. La jeune femme regarda sa mère sans bien comprendre si elle voulait être seule avec Grigori pour le cuisiner lorsque Kiara sera avec son père pour essayer de le dérider ou si au contraire elle leur intimait d’y aller ensemble. N’ayant aucune idée de la décision qu’elle devait prendre, Kiara fut soulagée lorsque Grigori la prit à sa place en demandant d’y aller ensemble. « Suis-moi, je vais te montrer où c’est. »
Ils traversèrent ensemble la salle à manger, puis la cuisine Grigori allait probablement se demander où étaient les elfes de maison et Kiara ouvrit la porte de la cave qui débutait sur un escalier. Dans un murmure, elle chuchota à son oreille : « Non, on a pas d’elfes de maison au cas où tu te poserai la question. C’est pas dans les coutumes familiales. » Autant qu’il soit au courant. Ils descendirent les marches ensemble et Kiara, soucieuse de signaler sa présence, dit : « Papa ? » Lasérian n’était probablement pas prêt à les voir ensemble car il eut comme un mouvement de surprise en les voyant débarquer tous les deux dans la pièce. Sans grand étonnement, il avait dans la main une bouteille de rouge mais également une bouteille de blanc, le préféré de Kiara d’ailleurs. Faisant comme si de rien n’était, Kiara explicita : « On te cherchait. » Elle se mit légèrement en arrière pour que Grigori offre la bouteille à son père et elle resta également en retrait dans les échanges. Lasérien reposa les autres bouteilles pour saisir celle que Grigori lui tendait et regarda l’étiquette comme s’il y connaissait quoi que ce soit en Vodka. En vérité, ce n’était pas vraiment l’alcool que la famille Macmillan préférait, davantage habituée au Whiskey venu d'Irlande ou au vins délicats. « Merci Grigori, c’est très aimable. J’imagine que cela vient de chez toi ? » Chaque mot qu’ils s’échangeaient semblait leur couter et Kiara se demanda si elle était la seule à s’en apercevoir. « On va la goûter pendant le repas. » Si l’aînée des Macmillan avait pu lire dans les pensées, ce qu’elle aurait entendu dans l’esprit de son père n’était guère reluisant mais il était ainsi, suspicieux de cet homme qu’il savait Mangemort, lui qui avait consacré la moitié de sa vie à en enfermer les membres. En réalité, il était hors de question pour Lasérian de boire cette bouteille seul, elle pouvait très bien être empoisonnée, voilà ce qu’il imaginait. Il tendit la bouteille à sa fille et dit : « Tiens Kiara. » Kiara s’en saisit en se demandant pourquoi il ne l’avait pas donné à Grigori mais ne chercha pas à comprendre. Lasérian attrapa les deux bouteilles qu’il avait préparé et leur fit signe de remonter jusqu’à la cuisine. Kiara s’engouffra la première sans les escaliers sans y penser. Dans les marches, Lasérian demanda : « Tu aimes le vin Grigori ? » Kiara connaissait déjà la réponse à cette question. Mais qu’il ose lui poser une question directe était déjà un exploit en soi, non ? Elle laissa Grigori se débrouiller, elle le savait, il allait très bien s’en sortir.
Une fois à nouveau dans la cuisine, la mère de Kiara s’empara des bouteilles que son mari avait dans les mains et les déposa sur le plan de travail. « Ce vin est mon préféré. » commenta-t-elle. « Comme Kiara. » dit-elle en faisant un clin d’œil à sa fille. La jeune Poufsouffle n’était pas très portée sur la boisson mais savait en apprécier les effluves et les différents goûts. La cave de son père lui avait permis d’éduquer son palais depuis de nombreuses années. Se tournant vers Grigori, sa mère lui demanda : « Grigori, tu aimes le vin ? » Kiara ne put empêcher un rire s’échapper de ses lèvres et pouffa comme une collégienne, nerveuse. « Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai dit une bêtise ? » se questionna sa mère, interloquée par la réaction de sa fille. « Je viens de lui poser la question à l'instant, Erin. » expliqua son père tout en levant les yeux au ciel.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain ?
ft. Kiara
Son regard sur son propre costume, Grigori ne pouvait que confirmer que c’était une très bonne adresse, la coupe était parfaite et Merlin savait à quel point il était difficile lorsqu’il s’agissait de ses costumes. Ils discutaient du repas comme d’une bataille qu’il faudrait remporter et il était prêt à essuyer quelques coups de pieds s’il déviait de l’objectif se faire bien voir pour que tout se passe bien et que personne ne vienne lui casser les pieds parce qu’il avait décidé d’épouser miss Macmillan. Niveau recommandation, Kiara était pas mal non plus et en prime elle se payait sa tête lorsqu’il évoquait le fait qu’il avait l’impression d’être un troll alors qu’il savait se comporter. Un troll très chic, il secoua la tête de droite à gauche, non mais quelle comparaison affreuse. Par contre, elle admettait qu’il savait se comporter en public. Enfin tenir jusqu’à ce qu’on vienne le piquer et qu’il perde son sang froid. Il savait pertinemment à quoi elle faisait allusion et s’il ne rétorqua rien, il songeait néanmoins que c’était insupportable d’avoir quelqu’un qui lui tapotait la joue comme à un gosse et que si c’était à refaire, il referait même s’il avait failli provoquer un conflit entre deux familles de sang purs et que Kiara avait été une aide précieuse. Elle le serait encore ce soir, il n’en doutait pas et si tout se passait bien, ce qu’ils espéraient tous les deux, ils n’avaient pas besoin d’un quelconque code, il comprendrait en la regardant qu’il pouvait aborder le sujet épousailles. En même temps, sans vouloir paraître orgueilleux, c’était une évidence qu’ils étaient fiancés, elle se baladait avec une bague démontrant cela depuis des mois mais personne n’avait rien vu, les gens n’ayant pas envie de voir, qu’importe à la rigueur, lui savait qu’elle l’épouserait et ça peu importe ce qui se passait ce soir.
Une fois chez les Macmillan eh bien, on rentrait comme dans un moulin et s’il était intrigué par la façon de faire de sa fiancée, il la suivit sans poser la moindre question. Elle avait haussé les épaules signe qu’il ne devait pas trop chercher à comprendre, alors il ne cherchait pas. De la même façon, il ne chercha pas à comprendre pourquoi ils avaient besoin de se câliner, à croire qu’ils ne s’étaient pas vu depuis trois mois, il ne chercha pas non plus pourquoi c’était la mère de Kiara qui récupérait les vêtements et non pas un elfe. Il était dans un monde bien différent du sien mais ça ne l’empêcherait pas d’être courtois avec les parents de Kiara et cela même si son père semblait à deux doigts de lancer les hostilités. Pas facile d’être agréable avec un type qui n’avait aucune envie de voir Grigori ici mais il se tenait aux règles de bienséance, s’efforçait d’être poli et… merde il avait oublié de donner les présents. Oui bon niveau politesse c’était zéro, ça aurait dû être la première chose. Forcément, tout n’était pas parfaitement orchestré comme dans ses plans, il fut sur la défensive, menaçant Kiara d’une attaque à coup de bouquets si elle se payait sa tronche mais ça ne fut pas exactement ça. Elle le trouvait parfait et ça n’avait pas l’air d’être de l’ironie, ce qui expliqua le sourire touché de Grigori. Il regarda les fleurs, ravi qu’elle valide son choix, il faut dire qu’il avait passé un temps fou chez le fleuriste pour la composition et que le pauvre type avait dû maudire Grigori qui n’était pas vraiment facile à satisfaire, s’attardant sur des détails que personne ne verrait excepté lui.
Il rejoignit les parents de Kiara dans le salon, ou plutôt, la mère de Kiara lui tendant le bouquet avec une certaine appréhension, craignant qu’elle le pose sur la table le jugeant sans grand intérêt mais ce ne fut pas le cas, il la regarda faire venir un vase pour mettre les fleurs dedans avec précaution. Bon elle était peut-être ultra soigneuse parce que Grigori ne quittait pas les fleurs du regard et qu’elle ne voulait pas le vexer, ça il n’en savait rien. L’opération fleur s’étant déroulée à merveille, il décida de passer à l’opération boisson et voilà que le père se la jouait fantôme et s’était tiré dans la cave. Pas question que Grigori mette les pieds là-bas. Il tourna la tête vers Kiara qui parlait vin blanc, vraiment ? C’était là la seule chose qui l’intéressait ? Lui il voulait donner son cadeau et s’il ne comprit pas parfaitement la suggestion de la mère de sa fiancée, il opta pour entraîner Kiara avec lui dans cette mission, hochant la tête lorsqu’elle lui demanda de le suivre. S’il ne disait pas la moindre chose, il semblerait que son regard un peu désabusé sur la cuisine et le fait que les elfes ne soient pas dans les parages furent une évidence pour Kiara qui lui murmura à l’oreille qu’ils n’avaient pas d’elfes. C’était pas dans les coutumes, il lui répondit sur le même ton « On aura des elfes Kiara, je te préviens, cette coutume familiale restera ici. » Autant mettre les choses au clair direct, il y a des choses sur lesquelles il acceptait de négocier – parce qu’elle était têtue comme une mule et qu’il y a des combats qu’il ne pouvait gagner – mais alors sur le paraître, pas possible, trop important pour lui.
S’il était plutôt détendu, d’accord le terme est mal choisi, si communiquer avec Kiara lui permettait de souffler un peu et d’être plus naturel, à la seconde où elle prononça le mot papa, c’était foutu, Grigori s’était de nouveau raidit, comme si le fait de ne pas être droit comme un i pouvait lui porter préjudice. Si en temps normal, il appréciait beaucoup Kiara, son soutien, là elle était une traîtresse, au lieu de l’épauler comme une fiancée digne de ce nom, elle se mit en retrait d’elle-même. Il s’avança donc pour tendre la bouteille au patriarche et à part le fameux c’est pour vous, il n’estima pas nécessaire le fait de parler plus. Très aimable ? Ah tiens parce qu’il y connaissait quelque chose en amabilité lui ? Plutôt que de l’amabilité, Grigori aurait dit du savoir vivre. Est-ce qu’il y avait un jugement de valeur sur la phrase ça vient de chez toi ? Chez toi, chez les Dimitrov ou de ton pays, ce qui signifierait, à juste titre qu’il était étranger. Non, il n’allait pas répliquer que oui il était étranger et qu’il avait bien l’intention de vivre avec sa femme dans son pays, tout cela en coulant un regard vers Kiara pour que le message soit clair sur l’identité de la femme en question. A la place, il allait rester poli et répondit « Oui, je me suis dit que ça pouvait être intéressant de vous faire goûter. » Alors il ne partait pas du principe que les Macmillan n’avaient jamais bu de Vodka, ça non et s’il aurait été plus en confiance il aurait expliqué pourquoi il disait cela, d’où ça provenait, en quoi cette vodka était meilleure que les autres, selon Grigori bien sûr mais là il s’abstint de tout commentaire, ses échanges se concentrant sur le strict minimum. Parfait, ils goûteraient pendant le repas, il accepta le deal d’un signe de la tête. Néanmoins, pourquoi il donnait la boisson à Kiara, voilà qui était surprenant mais bon il ne fit pas la moindre commentaire, suivant même sa copine dans les escaliers, bien qu’hésitant à le faire, n’aimant pas l’idée d’avoir quelqu’un d’hostile dans son dos. Il se força à relativiser, ce serait quand même se mettre Kiara à dos que de faire cela. Il se retourna lorsque le père de Kiara lui posa une question, étonné pour le coup. « J’aime le vin. » Le bon vin même s’il voulait être précis mais comme ça pouvait le faire passer pour quelqu’un d’hautain ou que ça pouvait mettre la pression, il ne précisa rien de tout cela, préférant argumenter sur autre chose « Mais, je n’en bois pas beaucoup. L’ivresse et le fait de ne rien contrôler surtout, c’est quelque chose que je n’aime pas. » Ne pas être en mesure de réfléchir avant de parler, avoir des gestes pas parfaitement maîtrisés, tout cela expliquait que Grigori ne soit pas avec un verre à la main très souvent. La plupart du temps, il se débrouillait même pour ne pas vider son premier verre de rouge avant la fin du repas, trouvant qu’un seul verre, ça lui allait très bien.
Une fois à l’étage, il écouta la mère de Kiara qui parlait de son vin préféré, ce dont il se foutait royalement. Par contre, lorsqu’elle mentionna le fait que c’était aussi celui de Kiara, il s’approcha pour regarder dans quel vin il allait devoir investir dans le futur, même si venir voir n’était pas indispensable, Kiara devait bien connaître le vin qu’elle préférait. Il redressa la tête lorsqu’on lui posa de nouveau la question à savoir s’il aimait le vin. Bah zut, qu’est ce qu’ils avaient avec ça, évidemment, Kiara zéro soutien, se marrait. Si de son côté il faisait signe que non de la tête, elle n’avait pas dit de bêtise, son mari ne manqua pas de démontrer l’inverse. Non mais lui aussi, toujours zéro effort, il savait que Grigori essayait de faire bonne impression ? « J’aime le vin. » « Il en boit peu. » Oui bah ça il ne l’aurait pas forcément précisé une seconde fois, Grigori se contenta donc d’un haussement d’épaules signe que ça n’était pas bien important. « Tu bois plus du blanc ou du rouge ? » Elle n’attendit pas la réponse de Grigori pour demander à son mari « Tu lui as demandé ce qu’il voulait boire ? » Alors là madame Macmillan, ils n’étaient clairement pas assez proches pour échanger le moindre propos et si Grigori et le père de Kiara, ça n’était pas l’amour fou, par principe, éducation oblige, il était toujours du côté de la personne de sexe masculin « Le rouge et cette bouteille est parfaite. » Bon il n’en savait rien puisqu’il n’avait même pas regardé l’étiquette, vraiment le vin il n’était pas ultra connaisseur. Tiens, il y avait quelque chose à laquelle il n’avait pas fait attention avant – un peu préoccupé par ses cadeaux – il y avait quatre couverts sur la table, ce qui signifiait qu’il y avait quatre personnes, il demanda donc « Caelum et Sélénya ne sont pas là ? » Oui non mais soyons honnête ça arrangeait ses affaires, vu que ces deux crétins de premières avaient quand même fait pleurer sa fiancée lorsqu’elle leur avait annoncé ses plans avec Grigori. « Non, tous des courants d’air ces enfants. » Est-ce qu’il parlait aussi de Kiara ? Oulah bah si c’était le cas, il n’avait encore rien vu le paternel, Grigori avait bien l’intention de passer l’été avec elle. C’est juste qu’il n’avait pas vraiment eu le temps de lui en parler, étant un peu focalisé sur cette rencontre. En parlant de Kiara, il s’approchait d’elle, préférant rester à portée de coups de pieds non j’abuse je sais je trouvais ça drôle c’est tout hochant la tête pour répondre à la mère de Kiara qui leur proposait de se mettre à table « Je m’assieds à côté de Kiara. » Quoi ? Grigori s’arrêta, tournant la tête vers l’autre relou de première. Comment ça il s’asseyait à côté de Kiara, peut être que le regard de Grigori à cet instant n’était pas ultra amical, fort probable d’ailleurs, puisque le relou de première rajouta « ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu. » Grigori prit une profonde inspiration, se préparant à rétorquer, pas du tout partant pour ce plan de table moisi « Tu veux boire quoi en apéritif ? » Il fut détourné de son plan d’envoyer bouler le père de Kiara par cette question, n’en ayant pas la moindre idée et, dans le doute la meilleure réponse à fournir était la suivante « Comme Kiara. » Normalement les goûts de la demoiselle lui correspondait, il ne s’inquiétait pas trop, enfin il lui lança un regard à la fois pour vérifier qu’elle avait pas des goûts exotiques dégoutants et aussi pour qu’elle lui vienne un peu en aide…
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Kiara Dimitrova
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Sam 23 Juil - 12:33
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain? KIRI V, Maison des MacMillan, Février 2021
Ce soir, Kiara se devait de garder son sang-froid, elle se devait d’avoir l’air sereine, d’avoir l’air sûre d’elle. Elle devait bien ça à Grigori, mais aussi, elle se le devait à elle-même. Ce mariage, elle le désirait tout autant que lui ; évidemment, pour elle, il n’y avait rien de pressé, il n’y avait rien d’urgent mais elle le savait, pour Grigori, cela avait de l’importance. Kiara avait toujours été de nature à arrondir les angles et cet aspect de sa personnalité s’était accentué au fil des années. Pour autant, avec Grigori, la jeune femme faisait souvent preuve d’une certaine rigueur et ténacité, assumant bon nombre de ses décisions et gardant le cap. Avec ses parents, c’était différent ; elle avait toujours eu si peur de ne pas être à la hauteur, qu’ils n’approuvent pas les choix de vie qu’elle faisait et qu’ils aient honte de ce qu’elle était devenue. Ce sentiment s’était aggravé à la disparition de Sélénya et même après son retour, cette part d’elle était restée, comme si elle ne méritait pas leur amour et leur reconnaissance ; elle s’était toujours sentie responsable. Même si cela s’était atténué avec le temps, Kiara le savait bien, c’était toujours là ancré en elle ; cela faisait partie d’elle. Ils l’aimaient, mais étaient-ils fiers d’elle ? Alors bien sûr, ce dîner était le test ultime pour la jeune fille ; il représentait beaucoup à ses yeux. Premièrement, il rendait officiel leur relation de couple auprès de ses parents et Kiara l’espérait, elle souhaitait également pouvoir leur annoncer qu’ils comptaient se marier. Bien évidemment, Kiara gardait en mémoire qu’elle devait ne pas se montrer trop pressée. Chaque chose en son temps. Mais en définitive, elle brûlait d’impatience que ce secret n’en soit plus vraiment un, parce qu’elle ne supportait plus de devoir se taire à ce sujet. Elle aimait Grigori, souhaitait l’épouser et vivre avec lui, qu’y avait-il de mal à cela après tout ? C’était le but de cette rencontre, c’était le but de ce dîner et Kiara avait pour espoir d’atteindre cet objectif.
Bien évidemment, au-delà des divergences d’opinions et de culture, la famille Macmillan et le famille Dimitrov divergeaient aussi de par l’éducation qu’ils transmettaient à leurs enfants. Kiara, Sélénya et Caelum avaient toujours pu considérer cette maison comme leur foyer et Kiara s’y était toujours sentie en sécurité. Pour autant, alors que Grigori et elle patientaient dans l’entrée, toute l’incertitude qu’elle ressentait chez Grigori la traversa à nouveau de plein fouet mais elle se contenta de demeurer elle-même, embrassant ses parents, présentant son fiancé et les premières discussions étaient simples et bateau, sans prise de tête, ce qui permet à Kiara de se détendre. La tension qu’elle ressentait dans ses épaules était pourtant toujours présente alors qu’ils descendaient l’escalier qui les menait jusqu’à la cave. En réponse à son commentaire, elle lui chuchota : « On en reparlera plus tard, ce n’est pas le moment mais je ne suis pas vraiment convaincue de l’utilité. » Après tout, avec la magie, il était assez facile de se suppléer aux elfes de maison et la famille Macmillan vivait sans depuis des années. À vrai dire, Kiara avait grandi sans la présence de l’un d’entre eux au domicile familial et elle ne voyait pas bien l’intérêt. Par ailleurs, depuis qu’Hermione Granger avait -en son temps- travaillé sur les droits des elfes de maison, Kiara trouvait que c’était une pratique pour le moins barbare et désuète ; la plupart du temps, les propriétaires eux-mêmes demeuraient dans une vision très moyenâgeuse de la famille. Évidemment, ce n’était pas le sujet du jour et Kiara savait que sa phrase allait probablement faire réagir Grigori et qu’elle n’échapperait pas à une conversation plus poussée à ce propos très prochainement.
Ils rejoignirent le père de Kiara dans la cave et la jeune femme le laissa lui offrir la bouteille. Personnellement, elle n’appréciait pas tant que ça les alcools forts mais après tout, celui de Russie était connu pour être l’un des meilleurs et elle ne doutait pas de la qualité de celui-ci ; connaissant son fiancé, il ne se serait jamais contenté d’une bouteille médiocre. Kiara observa son père faire tourner la bouteille entre ses doigts et à la réponse de Grigori, il se racla la gorge et ajouta : « C’est une bonne idée. En Irlande, nous sommes peu habitués à la Vodka, c’est plutôt le Whiskey l’alcool de référence. » Pas très intéressant. Mais véridique. Kiara se retrouva rapidement avec la fameuse bouteille entre les mains et ils prirent l’escalier pour rejoindre la cuisine. À la grande surprise de Kiara, son père réengagea la conversation et ils continuèrent de parler ensemble, ce qui permit à Kiara de souffler. Elle avait eu si peur que son père, têtu comme il était, ne daigne même pas adresser un regard au Serpentard. Se demandant soudainement si sa mère l’avait briefé et si elle l’avait menacé, elle était contente de constater qu’au moins, il essayait. « C’est tout à ton honneur. » commenta Lasérian lorsque Grigori expliqua qu’il n’aimait pas perdre le contrôle des choses et que c’était l’une des raisons pour laquelle il ne buvait. De mémoire, Kiara ne se souvenait pas d’une occasion où il avait bu plus d’un verre, ce n’était vraiment pas son genre. Une fois de retour auprès de sa mère, elle ne put s’empêcher de laisser échapper un rire nerveux lorsque sa mère s’efforça également de faire la conversation tout en reposant exactement la même question que son mari. S’étaient-ils passés le mot ? Kiara l’ignorait.
Cette conversation sur le vin s’éternisant un peu trop au goût de Kiara, elle se contenta d’aller humer les bonnes odeurs qui s’échappaient des casseroles avant de revenir à la salle à manger où quatre couverts étaient dressés. La fratrie ne sera pas réunie aujourd’hui et heureusement. Effectivement, la jeune femme n’avait guère envie de réitérer le fiasco de Noël. Si elle pensait pouvoir compter sur la compréhension de Sélénya qui s’était montrée plus mesurée dans ses propos, Caelum par contre, aurait explosé de voir Grigori au sein de son foyer, il valait mieux pour Kiara qu’il ne soit pas présent ce soir. Regardant son père en arquant un sourcil face à son commentaire, Kiara ne put s’empêcher de dire : « On se demande de qui on tient. » C’était une remarque facile, gratuite. Et Kiara regretta presque immédiatement de l’avoir dite. Elle se mordit la lèvre, embarrassée, tandis que son père la fixait sans discontinuer, ce qui la força à détourner le regard. « Je te remercie Kiara. » Il était vrai que leur père n’avais pas toujours été présent durant leur enfance ; son travail lui avait privé de nombreuses soirées, anniversaires ou fêtes de fin d’année auprès de sa famille et cela avait toujours été un déchirement pour la Poufsouffle de voir son père les quitter pour se rendre en intervention, sans savoir s’il repasserait un jour le pas de la porte. « Et si nous passions à table ? » demanda sa mère, tentant de désamorcer la situation. « Bonne idée. » Alors que Kiara allait contourner la table pour s’installer aux côtés de Grigori, son père la réclama auprès de lui et le cœur de la jeune femme s’accéléra brutalement, tiraillé entre deux feux. Elle regarda alternativement son père puis Grigori. Le visage de Grigori s’était clairement crispé et il ne semblait pas enchanté par cette idée. Quant à Kiara, elle aurait effectivement préféré s’installer auprès de lui mais elle se sentait soudainement coupable de ce qu’elle venait de lui dire et était tout sauf détendue. « Je veux bien du vin maman s’il-te-plaît. » commença-t-elle à dire. « Et bien, j’ai qu’à me mettre en bout de table comme ça vous pourrez chacun profiter de ma délicieuse présence. » dit-elle en amorçant un sourire qui laissait apparaître la voix du compromis. « Un plan de table asymétrique ? Manquerait plus que ça. » dit son père tout en croisant les bras autour de son buste et Kiara se demandait ce qu’il cherchait. Cherchait-il à la mettre mal à l’aise elle ou bien Grigori ? Elle n’en savait rien mais dans le doute, elle expliqua : « Et puis, on a pas la même définition du mot longtemps papa, il me semble bien qu’on a dîner ensemble pas plus tard qu’il y a deux jours. » Décidant de ne pas entrer dans son jeu, elle s’installa donc aux côtés de Grigori et en face de son père. Grigori ne laissa pas paraître grand-chose mais Kiara sentit qu’il était soulagé. Ce n’était peut-être pas grand-chose mais il avait peut-être besoin de sa présence physique. « Et regarde papa, en face à face, on peut très bien se parler. »Si j’avais dû choisir, je me serai mise en diagonale, parce qu’apparemment, c’est le mieux du mieux hiihi. Il ne commenta pas, se contentant d’ouvrir la bouteille et de servir chacun des convives dans un silence religieux. Une fois chaque verre rempli, Kiara leva le sien afin de trinquer et chacun s’exécuta à sa suite : « Santé !» dit-elle, n’osant pas dire A cette soirée au risque de s’attirer le mauvais œil. Elle porta son verre à ses lèvres, attendant que quelqu’un parle. Pourtant, d’ordinaire, Kiara était plutôt du genre pipelette mais ce soir, étrangement, les mots restaient noués dans sa gorge.
Lorsque sa mère termina sa gorgée et reposa son verre, elle fit venir à la table grâce à sa baguette les amuse-bouche préparés pour l’occasion. « Cela a l’air délicieux. » commenta-t-elle alors que ses yeux s’attardèrent sur la montagne d'hors-d'oeuvres présentés sur la table. « Sers-toi Grigori, je t’en prie. » Kiara attrapa elle aussi certains petits fours qu’elle glissa dans son assiette. Sa mère reprit rapidement la parole, et demanda : « Alors Grigori, dis-nous, que fais-tu dans la vie ? Kiara nous a dit que tu étudiais la médiation magique ? C’est dans quel but ? » Enfin une conversation normale. Merci Maman pensa Kiara. Encourageant doucement son fiancé, elle positionna discrètement sa main sur sa cuisse, cherchant à lui donner la force de supporter l’interminable interrogatoire qui allait sans doute commencer. « Tu fais partie d’un club à Poudlard peut-être ? J’aimais bien quand Kiara faisait partie de la chorale de l’école. » Kiara haussa les épaules doucement et commenta : « Ce n’était plus vraiment compatible avec mes études et les tâches de préfète-en-chef, tu le sais bien maman. » Il y avait une autre raison à cela, cela lui avait aussi permis de dégager du temps pour être avec son fiancé, bien sûr, elle ne l’avait jamais présenté comme ça à ses parents. « C’est déjà un honneur d’avoir une fille préfète-en-chef, qui n’a jamais été en retenue et qui respecte la loi. » Kiara releva les yeux vers son père, se demandant ce qu’il voulait dire avec cette phrase, si cela avait un sens caché ou non. Tout lui paraissait suspect désormais. Alors qu’elle réfléchissait à cela, son père se tourna vers Grigori et demanda : « Tu es préfet toi aussi Grigori ? Ou plutôt le genre d’élève qui collectionne les retenues ? »
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain ?
ft. Kiara
Elle n’était pas convaincue de l’utilité d’avoir des elfes, non mais alors ça, il s’en moquait éperdument qu’elle soit convaincue ou non de l’utilité. Avoir des elfes, outre le fait que ça permettait de pouvoir se reposer sur des créatures stupides et ne pas avoir plein de tâches ménagères à faire, c’était surtout un moyen parfait pour montrer sa richesse et son importance dans les hautes sphères de la société. Mais voilà mademoiselle Macmillan elle en avait rien à cirer de tout cela et si Grigori le savait très bien, il n’avait pas envie d’en discuter plus tard, il n’avait pas envie de négocier avec elle à ce sujet. Le problème c’est qu’il sentait que le sujet ne serait pas résolu en un claquement de doigts, qu’ils devraient parlementer, oui comme régulièrement lorsqu’il s’agissait d’eux deux, ça n’était pas la journée pour se disputer avec elle ou être en froid, s’ils se brouillaient, même sur le court terme, ça se verrait. Il ne pouvait pas croire que les parents de Kiara ne se rendraient compte de rien, c’était leur fille après tout. Il échouerait alors avec son plan de bien se faire voir par eux, probablement que les parents insisteraient même sur ces différences entre eux. Il se devait donc de faire comme elle disait, en reparler même si selon lui il n’y avait pas de discussions à avoir, ce serait comme ça et pas autrement.
Une fois dans la cave avec le père de sa fiancée, il discuta avec lui de vodka, enfin discuter c’était un bien grand mot, disons qu’ils échangeaient quelques mots par-ci, par-là. Monsieur Macmillan n’avait pas l’habitude de la vodka, préférant le Whisky, Grigori n’avait pas spécialement envie de se mettre à un alcool aussi fort. Le fait qu’il ne buvait pas trop de vin était donc tout à son honneur selon le père de la demoiselle. Il y a des choses qu’on avait pas forcément besoin de lui dire, il le savait très bien. Surtout que boire pour se détendre risquerait de ne pas arranger ses affaires. Mieux valait il être tout en contrôle aujourd’hui. Il suivit le père de Kiara et Kiara en haut, dû répondre à la même question que précédemment au sujet du vin, changeant juste d’interlocuteur pour l’occasion. Il surveillait du regard les mouvements de Kiara qui avait visiblement décidé de tout humer en bonne curieuse qu’elle était. Elle n’aidait pas du tout à faire la conversation, du coup ce fut lui qui s’en chargea, évidemment ce fut un mauvais sujet mais en prime Kiara trouva que le moment était parfaitement bien choisi pour tacler son père. D’après le regard de ce dernier, ça ne lui plaisait pas le moins du monde et encore, elle avait de la chance, si Grigori avait dit ça à son père, même maintenant, il y a fort à parier qu’il se serait prit une baffe, là Lasérian se contenta de la remercier après qu’elle ait détourné le regard avec prudence. Désireuse d’apaiser les choses, sa mère proposa d’aller à table, quelle bonne idée et si Kiara pouvait éviter de rendre son père encore plus tendu qu’il semblait l’être, ce sera sympa pour tout le monde.
Il semblerait qu’ils avaient tous décidé de faire en sorte que le repas se passe bien. Après la fille, voilà que le père avait décidé de les séparer. Non ça ne plaisait pas à Grigori, est ce que lui il essayait de séparer les parents de la demoiselle, non bien sûr que non. En même temps, c’est bon, Kiara lui avait dit et redit que ça marchait à merveille entre eux. Il dû bien répondre à la question que la mère de Kiara lui posait pour qu’il évite de tuer son mari qui commençait à lui taper sur le système… au bout de dix minutes à peine, ouh que le repas allait être long. Ravi d’apprendre qu’il allait boire du vin. Mais qu’est ce qu’elle racontait Kiara, se mettre en bout de table pour profiter de sa délicieuse présence. Il la fusillait du regard, compromis de merde. Et l’autre là, il était obligé de la ramener pour parler d’asymétrie ? Bon après il avait totalement raison, ce serait une faute de goût énorme. Kiara sembla en arriver à la conclusion que déjà les mecs c’était chiant, mais que la symétrie c’était quand même mieux, que son père était un forceur et elle ne lui laissa finalement d’autres choix que de se plier à ses désirs et s’installa à côté de Grigori qui se détendit quelque peu. Par contre, elle le cherchait son père non ? Avec cette argumentation pourrie, Grigori aurait été capable de lui lancer un regard bien noir pour lui faire comprendre qu’elle avait tout intérêt à ne pas le gonfler mais oui en face, quelle idée de merde, la diago Kiara, la diagonale . Papa était quand même plutôt sympathique puisqu’il ne rétorqua pas, sympathique avec sa fille on s’entend, il servit les verres de tout le monde, la tablée trinqua et chacun but une gorgée.
Les petits fours vinrent rapidement sur la table et puisqu’il fut incité à se servir et qu’il ne voulait pas vexer la maîtresse des lieux, il en prit deux trois dans son assiette et n’eut même pas le temps de le porter à ses lèvres qu’il avait une première question. Il sentit la main de Kiara venir se glisser sur sa cuisse et par réflexe eut un sourire. Ça va, ce sujet il maîtrisait parfaitement, forcément puisque c’était ses études à lui. « Pour le moment je suis encore étudiant, normalement jusqu’à la fin de l’année. » S’il arrivait à obtenir la première place tant convoitée ou qu’un autre sang pur de sexe masculin raflait la première place, tant qu’il n’était pas deuxième d’une fille, ça irait. « Kiara a dit vrai, j’étudie la médiation magique pour travailler au ministère par la suite, dans le service des usages abusifs de la magie pour être précis. Même si je ne vous cache pas que mon ambition va bien plus loin que ce service, j’ai l’intention de devenir ministre de la magie. » Ne pas lancer un regard au père, il allait faire une tronche pas possible, ça n’était pas la peine. Ne pas préciser non plus qu’il avait l’intention d’aider pas mal les mangemorts en rentrant dans ce service. Il fallait bien que son talent pour parler aux gens et sa maîtrise de plusieurs langues importantes du monde sorcier l’aide à grimper les échelons et à pouvoir aider une partie de la population, la seule partie de la population qui devrait vivre selon lui. Est-ce que le silence fut dû à l’ambition démesurée de Grigori qu’il assumait complètement ou au fait que son avenir était brillant, si ça marchait bien sûr mais pour le coup, ayant un oncle ministre de la magie en Russie, niveau piston, on n’était pas trop mal.
La conversation suivante porta plus sur les clubs à Poudlard. Elle en profita pour rappeler à sa fille qu’elle aimait bien quand sa pitchoune faisait de la chorale, conversation qu’elle avait déjà dû avoir avec Kiara d’après le haussement d’épaule de Kiara qui indiquait qu’elle s’en fichait éperdument de son avis. Ah non mais bienvenue dans la famille, Grigori aussi essayait de faire plier Kiara sur certaines choses, c’était compliqué, trop compliqué. D’ailleurs, Kiara loin de se laisser déstabiliser en profita pour rappeler qu’elle avait fait un choix et ses études primaient, au grand désarroi de Grigori bien entendu. Il était parti pour répondre à la question lorsque le père de Kiara trouva que le moment était parfaitement bien choisi pour faire de la lèche à sa fille, non mais si clairement et qui en profitait pour lui balancer une petite pique sur le fait qu’elle respectait la loi elle. Ses traits se durcirent instantanément ah il le cherchait le vieux ? Il avait très envie de rétorquer que c’était bien beau de prétendre respecter la loi mais que quand sa fifille avait été enlevé, le jour où il l’avait retrouvé, il n’avait pas respecté la loi. Les lois interdisaient bien de faire de la magie devant les moldus non ? Sélénya étant dehors et les moldus l’ayant enlevé faisant parti du Blood Circle, il paraissait évident qu’ils avaient utilisé de la magie. Il ne prenait pas un petit peu les gens pour des cons monsieur Macmillan ? Plutôt que de lui balancer ses quatre vérités en face et se faire regarder de travers par Kiara, Grigori garda le silence, bien que posant sa main sur celle de Kiara qui était sur sa cuisse et la serrant doucement, essayant de lui faire passer le message que son père le tendait. Et ça n’était pas fini, s’il avait été plutôt subtil dans son accusation précédente, là il le fut moins et lui adressa un sourire hypocrite, clairement. « Je n’ai pas le temps pour être préfet. » Il adressa un regard à la mère de famille pour préciser au passage « Je fais du Quidditch. » « Comme Sélénya » Il hocha la tête « On se croise régulièrement sur les terrains. »
Il fit le choix de ne pas parler plus de ce sujet, déjà parce que c’était l’unique raison pour laquelle il avait demandé Sélénya en mariage et que Kiara pouvait ne pas vraiment apprécier ce genre de sujet, mais aussi parce qu’il était batteur et que son rôle même dans son équipe c’était d’empêcher Sélénya de pouvoir jouer tranquillement au Quidditch. Il y a des choses qui ne faisaient jamais plaisir aux parents, même s’ils savaient très bien que c’était les règles du Quidditch. A la place, il préféra revenir sur le sujet retenue à la place, regardant le père de Kiara droit dans les yeux. « Je suis le genre d’élève à n’avoir aucune retenue en réalité, les préfets, Kiara y compris, n’ont jamais eu la moindre chose à me dire. Je me préoccupe plus de mes études qu’autre choses. Les soirées étudiantes, faire le mur et tout le reste, ça m’indiffère. Je suis en cours pour acquérir des connaissances, le Quidditch me permet de me dépenser, le reste n’a que très peu d’importance pour moi. » Il jeta un coup d’œil à Kiara et jugea important de préciser « Même si depuis que je te connais, j’avoue que les sorties me plaisent un peu plus. » S’il pouvait sentir que sa réponse ne plaisait que moyennement au père de Kiara qui était plus déterminé à trouver comment le faire fauter qu’autre chose, le sous estimant énormément au passage, il ne pu rien dire puisque sa femme reprit la parole pour demander au jeune couple « Il y a beaucoup d’élèves dans les couloirs, vous n’avez pas le même cercle d’amis n’est ce pas ? » Grigori retint un petit rire, ah non c’est sûr, rien que le meilleur ami de Kiara c’était une catastrophe à ses yeux « Comment en êtes vous venu à vous fréquenter tous les deux ? » Il adressa un regard à Kiara jugeant qu’il était préférable qu’elle réponde à la question.
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Sam 23 Juil - 20:26
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain? KIRI V, Maison des MacMillan, Février 2021
C’était une épreuve, une véritable épreuve de se retrouver tous les quatre ensemble mais Kiara savait que c’était une étape nécessaire à passer avant l’acceptation de ses parents, si tant est qu’ils acceptent un jour cette future union. En réalité, Kiara n’avait jamais imaginé avoir envie d’épouser un homme qui déplairait à sa famille et à ses proches, ayant toujours pensé qu’il s’agirait d’un garçon lui ressemblant, un garçon possédant les mêmes valeurs et les mêmes envies. Grigori et elle n’avaient aucune envie commune, si ce n’était s’épouser et avoir des enfants ensemble. Si on retirait l’affection qu’ils se portaient l’un à l’autre, il était clair qu’ils ne resteraient pas grand-chose pour tenir leur couple. C’était aussi l’une des choses qui attirait Kiara en réalité : ils s’aimaient malgré les doutes, malgré les divergences, bien que personne ne croyait en eux. Ils étaient si différents mais pourtant, la jeune femme le savait, elle avait envie de passer le reste de sa vie avec lui. Et cela signifiait aussi de passer du temps avec la famille Macmillan, que Kiara ne pourra jamais lâcher et il le savait. Alors évidemment, ce dîner était le point de départ de beaucoup d’autres et Kiara nourrissait l’espoir qu’un jour, cela deviendrait plus facile pour son père, et plus facile pour Grigori. Pour le moment, il fallait l’avouer, ils faisaient l’un comme l’autre des efforts, probablement pour ne pas heurter Kiara ; ils avaient en réalité un objectif similaire. Dans les deux cas, ils voulaient garder Kiara auprès d’eux ; Lasérian en tant que père avait du mal à imaginer sa fille avec un homme comme lui et souhaitait la protéger du monde extérieur et Grigori, quant à lui, savait que Kiara ne sera jamais complètement heureuse dans sa vie si sa famille n’en faisait pas partie. Elle était le lien qui les forçait à tenter d’être polis et elle le savait.
Les présentations effectuées, les cadeaux offerts, ils s’approchèrent tous de la table pour s’y installer et ce fut à ce moment-là que le début des ennuis commença. Il y eut cette phrase de Grigori, qui pourtant, n’avait rien de méchant mais qui attisa le feu chez le père de Kiara et de chez Kiara elle-même. L’absence de la fratrie était pesante pour Kiara qui aurait préféré qu’ils puissent apprendre à connaître Grigori avant de le juger mais elle le savait fort bien, s’ils avaient été là, l’ambiance n’aurait pas été la même et il était probable que la conversation aurait explosé dès les salutations. Pour autant, un jour, il allait bien falloir qu’ils se supportent, à moins qu’ils souhaitent que Kiara soit déchirée toute sa vie entre sa fratrie et son fiancé. Quant à l’absence de Lasérian, elle avait été bien trop pesante lors de leur enfance pour que Kiara s’empêche de lui lancer un pique à ce sujet ; il était vrai qu’elle était moins présente au domicile familial depuis quelques mois et maintenant qu’elle leur avait annoncé être en couple, elle n’avait même plus besoin de dissimuler pourquoi elle rentrait tard ou pourquoi elle découchait. Pour autant, elle continuait de dormir ici la plupart du temps et passait de nombreuses heures seule en compagnie de ses parents, Sélénya habitant quasiment avec Théo, Caelum régulièrement parti à droite à gauche faire ils ne savaient quoi. En définitive, Kiara était la plus régulière de leurs enfants et celle qui passait le plus de temps avec eux, alors effectivement, la remarque de son père ne lui avait pas plu. C’était un peu l’hôpital qui se foutait de la charité. Pour autant, Kiara se sentait piteuse d’avoir réagi ainsi car elle savait ô combien son métier avait de l’importance à ses yeux et ô combien le travail séquencé avec des horaires atypiques lui déplaisait. Heureusement, sa mère était là pour désamorcer les bombes et leur proposa de s’asseoir. C’était sans compter son père qui souhaitait avoir sa fille auprès de lui et lorsqu’elle expliqua qu’elle était prête à s’installer entre les deux s’ils le souhaitaient, le regard de Grigori et la remarque de son père l’en dissuada, la forçant à prendre parti. Elle détestait ça et prit sa décision simplement : qui avait le plus besoin d’elle à cet instant précis ? Son père ou Grigori ? Définitivement Grigori puisqu’il était l’intrus de la maison, son père pouvait quant à lui compter sur le soutien de sa femme, même si celle-ci s’évertuait à jouer la Suisse depuis le début du repas, ce qui n’était pas pour déplaire à l’aînée des Macmillan. En réalité, Kiara lui ressemblait beaucoup sur ce point.
Une fois les verres remplis et les petits-fours servis, Kiara se demanda quand l’interrogatoire débuterait. Évidemment, sa mère avait posé quelques questions sur le garçon et Kiara s’était évertuée à lui répondre tout en lui disant qu’elle aura toute l’occasion de faire sa connaissance lorsqu’elle le rencontrerait. La curiosité de sa mère n’avait pas longtemps survécu. Allant en terrain connu, la jeune femme remerciait secrètement sa mère de commencer simplement. Au moins, ce sujet de conversation-là était simple à répondre ; un sourire s’installa même sur les lèvres de Grigori et Kiara ne put s’empêcher de baver Kiara l’écouta doucement énoncer ce qu’elle-même savait déjà. Pour autant, entendre qu’il quitterait Poudlard en juin l’angoissait profondément. À l’université, ils avaient leurs habitudes ; ils déjeunaient ou dînaient ensemble quand ils le pouvaient, se retrouvaient aux intercours quand c’était possible, se baladaient parfois ensemble le soir. Ils passaient du temps tous les deux et cette routine convenait bien à la jeune femme. Mais en septembre, lorsqu’elle sera seule à l’Université, comment cela se passera-t-il ? C’était un sujet qu’elle n’avait pas encore évoqué avec lui tant cela lui faisait peur. « Grigori fait partie des meilleurs de sa promotion. » commenta-t-elle, fière de lui. Le parcours de Grigori forçait le respect, tout comme le sien, ils étaient deux élèves absolument brillants. La filière de médiation magique lui allait bien et cela n’étonnait guère qu’il souhaite travailler dans ce service. Lorsque Grigori évoqua ses ambitions futures, Kiara ne put s’empêcher de sourire lorsqu’il parla du poste de ministre de la magie qu’il convoitait. Ce n’était pas la première fois qu’ils en discutaient et à chaque fois la ténacité dont il faisait preuve la subjuguait ; elle le savait, quand il voulait quelque chose, il faisait tout pour l’obtenir. Kiara précisa au bout d’un moment : « Quand il a une idée dans la tête… » Elle rit doucement, faisant référence à leurs fiançailles et cela davantage dans le but de détendre Grigori que pour autre chose -ah si peut-être pour oublier la tête de six pieds de longs que son père arborait et le froncement de sourcils de sa mère- mais chut.
La conversation dériva sur les clubs de Poudlard et Kiara ne put s’empêcher de rire intérieurement tout en sachant que Grigori séchait le club des échecs dans lequel il était inscrit mais auquel il ne se rendait jamais. Avant que Kiara ne puisse dire quoi que ce soit à ce sujet, son père enchaîna sur le fait qu’il était très fier qu’elle soit préfète-en-chef et la jeune femme sentit le rouge s’installer sur ses joues face au compliment si direct de son paternel. Ne sachant pas bien comment réagir à cette phrase surtout qu’au-delà du compliment, elle sentait le tacle de son paternel mais il était totalement dans le faux en réalité. Pour autant qu’elle le sache, Grigori ne faisait jamais rien en dehors du règlement et la seule fois où il avait fait une entorse à celui-ci, c’était à cause d’elle. Lorsque la main de son fiancé se posa sur la sienne, Kiara comprit que les remarques de son père commençaient à le rendre nerveux et elle noua ses doigts aux siens afin de lui donner le courage de continuer à demeurer aussi poli qu’il l’était depuis le début. Il expliqua rapidement que le Quidditch lui prenait déjà du temps alors que la tâche de préfet ne l’intéressait pas. Fort heureusement pour Kiara, la conversation ne s’éternisa pas plus longtemps que nécessaire sur ce sujet qu’elle n’appréciait pas forcément ; même si elle adorait encourager sa sœur et son fiancé lors des matchs, son cœur battait souvent la chamade lors de la confrontation Serpentard-Poufsouffle puisque le but premier de Grigori était de permettre à son équipe de marquer, donc quoi de mieux pour cela que de mettre hors d’état de nuire le gardien de l’équipe adversaire, gardien qui s’avérait être Sélénya ? Rien n’était simple. Grigori répondit à son futur beau-père lol avec beaucoup de tact et expliqua qu’il n’était pas ce genre d’élève. Kiara ajouta rapidement dans un petit rire : « C’est vrai que si tous les élèves étaient comme toi, je ne servirai plus à rien. » Grigori la regarda ensuite lorsqu’il parla des sorties, expliquant que depuis qu’ils étaient ensemble, il sortait davantage. Il avait raison sur le fait que la jeune femme appréciait grandement le temps qu’il passait ensemble en dehors de l’Université comme les dîners dans les restaurants, les promenades dans la ville, ce genre de chose toutes bêtes mais que Grigori n’aurait probablement jamais faites s’il avait choisi d’épouser une autre femme. « Faut bien que je te sorte de ta grotte. » dit-elle en riant à nouveau, le gratifiant d’un de ses plus beaux sourires.
Il fallait être aveugle pour ne pas s’apercevoir que Kiara était folle amoureuse de cet homme étant donné comment elle le regardait. Et sa mère s’en rendit bien compte puisqu’elle amorça la conversation sur un autre sujet ; la manière dont ils s’étaient rencontrés. Kiara était toujours restée très vague à ce propos, n’ayant pas très envie d’exposer leur intimité aux yeux de tous, préférant conserver leur jardin secret. Mais lorsque Grigori la regarda, elle comprit qu'il préférait que ce soit elle qui réponde à la question. « C’est vrai qu’on a pas vraiment le même cercle d’amis. » Pas du tout, même. Elle n'était pas fan des amis de Grigori et étrangement, lui n'était pas fan des siens non plus. « Mhum… Pour faire simple, Sélénya et Grigori s’étaient déjà croisés grâce au Quidditch, comme tu le disais tout à l’heure maman. » Croisés. Que le terme était joliment choisi puisqu’il l’avait demandé en fiançailles en dix secondes et demi mais cela il valait mieux qu’elle le garde pour lui. « Nous on se connaissait pas du tout au final, jusqu’à ce qu’on se croise dans le magasin de papèterie magique. Je cherchais une plume pour les cours. C’était peu de temps après ma rentrée en troisième année. » C’était une précision qu’elle tenait à apporter pour montrer aussi que leur histoire n’avait pas débuté hier. Elle regarda son fiancé en expliquant, même si lui connaissait cette histoire par cœur. « Tu cherchais une plume et je t’ai conseillé. Puis, tu m’as invité à boire un verre et ça a commencé un peu comme ça j’imagine. » Elle omettait de parler des points et des fiançailles, c’était trop étrange de dire cela à ses parents et cela ne servirait à rien à part leur donner une mauvaise image de lui. « On s’est revu plusieurs fois entre septembre et décembre et… puis tu m’as embrassé à la soirée du nouvel an. » Un sourire s’installa sur ses lèvres, elle espérait que Grigori ne sera pas gêné qu’elle parle ainsi d’eux ; c’était intime, c’était personnel. C’était leur jardin à eux. « Et depuis, on ne s’est plus vraiment quitté. » Elle détourna les yeux de lui pour regarder ses parents. Son père garda le silence tandis que sa mère semblait plutôt attendrie par la jolie histoire, ou plutôt par la manière dont Kiara le regardait. Mais apparemment, que Kiara soit amoureuse n’était pas suffisant pour Lasérian qui demanda : « Et toi Grigori ? Qu’est-ce qui te plaît chez notre fille ? » Kiara leva les yeux vers son père puis regarda Grigori. Elle, elle le savait, il l’aimait à sa manière. D’une manière différente des autres couples puisqu’il n’avait jamais établi une liste des choses qu’il appréciait chez elle mais Kiara avait senti que les sentiments qu’il éprouvait pour elle étaient sincères au point qu’il était prêt à renoncer à elle suite à la dispute entre Kiara, Sélénya et Caelum. Pour autant, elle était intriguée de savoir ce qu’il allait bien pouvoir répondre, au point qu’elle se tourna plus franchement vers lui, accroché aux prochains mots qu’il prononcerait.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain ?
ft. Kiara
Parler de lui était une épreuve. C’était un constat sans appel, il n’aimait pas ça. Premièrement, il ne connaissait pas ces gens, ça avait sûrement l’air de rien dit comme cela mais il partait du principe qu’ils se foutaient éperdument de ce qu’il aimait dans la vie, ils ne s’intéressaient pas à lui et à la rigueur, la seule raison pour laquelle le sujet étude pouvait les intéresser, c’était pour vérifier qu’il offrirait un cadre de vie décent à leur fille. Pour le coup, ils n’avaient pas trop à s’inquiéter, Grigori savait ce qu’il faisait et comment grimper les échelons. Il commença par préciser qu’il était encore étudiant, ne précisant pas qu’il avait retapé une année dans le seul but de pouvoir être major de promo et parce qu’il avait été vexé comme un pou qu’une fille ait des meilleures notes que lui. Non mais comment pouvait il se regarder dans un miroir après cela. Il observa quelques secondes Kiara qui précisait pour lui qu’il était dans le haut du panier au niveau note. C’était un fait, ce n’était pas dû à une intelligence hors du commun pour le coup, plutôt à une persévérance et à des heures, beaucoup d’heures, de révisions. C’était d’ailleurs une chance qu’il connaisse déjà le programme parce que sinon Kiara l’aurait vu beaucoup moins souvent cette année parce que les sorties, même avec sa fiancée, seraient passées au second plan, son ambition étant plus importante que tout le reste. Le silence qui accompagna les paroles de Grigori quant à son ambition de devenir ministre de la magie ne le dérangea pas spécialement, ils ne devaient pas s’y attendre, se demandaient certainement s’il avait conscience d’être un gamin mais il s’en moquait, il savait qu’il y arriverait. Il s’occupait d’abord de son mariage avec Kiara et après du reste, ne pas aller trop vite en besogne. De nouveau, il adressa un regard à Kiara lorsqu’elle évoqua son caractère oh combien acharné. Qui de mieux qu’elle pour constater qu’il était têtu, elle était aussi bien placée pour savoir que ça marchait très bien puisqu’elle avait fini par lui accorder sa main… bon avec quelques complications sentimentales dont il avait conscience mais c’était un détail ça.
Qu’est ce qu’il était lourd le papounet quand même. Il était fier de sa fille et du fait qu’elle était préfète en chef. Non mais en gros, il aimait que sa fille soit une rapporteuse, c’était ça sa fierté dans la vie ? Non mais il ne pouvait pas être fier qu’elle soit une bonne élève, lui ce qui lui plaisait c’est qu’elle casse les pieds aux jeunes. Oui, un peu de mauvaise foi parce qu’il trouvait ces mêmes jeunes complètement débiles de ne pas suivre le règlement… des sangs impurs qui faisaient ça c’est sûr, leur éducation – en plus de leur sang – était vraiment à chier. Pourvu que ses garçons n’aient pas pour ambition de devenir préfet, Grigori serait dégouté – et essaierait de les dissuader bien sûr. Pour ne rien arranger, non content d’être fier de sa fille, il en profitait pour partir du principe que Grigori était un élève à problème. Tout faux monsieur Macmillan, Grigori était certainement une des personnes les plus calmes en classe – tant qu’on ne bousillait pas sa plume ou qu’on ne le provoquait pas – ne se faisant pas remarquer, déjà par nature profonde mais aussi parce qu’il avait toujours craint d’avoir des beuglantes et que les gens entendent qu’il était une déception sur sa famille. Il pouvait donc affirmer qu’aucun préfet n’avait jamais rien eu à lui dire et eut un sourire en entendant Kiara confirmer. Il parla aussi du fait qu’il n’était pas une personne qui sortait souvent avant de la connaître elle et de se laisser entraîner et elle ne manqua pas de le charrier à ce sujet. Il ne pouvait le nier, il garda le silence, un rictus amusé aux lèvres, elle était dans le vrai.
Si la mère de Kiara était curieuse et un peu invasive, étant donné qu’il n’y avait pas le moindre jugement dans sa voix, qu’elle n’avait pas l’air de chercher à coincer Grigori, peut-être était ce le cas mais il ne le voyait pas en tout cas. Grigori préféra que ça soit Kiara qui aborde le sujet de leur rencontre, il avait confiance en elle et en les propos qu’elle tiendrait. Elle confirma ne pas avoir le même cercle d’amis que lui, forcément elle traînait avec des sangs impurs et ça c’était la faute à qui, ses parents qui autorisaient leurs enfants à avoir des amis au sang impur. Tout avait débuté grâce au fait que Sélénya et Grigori faisaient du Quidditch et qu’il cherchait une fiancée, ce qu’elle préféra taire, logique. Elle en vint à leur rencontre la faisant passer pour plus belle qu’elle n’était en réalité, il voulait bien l’admettre. Le principal c’était surtout qu’ils aient réussi malgré des débuts chaotique, malgré des divergences énormes d’opinions. Il confirma chacun de ses dires par un hochement de tête et lui adressa un vrai sourire lorsqu’elle parla du fait qu’ils ne s’étaient plus quittés depuis le nouvel an, ça n'était pas tout à fait vrai ça non plus mais ça arrangeait leurs affaires et c’est tout ce qui comptait. Parfait, le sujet rencontre était donc bouclé, elle avait rendu les choses infiniment plus romantiques, oui ça le faisait passer pour un mec sentimental mais l’objectif final était plus important que son ego.
Ce qu’il n’avait pas envisagé, à aucun moment, c’était que le père de Kiara lui demande et toi Grigori, pour une rencontre, ils étaient deux, il avait donc forcément la même histoire, il était relou lui à rien comprendre et à chercher la petite bête. En fait, ce fut même pire que tout. La question suivante donna des sueurs froides à Grigori. Son cœur manqua un battement, ou même deux ou trois avant d’accélérer brutalement. Il sentit le regard de Kiara se poser sur lui, l’attention de chacun était focalisée sur sa personne. Il serra un peu plus fort les doigts de Kiara, il ne voulait pas la vexer, ni la blesser. Il attrapa son verre de vin, s’efforçant d’avoir l’air serein. Il prit une gorgée, son esprit réfléchissant à toute vitesse sur ce qu’il pouvait dire. Qu’est ce qui lui plaisait chez Kiara ? La pureté de son sang ? Sa capacité ainsi que sa volonté à se marier et enfanter ? Ouai, il était évident que ça ne passerait pas, déjà pour ses parents mais aussi pour Kiara qui n’apprécierait pas forcément être ramené au rang d’objet, en gros. Bien sûr qu’il y avait d’autres choses qui lui plaisaient chez Kiara, il commençait à peine à se l’avouer à lui-même, ça n’était pas pour le dire à d’autres personnes. Il n’avait pas envie que les gens se rendent compte qu’elle était sa faiblesse, que les gens pouvaient l’atteindre lui à travers elle, qu’elle agissait directement sur son humeur, même si Kiara devait bien se douter de tout ça. Garder le silence n’était cependant pas une option, ils attendaient ses propos, il reposa son verre, fixant la quantité encore présente, jamais au début d’un repas il n’avait eu un verre aussi vide, ça ne lui ressemblait pas tellement. « Kiara possède cette faculté à ne pas juger les gens sur les dires des autres. » il exagérait un peu, il était certain qu’elle l’avait bien jugé au départ mais il préférait taire cette partie, ça le desservait et ça n’était pas là où il voulait en venir « Elle se fait son opinion toute seule sans se laisser impacter par les autres personnes, prend le temps d’apprendre à connaître la personne avant de se faire un avis. Je crois que c’est ça qui me plait le plus chez elle. » En dehors de la pureté de son sang bien entendu. Il avait pris grand soin aussi de ne jamais l’appeler leur fille, la détachant de sa famille, elle n’était pas que leur fille et il ne rentrerait pas dans son jeu. Par la même occasion, la qualité qu’il avait choisie était une façon évidente de bien appuyer sur le fait qu’il agissait comme un crétin, qu’il s’arrêtait à des préjugés, pas tous erronés néanmoins, et qu’il ferait mieux de faire comme Kiara. Il ne s’était pas non plus trop mouillé sur ses ressentis à lui, ce qui l’arrangeait bien. Définitivement, le domaine du sentimental, il valait mieux éviter, Grigori n’étant pas disposé à se confier.
Il y eut un silence, les parents analysant les dires du jeune homme et cherchant certainement à savoir s’il y avait un message caché là-dessous et il faut dire ce qui est, Grigori était trop peu expressif pour qu’ils puissent arriver à lire sur son visage la réponse à leur question. Ils échangèrent un regard entre eux et ce n’est qu’à ce moment-là, lorsqu’il n’y eut pas d’autres regard que celui de Kiara sur lui que Grigori eut un petit sourire plutôt satisfait de lui-même. Il fallait néanmoins qu’il fasse attention, à ne pas dépasser les bornes, ne pas chercher les limites à ne pas franchir, n’oubliant pas que même s’il avait très envie de rendre coup pour coup, attaquer autant qu’il se faisait attaquer, il y avait Kiara au milieu et il ne voulait pas qu’elle souffre de cette journée. N’ayant pas envie d’être la cible de toutes les questions, il décida qu’il devait en poser une lui aussi. Avant toute chose, il attrapa un petit four sur le plateau, même s’il en avait encore deux dans son assiette, ce geste ne servant qu’à attirer les regards à lui. Il le posa dans son assiette avant de regarder les parents de Kiara à tour de rôle « J’aurais une question à vous poser. Vous êtes des sangs purs, vous avez donné à vos enfants » Leurs filles tout du moins, il ne savait pas du tout pour Caelum et s’en moquait éperdument du jeune homme « la possibilité de choisir de avec qui ils comptaient vivre leur vie. » et hop un nouveau petit rappel sur le fait que Kiara était donc disposée à choisir qui elle voulait. « Cela sans distinction de leur pureté de sang. Qu’est ce qui vous a décidé à agir de la sorte avec eux ? Comment une lignée tel que la vôtre peut perdurer si vous ne faîtes pas attention à la pureté de sang, ne craignez-vous pas qu’elle s’éteigne ? » Pour le coup, il était vraiment soucieux de ça, ce qui était quand même ultra embêtant quand c’était le gendre qui était plus inquiet que le père sur sa descendance. Il avait besoin d’en savoir un peu plus sur comment Kiara avait été élevée et les erreurs qu’il ne devrait surtout pas reproduire avec leurs enfants et les points sur lequel il devait être vigilant, tout ça en oubliant pas qu’ils étaient deux dans cette histoire et que Kiara allait forcément lui mettre des bâtons dans les roues. Mais le savoir en amont l’aiderait forcément à agir en conséquence pour ne pas qu’elle fasse n’importe quoi avec leurs enfants.
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Kiara Dimitrova
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Mer 27 Juil - 19:49
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain? KIRI V, Maison des MacMillan, Février 2021
La soirée pouvait déraper en un claquement de doigts et la jeune femme le savait mieux que personne, pour autant, l’espoir que Grigori et elle puissent repartir en ayant le cœur serein continuait de vivre en elle et c’était la conclusion que Kiara rêvait pour ce dîner. Elle ne demandait pas à ce qu’ils s’apprécient mutuellement, elle ne demandait pas à ce qu’ils deviennent intimes mais qu’ils puissent seulement se supporter pour Kiara, respectant l’affection qu’ils avaient respectivement pour elle. Si la jeune Poufouffle n’était pas vraiment inquiète pour sa mère, qu’elle avait déjà plus ou moins convaincue, obtenir l’aval de son père serait plus difficile, voire impossible. Kiara le voyait davantage accepter par dépit, par crainte de perdre sa fille mais elle le savait, il y avait peu de chance qu’un jour Grigori soit invité seul au barbecue du dimanche. S’étant résolue à ce que sa vie soit ainsi, Kiara espérait tout de même -secrètement- que le temps passant, cela soit plus facile, moins tendu et que chacun puisse profiter de la présence de l’autre sereinement ; mais Rome ne s’était pas construite en un jour et Kiara savait qu’il faudrait des mois voire des années pour déconstruire l’image qu’ils avaient de Grigori, l’image qu’ils avaient d’un Mangemort de la première génération. Certes, elle le savait, Grigori était loin d’être parfait, il était loin d’être l’homme idéal mais il n’était pas non plus l’archétype des hommes et femmes servant dans leur temps Voldemort ; il n’était pas de ce genre-là, tant bien même que ses convictions en matière de pureté du sang demeuraient désuètes et complètement arriérées. Kiara ne prétendait pas pouvoir le changer sur ces sujets-là, c’était bien trop ancré en lui, cela faisait partie de ce en quoi il croyait et Kiara pouvait le supporter du moment qu’il ne cherchait pas à contrôler ses fréquentations à elle. Il ne manquait pas d’effectuer des grimaces lorsqu’elle parlait de Taz par exemple ou d’autres amis au sang-mêlé mais c’était une limite à ne jamais franchir en réalité ; jamais il ne pourrait la priver de fréquenter quelqu’un, peu importe la raison d’ailleurs, elle avait sa liberté de pensée. D’ailleurs, ça agaçait Grigori parfois qui aurait peut-être préféré qu’elle réfléchisse et pense comme lui mais Kiara préférait et de loin conserver son libre-arbitre. Sans celui-ci d’ailleurs, elle aurait peut-être écouté Caelum, Taz, Alcyone, Sélénya et la liste était bien longue des personnes qui lui avaient intimement déconseillé de fréquenter le Serpentard. Kiara se découvrait entêtée depuis qu’elle sortait avec Grigori alors qu’elle s’était toujours évertuée à demeurer dans l’ombre en arrondissant les angles, n’entrant pas dans les conflits. Elle s’affirmait à ses côtés, c’était une réalité.
Au fur et à mesure que les minutes passaient, la tension dans les épaules de la jeune femme s’atténuait parce qu’elle se sentait plus confortable qu’à leur arrivée. Peut-être plus confiante également, se disant que le pire était derrière eux et maintenant qu’ils étaient ensemble autour de la table, elle se disait que rien ne pouvait leur arriver en dehors d’un interrogatoire plus ou moins poussé de la part de ses parents. Évidemment, les sujets de conversation demeuraient bateau mais cela n’était pas plus mal car cela permettait à Grigori, comme à Kiara d’ailleurs, de ne pas s’embarquer dans une conversation à controverse. Kiara conta l’histoire de leur rencontre en évitant de rentrer dans les détails qui ne serviraient pas leur cause et préféra taire la partie sur le pari, les fiançailles avec Hestia Carrow et la période qui s’en était suivie où leur couple avait bien failli se séparer. C’était en réalité des moments douloureux pour la jeune femme et dont elle préférait ne pas se rappeler alors ne pas en parler lui semblait plus facile. Par ailleurs, les détracteurs de leur couple étaient tellement nombreux qu’en définitive, Kiara n’avait jamais pu trouver une seule oreille attentive pour parler de son histoire avec Grigori -en dehors de Grigori lui-même- et elle devait l’avouer, parfois, elle se sentait seule. Elle avait l’impression d’être la seule à croire en cette histoire et elle en avait assez d’expliquer pourquoi elle aimait Grigori et ce qui faisait qu’elle se sentait bien uniquement lorsqu’elle était avec lui ; comme si son nom de famille, son allégeance et son sang définissaient vraiment qui il était.
Grigori était secret, il ne montrait pas ses sentiments et encore moins à des personnes qu’il connaissait à peine ; même avec Kiara il en était incapable mais au fond d’elle, elle savait. Cela ne semblait néanmoins pas suffisant pour les autres, ni même pour son propre père puisqu’il lui demanda ce que le Serpentard appréciait chez elle. Immédiatement, elle sut que Grigori était désarçonné par la question à en croire la pression qu’il exerça sur ses doigts et l’alcool qu’il avala ensuite. Ce n’était pas dans ses habitudes de boire aussi vite et Kiara savait qu’il cherchait une manière polie de répondre à la question de son père. L’esprit de Kiara, curieux, était pressé d’en connaître la réponse tout en sachant fort bien qu’il était impossible qu’il donne une réponse à laquelle s’attendait peut-être son père à savoir qu’elle était la fille la plus belle, la plus intelligente, la plus drôle et la plus aimante qui soit. Se demandant quel subterfuge allait-il bien trouver afin de donner une réponse socialement acceptable, une réponse qui ne le mettrait pas en danger, une réponse qui ne blesserait pas sa fiancée, Kiara attendit. Elle le connaissait bien et elle pouvait presque deviner les rouages de son cerveau se mettre en marche et lorsqu’il ouvrit la bouche après avoir pris le temps de réflexion, les mots qui s’échappèrent de ses lèvres ne surprirent pas la jeune femme ; il venait de trouver une manière intelligente de faire suite aux interrogations de son futur beau-père lol tout en appuyant sur l’une des qualités fondamentales de Kiara, probablement la qualité qui faisait qu’ils étaient ensemble aujourd’hui : sa capacité à voir au-delà. Certains diront peut-être qu’elle n’était qu’une imbécile et qu’au contraire, elle n’arrivait même pas à voir qui il était vraiment mais Kiara se contentait de suivre son instinct, de faire confiance à ses ressentis et aux sentiments qu’elle avait désormais pour lui. Après les révélations de Grigori, un silence s’installa dans la pièce tandis que les parents de Kiara cherchaient probablement quoi répondre à cela ou même comment rebondir. Il n’y avait en réalité pas grand chose à rajouter si ce n’était que Grigori leur faisait plus ou moins subtilement comprendre qu’ils avaient peut-être tort de s’attarder à ce qu’ils pensaient savoir de lui sans chercher à le connaître réellement. Pour le coup, Kiara n’imaginait pas que Grigori souhaitait cela, il n’avait pas envie qu’ils viennent creuser davantage, c’était certain. Mais il était probable qu’il leur intimait ainsi de faire confiance au jugement de leur fille. Ils se regardèrent entre eux tandis que les yeux de Kiara restaient plantés sur la mâchoire de son fiancé qui amorça un léger sourire ; elle comprit à cet instant qu’il était satisfait de la manière dont il s’était débarrassé de la question. On sentait l’expérience et l’habitude. Kiara serra doucement sa main pour lui signifier que sa réponse lui convenait -du moins qu’elle lui convenait à elle- et qu’elle n’avait guère besoin de plus pour le moment. C’était suffisant.
Cherchant le moyen de relancer la conversation, et sur un sujet diamétralement opposé si possible, Kiara n’eut guère le temps d’ouvrir la bouche. Sans qu’elle ne s’y attende, ce fut Grigori qui rompit le silence dans lequel ils étaient plongés depuis quelques secondes. La question qu’il posa désarçonna tellement Kiara qu’elle lâcha la main de Grigori et ses doigts se trouvèrent sous la table, se triturant et frottant nerveusement ses cuisses. Pourquoi posait-il cette question à laquelle Kiara estimait avoir déjà répondu il y a longtemps dans ce café ? Il avait pourtant déjà eu la réponse à ce questionnement qu’il se posait et qui à lui, paraissait inconcevable : à savoir, on ne salissait pas une ligne pure depuis des années. Kiara regarda alternativement ses parents, mal à l’aise. Elle était relativement sereine quant à la réponse, mais craignait la manière dont cette conversation allait se dérouler, craignant que cela les amène sur les sujets tabous. Ce fut son père qui prit la parole en premier : « Comme tu l’as si bien fait remarquer, nos enfants sont libres de faire leurs propres choix. » Lasérian attrapa son verre afin d’avaler une gorgée et rajouta : « Cela inclut la personne avec qui ils souhaitent faire leur vie, sans discrimination particulière de sang, de religion, de magie. » Et à sa mère d’agrémenter par : « Ou d’âge. » Kiara s’étouffa avant de pouffer doucement face à ce pic à peine dissimulé, à cette allusion à la relation entre Sélénya et Théo. Le visage de son père se ferma à cette remarque et il continua, sans un regard pour sa femme : « Notre but est que nos enfants soient heureux autant que nous le sommes, la pureté de notre lignée ne passera jamais avant leur bonheur. C’était peut-être le cas il y a quelques générations. En tout cas, je n’ai pas choisi d’aimer et d’épouser Erin parce qu’elle était de sang-pur. » Kiara regarda sa mère qui avoua : « Moi non plus. » La connivence qui avait toujours existé entre eux sembla revenir d’un seul coup alors qu’il chercha sans rien dire la main de son épouse sur la table. « Notre héritage familial ne réside pas dans le port de notre nom de famille. Ce sont nos traditions, nos valeurs et nos coutumes qui le définissent, certainement pas notre sang. » Soupirant doucement, Kiara se sentit soudainement en proie à de nombreux doutes qui la percutèrent en pleine figure ; est-ce qu’un jour Grigori et elle seront capables de s’entendre sur de tels sujets ? Ils avaient des divergences d’opinion sur le sang, c’était certain. Que se passerait-il si l’un de leurs enfants tombait amoureux d’une personne au sang-mêlé ? Grigori serait-il capable d’accepter cela ? Kiara craignait bien que non et elle le savait, elle en souffrirait. « Parce que tu ne serais pas avec Kiara si elle n’avait pas le sang pur ? » demanda sa mère. « Non. » intervient Kiara, le cœur battant. Elle préférait le dire elle-même, elle ne voulait pas entendre Grigori le dire lui-même. « On ne serait pas ensemble sinon. » Kiara sentait le regard pesant de sa mère sur elle tandis qu’elle attrapait son verre pour en boire une autre gorgée. Un autre silence s’installa. Kiara voulait changer de conversation. Tout de suite, maintenant. « On mange quoi maman ? » Elle savait très bien ce qu’ils allaient manger, elle avait humé les casseroles quelques instants plus tôt.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain ?
ft. Kiara
Emmener le sujet de conversation sur le lien qui liait les Macmillan parents pouvait être une idée dangereuse. Après tout, c’était dévoiler assez ouvertement que la pureté du sang était importante pour Grigori, capitale même. De son côté, il partait du principe que les parents n’étaient pas stupides, que le père était un hypocrite fini ça oui mais ils n’étaient pas stupides. Ils savaient que Grigori était un Dimitrov, Kiara n’ayant pas manqué de leur dire à coup sûr, s’ils avaient des préjugés c’était dû à son nom uniquement, ça ne serait une surprise pour personne. Il ne fallait pas oublier non plus qu’il n’avait pas honte de trouver les sangs purs bien meilleur que les sangs mêlés et il ne parlait même pas des sangs de bourbe qui étaient une honte sérieusement. Pour autant, il était plutôt confiant dans ce qu’il faisait et il avait besoin de comprendre, même si oui, Kiara l’avait déjà évoqué, c’est différent, c’était mieux d’entendre les concernés en parler eux même. Il accepta la première phrase du père de Kiara d’un hochement de tête, oui ils étaient libres de choisir. Ils pouvaient choisir tant que ça n’allait pas à l’encontre de la volonté de papounet et sa femme ne manqua pas de le faire remarquer, précisant bien que l’âge n’avait aucune importance. Propos qui ne plurent pas vraiment à monsieur Macmillan qui se renfrogna, à l’inverse de Kiara qui trouvait ça plutôt drôle. Là aussi, une grande différence avec la famille Dimitrov, jamais la mère de Grigori se serait permise de reprendre son mari, surtout lorsqu’il y avait un invité, il y aurait eu des représailles dès que les invités seraient partis. Là, ça ne serait pas le cas et il le savait très bien. Bonne ou mauvaise chose, il ne savait plus vraiment, il y a deux ans, il se serait indigné, il aurait trouvé la mère de Kiara complètement folle, voire même que son éducation était lamentable. Mais maintenant ? Eh bien ça n’était plus la même chose, si Kiara le reprenait, il ne trouvait pas ça catastrophique, appréciant ses traits d’esprits et le fait qu’elle dise les choses lorsqu’elle en avait besoin. C’était peu conventionnel mais il s’était habitué aussi à force de fréquenter Kiara.
Le but était donc que leurs enfants soient heureux. Grigori adressa un regard à Kiara, est ce qu’elle entendait ce qu’ils disaient ? Bon le fait que la pureté de leur sang n’avait pas la moindre importance, ça n’intéressait pas Grigori cette phrase, c’était une cata ça, tant d’efforts sur des générations gâchés. Non ce qu’il notait c’est que les parents accepteraient le copain de leur fille, enfin son fiancé, puisqu’il avait quand même ce statut là que les gens le veuillent ou non, pour peu qu’elle soit heureuse et comme ce point précisément avait toujours été la volonté de Kiara, être heureuse. Elle l’était, si elle était avec lui encore aujourd’hui, c’est qu’elle était heureuse. Il les regardait, essayant de ne pas paraître dépassé par leurs propos, ils avouaient s’aimer sans l’ombre d’une hésitation, les fous, personne ne faisait ça. Les propos qu’ils tinrent affectèrent Kiara, c’était une évidence et il ne pouvait rien dire pour la rassurer, oui, il n’était pas pareil mais il ne lui avait caché. Il savait qu’elle faisait des efforts, que ça n’était pas complètement ses valeurs, pas du tout même mais ils étaient deux à s’adapter. Parce que lui n’avait pas vraiment imaginé les choses ainsi et pourtant pour rien au monde il ne changerait ce qu’il avait avec elle, c’était surprenant, souvent déroutant, mais il aimait ce qu’ils partageaient, il aimait ces moments volés à tout moment de la journée, ces petites parenthèses où ils ne faisaient pas grand-chose si ce n’est passer du temps ensemble. Ça comptait assez pour lui pour qu’il vienne aujourd’hui.
Il semblerait que la soirée prenne un tournant des plus inattendus avec la question de la mère de Kiara, celle-là, il aurait dû s’y attendre. Le fait que Kiara réponde aussi rapidement était étrange. Mais enfin, la question ne lui était pas adressée, qu’est ce qu’elle faisait ? Eh puis elle ne pouvait pas dire les choses d’une façon plus enfin moins… bref pas comme ça. Il la regarda sans rien dire, comme la mère de la demoiselle d’ailleurs et il semblerait que Kiara trouve que le moment était bien choisi pour appuyer son non par une phrase. Non mais sérieusement ? Le problème ça n’était pas qu’elle dise la vérité, c’était que la façon dont elle le faisait démontrait que ça lui posait problème, que ça ne lui plaisait pas. Quelle importance, elle était sang pure, c’était elle qu’il voulait épouser. Si les propos de Kiara pouvaient encore être sujet à interprétation, la question qu’elle posa démontra tout son mal être et comme elle n’avait plus sa main contre la cuisse de Grigori et que jamais il ne viendrait prendre sa main même pour la rassurer, il allait bien falloir qu’il prenne la parole, fais chier quand même. Que ne ferait il pas pour cette fille. Il fixa le petit four qu’il avait dans l’assiette, tout ça pour ne pas avoir à sentir le regard de la famille sur lui. « Ce n’est pas contre Kiara. Ma famille n’a pas exactement les mêmes valeurs que la vôtre. Ma famille a œuvré pendant des décennies, des siècles même à perpétuer la pureté de son sang. Il me paraît indispensable de perpétuer notre héritage familial. C’est important pour moi de rendre ma famille fière » Il avait vu de ses yeux ce que ça donnait de ne pas rentrer dans le moule Dimitrov, il ne voulait pas être rayer de l’arbre de généalogique, il essayait de trouver sa place dans sa famille, être une honte pour ses parents ça n’était pas envisageable. Mais elle était injuste avec lui, enfin c’est ce qui lui semblait, elle n’était même pas intéressée par lui, elle ne savait pas qu’il existait non plus, il l’indifférait royalement, voire quand ils avaient commencé à se fréquenter, il l’excédait. Alors quoi ? ça n’était pas comme s’il était la personne qu’elle avait attendue toute sa vie. Ses propos pouvaient néanmoins être interprété de la façon suivante, qu’importe la fille tant qu’elle était sang pure, ça n’était pas le cas.
Il se crispa totalement, ayant conscient de glisser sur une pente qui le rendait malade, il avait chaud tout d’un coup. « ça aurait été un gâchis que tu ne sois pas sang pure Kiara. J’aurais loupé une relation qui a de l’importance pour moi. » Signe de son stress immense, ses doigts caressaient sans cesse son pantalon de costume. « Je sais que c’est pas parfait pour toi, que ça ne l’est pour personne, que les gens passent leur temps à te dire que ça ne fonctionnera pas, que c’est une perte de temps, que tu serais mieux avec n’importe qui d’autres. » ce qui était certainement vrai d’ailleurs, ce serait moins prise de tête pour elle. « J’aurais eu tort si parce que tu étais sang mêlée, j’aurais refusé que nos destins se croisent et je suis content que ça ne soit pas le cas. Je suis content et un peu fier, je dois l’admettre que tu ne laisses personne te dire quoi faire et que penser. » Ok, il le disait une fois, qu’ils écoutent tous bien parce que ça ne serait plus jamais le cas, il avait l’impression d’être au bord de la syncope là. D’ailleurs, soyons honnête pour oublier au plus vite cette discussion désastreuse ou qu’il puisse la mettre sous le coup de l’alcool, il attrapa de nouveau son verre toujours sans toucher à aucun petit four parce que sa rpgiste arrive pas à le caler ça et que ça la gonfle de pas réussir et il vida d’un trait cette boisson. Sûrement que son malaise devait se voir ou que la mère de Kiara avait faim puisqu’elle répondit à la question de cette dernière et trouva même le moyen de ramener les différentes casseroles à table. Alors soyons honnête, Grigori n’était pas certain de pouvoir avaler la moindre substance, alcool exclus bien sûr. Il voulait surtout qu’ils changent de sujets, qu’il ne soit plus question de lui et Kiara, ce qui risquait d’être un chouya compliqué ce soir. « Tu veux un autre verre de vin ? » Grigori poussa son verre dans la direction du père de famille sans dire le moindre mot « Ou tu veux peut être quelque chose de plus fort ? » compassion ou moquerie, Grigori pencherait pour la moquerie mais comme il était sur la défensive, tout lui semblait négatif, il se contenta d’un signe négatif de la tête, tandis que sa main libre lissait toujours ce foutu pantalon, geste apaisant.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Ven 29 Juil - 19:57
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain? KIRI V, Maison des MacMillan, Février 2021
Kiara souffla, pas mécontente que le sujet de conversation ne s’éternise pas sur ses qualités de préfète-en-chef, comprenant aisément qu’il s’agissait là d’un pic que son père n'avait même pas cherché à dissimuler pour faire comprendre à son fiancé qu’il n’était pas du même monde qu’elle. Pour autant, si son paternel s’était intéressé un tant soit peu à Grigori avant cette rencontre, Kiara aurait pu lui apprendre que le Serpentard était plutôt du genre élève modèle et qu’elle n’avait jamais rien eu à lui reprocher en tant que préfète, même lorsqu’ils ne se connaissaient ni d’Adam ni d’Eve. Non, leur rencontre officielle datait bel et bien du face à face dans la boutique de plume et avant cela, Kiara n’avait jamais vraiment prêté attention à lui, il fallait bien l’avouer, il était d’une part plus jeune qu’elle, et d’autres part, même si Kiara ne s’arrêtait pas à cela, il était à Serpentard et descendait d’une famille avec qui Kiara n’aurait jamais souhaité être assimilée avant. Avant. C’était il y a un an et demi de cela et pourtant, la jeune Poufsouffle avait l’impression que c’était il y a bien plus longtemps que cela, comme si Grigori avait toujours fait partie de sa vie, comme s’il avait pris une place si importante dans son cœur qu’elle ne savait plus comment elle vivait avant lui. Cela n’était pas simple d’aimer un homme comme lui, mais Kiara n’avait rien voulu de tout cela. Elle n’avait pas prévu d’apprécier Grigori, elle n’avait pas non plus prévu de tomber amoureuse de lui, cela lui était tombé dessus, comme une évidence qu’elle n’avait pas pu nier davantage. Alors peu importe ce que dirait ou ferait son père pour tenter de discréditer Grigori à ses yeux, rien de ce qu’il pourrait bien lui raconter ne serait suffisant pour qu’elle abandonne le garçon qu’elle aimait. Cela faisait déjà des mois qu’on lui répétait qu’il n’était pas un homme pour elle et qu’elle ferait mieux de mettre un terme à cette relation mais elle s’accrochait, parce qu’au-delà de ce qu’il pouvait montrer en présence d’autres personnes, ce qu’il lui offrait dans l’intimité valait le coup.
Pourtant, lorsque la discussion se lança sur la pureté du sang, Kiara fut mal à l’aise. Elle détestait cette partie de lui, elle détestait qu’il considère que les sorciers qui n’étaient pas de sang-pur ne valaient rien, elle détestait qu’il puisse parfois avoir des propos qui allaient contre son référentiel de pensée à elle. Mais aussi à celui de ses parents en réalité. Elle n’avait pas beaucoup de doute sur la réponse que fourniraient ses parents à sa question sur la lignée ; cela n’avait jamais été pour eux un critère dans le cadre d’un futur hypothétique mariage. Pour autant, les propos de son père la dépassèrent pour une raison qu’elle ne saurait expliquer, comme si brusquement, elle prenait conscience des différences qui les opposaient Grigori et elle, comme si elle se rendait compte que maintenant qu’elle devait faire le deuil d’une relation amoureuse similaire à celle de ses parents. Elle n’était pas comme sa mère et Grigori ne ressemblait en rien à son père, c’était un fait. Alors même qu’elle le savait, pourquoi cela la touchait-il autant de se dire que si elle n’avait pas eu le sang-pur, Grigori ne l’aurait même pas regardé ? Qu’il l’aurait probablement ignoré, voire même lynché ? C’était difficile à entendre, même si elle l’aimait de tout son être. Alors quand sa mère posa la question qu’il ne fallait pas poser, Kiara s’empressa de répondre afin de ne pas entendre de la bouche de l’homme qu’elle aimait des propos qui pourraient davantage la blesser. Puis, elle réclama de changer de sujet de manière bien peu subtile, comprenant tout à fait que cela démontrait qu’elle n’était pas à l’aise avec cette conversation, mais elle s’en fichait complètement, du moment qu’ils cessaient de parler de ça.
Mais Grigori ne comptait pas la laisser à si bon compte puisqu’il reprit la parole tout en fixant son assiette démesurément. Lui aussi n’était pas à l’aise et Kiara le sentait bien. Il expliqua ce qu’elle savait déjà sur les traditions et les valeurs de la famille Dimitrov et elle ne répliqua pas, gardant pour elle ce qu’elle pensait réellement de la situation. À savoir que les parents de Grigori n’avaient que faire de lui et qu’ils s’étaient toujours évertués à le rabaisser plus bas que terre ; en réalité, Kiara était satisfaite qu’ils soient loin de lui, enfermés pour toujours dans de sombres cellules mdr ma pauvre Kiara, t'es tellement pas prête , là où ils ne pouvaient exercer leur influence sur Grigori que de manière réduite. Et pourtant, même à Azkaban, ils conservaient une emprise telle sur Grigori que cela en rendait malade Kiara. Pour autant, elle comprenait, un peu, car d’une certaine manière, elle aussi souhaitait rendre ses parents fiers d’elle. Pourtant, elle s’était clairement opposée à eux à de nombreuses reprises dans sa vie car même s’ils l’avaient élevée, son libre-arbitre et ses décisions lui appartenaient, là où Grigori s’évertuait à poursuivre des coutumes désuètes et racistes dans l'optique d'obtenir un peu de considération de la part de ses parents. Alors qu’elle pensait qu’il s’arrêterait là, Grigori continua sur sa lancée, expliquant aussi, à sa manière, qu’elle avait de l’importance à ses yeux. Le regard de la jeune femme s’accrocha à ses lèvres et le cœur battant, elle se contenta d’écouter. Elle avait des choses à dire, mais elle ne voulait pas lui en parler ici. Pas devant ses parents qui restaient spectateurs de cette conversation intime et elle le savait, Grigori ne dira probablement pas un mot de plus. Il venait de lui ouvrir son cœur et ce, sans condition.
Le silence s’installa après que Lasérian ait de nouveau rempli le verre de Grigori et sans réfléchir, Kiara stoppa les mouvements de nervosité apparents de Grigori qui n’avaient de cesse de lisser son pantalon encore et encore. Ses doigts retrouvèrent les siens et leurs yeux se rencontrèrent ; un léger sourire s’installa sur les lèvres de la jeune femme, attendrie et émue de la déclaration qu’il venait de lui faire, et ce, devant ses parents, devant des gens qu’il ne connaissait pas et en qui il n’avait strictement aucune confiance. Le pas qu’il venait de faire vers elle était énorme et Kiara en était bien consciente ; preuve en était, elle avait soudainement bien chaud et son cœur ne se calmait pas, tambourinant comme un forcené dans sa poitrine. Les mots de Grigori venaient d’envoler tous les doutes qu’elle avait eu quelques secondes auparavant et cela la délestait d’un poids incroyablement lourd. « Merci de me dire ça. » se contenta-t-elle de dire, pour l’instant.
Sa mère fit venir à l’aide d’un sortilège l’entrée et servit tout le monde tandis que Kiara cherchait un moyen de détendre l’atmosphère sans le trouver. Elle trouva un appui certain sur sa maman lorsqu’elle commença à dire : « Kiara, je ne t’ai pas raconté ! » La jeune femme releva la tête, attentive. « Tu te souviens de mon collègue Amphitryon ? » Elle acquiesça doucement, après tout, comment oublier un nom pareil ? « Oui Grigori, c’est effectivement son véritable prénom, aussi étrange soit-il. Et bien figure-toi Kiara que pas plus tard qu’hier… » Et Eryn se lança dans une explication absolument longue mais néanmoins amusante sur ce que ce collègue étourdi et maladroit avait occasionné comme désordre au sein de l’équipe dans laquelle sa mère officiait. L’anecdote avait mille rebondissements et Eryn y mettait tout son cœur pour la raconter en y rajoutant intrigues et suspens. Elle arracha quelques rires à sa fille et son mari ne manqua pas de poser des questions absolument inutiles mais légères qui permirent à Kiara de souffler un peu sans écouter véritablement tous les propos de sa maman, tout en dégustant l’entrée du repas. Par ailleurs, cela avait beau ne pas être très pratique mais sa main refusait de quitter la cuisse de Grigori. Elle avait trop besoin de ce contact, elle avait trop besoin qu'il comprenne. Mais qu'il comprenne quoi d'ailleurs ?
Une fois son assiette vide, Kiara se contenta de dire : « C’était super bon. » Eryn sourit et ajouta : « Le plat n’est pas totalement prêt par contre, cela manque encore d’une bonne dizaine de minutes de cuisson. » Levant les yeux vers l’horloge accrochée sur l’un des murs de la salle à manger, Kiara demanda : « On peut sortir de table ? Je voudrais montrer ma chambre à Grigori. » Après avoir eu l’accord -quoi que, elle n’avait pas cinq ans non plus et estimait pouvoir sortir de table quand bon lui semblait, cela lui avait tout de même paru plus poli de demander-, elle tira sur sa main pour l'entraîner à l’étage sans un mot, conservant le silence, ce qui n'était vraiment pas dans ses habitudes. Elle poussa la porte de sa chambre et ses yeux balayèrent la pièce dans laquelle elle avait grandi et dans lequel l’ordre était le maître mot. Chaque livre rangé de manière symétrique dans la bibliothèque où se mêlaient ouvrages scolaires et romans britanniques, chaque parchemin était lissé sur son bureau, chaque rouge à lèvre ou crayons pour les yeux étaient entreposés par modèle et par taille sur sa coiffeuse. En une phrase, chaque objet était à sa place. Au-dessus de sa table de chevet, se trouvait un pêle-mêle où se mélangeaient mille et une photos des instants de vie de la jeune femme, de sa plus tendre enfance à son âge adulte. Il y avait là des photos familiales, des photos de Poudlard, des photos avec ses amis. Elle aimait les regarder juste avant de se coucher tout autant que la seule photo qui n’y était pas accrochée et qu’elle avait placé contre sa lampe de chevet ; celle-ci représentait Grigori, photo prise à son insu bien évidemment, une fois où il s’était endormi avant elle. Sa chambre, c’était son espace, son lieu sécure, l’endroit où elle se réfugiait pour lire, étudier, penser. Parfois pleurer.
Ce soir, pourtant, elle n’avait qu’une seule envie. Une fois à l’intérieur de la pièce, elle soupira et se réfugia dans les bras de son fiancé sans attendre davantage. Ses mains trouvèrent leur chemin dans le creux de ses reins tandis que son visage se nichait dans son cou. Dans un murmure, elle dit : « Pardon. » Elle ne pensait pas avoir besoin d’expliciter plus que cela mais elle reprit néanmoins la parole. « Pardon d’avoir dit ça, pardon d’avoir répondu comme ça, pardon de t’avoir mis mal à l’aise. » Mal à l’aise, elle l’était également. Elle n’osait pas le regarder, elle n’osait pas affronter ses yeux, elle avait honte de l’avoir mis dans cette situation. Elle avait presque envie de pleurer tant la culpabilité la rongeait. « Je sais que c’est pas parfait pour toi non plus. » commença-t-elle à dire. « Je sais que je te demande beaucoup. » Ce repas, ce dîner. Cela coûtait pour lui et elle le savait. « Mais tu t’en sors vraiment bien, je t’assure. » Dans un chuchotement, elle ajouta : « Ne me déteste pas. »
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
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ft. Kiara
C’était une idée folle que d’être venu ici. Ça n’était pas que son couple ne tenait pas la route, il fonctionnait très bien parce qu’ils arrivaient à se parler, qu’ils faisaient des compromis et habituellement, cela suffisait amplement à ce qu’ils s’entendent. Aujourd’hui, ça ne fonctionnait pas très bien. Oui, ils étaient différents mais ils l’avaient toujours su. Elle l’avait toujours su mais il suffisait que ses parents parlent d’amour et ça l’avait déstabilisé. Pourtant, elle aussi était amoureuse, c’est bien ce qu’elle lui avait dit, alors qu’est ce qu’il y avait de différent ? Son père rendait sa mère heureuse, sa mère rendait son père heureux. Oui et eux deux ? Est-ce qu’ils n’étaient pas heureux ? Assez heureux pour décider de faire leur vie ensemble, alors oui ça n’avait pas été un coup de foudre, ça n'était pas forcément l’histoire dont elle rêvait mais est-ce que c’était grave ? Il semblerait bien que oui, il suffisait que sa mère parle de la pureté du sang et Kiara démontrait très clairement que ça ne lui plaisait pas de s’imaginer sa vie loin de Grigori sous prétexte qu’elle ne serait pas sang pur. Il se devait donc de rattraper les choses, un exercice compliqué pour Grigori, gênant, déstabilisant. Pour s’aider lui-même à relativiser, à ne pas s’arrêter de parler en plein de milieu des propos qu’il tenait à Kiara, sa main lissait son costume. Il accepta volontiers le verre de vin que lui proposait le père de Kiara. Il n’en bu cependant pas une goutte pour le moment, il faut dire que Kiara venait de glisser sa main sur la sienne, entrelaçant leurs doigts. Il lui jeta un regard et fut rassuré de voir un fin sourire sur ses lèvres. Il hocha doucement la tête, lorsqu’elle le remercia.
Il fut quelque peu soulagé d’entendre une voix couvrir le silence, la mère de Kiara jouait à la perfection son rôle d’hôtesse de maison, s’exprimant au sujet d’un collègue à son travail. Zut, dans quoi travaillait cette femme, s’il l’avait su, il l’avait oublié, le problème d’être une femme, l’intérêt de Grigori pour le sexe faible était moindre. Le collègue avait un nom pour le moins merdique, Grigori regarda la mère de famille étrangement et elle confirma l’impensable, c’était son véritable prénom. Ses parents ne devaient pas l’aimer pour l’appeler ainsi. L’histoire était cependant géniale, il ne savait même pas que ça pouvait être possible de faire autant de bourdes en si peu de temps. Alors bien sûr, ça aurait été très différent si ce fameux Amphitryon avait été le collègue de Grigori, il aurait eu envie de l’étrangler, lui aurait demandé à cette personne de ne plus rien toucher du tout mais quand c’était madame Macmillan qui parlait, qui racontait son histoire, ça passait beaucoup mieux. Elle n’avait pas l’air de lui en vouloir, elle avait l’air d’en rire plus qu’elle n’était troublée. Il observa sa fiancée rigoler aux propos de sa mère, le mari de cette dernière poser des questions. C’était incroyable comme ce repas était plein de vie, tout le monde avait le droit de parler, ils avaient l’air de plutôt bien vivre les choses. Tandis qu’ils parlaient tous, Grigori mangeait enfin ses petits fours et en profita même pour goûter l’entrée. Elle était bonne, oui ça le tuait de le dire mais c’était bon. Pas pour autant qu’il changeait d’avis concernant le fait qu’avoir des elfes de maisons était indispensable pour lui mais, ils se débrouillaient très bien ici… en même temps ils n’avaient guère le choix.
Une nouvelle fois, il hocha la tête lorsque sa fiancée parla du fait que c’était bon, il ne prononça pas le moindre mot, en étant incapable pour le moment mais il partageait son avis. Il ne ferait bien entendu aucun commentaire sur le fait que si des elfes avaient préparé le repas, le fait que ça ne soit pas prêt ne serait jamais arrivé. Ça n’était pas le moment et encore moins le lieu pour dire ça. Il observa Kiara comme si elle avait perdu la tête. Elle osait parler de sortir de table mais jamais ça allait être accepté, c’était très mal vu… ah bah non ici ça ne posait aucun problème vraisemblablement. Il la suivit sans broncher, en même temps, ça ou rester avec les deux parents de Kiara le choix était vite fait. Ils montèrent les escaliers ensemble et son regard observa très attentivement la pièce, le fait que tout soit rangé lui plaisait grandement. Il n’aimait pas le désordre et Kiara n’était pas adepte de cela non plus visiblement. Il fit le tour de la chambre, lentement, observant les différentes photos qu’il voyait, des photos joyeuses, pas très conventionnelles. Une en particulier l’intéressa mais il n’eut pas le temps de questionner Kiara au sujet de la photo qu’elle possédait de lui que cette dernière venait se blottir dans ses bras. Il referma ses bras sur elle sans trop savoir quoi faire d’autres. Pardon mais il devait la pardonner pour quelle raison ? Il fallu qu’elle s’explique et il devait reconnaître qu’il ne s’attendait pas à ça. Il ne savait pas quoi répondre à ça, il n’avait pas l’habitude qu’on lui dise pardon, il avait les sourcils froncés, cherchant ses mots.
La situation n’était parfaite pour aucun des deux, surtout aujourd’hui, ils se confrontaient pour la première fois à des gens et forcément ça n’était pas évident, ça ne faisait que montrer à quel point ils étaient différents. Mais ça n’était une surprise personne, pour eux deux encore moins. Il savait très bien ce qu’il faisait ici et l’importance que ça revêtait pour Kiara et comme lui tenait plus que tout à ce qu’ils se marient, il ferait ce qu’il fallait. Il eut un petit sourire en l’entendant dire qu’il s’en sortait bien, il n’en espérait pas moins. Sourire qui disparut aussitôt en entendant Kiara avoir peur d’être détesté. Il l’écarta de lui pour la regarder dans les yeux « Kiara de quoi tu parles ? Je ne te déteste pas. » Non mais alors il aimerait bien savoir où elle partait chercher ça. Il s’exprima afin d’être un peu plus clair « Si je te détestais Kiara, j’aurais quitté cette demeure. » Non mais qu’elle ne se fasse pas d’illusions, il ne supporterait pas les parents de Kiara pour le plaisir de leur compagnie. « Il y a quelque chose que j’ai besoin de savoir en revanche. » Il la regardait, cherchant comment formuler la chose. « Tu sais qui je suis, comment je conçois la vie. » et tout un tas de chose qui ne lui venait pas en tête pour le moment et qui n’avait guère d’importance pour cette discussion. « Je ne me suis jamais fait passer pour ce que je n’étais pas auprès de toi. J’ai toujours été sincère, ce qui m’a plus desservi que ça ne m’a servi. » sur le papier tout du moins parce que ça avait dû contribué au fait qu’elle l’apprécie, c’était une évidence. Elle ne risquait pas de mauvaise surprise puisqu’il disait les choses, qu’elles soient agréable ou non même si, bien sûr, il avait appris à les dires de façon moins brut que ça ne venait dans son esprit. « En quoi le fait que je ne sois pas comme tes parents te pose problème. » parce que c’était bien ce qui l’avait fait changer d’attitude, le fait qu’ils parlent de la conception qu’avait les Macmillan de la pureté du sang, des mariages de leurs enfants ou tout du moins des couples de leurs enfants mais comme l’un allait pas sans l’autre pour Grigori, la passerelle était vite construite. « Pourquoi ça te dérange tant de t’imaginer que la non pureté de ton sang nous éloignerait ? » Il ne le rajouta pas mais quelle importance puisqu’elle n’en avait rien à faire de lui à la base. Pour finir sur une note des plus positives, il lui glissa « Si tout n’est pas parfait pour moi dans l’idée. J’ai un avenir qui me semble radieux. » Il n’aurait pas su lui dire exactement pourquoi mais il réussissait bien au niveau scolaire, ce qui n’avait jamais été un problème, Kiara avait acceptée de donner une date ou tout du moins une période pour se marier. Il avait l’impression que Dimka était pas tellement partant pour le mariage ce qui était un avantage aussi pour pouvoir se faire bien voir par ses parents. Quant au métier, il attendait la réponse mais il ne doutait pas que cette dernière serait positive. Puisqu’ils étaient ensemble tous les deux, il en profita pour la questionner au sujet de la photo « C’est quoi cette photo de moi ? » Il n’y avait ni agressivité, ni forme d’agacement dans sa voix, plutôt un léger amusement, ça l’amusait qu’elle ait une photo de lui et il se demandait comment elle avait fait son coup.
Tout se passait donc relativement bien, être dans cette chambre, c’était comme être dans une bulle, il n’y avait qu’eux et bien que Grigori puisse parfaitement se débrouiller pour prendre la parole en public, même sur une estrade, qu’il sache très bien communiquer lors des soirées sangs purs, il préférait être seul ou avec des gens en qui il avait toute confiance. Sur ce point, Kiara devait être la personne en qui il avait le plus confiance, même lorsqu’ils étaient en désaccord elle disait les choses ou le montrait dans son attitude, dans son regard, dans le ton de sa voix. Il était donc très bien dans cette pièce et s’il savait qu’ils devraient en sortir, pour le moment il profitait de ce moment de paix. A un point tel que quand la porte s’ouvrit un peu brutalement, il faut bien l’admettre, Grigori eut un sursaut et son réflexe naturel fut de s’écarter de Kiara, complètement stupide comme réaction mais il ne le contrôla, se contentant de regarder la personne qui venait d’ouvrir la porte… ah bah tien papounet. « Désolé d’être rentré sans frapper. » Oui alors la crédibilité, elle était restée en bas visiblement. Il s’attendait à quoi au juste, à ce que Grigori et Kiara soient assez con pour s’envoyer en l’air ici, surtout quand le repas allait être prêt dans quelques minutes ? Après, il avait probablement réagi un peu trop impulsivement en reculant mais c’était plus parce qu’il n’avait pas envie d’être vu en train d’enlacer Kiara, par qui que ce soit d’ailleurs, question d’orgueil, plutôt que parce qu’il faisait une bêtise. Evidemment, la question de Macmillan père était attendue « Je peux savoir ce que vous faisiez au juste ? » Alors, si ça n’avait pas été sa fiancée, qu’il n’avait pas pour ambition de l’épouser, sûrement qu’il aurait répondu froidement j'étais à deux doigts de sauter ta fille, ça te dérange ? Là il se contenta de prendre une inspiration, légère pour ne pas que le fait que le père de Kiara lui tape sur le système se voit et il laissa à la demoiselle le loisir de rassurer son papounet d’amour qui était un emmerdeur clairement.
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Kiara Dimitrova
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Dim 31 Juil - 10:20
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain? KIRI V, Maison des MacMillan, Février 2021
Pour être tout à fait honnête, c’était la première fois que Kiara présentait un garçon à ses parents. Et s’ils avaient bonne mémoire, ils se souviendraient peut-être de ce qu’elle leur avait dit une fois plus jeune, à savoir que l’homme qu’elle leur présenterait serait probablement l’unique de sa vie. Pour ce type de présentation, Kiara était vieille France et elle n’avait guère souhaité faire entrer dans son cercle familial ses partenaires précédents ; certains ne valaient vraiment pas le coup d’être connus et pour d’autres, leur histoire s’était terminée quand Kiara avait réalisé qu’ils n’attendaient pas la même chose l’un de l’autre. Au moins, avec Grigori, elle n’avait jamais eu de problème pour savoir ce qu’il attendait d’elle, il avait toujours été clair sur le fait qu’il souhaitait l’épouser ; au moins, il n’était pas avec elle uniquement pour obtenir ses faveurs. Pour autant, même si Grigori pouvait s’avérer charmant et savait se tenir en société, il y avait des sujets que la jeune Poufsouffle aurait préféré éviter, comme celui sur la pureté du sang. Kiara n’avait jamais fait attention à la qualité du sang des personnes qu’elle fréquentait, qu’elles soient amies ou simples camarades, car pour elle, cela n’avait aucune importance de le savoir. Pourtant, elle devait se rendre à l’évidence que pour son fiancé, c’était un critère de sélection indiscutable. En vérité, elle trouvait cela dommage mais ce n’était guère le moment de s’épandre là-dessus. En réalité, après avoir court-circuité la question de sa mère, Kiara espérait plutôt changer de sujet immédiatement parce que c’était trop difficile pour elle d’entendre Grigori expliquer qu’il ne lui aurait probablement jamais adressé la parole si elle avait été de sang-mêlée. Pour autant, le Serpentard ne comptait pas la laisser à si bon compte et donna à son tour, sa version des faits. Kiara ne pouvait nier le fait qu’avouer cela avait dû lui couter et lorsqu’il termina son verre et que son père lui proposa de le lui remplir à nouveau, leurs doigts se nouèrent à nouveau et l’un comme l’autre semblèrent respirer plus aisément. Prêts à affronter ensemble la suite du dîner, ils écoutèrent l’anecdote palpitante de la maîtresse de maison et de son collègue ressemblant fort à Gaston Lagaffe ; ce n’était pas la première fois qu’Eryn contait les mésaventures de cet employé qui semblait réellement être né le lendemain de la chance et qui faisait néanmoins rire ses collègues, agrémentant leurs journées en fous rires divers et variés. Ils mangèrent l’entrée dans cette ambiance plus détendue et Kiara avait davantage l’impression d’être à un dîner ordinaire chez la famille Macmillan. Comme d’habitude, le repas était délicieux et Kiara ne manqua pas de le faire remarquer à ses parents. Une idée germa soudainement dans sa tête, se souvenant qu’elle ferait bien de se mettre à la cuisine elle aussi, à moins que Grigori ne sache préparer un repas ? Secouant la tête en se rappelant qu’il était bien peu probable que Grigori ait touché à une seule casserole de sa vie, habitué à être servi par des elfes de maison, un sourire contrit s’installa sur les lèvres de la jeune femme tandis qu’elle demandait à quitter la table le temps de quelques minutes.
Sa demande était double : elle avait réellement envie de faire découvrir à Grigori la chambre dans laquelle elle avait grandi mais elle souhaitait tout autant se retrouver l’espace d’un instant seul avec lui afin de pouvoir recharger leurs batteries respectives. Il fallait bien l’avouer, le repas était riche en émotions fortes et Kiara avait l’impression d’être sur des montagnes russes qui ne cessaient de grimper avant de dévaler la pente à toute vitesse. Son cœur suivait lui aussi le rythme effréné des conversations et il était mis à mal, coincé entre son affection pour ses parents et son amour pour Grigori ; elle cherchait à les contenter et cela n’était guère évident. Par ailleurs, elle se sentait coupable de la manière dont elle avait parlé juste avant que sa mère ne serve l’entrée et espérait que Grigori ne lui en tienne par rigueur. Elle le laissa découvrir son intimité en lui ouvrant l’accès à sa chambre mais rapidement elle se réfugia dans ses bras avec un besoin incommensurable de réconfort qu’il était le seul à pouvoir lui procurer. Lorsqu’elle lui exprima ses craintes, Grigori s’éloigna d’elle et le vide qu’elle ressentit immédiatement lui glaça le cœur. Il la regarda dans les yeux alors même qu’elle n’y parvenait pas, détournant son regard de peur de ce qu’elle pourrait y lire. Pourtant, les premiers mots qu’il prononça furent rassurants et Kiara put respirer plus doucement.
Comment pouvait-elle être si anxieuse ? L’était-elle parce qu’elle attendait tant de cette rencontre qu’elle espérait de toutes ses forces qu’elle se passe bien ? Était-ce parce qu’elle craignait d’évoquer la bonne nouvelle ? Ou plutôt les réactions de ses parents face à l’annonce de leur mariage imminent ? Kiara l’ignorait mais tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle était bien plus tendue qu’elle ne l’aurait imaginé ; elle aurait préféré être davantage sereine. « Ah oui ? » murmura-t-elle lorsqu’il lui expliqua qu’il ne la détestait pas, et que si cela avait été le cas, il serait déjà parti. Cela allait sans dire, Grigori n’était pas du genre à s’attarder s’il n’en avait pas envie. « Je t’écoute. » dit-elle doucement tandis que leurs yeux s’accrochèrent à nouveau. Elle l’écouta jusqu’au bout avant de répondre : « Je ne t’ai jamais caché que je voulais aussi un mariage d’amour. Une relation dans laquelle je pourrais m’épanouir en tant que femme, en tant qu’épouse puis en tant que mère. » Cela, il en était bien conscient. C’était sans doute l’une des premières choses qu’elle lui avait dites lorsqu’il lui avait parlé d’effectuer un mariage arrangé. « Mais il n’empêche que j’ai toujours idéalisé la relation de mes parents, Grigori. Toujours. » tenta-t-elle d’expliquer à sa manière. Elle avait grandi dans un foyer familial aimant et n’avait eu qu’une envie tout au long de son enfance, reproduire le schéma parental qu’elle considérait comme parfait. « Nous se sommes pas eux, c’est certain. » se contenta-t-elle de dire. « C’est ni bien, ni mal. C’est juste différent. » préféra-t-elleajouter afin qu’il ne se méprenne pas sur ses paroles. Elle se rapprocha de lui avant de continuer : « C’est juste que tu n’es pas si… Enfin… » Comment dire sans froisser ? Ni blesser ? « Démonstratif ? Et ce n’est pas grave, je t’aime comme ça et tu le sais. C’est juste que parfois, j’oublie que tu n’as pas été élevé comme moi. Quand on est tous les deux, j’ai tendance à l’oublier parce qu’on est dans notre bulle, qu’on peut être nous-même alors que lorsqu’on est confronté aux autres, tout cela me semble bien plus difficile à appréhender. Je crois que j’ai peur qu’on me juge, on me juge déjà tellement. » Nombreux étaient leurs détracteurs. Nombreux étaient ceux qui ne comprenaient pas que Kiara puisse demeurer avec lui. Alors évidement, l’opinion de ses parents avait une importance capitale. « Quant à ta question, ce n’est pas que ça me dérange Grigori, c’est que ça me rend triste. » Les yeux baissés vers le plancher, elle avoua sans s’arrêter : « Parce que je t’aime et je n’ai pas envie d’imaginer un monde parallèle où notre histoire n’aurait jamais existé uniquement pour une histoire stupide de statut de sang. Je sais que c’est important pour toi, mais cela ne fait aucun sens pour moi tout ça. » dit-elle en tentant de ne pas paraître trop jugeante. Mais tout cela, il le savait, ce n’était pas la première fois qu’ils l’évoquaient. « Mais je suis d’accord avec toi sur un point, on va défier tous les pronostics toi et moi, non ? Moi aussi j’aspire à un avenir radieux. » Quand l’épreuve ultime sera passée. Qu’ils auront annoncé leurs fiançailles. Qu’ils seront mariés. Ensuite, ils pourront continuer d’évoluer dans leur cocon familial.
Kiara reposa doucement sa tête sur l’épaule de son fiancé, profitant de sa chaleur, de son odeur qui l’aidait grandement à l’apaiser jusqu’à ce qu’il pose une question qui lui fit relever les yeux vers lui. Cette photo, c’était son secret, elle la possédait depuis plusieurs mois déjà et lorsqu’ils étaient séparés, elle se plaisait à la lui regarder. Le regard malicieux, elle esquissa un sourire et se mordit les lèvres. Il n’avait pas l’air fâché, ni même contrarié, seulement curieux. Alors elle le taquina : « Tu n’as pas envie de le savoir. » Elle était amusée. « Il faut savoir que le trombinoscope de l’école ne t’avantage pas vraiment. » Ou du moins qu’il paraissait si sérieux dans son costume. C’était l’image qu’il montrait au monde, aux autres. Cette photo-là, plus naturelle, avait été prise alors qu’il était endormi et était représentative de ce qu’ils vivaient ensemble, là où les faux semblants n’avaient pas leur place. Ses doigts vinrent chatouiller doucement sa nuque tandis qu’elle se redressait pour déposer ses lèvres sur les siennes, échangeant un tendre baiser qui lui redonna espoir. Ils allaient y arriver, ils allaient survire à cette soirée et peut-être même qu’il y en aura d’autres dans le futur. Et alors que Kiara commençait à se dire qu’ils allaient peut-être pouvoir exhiber sa belle bague sans crainte, la porte s’ouvrit violemment, faisant sursauter la jeune femme ; ils se détachèrent rapidement l’un de l’autre et Kiara leva les yeux vers son père : « C’est effectivement interdit d’entrer sans frapper. » lui rappela-t-elle-même s’il venait de s’en excuser. C’était l’une de leurs règles en réalité et il n’y avait jamais dérogé, alors pourquoi maintenant ? « Qu’est-ce qu’on faisait ? » répéta Kiara, incrédule. « T’es sérieux papa ? » Enhardie, effrontée, elle dit : « J’embrassais mon petit-ami, ça te pose un problème ? » Elle croisa les bras autour de son buste, un peu furieuse d’être prise pour une imbécile. Elle ne lui laissa pas le temps de répondre ou de répliquer : « Franchement papa, que croyais-tu qu’on était en train de faire ? » Soudainement, son regard alla de son père à Grigori et elle eut soudainement une idée de ce à quoi il avait pensé. Immédiatement, un rire nerveux s’échappa de ses lèvres. « Non, papa. Non. Tu peux redescendre tranquille. » Elle leva les yeux au ciel, choqué par le côté très conservateur de son père alors même qu’il savait très bien qu’elle n’était plus innocente. Elle avait vingt-quatre ans tout de même. « Et Grigori est de la vieille école, si ça peut te rassurer. » Pas certain que cela le rassure. Mais bon. Elle attendit qu’il parte pour reprendre sa conversation avec Grigori mais il demeurait sur le pas de la porte. Que son père puisse imaginer qu’elle allait s’envoyer en l’air entre l’entrée et le plat principal lui paraissait incongrue. C’était d’un ridicule. Kiara avait une certaine pudeur et coucher avec son petit-ami dans la maison familiale à quelques mètres de ses parents n’était pas dans sa liste des fantasmes qu’elle souhaitait assouvir, encore moins quand le petit-ami en question souhaite que leur union soit consommée uniquement après le mariage.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain ?
ft. Kiara
C’était la première fois depuis qu’il était dans la maison Macmillan que Grigori n’avait pas la sensation d’avoir un poids sur les épaules. Lorsqu’il était avec Kiara et uniquement Kiara, tout se passait merveilleusement mieux, il ne craignait plus ses jugements, il y en avait forcément, tout comme parfois il la jugeait mais ça ne l’empêchait pas d’être confiant en sa compagnie. Là où Kiara était visiblement bien moins sereine que son compagnon de vie, craignant que ce dernier ne la déteste. Si la situation précédente n’avait pas été si anxiogène pour Grigori, il en aurait rigolé, lui détester Kiara, n’importe quoi. Ce n’était pas tant le fait qu’il ne puisse pas la détester, il y avait tout un tas de raison qui pouvait mener à une haine de la part du Dimitrov pour la Macmillan. En revanche si haine il y avait, rien ne pourrait pousser Grigori à rester dans cette demeure, il n’était pas suicidaire et il ne faisait rien contre son gré, surtout pour un repas, c’était long un repas, même si chez les Macmillan ça prenait moins de temps que chez les Dimitrov – si on exceptait le fait que le plat n’était pas totalement terminé à la fin de l’entrée bien sûr. Il avait cependant besoin d’explication sur ce qui lui arrivait ce soir, ce qui lui posait problème. La tourneur de ses propos furent une douche froide.
Il la regarda complètement dépassé par ses dires sur le mariage d’amour. Oui, bien sûr qu’elle lui avait dit qu’elle voulait un mariage d’amour. Elle lui avait aussi dit qu’elle l’aimait et il avait pris ça pour argent comptant, ne remettant pas en doute ses propos. Elle voulait une relation épanouissante, oui en tant que femme, épouse et mère, ça va il n’avait même pas besoin de mémo, il savait tout cela depuis le temps et il ne l’empêchait pas de faire quoi que ce soit contre son gré. Il se retint de lever les yeux au ciel lorsqu’elle parla de la relation de ses parents. Certes mais elle n’était pas eux, ils n’avaient pas à faire comme eux. Lui n’essayait pas de transposer la relation de ses propres parents sur celle qu’il avait avec Kiara parce qu’il savait que ça ne fonctionnerait jamais. Il faut dire que s’il avait essayé, Kiara serait partie depuis bien longtemps et il le savait. Comme si elle suivait le court de ses pensées, elle en arrivait à la même conclusion que Grigori, ils n’étaient pas eux, bien ou mal ça n’avait que peu d’importance en réalité, c’était comme ça et mieux valait il qu’ils n’essaient pas, ce serait se mettre une pression supplémentaire sur les épaules et Grigori n’était pas franchement convaincu que ça soit bénéfique.
Il n’était pas démonstratif ? Oui alors ça, c’était pas vraiment une nouveauté, quoi qu’en réalité il l’était lorsqu’il le fallait, par exemple il pouvait être démonstratif lorsqu’il n’aimait pas quelqu’un, le reste du temps, il était en effet lui-même. Au moins, elle était sympathique à dire que ça n’était pas grave et qu’elle l’aimait comme il l’était. Elle était plus à l’aise quand ils étaient tous les deux, il partageait grandement sa vision des choses. Ils n’avaient pas été élevés pareil et ils devaient composer avec la vision du monde transmise par leurs parents respectifs, ce qui n’était pas évident surtout quand les parents de Kiara supposés être des modèles de tolérances et d’ouvertures d’esprits se révélaient être très critique. Le problème ça n’était donc pas lui, le problème c’était le jugement des autres, toujours les autres le problème. Il lui adressa une moue chagrinée, ça n’était pas évident et il ne pouvait ni la stresser au sujet de leur mariage, ni lui dire de ne pas écouter les autres, ça n’était pas évident.
En quoi le fait qu’il n’aime pas les personnes n’ayant pas un sang pur pouvait la rendre triste, elle était sang pur bon sang. Il la regarda tandis qu’elle s’exprimait sur un monde parallèle où ils n’étaient pas réunis, se crispa lorsqu’elle parla du statut de sang comme d’une histoire stupide. Il rétorqua « Ce qui n’a aucun sens c’est de se prendre la tête pour une réalité fictive. Dans cette réalité, tu es sang pure, je suis sang pur. » parce que personne ne garantissait qu’il soit sang pur dans un univers parallèle « et c’est toi que je vais épouser. » Pour preuve, il attrapa la main de Kiara, observant la bague qui l’ornait « Jolie bague mademoiselle Macmillan. » Bien sûr qu’ils allaient défier les pronostics, bien sûr qu’ils n’allaient laisser personne leur dire quoi faire, son regard brillait face à cette certitude qu’ils étaient deux à se battre et qu’ils réussiraient ensemble.
Elle revint contre lui et il caressait doucement son dos, tentant de la rassurer comme il pouvait, par sa présence et il en vint même à changer de sujet, étant intrigué par cette drôle de photo qu’elle possédait, cette photo qui le représentait et dont il n’arrivait pas à savoir quand elle avait été prise. Il ne le saurait pas tout de suite, Kiara se montrant des plus taquines et elle rajouta même une légère pique sur le trombinoscope de Poudlard et la tête de Grigori dessus. Ça ne l’avantageait pas ? Ce qu’il ne fallait pas entendre et dire que cette fille allait devenir son épouse, pas croyable « Je suis très bien sur la photo de l’école, mon costume est ultra bien coupé, j’ai fait faire la photo trois fois pour qu’elle soit parfaite et toi tu oses dire qu’elle ne m’avantage pas, tu es exigeante. » Il jeta un coup d’œil rapide à la photo qu’elle possédait « Je suis plus à mon avantage quand je dors ? Eh bien première nouvelle. » Il ne le prenait pas mal, se doutant qu’elle le cherchait juste à ce sujet et que ça n’était pas une vrai critique. Lorsqu’elle vint poser ses doigts sur sa nuque, tout naturellement, il baissa la tête pour répondre à la demande silencieuse. Ce baiser était le bienvenue pour se donner du courage, ils allaient y arriver, en plus s’il était objectif, Grigori devait admettre que c’était moins pire que ce qu’il avait imaginé.
Enfin ça, ce fut avant que le père de Kiara décide de tout faire capoter en entrant dans la chambre de sa fille. Au moins, l’effet fut radical, Grigori était détaché de Kiara à présent et ne savait pas comment réagir. Kiara était d’une insolence incroyable et le pire c’est que ça n’avait pas l’air de déranger son père. Ah non mais pour le Dimitrov c’était inconcevable, il la regarda avec de grands yeux lorsqu’elle osa répondre la vérité à savoir qu’elle l’embrassait ou plutôt qu’ils s’embrassaient non parce que le baiser était partagé contrairement à ce que Kiara était en train de dire. Et voilà qu’elle en rajoutait une couche en lui demandait si ça lui posait un problème, oh bah pas besoin d’être un génie pour répondre à cette question, bien sûr que oui ça le dérangeait. Elle ne laissait pas son père parler, en même temps est ce qu’il avait vraiment une réponse à apporter ? Elle enchaîna, elle plaisantait n’est ce pas, c’était évident ce qu’il pensait, il semblerait que pour Kiara ça ne le soit pas puisqu’elle regarda tour à tour son fiancé et son père, avant de rire nerveusement, signe qu’elle avait capté. Il hocha la tête prudemment pour confirmer les non de Kiara et le fait qu’il pouvait redescendre en bas, il ne se passerait rien de plus qu’un léger baiser. Il arrêta tout mouvement de la tête lorsqu’elle embraya sur leur vie sexuelle ou plutôt leur absence de vie sexuelle. « Kiara ! » Non mais c’était dingue, qu’elle soit en colère contre son père, passe encore, il était chiant, mais lui de son côté n’avait rien demandé et préférait éviter qu’elle mentionne ce genre de chose à ses parents, ça ne regardait personne. « De la vieille école ? » Ça aurait été trop beau que monsieur Macmillan ne relève pas. Grigori haussa les épaules sans dire le moindre mot, partant réellement du principe que ça ne concernait personne d’autres que Kiara et lui. Le père lança un regard à Kiara pour plus d’explications sur ce que voulait dire ce terme pour elle, voulant vérifier qu’il ne se faisait pas des idées. « C’est prêt, vous descendez ? » Le Macmillan adressa un sourire aux jeunes « C’est exactement pour ça que je suis monté, pour vous prévenir » Bien sûr, il faudrait qu’il apprenne à mentir, c’était une catastrophe. Cette fois il se détourna de la chambre pour descendre dans le salon, Grigori entraîna Kiara à sa suite non sans lui dire avant de descendre « Je ne déteste toujours pas mais le but n’est pas de chercher à ce que je te déteste tu sais. » Il y avait peu de chance que ça arrive d’après lui.
Une fois arrivé en bas, alors qu’ils étaient tous installés à table et que les odeurs de la nourriture emplissait leurs narines, creusant un peu plus leur appétit, et que Grigori lissait sa serviette blanche ayant trouvé un pli dessus – quel lourdeur ce garçon - « Tu savais que Grigori était de la vieille école ? » Allez c’était reparti, merci Kiara pour n’avoir pas su tenir sa langue, bien sûr que la mère de cette dernière ne le savait pas, la question était inutile. « La vieille école comme pas de rapports avant le mariage ? » Pourquoi il était venu déjà ? « Oui. » « Tu as l’intention de demander Kiara en mariage ? » Ah bah alors là, il ne répondrait pas à cette question, il adressa un regard à Kiara l’air de dire c’est toi qui nous as mis dans cette merde, tu te démerdes la chieuse.
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Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Lun 8 Aoû - 22:51
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain? KIRI V, Maison des MacMillan, Février 2021
Une fois arrivés dans la chambre de Kiara et sans grande surprise, le couple respirait mieux. Il fallait bien l’avouer, Kiara et Grigori n’avaient guère l’habitude d’évoluer ensemble en société et avaient plutôt pour coutume d’être seuls dans leur bulle dans laquelle ils se sentaient bien et dans laquelle ils n’étaient nullement jugés. Lorsqu’ils étaient ensemble, tout paraissait clair pour la jeune préfète-en-chef. Il lui suffisait simplement d’être elle-même et elle connaissait les limites de Grigori tout comme il connaissait les siennes : pour autant, ils pouvaient converser et parlementer relativement aisément. Leur méthode de communication avait fait ses preuves et Kiara pouvait se targuer d’en être satisfaite. Certes, les négociations faisaient partie intégrante de leur quotidien mais la jeune femme ne s’en formalisait pas parce que cela lui avait permis d’être plus à l’aise avec le Serpentard : en sachant qu’ils ne se mentaient jamais et que la franchise était de rigueur, Kiara n’avait aucune raison d’être inquiète. Pour autant, cette vérité était vraie uniquement lorsqu’ils étaient dans leur cocon mais lorsqu’ils se retrouvaient avec d’autres, comme ce soir, tout semblait plus difficile à appréhender ; voilà pourquoi cette pause dans ce dîner était la bienvenue, comme une bouffée d’air frais. Kiara sentit ses épaules se détendre une fois dans les bras de son fiancé même si elle craignait de l’avoir blessé avec ses propos. Elle avait peur d’être allée trop loin mais Grigori la rassura rapidement. Il ne la détestait pas, il n’était pas fâché et cela termina d’ôter l’anxiété dans le cœur de Kiara. Pour autant, elle le savait, la raison de son inquiétude n’était pas contre lui, tout comme le fait que Grigori ne souhaite épouser qu’une Sang-Pur n’était pas contre elle ; ils avaient été élevés ainsi avec des us et coutumes différents et n’avaient nullement la même conception de la vie. Toutefois, et Kiara s’en réjouissait, grâce au dialogue qu’ils instauraient entre eux, ils vivaient dans un curieux entre-deux où chacun acceptait ce qui lui déplaisait chez l’autre. C’était une demi-mesure qui leur convenait.
Même si Kiara lui disait qu’il n’était pas aussi démonstratif qu’elle ne l’aurait souhaité, elle savait qu’il faisait les efforts qu’il pouvait. Et petit à petit, elle parvenait aussi à obtenir, parfois sans même s’en rendre compte, ce qu’elle voulait. Des baisers, être proche de lui, dormir ensemble. Ce qu’il détestait auparavant. Elle n’avait pas encore réussi à le faire changer d’avis sur les relations charnelles avant la nuit de noce mais elle y travaillait ardemment, presque innocemment, à chaque fois qu’elle le pouvait. Elle savait qu’elle ne réussirait jamais à le changer, ce n’était pas ce qu’elle voulait non plus ; elle espérait simplement qu’ils puissent vivre ensemble tout en respectant les besoins et les désirs de l’autre. Pourtant, il y avait bien une chose sur laquelle Kiara avait du mal à avaler la pilule, c’était bien les questions de sang. Et si Grigori ne lui interdisait pas d’avoir des amis au sang-mêlé ou même des amis né-moldus, elle avait du mal à supporter l’idée qu’ils n’auraient jamais été ensemble si elle n’avait pas été de sang-pur. Cette idée la chagrinait tant cela lui semblait stupide ; elle savait que c’était dans les principes de son fiancé mais pourtant, elle ne le comprenait pas. Lorsqu’il lui expliqua qu’il était inutile de s’arracher les cheveux sur cette réalité fictive, elle haussa les épaules en murmurant : « Tu as sans doute raison. » Ce qui ne l’empêchait pas d’être peinée. Son air attristé s’évapora de son visage tandis qu’il lui intimait qu’elle était celle qu’il épouserait bientôt tout en lui rappelant à quel point sa bague était belle. Un sourire radieux s’installa sur ses lèvres tandis qu’elle lui chuchota : « Madame Dimitrova, très prochainement. » Le temps passait si vite après tout. Attachée pourtant à son nom de famille, Kiara le savait, elle abandonnerait tout pour cet homme qu’elle aimait et qu’elle chérissait. Rien n’était simple et leur couple était soumis à de rudes épreuves mais la jeune femme tenait son cap et était prête à surmonter tous les obstacles pour être avec lui.
Tout contre lui, elle était sereine, elle était à sa place. C’était si simple d’être à deux. Tellement facile. Cette étreinte lui donna suffisamment de courage, elle se sentait prête à affronter la suite du repas. Lorsque Grigori changea de sujet et lui demanda d’où elle tenait cette photo, Kiara dissimula son visage dans son cou, riant doucement afin de cacher l’amusement qu’elle ressentait. Cette photo, à ses yeux, représentait à elle seule sa relation avec lui. C’était si facile. « Ce n’est pas ce que je voulais dire. » dit-elle lorsqu’il l’estima exigeante avec la photo du trombinoscope. Kiara savait très bien à quoi il ressemblait sur celle-ci, pour l’avoir regardée pendant des heures. Son costume qui tombait parfaitement, coupe impeccable, air sérieux. « Disons que sur la photo de l’école, c’est l’image que tu renvoies aux autres. Sérieux, exigeant, irréprochable. Ou presque. » Regardant la photo plus précisément, elle sourit à nouveau : « Cette photo, c’est une autre partie de toi auquel j’ai la chance d’avoir accès. » Elle ne savait pas si elle s’exprimait bien ou si son discours lui paraissait compréhensible. « T’es parfait dans les deux cas, ne t’inquiète pas. » Mais elle préférait aisément le Grigori qui évoluait à ses côtés dans l’intimité plutôt que la visage qu’il donnait aux autres. Pourtant, Kiara ignorait parfois lequel des deux prédominait vraiment en lui ou s’il était tout simplement différent selon l’interlocuteur. Peut-être les deux. Cherchant à retrouver une douce sensation avec lui, elle fit glisser ses doigts sur sa nuque, signe qu’elle désirait un baiser et Grigori comprit parfaitement le message ; leurs lèvres se rencontrèrent avec douceur et tandis qu’elle profitait du contact chaleureux avec son fiancé, son père décida de venir jouer les trouble-fêtes.
De toute sa vie, du moins depuis qu’elle était adolescente, il n’était jamais entré sans frapper. Jamais. Si Kiara en était désarçonnée, elle ne manqua pas lui rappeler à nouveau les règles, sur un ton à la limite de l’effronterie mais elle ne supportait pas qu’il ne puisse pas lui faire confiance plus de cinq minutes. Que s’imaginait-il en réalité ? Et lorsque Kiara comprit ce à quoi il pensait, la nervosité s’empara d’elle. C’était d’un ridicule. D’abord, Kiara avait déjà eu des rapports sexuels et ils le savaient puisqu’ils s’étaient évertués à lui fournir l’éducation la plus efficace en la matière malgré les joues roses de leur fille qui se cachait le visage lorsque sa mère le lui avait expliqué. Ce n’était pas un sujet sur lequel elle aimait s’épancher avec ses parents voyez-vous comme c’est étrange. Ensuite, que son père puisse imaginer qu’elle s’enverrait en l’air sous leur toit la dépassait, elle était bien trop pudique pour cela et cela ne lui serait jamais venu à l’idée. Enfin, mais cela son père ne pouvait pas le savoir, ce n’était pas du tout ancré dans les principes de Grigori, ce qu’elle ne manqua pas de dire. À tort peut-être. Lorsque Grigori prononça son nom, elle se tourna vivement vers lui et se mordit la langue immédiatement, comprenant que cette discussion ne lui plaisait pas. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’il était mal à l’aise mais elle sentait qu’il n’était franchement pas satisfait que leur vie intime soit ainsi dévoilée. Ils furent sauvés par l’intervention de sa mère du bas de l’escalier qui leur intimaient de redescendre, ce que Lasérian s’empressa de faire, prétextant qu’il était venu pour cela, à l’origine. Kiara leva les yeux au ciel, mi-agacée et mi-amusée en réalité. Il n'essayait même pas de faire semblant. Ils s’engagèrent sur le pallier et alors qu’elle allait prendre l’escalier, Grigori l’arrêta pour lui signifier son état de pensée. « Il m’a déstabilisé je crois. » concéda-t-elle, même si cela n’excusait pas tout. « Je vais tâcher de faire plus attention. » murmura-t-elle. Elle était prête à tout pour que le dîner se déroule bien et que Grigori soit à son aise.
Ils se réinstallèrent à table et cette fois-ci, ce fut son père qui servit l’attablée, tout en relançant la conversation de manière tout aussi innocente que lors de la première partie du repas. Kiara se crispa instantanément, ses mains venant soudainement asticoter nerveusement sa robe noire et ses cuisses. Grigori répondit sobrement et la jeune femme retint sa respiration. Voilà. Discussion close. Changement de sujet de conversation. C’était sans compter sur la tact grandissant de sa mère. Le cœur de Kiara s’accéléra brusquement et le mot mariage bourdonnait dans ses oreilles tandis que Grigori se tourna vers elle, attendant qu’elle réponde elle-même à cette question. Nerveuse, elle garda le silence pendant plusieurs secondes tandis qu’elle sentait le regard des trois autres sur elle. Pourquoi l’observaient-ils ? Après tout, c’était à lui que sa mère avait posé la question non ? Donc logiquement, c’était à lui de répondre, non ? « C’est-à-dire que… » commença-t-elle sans savoir comment terminer cette phrase. C’était le moment non ? Si elle laissait échapper l’instant, elle le savait, elle ne pourrait jamais revenir dessus de toute la soirée. Elle se demandait ce que ses parents penseraient en apprenant dans quelques semaines qu’elle leur avait menti lors de ce dîner puisqu’ils étaient déjà fiancés à cet instant-là. Son père fronça les sourcils et sa mère l’encouragea : « Que quoi ? » Elle avala sa salive et ne sut pas quoi répondre. C’était trop difficile. Voyant la main droite de Grigori posée négligemment sur la table, Kiara l’attrapa sans réfléchir, les yeux rivés sur sa bague avant de regarder sa mère. « C’est… C’est… » balbutia Madame Macmillan qui venait de comprendre tandis que son père nécessitait probablement plus de temps. Mais les aller-retour visuels de son épouse sur la bague de fiançailles de leur fille lui mit enfin la puce à l’oreille. « Oui. » confirma Kiara simplement. Ses doigts serrèrent ceux de Grigori avec une force qu’elle ne se soupçonnait pas, elle retenait son souffle. « T’as pas fait ça Kiara !? » gronda immédiatement son père. Se défendant, elle expliqua naturellement : « On s’aime. » Il n’y avait pas dix milles explications, pas dix milles raisons qui pousserait Kiara à épouser Grigori et ils le savaient. « Mais comment t’as pu accepter Kiara !!! Tu le connais à peine ! » Comme si c'était l'unique raison qui le dérangeait. Elle le sentait proche de l’apoplexie, à la limite de la crise cardiaque. « Tu connaissais Maman depuis peu de temps lorsque tu l’as demandé en mariage je te rappelle. Alors ne viens pas me dire à moi ce que je peux faire ou non. » dit-elle d’un ton très calme, elle paraissait si sûre d’elle, si déterminée. En vérité, elle n’avait jamais été aussi sûre de sa vie. « C’était pour ça ce dîner Kiara ? » demanda sa mère qui semblait vouloir contenir son mari. « Tu veux quitter la maison ? » La culpabilité s’empara de la jeune femme tandis que sa mère venait toucher du doigt ce qui inquiétait tout autant Kiara que ses parents. « Dans quelques mois, oui, probablement. Après mes études. » Le silence s'installa et Kiara ne sut pas bien ce qui les dérangeait, le fait qu'elle soit fiancée ou qu'elle quitte la maison. Probablement un peu des deux. « C'est tout ce qui te dérange Eryn ?! » s'indigna son époux. Kiara n'était pas dupe. Ce n'était pas qu'elle soit fiancée qui révoltait le patriarche des Macmillan mais bien le dit-fiancé.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain ?
ft. Kiara
Se prendre la tête pour un univers parallèle, ça ressemblait bien là à du grand Kiara. Les choses se déroulaient à quelques détails prêts comme elle le souhaitait, mais elle s’inquiétait de ce qu’il se passait dans un univers différent de celui-là. Non mais franchement, quelle importance s’ils n’étaient pas ensemble dans une autre temporalité, il ne lui manquerait même pas vu qu’elle n’en avait rien à faire de sa pomme à la base. Alors oui, il ne niait pas que leur relation lui plaisait, ça ne ressemblait en rien à la relation qu’il avait imaginé et Kiara était loin, très loin de l’image qu’il se faisait d’une bonne épouse, mais au final c’était certainement mieux ainsi puisqu’il comptait à ses yeux, il s’en rendait compte et il le vivait plutôt bien. Et si dans un autre univers elle était sang mêlée, ou pire sang de bourbe et il ne parlait même pas là de moldu qui était une abomination selon lui, il y était pour rien, si elle devait reprocher quelque chose ce serait à ses ancêtres pas foutus de préserver leur sang, comme quoi pour le bien de leur mariage, la pureté de sang était indispensable. Mais ça ne les concernait pas, il avait bien assez de préoccupation dans cet univers là pour ne pas se poser la question sur un amour impossible ailleurs. Elle était moins convaincue que lui par l’idée qu’elle devait s’en moquer, non mais Kiara et ses histoires d’amour, un sketch. A la place de se prendre la tête pour ça, il mentionna le fait que dans cet univers-là, il allait l’épouser, pour preuve la bague qu’elle portait à son doigt. Son regard s’éclaira d’une fierté sans limite lorsqu’elle le reprit gentiment sur son nom de famille.
En montant dans cette chambre, il ne s’était pas vraiment imaginé discuter avec Kiara sur une photo de lui. Il n’aurait jamais imaginé d’ailleurs qu’elle puisse avoir une photo de lui et s’il avait un jour réfléchit à cette question il est vrai qu’il aurait imaginé une photo un peu plus formelle pas lorsqu’il dormait. Quelle drôle d’idée qu’avait eu Kiara de garder ce genre de photo. Voilà qu’en plus, elle critiquait la photo du trombinoscope de l’école, non mais il était parfait sur cette photo. Il s’amusait de la voir exigeante sur une simple photo et très franchement, le portrait qu’elle brossait de lui sur cette photo n’était pas forcément pour déplaire à Grigori, il aimait bien cette image qu’il renvoyait aux autres mais il comprenait aussi que cette image, bien qu’importante et à laquelle il ne dérogeait pas souvent, surtout en public, ne faisait pas tout et que ce moment qu’elle avait capturé à son insu montrait forcément une image de lui différente. Il observa la photo intrigué avant de relever le regard vers Kiara qui le complimentait et de sourire « Je n’étais pas inquiet mais je prends le compliment. Tu sais que c’est ce que je suis sur la photo de classe ? Sérieux, exigeant et que c’est mon but d’être irréprochable ou presque ? Ce n’est pas ce que tu vois quand on est tous les deux ? » Etait il différent avec elle ? Il n’en avait pas vraiment l’impression mais c’était fort probable d’après ce qu’elle disait. Il faudrait qu’elle éclaire un peu sa lanterne. Pour le moment, elle s’occupait de le faire penser à autre chose, il se concentra sur elle, sur ses lèvres, sur ce contact si plaisant et qui devenait tellement familier qu’il se demandait comment il avait pu passer à côté toutes ces années sans même s’apercevoir qu’il lui manquait quelque chose.
Il était bien dans sa bulle avec Kiara mais quelqu’un, toujours la même personne en réalité, avait décidé que ça ne se passerait pas comme ça et la fit éclater. Franchement, il commençait à en avoir marre du père de la demoiselle. Peu importe à la rigueur ce que ce dernier pensait de lui, Grigori s’en moquait éperdument mais par contre, qu’il pense sincèrement que Grigori soit assez con pour vouloir s’envoyer en l’air ici avec Kiara, ça ne passait pas du tout. Non mais au bout d’un moment, il fallait vraiment que les gens se remettent en question sur le sexe, c’était problématique s’ils voyaient tous la moindre occasion où ils se trouvaient seuls comme une opportunité oui oui j’ai Doryan qui commente dans ma tête qu’il faut profiter des opportunités non mais au bout d’un moment stop, ça commençait à bien faire, tous des bêtes incapable de se contrôler, ça craint. Alors si lui, était partant pour ne rien dire, parce que ça ne concernait personne d’autre que Kiara et lui ce qu’ils se passaient dans l’intimité de leur couple. Elle, de son côté, trouvait que le mieux c’était d’étaler sa vie sexuelle. Est-ce qu’il pouvait l’étrangler pour qu’elle se taise ou c’était mal vu de le faire devant son père ? Il semblerait que oui, il se contenta de l’apostropher pour qu’elle la boucle. Heureusement que cette conversation fut avortée par la mère de Kiara parce que Grigori ne l’appréciait pas du tout. Une fois que le père eut quitté la pièce et que le jeune couple le suivit d’un pas beaucoup moins rapide, Grigori rappela une chose essentielle selon lui, déjà que c’était assez compliqué comme ça, si elle pouvait éviter de l’afficher, ce serait fort sympathique. Il hocha la tête, admettant dans un sourire moqueur « Je t’avoue que je ne m’attendais pas non plus à ce qu’il débarque dans ta chambre. » et oui, mieux valait il faire attention, surtout ce soir où chaque mot qu’elle prononçait était certainement scruté à la loupe et qu’il chercherait à coup sûr un détail auxquels s’accrocher pour faire remarquer à Kiara qu’elle était enfermée dans une relation de merde. De son côté, il ne voyait pas en quoi. Vraiment, il n’avait pas la sensation de la contraindre, il la connaissait lorsqu’elle était blessée à cause de lui, il avait déjà vu son éclat dans le regard s’éteindre en même temps que leur relation. Ça n’était pas cet éclat qu’il voyait au quotidien dans son regard. Est-ce que les gens regardaient vraiment Kiara ou l’image qu’ils voulaient voir, à savoir qu’elle soit malheureuse, les aveuglaient tellement qu’ils ne parvenaient pas à voir la vérité ? Il se posait la question.
Une fois à table, alors qu’ils étaient là pour manger, papa Macmillan, bien décidé à faire chier ce soir revint sur le sujet vieille école. Il pouvait pas prendre un quignon de pain et s’étouffer avec sérieux ? Grigori eut beau répondre franchement et en mono syllabe afin de ne pas avoir à s’engager sur cette pente qui lui déplaisait fortement, il semblerait que le message ne soit pas compris ou alors pas de la bonne façon puisque la mère de Kiara était lancée sur cette histoire de mariage… et merde. Alors Grigori avait imaginé bien des façons de l’annoncer et aucune n’avait débuté par le fait qu’il ne veuille pas de relation sexuelles avec Kiara avant de se marier avec. Bah forcément qu’il n’avait pas imaginé ce cas de figure, c’était de l’ordre du privé. Ah c’était la faute de Kiara, qu’elle se démerde avec ce cadeau empoisonné. On ne pouvait pas dire qu’elle s’en sortait très bien. Pour quelqu’un qui parlait beaucoup en temps normal, elle venait de perdre sa voix la jeune fiancée. Il n’empêche que ça fonctionna le silence, elle avait une mère des plus perspicace… encore que, en réalité pas vraiment vu qu’il lui avait fallu regarder la main de Kiara poser sur celle de Grigori pour qu’elle tilte et pourtant cette bague, elle l’avait depuis plus de six mois, à moins qu’elle l’enlève à chaque fois qu’elle mettait les pieds ici mais Grigori trouverait ça franchement insultant qu’elle fasse comme si de rien était chez ses parents, c’était déjà légèrement insultant de se dire qu’il avait fallu des mois à Kiara pour aborder le sujet. Le génie de la soirée mit plus de temps à comprendre, comme c’est étonnant ça mais ça finit par percuter. Mieux aurait-il valu qu’il ne comprenne jamais en effet parce qu’une fois de plus, il était détestable. Mais le pire, ça n’était pas qu’il juge Kiara pour son choix, non le pire c’était Kiara dans l’histoire, elle venait de dire quoi ?! Grigori la regarda, sentant un stress immense l’envahir. Comment ça on ? Elle ne pouvait pas avoir dit ça naturellement ? Elle ne pouvait pas parler en son nom plutôt de mêler Grigori à ça. Il ne l’aimait pas. Enfin si, il l’aimait beaucoup mais n’aurait pas forcément utilisé le mot amour, ne se rendant pas forcément compte de ce qu’était l’amour au juste. Il savait une chose en revanche c’est qu’il fallait qu’elle se taise à ce sujet, peu importe ce qu’elle pensait, elle devait la boucler sur l’ampleur des sentiments de Grigori pour elle parce que ça faisait d’elle une cible direct, un moyen de pression énorme et il ne voulait pas de ça. Loin, très loin de se préoccuper de la tempête dans l’esprit de Grigori qui avait l’impression de se noyer à l’évocation du on s’aime terrifiant ce terme, Papa Macmillan prenait le chou. En même temps il savait faire que ça. Comment ça comment elle avait pu accepter ? Comment ça ils se connaissaient à peine ? Et pourquoi Kiara répondait comme si c’était vrai, comme s’ils se connaissaient à peine, comparant, une fois de plus leur couple à celui de ses parents. Le problème de la mère de la demoiselle de Kiara était tout autre, elle voulait savoir si elle avait l’intention de quitter la maison. Il jeta un coup d’œil prudent à Kiara et, il est vrai qu’il sourit, faiblement parce que la situation ne s’y prêtait pas vraiment, mais il était content de constater qu’elle envisageait réellement cette vie à deux – à trois si on compte petit héritier.
Il était en roue libre le vieux non ? Grigori prit une profonde inspiration, s’il l’étranglait là maintenant tout de suite, oui ça le soulagerait sur le moment et il n’aurait plus à subir la moindre remarque désobligeante mais, et c’était important de le noter, il perdrait Kiara définitivement. Cette option n’étant pas envisageable, il était grand temps qu’il remette un peu les choses en perspectives. Il retira sa main de celle de Kiara, posa ses coudes de chaque côté de son assiette, bras levés, doigts entrelacés et menton appuyé sur ses doigts. « Qu’est ce qu’il vous faut exactement monsieur Macmillan comme durée de relation pour que ça soit convenable à vos yeux ? Selon vous, quand bien même je suis certain de vouloir épouser Kiara et que cette envie est partagée. » non parce que s’il ne précisait pas, l’autre allait trouver à redire. « Nous devrions attendre ? Pour quelle raison ? » Il n’attendit pas une seule seconde que le père de Kiara puisse parler, ne lui laissant en réalité aucun droit de parole. « Au cas où Kiara changerait d’avis ? Vous la pensez si immature que ça pour vous mettre en tête qu’elle a accepté sans avoir conscience de ce qu’était le mariage ? » Vu comme il avait galérer à obtenir un oui de sa part, il était persuadé de son côté qu’elle savait très bien ce à quoi elle s’engageait. « Au cas où moi je changerais d’avis ? Oh je ne doute pas que vous serez tous là pour elle, à la réconforter en lui répétant encore et encore que de toute façon, je ne la méritais pas. Je pense qu’on a, elle comme moi, bien compris que c’est ce que tous ses proches pensent, sans aucune exception. » Aucun de ses proches ne lui montraient son soutien, c’était surtout ça qui était incroyable, que la personne qui la soutenait le mieux et qui n’essayait pas de l’enfermer dans ce qu’il voulait pour elle au détriment de ce qu’elle souhaitait elle, c’était lui. C’était quand même dingue que personne s’en rende compte.
« Lorsque je vous ai parlé précédemment de la pureté du sang, ne cachant à aucun moment que ça comptait pour moi, vous m’avez soutenu que ça n’avait pas d’importance à vos yeux, que la seule chose qui vous importait c’était le bonheur de vos enfants. Que croyez vous monsieur Macmillan, que je violente Kiara à un point tel qu’elle n’ose pas s’opposer à moi de peur de représailles. C’est ce que vous voyez tous, quand vous regardez Kiara dans les yeux ? Une douleur sans nom, une peur de se retrouver seule avec moi ? » Il laissa quelques secondes passer, histoire qu’ils répondent à la question, si ce n’est verbalement, au moins dans leur esprit puis il enchaîna « Pourtant, vous avez bien constaté de vos yeux que c’est elle qui a voulu sortir de table tout à l’heure afin d’être seule avec moi. » Je ne l’ai pas forcé. S’il ne prononça pas ces mots, il les pensa si fort qu’il est probable que tout le monde les ait entendus. S’il essaya, vraiment de tourner sept fois sa langue dans sa bouche, il était bien trop impacté émotionnellement par le refus des Macmillan de lui laisser la moindre chance, pour ne pas attaquer à son tour. « Je vais vous dire ce que je pense monsieur Macmillan, votre beau discours sur vos enfants libres de faire leur propre choix, c’est du vent. Vos deux filles vous ont fait part de leurs choix, très différents l’un de l’autre, j’en conviens. Vous refusez de les écouter, vous refusez leur choix. Autrement dit vos filles sont libres d’être en couples avec qui elles veulent tant que la personne rentre dans la case que vous avez choisi. Ce n’est donc pas la liberté monsieur Macmillan, c’est une illusion de liberté et c’est mentir que de tenir des discours quand on sait qu’ils sont faux. » Il coula un regard à Kiara comme pour lui dire qu’il était désolé de se lancer dans ce sujet mais on était en train de lui pourrir son mariage, il allait donc mettre les points sur les i une bonne fois pour toutes. « Maintenant que nous avons abordé le sujet mariage, oui j’ai l’intention d’épouser votre fille. » il regarda les parents l’un après l’autre, englobant cette fois la mère de Kiara et s’adressant à elle « Ce n’est pas pour vous annoncer qu’elle quitte la maison que nous sommes là, je vous assure. » Autant la rassurer sur ce point, Kiara n’allait pas prendre ses affaires dans la minute et partir, il fallait aller doucement.
Bon puisque ce repas ne s’annonçait pas ultra bien, qu’il était fort probable qu’aux yeux de Kiara il ait dépassé les bornes, qu’il ne vivait pas non plus sa meilleure vie ce soir. Autant mettre les pieds dans le plat, le père de Kiara voulait le critiquer ? Eh bien Grigori allait lui donner l’opportunité de le faire. Son regard plongé dans celui de son aîné, il demanda, se préparant mentalement à devoir prendre sur lui néanmoins. « Et si vous, vous nous disiez ce qui vous dérange avec cette union, qu’est ce que vous savez sur moi que Kiara ne sait pas selon vous ? » Non parce que s’il avait des choses à dire, peut être qu’il pouvait les dire, ça serait une bonne chose d’être franc pour une fois et avec un peu de chance Kiara pourrait répondre aux interrogations de son papounet, le contredire ou laisser à Grigori le soin de se défendre si elle ne savait pas quoi dire. Dans tous les cas, il voulait crever l’abcès une bonne fois pour toute et qu’on arrête de leur mettre des bâtons dans les roues, ça commençait à être chiant.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Sam 13 Aoû - 21:52
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain? KIRI V, Maison des MacMillan, Février 2021
Pour être totalement honnête, Kiara était du genre à se formaliser du moindre détail. Elle élaborait cinquante mille scénarios dans sa tête, pensait à tout et s'imaginait parfois le déroulement qu’aurait eu sa vie si elle avait pris des décisions différentes, si elle était née dans une autre famille, avec un autre nom et un autre sang. Avant Grigori, elle croyait sincèrement au coup de foudre, à l’amour au premier regard, aux âmes-sœur. Pour autant, elle n’avait pas eu avec lui cet éclat, ce sentiment intense expliqué dans les romans qu’elle avait lus adolescente. Il n’y avait pas eu de battements de cœur intempestifs et une chaleur intense ne l’avait pas envahi. Elle l’avait au contraire trouvé désagréable avec sa furieuse envie d’épouser une femme, peu importe la femme, pourvu qu’elle soit de bonne lignée. De son côté, l’affection pour Grigori s’était installée de manière tellement insidieuse qu’elle n’avait rien vu venir, s’enfermant dans son propre piège avec une lenteur inégalée ; elle n’avait pas pu empêcher les sentiments nouveaux s’installer en elle, ils s’étaient emparés d’elle et de son cœur et lorsque Grigori lui avait appris pour ses fiançailles avec Hestia, la jalousie qui s’était accumulée en elle lui avait fait prendre conscience de l’ampleur de son amour pour lui, alors même qu’elle tentait vainement d’imaginer qu’elle ne ressentait rien pour lui, ne souhaitant pas s’emballer pour rien. Alors non, Grigori n’avait pas été un coup de foudre mais ce qu’elle éprouvait aujourd’hui pour lui dépassait de loin ses attentes et l’idée qu’elle se faisait de l’amour lorsqu’elle était plus jeune. Pour autant, ce n’était pas parce que sa vie avait pris une direction différente de celle qu’elle avait envisagée qu’elle ne lui convenait pas. Au contraire, soumise aux multiples défis que lui offrait la vie aux côtés de Grigori, Kiara devait faire preuve d’une capacité d’adaptation à toute épreuve et devait subir les mises en garde répétées des détracteurs de cette union. Se découvrant une personnalité plus entêtée qu’elle ne l’aurait songé, Kiara gardait foi en l’homme qu’elle aimait, l’homme qu’elle avait appris à connaître au fil des mois et dont elle était tombée éperdument amoureuse. Ils étaient rarement d’accord en réalité, mais Kiara appréciait leur capacité d’écoute et de négociation, compétences qu’ils avaient développées au contact de l’autre. Cela ne ressemblait guère à un conte de fée, mais c’était son histoire d’amour, aussi imparfaite soit-elle. Et elle laissait Grigori entrer dans son univers petit-à-petit, comme elle le pouvait. Pour ce dîner, encore une fois, de nombreux scénarios s’étaient amorcés dans son esprit et elle savait dès le début qu’elle aurait besoin -et Grigori également- d’une soupape à un moment ou à un autre de la rencontre. Alors lorsque sa mère leur avait annoncé que la suite du repas n’était pas prête, Kiara s’était empressée de saisir l’opportunité qu’on lui laissait. Montrer l’univers dans lequel elle avait évolué enfant et dans lequel elle vivait encore n’était qu’un prétexte ; ou du moins une partie de ce qu’elle avait en tête. Elle avait aussi besoin de se ressourcer auprès de lui, de retrouver son assurance, de le conforter dans le fait que pour le moment, tout se déroulait plutôt bien si on considérait le fait que son père et Grigori avaient tout pour se haïr. Elle le savait, elle ne pourra sans doute jamais obtenir mieux que cela. Et elle s’en contentait. Elle ne s’attendait pas à ce qu’ils deviennent les meilleurs amis du monde, ni que son père soit le beau-père idéal et encore moins que Grigori ne s’enferme dans le rôle du gendre parfait. Elle espérait simplement que son père comme Grigori l’aimaient suffisamment pour consentir à faire un effort, pour elle.
Après une brève discussion sur la manière dont se déroulait le dîner et après qu’ils se soient rassurés l’un l’autre, la conversation fut lancée sur la photographie qu’elle possédait de lui et Kiara n’était pas peu fière de pouvoir observer juste avant de s’endormir ce cliché magique de son fiancé. Il avait l’air si paisible sur la photographie et les seuls mouvements perceptibles sur celle-ci venaient de son corps qui se relevait lentement au rythme de sa respiration. Elle se souvenait très bien de cette soirée où il s’était endormi avant elle et où elle en avait profité, à la fois inquiète et amusée, de peur que le bruit du bouton déclencheur ne le réveille mais Grigori dormait si profondément que ni le cliquetis ni le flash n’avaient réussi à le tirer de son sommeil. C’était heureuse qu’elle avait découvert le résultat. « Oh si tu l’es, sois rassuré. » Il l’était irrémédiablement. Pour autant, Kiara avait le sentiment (mais peut-être n’est-ce là qu’une illusion) qu’avec elle, il était différent, il se comportait différemment et qu’il faisait plus attention. Après tout, il avait toujours méprisé le sexe féminin et ne s’était pas gardé de le lui faire comprendre qu’une femme n’avait qu’une seule vocation pour lui : devenir une épouse ou une mère et qu’elle n’avait pas voix au chapitre dans tous les autres aspects de la vie d’un homme. Pour autant, avec elle, il n’agissait pas comme s’il souhaitait la soumettre à son joug, comme s’il voulait brider sa nature profonde. Elle le savait, il détestait probablement la partie d’elle qui s’efforçait de ne pas lui offrir ce qu’il souhaitait comme il la chérissait probablement. Mais pour l’heure, il n’y avait rien d’autre qui comptait en dehors de leurs lèvres qui se rencontraient dans un doux baiser, rapidement interrompus par le patriarche de la famille. Comprenant au détour de la conversation que son père s’était imaginé qu’ils étaient en train de copuler entre l’entrée et le plat, Kiara ne put s’empêcher d’être gênée, rectifiant la situation. Du moins, essayant. Heureusement sauvés par l’intervention de sa mère, ils descendirent pour la suite du repas. « Il ne fait jamais ça d’habitude. » Kiara haussa les épaules, décontenancée par l’attitude de son père qui respectait sa vie privée d’ordinaire. Mais la situation s’avérait inédite puisque c’était la première fois que Kiara amenait un garçon ici, peut-être avait-il imaginé qu’elle serait capable de faire une chose aussi stupide que de s’envoyer en l’air dans sa chambre. Cela rendait-il son père totalement cinglé de l’envisager ? Peut-être. Dans tous les cas, ils étaient de nouveau autour de la table et Kiara allait lancer un autre sujet de conversation lorsque son père revint sur celui initié dans la chambre, au grand dam de Grigori mais aussi de Kiara qui n’avait guère envie de s’éterniser sur cette thématique. Mais la discussion suivante était bien pire. Le mariage.
Kiara ne s’était pas imaginée que leurs fiançailles viennent ainsi sur le tapis. Lorsqu’elle posa sa main sur celle de Grigori, montrant sa bague, les connexions semblèrent se faire dans le cerveau de sa mère. Certes, la première fois que Kiara avait arboré le bijou, Eryn l’avait questionné dessus, et Kiara s’était contentée de rester très vague, expliquant qu’elle avait flashé dessus dans une bijouterie et sa mère n’avait pas demandé davantage de détails. Mais maintenant, à la lumière des propos et du fait qu’elle prenne la main de son fiancé ainsi, cela avait donné à sa mère une autre perspective, comprenant enfin qu’il ne s’agissait pas d’une bague ordinaire. Justifiant leurs fiançailles par les sentiments qui les unissaient l’un l’autre, Kiara sentit immédiatement que ce qu’elle venait de dire mettait Grigori dans l’embarras. Il ne lui avait jamais dit qu’il l’aimait, jamais. Kiara s’était toujours contentée de deviner. Pour autant, elle le savait, afin que sa famille accepte davantage cette union, elle devait leur donner des preuves qu’il ne s’agissait pas d’un mariage arrangé, ni d’un mariage forcé. Elle voulait l’épouser de son plein gré. Les réactions de ses parents étaient prévisibles et apparemment, Grigori s’y était aussi préparé. Il lâcha sa main et prit position ; elle savait ce que cela signifiait. Il allait démonter un à un les arguments de ses parents. Et effectivement, lorsqu’il prit la parole, Kiara ne put qu’être en accord avec chacun de ses mots. Il avait raison sur de nombreux points. Quelle était la durée minimum pour envisager de se marier ? Kiara n’avait jamais pensé qu’il y en avait une. Pensaient-ils que Kiara était sous son emprise ? Elle savait bien que non, il lui avait même donné l’occasion de partir après le fiasco de la dispute avec sa fratrie. D’ailleurs en parlant de sa sœur… Les enfants Macmillan étaient-ils réellement libres de leur choix alors que Lasérian refusait ceux que ses propres filles faisaient ? Encore une fois, il avait visé juste. Théo était le genre idéal et Kiara ne comprenait toujours pas ce qu’il lui reprochait. Grigori jeta un coup d’œil à Kiara mais elle l’encouragea à continuer, après tout, il n’avait pas tort. Oui, ils allaient se marier. Le Serpentard termina sur cette note plus légère. Plus légère pour Kiara. La pire pour son père, probablement.
C’est en sentant l’air pénétrer dans ses poumons que Kiara constata qu’elle retenait sa respiration pendant toute la durée de l’incroyable monologue de Grigori. Aspirant une bonne fois par toutes, elle se sentit néanmoins le souffle court lorsque Grigori mit les pieds dans le plat, évoquant à mi-mots sa position de mangemort. Car c’était bien ça qui dérangeait son paternel et rien d’autres. Qu’il soit sang-pur n’avait effectivement aucune importance. Et alors qu’il demandait ce que Lasérian Macmillan savait que Kiara ignorait, un silence de plomb s’installa dans la salle à manger. Aucun ne prit la parole, chacun jugeant les autres, jusqu’à ce que son père et sa mère, au même moment, levèrent les yeux vers Kiara. « Je suis complètement d’accord avec Grigori en fait. Sur chacun des points qu’il a évoqués. » Kiara le savait, ce n’était pas ce qu’ils avaient envie d’entendre. Pas du tout. Mais en réalité, que souhaitaient-ils entendre ? Qu’après tout ce qu’elle avait enduré, après toutes les personnes qui lui soufflaient de quitter cet homme, que Kiara se sentait seule ? « Papa, je comprends ce que tu ressens, je te jure que je le comprends. » Avant qu’elle ne puisse continuer, Lasérian se leva abruptement, renversant au passage son verre sur la table : « Non tu ne comprends rien. » Prenant la direction du salon d’hiver, Kiara s’empressa d’aller à sa suite. « Qu’est-ce que je ne comprends pas papa ?! » demanda-t-elle, agacée. « Tu n’écoutes jamais. Tu crois savoir ce qui est bon pour moi ? Très bien. Alors dis-le moi maintenant. » Les bras croisés autour de sa poitrine, Kiara attendait. Elle était impatiente de savoir en réalité. « Ne joue pas à ça avec moi Kiara. » Kiara demanda : « Et pourquoi pas ? Tu sais comment je me sens moi ??? » vociféra-t-elle plus fort. « Je suis fatiguée que tu ne me fasses pas confiance. Tu ne fais pas confiance à Sélénya non plus d’ailleurs. Qu’est-ce que tu imagines en fait ? Que je prends mes décisions à la légère ? Que je n’ai pas murement réfléchi à tout cela ? Que je ne sais pas que son allégeance est différente de la mienne ? Que je n’ai pas conscience de tout cela ? Tu crois que je suis stupide ? » Elle enchaînait rapidement les idées, parlait vite et sa voix montait de plus en plus dans les aigües au fur et à mesure qu’elle déballait son sac. « Bien sûr que non mais… » Elle le coupa : « Tu m’infantilises. J’ai 24 ans papa. Pas 15. Qu’est-ce que tu attends de moi en fait ? Que je renonce à Grigori parce qu’il ne te plaît pas ? » Il ne répondait rien, il écoutait seulement et Kiara ne savait pas si c’était bon signe ou non. « Parce que cela ne fait pas assez longtemps à tes yeux que je le connais, parce qu’il n’est pas l’homme que tu aurais souhaité pour moi ? Mais même le gendre idéal n’est pas encore assez bien pour toi, regarde comment tu réagis avec Théo et Sélénya. J’avais peut-être tort d’imaginer que tu pourrais comprendre. Mais je suis en mesure de faire des choix éclairés en mon âme et conscience papa. Je n’ai nul besoin de ta bénédiction pour épouser Grigori, seulement je serais plus sereine si tu me disais qu’à défaut de lui faire confiance à lui tu me faisais confiance à moi. » Déchirée, elle retenait à nouveau son souffle, se murant dans le silence tandis que son père semblait plus renfrogné que jamais. « Ce n’est pas une question de confiance. J’ai peur pour toi Kiara. » se contenta-t-il de dire au bout d’un moment. « Je n’ai pas peur, moi. Cela devrait te suffire. » Elle termina : « Personne ne me soutient papa. J’espérais pouvoir compter sur toi. Ne me fais pas l’affront de me demander de choisir entre lui et vous, parce que je peux te l’affirmer, je ne suis pas certaine du choix que je ferai. » Grigori ou sa famille ? Elle était encore une fois confrontée à ce triste ultimatum. N’ayant pas envie de soutenir son regard plus longtemps, Kiara s’effondra contre sa poitrine. Elle était perdue, désarçonnée. Son cœur brûlait d’une douleur qui ne semblait pas s’éteindre. « J’ai besoin de temps Kiara. » Elle ferma les yeux tandis que les bras de son père l’encerclaient doucement. « Je sais. » Enfonçant le clou, elle répéta : « Je l’aime papa. Je l’aime tellement. J'ai jamais été aussi sûre de moi. » Desserrant sa prise sur elle, leurs yeux s’accrochèrent tandis que les larmes étaient sur le point de naître dans les iris havanes de Kiara. « Retournons à table. » Il était têtu. Plus que n’importe quel homme. Mais Kiara le savait, qu’il lui demande de se réinstaller n’était pas anodin. Elle l’avait convaincu de terminer le dîner. C’était le minimum qu’il puisse faire. Mais c’était peut-être aussi le maximum en réalité. De nouveau dans la salle à manger, Kiara évita le regard de sa mère mais aussi celui de Grigori. Elle n’avait aucun doute sur le fait qu’ils aient tout entendus (ou du moins une partie), les quelques mètres séparant la salle du salon d’hiver n’étant pas suffisants pour étouffer la conversation. Sa main vint tout de même s’accrocher fortement à la cuisse de son fiancé afin de ne pas laisser les pleurs prendre le pas sur le reste.
Elle ne savait plus quoi dire. Pas plus que ses parents d’ailleurs qui conservaient un silence pesant, jusqu’à ce qu’Eryn propose de servir le repas. Mangeant les premiers morceaux, n’osant pas dire que c’était presque froid, Kiara se contentait de piocher dans son assiette mais l’appétit n’était plus là. Quoi faire ? Quoi dire ? Kiara se sentait vidée. Elle le savait, cette discussion avec son père était loin d’être terminée et elle aurait probablement droit à un second round une fois qu’elle sera seule avec lui. Cette perspective la soulageait autant qu’elle l’inquiétait.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain ?
ft. Kiara
Dormir avec quelqu’un ça n’avait jamais plu à Grigori, pas que pour une question de proximité avec quelqu’un mais bien parce que dormir c’est être vulnérable. Ne pas être en capacité de se contrôler et perdre toute prestance, c’était désagréable de se dire cela. En posant le regard sur cette photo c’était d’ailleurs ce qui ressortait, cet abandon total. Il était certain que si la photo n’avait pas été dans la chambre de Kiara, que la photo n’avait pas été prise par Kiara ou s’il avait eu moins confiance en elle, il aurait cherché à la récupérer ou la détruire sur le champ. Là, il lui laissait se contentant de mentionner que ce visage sérieux sur les photos officielles c’était bien plus lui que ce que la photo qu’elle possédait laissait paraître. Etrange que Kiara préfère celle là mais c’était du grand Kiara, il ne la comprenait pas toujours. Celui qu’il ne comprenait pas non plus c’était le père de Kiara ou alors il le comprenait trop bien. Il n’avait qu’une envie que Grigori fasse un écart pour qu’il puisse lui sauter à la gorge et détruire sa relation avec sa fille. Grigori étant au courant, ça n’arriverait pas, il faisait attention. En revanche il n'avait pas envisagé que Kiara puisse lui mettre des bâtons dans les roues. Il devait faire avec, il faisait avec mais il n’appréciait que moyennement et se retint de l’envoyer bouler lorsqu’elle fit remarquer qu’il ne faisait jamais ça d’habitude. Parce que ça lui arrivait souvent de ramener des fiancés chez elle ? Bon à savoir. Pas étonnant qu’il ne fasse pas ça avec les autres, ils étaient à coup sûr sang impurs, pas besoin de les surveiller eux voyons, ils étaient exactement ce que le père de Kiara attendait comme gendre. Grigori retint un reniflement dédaigneux, pauvre tâche. Il épouserait sa fille quand même.
Pour ne rien arranger à l’agacement de Grigori, le père de Kiara décida que le mieux, c’était encore d’aborder le côté vieux jeu de Grigori à table, devant la mère de Kiara. Génial, tout le monde devait donc être au courant, c’était important pour la suite de la soirée… merci Kiara. De fil en aiguille, ils finirent par comprendre que leur fille était fiancée à Grigori. Ah oui non mais c’était pas des lumières les beaux-parents. Oh bah la nouvelle ne les enchanta pas réellement. Autant, il n’avait aucune emprise sur Kiara – à son grand désespoir – et faisait selon les envies de sa copine, s’adaptant à elle, autant qu’elle s’adaptait à lui, autant l’avis des parents il s’en contrefoutait. Pour être plus clair il les emmerdait royalement et il était grand temps qu’il fasse entendre sa voix, qu’il démonte un à un les arguments du vieux Macmillan et qu’il défende son couple et surtout son mariage auquel il tenait, il ne s’était pas pris la tête pendant plus de six mois à courtiser Kiara, à devoir s’excuser face à elle aussi, pour qu’on lui pourrisse sa relation. Pas une seule fois Kiara ne le coupa, pas plus qu’elle ne pressa sa jambe pour lui dire d’arrêter. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Il ne saurait trop dire. Son regard revint vers elle tandis qu’elle reprenait sa respiration comme si elle s’était arrêtée de respirer. Un silence pesant s’installa à table, un silence qui ne faisait que conforter Grigori dans son idée, le père de Kiara n’avait strictement rien à lui reprocher, ce qui rendait son comportement encore plus méprisable. Le problème c’est que comme toujours, lorsqu’il s’agissait de son couple, la décision revenait à Kiara, ce qu’elle voulait faire, son désir ou non de continuer. Il n’était maître de rien, sachant très bien ou lui voulait aller en revanche. Son avantage étant que sa fiancée connaissait toute la vérité sur lui. Il ne lui avait jamais rien caché sur qui il était, ses envies, ses attentes, ses désirs, ses croyances et ses convictions. Elle savait tout cela, toute la problématique était donc la suivante que valait le poids de la vérité face au regard incrédule des deux parents. Il n’eut pas le moindre sourire en entendant les propos de Kiara, ayant le triomphe plutôt modeste.
Heureusement vu la réaction du paternel qui finit par quitter la table, sa fille sur les talons. Grigori fit un geste pour la rejoindre, ils étaient deux dans cette épreuve, il lui avait dit qu’il serait là « Tu devrais rester ici » Son regard quitta la pièce par laquelle Kiara était partie pour observer sa génitrice « Elle sait ce qu’elle fait. » Vraiment ? Il avait l’impression que Kiara s’agaçait dans le vent, que son père n’écoutait rien, ne voulait pas l’écouter. Ses traits crispés tandis qu’il écoutait aux portes, clairement, en même temps quelle idée de ne pas avoir de pièces insonorisées, compliqué de ne pas écouter lorsque ça le concernait, ceci invita la mère de Kiara à s’exprimer une nouvelle fois « Donc tu souhaiterais épouser Kiara ? » Ah mais elle ne pouvait pas se taire ? Est-ce qu’il avait l’air de vouloir discuter avec elle ? Il n’empêche que son regard pétilla tandis qu’il répondit assez sûr de lui « Je vais l’épouser. » « Et si elle te dit non ? » I cligna des yeux avant de ramener son regard vers le lieu où se trouvait Kiara, écoutant toujours aux portes, non mais il l’emmerdait. Comment ça il n’était pas le gendre idéal ? Elle se basait sur quels critères pour dire que Théo était plus idéal que lui ? Ce mec n’avait aucune ambition, il tournait autour de gamines, elle abusait de fou. Non mais alors ça, ça ne passait pas et il comptait bien régler ses comptes avec elle dès qu’il seraient seuls tous les deux. Après tout il était bien mieux éduqué que ça, ses histoires se réglaient en privé. En attendant, par la suite, Kiara venait de répondre à la question de sa mère, à une pièce d’intervalle, il fit donc remarquer « Elle veut m’épouser. » Mais comprenant que ça n’était pas exactement ce que la mère de Kiara avait voulu savoir, il précisa « Si elle ne veut pas, elle me le dit, elle est libre de s’en aller. » Par son choix de mots, il précisait à la mère de Kiara que leur histoire n’avait aucun avenir s’il n’y avait pas de mariage, elle pouvait bien penser ce qu’elle voulait de cette information, trouver Grigori radical, il s’en moquait, il savait ce qu’il faisait. Ce qu’il ne précisa pas en revanche c’est s’ils se mariaient que sa liberté serait plus compliqué à retrouver, Grigori tenant plus que de raison à l’image qu’il renvoyait mais ça ne regardait personne, excepté Kiara mais elle le savait déjà. La mère semblait pensive et le silence entre eux fit qu’ils entendirent très bien les paroles de Kiara au sujet du choix qu’elle ne voulait faire elle ne voulait pas choisir entre sa famille et son fiancé. Le sang de Grigori se glaça dans ses veines, il savait que ce serait à lui de faire le choix pour elle. Il fixa la porte crainte, celle de voir son histoire se stopper brutalement pour une minuscule question, inspira profondément « Il ne lui demandera pas de choisir. » Une fois de plus son regard quitta la porte pour revenir vers la personne qui s’adressait à lui « Ne te mets pas à chercher une solution, il a apprit la leçon avec Sélénya, il lui faut juste du temps. » Comme un écho à ses propos, son mari dit la même chose à sa fille, faisant sourire sa femme et laissant Grigori pensif, les choix pitoyable de Sélénya en matière de couple les aidait Kiara et lui. Pas pour autant qu’il comptait les remercier ces deux-là.
«Tu comprendras ce qu’il ressent quand tu auras des filles qui te ramèneront des garçons. » Si par politesse, elle ne précisa pas différents de nos ou de tes attentes, c’était assez clair. Pourtant, ce ne fut pas sur ce détail que Grigori s’attarda. Déjà, il n’avait pas changé, il ne voulait pas de filles, ça ne servait qu’à faire des alliances, une sorte de marchandises en quelque sorte, un garçon ou plusieurs c’était ça qu’il voulait. Il fut néanmoins forcé de réfléchir à la réflexion suivante, si Kiara mettait au monde une fille, il ne pourrait pas s’en débarrasser. Kiara serait contre, elle s’opposerait à lui et rentrer en guerre contre sa femme pour une gamine, c’était une idée de merde. S’il n’était pas certain de participer à l’éducation de la morveuse, aucun intérêt selon lui, et cela même si elle partagerait son sang, il fallait qu’il ait une discussion avec Kiara au sujet des potentiels prétendants. Hors de question que si par malchance ils aient une fille, Kiara lui mette en tête que c’était pompelup et qu’elle pouvait choisir qui elle voulait, Grigori vivant, jamais de la vie. Il ne se voyait pas avec un enfant de sexe féminin mais le repas qu’il vivait actuellement, il ne voulait pas le vivre dans une vingtaine d’années dans un autre rôle. Son air renfrogné n’échappa pas à madame Macmillan qui lui adressa un sourire ressemblant comme deux gouttes d’eaux à celui de son enfant. « Parfois les parents ont tort et les enfants savent très bien ce qu’ils font. Qui de mieux que la principale concernée pour savoir ce qu’elle veut. » Cette bonne blague « Ca vaut aussi pour Kiara. » Surtout pour Kiara en fait, ça n'était pas avec la mère de cette dernière qu’il comptait discuter avenir de sa descendance. Il n’oubliait pas sa fiancée, son intérêt à lui. Mais, loin d’être prise au dépourvue, la mère de la demoiselle sourit et si elle s’apprêtait à dire quelque chose, les propos de Kiara au sujet de son amour – plus qu’évident – pour Grigori la stoppa. Ils se regardèrent de nouveau, sans un mot. Si de la fierté brillait dans les yeux de quelqu’un, ça n’était pas dans ceux de Grigori, plus adepte de garder ses sentiments pour lui que de les exposer au nez de tous.
Façon de voir les choses qui disparu à la seconde où Kiara entra dans la pièce. S’il se rendit compte de rien, son regard s’éclairant de plaisir ne passa pas vraiment inaperçu. Il laissa sa fiancée venir à lui sans un regard. Qu’importe puisque sa main se posait sur sa cuisse et il vint poser sa main sur celle de Kiara pour qu’elle cesse de stresser, tout allait bien… ou presque mais c’était moins pire que ce à quoi ils s’attendaient.
Il y eut un long silence gêné, entrecoupé uniquement par la mère de Kiara qui faisait son possible pour que ça ne soit lourd à vivre pour personne ou presque. Il y eut aussi le bruit des couverts qui coupa le silence. Si en temps normal, les efforts des uns et des autres, Grigori n’en avait que faire, là étant donné qu’en plus de Kiara, c’était son allié et qu’il ne pouvait pas parler qu’à Kiara, pour son plus grand malheur bien sûr, ce fut à elle qu’il parla – bien que son mari puisse répondre aussi - cherchant vraiment à faire la conversation, sortant pour cela de sa zone de confort, faisant de grands efforts alors que pour sa part, le silence était très bien. Que ne ferait il pas pour sa future femme « Si Kiara et moi nous nous rencontrés dans une boutique de plume » et que c’était tout sauf romantique, ce qu’il ne dirait pas « Vous vous êtes rencontrés comment ? » Pour ce qu’il avait remarqué au fil des années et des soirées sangs purs barbantes, les filles adoraient parler de leur rencontre avec leur mari, de leurs enfants, de leur vie quoi. Avec un peu de chance miss Macmillan n’échappait pas à la règle et il allait être un peu tranquille surtout si le père de Kiara voulait agrémenter de petites touches par ci par là, ce qui devrait bien lui ressembler vu son empressement à mettre son nez partout, surtout dans les affaires de sa fille et de son futur gendre.
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Kiara Dimitrova
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Lun 5 Sep - 23:35
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain? KIRI V, Maison des MacMillan, Février 2021
Cette soirée prenait une tournure que Kiara n’appréciait pas. Si juste avant de venir Grigori et elle avaient convenu qu’ils évoqueraient le mariage uniquement s’ils sentaient que le moment était propice à faire cette annonce (pour être tout à fait honnête, Kiara n’était pas persuadée que ce moment arriverait un jour), elle n'aurait jamais pu imaginer que la révélation de leurs fiançailles se ferait au détour d’une conversation sur les relations sexuelles avant le mariage. Kiara n’était pas vraiment le genre de personne à souhaiter étaler son intimité alors le faire devant ses parents… Et pourtant, c’était bel et bien de sa faute si la discussion avait pris ce chemin. Par Merlin, qu’est-ce qu’elle s’en voulait… Surtout qu’elle connaissait Grigori et il était probable qu’elle ait droit à une belle soufflante sur le sujet lorsqu’ils seront rentrés au Manoir Dimitrov, lui qui détestait qu’on parle de lui ainsi… Mais il fallait bien remettre les choses dans leur contexte ; Kiara était en réalité beaucoup plus inquiète de la manière dont les évènements se déroulaient qu’elle ne l’aurait imaginé. Elle avait songé à ce repas pendant des heures et des heures mais rien ne se passait comme elle l’avait prévu et cela la déstabilisait fortement.
La présence de Grigori auprès d’elle était néanmoins une constance qui lui donnait de la force, tout comme les efforts que sa mère faisait pour que le dîner se déroule sans qu’il n’y ait de victime à la fin. C’était loin d’être gagné, même Kiara avait l’impression qu’elle pourrait commettre un meurtre, sa patience était soumise à rude épreuve et elle s’efforçait pourtant -encore et toujours- d’arrondir les angles. Mais parfois, cela n’était pas toujours possible, surtout lorsque son père attaquait Grigori ouvertement où elle avait pris, sans mâcher ses mots, le parti de son fiancé. Après tout, Kiara était totalement ouverte à la discussion puisque c’était le ciment même de son couple ; Grigori avait raison. Qu’est-ce que son père savait qu’elle ne savait pas déjà ? Persuadée qu’elle était la seule à pouvoir prendre une décision éclairée sur lui, elle se contenta de soutenir Grigori, sans condition.
La violente réaction de son père déstabilisa Kiara qui se leva aussi à sa suite ; elle si tempérée, si modérée, ne pouvait plus supporter qu’on dénigre ainsi l’homme qu’elle aimait, l’homme qu’elle souhaitait épouser. Par ailleurs, Kiara se sentait insultée, presque humiliée. Qu’il craigne pour elle, elle pouvait l’entendre, mais qu’il ne puisse à son tour pas comprendre qu’il n’avait aucune raison de s’en faire pour elle parce qu’elle était capable de faire seule ses choix de vie, ça, non. Elle était dépassée. Dépassée par les sentiments qu’elle éprouvait pour Grigori et qui la forçaient à se confronter aux autres de manière violente, dépassée par le manque de confiance de ses proches envers elle, dépassée par les réactions qu’ils avaient tous lorsqu’elle évoquait sa relation avec Grigori. En réalité, elle comprenait leurs inquiétudes, après tout, une jeune fille Ordre du Phénix qui souhaite épouser un Mangemort, l’histoire avait tout d’une mauvaise comédie romantique. Mais Kiara voyait les choses plus loin que cela ; comment changer les mentalités si on refusait de prendre des risques ? Certes, elle n’était pas avec Grigori parce qu’elle imaginait qu’elle pourrait le changer ou parce qu’elle avait le syndrome de la jeune fille sage qui rangera l’homme aux mille vices, elle était avec lui parce qu’elle était tombée amoureuse de lui. Mais si cela permettait aussi d’ouvrir des perspectives à chacun d’entre eux ? Qui avait-il de mal à cela ? Kiara l’ignorait mais était fatiguée de devoir sans cesse se justifier. S’effondrant dans les bras de son père, craignant de devoir faire un choix qui lui serait fatal, Kiara tint bon, ne laissant pas les larmes s’installer sur ses joues alors que l’envie se laissait pourtant sentir.
Lorsque son père décida qu’il était temps de retourner dans la salle à manger, Kiara comprit sa requête comme étant une trêve. Elle ne l’avait pas convaincu et Kiara se demandait même si cela était un jour possible mais au moins, il acceptait que le dîner se poursuive, histoire de sauver les meubles. Et peut-être aussi parce qu’elle lui avait fait peur avec ses pseudos-menaces. La jeune femme n’en avait aucune idée. Se réinstallant à sa place tout en évitant les regards des uns et des autres, le soulagement put pourtant se lire sur son visage lorsque Grigori posa sa main sur la sienne ; puisant dans le calme apparent de son fiancé, Kiara tentait de reprendre une certaine contenance afin de survivre jusqu’à la fin de la soirée. Plus chamboulée qu’elle ne l’aurait imaginé, elle se contenta de garder le silence tandis que sa mère s’évertuait à faire son possible pour réchauffer l’atmosphère. Pour sa part, Kiara n’en était plus vraiment capable ; il y avait trop d’émotions contradictoires en elle, trop d’émotions qui n’appelaient qu’à s’extérioriser. Pour autant, lorsque Grigori ouvrit la bouche, tentant de réengager la conversation, un sourire amusé s’installa sur ses lèvres ; non pas parce que la question était drôle mais plutôt parce qu’elle était encore une fois la témoin silencieuse de l’affection qu’il avait pour elle. Ses parents l’ignoraient mais Grigori comme Kiara se complaisaient dans le silence et n’étaient nullement gênés par celui-ci. Grigori aurait très bien pu décider de se taire jusqu’à la fin du repas mais il avait choisi de relancer la discussion et il le savait, il ne le faisait certainement pas pour lui, mais bien pour elle. Qu’on cesse donc de lui dire que Grigori ne se préoccupait pas de son bien être ou de la manière dont elle se sentait. « D’une manière pas bien différente de la nôtre. » dit-elle pour amorcer l’histoire que sa mère se pressa ensuite de raconter. Kiara écouta d’une oreille plutôt distraite les anecdotes de la rencontre de ses parents, connaissant celle-ci par cœur. Une rencontre des plus ordinaires sur les bancs de Poudlard qui avait conduit à un mariage rapide après la fin de leur scolarité. Cette discussion perdura jusqu’au dessert qu’Eryn servit bien rapidement ; il fallait dire qu’entre le silence de Lasérian et les quelques mots que Kiara prononçaient pour signifier qu’elle était encore vivante, Grigori et Eryn auraient pu être seuls que cela n’aurait rien changé. Jouant sans grande conviction avec sa part de tarte, ses doigts autour d’une tasse de thé bien chaude, Kiara se demandait si les prochaines réunions familiales seraient aussi tendues que celles-là. Caelum et Sélénya n’étaient même pas présents, donc ce fiasco allait probablement se reproduire. Pour être tout à fait honnête, Grigori semblait presque plus à l’aise qu’elle désormais, c’était un comble. Une vague de tristesse l’animait sans qu’elle ne sache quoi en faire ; elle venait de se rendre compte d’une chose : elle était bien moins forte qu’elle ne l’avait imaginé. Elle avait pourtant fait face à de nombreuses déconvenues auprès de ses proches ; de Taz, de Sélénya et de Caelum principalement mais y rajouter ses parents était la cerise sur le gâteau. Et lorsque les tasses de thé et de café furent vides, que l’horloge du salon sonna 22h, Kiara ouvrit la bouche. « Il est peut-être temps de rentrer, nous travaillons demain. » Cela valait pour chacun d’entre eux et Kiara se félicitait intérieurement d’avoir une excuse valable pour ne pas être obligée de rester plus longtemps. Elle avait le cœur lourd, elle se sentait à fleur de peau et elle ignorait si ce sentiment amer qu’elle ressentait au fond d’elle-même se tarirait un jour. Immédiatement, son père demanda : « Tu dors à la maison demain ? » S’ils étaient désormais habitués à ce qu’elle partage son temps entre le Manoir des Dimitrov et le domicile familial, le fait qu’il le lui demande cela ce soir sonnait un peu comme une lamentation. « Je vais voir après ma journée de stage, mais oui, probablement. » Elle ne savait pas si elle-même le voulait puisqu’elle en était consciente, il souhaitera probablement reparler du dîner et Kiara ne savait pas si elle en aurait la force. Pour autant, elle ne voulait pas donner l’impression à ses parents de vouloir rompre le lien avec eux, c’était bien tout l'inverse.
Kiara et Grigori récupérèrent leurs affaires puis se rhabillèrent dans le silence ; après les remerciements d’usage après un tel repas, Kiara embrassa ses parents et sortit de la maison. La pluie battante n’avait pas perdue de son intensité et ils se hâtèrent de transplaner. Etrangement, lorsqu'elle pénétra dans la demeure, les murs froids du Manoir Dimitrov ne lui avaient jamais paru aussi chaleureux. Elle avait finalement appris à apprécier cette maison uniquement parce qu’elle y était avec lui, et elle le savait. Le regard perdu, l’air soucieux, Kiara garda le silence tout le chemin qui la mena à l’étage et elle pénétra dans la chambre de son fiancé sans se poser de question. Retirant ses chaussures, s’installant sur le rebord du lit, à l’endroit même où ils s’étaient assis juste avant le dîner, elle paraissait préoccupée. Et elle l’était. « Bon, c’est passé. » L’angoisse qu’elle ressentait alors que ses mains amorçaient à leur tour des frictions sur sa robe noire ne semblait pas faiblir alors même qu’elle était désormais seule avec son fiancé. Elle n’avait aucune idée de comment il avait vécu les choses, elle n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait bien ressentir. Le mieux était sans doute de lui poser directement la question. Quand elle se sentit le courage de lever les yeux vers elle, elle lui demanda : « Tout va bien ? » L’idée c’était qu’il parle et surtout, qu’il ne lui retourne pas la question parce que Kiara n’était pas certaine de finir la soirée sans essuyer quelques larmes.
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Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain ?
ft. Kiara
Si l’exercice n’était pas simple ce soir, ça n’était pas tant dû au fait que les parents de Kiara ne l’apprécient pas, qu’ils le jugent trop mangemort et pas assez Ordre du Phénix pour leur fille. Que des inconnus au bataillon ne l’apprécie pas des masses, voire même pas du tout, il s’en moquait éperdument. Leur avis sur sa personne, il s’en moquait. Leur hypocrisie flagrante, ça l’embêtait déjà un peu plus mais à la rigueur ça n’était pas son problème réellement, plus une variable à prendre en compte. Non ce qui n’était pas simple c’est qu’il ne contrôlait pas Kiara, alors oui c’était sûrement horrible à dire et probablement qu’elle n’apprécierait pas des masses s’il le lui disait, une chance qu’il n'ait plus de points à obtenir avec ce genre de propos, il en aurait perdu à coup sûr. Mais c’était vrai, le problème c’était de ne pas contrôler Kiara, de ne pas être sûr à cent pour cent qu’elle ne se laisserait pas influencer par les uns ou les autres… enfin plutôt par un mix de tout ce beau petit monde. Et le pire c’est qu’il ne pouvait rien faire pour se défendre ou se justifier, il n’y avait pas d’attaques. Ils avaient tous l’air d’oublier un détail important, elle n’était pas la seule à faire une croix sur ce modèle qu’elle avait construit depuis son enfance. Pour lui aussi c’était un chamboulement évident, lui aussi devait faire des concessions et des efforts. Des efforts pour ne pas les envoyer bouler, des efforts pour avoir été en compagnie de quelqu’un armé d’une baguette en étant sans baguette de son côté, des efforts pour se dire que ça en valait la peine, qu’elle valait la peine qu’on piétine son ego. Et bien qu’il ne soit certainement pas le plus à l’aise ce soir, il essayait d’épauler Kiara du mieux qu’il pouvait en posant sa main sur la sienne pour lui montrer qu’il comprenait, à moitié, ce qu’elle vivait et qu’il était là. En prime, il essayait même de donner le change et de converser avec la mère de Kiara, de sortir, une fois de plus ce soir, de sa zone de confort pour que Kiara puisse rentrer dans la sienne. Bon ça ne fut pas un grand succès, le point de non retour avait été atteint pour Kiara et plus rien de ce qu’il pourrait dire ou faire ne servait. Raison pour laquelle ses doigts se crispèrent plus que de raison sur sa fourchette, il avait envie de massacrer le père de Kiara. Oui ça n’arrangerait rien et il le savait mais au moins, ce pauvre con aurait des arguments valables pour le détester et ne s’arrêterait pas à ses préjugés de merde.
La rencontre entre les parents Macmillan n’était pas bien différente de la leur selon Kiara, il lui adressa un sourire amusé, pas particulièrement convaincu de cela. Rare devait être les mariages qui commençaient par une liste de points à récupérer. D’ailleurs, ça ne fut pas l’histoire racontée par la mère de Kiara. Ah non, ils étaient des gens tout à fait banals, sans offense bien entendu. En revanche, là où leurs histoires se rejoindraient sans aucun doute, raison du sourire de Grigori c’est qu’il comptait bien les copier sur cette histoire de mariage rapide après la fin de leur scolarité à Kiara et lui. Bon à choisir, il aurait demandé après sa scolarité à lui mais avec Kiara, c’était même pas la peine d’y songer, ce serait l’année prochaine… Il fallait voir le côté positif, ça permettait d’organiser tout cela au mieux, c’était important d’avoir un mariage sans le moindre accroc, déjà que leur relation n’était pas parfaite… à cause des autres plus que d’eux deux qui se débrouillaient à merveille, autant faire un mariage parfait. Pour le coup, sans être la personne la plus bavarde du monde, loin de là, Grigori trouvait qu’il s’en sortait plutôt pas mal ce soir, bon il faisait des gros efforts mais ça avait presque l’air d’une conversation normale, plus grâce à la mère de Kiara que vraiment de son fait mais qu’importe c’est lui qui la relançait, Kiara l’ayant complètement abandonné pour le coup.
Lorsqu’il fut l’heure de partir, il eut le droit à une merveilleuse remarque de la part de beau papa. Ça va, il s’attendait à quoi à ce que Grigori la bute pendant la nuit, qu’il l’enferme chez lui avec interdiction de voir du monde ? Merde ça faisait des mois qu’ils dormaient ensemble, des mois que tout se passait bien et que Kiara n’avait pas la moindre égratignure. Des deux, ça n’était clairement pas Grigori qui était le plus tactile, elle ne risquait pas grand-chose avec lui. Et là, est ce que les gens pouvaient noter qu’il n’empêchait pas Kiara de vivre, qu’il ne tentait pas de la couper de sa famille, qu’elle n’en discutait même pas avec lui signe de sa grande confiance en lui et qu’il n’avait pas voix au chapitre non plus, soit dit en passant. Il se contenta de récupérer ses affaires et sa baguette, surtout sa baguette, les aurevoir furent loin d’être larmoyant, bien au contraire, Grigori était plutôt dans l’optique plus jamais il ne mettrait les pieds ici. Ah non mais c’est bon, il avait donné si Kiara voulait voir ses parents, ce serait sans lui Tien… Là on dirait Théo XD les deux se disent oh putain qu’ils sont chiants les Macmillan, ils ont un point commun c’est beau hein ?
Une fois chez lui, ça n’était pourtant pas l’idéal. Le silence de Kiara, il n’était pas vraiment le bienvenue dans ce cas de figure. Pas qu’elle parlait tout le temps, loin de là mais là, ça faisait tout drôle. Il la suivit cependant sans dire un mot, si elle ne voulait pas parler, ça ne serait pas sur lui qu’il faudrait compter pour lancer la conversation. Il la regarda tandis qu’elle s’installait sur le lit et cligna des yeux en la voyant faire les mêmes mouvements que lui lorsqu’il était tendu. C’est qu’à force de se fréquenter, elle commençait à avoir les mêmes tiques que lui, c’était amusant… bon pas sur la signification de ce mouvement bien sûr. Il suivait le mouvement avec attention lorsqu’elle lui posa une question. Il redressa la tête pour la regarder, se demandant si c’était son regard qui l’avait perturbé mais finit par en arriver à la conclusion que non, c’était une question qui en englobait beaucoup d’autres. Grigori poussa un soupir avant de s’installer à côté d’elle, hésitant quelques secondes sur quoi dire, où devait s’arrêter sa franchise ? Il jugea préférable d’être transparent avec elle. « Ton père est un con. Tu veux que je te dise, on pourrait passer vingt ans ensemble qu’il te dirait encore que tu serais mieux sans moi. » et si ça se trouve c’était vrai, elle serait mieux sans lui, surtout après ce soir en réalité, mais c’était son choix à elle. « J’en ai marre de tes proches, de tes amis, de ta famille Kiara, je commence vraiment à en avoir ma claque de leur jugement, quoi que je fasse, quoi que je dise ça ne leur convient pas. C’est fou quand même parce que mon cercle d’amis t’a accepté bien plus facilement que le tiens. » Elle n’y pouvait rien et il le savait très bien mais ça le frustrait au plus haut point. Il grogna mécontent « Et le pompon ce serait que je te largue » il lui adressa un regard l’air de dire, prends le pas premier degré « et qu’ils m’en veuillent tous de te rendre malheureuse alors que là, ils sont tous un modèle de bienveillance, c’est incroyable. » Si grogner lui faisait un bien fou et que c’était un bon moyen d’extérioriser, il n’était pas tout seul, pas ce soir en tout cas, demain oui, merci beau-papa, il lui demanda, sincère « Est-ce qu’il y a quelque chose que je peux faire pour que tu vives pas les choses comme ce soir ? » Délicatement, il vint poser ses mains sur celles de Kiara pour qu’elle cesse ses mouvements, risible que ça soit lui qui fasse cela mais il essayait de faire comme elle, ça marchait bien avec lui, l’inverse pouvait fonctionner aussi.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Ven 23 Sep - 20:23
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain? KIRI V, Maison des MacMillan, Février 2021
Une fois qu’elle fut seule avec Grigori, Kiara s’était imaginée que la pression retomberait comme un soufflet. Mais ce n'était pas le cas. Merlin et Morgan savaient à quel point elle aimait sa famille, à quel point elle adorait son père et adulait sa mère ; et pour autant, cette soirée avait été sans conteste une des pires de sa vie. Elle avait songé au dénouement du repas des millions de fois et finalement un des scénarios qu’elle aurait aimé éviter s’était produit ; le silence l’avait gagné et elle n’avait plus osé ouvrir la bouche alors qu’en présence de sa famille, Kiara était quelqu’un de très loquace, voire trop. La confiance qu’elle plaçait en eux depuis toujours y était pour quelque chose. Et pourtant, la main de Grigori enlacée dans la sienne avait été son seul rempart face au manque d’indulgence flagrant de son père, sans doute parce qu’il craignait pour sa vie. Toutefois, cette inquiétude ne s’était jamais fait sentir avant qu’elle leur dise à qui l’allégeance de son fiancé se tournait ; auparavant, il n’était qu’un garçon ordinaire que sa fille fréquentait. Ce n’était qu’après leur avoir fait cette révélation qu’il avait changé de visage. En soit, Kiara le comprenait, elle le comprenait fort bien. Sympathisante de l’Ordre, Kiara n’avait pas été élevée dans la tradition sang-pur, loin de là ; son père était également Auror et avait consacré une bonne partie de sa vie à combattre et à enfermer les personnes comme Grigori. Mais la jeune femme était à la fois perdue et scandalisée du manque de considération que son père lui portait en supposant qu’elle n’était pas en mesure de choisir elle-même un époux qui lui conviendrait et en qui elle pourrait placer toute sa confiance. Et depuis qu’ils étaient fiancés, Grigori ne lui avait jamais donné de raisons de penser qu’elle ne pouvait pas se reposer sur lui, bien au contraire. Des preuves il lui en avait fourni et pour Kiara, c’était suffisant. Pour être honnête, la jeune Poufsouffle était ravie de retrouver le Manoir Dimitrov alors même qu’elle ne prenait d’ordinaire pas plus plaisir que cela à s’y rendre. Mais à cet instant, elle trouvait l’endroit étrangement rassurant. Évidemment, c’était en réalité la présence de Grigori à ses côtés qui l’était.
Le silence de Kiara en disait long sur son état d’esprit. Auprès du vert et argent, elle avait appris que parfois, celui-ci était bienvenue et ils n’étaient d’ordinaire pas forcés de le briser ; ils s’en contentaient bien et n’étaient nullement gênés l’un comme l’autre lorsque cela se produisait. Pourtant, ce soir, ce silence avait des allures de mauvaise augure, comme s’il annonçait la tempête qui s’élèverait bientôt. La nervosité s’installa en elle tandis qu’elle redoutait les mots que Grigori lâcheraient bientôt, tout en sachant qu’il y aurait probablement une bonne part de vérité dans ceux-ci. Lorsqu’il s’assit auprès d’elle, elle jeta un coup d’œil vers lui à la dérobée, n’osant pas dans un premier temps croiser son regard puis se tourna vers lui plus franchement lorsqu’il exposa son ressenti. Les premiers mots qui passèrent ses lèvres étaient légitimes et elle les comprenait ; son père n’était certainement pas apparu sous son meilleur jour aujourd’hui, bien au contraire. Il avait été plus ou moins exécrable et si sa mère n’avait pas été là pour arrondir les angles, il était bien probable que Kiara se serait jetée par la fenêtre afin que le calvaire se termine plus rapidement. « Si tu m’avais dit que tu le trouvais formidable, j’aurai fait une syncope. » commenta-t-elle. « Je ne l’avais jamais vu comme ça. Enfin...» Si. Elle l’avait déjà vu comme cela. Avec Théo. Mais elle avait cette douloureuse impression que c’était même pire qu’avec le jeune Greengrass. Bien pire. « Il n’est pas comme ça d’ordinaire, je t’assure. » dit-elle faiblement, comme pour tenter de justifier les manquements impardonnables de son paternel. Grigori avait été respectueux tout au long du repas lui, il avait tout fait pour que cela se passe bien, contrairement au patriarche Macmillan qui au contraire, n’avait même pas essayé de faire semblant. Cela décevait beaucoup son aînée.
Disant à voix haute ce que Kiara redoutait, il exprima son ras-le-bol. Tous ces gens qui leur mettaient des bâtons dans les roues, tous ces gens qui venaient la mettre en garde, tous ces gens qui n’avaient de cesse que de la supplier de rompre ses fiançailles, tous ces gens, c’était ses proches à elle. Les amis de Grigori n’avaient somme tout rien trouvé à lui reprocher et elle comprenait aisément pourquoi ; elle était de sang-pur et c’était bien tout ce qui importait aux amis du Serpentard. Par ailleurs, même si elle ne criait pas son allégeance à l’Ordre du Phénix, il était de notoriété publique que son père chassait les mages noirs, ils auraient très bien pu exprimer à Grigori leur ressentiment face à leurs fiançailles mais à ce qu’elle sache, elle n’en avait jamais eu vent. Le ton de voix de Grigori se modifia et le coeur de Kiara commença une vive embardée dans sa poitrine lorsqu’il évoqua une éventuelle rupture mais elle souffla doucement lorsqu’elle comprit que cette phrase ne servait qu’à alimenter son propos et qu’il n’en avait aucune intention. Enfin, il n’en avait aucune intention, non ? En proie à tous les doutes permis, Kiara continuait de frictionner les plis que formaient sa robe maintenant qu’elle était assise. Elle ne répondit rien, ne sachant pas quoi dire en réalité. Elle était fatiguée de ces faux-semblants, des ruses qu’elle devait mettre en place pour qu’on accepte l’homme qu’elle aimait. Si on lui avait dit plus jeune que l’amour lui causerait autant de soucis, il est probable qu’elle aurait décidé de demeurer célibataire. Les mouvements incessants de ses doigts cessèrent lorsque Grigori posa ses mains sur les siennes ; elle leva les yeux vers lui à sa question et elle se contenta de se pencher doucement vers lui, faisant rencontrer leurs lèvres dans un tendre et chaste baiser. Elle n’avait besoin que de lui, que de sa présence. « Tu m’aides déjà en ce moment. » C’était étrange comme cet instant évoquait un curieux déjà-vu entre les deux fiancés ; Kiara se revoyait quelques semaines auparavant sur ce même lit, évoquant les mêmes difficultés après la discussion houleuse avec son frère et sa sœur. « Je veux simplement te dire que je suis désolée de la manière dont le repas s’est déroulé. Je suis tout autant désolée de mon silence. Je suis perdue Grigori, véritablement. Moi aussi j’en ai assez qu’on juge mes choix, je suis fatiguée qu’on me traite comme une enfant alors que j’ai l’âge de faire ce qu'il me plaît. » Elle respira et ajouta : « Et je suis désolée que tu sois au milieu de ces histoires de famille. Tu as été parfait, vraiment. Et j’ai bien vu les efforts que tu as fourni, ça me touche, vraiment. Même s'ils ne le méritaient pas. » Il l’avait fait pour elle et uniquement pour elle. Pas parce qu’il tenait à ce mariage enfin si mais chut mais bien parce qu’il tenait à elle, parce qu’il voulait qu’elle soit confortable, qu’elle soit à l’aise, qu’elle soit bien. C’était de loin la preuve la plus parlante à ses yeux. Posant doucement sa tête sur l’épaule de Grigori, elle demanda : « Je ne sais pas ce qu’il faudrait faire pour que les choses ne me touchent pas autant. Je pense que nous n’avons rien à nous reprocher. Et je n’ai absolument aucun scrupule à le dire. » Elle soupira et elle murmura : « On aura au moins essayé. J'espère que le temps fera tout de même son effet. Je ne veux pas imaginer que les vingt prochaines années se déroulent ainsi, je ne pense pas le supporter. » avoua-t-elle faiblement.
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ft. Kiara
Si insulter le père de sa fiancée n’était jamais une bonne idée, Grigori ne pu pas vraiment s’en empêcher. Il faut dire qu’il ne venait pas de vivre la meilleure soirée de sa vie et il savait au silence de Kiara avant qu’il dise cela qu’elle non plus n’avait pas vécu sa meilleure soirée et qu’il n’aidait probablement en rien à cet instant. Mais se taire, c’était cautionner les agissements d’une personne tierce, se taire c’était aussi ne pas être franc envers Kiara. Il fut quelque peu surpris de constater qu’elle faisait de l’humour, alors ça, il ne s’y était pas attendu et il n’était pas convaincu que c’était de l’humour parce qu’elle était détendue, bien au contraire. Elle n’aurait pas à faire de syncope, il n’appréciait pas vraiment son père et moins il le verrait, mieux il se porterait. Elle ne l’avait jamais vu comme ça, elle avait la mémoire courte ou pas tant que ça justement. Ah ce brave monsieur avait un gros problème avec les copains de ses filles. Autant Grigori pouvait comprendre puisqu’il ne laisserait pas ses filles se maquer avec n’importe qui, autant il serait plus logique, il ne leur ferait pas miroiter une pseudo liberté si c’était pour ne pas accepter leur choix, ah la franchise n’était pas la même pour tout le monde. Ou alors, ça allait encore plus loin, il se croyait tolérant et il ne l’était pas. Le regard que Grigori adressa à Kiara fut loin d’être un regard compréhensif et plein de tendresse. « ça veut dire quoi d’ordinaire pour toi ? Quand je ne suis pas dans le paysage ? » Sauf qu’il était dans le paysage maintenant, il était présent depuis de nombreux mois même et autant Kiara avait le droit de le larguer avec ses raisons, peu importe ce qu’elles étaient. Autant, personne dans sa belle famille – et en règle générale d’ailleurs – n’avait son mot à dire, il les emmerdait copieusement tous autant qu’ils étaient.
D’ailleurs c’est ce qu’il confia à Kiara, qu’il en avait marre de ses proches, il en avait marre d’être rabaissé sans arrêt sans que personne ne vienne le questionner sur sa relation avec Kiara. Il n’avait aucun doute sur le fait qu’elle le défendait, il connaissait Kiara, quand on touchait aux personnes qu’elle aimait, elle se montrait particulièrement protectrice, il s’en était rendu compte lorsqu’il avait insulté Sélénya la première fois. Sauf que lui aussi voulait se défendre, défendre son mariage à venir. Il se rendait bien compte que Kiara était en plein stress, elle ne savait pas que penser de ce qu’il s’était passé ce soir, devait essayer de son côté de se remettre en question et de se demander si ça en valait la peine tout cela. Son stress était perceptible à sa façon de bouger ses mains sur sa jupe et forcément, Grigori voulait l’aider, si la première étape était de poser ses mains sur les siennes pour lui montrer sa présence, il voulait savoir ce qu’il devait faire ou ne pas faire, dire ou ne pas dire. En première réponse elle vint chercher ses lèvres et il lui rendit son baiser délicatement, ne sachant pas quel soutien elle pouvait tirer de cela, la certitude qu’il ne la laisserait pas tomber ? Il la regarda étonné lorsqu’elle mentionna qu’il l’aidait déjà. Tant mieux mais il ne comprenait pas spécialement en quoi. A la mention du repas qui n’avait pas été parfait, il lui adressa un léger rictus, ah ça elle ne pouvait prétendre l’inverse. Son silence avait été quelque peu déstabilisant mais il savait qu’elle ne lui en voulait pas et c’est ce qui était le plus important. Il accentua la pression sur ses doigts pour lui indiquer qu’il comprenait parfaitement.
Les gens finiraient par comprendre qu’elle était assez grande pour faire ses choix toute seule et peut être qu’ils pouvaient réfléchir aussi. Grigori savait frapper, c’était une certitude que ce soit par les mots, avec une baguette ou avec ses poings. Si les mots ne laissaient aucune trace si ce n’est moral et mental, les sortilèges ou les coups portés laissaient des traces, c’était là tout le but d’ailleurs que la personne ait mal, voire qu’elle se sente faible et pour lui rappeler cet état de faiblesse, elle aurait à voir son corps meurtri durant quelques jours, voire même semaines. Tout cela, s’il le savait, les autres devaient le savoir aussi. Quel serait l’intérêt pour lui de briser physiquement Kiara parce que c’est bien de ça dont ils avaient tous peur, mais d’effacer les traces de son méfait ? Si Kiara était sous son emprise, peu importe l’emprise, Grigori n’aurait aucun intérêt à cacher qu’il la victimisait, aucun intérêt, bien au contraire, ce serait d’autant plus intéressant de voir la douleur des uns et des autres, tout en sachant qu’ils ne pourraient rien faire puisque la demoiselle lui mangeait dans la main. Ils étaient donc parfaitement illogiques et enfermés dans un schéma qu’il aimerait bien connaître pour le coup. Il haussa les épaules d’un air dédaigneux en entendant qu’elle était désolée, il s’en remettait, il les emmerdait tous royalement, le seul problème restant Kiara, c’était elle qui devait gérer et lui qui était dépendant de ses choix surtout. Son compliment le toucha, réellement, elle avait un millier de choses à penser et pourtant, elle avait vu ses efforts, elle l’avait trouvé parfait ce soir. Qu’ils ne le méritent pas n’avait pas d’importance. « C’est pas pour eux que je fais ça, c’est pour toi. C’est avec toi que je veux marier, c’est à toi que je veux prouver que tu as raison de me faire confiance. » Elle, elle le méritait. Elle, elle lui donnait une chance de briller en société.
Installé à côté d’elle, elle vint poser sa tête sur la sienne, un moment qui vu de l’extérieur devait bien montrer cette entente entre eux et cette confiance qu’elle plaçait en lui. Il ne pouvait pas l’aider sur ses interrogations, il n’en savait rien, s’il n’était pas très influençable, que les avis des uns et des autres l’indifféraient en règle générale, il savait aussi qu’il écoutait beaucoup ses parents et que l’avis qu’ils avaient de lui comptait beaucoup pour lui. Il posa sa tête contre la sienne, plutôt d’accord avec elle, ils n'avaient rien à se reprocher ou il ne voyait pas quoi, ils étaient deux sangs purs comptant se marier à la fin de leurs études, quel mal y avait-il à ça. Il se crispa en entendant parler des prochaines années et du fait qu’elle pensait ne pas pouvoir le supporter. « Si tu penses que dans quelques années, la pression sera trop forte et que tu envisages la possibilité de divorcer, sache que c’est hors de question Kiara. » Il décolla sa tête de la sienne « Il n’y aura pas de divorce, ça n’est jamais arrivé dans ma famille et ça n’arrivera pas avec moi. Tu en as conscience ? » Mieux valait il se montrer le plus clair possible, ça ne serait pas quand elle serait mariée qu’elle devait apprendre que Grigori ne la laisserait pas filer, il aurait pu le lui cacher mais il la respectait assez pour se montrer sincère avec elle et cela même si ça pouvait se retourner contre lui en cet instant. Il y a autre choses qu’il voulait aborder avec elle et puisque c’était la soirée pas spécialement positive, autant le faire maintenant. « S’ils ne changent pas de comportements, tous autant qu’ils sont, alors bien entendu Grigori ne parlait là que des sangs purs mais c’était tellement évident pour lui qu’il ne le précisa pas une seconde, je ne les veux pas à mon mariage. » Il ne fallait pas exagérer, un mariage ça coûtait une blinde, il n’allait pas se taper l’entourage détestable de Kiara ce jour-là. Si c’était pour sentir leurs regards pleins de mépris à son encontre, sans façon. Si lui était capable de bien se comporter et de donner le change, il trouvait qu’il était en droit d’exiger que ses invités fassent de même. Kiara avait donc un peu plus d’un an pour leur faire part de cette nouvelle et leur faire comprendre qu’ils devaient se tenir à carreau ce jour-là. Mieux valait-il pas qu’ils sous estiment Grigori, il n’aurait aucun scrupule à les dégager si ça ne se passait pas comme il l’avait décidé.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Lun 10 Oct - 21:10
Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain? KIRI V, Maison des MacMillan, Février 2021
Comme à son habitude, Kiara attendait une réponse nette et précise. Mais surtout, une réponse honnête. Heureusement pour elle, Grigori n’était pas vraiment du genre à mâcher ses mots et s’évertuait régulièrement à faire preuve d’une certaine honnêteté à son égard et la jeune Poufsouffle l’en remerciait. D’ailleurs, elle-même n’était pas très avare de mensonges et encore moins avec l’homme qu’elle comptait épouser. C’était même la base de leur relation à vrai dire et s’ils ne pouvaient pas se faire confiance sur la manière dont ils devaient agir l’un envers l’autre, ils étaient tous les deux conscients que leur couple n’aurait jamais fonctionné. Le ciment de leur relation était basé sur cette confiance réciproque, sur les conversations à cœur ouvert qu’ils avaient régulièrement. Si Grigori n’était pas des plus doués pour exprimer ses émotions et son ressenti, il avait pourtant l’habitude de dire ce qu’il pensait sur les nombreux autres sujets qu’ils évoquaient chaque jour. Qu’il soit ainsi désobligeant vers le père de Kiara n’était pas franchement étonnant au regard du comportement que celui-ci avait eu lors du dîner. Rien n’avait semblé plus difficile pour son père que de la voir auprès d’un homme Mangemort et elle en était bien consciente. Toute son enfance, il avait tenté de la préserver des hommes comme lui et si le cœur de Kiara l’avait pourtant choisi, elle le savait bien, ses parents, eux, ne pouvaient que subir ce choix. Pourtant, elle aurait apprécié plus de compréhension, moins d’aigreur, plus de confiance. Après tout, elle était suffisamment grande pour réfléchir et penser par elle-même et elle ne se serait jamais engagée avec le Serpentard si elle avait craint pour sa vie, c’était certain. Alors si elle n’était pas effrayée, pourquoi eux le seraient-ils ? Cela n’avait aucun sens. Par ailleurs, cette soirée avait également été l’occasion pour elle de toucher du doigt le caractère ultraprotecteur et intolérant de son paternel. Ses parents avaient toujours prôné le libre-arbitre dans le choix des partenaires de ses enfants et se prendre en plein la figure que ce libre-arbitre se limitait à leurs propres idéaux avait déçu Kiara. « Cela n’est pas inhérent à toi, malheureusement. » soupira Kiara lorsqu’il demanda, agacé, si sa présence était la cause du changement d’attitude du patriarche Macmillan. Elle ne semblait pas avoir besoin d’expliciter davantage. Cela concernait également Théo, bien évidemment. « Il faudra bien qu’il s’habitue. Parce que tu fais partie du paysage maintenant. » dit-elle fermement, ignorant si elle tentait de se convaincre ou de convaincre son conjoint. Si on lui avait dit plus jeune que tomber amoureuse serait si compliqué… Elle s’en serait passée, clairement.
Le pire dans tout cela, c’était bien ses proches. En réalité, Kiara n’avait aucun soutien. Personne. Aucun. Elle se maudissait parfois d’avoir été si sotte et d’avoir laissé Grigori pénétrer dans sa vie avant de se raisonner et de se raviser. L’amour lui était tombé dessus et jamais elle ne voulait s’excuser d’avoir simplement écouté les sentiments qui la traversaient désormais, jamais. Il était l’homme avec qui elle souhaitait construire sa vie et elle avait toujours songé que ses proches n’auraient jamais voix au chapitre quant à son choix. Et pourtant, chacun d’entre eux semblaient soudainement très intéressés par sa vie sentimentale et se permettaient alors des jugements de valeur qui n’avaient pas lieu d’être. Ils ne connaissaient pas Grigori, ils ne savaient pas qui il était véritablement. Elle oui. Était-il idiote d’imaginer qu’elle pouvait voir en lui ce que les autres ne parvenaient pas à déceler ? Peut-être. Peu importait en réalité. Pour le moment, la seule chose qu’elle voyait, c’était qu’il était présent pour elle et auprès d’elle à chaque fois qu’elle le nécessitait. Il se souciait d’elle, de son bien-être et de comment elle pouvait vivre les choses ; il l’aimait. À sa manière, mais elle le savait ; il tenait à elle. Et alors que ces pensées traversaient son esprit, il l’explicita à voix haute. Un léger sourire s’installa sur les lèvres de la Poufsouffle et elle murmura : « Je le sais. Tu n’as nul besoin de me le prouver. » La sincérité qui émanait de ces mots était palpable dans l’intensité à laquelle elle serrait leurs mains liées. Elle n’avait nullement besoin de davantage de preuves. « Je ne serai pas là si cela n’était pas le cas. » Elle pensait lui avoir pourtant déjà prouvé qu’elle avait une totale confiance en lui ; après tout, elle se tournait désormais vers lui dans toutes les situations difficiles où elle nécessitait un conseil, preuve, s’il en fallait encore une, de l’intérêt qu’elle portait à son avis, à ses opinions et à ses réponses, tant bien même que celles-ci n’étaient pas toujours du goût de la jeune femme. Mais c’était ce qui était intéressant en réalité puisque cela permettait de confronter les points de vue et d’alimenter sa réflexion. En réalité, elle aimait que Grigori et elle soient différents. Même si cela rendait les choses bien difficiles.
D’ailleurs, elle comme lui, étaient régulièrement en proie à de profondes insécurités concernant leur avenir et lorsque Kiara expliqua qu’elle espérait que la tension existant entre sa famille et son fiancé s’atténue au gré des années, elle capta l’inquiétude de Grigori sur une hypothétique volonté de la jeune femme de rompre le serment de mariage qui les unirait bientôt à cause de ses proches. Il se décolla d’elle et exprima fermement son avis sur la question. Encore et toujours cet attachement pour les traditions. « Je ne me marie pas pour divorcer dix ans après Grigori. » Elle n’était pas opposée au divorce, ça non. Elle ne pouvait pas imaginer non plus que si un jour les sentiments qui la liaient à lui s’évanouissaient qu’elle soit enchaînée à ce mariage. Mais à l’heure d’aujourd’hui, elle aimait Grigori de tout son être alors imaginer qu’ils puissent être séparés était inconcevable.
Elle leva les yeux au ciel lorsqu’il évoque son mariage. « Je croyais qu’on avait parlé de compromis pour notre mariage ? » dit-elle en appuyant fortement sur l’adjectif possessif. « Je n’ai rencontré personne de ta famille pour le moment en dehors de ta fratrie, » (et encore, leurs liens étaient très pauvres) « Mais je ne refuserai jamais la présence de qui que ce soit sous prétexte que je ne l’apprécie pas. » Un rire nerveux s’imposa et elle ajouta, amusée : « Si on doit approuver les invités de l’autre, on va se retrouver à trois à notre mariage. Toi, moi et le maître de cérémonie. » Elle grossissait le trait mais à peine ; Grigori et Kiara n’évoluaient pas dans les mêmes cercles, ils n’avaient pas les mêmes amis et chacun s’en contentait. « Et il est hors de question que je passe le plus beau jour de ma vie sans eux, je te préviens. » Elle serait intransigeante là-dessus. « Nous avons plus d’un an et demi devant nous pour qu’ils se fassent à l’idée. Ne t’inquiète pas. Je m’en occupe. » Elle n’avait pas non plus envie que sa famille tire une tête de six pieds de longs lors de la cérémonie. Elle voulait qu’ils soient heureux et ravis pour elle, qu’ils sachent que Grigori était tout ce qu’elle désirait et qu’elle était sûre de son choix. « Il faudra bien qu’ils s’en accommodent ; je pense que cela sera plus simple quand nous aurons nos enfants. » conclua-t-elle. « Faudrait peut-être commencer à faire une liste à un moment d’ailleurs ? Après tout, il faudrait lancer les invitations dans quelques mois. » Le rétroplanning était lancé et il était absolument nécessaire lorsqu’on se lançait dans de tels préparatifs.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...