Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
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Mer 5 Oct - 8:16
Début juin 2021
Il m’était difficile de soulever des paupières aussi lourdes. L’ensemble de mon corps était ankylosé. Il m’était impossible de lever ne serait-ce que le petit doigt. Les lumières m’éblouissaient alors que je voyais flou, le creux de mes bras me piquait, ma nuque, mes hanches et mes jambes me faisaient souffrir le martyr. Je voulais porter ma main à mes yeux pour m’aider à y voir, mais elle était entravée. Tout en grognant, je clignais plusieurs fois des paupières en remuant ma langue dans ma bouche pâteuse. Purée, j’avais soif. Après de longues minutes, je parvenais enfin à faire le point et à découvrir l’endroit où je me trouvais. Une chambre blanche, austère, aseptisée et à la forte odeur de désinfectant. En essayant de bouger la nuque, un éclair me foudroya le dos, me faisant pousser un juron. Je réalisais alors que mon cou était bandé et immobilisé par une minerve. Mes jambes étaient lourdes, mais je parvins à les remuer un peu pour changer de position, ce qui me fit remarquer que l’ensemble de mon corps était couvert de bandage. Je serrais les dents en sentant un violent élancement dans mes hanches et dans mes côtes.
— Bordel…
Petit à petit, je prenais conscience de l’état dans lequel j’étais. Mes bras étaient perfusés pour m’envoyer un cocktail de médicaments. Une sonde qui me passait dans le nez me nourrissait de force. J’étais comme paralysée, et l’angoisse commença à m’envahir. Où est-ce que je me trouvais ? Dans un hôpital moldu ou sorcier ? Les souvenirs des événements passés me revinrent en mémoire au compte-goutte. La forêt. Le renard. Rory. Le manoir. Le chapardage. Le chien à éloigner. La joie de la mission accomplie. La désillusion. Le loup-garou. La peur. L’affrontement. La douleur. Le voile noir. Que s’était-il passé ensuite ? Comment allait Rory ? L’inquiétude m’agitait et les machines auxquelles j’étais reliée se réveillèrent et commencèrent à biper. Une infirmière arriva rapidement. L’emblème qui décorait sa longue robe verte me rassura aussitôt. Sainte-Mangouste. La sorcière me donna tous les renseignements que je lui demandais. J’avais été dans le coma durant trois jours, d’abord dans un hôpital moldu, je fus rapatriée dans un hôpital irlandais puis enfin à Londres. La plupart de mes blessures étaient impressionnantes, mais superficielles si on excluait deux côtes cassées et ma nuque qui avait été sévèrement agressée. Ça, je m’en souvenais. Je serais encore hospitalisée quelques jours avant de pouvoir rentrer chez moi. Aucune visite pour le moment, mais un avis de recherches avait été envoyé au Ministère. Rory était en vie, il allait aussi bien que moi, mais était agité. Je ne doutais pas qu’il quitterait les lieux aussi vite que possible. Je l’enviais, moi aussi je voulais partir, mais ce ne serait pas bien prudent, d’abord auprès de ma famille et ensuite à cause de ma santé. Je n’avais pas envie de jouer avec la lycanthropie. J’avais l’intelligence de me faire convenablement soigner pour éloigner autant que possible la maladie. Aux portes de ma décision d’agrandir ma propre famille, ce serait un drame que je sois atteinte. La médicomage vérifia mes perfusions puis m’indiqua vouloir revenir plus tard. Le lendemain on m’enlèverait la minerve. En attendant, elle modifia ma dose de médicament pour me faire dormir encore. Sans que l’envie soit présente, je sombrais.
Quatrième jour. On m’avait effectivement enlevé la minerve. Je pouvais bouger la nuque, mais non sans douleur. La prudence m’avait été ordonnée bien que mon squelette ne risquait rien. Avant tout, il ne fallait pas rouvrir les plaies qui avaient du mal à se refermer. Les blessures générées par les loups-garous mettaient plus de temps que les autres à se refermer et à cicatriser. Les os de mes côtes se ressoudaient lentement. Je devais éviter tout mouvement brusque. La sonde me fut également retirée pour mon plus grand soulagement. La boule au ventre, je fixais le plafond avec mélancolie. Je détestais me retrouver dans un hôpital. Je fréquentais Sainte-Mangouste depuis si longtemps que s’était presque devenu ma seconde demeure. Je détestais être ici, on me criblait au peigne fin, j’étais une véritable énigme du monde magique et je fascinais les adorateurs de causes perdues. Rajouter à cela la lycanthropie surpassait la malédiction. Qu’adviendrait-il de moi ? J’entendais déjà Moïra me faire la morale comme si j’étais fautive de la venue du loup-garou. J’imaginais les préjugés dans les yeux de mes parents. En découvrant mon corps ainsi balafré, Harper voudrait-elle encore de moi ou serait-elle à jamais dégoûtée ? À peine mariées, déjà divorcées ?
Ma gorge s’obstrua douloureusement et je fondis en larmes. Avec prudence, je remuais pour cacher la moitié de mon visage dans le gros oreiller. Bon sang, pourquoi ça m’arrivait toujours à moi ? La nuit devait initialement être tranquille et sans danger, une petite sortie de routine sans le moindre encombre. Il avait fallu que nous croisions le chemin d’un loup-garou, et un énervé celui-ci puisqu’il s’en était pris à nous alors que nous étions sous nos formes animales. J’adorais les monstres et les créatures difficiles et différentes. Je n’avais jamais eu aucun préjugé, au contraire, j’essayais de voir au-delà des apparences, de maitriser l’effroi qu’ils engendraient pour en comprendre les tenants et aboutissants. Malheureusement, il semblerait que ces bestioles m’appréciaient un peu trop elles aussi. Lorsque ce n’était pas les dragons qui voulaient me changer en poulet rôti, c’était les Abraxans qui m’embarquaient et quand ce n’était pas les chevaux, c’était les loups-garous. J’étais fatiguée. Épuisée même, de ce sort qui s’acharnait contre moi. Dès la naissance une croix semblait avoir été posée irrémédiablement sur ma tête avec ma maladie, puis la vie n’avait eu de cesse de se jouer de moi. Mes seuls instants de bonheur s’étaient en réalité résumés lorsque j’étais en présence des dragons, ou en compagnie de Harper. Mais que pensera cette dernière en me voyant ainsi, la joue balafrée ? Et s’il n’y avait que la joue… J’avais été témoin des nombreuses blessures reçues lors du changement de bandages la veille au soir. Les cuisses, les hanches, la nuque, ma joue et un bras… Je ressemblais à un bout de viande hachuré. Je me laissais aller à mes sanglots tout en me redressant pour observer à nouveau le plafond froid illuminé de ces néons à la lumière terne. Après avoir pleuré une bonne fois, tout ira mieux. Je pourrais à nouveau faire face aux aléas de la vie, affronter le regard des autres et me battre pour garder Harper auprès de moi. Si elle m’abandonnait… Oh, non, je préférais ne pas imaginer ce scénario. Je n’étais pas certaine d’y survivre. Les yeux rougis par mes larmes, je pris une profonde inspiration et décida de tendre l’oreille. Me concentrer sur les bruits de couloir allait peut-être m’aider à me distraire puisque de la fenêtre je ne voyais qu’un grand érable aux feuilles secouées par le vent. Est-ce que c’était moi ou y avait-il une certaine agitation un peu plus loin dans le couloir ? Que pouvait-il bien se passer ?
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Harper MacFusty
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Mer 19 Oct - 7:48
Moi j'ai eu peur
Harail
Le premier jour, les craintes semblent aussi infondées qu’improbables, toute la peur est enfouie sous une couche épaisse de déni. Abigail n’est pas rentrée de sa promenade avec Rory, qu’est-ce qu’il y a de mal à ça ? Après une petite virée dans la forêt, ils ont transplané au Chaudron Baveur pour boire à la santé de tous les animaux. Le téléphone d’Abigail demeurant dans leur appartement, Harper n’a aucun moyen de les contacter. L’attente est insupportable, Harper est comme une pile électrique montée sur des roulettes prête à piétiner le monde. En fin d’après-midi, elle rend visite à ses beaux-parents, à l’improviste, motivée par le désir de leur faire la bise. C’est ce qu’elle dira. Secrètement, Harper avait espéré qu’Abigail est trouvée refuge dans son lit d’enfance, mais quelle est la logique de ce raisonnement ? Refusant d’alerter les parents de son épouse, elle les quitte après des embrassades honteuses de mensonges. Avant de rentrer à Poudlard, Harper fait un détour par le Chemin de Traverse où elle ira trouver Silas, dans la boutique de chez Barjow & Beurk, pour le questionner sur le retour de Rory. L’associé de Barjow lui assure qu’il n’a pas revu Rory aujourd’hui. Douche froide. Cette fois, le déni est impossible. Après avoir conclu que le premier qui aurait des informations en informerait l’autre, Harper transplane à Soay. Il est trop tard pour débarquer au Ministère, et elle n’a pas le cœur à rester seule dans ses appartements vides de Poudlard. Elle organise son remplacement du lendemain, puis s’affale sur le canapé. Bonnie relève que l’épouse de sa maîtresse à l’air particulièrement contrariée. - Abigail n’est pas rentrée d’une balade en forêt, déclare Harper à l’elfe. Je suis sans nouvelle depuis bientôt vingt-quatre heures. L’elfe commence sérieusement à s’agiter en énonçant tous les cas de figures possibles puis toutes les démarches à faire. - Le ministère n’ouvre pas avant demain matin, répliquait Harper. J’y suis déjà allée [...] Non, tant qu’on n’a pas confirmation, il est hors de question de les inquiéter. Finalement, l’elfe s’assied, abattue, aux côtés de Harper. Inspirant profondément, elle annonce que Madame Harper doit manger quelque chose et s’enfuit défouler son stress dans la cuisine… après un copieux repas, Harper finira par s’endormir, des rêves étranges et étrangement dérangeant hantant sa nuit. Le deuxième jour, à la première heure, Harper débarque dans le bureau des aurores pour signaler la disparition d’Abigail. L’agent chargé de cette affaire commence par lui poser exactement les mêmes questions que Bonnie, à l’exception d’une seule : - Non, cela ne lui ressemble pas. L’agent commence alors à lui glisser que, parfois, des gens disparaissait de leur plein grès. - Pourquoi est-ce qu’elle ferait une chose pareille ? S’agace Harper. L’interrogatoire commence à trop s’éterniser à son goût. Assurément, ils sont entrain de perdre du temps à faire causette au lieu de se lancer dans les recherches. L’aurore lui donne un tas d’explication plus rocambolesques les unes que les autres, achevant sur cette hypothèse : - Ils ont peut-être démarré une nouvelle vie ensemble. C’était tellement grotesque que le feu alluma le visage d’Harper qui rougit magiquement à en dégager de la fumée. Elle saisit violement l’agent au col, mais un ancien élève aurore qu’elle connaissait intervient. - Je prends la relève, assure-t-il à son collègue. Je connais bien le professeur Auburn. L’agent assis en face d’elle change de visage, et Harper est tenu de recommencer, du début, son interrogatoire, le front désespérément enfoui dans la paume de sa main. - Je sais que c’est pénible, mais c’est la règle. On ne peut pas s’élancer aveuglément dans des recherches. - Tu vas enfin les lancer, tes investigations ? Demande Harper, de mauvaise humeur. L’homme lui sourit en hochant la tête. Harper est priée de rentrer chez elle. L’alerte est donnée, elle n’a aucune piste à explorer, et Bonnie s’arrange pour lui faire boire une infusion particulièrement efficace pour l’endormir. Le troisième jour, ne tenant plus en place, Harper devance Bonnie pour ouvrir l’enclos des animaux. Un sombral qu’elle ne voit pas lui marche sur le pied, et les poules n’ont pas dénier venir lui dire bonjour. C’est officiel : Harper ne voit absolument pas ce qu’il y a de gratifiant de faire une chose pareille. L’attente est intenable, Harper tourne en rond toute la journée, devenant chèvre, rendant chèvre, bêlant sa mauvaise humeur comme une chèvre. Bonnie possède une patience sans faille mais convient que Madame Harper a un don pour être chiante, qualité qu'elle n’a jamais vu chez un autre sorcier. Toutefois, sorcière et elfe se serrent les coudes, et pour sa troisième nuit à dormir sur le canapé (comme si sa présence dans le salon permettrait aux missives de lui accéder plus rapidement…), Bonnie lui retire ses sandales pleines de boues et lui prépara son café le matin venu. Car le quatrième jour, le matin, le café et la missive arrivent en même temps. Harper n’a toujours pas repris les cours, ses supérieurs la congédiant jusqu’à nouvel ordre en la priant, bien évidemment, de les tenir informer, car eux même éprouve de l’inquiétude. C’est Bonnie qui la réveille. - Ils ont retrouvé la maîtresse, déclare-t-elle en tendant fébrilement un parchemin. Madame Abigail est à l’hôpital Sainte Mangouste. - Sort les animaux et rejoint moi, Bonnie.
***
La dernière fois qu’elle avait foulé les couloirs de Sainte Mangouste, c’était pour déterminer si Gilderoy Lockhart était bel et bien son père. Le périple dans les escaliers peuplés de fantômes semble n’être qu’un lointain souvenir. En y réfléchissant bien, c’était une sacrée aventure, bien que riche en émotion. Harper avait toujours souhaité connaître son père, mais la tornade de sentiments qui l’assaillaient alors n’égale pas d’une once l’ouragan qui lui torpille les entrailles. Après avoir réalisé qu’Abigail n’était bel et bien pas rentrée, après que Silas lui a confirmé que Rory non plus n’était pas revenu, après avoir bataillé avec ces belliqueux d’aurors, après avoir attendu des heures et des heures en mangeant des barres de chocolat, buvant du café et racontant des mauvaises blagues à une Bonnie dépitée, le parchemin de Sainte Mangouste ne lui indiquait pas qu’Abigail allait bien. Rien dans les mots ne stipulait, d’ailleurs, qu’elle était vivante et en bonne santé. L’accueil lui indiqua le bureau du médicomage en charge d’Abigail, toujours sans préciser de détail sur l’état d’Abigail. La pression commence à être à son comble, Harper n’est même pas d’humeur à charrier les infirmiers dans les couloirs alors qu’au vu de leur tête de déterrer, il y avait matière à faire… Mais présentement, Harper Macfusty n’a pas envie de relativiser. Dans le bureau du médicomage, la femme lui explique tout ce qu’ils savent. L’origine probable des blessures. Les côtes cassées, la nuque dangereusement abîmée, le coma. Où est Rory ? La médicomage hausse les épaules, comme si elle ne pouvait pas révéler cette information. - Mais c'est mon ami ! Proteste Harper. Est-il vivant au moins ? Demande-t-elle, la gorge étonnement sérrée. - Votre épouse vous racontera mieux que moi. Elle est réveillée. - Fallait le dire toute de suite ! Rétorque Harper, de mauvaise humeur. Sans la saluer ni se faire prier, Harper sort du bureau mais revient rapidement car la médicomage ne lui a pas précisé le numéro de la chambre.
***
La porte s’ouvre en grinçant. Pour se donner du courage, Harper rentre comme un cyclone dans la chambre d’hôpital. - Honey ! S’écrit-elle en se jetant sur le lit d’Abigail. Ne sachant pas où s’installer avec ce méli-mélo de perfusions et toutes ses contusions visibles, comme si elle craignait de la casser en s’asseyant auprès d’elle. Harper commence un monologue intarissable : - Pas de nouvelles… quatre jours… Bonnie n’a pas voulu me faire de crêpes… le sombral m’a marché sur le pied… Silas n’a pas de nouvelles de Rory… les aurors… plus jamais les promenades sans moyens de communications… Enfin, elle s’assoit sur un tabouret auprès de son épouse, et se penche pour venir déposer un baiser sur les lèvres d’Abigail, qu’elle espère d’épargnée. - J’étais folle d’inquiétude, finit-elle par dire. Où est Rory ? L’autre pintade n’a pas voulu me répondre ! Est-il vivant ? MAIS QU’EST-CE-QUI VOUS A PRIS DE PARTIR EN FORET COMME CA.
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Abigail MacFusty
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Sam 22 Oct - 16:44
Début juin 2021
Je m’attendais à voir une énième infirmière passer la porte. Quelle ne fut pas ma surprise en apercevant Harper qui se rua sur le lit en s’agitant comme une endiablée. J’étais si choquée de la voir, là, juste devant moi, que j’en restais bouchée bée. Elle était vivante, en chaire et en os, juste à côté de moi. Elle dont la présence s’était imposée alors que je luttais contre l’évanouissement aux pieds du loup-garou. Je l’écoutais me parler sans vraiment l’entendre, je la regardais prendre place sur un tabouret en croyant sincèrement que c’était un mirage. La bouche ouverte, les yeux ronds, je devais ressembler à un kelpy hors de l’eau. Elle se pencha, et il y eut son contact sucré. Son odeur épincée qui s’insinua dans mes narines. Instantanément, je sentis la vie s’insuffler à nouveau en moi, comme si depuis quatre jours j’avais été plongée dans une longue et profonde léthargie. J’agrippais son haut pour la garder près de moi tout en me mettant à balbutier, les larmes aux yeux.
- Oh, Harper, je suis tellement, tellement désolée. Pardonne-moi, ce n’était pas prévu. C’était un accident. Je ne voulais pas ça. Je ne voulais pas t’inquiéter, je… je suis désolée. Est-ce que tu pourras me pardonner ?
Avec douceur je la ramenais vers moi et l’incitait à s’asseoir au bord du lit. Le tabouret me semblait loin, beaucoup trop loin. À des kilomètres. J’avais besoin de son contact et de la chaleur que dégageait sa présence. Je glissais mes mains dans les siennes pour lui serrer les doigts.
- Promis, la prochaine fois tu auras un moyen de me contacter. Je… j’ai oublié de mettre ma boucle d’oreille et nous devions rester discrets alors… Excuse-moi.
Parce que je me retenais de pleurer, je hoquetais alors que mes épaules tressautaient. Je baissais les yeux sur nos mains liées.
- Il est vivant oui, c’est lui qui nous a fait transplaner. Ce sont des moldus qui nous ont trouvés et nous ont ramenés dans un hôpital. Un sorcier qui était là-bas nous a ramenés ici. D’après ce que m’a dit un infirmier, il a quitté l’hôpital, mais je n’en sais pas plus. Une grimace étira mes lèvres. J’imagine qu’il aime Sainte-Mangouste autant que moi…
En réalité, j’ignorais comment allait vraiment Rory. Les infirmières avaient un peu éludé la question, m’indiquant seulement qu’il était vivant. J’avais eu droit à un interrogatoire lorsqu’il s’était enfui, à cause de ce que nous pourrions devenir, et parce qu’il n’était absolument pas guéri. Par solidarité et fidélité, j’avais prétendu que je ne savais rien, et c’était en partie la vérité. En fait, je me doutais qu’il était retourné soit dans la boutique, soit chez lui, bien que ces choix me paraissaient étranges puisque ce serait là-bas qu’on irait en premier lieu le chercher. Je ne pouvais donc faire que supposer. Une nouvelle grimace, plus accentuée celle-ci, déforma mes traits. Un frisson de douleur me parcourut de la tête en pied en m’infligeant au passage un léger vertige. On m’avait prévenu qu’avec la blessure que j’avais à la nuque, je risquais de subir de réguliers maux de tête les jours à venir. Je n’étais plus à une douleur près. Je poussais un profond soupir avant de relever les yeux et plonger mes prunelles dans celles de l’amour de ma vie.
- Tu m’as tellement manqué. Puis, un timide sourire se dessina sur mes lèvres. Je te promets de te faire des crêpes dès que je serai rentrée à la maison… et désolée pour Sleipnir.
Tandis que je me perdais dans la contemplation de la beauté de mon épouse, mes tripes se nouèrent d’une peur sourde. Mes bras étaient visibles et Harper avait tout le loisir de contempler le bandage qui entourait l’un d’eux. J’avais honte. Honte de ce que j’étais devenue, et même si je savais que la beauté n’était pas nécessairement un argument dans notre couple, je craignais de voir le dégoût dans le regard d’Harper. C’était sans compter la possibilité, faible, mais bien là, que la maladie coule dans mes veines et dans celles de Rory. Par ailleurs, j’avais bien relevé qu’elle s’inquiétait avant tout du sort de Rory plutôt que du mien. Je mettais ça sur le compte que le personnel soignant lui avait fait un résumé, mais je ne pouvais m’empêcher de ressentir un léger pincement au cœur. Évidemment, elle venait de retrouver son amitié pour Rory, il était donc normal aussi qu’elle s’en inquiète. Passer au second plan ne devrait plus vraiment me déranger. Prudente, je déglutissais avant de reprendre, préférant profiter qu’elle ne me pose aucune réelle question pour ne rien lui raconter. Comme si repousser l’échéance de lui dire que nous avions été attaqués par un lycan allait épargner mon couple. Au moins, je pouvais encore bénéficier un peu de sa présence, de sa chaleur. Encore un peu, un tout petit peu.
- Comment ça va à la maison avec Bonnie du coup ? Et à Poudlard ? Les examens ? Raconte-moi, s’il te plait.
Qu’elle me raconte les banalités de la vie les rendait d’autant plus précieuses surtout après ce que je venais de traverser. En plus, j’aimais entendre le son de sa voix. J’avais la sensation d’avoir frôlé la mort davantage que lorsque j’avais été en danger auprès des créatures tout le long de ma carrière. La dernière fois que j’avais senti le souffle de la faucheuse me glacer la nuque, c’était avec Kyle. Est-ce que la mort voulait emporter avec elle les deux héritiers de la famille MacFusty ? Je n’avais pas peur de mourir, des fois, je me disais même que ce serait un véritable soulagement pour tout le monde… mais j’angoissais aussi. J’angoissais de ce que j’allais laisser derrière moi. Harper, bien qu’elle s’en relèverait sans l’ombre d’un doute. Les créatures qui avaient tant besoin de soin. Les dragons des Hébrides, mes dragons. Certains de mes amis et quelques-uns de mes élèves. Qui veillerait sur eux ? Qui serait toujours fidèlement à leurs côtés si je n’étais plus là ? Mes yeux bruns glissèrent amoureusement sur les traits d’Harper, sur ce corps que je connaissais par cœur et que je souhaitais tant garder avec moi et contre moi. D’un geste délicat, je l’attirais à moi pour l’embrasser à mon tour jusqu’à ce que quelque chose frappe à la vitre. Rompant le contact avec Harper, je découvris une corneille avec un parchemin accroché à sa patte.
- Snoopy ?
D’un regard entendu, je laissais Harper se lever pour aller récupérer le message que je lui permis d’ouvrir. Un simple « désolé » était inscrit sur le papier. Je reconnaissais bien là Rory. Malgré un soupir un peu exaspéré, je souriais.
- Bon, il est vraiment vivant.
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Harper MacFusty
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Jeu 17 Nov - 6:53
Moi j'ai eu peur
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Abigail balbutie une floppée d'excuses auxquelles Harper répond en ouvrant des yeux ronds. A quoi bon l'accablée en lui répétant pour la énième fois d'arrêter de s'excuser. Pour toute réponse, elle l'ensère dans ses bras, autant que faire ce peut, au vu de la position allongée de la blessée. — Tu n'es pas responsable de tes blessures. Harper en est-elle seulement persuadée ? Le revers de ces trois jours, à tourner en rond pour ressasser et radoter, balaie son esprit accablé de tourments. Bien que la pression soit redescendue, bien qu'elle n'est pas doutée un seul instant de la survie de son épouse et de son ami (elle refusait de se résigner au contraire !), les émotions furent un lourd fardeau à porter. Désormais délestée, ses épaules fourmillent de légèreté. Son positivisme de retrouvé, elle ajoute : — Ce n'est rien, concours de circonstance, aucun de vous n'a souhaité ce qu'il s'est passé. Vraiment ? Après tout, que s'était-il passé ? Arondella est la seule personne qu'elle est prévenu. Vers qui d'autre aurait-elle pu se tourner pour une affaire aussi grave ? L'aubergiste avait enquêté auprès de ses clients les plus douteux, mais ses investigations n'ont rien donné. Que s'est-il passé ? Les sanglots ne parvenant pas à exploser sur le visage de son épouse, Harper la gratifie d'un baiser et de caresses sur les cheveux pour tenter de l'apaiser. Abigail avoue enfin que Rory est vivant, mais qu'il a quitté l'hopital.
— Je suis rassurée, exprime Harper d'une voix plus calme. La missive du bureau des aurores mentionnait uniquement ton nom, et les infirmières ont refusé de me dire seulement s'il était vivant ou pas. Enfin, Harper considère l'étendue des dégâts. Elle devine les bandages sur la nuque d'Abigail, blessure qui d'ailleurs lui arrache une grimace. Les perfusions sur ses bras, la sonde à oxygène dans son nez, le bruit des machines... — Ma pauvre épouse, murmure-t-elle en redoublant de caresses. Quand Abigail lui susurre qu'elle lui avait manqué, Harper réplique d'une voix étrangement douce : — Tu m'as tellement fait peur. Elle sourit à l'évocation des crêpes et du sombral, mais son sourire s'efface lorsqu'Abigail lui demande des nouvelles de la maison et du boulot. Sérieusement ? Harper s'apprête à lancer une réplique cinglante, mais l'arrivée d'un hibou la coupe dans son élan. Snoopy... qui ? Harper attrappe la missive qu'elle déplie : désolé. Quoi ? Abigail assure désormais que Rory est vivant. Du moins, Harper saisit qu'elle parle de lui. Sérieusement ? Harper hausse les yeux au ciel et tente de calmer la tempête qui gronde à l'intérieur. Finalement, le tourment de ses émotions ne s'était pas totalement apaisé. — Tu tombes bien, Snoopy, dit-elle à l'intention du volatil. J'ai un message à faire parvenir à la boutique de chez Barjow et BeurK. Elle empoigne un stylo, s'appuie sur un table et griffonne sur un parchemin vierge :
Silas, Rory est vivant, mais je ne sais pas où il est. Il a quitté l'hopital Sainte Mangouste, je n'ai pas pu le voir. Tous les deux sont sains et saufs. Cho, Harper M-A.
Elle enroule parchemin en soupirant puis l'accroche à la patte de Snoopy qui reprend son envole depuis la fenêtre qu'Harper referme derrière lui. Inspirant profondément, elle tente de retrouver son sourire, vient s'assoir auprès de son épouse et demande d'une voix grave et posée : — Qu'est-ce qu'il s'est passé, Abigail ?
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Abigail MacFusty
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Dim 20 Nov - 21:28
Début juin 2021
Lire Harper en ce moment précis m'était difficile. Je mettais ça sur le compte de la fatigue, mais il y avait quelque chose d'étrange, de plus profond. Malgré son sourire et ses épaules détendues, je remarquais bien ses coups d'œil sur mes blessures ainsi que petit pli d'inquiétude sur son visage. Était-elle contrariée ? Après tout, il y avait de quoi, et j'en portais l'entière responsabilité. J'avais été imprudente et je n'avais aucune excuse. Tout ce que je pouvais espérer à présent c'était qu'elle veuille bien me pardonner un jour.
— J'imagine qu'ils ne pouvaient rien dire à cause de la confidentialité. Même si c'est agaçant…
Je lui répondais avec un sourire qui se voulait rassurant sans être certaine de parvenir à vraiment la rassurer. L'étreinte se fit plus étroite et c'est moi qui fus alors rassérénée. Ses caresses et ses baisers étaient aux antipodes de la violence essuyée quelques nuits plus tôt face au loup-garou. Je m'en abreuvais comme à une fontaine après la traversée du désert.
— Je suis là maintenant, je vais bien, ce n'est rien de grave.
Murmurais-je en retour, toujours dans un objectif de détendre ses appréhensions avec mon éternelle maladresse. Rien de grave, ça, ce n'était pas si vrai et je le savais très bien. Or, j'avais toujours cette sale manie d'amoindrir mes problèmes et mes maux pour ne pas me plaindre et ne pas déranger mon entourage. La corneille envoyée par Rory nous interrompit et je profitais que Harper aille lui ouvrir pour me redresser non sans grimacer de douleurs. Mes blessures me foudroyaient en m'obligeant à redoubler de douceur et de gestes parcimonieux. À présent assise de travers, calée contre le dossier relevé et le coussin, j'observais en silence la directrice des lions renvoyer Snoopy avec un nouveau mot.
Lorsqu'elle revint vers moi je devinais qu'un grand nombre d'émotions étaient en train de la traverser. Trop peut-être pour elle qui avait pour habitude de soit tout tourner en positivisme soit de faire l'autruche. Ça avait été pour éviter cette question que j'aurais aimé qu'elle me parle de notre quotidien. La vie à la maison, notre travail. Au moins, ça m'aurait donné l'illusion, un vague instant, que tout allait bien dans le meilleur des monde. Même si son visage gardait gravé ce grand sourire, son ton sérieux et son regard parsemé d'inquiétude me retirèrent tout espoir de m'en sortir d'une simple pirouette. Serait-elle finalement quand même vraiment inquiète pour moi ? Où est-ce qu'après mon récit elle irait de précipiter pour rechercher Rory ? Où carrément… Non, je ne pouvais pas penser ça. Le goût immonde de la honte s'insinua dans ma bouche et je détournais les yeux pour contempler mes doigts dépourvus de mes alliances. Même elles je les avais retirées. Je me sentais nue, et devant le regard sans équivoque de Harper, j'étais mise à nue. Je pris une profonde inspiration pour me donner du courage.
— Nous avons pris nos formes animagus pour un soir, comme on l'avait fait tant de fois auparavant. Mais on a oublié que c'était la pleine lune… erreur de débutant… Je me mordais la lèvre pour retenir mes sanglots, affligée par la gravité et la stupidité de la situation. Rory a sauté sur le loup-garou. Tu penses bien que je ne suis pas restée les pattes croisées. Il a attrapé Rory à la jambe, j'ignore l'étendue des dégâts, mais il n'était plus en mesure de faire face, je crois. Je plissais les yeux sous l'effort que me demandait l'évocation de ses souvenirs aussi douloureux que flous. Tout ce dont je me souviens c'est de lui avoir sauté dessus jusqu'à ce qu'il lâche Rory puis… tout est allé très vite. Tout ce que je voulais, c'était l'éloigner de Rory. Alors j'ai attaqué, encore et encore malgré les ripostes et malgré la douleur que je ressentais. Dans ma tête, il n'y avait que la sécurité de Rory qui importait.
Je serrais mes doigts entre eux alors que mes épaules étaient secouées par les sanglots que je retenais. La voix chevrotante je reprenais.
— Il m'a attrapé à la nuque et m'a secouée pour une mise à mort. Je ne sais pas comment j'ai réussi à me dégager. Le dernier souvenir que j'ai eu en tête avant de m'évanouir, c'était ton odeur... Ensuite, je me suis réveillée ici.
Je lui jetais un regard prudent et confus avant de revenir sur mes mains. Nerveuse, je froissais le drap de mes doigts sans trop savoir quoi dire de plus. J'avais volontairement omis les détails qui expliquaient pourquoi nous étions là-bas et pourquoi je n'avais aucun de mes bijoux, par fidélité envers Rory. Surtout, j'ignorais si la lycanthropie coulait à présent dans mes veines, ce qui était changerait drastiquement ma vie. Nos vies. Mon cœur tambourinait si vite que j'en avais mal à la poitrine et ma nervosité me faisait trembler. J'ouvrais et fermais la bouche plusieurs fois, ne sachant que dire exactement. Je craignais de déclencher le rugissement de la lionne. Rassemblant tout mon courage, je déglutis avec difficulté avant de regarder à nouveau mon épouse dans ses si beaux yeux. Je l'admirais comme si c'était la dernière fois que je pouvais le faire. J'étais au bord du gouffre et il ne tenait qu'à Harper de m'y pousser… ou de me ramener. Je murmurais.
— J'ai eu peur de ne pouvoir plus jamais te revoir.
Qu'il était lointain le souvenir de ses gosses réunis dans la cuisine de Poudlard durant la nuit, persuadés d'être poursuivis par un loup-garou.
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Harper MacFusty
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Sam 26 Nov - 17:27
Moi j'ai eu peur
Harail
Le récit fut bref, efficace et clair. A mesure que les mots coulaient, le dos d'Harper se raidissait, comme si des mains invisibles forçaient ses épaules à se redresser. Le stoïcisme apparent sur son visage d'ordinaire si souriant, taquin ou ironique, reflétait le seau d'eau glacé qu'on venait de lui deverser sur le haut du crâne. Harper n'en revenait pas. Ses yeux voyaient sans voir les doigts d'Abigail froisser les draps de son lit d'hopital. Quand le résumé fut terminé, Harper papillonna des cils, comme pour chasser la tornade intérieure luttant pour faire ployer ses épaules. Il fut un temps, Harper aurait tapoté la main de son épouse, en lui assurant c'était de l'histoire ancienne, affirmant qu'elle se sentait parfaitement bien dans le plus parfait des mondes. La sorcière et le sorcier étaient sorti indemne de cette attaque de loup-garou, pourquoi en faire toute une histoire ? Outre la menace du sang de lycanthrope coulant désormais dans les veines de son épouse et de son ami, l'attaque en elle-même suffisait à soulever la gravité de toute la situation. Ce jour-là, si un loup-garou courait dans les parages, cela signifiait qu'un être humain vagabondait tranquillement quelque part, en Angleterre, à attendre patiemment la pleine lune pour se dégourdir les pattes. Un homme ou une femme. Responsable. Ce mot tambourina contre la tempe d'Harper, lui permettant de recouvrer ses esprits. Deux doigts vinrent appuyer sur ses paupières closent, comme si elle espérait s'extirpait du sommeil ou plutôt, d'un cauchemar. Elle s'attendait à tout, sauf à ça. Pour l'heure, hors de question d'accablait son épouse sur les risques encourrus lors de cette balade. Pleine lune ou pas, l'entièreté de la faute reposer sur les épaules de la sorcière ou du sorcier assez égoïste pour ne pas s'enchaîner entre quatre murs un soir de pleine lune. — Honey, ma pauvre adorée. Cesse de t'excuser, ce n'est pas de ta faute. Tu as fait ce qu'il fallait ! C'était vrai. A sa place, Harper aurait réagi de la même façon. A sa place, Rory aurait réagi de la même façon. A sa place, beaucoup aurait réagi de la même façon. — J'aurai fait la même chose, même sans être un animagus. Toute personne humainement normale ne laisserait personne se faire déchiqueter. Harper reprend, dans l'intention de détendre l'atmosphère : — Finalement, il n'y a que le coup de mon odeur qui est bizarre. Un large sourire se dessine sur son visage, elle vient enlasser son épouse, du mieux qu'elle peut à l'aide de ses grandes mains et de ses grands bras pour lui fournir du reconfort sans déclencher la douleur de ses blessures. — Tu as fait ce qu'il fallait, répète-t-elle en un murmure. Maintenant c'est terminé, vous êtes sain et sauf. Tu es avec moi. Et peut-être que le sang lycantrope, aussi. Relâchant son étreinte, Harper détourne son regard, sentant le malaise s'emparer de tout son être. — Est-ce que les médicomages ont révélé quoi que ce soit à propos de... euh... tu sais ? Une possible infection, tout ça ? Elle lève les mains en l'air, comme pour si elle espérait que cela stoppe le flots de pensées d'Abigail et que cette dernière ne se méprenne pas. — Je ne te rénierai pas pour ça. Je veux dire, je veux juste savoir à quel point je dois haïr l'imprudent qui est sorti, cette nuit-là...
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Abigail MacFusty
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Dim 27 Nov - 7:49
Début juin 2021
Au fur et à mesure de mon récit, aussi succinct fût-il, je voyais bien l’état de ma femme se dégrader. Je la connaissais si bien que j’apercevais ses épaules se raidirent lentement, son regard d’ordinaire si vif perdit de son éclat pour s’assombrir d’inquiétude et d’un autre sentiment que je n’arrivais pas encore à définir. Immédiatement, une tornade d’émotion se bouscula dans ma tête pour venir déclencher de violents maux de tête. Ma nuque se raidit et tambourina mes cervicales avec sadisme. Je fermais les yeux pour contenir la douleur tandis qu’Harper se massait ses propres paupières. Ses paroles furent comme une caresse qui, à défaut de pouvoir faire disparaître mes cicatrices, les rendaient moins horribles. Ses étreintes étaient la preuve de mon retour à la réalité alors qu’une partie de moi flottait encore dans le cauchemar de cette pleine lune. Décidément, j’accumulais les traumatismes, car le souvenir de l’accident de mon frère ne cessait de croître chaque jour et quelque chose me disait que les élections qui allaient arriver dans quelques jours au ministère n’allaient rien inaugurer de bon. J’avais la sensation de glisser dans les abîmes au même titre que le destin du monde sorcier. La guerre engloutissait tout et je craignais qu’elle m’avale avec elle malgré tous les efforts que je fournissais pour ne pas sombrer. Mais il y avait ça : le souvenir franc et toujours radieux de Harper qui faisait entrer le soleil là où elle se trouvait, et surtout dans mon cœur. Elle pourrait se retrouver au milieu des ténèbres les plus sombres, elle parviendrait tout de même à illuminer les environs avec la seule force de sa volonté et de sa bonne humeur. C’était quelque chose que je lui enviais, moi qui étais toujours admonestée par les mains froides des événements du monde. Parallèlement, je l’admirais pour ça, et je la laissais m’envahir par sa lumière au point de me rendre aveugle. Parce que j’étais aveuglément amoureuse d’Harper. Sans condition et sans artifice. Je l’aimais à en perdre la raison, et présentement au bord du gouffre dans lequel elle pouvait me pousser, je me sentais devenir folle. Oui, mais, pour elle, je n’avais pas non plus envie de me laisser faire. Pour elle, je n’avais pas envie de me faire pousser, que ce soit par la guerre, mes traumatismes ou un quelconque hypothétique abandon. Pour elle, comme je l’avais fait concrètement pour Rory, je me battrais crocs et griffes pour me maintenir hors de l’eau, dussé-je me laisser flotter par les aléas violents de ma propre vie afin de pouvoir les surmonter. C’était mieux que la brasse coulée.
— Je ne me suis pas excusée, répondis-je sur le même ton taquin afin de détendre l’atmosphère. J’enchaînais. Non ce n’était pas bizarre… enfin, dis comme ça oui, mais… Je plissais les yeux en essayant de me souvenir correctement de l’instant. J’avais envie de te retrouver, je ne voulais pas mourir là-bas et ça s’est imposé à moi. Je ne voulais pas te laisser toute seule derrière moi. Je voulais te retrouver. Je reculais un peu la tête, doucement pour ne pas mettre à l’épreuve ma nuque. Je voudrais toujours te retrouver, tu ne pourras dorénavant plus te cacher.
Ce n’était pas une menace, mais davantage une plaisanterie aux échos de vérité. Gamines déjà nous nous étions trouvées pour la première fois dans une salle de classe en Sortilèges. Nous nous étions retrouvées un peu plus tard, puis après chaque cours dans les couloirs bondés de l’école. Puis après chaque été sur les quais bondés de la voix neuf trois-quarts. Puis à l’université après son départ et encore comme collègue à Poudlard ou comme membres de l’Ordre. Dans mon esprit aux notes poétiques et romantiques, j’étais persuadée que nous étions destinées à toujours nous retrouver quoiqu’il arrive. Nous marier ne changeait au final rien à nos destins étroitement liés depuis nos naissances. Je glissais mes lèvres contre celles de mon épouse pour les goûter comme un autre rappel à la réalité, encore et encore alors qu’elle me serrait contre elle. Je m’accrochais à ses vêtements, non sans trembler.
— Avec toi.
Répétais-je comme pour graver ces mots dans mon esprit et atténuer mes peurs… mais elle détourna le regard, alors elles revinrent au galop. Mon sang se glaça tant et si bien dans mes veines à sa question que je blêmis à vue d’œil. Elle leva les mains pour détendre mes pensées, la chose avait duré une fraction de seconde, et même si elle précisait ses pensées, un frisson me parcourut l’échine et remua l’ensemble de mon corps. À mon tour, je fuyais son regard, la gorge sèche, je fus obligée de m’humecter les lèvres pour pouvoir répondre d’un ton mal assuré.
— Apparemment c’est trop tôt pour pouvoir le dire. Ils vont refaire des examens avant ma sortie puis je vais avoir un suivi jusqu’à la prochaine pleine lune en juillet.
Formuler la vérité la rendait subitement concrète. L’éventualité me frappa de plein fouet et ce fut d’autant plus douloureux que nous avions prévu notre lune de miel. Cette fois, ce fut une rage sourde qui gronda dans mes entrailles, non pas dirigée contre le loup-garou, mais bien contre moi-même.
— Putain quelle conne j’ai été de ne pas faire attention à ça ! Maintenant notre voyage va être gâché à cause de ça alors que, bordel, j’avais juste à lever les yeux. Je me pinçais l’arête du nez en prenant une profonde inspiration dans le but d’essayer de me calmer. Quelques larmes m’échappèrent cependant. Je les essuyais bien vite. Ce serait mieux de reporter tu ne crois pas ? En plus il y a la cérémonie pour Kyle, ce ne sera vraiment pas un voyage heureux, tu ne crois pas ?
Harper savait combien je me réjouissais de partir, même pour un retour de quelques heures sur mes terres natales pour aller célébrer la mémoire de mon frère. C’était une forme de punition que je m’infligeais moi-même, car je me considérais comme la seule fautive en voulant délester ce fardeau à Rory et au loup-garou… Et parce que j’avais du mal à imaginer mon épouse se laisser envahir par la haine. C’était connu, j’aimais les bêtes et les monstres.
— Oh, Harper, renie-moi si tu en as envie, je comprendrais que tu ne veuilles plus de moi avec toutes ses cicatrices, mais s’il te plait, ne te laisse pas gagner par la haine. Nous étions dans des lieux reculés d’Irlande, le lycan a dû se croire assez loin de tout… ce n’est pas…
Les mots se coincèrent dans ma gorge. Ce n’était pas sa faute ? Je n’arrivais pas à être totalement persuadée de mes propres paroles. Sans lui rejeter toute la faute, car je l’étais aussi, j’essayais toujours de voir le bon en les autres. Parce que j’étais comme ça. Parce que c’était ma manière de lutter contre les ténèbres et la guerre. Parce que c’était ma propre lumière.
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Mar 29 Nov - 7:28
Moi j'ai eu peur
Harail
Elle n'avait pas réfléchi à la question. Pourtant, clignant des paupières, sa réponse lui paru évidente. - Ce qui serait dommage, c'est de laisser les événements tristes repousser les moments joyeux. Ne changeons rien au plan, adaptons-nous. Aussi fou que cela puisse paraître, Harper avait déjà lu des livres d'histoires. L'un d'eux relatait de la captivité de Sirius Black pendant treize ans à Azkaban. Le sorcier, accusé à tort, devait la préservation de sa raison grâce à sa forme d'animagus. Sous forme animale, la glace des détraqueurs ne vous atteint pas. Cela prouve la légitimité de la nature en comparaison de l'être humain, n'est-ce pas ? Quoiqu'il en soit, Harper espérait qu'à l'instar des effets des détraqueurs, les animagus puissent également réchappé de la contamination à la lycanthropie. L'espoir fait vivre, tout ça, tout ça. Après leur étreinte, ce sujet épineux de déposé sur le tapis, Harper se tourna, assise au bord du lit, la paume des mains enfoncées dans le matelas médical. Là, les yeux rivés sur le sol maculé de blanc de l'hôpital, elle envisageait l'impossible. Son esprit échaffaudait des plans pour rendre la vie plus sereine si le pire venait à venir. Que se passera-t-il quand les parents des élèves apprendront que le professeur de Soins aux Créatures Magiques est un loup-garou ? Son livre d'histoire relâtait également de la vie de Rémus Lupin, héro de la Bataille de Poudlard en 98, et de sa brève année passée en tant que professeur avant que tout le monde apprenne sa condition de loup-garou. Harper se rassura en songeant qu'Abigail n'avait pas essentiellement besoin de son post de professeur, puisqu'il ne s'agit pas de son seul métier. Professionnellement parlant, ce ne sera donc pas un problème. Les mentalités ont considérablement évolué depuis ces vingt dernières années, il n'y aura pas par exemple de mauvaises réactions dans leur entourage. Vraiment ? En théorie, les gens bien pensant sont prêt à accepter la lycanthropie. En pratique ? — ... de sa faute ? Compléta-t-elle. Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne vais pas te renier pour ça ! C'est l'affaire d'une nuit par mois. Les potions de nos jours sont fiables, et nous avons d'excellents potionnistes dans notre entourage. Harper refusa d'exposer ses craintes quant à la partie "vie en société", plus épineuse. Après tout, tout pourrait mal se passer, certes, mais tout pourrait très bien aller aussi. D'autant plus que, jusqu'à preuve du contraire, aucune lycanthropie n'est encore avérée. Quant au coupable... le coupable. — D'ailleurs, reprit-elle, il est aisée de nos jours d'avoir accès aux soins. Je ne te renierais pas mais ne me convainc pas de croire qu'il est normale de se balader un soir de pleine lune alors que sous forme animale les forêts n'ont pas de limite. Harper venait d'annoncer sa sentence. Il existe un loup-garou, que dis-je ? Un inconscient, un criminel qui rôde impunément dans la nature. Elle se demanda alors comment mener des investigations pour le retrouver et qu'elles sont les personnes qui pourraient l'aider. Certainement que ses connaissances au bureau des Aurores pourraient l'éguiller, ainsi que Maverick (<<-- Lol) au département de la justice magique. Pour l'heure, son épouse méritait d'être dorlotée. — Quand est-ce que tu pourras sortir ? J'ai oublié de poser la question à l'autre pingouin dehors. Sans nul doute sa conversation, toute à l'heure, avec le corps médical lui avait déplu.
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Abigail MacFusty
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Mer 30 Nov - 20:53
Début juin 2021
Si les paroles de Harper me rassurèrent, elles me frappèrent aussi. Mon cœur se gonfla d’amour pour elle, mais la chute fut vertigineuse alors qu’elle trancha en évoquant la pleine lune et la forme animale. Je fermais mes paupières, accablée par la culpabilité, quand bien même mon épouse parlait aussi pour l’inconscient de lycan qui se promenait sans prendre ses potions tue-loup. Je hochais la tête à chacun de ses sujets, bien obligée de reconnaître que ses paroles étaient correctes. Je déraisonnais énormément, et Harper parvenait, étrangement, à me ramener sur le droit chemin. L’avantage qu’elle ne soit pas aussi émotive que moi. Nous étions complémentaires, et encore une fois ce constat était une évidence. D’un geste nerveux, je glissais ma main sur ma nuque comme pour soulager un mal de crâne inexistant pour le moment. Je réfléchissais à vive allure avant de rouvrir les yeux sur mon épouse.
— D’accord Harper… mais, promets-moi une chose. Si tu te mets à le chercher, à défaut de le haïr, informe-moi s’il te plaît. Si tu as la moindre information, je voudrais le savoir. Pas… pas pour t’espionner ou pour t’empêcher de faire quoique ce soit, mais parce que je suis la première concernée. Je n’ai pas envie qu’il y ait de cachoteries dans mon dos à ce propos.
Qu’elle veuille lui botter le cul ou non au final, je m’en fichais pour le moment. Évidemment, je ne voulais pas qu’elle soit blessée et si tel était le cas je ne me le pardonnerais jamais. Je ne voulais pas l’empêcher d’agir, mais j’estimais être dans mon bon droit, pour une fois. En général, ce que faisait Harper dans mon dos m’importait peu, je lui laissais son jardin secret, mais cette fois je ne pouvais pas imaginer laisser ça couler et me refroidir sans cesse l’échine. Je ne lui proposais pas de faire les recherches avec elle, je ne voulais pas être un boulet, et j’avais la sensation qu’elle voulait le faire toute seule. Petite Abigail mise de côté, encore et toujours. Je chassais mes vieux démons lorsqu’elle changea de sujet. Amusée par l’appellation qu’elle eut pour le corps médical, je baissais le regard sur mes mains jointes devant moi.
— Dans quelques jours si, par miracle, ou par malheur je ne sais pas, je ne tombe pas malade. Si les examens ne donnent rien, alors je sortirais pour avoir un suivi à domicile. Et s’ils me retiennent, je m’enfuirais comme l’a fait Rory. Te voilà prévenue.
Je lui souriais avec un petit air de défis. Harper savait à quel point je n’aimais pas les hôpitaux pour les avoir beaucoup trop fréquentés tout au long de ma vie. Elle savait aussi que si je ne tombais pas malade, cela pouvait être un signe avant-coureur de la lycanthropie qui aurait alors renforcé mon système immunitaire. Évidemment cela pouvait aussi couler de la chance, mais je n’y croyais pas trop. Tendant le bras dans sa direction, j’attendais de pouvoir serrer sa main dans la mienne.
— Je n’ai pas envie de me laisser abattre. J’étais sous ma forme animagus tout du long et il parait que des sorciers survivent à la lycanthropie grâce à ça. Je la caressais distraitement avec mon pouce avant de continuer sur un ton taquin. Et je me suis dévouée pour porter notre enfant, ce serait vraiment dommage que je ne puisse pas le faire, n’est-ce pas ?
Plus le temps passait et plus je mettais le sujet sur le tapis sans pour autant le concrétiser. Je ne me sentais toujours pas prête et peut-être bien que je ne le serai jamais. Toutefois j’avais vu là une porte dans laquelle je m’étais engouffrée afin de détendre l’atmosphère et nous permettre de garder nos regards tourner sur l’horizon. Aussi, mon épouse était consciente de la période difficile que je traversais présentement, et j’avais tenu à verbaliser que je ferai tous les efforts nécessaires pour ne pas sombrer davantage dans la dépression. J’estimais que c’était une précision importante. Je serrais un peu plus ses doigts entre les miens, laissant nos alliances frotter l’une contre l’autre. Je plongeais mon regard dans le sien tout en souriant avec douceur.
— Je me réjouis de partir avec toi, loin de tout. Loin de nos ennuis, loin de la politique, loin des conflits, loin de nos idiots d’élèves, loin de Bonnie, loin de Sleipnir qui te marche dessus.
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Je n'avais pas peur quand il m'a attrapée [Harail]
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