Le dressage canin ça fait rêver tous les propriétaires de chien. Avoir un chien qui obéit au doigt et à l’oeil à toutes les demandes de son maître... même pour des ordres qui ne servent strictement à rien, par exemple fait le mort, il faut dire ce qui est, ça en jette. Doryan en prenant un chien s’était vu faire exactement les mêmes choses que les autres maîtres sauf que ça ne se passe jamais vraiment comme prévu. Belle avait beau d’être une volonté exemplaire – parfois c’était même un peu trop – ce n’était pas de l’obéissance mais de la mémoire. Ah elle savait faire le assis, couché, stop, donne la patte, roule et toute la panoplie du bon petit toutou volontaire sauf qu’au lieu d’écouter ce qu’on lui demandait elle les tentait les uns après les autres jusqu’à ce qu’elle tombe soit sur le bon ordre et qu’elle reçoive la récompense - le nerf de la guerre que la récompense - soit que son maître excédé par son manque total de sérieux craque avant elle et abandonne en lui balançant la friandise... ce qui était potentiellement contreproductif mais que voulez-vous elle excédait Doryan à n’en faire qu’à sa tête. Aussi à force d’assister à ce genre de séance, les gens s’étaient mis à donner des conseils, au début verbaux, avaient essayé même en pensant mieux faire que Doryan – chose ultra vexante – mais Belle restait fidèle à elle-même, elle voulait faire plaisir ça c’était une certitude mais pas de la façon dont les humains l’auraient voulu... ça n’avait donc pas marché, provoquant à chaque fois des sourires de la part de Doryan qui à chaque fois trouvait le moyen de rappeler «je te l’avais bien dit » ce qui était très agaçant mais tellement jouissif pour le maître. Après les séances où chacun donnait son avis, il avait eu le droit aux manuels de dressage... non mais les gens n’avaient aucune pitié et pourtant il avait essayé de les lire ces manuels... quand Belle ne trouvait pas ça plus drôle de les mâchouiller avant... ce chien était un démon, elle aurait dû s’appeler Lucifer... le problème c’est que ça ne fonctionnait pas plus et au détour d’une conversation avec des collègues, quelqu’un lui avait conseillé d’évacuer le trop plein d’énergie de son animal en lui faisant faire du sport.

Pas de problème, muni de son vélo, il avait accroché la laisse au guidon et avait appris à ses dépens que son chien ne devait pas être si pure race que ça, ayant un peu de sang de chien de traîneau vu comme il avait été tracté par une Belle plus que motivée... En fait ce chien était motivé pour tout, c’était une catastrophe. Et Doryan avait beau aimer son chien et les sorties avec, être traîné ça ne l’emballait pas des masses. Il s’était donc dit que sa chienne ne serait pas un chien de concours de dressage, qu’elle aurait une vie cool Raoul et que c’était très bien comme ça.  

Jusqu’au jour où tandis qu’il était sensé être de repos, le Blood Circle avait eu la brillante idée de faire une réunion. Ah les emmerdeurs... bien sûr qu’il avait essayé d’esquiver... entendre des gens répéter sans cesse les sorciers nia nia nia, mais c’était ultra relou... sauf qu’il n’avait pas réussi à esquiver. C’est long deux heures à écouter des gens se prendre le chou sur comment gérer la chose, forcément si au début la politesse voulait que les participants écoutent ou fassent au moins semblant d’écouter, au bout de dix minutes Doryan avait décroché et jouait avec son voisin au pendu sur un bout de papier – chacun s’occupe comme il peut -. Puis après quelques parties endiablées, Doryan finit par regarder des vidéos sur youtube et les suggestions – pas toujours parfait cet algorithme en réalité - l’emmenèrent sur une vidéo d’agility. Qu’est ce que c’était que ce truc, c’était trop cool ! Le chien avait l’air de se dépenser de fou et ça avait l’air de lui plaire. Il fallait qu’il essaye avec Belle ! Pour sûr que sa chienne serait excellente, imbattable et qu’il détenait chez lui la future championne du monde. Aussitôt que l’idée germa dans son esprit qu’il envoya la vidéo à Eliza ah non mais la réunion ultra productive hein pour lui faire découvrir cette discipline et lui demander si elle était partante pour l’accompagner. La réponse fut positive sinon pas de rp en même temps donc bon, faut savoir ce que l’on veut dans la vie

Le jour J, non pas de la première compétition mais bien du premier entraînement, Doryan avait brossé Belle afin d’éviter qu’elle soit toute crottée... quelle idée d’avoir un chien blanc tacheté aussi... était passé récupérer son amie en répétant tandis qu’elle grimpait dans la voiture « Belle, non on ne saute pas sur les gens... » Peine perdue, elle était trop contente de la voir... désespérant cet animal et encore, ce n’était que le début. Après une demi-heure de route parce que visiblement c’est surfait d’avoir des endroits pour faire faire de l’agility à son chien en ville, il gara sa voiture devant un parc. En tout cas ça ressemblait à un parc sauf qu’il n’y avait pas âme qui vive – ce qui n’est pas plus mal- et plein d’obstacles dont Doryan n’avait pas la moindre idée de comment entraîner un chien intelligent certes peut être qu’il se ment un peu à lui-même hein mais novice à les franchir. Son réflexe premier fut donc d’attraper son téléphone pour voir des vidéos mais comme souvent quand on a besoin de voir quelque chose sur internet, il n’y a pas de réseau... génial. Il regarda sa partenaire de galère « La prochaine fois que j’ai une idée de ce genre, dis-moi que tu préfèrerais boire un coup avec moi, ce sera moins galère. »  

Puisqu’ils étaient là, autant pénétrer par le petit portail et refermer derrière eux pour ne pas que Belle se tire à la voiture quand elle en aurait marre... Non, c’était elle la star il fallait qu’elle prouve qu’ils détenaient entre leurs mains une championne. Championne qui... mince mais qu’est ce qu’elle faisait encore... un trou ? Mais bon sang Est-ce que c’était le moment de creuser la terre, il avait un chien ou une taupe ! «BELLE ! » Et voilà, c’était partie... elle devait confondre son prénom avec le mot cours puisque madame se décida à faire des tours de terrains devant l’air consterné de son maître qui ne trouva rien de mieux à dire que «Elle s’échauffe, faut pas croire. » Echauffement rien du tout... sa chienne était juste con...  

« Oh tu parles, si je te roulais une pelle là maintenant, tu préférerais ma bave à celle de mon chien et mon haleine à la sienne. » Il lui lança un regard en biais avant de la menacer, faussement sérieux. « Ne dis rien, ne me contredis pas sinon je te crache dessus et là tu pourras te plaindre de ma bave. » Est-ce qu’il serait véritablement capable de cracher sur sa meilleure amie et bien… mieux valait-il ne pas savoir, sans oublier que c’était sa voiture et qu’il ne serait pas ravie d’avoir du crachat de partout surtout lorsque c’était pour contredire la demoiselle. La répartie de mademoiselle Johnson ? Oh bah un tirage de langue de toute beauté. Et pourtant, s’ils avaient l’air de s’entendre comme chien et chat, l’affection était on ne peut plus présente entre eux et se démontra par les propos qu’ils échangeaient tout au long du trajet, c’était une véritable entente.

En revanche, il y a quelqu’un qui n’avait pas vraiment envie de bien s’entendre avec les deux humains, c’était Belle. Comment une chienne qu’Eliza avait prit grand soin de pouponner pendant tout le trajet trouvait le moyen de partir comme une balle une fois qu’elle était libérée et qui salissait son pelage en gratouillant le sol. Il allait la tuer et la faire cuire au barbecue, voilà c’était décidé s’il l’attrapait, elle était morte cette andouille de chienne qui n’avait même pas l’air de se souvenir de son prénom. Sans doute qu’il aurait été beaucoup plus patient et compréhensif envers l’animal qui avait besoin de se dépenser s’il n’y avait pas eu Eliza, cette brave Eliza, pour se bidonner à côté de lui et commenter cet échec cuisant en osant comparé tout cela avec de la drague. « Non mais tu crois que j’essaie de rouler un patin à mon chien Eliza ? » Il essayait d’intimider sa chienne par le regard mais visiblement, ça ne fonctionnait pas le moins du monde, tout en expliquant « Déjà je n’essaie pas de dresser les filles, je suis pas ultra fan des relations où il y a domination et ensuite si je suis célibataire ce n’est pas parce que je me débrouille mal mais uniquement parce que ça me permet de coucher avec plusieurs filles à la fois sans avoir à me prendre la tête avec l’une d’entre elle parce qu’elle me trouve infidèle. » Il se tourna pour la regarder dans les yeux « Dis moi, tu fais une allusion à ma bave, puis une allusion à mon célibat, tu as quelque chose à me demander Eliza ? Tu veux qu’on s’envoie en l’air sur la banquette de ma voiture parce que tu es en manque ? » Oui oui, il y avait ce grand sourire totalement moqueur, cette expression de sale gosse très fier de lui-même s’il disait des âneries et que de toute façon, ils avaient été toujours été clair à ce sujet l’un comme l’autre, non leur relation aussi agréable soit elle ne les pousserait pas dans un lit, ils se devaient de rester amis pour ne pas gâcher ce qu’il y avait entre eux, sans oublier le fait qu’elle en savait bien trop sur ses incartades pour que tout ceci ait la moindre chance de fonctionner.

Trouver la meilleure façon d’aborder Belle ? Hum, elle marquait un point, il est vrai que les tentatives d’intimidation de toute façon ça ne fonctionnait pas le moins du monde. Il fallait donc marcher à la carotte ? Oh non mais c’était honteux de songer que Belle était un ventre sur patte qui venait lorsqu’il y avait de la bouffe à la clé, elle n’était pas comme ça. »[/color] Il siffla l’animal, qui était vraisemblablement devenu sourd « ça risque d’être un peu tendu pour les récompenses si elle ne daigne pas s’intéresser à nous. Tu sais Belle n’est pas comme les autres chiens, son estomac ne la dirige pas. » Il pouvait cependant tester avec un gâteau du paquet qu’il avait ramené pour les deux humains, au cas où ça durait longtemps et qu’ils mouraient de faim. A peine le froissement se fit il entendre que la chienne – pas si sourde que ça – s’intéressait à eux et prouvait au passage que si si, la bouffe c’est le nerf de la guerre puisqu’elle revient à leur côté en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, faisant souffler Doryan qui attacha l’andouille avant de se redresser pour observer sa camarade de mission dressage de chien « Attends, attends t’es en train de dire que toi, ton téléphone capte ici ? Purée je veux ton opérateur ! Bon bah du coup on compte sur ton téléphone pour faire gps, allons dans une animalerie. »

Il fallu donc de nouveau faire rentrer Belle dans la voiture, ce qui n’était pas ultra difficile, laisser Eliza s’occuper mettre le gps et s’occuper de les emmener jusqu’à l’endroit indiqué par ce dernier. Une fois garé sur le parking, il tendit sa carte bleue à la demoiselle, prouvant par ailleurs la confiance qu’il lui portait, n’étant pas plus inquiet à l’idée de la lui passer et de lui donner le code secret. «  Je te laisse y aller, choisis ce qui te semble bien. Tu as su parfaitement prouver que Belle était un ventre sur patte. » Il caressa néanmoins la tête de sa chienne qui à son nom venait de ramener sa tête au niveau du conducteur et de son passager. « Je pense que tu peux aussi tenter un jouet qui fait de bruit mais pas en plastique, elle ne les aime pas, plutôt en tissus, ça l’amuse bien plus et il est plus facile d’attirer son attention avec ça. Il vaut mieux que je t’attende là. » Ce n’était d’ailleurs pas une question d’être feignant et de vouloir rester dans la voiture, mais il connaissait Belle et la chienne ne supportait pas de rester seule dans une voiture ou de rester avec quelqu’un qui n’était pas Doryan, quoi qu’avec son frère et sa sœur, ainsi qu’Alice, ça allait, elle les connaissait très bien donc ça ne la stressait pas plus que ça, en revanche, avec les autres, c’était une torture – d’après leurs dires parce que Doryan ne l’avait jamais vu ça – pour leurs oreilles parce que la chienne ne faisait que gémir, gratter à la vitre jusqu’à ce qu’on la gronde et à hurler comme si on l’abandonnait… bref Belle, la voiture elle tolérait tant qu’un membre de la famille Rosebury était présent et Doryan étant un très bon ami LUI, il évita de faire ce coup fumant à Eliza en s’éclipsant, préférant carrément lui faire confiance.

Mais quoi mais cette tête qu’elle faisait, Doryan la regarda de travers. Non mais sérieux, un peu de jugeotte mademoiselle Johnson, on parlait d’embrasser un chien. Un chien adorable certes, ne te vexes pas Belle, mais un chien comme les autres qui passait son temps à sniffer des trucs ignobles et qui mettait sa langue on ne sait trop où. Elle n’allait quand même pas faire croire àDoryan qu’elle préférait être embrassé par un toutou, oui même si c’est le plus beau des toutous, plutôt que par lui, faut arrêter, c’était pas crédible. Mais c’est qu’en plus elle en rajoutait une couche à propos d’un malheureux crachat. Elle n’avait pas non plus l’air très impressionnante lorsqu’elle parlait de vers, accompagné d’un doigt menaçant «  J’ai pas l’air, mais je t’assure que je suis mort de trouille. Qu’est ce que tu es impressionnante comme fille, c’est dingue. » Oh niveau crédibilité il était excellent là, le ton blasé, les yeux brillants et le sourire tout à fait moqueur, il ne pouvait pas faire pire.


Est-ce qu’ils étaient seulement capables d’être sérieux trois secondes ? Absolument pas, alors que Doryan s’acharnait à rappeler Belle, voilà qu’il se prenait des réflexions. Non mais après il fallait comprendre Belle, voilà il se faisait l’avocat du diable mais c’était un endroit tout nouveau, il devait y avoir une multitude d’odeurs de comparses canins, qu’est ce qu’elle en avait à faire de son maître qu’elle voyait tout le temps ? Et l’autre, voilà qu’elle en rajoutait une couche, il marmonna sans quitter sa chienne des yeux « Oui, je m’y connais en bave de chien, j’en possède un et j’ai expérimenté les bisous baveux plein d’amour de sa part. » Est-ce qu’il était tout à fait concentré sur la conversation avec Eliza il semblerait que non puisque lorsqu’elle parla de soumission, il la regarda comme si quelqu’un lui avait balancé un rocher sur la tête – ce qui n’aurait pas été forcément une mauvaise chose, ça lui aurait évité de dire des bêtises. « J’ai dit ça ? Oh non moi qui pensais que mon secret était bien gardé. » Il haussa un sourcil « Boarf, je ne voudrais pas avoir de secrets pour toi tu sais. » Ce qui pour la dernière partie, sous couvert d’ironie, était tout à fait vrai.

Par contre, soit elle était en manque de cul, bien fait pour elle ça lui apprendra à être particulièrement chiante, soit il y avait un truc, quoi qu’il en soit Doryan décida de mettre les choses à plat et voilà qu’à présent c’était son fantasme de se taper sa meilleure amie. Il hésita à jouer le jeu et à lui attraper la main pour l’emmener, ce qu’il aurait fait s’il n’y avait pas eu Belle, Belle qui ne comprendrait pas et qui allait sûrement faire comme les gosses, faire le mur dès que son maître aurait le dos tourné et il n’avait pas envie de perdre sa chienne «  Désolé, je ne vais pas pouvoir m’occuper de ton plaisir, ma chienne passe avant. »  Tien, c’était une idée ça par contre, trouver une fille qui possédait un chien oui oui comme dans les 101 Dalmatiens, ça lui permettrait, sous prétexte qu’il faisait ça pour aider sa chienne à se trouver un nouveau plan cul, mais quelle bonne idée Eliza.

Après avoir récupéré la chipie qui aujourd’hui n’était pas d’une bonne composition et après l’avoir congratulé avec des gratouilles pour être revenue. Les trois partenaires, bah oui Belle faisait carrément partie de l’équipe, partirent en expédition pour trouver un magasin pour les emplettes. Tandis qu’Eliza s’occupait d’acheter tout et n’importe quoi, la chienne en profita pour se glisser sur la place côté passager, ce qui était beaucoup plus pratique pour les câlins et c’est fou mais là le donne la patte, pas de problème elle le comprenait parfaitement bien et tendait la patte sans aucun problème, comme quoi c’était juste une caractérielle cette chienne.

Lorsque le troisième membre du trio arriva, Doryan fit passer la chienne derrière, non sans avoir fait un bisou sur le nez en forme de cœur de son chien. Il laissa Eliza et parce que c’était un curieux, faut bien le dire il s’empara du sac pour observer ce qu’elle avait pris et le moins que l’on puisse dire c’est que Belle allait encore être pourrie gâtée, quand ça n’était pas Alice et Doryan – parce que c’est bien beau d’accuser sa nièce mais il est exactement pareil – c’était Eliza. « Si avec ça, elle n’est pas motivée, franchement je ne comprends plus rien. » Et c’était reparti pour faire des kilomètres. Tandis qu’il conduisait, il demanda à Eliza « Tu ne veux pas tester une des friandises, voir si elle aime ? Autant être fixé dès le départ et ne pas connaître une déception supplémentaire. ». Une fois de nouveau au parc, il dit descendre la chienne l’attrapant par le collier avant qu’elle ne se tire. « Bon on va tenter un truc, toi là, tu te moques pas, tu ne filmes pas et tu n’en parles ni à mon frère, ni à ma sœur. » Non sinon ils allaient se foutre de lui eux aussi et une Eliza moqueuse c’était bien suffisant. Il entraîna donc Belle vers le premier obstacle, la lâchant uniquement devant celui-ci et la chienne pila net avant de remuer la queue signe qu’elle ne comprenait juste pas… C’est dingue cette chienne sautait sur les canapés, sur les lits, voir même sur les gens par contre franchir une petite barre, non ça ne lui venait pas à l’esprit. « Envoies-moi la balle, je vais essayer de la faire franchir en la lançant de l’autre côté. » La probabilité qu’Eliza lui balance dans la tronche étant élevé il précisa quand même « Tu me l’envoies dans les mains bien sûr. » Et si malheureusement ça ne fonctionnait pas et bien ce serait certainement à lui de s’y coller et de sauter par-dessus l’obstacle pour montrer l’exemple… quoi qu’il pouvait aussi refiler cette tâche ingrate à sa meilleure amie, elle allait accepter n’est ce pas ?

Il faut bien des avantages à être amis tout de même. Personne ne demandait dans le cadre de son métier à Doryan d’être un bagarreur et de mettre tout le monde sur le tapis. Forcément qu’une fille ayant l’habitude du combat lui mettait la misère... encore que ça pouvait dépendre de certains éléments. Dans tous les cas, étant donné qu’il s’entendait bien avec la demoiselle présente avec lui aujourd’hui, que le terrain était un peu cochon et qu’il était loin d’être du genre à aimer faire sploush dans la boue, il allait se contenter de rétorquer « Mais c’est bien pour ça qu’on est ami, je m’entoure que des gens qui pourraient être dangereux pour mon ego et qui auront des scrupules à me mettre le nez dans la boue. Fais gaffe en plus si tu m’attaques, j’ai un chien dangereux. »  Hum il fallait surtout pas baisser les yeux vers Belle en disant ça parce que pour sûr qu’elle avait l’air tout sauf dangereuse.

On ne peut pas non plus dire que Belle était un modèle d’obéissance. Ce qu’elle pouvait être gavante aujourd’hui, elle semblait avoir oublié jusqu’à son nom alors les ordres élémentaires, clairement ça lui passait au-dessus. Il allait finir par attraper ce chien et en faire de la chair à saucisse et derrière il prendrait un chien ultra bien dressé, voilà. Il était frustré et sa meilleure amie et bien... c’était une meilleure amie de merde, clairement. Elle s’asseyait, non mais bonjour le message plein de solidarité, elle pressentait que ça allait être long, donc elle préférait s’asseoir et alors sa phrase. Il la regarda, halluciné par ses propos « En même temps, je suis pas certain que j’aimerais qu’il y ait une file de filles qui nous observent actuellement vu la bonne grosse défaite du jour. »  ça ne le perturbait pas outre mesure, déjà parce que de ce côté-là, tout se déroulait parfaitement, merci. Mais en plus, pour être souvent avec lui, elle savait très bien qu’elle disait que des âneries. Ce qui ne l’empêcha pas de remuer le couteau dans la plaie et de faire rire Doryan « Purée, c’est loin quarante ans, t’es dure en affaire. Tu penses pas qu’on pourrait raccourcir d’ici la fin de l’année ? »  De toute façon, elle ne se mouillait pas trop même en acceptant la proposition de Doryan puisque ça n’en était pas vraiment une.

En attendant le sacrifice ultime de cette meilleure amie, vraiment trop sympathique, les deux décidèrent de multiplier les chances de réussite. Pour cela, rien de plus simple, direction un magasin pour animaux de compagnie afin de lui acheter pleins de trucs. Bien entendu, il fallut de nouveau que ça dérape un peu, ça n’était pas nouveau ça et l’excuse toute trouvée pour que Doryan refuse d’aller plus loin, ce fut Belle. Oh bah oui, dire qu’il préservait leur amitié c’était nul comme réponse, mieux valait il se servir de l’animal qui aujourd’hui faisait n’importe quoi. Aux propos d’Eliza, il essaya quand même de prendre un air peiné, même si c’était plutôt un sourire qui voulait pointer le bout de son nez et c’est fataliste, parce qu’il fallait au moins ça qu’il répondit « Tu sais, elle accepte de dormir toutes les nuits avec moi ELLE »  Ce qui provoquait des réveils tout sauf agréable à coup de léchouilles mais ça, elle n’était pas obligé de le savoir. « ça va aller tu vas t’en remettre, t’as qu’à te consoler en achetant un chien »  Oh ça c’était la meilleure idée du monde « Comme ça on reste ami et on baladera nos chiens ensemble. »  Est-ce que ça ne faisait pas de lui un meilleur ami en or que de dire ça pour essayer de lui remonter le moral, bien sûr que si.

Après l’avoir laissé faire ses petites emplettes – avec sa carte bleue à lui – il eut droit à une réflexion lorsqu’il fit un bisou à sa chienne. Non mais ce qu’il fallait pas entendre « T’es jalouse c’est tout. »  Il lui fit un sourire avant de faire mine de réfléchir « Tu sais que tu es pire que ma nièce? C’est grave ça ma chère. »  En même temps, Alice adorait Belle et essayait toujours d’avoir des léchouilles de la part de l’animal tacheté donc ce n’était peut être pas le meilleur argument de Doryan et sûrement qu’Eliza le savait très bien.
Si Belle était l’animal le plus affectueux du monde et qu’elle maîtrisait habituellement oui pas aujourd’hui très bien le assis et viens entre autre, là c’était une catastrophe. Non mais ce n’est même pas qu’elle ne voulait pas faire ce qu’on attendait d’elle, bon il y avait sûrement un peu de ça  il ne faut pas exagérer, elle avait surtout l’air de rien comprendre, remuant la queue à la mention de son nom comme pour montrer qu’elle était connecté mais ça s’arrêtait là. Il fallait un peu d’aide, il demanda donc la balle à Eliza pour essayer autre chose et elle lui répondit un truc, non mais fallait l’entendre « ça va c’est juste une balle, je te demande pas la lune. »

En fait ce à quoi il ne s’attendait pas le moins du monde c’est que sa meilleure amie fasse elle-même le circuit. D’accord, c’était une amie en or, il devait bien le reconnaître et le plus sidérant c’est qu’enfin, ça sembla percuter dans la tête de Belle qui exécuta sa plus belle imitation du mouton... Non parce que ça c’était clairement un saut de mouton où Doryan ne s’y connaissait pas. Tout ça pour terminer au côté d’Eliza et de sautiller autour d’elle comme si c’était la personne la plus drôle du monde puisqu’elle sautait les obstacles avec elle, super. Doryan fit le tour parce qu’un seul qui sautait les obstacles c’était très bien et caressa sa chienne avec ce sourire très très fier, un peu  comme si elle venait de terminer première d’un concours de dressage. « Bon ça y est, je crois qu’elle a compris cet obstacle. Tu peux prendre un peu d’élan et le refaire? Je te l’envoie. »  Sauf que le problème c’est que maintenant que Belle avait été flatté et qu’elle avait compris ce qu’on attendait d’elle. Voilà qu’elle s’amusait à passer l’obstacle... une fois, deux fois, trois fois, toujours en saut de mouton, faisant souffler Doryan « Avec elle c’est vraiment tout ou rien... c’est une cata elle va être épuisé avant le deuxième obstacle. »  Il attrapa sa chienne par le collier pour l’emmener jusqu’à l’obstacle deux ou plutôt un obstacle différent, celui de la balançoire. Il n’eut même pas le temps de dire à Eliza qu’il fallait soit qu’elle tienne la chienne et qu’il montre, soit qu’elle montre, que la chienne à peine lâché décida de montrer qu’elle avait compris et sautait la balançoire de gauche à droite, mais quel boulet... Ah ça allait être drôle le slalom « Belle, tu fais n’importe quoi! Viens là nunuche » Son chien était hyperactif, voilà… il pensait comprendre alors que rien du tout et il n’attendait pas les instructions « Pourquoi dans les films, ils ont tous des chiens qui obéissent au doigt et à l’œil et qui comprennent tout ? » Potentiellement parce qu’ils étaient plus âgés et dressés au moment où ils tournaient dans le film mais bon ça Doryan l’oubliait momentanément, essayant de calmer la motivé du jour.  

Un regard sur Belle qui remuait de la queue et tout l’argumentaire de Doryan tombait à l’eau. Est-ce que la chienne serait seulement capable de le défendre ? Contre Eliza, non ça, impossible, elle connaissait l’amie de Doryan, dans sa tête c’était sûrement un membre de la famille et s’ils en venaient aux mains – ce qui serait quand même ridicule – la chienne penserait certainement qu’ils jouaient. Mais en règle général, est ce que face à des parfaits inconnus, elle en serait capable, il aurait bien aimé savoir, comme ça pour information. Sauf que les seules fois où il se battait avec quelqu’un c’était face à des sorciers et alors s’il y a bien un truc qu’il ne ferait jamais c’est mettre en danger sa chienne face à des gens sans scrupules et sans aucune morale. Non, Belle n’avait pas choisi d’avoir un maître sans magie, elle n’avait d’ailleurs pas vraiment choisi Doryan, uniquement ses lacets, elle n’avait donc pas à être la cible de qui que ce soit et il n’allait certainement pas l’emmener se faire massacrer dans une quelconque mission. Il ne saurait donc certainement jamais si sa chienne était en mesure de le défendre ou non et à la rigueur, ça n’avait pas grande importance, Belle était un chien de compagnie, il n’attendait rien d’elle si ce n’est sa compagnie et son affection, voire sa dévotion. Chose dont Eliza semblait être dépourvu, non mais il y avait erreur sur le mot ami. Non seulement, elle se foutrait de lui, ce qui était tout à fait normal, ça il ne pouvait pas dire le contraire, ce serait de la mauvaise foi mais en plus elle prendrait en photo, bien bravo… elle vendait du rêve cette fille il y a pas à dire. « Juste comme ça, j’ai un trou de mémoire, t’es sûr qu’on est ami, j’ai un petit doute sur la question. Et arrête de vouloir me mettre par terre, c’est quoi cette lubie. » Néanmoins, il notait si par malheur, il finissait par terre à cause d’elle, il se débrouillerait pour soit la faire chuter soit balancer un truc sur l’écran de son portable pour le bousiller… oui une pierre est si vite arrivée.

En fait, Eliza elle avait décidé de bousiller l’ego de Doryan, se condamner, mais quelle saleté. Elle mériterait de finir seule toute sa vie pour oser dire un truc pareil. Et puis c’était quoi ces efforts là ? Couper la poire en deux, trente cinq ans, quel gain de temps. « T’as des questions de merde, est ce que ça me va, bien sûr que non, t’imagines si j’étais obligé d’attendre mes trente cinq ans pour que tu daignes bien vouloir te » comment elle avait dit déjà « condamner ? Oh l’enfer, rien que d’imaginer attendre tout ce temps, je le vis super mal. »

En plus elle ne voulait même pas faire l’effort de prendre un chien. Pourtant, il était certain, sans blague cette fois, qu’elle s’en sortirait très bien avec un chien. Mais bon, il pouvait comprendre aussi, tous les gens ayant rencontrés Belle ne pouvait vouloir de chien derrière, trop peur d’avoir un chien moins bien… Bon même si aujourd’hui, elle avait décidé de montrer qu’elle était hyperactive mais qu’obéir, ça la motivait pas toujours. « Bon bah pas de chien alors, tu viendras balader Belle avec moi » Non mais elle allait pas échapper à tout quand même.
C’est exactement ce qu’il insinuait, que personne ne voulait de lui. Ahlala que la vie était difficile quand même, c’est fou. « Personne, c’est pas faute d’essayer hein mais alors il semblerait que je doive attendre que tu te condamnes pour mes trente cinq ans. » Quelle andouille d’avoir donné une date butoir, il n’allait pas oublier et elle pouvait être sûr qu’il ne la louperait pas le jour de ces trente-cinq ans oui on sait Soledad, pas question .

Belle était un ventre sur patte, Doryan préférait se dire ça, que les mains de sa meilleure amie sentaient les friandises pour chien, plutôt que de se dire que sa chienne était une vendue qui obéissait aux autres plutôt qu’à son maître. Et en plus elle en rajoutait une couche au sujet de défi pas amusant. « Mais fais donc, décroche moi la lune. » Ah mais pas de problème pour la défier. Par contre il y en avait une là, qui était clairement en train de le défier en suivant joyeusement Eliza, traîtresse. Une traîtresse qui avait décidé de s’épuiser en montrant qu’elle avait compris ce qu’on attendait d’elle. Alors oui, c’était très bien, Doryan était fier d’elle mais quand même, elle était peut être pas obligé de montrer autant de fois, ils avaient vu. Donc l’amie cobaye décidait de tenir le chien, dommage elle avait tant de succès que ça aurait été sûrement très drôle de la voir s’essayer à la balançoire pour chien. « Tu peux compter sur moi, une démonstration comme ça... t’en verras qu’une fois dans ta vie, ouvre grands tes yeux. »

Alors qu’il se plaignait, un peu injustement de Belle qui rappelons le avait quand même démontré tout son potentiel sur le premier obstacle, la comparant aux chiens dans les films, Eliza se fit la voix de la raison et défendit clairement la dalmatienne « Tu m’avais caché que tu étais devenue avocate pour chien et que ta première cliente c’était Belle. » Non parce qu’elle exagérait un chouya « Mais elle est dressée, elle connaît juste pas l’agility. » Non mais quand même, c’est pas parce qu’aujourd’hui, le rappel, ça n’était pas ça – certainement parce que public il y avait – qu’il n’allait pas dire que sa chienne était presque un modèle d’obéissance, à deux droits détails près… bon même si elle comprenait rien aujourd’hui. Ah bah de toute façon, étant donné qu’il vivait en appartement, il était de toute façon obligé de s’en occuper après le travail… ou d’envoyer son frère et sa sœur s’occuper de sa pitchoune s’il n’était pas en capacité de le faire. Comme quoi vivre proche de ses parents ça aurait été plutôt pas mal, il aurait pu leur filer Belle s’il faisait trop d’heures à la suite et vu comme la chienne était mignonne, impossible de dire non on veut pas… Un plan génial que d’avoir une chienne avec le museau en forme de cœur. « C’est pour ça que je voulais un chien, pour occuper mes soirées, elles étaient pas assez remplies. » Mais qu’est ce qu’elle faisait encore « Eliza, si tu la câlines comment tu veux qu’elle soit intéressée parce que je fais, tu te doutes bien que les papouilles c’est plus intéressant que de me regarder faire le pitre sur une balançoire. » Voilà après elle s’étonnait que Belle écoute rien, elle regardait même plus Doryan.

Une fois que madame daigna laisser Belle, Doryan montra l’exercice. Un pied sur la balançoire, puis le second, prudemment il fit un pas, puis deux, un peu hésitant, n’ayant pas spécialement envie de se péter la tronche… surtout quand la meilleure amie était du genre à dégainer plus vite que son ombre. C’est pas parce qu’il n’avait pas prévu de se marier qu’il fallait laisser Eliza faire des dossiers de lui, sait on jamais que ça fuite – ce qui est une certitude – Doryan aurait été bien embêté. Etant donné que tout était stable, bien entendu il prit la confiance et marcha plus rapidement, oubliant peut-être un peu que le principe d’une balançoire c’est qu’à un moment donné selon le poids… ça bascule. Arrivé au milieu du chemin, le poids s’inversa. Non seulement, la planche en bois tapa fort contre le sol, faisant aboyer Belle… qui… ouai non pas d’explications désolé, elle aboie c’est tout, mais surtout elle déstabilisa complètement Doryan qui glissa, ni plus ni moins et termina sur les fesses, en bas du toboggan. Oui alors peut être que ça n’était pas l’exemple à suivre, il tourna la tête vers Belle qui chouinait pour le rejoindre, ah ce chien, quand il s’agissait de venir quand il l’appelait, elle était aux abonnés absent mais par contre, quand il était les fesses dans la terre, là pas de problème, elle voulait bien venir. Est-ce qu’il fallait anticiper les moqueries d’Eliza… non, de toute façon ça ne servirait à rien, mieux valait il désamorcer le truc « C’est peut être un peu compliqué pour une première fois la balançoire, on devrait faire le slalom, t’en penses quoi ? » Oui bon après s’il se prenait les piquets dans la tronche c’était peut être pas mieux.

A la phrase de cette amie si chère à son cœur, Doryan eut un sourire qui se dessina sur ses lèvres avant qu’il ne lève les yeux au ciel. Est-ce qu’il n’avait pas l’amie qui méritait au final ? Il devait bien avouer qu’il était forgé dans le même moule et qu’il aurait été certainement le premier à dégainer son portable si l’occasion s’était présentée. « Je suis flatté que tu me tiennes en assez haute estime pour que tu daignes sortir ton portable, je t’assure mais je ne suis pas convaincu que me prouver ton amitié de la sorte me plaise beaucoup. » Est-ce qu’il avait le choix néanmoins, il semblerait que non mais alors qu’elle ne se berce pas d’illusions, si par malheur cette scène venait à arriver, Doryan essaierait par tous les moyens d’effacer cette photo ou vidéo compromettante afin qu’il n’y ait aucune preuve, quand bien même au jeu du c’est ta parole contre la mienne, il ne gagnait pas souvent… A croire que les gens le connaissaient bien, quelle poisse.

Elle ne voulait pas le vexer, oui alors niveau crédibilité, il faudrait qu’elle prenne des cours de théâtre parce qu’il n’y croyait pas mais alors pas du tout. Attendez, elle faisait quoi là ? Woho, non, elle ne s’approcherait pas de lui avec cette expression de fourbe sur le visage, pas question ! Doryan recula d’un pas « Eliza, je suis pas vexé. » un autre pas « Arrête d’avancer » Encore un avant de s’immobiliser parce qu’ils n’allaient quand même pas jouer au chat et à la souris dans un parc pour chien « Mais quelle chieuse »  A la place, il essaya de l’empêcher de faire… alors il n’en avait aucune idée mais il sentait que ça puait. Il se retrouva avec un bisou sur la joue répugnant. Si ça aurait pu être pire et qu’elle aurait pu baver en prime, il devait admettre qu’Eliza c’était pas vraiment le charme incarné comme fille. Il l’observa désespéré en entendant qu’il en aurait tous les jours, oui alors euh si c’était des bisous comme ça, ils allaient peut être s’abstenir « Tu sais que je te louperais pas de toute façon. C’est noté dans mon calendrier mental, réserve-moi ta journée ce jour là parce qu’à mon avis on va avoir du pain sur la planche pour que tes baisers soient potables, on part de loin. »

Si Eliza ne semblait pas partante pour avoir un chien, ce qui était très dommage soit dit en passant, ils auraient pu s’amuser tous les quatre, elle ne sembla pas dire non à l’idée d’être forcé de suivre Doryan dans ses lubies et accepta par son silence de le suivre. Belle de son côté était soit une traître  oui soit elle voulait aider Doryan en pactisant avec la personne qui pourrait, potentiellement venir avec eux deux en balade… Ouai clairement connaissant Belle, c’était une grosse traîtresse mais bon impossible de lui en vouloir quand elle était si motivée à faire ce que Doryan… ou plutôt Eliza, lui demanda lorsqu’elle comprit ce qu’ils attendaient d’elle.

L’obstacle numéro deux, la démonstration de Doryan fut moins rutilante que celle de son amie. Elle se termina par un Doryan par terre. Si ça n’était pas douloureux, ça n’était pas non plus des plus agréables. Effectivement, il y avait de fortes chances pour qu’il ait un hématome mais ça ne serait pas la première fois et certainement pas la dernière non plus. Il accepta sans aucun problème la main qui lui était tendu et se releva avant de répondre à la question « Je pense que je vais m’en remettre, en même temps, ce n’est pas comme si je voyais l’étendue des dégâts. » ça ne l’empêchait pas de marcher, c’est donc que tout allait bien. Il claqua de la langue pour ramener Belle à lui et essaya une autre technique  pour la faire passer sur cette balançoire de fortune… Ce qui était super vexant c’est que Belle s’en sortait quand même mieux que Doryan alors qu’elle ne savait même pas ce qu’on attendait d’elle. Il tourna la tête pour montrer à Eliza les prouesses de sa chienne d’amour mais n’eut le temps de rien dire que la tête d’Eliza ne sentait pas bon. Un dégât des eaux, oh la poisse, les affaires reprenaient décidément bien vite. Il attrapa Belle qui faisait l’équilibriste au milieu de la balançoire et qui ne savait plus vraiment si elle devait avancer ou reculer. Il la déposa sur le sol un peu boueux avant de relever brusquement la tête en l’entendant parler de l’abandonner. Elle croyait en ses rêves cette meilleure amie, c’est fou « C’est ça, je vais te laisser rentrer à pied alors qu’on est au milieu de nulle part, n’importe quoi. Allez en route Eliza, je te ramène à ta boutique ! » Il rejoignit sa voiture, laissa Belle monter derrière. « Je compte sur toi pour nous diriger. » Il se contenterait de conduire, on ne pouvait pas attendre mieux de la part de Doryan.