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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Blood, fire & potions - ROXI III :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Mar 31 Aoû - 11:39
Blood, fire & potions
La journée avait été relativement calme. Le temps pluvieux aidant, Rory et le fils Beurk n'eurent à s'occuper que d'une petite poignée de clients, des habitués principalement, leur laissant tout le temps nécessaire pour se livrer à leurs activités respectives. L'arrière boutique était l'antre de Rory. Potions, poisons, objets moldus, artefacts... Il avait plusieurs cordes à son arc, jonglant entre les commandes et expérimentations à son compte ou pour agrandir le catalogue de la boutique. Ayant passé la journée à perfectionner plusieurs potions, ses essais n'avaient pas été de tout repos. A son compteur : trois débuts d'incendies maîtrisés, deux explosions et demie, un retour de flammes, cinq combustions spontanées du liquide et sept fontes de chaudrons. Les échecs se lisaient littéralement sur lui. Sa blouse était calcinée par endroits, des tâches verdâtres maculaient tout le pan droit de son épaule à la bordure de sa manche quand à son visage... On pouvait lire sur ses traits la suie des feux et explosions, des cendres étaient encore accrochées dans ses cheveux et quelques éclats de verre avaient ricoché sur sa joue, laissant des petites plaies ici et là. Alors qu'il se saisissait de son couteau de prédilection pour hacher quelques plantes qu'il intégrerait au liquide bouillonnant dans le chaudron à sa gauche, Rory put entendre la cloche de l'entrée tinter et un échange entre le fils Beurk et un client. Ne s'en souciant guère, sachant que son associé était plus que qualifié pour conseiller et vendre, il ne tendit pas l'oreille, bien trop concentré sur son expérimentation. Après quelques minutes, alors que son collègue apparaissait dans l'arrière boutique, s'apprêtant à lui parler, le claquement sonore provenant de la cour adjacente à l'arrière boutique les distrait. Quand Rory reconnut la silhouette se tenant sous la pluie, ses mains se refermèrent instinctivement pour former deux poings vengeurs. La rage qui le submergeait blanchit ses jointures et fit fuir le fils Beurk qui prétexta une "petite course" pour quitter la boutique.

Qu'est-ce qu'il fout là bordel ?! Instinctivement, il se saisit de son couteau dans une main, sa baguette dans l'autre au moment où son père passa le pas de la porte de l'arrière boutique. Une fois à l'abris de la pluie, le vieil homme s'arrêta un instant, échangeant un regard chargé de dégoût pour son héritier. Le sentiment était réciproque. Ils ne prononcèrent aucun mot et Henry Barjow rejoignit en silence la boutique, accédant à la caisse. Les prunelles de Rory se posèrent sur les feuilles disposées sur son plan de travail, tentant de réprimer la haine qui montait progressivement en lui, par vagues de plus en plus monstrueuses, ébranlant son self-control. En un seul mot, son père anéanti la dernière once de retenue de Rory. «  Calixte ! »  vociféra son père, quelques gallions en main. Ses yeux se fermèrent dans un profond soupir, rejetant la tête en arrière, se forçant à penser à Lilibeth pour ne pas céder. Il craignait qu'un geste inconsidéré de sa part ne fasse du tort indirectement à sa soeur. «  Calixte ! »  réitéra Henry Barjow, semblant perdre patience. Il eut tout juste le temps de prononcer «  Cal’ »  que Rory lui asséna un coup de poing dans les reins, arrachant un grognement sourd à son paternel qui s'effondra sur le comptoir de la boutique. A peine sa tête heurta violemment le bois qu'il le saisit violemment par le col de son manteau pour le redresser et vint le jeter contre le mur séparant l'arrière boutique du lieux de vente dans un lourd fracas. Son large couteau en main, ses prunelles flamboyantes de haine vinrent accrocher les siennes avant de lui siffler. «  Ne m'appelle plus comme ça ! »  

Lentement, il rapprocha son visage du sien alors que, malgré le sang coulant de son front, le vieil homme esquissa un sourire sadique. «  Tu es mon fils et que ça te plaise ou non, Calixte est le nom que je t'ai choisi. »  Un bref rire sinistre échappa à Rory, semblant se détendre un instant avant que son poing ne se fracasse sur le mur juste à côté du visage de son paternel avant de se saisir du col de sa chemise, le menaçant de son couteau. «  La prochaine fois que je t'entends prononcer ce nom, je te tranche la langue... Ne me provoque pas ! »  Le prévint-il alors que sa poigne se resserrait sur son col. Ses phalanges dans lesquelles des éclats de bois étaient venues se loger laissaient échapper quelques gouttes de sang. Ils échangèrent un long regard avant que son père ne brise le silence, jouant avec les nerfs de son fils. «  Tu n'oserais pas... Tu n'as pas les couilles pour... Tu es bien le fils de ta mère, faible et… »  Il n'eut pas le temps de finir de le provoquer que Rory venait de lui asséner un nouveau coup de poing en plein dans le ventre, lui coupant instantanément la respiration. Le vieil homme s'affaissât sur lui-même, ses mains portées sur ses entrailles, tentant de reprendre son souffle. Ne lui laissant pas le loisir de se remettre de ses émotions, Rory le redressa une nouvelle fois par le col, demandant avec un immense sourire satisfait. « Oups, pardon...Ça m'a échappé, tu disais ? »  ses prunelles sombres luisaient d'une flamme inquiétante alors qu'il dévisageait son vieux paternel. Ce dernier tenta un nouvel affront, il ouvrit à peine la bouche que Rory le frappa avec force sur la pomme d'Adam, provoquant chez son père un son guttural rauque. Face à sa souffrance, un petit rire sadique lui échappa, exultant de joie. Combien de fois s'était-il retrouvé de l'autre côté du poing ? Subissant les assauts de Caïn sous le regard satisfait de son père. Caïn n'étant plus là pour un affrontement à force égale, il allait payer pour deux. « Toujours frapper une partie qu'on peut cacher avec un vêtement, hein ? C'est bien ce que tu apprenais à Caïn, non ? Tu vois que certaines choses finissent par rentrer… »   La respiration difficile de son père sifflait dans toute la boutique, brisant le silence de mort qui régnait. Entre la poigne qui le retenait collé au mur et le couteau qui menaçait son flanc, Henry Barjow était bloqué, subissant la rage qu'il animait chez son jeune héritier. « Fais attention à ce que tu fais... Tu ne voudrais pas que ta chère Lili en paye les pots cassés. »  Rory vit rouge, son couteau à la lame affutée comme une lame de rasoir glissa à la gorge de son père. Pressant cette dernière contre la peau délicate du vieil homme, un filet de sang s'en échappa, venant tâcher l'acier. Alors qu'il s'apprêtait à le menacer, la cloche de la porte d'entrée retentit, laissant apparaître un jeune homme, probablement venu acheter quelques potions. Tous deux tournèrent la tête dans sa direction, découvrant l'horreur sur son visage. Le client figé, ne comprenant visiblement pas ce dont il était témoin, Rory perdit patience et lui hurla sans ménagement. « CASSE-TOI BORDEL !!! »  Terrifié, l'homme prit la fuite, rabattant la porte derrière lui. Immédiatement son attention se porta sur le père Barjow, sa lame toujours fermement appuyée contre sa gorge il siffla entre ses mâchoires serrées de rage, pesant chacun de ses mots. « Si j'apprends que tu as fait du mal à Lili d'une quelconque façon que ce soit... Tu regretteras de ne pas m'avoir tué quand tu en avais encore l’occasion. Je me ferai un plaisir de t’ouvrir pour te vider comme la misérable vermine que tu es… »  A peine eut-il prononcé ces mots qu'un tintement de fioles au fond de la boutique retint son attention. C'est quoi encore ce bordel ?! Il tourna la tête pour voir une silhouette furtive disparaître dans le rayon du font. Sourcils froncés, il se demanda l'espace d'un instant quand un client aurait pu entrer, relâchant brièvement son attention. Il n'en fallut pas plus à son père pour se dégager de sa prise. Henry Barjow repoussa violemment son fils avant de lui porter un coup de poing au visage. Malgré son âge avancé, le vieillard avait encore les moyens de blesser son fils. La bouche en sang, Rory cracha l'excédent d'hémoglobine avant de dégainer sa baguette, le menaçant sans un mot. Le vieillard avait été trop lent, il avait clairement l'avantage. Ils se dévisagèrent un instant avant que le père Barjow ne disparaisse en un claquement de doigts. «  Lâche. »  souffla-t-il en essuyant d'un revers de manche sa bouche ensanglantée.

N'ayant pas le temps de souffler, Rory devait à présent gérer l'intrus qui était à l'origine de sa lèvre enflée et fendue. D'un pas décidé il se dirigea vers le rayon du fond, sa baguette dans une main, le couteau tâché du sang de son père dans l'autre. Bouillonnant encore de rage, il fit face au rayon, brandissant sa baguette sur la silhouette qu'il avait entraperçue pour se rendre compte qu'il s'agissait de Lexi. Putain mais qu'est-ce qu'elle fout là ?! Le visage fermé, marqué à la fois par la colère qui le berçait, la lutte qu'il venait d'avoir avec son père et les expérimentations ratées de sa journée, son regard était plus sombre que jamais, lui laissant percevoir un aspect radicalement opposé de tout ce qu'elle connaissait de lui. Même lors de leur précédente rencontre, la colère qu’il lui avait exprimée n’était rien comparée à l’état dans lequel il se trouvait actuellement. Le Rory déconnant, relativement agréable bien qu'hautain était très loin. Lexi avait finalement le droit à celui que beaucoup connaissaient. Rory Barjow dans toute sa splendeur : violent, agressif, froid et calculateur. « Tu es là depuis combien de temps ? »  Pas de « qu'est-ce que tu fais là ?! » ou encore de simple « Lex’ »  comme il aimait l'appeler. Paradoxalement il n'était même pas surpris de la voir ici. Dernièrement elle apparaissait comme par magie dans les moments où il s'attendait le moins à la croiser. Là pour le coup elle avait fait quand même relativement fort il faut l'avouer ! Si la jeune médicomage était au courant que Rory avait été maltraité pendant son enfance, elle n'avait jamais eu le loisir d'en entendre plus sur son histoire. Une compréhension mutuelle, silencieuse, avait toujours été de mise entre eux. Par cette simple phrase, Rory souhaitait donc savoir si elle avait assisté à la scène depuis le début ou si, et c'est ce qu'il espérait, elle avait transplané dans la boutique, au moment où il l'avait aperçue entrer dans le rayon.
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Alexis Fawley
Alexis Fawley
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Métier : Cheffe du service de médicomagie légale de Sainte-Mangouste || Responsable d'une étude clinique sur le gène sorcier
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Lumos
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Mer 1 Sep - 23:56
Le temps marche ainsi :
c’est à la fois un retour en arrière
et une fuite vers l’avant.
Boutique Barjow & Beurk || Début décembre 2020 || ROXI III Lexi observe le temps pluvieux à travers la fenêtre de la salle du conseil d’administration de l’hôpital où une réunion d’un ennui mortel vient de se terminer. Le jour a déjà commencé à s’assombrir, l’hiver est bien là Coucou Jon et si les températures demeurent plus ou moins clémentes (aux yeux de Lexi la reine des glaces bien sûr), le ciel maussade rendait certains actionnaires plutôt grincheux. Rien de nouveau sous le soleil pour la jeune cheffe de service qui hait ces réunions administratives qui durent plus longtemps que de raison et qui l’empêchent d’être réellement à ce qu’elle fait. Lexi n’a que peu de temps à perdre avec ses fadaises. Lorsqu’on lui a proposé le poste de cheffe de service, elle avait cru s’être libérée des contraintes de la subordination et de la hiérarchie ; mais cette liberté au sein du service n’est qu’illusoire, il y a toujours quelqu’un au-dessus et Lexi déteste ça. Ce qu’elle aime, c’est pouvoir diriger comme bon lui semble, sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit. Lors de la réunion, elle a dû maîtriser ses émotions et sa colère, en serrant ses poings sous la table pour ne pas céder à la fureur qui l’anime tandis qu’on demande toujours plus de résultats avec moins de frais, tandis qu’on demande à ce que le travail soit fait plus rapidement en moins de temps. Des aberrations bureaucratiques qui pourraient bien passer au-dessus de la jeune femme si cela ne la bridait pas dans son propre travail, dans ses expériences personnelles légales comme illégales. Alors qu’elle réfléchit à comment satisfaire ses supérieurs tout en contournant les règles imposées, le visage de Rory s’impose dans sa tête. Lui aussi, a contourné les règles établies tacitement il y a des années lors de leur dernière conversation.

Lexi soupire et balaye cette pensée d’un revers de main. Elle sort de la pièce avant de se diriger vers le vestiaire. Elle retire sa blouse et détache sa longue chevelure retenue prisonnière par une jolie broche en argent. Si celle-ci ressemblait à si méprendre à une broche tout à fait ordinaire et classique, la longue pointe métallique pouvait s’avérer être une arme de choix le cas échéant. Lexi ne laisse jamais rien au hasard, comme la sangle autour de sa cuisse où l’on trouve ses deux couteaux favoris. Elle ne s’en sépare jamais. Bien sûr, en public, un charme d’invisibilité les rend indécelables ce qui permet à Lexi de passer inaperçue mais rien n’est plus rassurant pour elle que de sentir la lame froide glisser entre ses doigts. Paradoxalement, ce contact la calme et lui permet d’éviter bien des meurtres. Elle enfile son blouson de cuir et ses boots avant de passer la main dans ses cheveux auburns. Elle regarde l’heure ; il n’est pas tard. Ce n’est pas si souvent qu’elle termine sa journée officielle à cette heure-ci et elle décide d’en profiter pour aller sur le Chemin de Traverse à la boutique d’apothicaire refaire le plein de quelques ingrédients pour ses expériences sur les Nés-Moldus. Cela faisait quelques mois maintenant qu’elle travaillait sur la réplication de sérum antimagie du Blood Circle et les résultats commençaient à payer. Elle transplanne aux abords de la boutique et fait distraitement ses achats avant de se rendre compte qu’il lui manque deux ingrédients qu’elle ne trouvera pas ici. Lexi se mord les lèvres tandis qu’elle règle ses achats et se dirige vers la boutique Barjow & Beurk.

Si elle avait espéré échapper à Rory plus longtemps, finalement, la raison aura eu raison d’elle (lol, la blague). La sonnette retentit dans la boutique de l’Allée des embrumes, annonçant son entrée. Beurk l’accueille avec sa délicatesse habituelle et Lexi et lui échangent des banalités d’usage avant qu’elle prenne congé de lui, elle n’avait pas besoin d’aide pour savoir ce qu’elle souhaitait. Lexi débute alors son vagabondage dans les rayons, se faisant la plus discrète possible. Si elle pouvait partir avant qu’un certain associé de Beurk ne débarque, cela l’arrangerait… Elle n’avait pas fait d’efforts spécifiques pour éviter Rory ces derniers temps mais elle n’avait pas pris forcément beaucoup de nouvelles non plus, se contentant de lui envoyer comme convenu la crème cicatrisante pour sa blessure. La confusion qu’elle avait ressenti lors dans la forêt n’avait fait qu’accentuer son incompréhension et elle préférait mettre de la distance pour ne pas se retrouver perdue au plus profond d’elle-même.

Alors qu’elle mettait enfin la main sur une corne de licorne, un beuglement lui fit hausser les sourcils. Calixte. Un nouvel employé probablement et le moins qu’on puisse dire, c’est que la personne avait dû sacrément merder pour que la voix de l’homme soit si véhémente. Lexi ne peut s’empêcher de refreiner un soupir d’agacement lorsque l’homme appelle à nouveau et que personne ne lui répond. Ne peut-on pu faire ses achats tranquillement maintenant ? Passablement énervée, Lexi continue à fouiner dans les rayons à la recherche d’autres choses d’intéressants tandis qu’un bruit sourd attire -à nouveau- son attention. Levant les yeux au ciel devant ce qu’elle reconnaît être les fracas d’une bagarre qui dégénère, elle décide de ne pas s’en mêler et de continuer son chemin. De toute manière, si elle s’en mêle, elle gagnera, cela devient lassant à force… Alors qu’elle poursuit la lecture méticuleuse des fioles disposées près d’elle, la voix de Rory la fait sursauter. « Ne m'appelle plus comme ça ! » Hein ? Lexi relève la tête et se redresse doucement, pas certaine d’avoir bien entendu, ni même d’avoir bien compris. Alors qu’elle se rapproche sans un bruit du bout du rayon, la scène à laquelle elle assiste au loin lui semble surréaliste, Rory menaçant son père avec un couteau, laissant s’échapper toute sa colère. Fronçant les sourcils, Lexi se recule, mal à l’aise de le surprendre dans cette altercation, même si Rory a clairement l’avantage. Fils de ta mère, faible… Lexi se tend, revoyant son propre père lui dire les mêmes mots faible, faible, faible. Une femme. Faible. C’était ses mots favoris, les mots qui marquent encore Lexi même aujourd’hui alors même qu’elle incarne pour bien des gens l’archétype de la femme carriériste qui a réussi. La fureur qui anime Lexi semble être la même qui attise Rory qui s’acharne sans retenue sur son père et même si Lexi demeure relativement loin de la scène pour voir en détail, elle en éprouve une profonde satisfaction tandis que tous les questionnements qui l’empêchaient d’aller voir Rory ces dernières semaines viennent de s’envoler en une fraction de seconde. Caïn. Voilà des années qu’elle n’avait pas entendu ce nom et encore une fois, l’évocation de celui-ci lui donne la chair de poule. Ainsi, celui-ci avait participé. La gorge sèche, s’imaginant presque la scène face à un Rory âgé de quelques années, Lexi ferme les yeux pour ne pas succomber à l’envie qui l’assaille. Celle d’un meurtre. Lili. Un autre fantôme du passé rarement évoqué par Rory. Les pensées de Lexi sont confuses tandis que Rory hurle sur un client qui vient d’entrer. Il n’a clairement pas choisi son moment celui-là. Alors que Rory reprend la parole, Lexi se sent soudainement de trop ici, avec la désagréable impression de violer l’intimité de l’héritier Barjow en découvrant des pans de son passé qu’elle ne soupçonnait même pas. Elle se recule dans le but de dissimuler un peu plus sa présence mais percute une étagère qui la trahit. Merde. Grillée. Puis, nul besoin de voir pour le comprendre, elle entend un coup étouffé suivi du bruit reconnaissable d’un transplanage. Lexi se redresse et retrouve sa contenance alors qu’elle s’attend à voir débarquer Rory d’un instant à un autre.

Il a clairement l’air d’un fou avec sa tenue peu reluisante, sa baguette dans une main, le couteau ensanglanté de l’autre. Sa rage n’avait pas d’égale et jamais Lexi ne l’avait vu ainsi. Sa hargne contraste nettement avec l’apparente indifférence et le calme olympien de la jeune femme qui bouillonne pourtant intérieurement. Elle le regarde approcher d’elle, ses yeux assombris par une colère à nulle autre pareille et lui demander simplement : « Tu es là depuis combien de temps ? » Derrière la question si primaire de Rory se cachait de nombreux autres questionnements mais Lexi a clairement envie d’aller au plus pressé et ignore celle-ci. « T’as besoin d’aide ?» Pas de bonjour, ni de banalités navrantes. Il n’y a nul besoin de ça ce soir. Elle décide d’expliciter, au cas où cela ne serait pas bien clair aux yeux de Rory. Son visage inexpressif ne trahit rien de ses émotions mais les yeux marrons de Lexi sont si graves. « Pour buter ton père. T’as besoin d’aide ? » Ces mots sont dits dans un murmure, ils sont simples, vulgaires, brutes, tellement représentatifs de toute la colère de la jeune femme, consciente de la gravité de la situation. Elle s’approche de lui doucement et ses doigts viennent effleurer sa mâchoire anguleuse et sa lèvre fendue dont du sang s’échappe. « Faut soigner ça… » dit-elle soucieuse. « T’as une trousse de secours ?»
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Graviora manent

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Jeu 2 Sep - 10:38
Blood, fire & potions
Si avec les années les occasions où Rory et Henry Barjow se croisaient pouvaient se compter sur les doigts de la main, elles en étaient toujours plus intenses, violentes et chargées de haine. A croire que la rancoeur pour tous les sévices subis par le jeune homme se décuplait avec l’âge. La situation était pourtant radicalement différente : Caïn était mort, sa mère s’était suicidée, Rory n’était plus à Poudlard et ne vivait plus sous le toit de son père quant à Lili, elle était passée sous la protection de son grand-frère… Henry Barjow n’avait plus aucune prise sur son héritier. Il radotait, le menaçait constamment en évoquant Lilibeth… Parlait de révéler ses activités illégales… Autant de paroles en l’air qu’il ne mettrait jamais à exécution. C’était sa façon à lui de palier au renversement de situation car plus le temps s’écoulait, plus il avait du mal à se remettre de leur précédente altercation. Rory avait du caractère. Il était devenu fort à la fois mentalement et physiquement. Il savait surtout exactement où faire mal, quand et comment. Une stratégie que n’avait pas Caïn, rendant Rory bien plus sadique, vicieux et surtout craint par son père.
Sans surprise aucune, il fallut un seul mot d’Henry Barjow pour que son fils perde son sang-froid. A croire qu’il avait envie de s’en prendre plein la gueule ce jour là… Rory lui tomba donc dessus sans ménagement et une lutte s’engagea entre les deux hommes. Coups, menaces, sang… Ce n’était pas les idées qui manquaient au jeune homme pour faire souffrir son vieux père. Il lui fallait tout de même faire preuve de prudence. Rien de visible, toujours à l’abris des regards. Un enseignement qu’il avait subi et qu’il répétait sur son ancien bourreau. Il savait le vieillard bien trop fier pour montrer à qui que ce soit les bleus qui recouvriraient son ventre et sa gorge. En revanche, une lèvre fendue, une pommette cassée ou un oeil au beurre noir auraient été l’excuse parfaite pour évoquer son nom. Rory voulait éviter les ennuis, surtout avec la branche extrémiste de Mangemorts que son père fréquentait. Il se contenta donc de le malmener, assouvissant quelques pulsions par des coups bien placés.

Le tintement de verres s’entrechoquant attira cependant l’attention de Rory, une brèche dans laquelle son père s’engouffra pour lui décrocher une puissante droite. Bien obligé de lâcher sa prise sous l’impact, il recula légèrement, la bouche en sang. Ils se défièrent une dernière fois du regard avant que son père ne quitte la boutique en transplanant. Immédiatement il prit la direction du rayon d’où provenait le bruit, prêt à en découdre quand il tomba sur Lexi. Froid et laconique, il se contenta de lui demander depuis quand elle était là, cherchant d’une certaine façon à s’assurer qu’elle n’avait pas tout vu et entendu. La rage le consumait tellement qu’il était littéralement incapable de savoir s’il avait entendu quelqu’un transplaner pendant son altercation avec son père ou si elle était entrée avant que ce dernier n’arrive. Tout était flou dans son esprit embrumé et engourdi par la colère. Quand elle lui proposa son aide, il fronça un peu plus les sourcils, incapable de voir à quoi elle pouvait faire référence. De l’aide ? Qu’est-ce qu’elle me raconte, putain ? De l’aide pour quoi ? L’explication soufflée de Lexi le fit bondir intérieurement. Mais elle est complètement inconsciente ?! Bien que bouillonnant de rage, il garda un calme olympien, presque inquiétant en apparence. Aucun mot ne sortit de sa bouche, aucune réponse à lui donner sur le sujet. Ce n’était clairement pas le lieu pour discuter de cela. Rory suspectait que son père ait placé, à son insu, des objets espions, destinés à surveiller la clientèle et ce qu’il pouvait s’y dire. Seule l’arrière-boutique était sûre. Mieux valait en discuter là bas. Alors qu’il s’apprêtait à lui proposer de le suivre, Rory se stoppa net en voyant Lexi s’avancer vers lui. Depuis quand c’était elle qui venait à lui ?! Incrédule, il la fixa sans sourciller. Bien qu’il gardait un air sévère, l’étincelle de rage qui animait jusque là son regard sembla mourir à l’instant même où la pulpe de ses doigts effleura sa mâchoire et sa lèvre ensanglantée. Qu’est-ce qu’elle fait…? Ses yeux sombres posés sur le visage de son ami la scrutait avec intensité. Il essayait de comprendre, d’analyser ce qui était en train de se passer. Aux paroles de Lexi, un bref soupir lui échappa. Elle ne pensait donc qu’à ça : le soigner. Résigné, ne souhaitant pas déverser toute sa colère sur elle qui, après tout, n’avait rien fait si ce n’est l’ignorer pendant deux semaines, Rory hocha brièvement la tête avant de lâcher froidement. « Suis-moi. »

En quittant le rayon dans lequel Lexi avait, maintenant qu’il y pensait, très probablement assisté à toute la scène, Rory essuya son couteau ensanglanté sur le tissu de son pantalon. Si une goutte de cette vipère venait à entrer en contact avec l’un de ses ingrédients cela pouvait très probablement compromettre le résultat de ses recherches. Contenant du mieux qu’il pouvait la furie qui grondait encore en lui, Rory ne put s’empêcher un bref et discret mouvement de poignet, sa baguette partant en arrière. Au même moment, l’entièreté du rayon dans lequel ils se trouvaient quelques instants plus tôt explosa dans un puissant fracas sonore. Fioles, ingrédients, potions, objets et même les épaisses étagères en bois volèrent en éclats, représentation de la colère qui bouillonnait en lui. D’ordinaire, Rory aurait fait exploser l’entièreté de la boutique pour évacuer. Un simple sort de reconstitution et le tour était joué. Il lui fallait toujours bien trois quatre séries de destructions/reconstitutions pour calmer ses nerfs. Il allait devoir prendre sur lui aujourd’hui. Un simple rayon c’était déjà pas mal après tout… D’un nouveau coup de baguette il verrouilla la porte d’entrée et abaissa le store, indiquant qu’ils étaient fermés puis passa derrière le comptoir. S’arrêtant face à la porte qui séparait les deux parties de la boutique, Rory leva l’enchantement qui en bloquait l’accès à toute personne non autorisée et laissa passer Lexi dans la pièce.

Sur l’énorme table en bois disposée au centre de la pièce, les chaudrons, ingrédients et objets qui occupaient Rory ces derniers temps s’entassaient dans un bordel maîtrisé. La pluie venant s’abattre sur le haut toit verrière qui dominait le lieu comblait le silence de mort qui y régnait. Dans un mouvement sec, il lança habillement son couteau qui vint se planter dans le bois de la table, retirant par la suite sa blouse pour la balancer sur l’une des nombreuses étagères chargées d’ingrédients, potions, artéfacts et objets moldus en tout genre. Toujours sans prononcer le moindre mot il se dirigea à la droite de la pièce pour venir ouvrir le robinet de l’évier qui s’y trouvait. Il se rinça la bouche avant de recracher de l’eau mêlée au sang. Il finit par également retirer son tee-shirt noir, le mouillant brièvement pour s’en servir de serviette, venant grossièrement essuyer la suie et le sang de son visage. Machinalement il ouvrit le petit meuble qui se trouvait sous l’évier et en tira une large caisse métallique contenant bandages, désinfectant, scalpel, gazes et autre matériel de soin. « Voilà. » dit-il simplement en déposant la caisse sur la table en bois. Il prit appui à côté de cette dernière, son tee-shirt négligemment posé sur son épaule. Ainsi torse-nu, il exposait sans vraiment y penser toutes les cicatrices héritées de son passé, ces dernières prenant une dimension un peu plus pesante et lugubre après l’altercation qui venait d’avoir lieu sous les yeux de Lexi.

Tandis qu’il retirait les quelques échardes qui s’étaient logées dans son poing droit à l’aide d’une pince à épiler, Rory lui répondit enfin. « Je ne peux pas le tuer… Crois-moi que si c’était si simple je l’aurai fait depuis belle lurette… » Il marqua une brève pause, reposant la pince à épiler sur la table et se saisit du désinfectant qu’il vint répandre sur ses phalanges. « S’il arrive le moindre truc à cette ordure, j’aurais tous les Mangemorts les plus extrêmes au cul. Je peux pas faire ça… Encore moins avec Lilibeth… Ça serait signer son arrêt de mort. » Putain mais t’es con ou quoi ?! Ferme ta gueule avant de sortir une connerie. Je veux bien que tu lui fasses confiance mais quand même… On sait jamais ce qui peut arriver ! « Si la situation était différente j’aurais très probablement fait appel à toi. » lâcha Rory en redressant la tête vers Lexi, plongeant son regard dans le sien. « Je me contente simplement de lui mettre une dérouillée à chaque fois qu’on se croise, surtout s’il me provoque. C’est déjà ça. » ironisa-t-il avec une froideur et un sérieux à vous glacer le sang. Si son regard était un peu moins fou, tout dans son attitude, l’expression de son visage et même le calme qui semblait émaner de lui, laissaient transparaître l’ouragan à l’oeuvre. Une simple étincelle et il pouvait exploser à nouveau.
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Alexis Fawley
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Lumos
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Dim 5 Sep - 19:54
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c’est à la fois un retour en arrière
et une fuite vers l’avant.
Boutique Barjow & Beurk || Début décembre 2020 || ROXI III Si Lexi s’attendait à ce spectacle lorsqu’elle a poussé la porte de la boutique Barjow & Beurk… Elle qui pensait faire quelques emplettes tranquillement et surtout furtivement afin d’éviter à tout prix Rory, se retrouve maintenant face à lui, la froideur s’étant envolée pour laisser la place à la colère. La jeune femme a rapidement compris que la relation entre le fils et le père Barjow était compliquée, instable, douloureuse. Le corps de Rory parlait de lui-même. Et si elle ne s’en est jamais mêlée durant toutes ses années c’est surtout parce qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de voir l’étendue des dégâts. La fureur de son ami, la désinvolture du paternel, cela n’évoque que de mauvais souvenirs à Lexi, comme si les réminiscences de sa propre enfance la frappaient de plein fouet et qu’elle ressentait les souffrances de Rory au travers des siennes. Dans ce contexte, sa proposition indélicate ne se fait pas attendre. Immédiatement, alors qu’il la rejoint et qu’il souhaite déverser sur elle sa colère, l’idée de tuer le père de Rory lui vient naturellement. Cela ne serait pas la première fois qu’elle tue un homme et elle serait ravie de lui proposer ses services ; comme elle l’avait fait il y a quelques mois pour Tobias. Il avait refusé son aide et elle s’en était mordue les doigts lorsqu’elle avait vu comment il avait accidentellement descendu son géniteur. Lexi aurait fait ça proprement elle. Mais elle comprenait que Tobias ait eu envie de régler cela lui-même, l’esprit de revanche est parfois ce qui nous domine tous. Pour autant, l’impulsivité n’est pas la meilleure arme dans un meurtre, il faut le calme, la rigueur et la froideur que Lexi porte chaque jour. Dissimuler sa présence, ses bruits et ses pas, se fondre dans l’obscurité telle une panthère noire, juste avant de frapper. Frapper qu’une seule fois était suffisant même s’il n’était pas toujours facile de s’arrêter, le sang appelle le sang et Lexi arrive difficilement à se détacher les yeux de l’hémoglobine qui coule sur un cadavre.

La surprise de Rory est légitime et il fronce les sourcils. Lexi n’est pas le genre de femme à crier ses méfaits sous tous les toits et cela ne fait pas assez longtemps qu’elle fréquente le jeune Barjow pour savoir si elle peut lui faire entièrement confiance. Au fond, elle sait que oui, après tout, ils ont déjà trempé ensemble dans des affaires illégales de plus ou moins grandes envergures, mais la peur irrationnelle de la trahison empêche Lexi d’être plus honnête que cela. Elle le regarde, il la regarde et un silence de mort s’installe tandis qu’il prend la mesure de ses mots, cherchant probablement une réponse qu’il ne saurait donner ici. Avant qu’il ne dise quoi que ce soit d’autres, elle s’approche pour scruter sa blessure. Ce n’est pas grand-chose mais cela n’est pas joli à voir. Il lui demande de le suivre et Lexi s’exécute sans poser de question. Évidemment que l’arrière-boutique sera plus adaptée pour la suite de la conversation.

La jeune médicomage, retrouvant tout son flegme, regarde Rory céder à un geste impulsif, puéril et spontané en mettant à sac un des rayons. La colère qui anime le jeune homme n’est rien en comparaison de l’apparent calme de Lexi qui sort sa baguette pour tout reconstituer en une fraction de secondes. « Passe tes nerfs sur moi au lieu de passer tes nerfs sur ces pauvres étagères qui n’ont rien demandé. » dit-elle simplement. La porte verrouillée, les stores clos, Rory l’emmène dans l’arrière-boutique. Lexi a toujours apprécié cet endroit qui lui rappelait tant les salles lugubres des cours de Potions à Poudlard, c’était en quelques sortes une madeleine de Proust. L’odeur des chaudrons qui bouillonnent, le parfum délicat des potions ratées, la présence des ingrédients sur les tables et Rory au milieu de tout ce capharnaüm. Elle se croyait presque revenu quinze ans en arrière. Sans les couteaux qui viennent se planter dans le bois de la table bien sûr. Sans plus de cérémonie, Lexi décroche à son tour l’un de ses couteaux accrochés à sa cuisse et le balance à quelques millimètres de celui de Rory. Aucune idée de pourquoi elle fait ça, mais elle le fait. Peut-être pour décharger elle aussi sa rage. Peut-être pour briser le silence qui règne dans la pièce. Rory retire sa blouse et va se débarbouiller au lavabo situé dans un coin de la pièce ; Lexi a toujours les yeux rivés vers lui, cherchant sans rien dire comment ne pas envenimer la situation. Parce qu’elle le sait, il suffirait de quelques mots mal placés pour que Rory explose à nouveau. Elle le regarde revenir torse nu avec la trousse de secours et prendre appui sur la table. Le regard de la jeune médicomage redécouvre à nouveau les cicatrices et autres marques ineffaçables sur sa peau à travers le prisme des sévices faites par un père, mais plus seulement, à travers ceux causés par un frère. Lexi est fille unique et pour la première fois de sa vie, elle qui s’est sentie si seule durant son enfance espérant qu’un autre enfant vienne égayer ses journées, vient de se dire qu’il valait peut-être mieux.

La bouche toujours close, Lexi retire son blouson de cuir et la dépose sur l’une des chaises de la pièce, dévoilant son débardeur noir. Toujours pas de pull, quand est-ce que Dr Fawley aura-t-elle froid ? Pas aujourd’hui alors que la fureur qui l’anime intérieurement fait irradier une douce chaleur dans tout son corps… Il ne peut pas ? Comment ça, il ne peut pas ? Les mots de Rory font leur chemin dans la tête de la jeune femme et elle l’observe retirer des échardes de ses mains avec une aisance déconcertante, signe que ce n’était clairement pas la première fois. Lexi lève un sourcil lorsqu’il évoque les mangemorts puis Lilibeth. Une moue incomprise s’installe sur son visage. Qu’est-ce que sa sœur vient faire dans l’histoire ? Lexi la sait gravement malade. De quoi, elle n’a jamais demandé. Mais c’était l’histoire que Rory racontait il y a des années. « Je ne sais pas ce qui t’empêche de faire appel à moi comme tu dis. Un accident est si vite arrivé… » Bien sûr que Lexi saurait dissimuler ça de la meilleure des manières ; un poison indétectable pour faire croire à une simple crise cardiaque, une potion de confusion pour qu’il chute dans les escaliers et se rompe le cou, un accident de balai… Multiples sont les solutions imaginable. S’il n’y avait qu’elle, un coup de couteau bien placé pour le voir geindre jusqu’à ce que mort s’en suive serait la meilleure des options ; Lexi a une préférence malaisante pour cette proposition tout en sachant que c’est la plus irrationnelle de toutes, celle qui forcerait la police magique à entamer une enquête ce qui exposerait forcément Rory. Tandis qu’il continue à retirer les échardes, Lexi s’approche un peu de lui et se penche vers ses lèvres pour mieux voir sa blessure. Alors qu'elle observe, elle sent les yeux de Rory posés sur elle et en éprouve pour la première fois une désagréable gêne.

Lexi tire une chaise vers elle et pousse doucement Rory dans le dos pour qu’il s’assoie dessus. Elle attrape le tee-shirt mouillé déposé sur son épaule et essuie une traînée de sang encore présente sur sa joue avant de sortir la trousse de secours et d’appliquer délicatement le désinfectant. Cela pique un peu mais Rory ne bronche pas alors elle continue. Lorsqu’elle a terminé, son regard se pose à nouveau sur son buste dénudé, sur ses muscles tendus qui ne se relâchent pas, témoignant de la hargne qui ne s’apaise pas malgré qu’il tente de dissimuler son agressivité. Lexi n’a jamais été très douée pour désamorcer les situations comme celles-ci où elle croit dur comme fer que la colère est justifiée. Elle réfléchit doucement, gardant ses idées pour elle, mais tentant de trouver une solution. Avec Kesabel, celle-ci aurait été facilement trouvé, elle aurait grimpé sur lui et elle lui aurait fait passer son courroux dans la bestialité d’une étreinte charnelle. Avec Tobias, c’est plus subtil et platonique, elle aurait mis sa main sur son avant-bras, lui témoignant par ce geste simple de son affection et de sa présence à ses côtés. Mais Rory ? Fallait-il trouver un entre-deux ? Quelles armes a-t-elle pour le calmer ? Quelles armes seront les bienvenues ? Quelles armes acceptera-t-il ? Lexi se redresse et le contourne doucement pour se positionner derrière lui. Elle laisse ses paumes se perdre sur sa nuque tandis qu’elle commence de lentes pressions sur les nœuds de ses épaules. « Détends-toi. » Ses doigts se joignent pour appuyer lentement sur les tensions qui empêchent Rory de se calmer. Le silence s’installe et seul le contact de sa peau tient Lexi concentrée. « Il vient souvent te voir ici ? » Lexi ne sait rien des rapports qu’ils entretiennent. Est-ce régulier ou non ? Est-ce que Rory agit toujours ainsi en le voyant ? Secrètement, elle espère que oui afin qu’il lui rende la monnaie de sa pièce. La violence par la violence, Lexi connaît et approuve. « C’est quoi le rapport avec ta sœur ? Quelle emprise il a sur elle? » demande-t-elle au bout de quelques instants tout en continuant son massage.
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Se contenir plutôt qu’exploser. Voilà le nouveau défi auquel il devait faire face. La raison ? Lexi. Si d’ordinaire Rory pouvait se laisser aller, libérant sa rage sur tout ce qui lui passait par la main, la présence de son amie changeait la donne. Lui qui était pourtant d’ordinaire si impulsif, déraisonné et tête-brûlée devait garder son calme. Une épreuve de taille. Il se laissa aller rapidement à une de ses occupations favorites quand son père l’avait mis hors de lui : détruire la boutique. Beurk était au courant, bien trop intimidé par Rory dans ces moments là pour oser lui dire quoi que ce soit. Il lui avait suffi d’une fois pour ne plus vouloir jamais assister aux confrontations de Barjow père et fils. Etrangement, Lexi ne semblait pas effrayée ni par la scène qui s’était déroulée sous ses yeux, ni par la rage qui transpirait de tous ses pores. Un élément que Rory ne put s’empêcher de relever, pas vraiment étonné mais plutôt… Content ? Sans trop comprendre pourquoi, savoir qu’elle ne reculait pas devant l’expression de sentiments si intenses lui plaisait. Bien évidemment il se bridait, ne pouvant pas se montrer si « faible » face à elle mais au moins il ne la faisait pas fuir. Il n’hésita donc pas une seule seconde avant de faire exploser le contenu du rayon dans lequel il l’avait trouvé. Ce fut la réaction de Lexi qui le surprit en revanche. Passe tes nerfs sur moi… Sérieusement ?! S’il y avait bien une chose qu’il ne se permettrait jamais c’était bien ça. Faire subir sa rage à quelqu’un d’autre, qui plus est Lexi ! Son entière enfance et les cicatrices dont il avait hérité en étaient justement le fruit. Barjow père, Caïn et ses crétins de copains sang-purs avaient tous passé leur rage latente sur lui. Impossible de reproduire le même schéma à présent. Il se contenta de lui répondre laconiquement. « Ça serait pas logique que tu en subisses les conséquences… A part m’ignorer ces dernières semaines tu n’as rien fait qui justifierait un acte aussi stupide de ma part et quand bien même… Je ne pourrais jamais lever la main sur toi. » Rien à voir avec le fait qu’elle était une femme et toutes ces conneries. Non, il en était incapable car cela briserait littéralement la relation de confiance qui s’était établie entre eux.

Ils regagnèrent donc l’arrière-boutique seul lieu dans lequel Rory avait un tant soit peu confiance, à part son propre appartement, bien évidemment. Le fait que Lexi plante son couteau près du sien amusa l’espace de quelques secondes le jeune homme bien qu’il ne comprenne la motivation de son acte. Il prit donc la direction du lavabo histoire de se rincer la bouche du sang qui continuait d’y affluer puis en profita pour se laver un peu le visage afin d’avoir l’air moins fou. Entre le sang, les traces des feux qui se lisaient sur ses traits et la rage, Rory pouvait faire un peu peur… Une fois la caisse de soins sortie, il s’installa contre la table, se chargeant de sa main. Des gestes qu’il connaissait par coeur depuis toutes ces années. Dès son plus jeune âge la seule et unique façon qu’avait trouvé Rory pour se défouler était d’exploser tout sur son passage. A grands coups de poings, de pieds puis de magie… Combien de fois avait-il écopé de mains écorchées, déchirées et même fracturées par les nombreux coups répétés donnés dans les murs, arbres et éléments de mobiliers environnant ? Rory avait arrêté de compter. Cette fois-ci il s’en tirait bien : quelques échardes pas plus. Il profita de ce temps pour lui expliquer un peu plus la situation. Les raisons de son « inaction » concernant son père. Lili et les dangers qu’elle encourait s’il cédait à la tentation de tuer leur paternel. Toujours sans trop en dire, restant évasif dans un murmure. Rory avait beau avoir confiance en son lieu principal de travail, il n’était pas à l’abris d’un piège. Si chaque objet passait au préalable une nombreuse batterie de tests pour justement s’assurer qu’il ne mettait pas sa vie et son activité en péril, on n’est jamais trop prudent. D’une certaine façon il aurait préféré que la conversation ait lieu chez lui. Au moins là il aurait pu être sûr de parler sans contraintes.

La réaction de Lexi à ses explications provoqua un bref soupir à Rory. Bien évidemment qu’il avait envisagé de partir sur la piste d’un accident. Laisser parler sa rage et le tuer sauvagement n’était clairement pas envisageable, encore moins avec Lilibeth. Rory y pensait depuis qu’il était tout gamin. Tuer son père et son frère. Le cas de Caïn avait été réglé relativement rapidement à son goût et visiblement dans beaucoup de souffrance. Bien fait pour sa gueule. Son père c’était une toute autre histoire. Entre son statut social, ses liens avec les Mangemorts, sa notoriété en tant que commerçant de l’Allée des Embrumes, Rory était coincé. Il avait déjà travaillé de nombreuses heures sur des poisons et enchantements ayant pour but la mort prématurée de son père. Dans tous les scénarios envisagés et toutes les méthodes auxquelles il pensait avoir recours, il ne voyait qu’une seule issue : la torture et la mort. Non seulement pour lui mais surtout pour Lilibeth. Si Rory n’avait pas peur de mourir, savoir que sa haine et sa rage pouvaient causer la perte de sa jeune soeur était une autre paire de manche. « C’est pas si simple. » se contenta-t-il de répondre, plongeant ses yeux sombres dans les siens tandis qu’elle était venue inspecter sa lèvre fendue.
Quand Lexi lui présenta la chaise, Rory la laissa l’y pousser avant de s’installer sagement. A quoi bon résister. Si la laisser le soigner, même pour une simple égratignure, pouvait lui faire plaisir… Pourquoi pas ?

Observant ses gestes, l’expression de son visage, il ne broncha pas, plongé dans ses pensées. Machinalement, il venait frotter de son pouce la cicatrice située au niveau de son plexus solaire. Une simple entaille horizontale de tout juste quatre centimètres. La première qui était venue se loger sur son torse. Un cadeau d’anniversaire de Caïn pour ses cinq ans. Son frère aîné lui avait littéralement sauté dessus, armé d’un couteau pour enfants à bout rond qu’il avait planté dans son torse. S’il avait été plus intelligent, il aurait su où viser pour atteindre son coeur… Heureusement pour lui, Caïn était un abruti fini. Par la suite d’autres cicatrices et traces de brûlures étaient venues s’ajouter, notamment celle qui recouvrait son épaule droite, remontant un peu dans son cou et glissant jusqu’à mi-épaule. Une brûlure magique donnant une couleur légèrement plus foncée à sa peau. La seule qu’il aimait pour être honnête. Les traces de cigarettes sur son avant-bras, les nombreuses lacérations dans son dos, les coups de couteaux étaient autant de rappel de son enfance. Puis s’ajoutaient ses blessures « de guerre », un peu plus reluisantes à ses yeux bien que tout autant indélébiles. Des pensées bien sombres qui ne l’aidaient en rien à apaiser son état. Soudain rattrapé par la réalité, il releva la tête vers Lexi quand elle se leva et l’observa le contourner sans trop savoir à quoi s’attendre. Quand ses mains se posèrent sur ses épaules, il sentit un frisson parcourir son échine. Qu’est-ce qu’elle fait ? Elle… Non ! Sérieux ?! Elle me masse là… ? Un peu pris au dépourvu, Rory resta silencieux, ne comprenant pas bien ce qui était en train de se passer.

Inévitablement, le contact de la peau de Lexi sur la sienne, couplé à cette petite attention inédite qu’elle avait pour lui déstabilisa profondément Rory. A mesure que ses doigts glissaient sur ses épaules et sa nuque, il sentait sa rage être diluée par la confusion. Pourquoi se montrait-elle si compatissante ? Elle qui d’ordinaire était si froide et distante envers lui adoptait un comportement… Etrange. Heureusement, l’évocation de son père permit à Rory de penser à autre chose. « De moins en moins maintenant… Il n’a plus la même force et vitalité qu’avant alors que moi je suis dans la force de l’âge. Du coup forcément dès qu’on se croise il a du mal à s’en remettre après. Il y a dix ans il passait quasiment tous les jours, maintenant je le vois jamais plus d’une fois par mois… » Une fréquence qui, même si elle était maigre, étant pesante pour Rory. « Cela dit, comme j’ai dû lui casser quelques côtes et qu’il va avoir du mal à avaler pendant un moment là, y a des chances pour que j’ai la paix pendant deux mois au moins. » Ironisa-t-il, un large sourire sadique se dessinant sur son visage. Il y avait quelque chose de tristement plaisant pour lui dans le fait de blesser ainsi son père. Il prenait sa revanche, rendait tous les coups et blessures qu’il avait subis plus jeune. Une vengeance amère qui, si elle lui apportait satisfaction sur l’instant, lui faisait plus de mal que de bien sur le long terme. L’évocation de Lili figea Rory. A sa question, il baissa légèrement la tête, ses yeux venant se fermer tandis qu’un profond soupir s’échappa de ses lèvres. Comment aborder la question ? Comment lui expliquer simplement pour qu’elle comprenne par des évocations ? Il laissa un petit silence s’installer entre eux avant de reprendre la parole. « J’ai bien vu comment ils se comportaient avec elle… J’ai également vu le sort qu’ils leur réservaient… Je me le pardonnerais jamais si par ma faute il lui arrivait quoi que ce soit. Pendant toutes ces années je l’ai protégée, tous les coups c’était moi qui les prenait pour elle, je peux pas l’abandonner maintenant car je suis pas capable de contrôler ma rage. » Le coeur lourd et l’air triste, il finit par poser sa main sur une de celles de Lexi pour la stopper dans son mouvement. N’attendant pas sa réponse, il se leva de la chaise avant de lui faire face, sondant son regard dans lequel il pouvait toujours lire de la confusion. Résigné, il baissa la tête dans un nouveau soupir avant de revenir la fixer avec intensité. La colère avait disparu de ses traits, laissant la place à présent à l’inquiétude et un brin de tristesse même. Dans un silence religieux simplement rompu par la pluie s’abattant sur le toit, Rory la fixait, tentant de déterminer s’il avait bien raison de lui faire autant confiance. Fuck it ! Il écarta la chaise les séparant et s’approcha doucement d’elle. Alors que simplement quelques centimètres les séparaient, il lui souffla. « Je sais que je peux te faire confiance. » Sa main se porta à son visage, écartant quelques mèches de sa longue chevelure qu’il plaça derrière son oreille, logeant ses doigts sur sa nuque avant de se rapprocher un peu plus d’elle. Son visage vint à côté du sien, frôlant sa joue au passage et il lui murmura dans le creux de l’oreille, se méfiant d’éventuels objets espions indétectés. « Lili est une cracmol… » Une fois qu’il lui eut fourni l’explication nécessaire, Rory recula très légèrement son visage pour capter son regard. Ses doigts toujours appuyés sur sa nuque, il la fixa intensément, murmurant du bout des lèvres. « Tu comprends mieux pourquoi je ne peux rien faire ? Si mon père meurt et que la nature de Lili est découverte… C’en est fini pour elle. » Il avait besoin de lui faire confiance, besoin de croire que Lexi ne le trahirait pas, qu’elle comprendrait un peu mieux la situation plus que délicate dans laquelle il se trouvait et son engagement pour sa soeur. Elle était sans défense face à ce monstre dont il était à présent le seul à pouvoir l’en protéger.
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Alexis Fawley
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Lumos
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Mon allégeance : va à Kesabel et Euron
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Boutique Barjow & Beurk || Début décembre 2020 || ROXI III Lexi laisse Rory exprimer sa colère d’une manière disons inhabituelle mais compréhensible. La jeune femme se serait probablement résignée à cogner dans son sac de frappe pendant des heures afin qu’au moins sa rage soit constructive et bénéfique. Quel intérêt pouvait-il y avoir à saccager une partie de sa boutique ? Pour au final probablement finir par utiliser un sortilège de reconstruction de surcroît. Lexi a passé l’âge d’essayer de comprendre le fonctionnement parfois irrationnel des gens et elle se contente alors de passer outre. Elle explique à Rory qu’elle préférerait qu’il s’acharne sur elle à la place : les combats au corps à corps, elle maîtrise et cela lui permettrait de se défouler. La réponse de Rory la laisse perplexe. Elle ne peut s’empêcher de dire, un peu trop sèchement peut-être : « Comme ça tu te rends compte de ce que ça fait. » Et elle ne l’avait pas ignoré, elle lui avait envoyé la crème comme demandée. « Et puis je suis venue non ? » dit-elle, en faisant référence au fait qu’il lui avait demandé de passer à la boutique. Ce qu’elle a fini par faire. Nous tairons le fait qu’elle n’était pas réellement disposée à lui faire savoir sa présence dans la boutique avant qu’il ne fonce comme un dégénéré sur elle, mais chut Lexi n’est pas à un petit mensonge près. Lexi hoche néanmoins doucement la tête lorsqu’il lui signifie qu’il ne pourrait jamais lever la main sur elle. Pas directement, certes. Pour autant, il avait pu faire preuve de violence dans la forêt et même si Lexi n’a nullement eu peur, elle sait qu’il ne pourra jamais réellement dépasser ce genre de limite avec elle. Du moins, c’est ce qu’elle espère. Pas connaissant leurs histoires respectives.

Après cette petite crise, les deux comparses se retrouvent dans l’arrière-boutique et les yeux de Lexi balayent la pièce. Comme toujours, la multitude des potions, des artefacts magiques et d’autres bibelots remplissaient la pièce et on pouvait avoir l’impression d’être dans la caverne d’Ali Baba. Cet endroit lui rappelait presque sa pièce d’expérimentation ; comme la celle-ci, elle était à l’image de Rory. Elle lui ressemblait et c’était toujours réconfortant de pouvoir s’y réfugier. Une fois appuyé sur la table, la jeune médicomage le regarde ôter les échardes de ses mains comme s’il avait fait ça toute sa vie et elle s’approche pour lui donner les premiers soins. Clairement, il n’avait nul besoin d’elle pour cela mais Lexi se sent comme obligée de le faire, prise par l’envie soudaine de montrer à Rory qu’elle peut être présente pour lui, mais dans ces moments-là. « Je sais. » se contente-t-elle de dire lorsqu’il lui exprime le fait qu’éliminer le vieux Barjow ne serait pas si simple. Même si elle était sang-mêlée, Lexi avait eu une éducation de sang-pur et la famille Fawley -sauf la branche de son père et donc la sienne- faisait encore partie des 28 familles de Sang-Pur d’Angleterre ; elle avait souvent entendu parler de ses grands noms étant petite. Si la lignée de Rory n’était pas anglaise, son patronyme était pourtant connu à Londres et Lexi n’était pas sans savoir qu’il trempait dans des affaires pas louches. Si Rory et le fils Beurk avait plus ou moins réussi à « redorer » l’image de la boutique qui paraissait un peu moins lugubre qu’il y a quelques années, il n’en demeurait pas moins que la famille conserve une réputation très particulière. Des mangemorts extrémistes qui ne font pas dans la dentelle et encore moins dans la demi-mesure. Lexi peut aisément comprendre que Rory ne soit pas plus enchanté que cela d’avoir les condisciples de son père sur le dos suite à son meurtre… Pour autant, des plans plus ou moins sanguinaires s’échafaudent déjà dans son esprit alors qu’elle termine de nettoyer la blessure de Rory. Elle soupire doucement et après avoir fini, ses yeux se perdent doucement sur toutes ses blessures. Savoir qu’elles n’étaient pas uniquement dû à son père rend Lexi folle de rage. La chance de Caïn ? Il est déjà mort. Car Lexi lui aurait probablement fait subir pire.

Ne sachant pas trop comment réagir aux propos de Rory, ni comment l’aider, Lexi tente une approche différente, bien différente de celle habituellement appliquée. Elle innove. Peut-être parce que c’est lui, peut-être parce qu’elle ne sait pas comment faire. Elle essaie, c’est tout. Le silence qui s’installe doucement et le frisson qui parcourt le corps de Rory n’aide pas vraiment Lexi à savoir si cela l’aide ou non mais elle continue. Au bout de quelques minutes, il semblait presque se détendre, mais peut-être ce n’était qu’une impression ; ne lui faisant pas face -et tant mieux-, Lexi se concentre uniquement sur les lentes pressions qu’elle exerce sur sa peau. Cela lui rappelait les cours de médicomagie sur les médecines douces. Elle n’avait pas eu l’occasion de beaucoup pratiquer, il faut dire qu’un massage sur un cadavre, cela peut être mal interprété… lol. Au bout d’un moment, quelques questions curieuses passent tout de même la barrière de ses lèvres. Il faut dire qu’elle apprécie Rory, donc elle ne souhaite pas que le désastre Tobias se reproduise ; autant glaner toutes les informations nécessaires afin de pouvoir éliminer la patriarche Barjow sans demander le consentement à Rory… Ne vaut-il mieux pas demander pardon que permission ? Tel est le crédo de Lexi sur ce genre de situations ; elle a bien vu l’état dans lequel était Tobias après le meurtre… Désemparé, choqué, abasourdi. Perdu. Avait-elle vraiment envie que Rory traverse cela lui aussi ? Avait-elle vraiment envie qu'il ressente ce qu'elle a ressenti après avoir tué son propre père ? La souffrance, la culpabilité, la rage, le désespoir. Et ce pendant des années. Peut-être valait-il mieux qu’elle se charge de cette simple besogne seule après tout. Après les réponses qu’il lui donne sur la fréquence de ses visites, elle déclare sobrement : « Tant mieux. » Tant mieux qu’il passe de moins en moins souvent. « T'es plus l'enfant que t'as pu être. » Tant mieux qu’il lui refasse le portrait à chaque fois qu’il le peut. Qu’il lui rende la monnaie de sa pièce, qu’il soit puni pour ce qu’il lui a fait subir enfant. Lexi n’a qu’un crédo mdr si vous avez suivi, finalement elle en a peut-être deux, le sang doit être vengé par le sang. « T’es tranquille jusqu’à Noël, pas besoin de lui chercher un cadeau. » Lexi ironise tout en sachant fort bien qu’il est peu probable que la famille Barjow -du moins ce qu’il en reste- se retrouve autour d’une jolie dinde de Noël pour rendre grâce. « Pourquoi est-ce qu’il t’a appelé comme ça ?» Calixte. Rory lui va tellement mieux.

Tout en évoquant la famille de Rory, les questions sur Lilibeth reviennent dans la tête de la jeune femme. Après tout, Rory avait toujours conservé une part de mystère concernant sa jeune sœur et Lexi, pas curieuse pour un sou, n’avait jamais jugé bon de demander des détails. Mais alors qu’il l’évoque aujourd’hui, Lexi se met à réfléchir et à imaginer qu’il pourrait peut-être exister une autre raison pour laquelle Lilibeth n’était pas elle non plus en train de vendre des artefacts en tout genre à la boutique. Une explication rationnelle traverse l’esprit de Lexi : un adultère, un enfant né hors mariage. Oh oui, pour une famille telle que celle de Rory, une véritable honte, une tare qu’il faut dissimuler. Cela reste une possibilité que Lexi commence à envisager surtout lorsque son ami commence à faire ses allusions. Lexi fronce les sourcils. Et si… Elle secoue la tête. C’est impossible. Pour autant, Lexi envisage cette solution tout comme elle la réfute. Ses mains ralentissent leurs mouvements sur la nuque de Rory tandis qu’elle tente d’assembler les pièces de ce casse-tête. Au bout d’un moment, c’est Rory qui l’arrête. Elle sursaute, pas préparée et retire ses mains de ses épaules. Tandis qu’il se lève dans un silence de mort, il se retourne et leurs yeux se croisent : Lexi y voit tout et son contraire, confusion, incompréhension, tristesse ? Surprise par les nouveaux émois qu’elle perçoit dans le regard de l’apothicaire, elle reste néanmoins stoïque tandis qu’il s’approche d’elle. Le sourcil arqué, elle croise les bras autour de son buste, attendant des réponses ou bien une explication. Confiance ? « Je pense que tu le peux, oui. » dit-elle. Lexi se contente d’attendre tandis qu’il replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille, lui arrachant un frisson tandis qu'elle esquisse un mouvement pour le stopper mais laisse mollement sa main retomber le long de son buste. Dans un murmure, il se penche vers elle pour le lui chuchoter. Cracmol. La sentence tombe, la bouche de Lexi s’assèche. Sa deuxième hypothèse était donc la bonne... Immédiatement, son esprit pragmatique ne peut s’empêcher de penser aux avantages que cette révélation pourrait avoir pour elle et ses expériences. Officiellement, les recherches de Lexi portent sur l’incidence du gène sorcier. Comprendre pourquoi, comprendre comment, des sorciers pouvaient naître dans des familles de moldus, comment des cracmols pouvaient naître dans des familles de sorciers. Tout est une question de génétique certes. À terme, Lexi se demandait même si était possible « d’implanter » du gène sorcier à ceux qui n’ont pas de magie. En théorie, c’est possible. La pratique, c’est tout autre chose. Et elle manque de sujets, elle manque de cobayes. Elle manque de victimes. Mais elle chasse rapidement cette pensée de son esprit, choquée par l’idée même d’impliquer la sœur de Rory dans tout cela. « Tu… » Elle allait lui demander s’il en était certain mais bon, comment peut-on ne pas en être certain ? Si Lexi se souvient bien, Lilibeth a à peu près son âge et ses pouvoirs auraient donc dû se révéler il y a plus de vingt ans. « Oui je comprends mieux. Mais… » Non. Lexi ferme les yeux, cherchant ses mots, encore sous le coup de cette révélation surprenante. « Ton père l’a déjà touché elle aussi ? » Lexi a besoin de savoir, elle a besoin de comprendre. « Pourquoi tu me dis ça maintenant ? » Cela fait des années qu’ils se connaissent ; il avait eu cent fois l’occasion de lui dire. « Tu avais peur de ma réaction ? » Et a-t-il raison d’en avoir peur ? Lexi se sent à nouveau troublée par la vivante contradiction qui s'affronte en elle : un nouveau cobaye à exploiter et la nouvelle amitié qu’elle éprouve pour Rory.

Sans attendre de véritable réponse, sa main vient se poser sur l'avant-bras du sorcier. Lexi soupire doucement, perturbée par ces confessions auxquelles elle ne s’attendait pas. A l’origine, elle était venue ici pour l’éviter et là voilà dans la réserve de sa boutique, ses doigts serrant affectueusement son bras. Elle relève les yeux vers lui et ce qu’elle peut lire dans le noir de ses pupilles ne ressemble tellement pas à ce qu’elle connaît de lui. Lexi déteste cela. Au contraire, elle aime lorsque tout est rigide, lorsque tout est clair, lorsque tout est facile. Simple à maîtriser et à contrôler. Mais Rory n'est pas vraiment du genre invariable, il vit davantage dans l'inconstance. « Je peux t’aider ? Je… » Elle se mord la lèvre et dit : « Dis-moi comment je peux t’aider. »
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Mer 8 Sep - 20:35
Blood, fire & potions
La diplomatie n'était clairement pas une qualité que Rory Barjow possédait. Il était plus connu pour son tempérament de feu. Impulsif, casse-cou, téméraire et un brin inconscient. Autant de « qualités » qui avaient fait hésiter le choixpeau à l’envoyer parmi les valeureux lions rouges et or. Par chance, et à force de supplications, ce dernier qui hésitait également à diriger le second fils Barjow chez les Serdaigle se plia aux volontés de Rory. Serpentard. Une maison qui lui allait comme un gant, mettant en avant et exacerbant l’aspect plus sombre de sa personnalité. La violence appelle la violence. Une mentalité qui lui avait valu de nombreux ennuis mais à laquelle il était incapable de se soustraire. Agir d’abord et réfléchir après. Certes ça n’était pas idéal mais faire entendre raison à Rory c’était comme attendre qu’il pleuve des sucreries : en plus d’être dangereux ça n’était pas prêt d’arriver. Du moins pas sans magie…
Pas étonnant donc qu’il saccage ainsi une partie de la boutique. Il y avait quelque chose de satisfaisant de savoir qu’à tout moment il pouvait littéralement détruire le résultat d’heures de travail acharné, de recherches et d’emmerdes pour finalement tout reconstituer à l’identique d’un simple coup de baguette. Comment s’y prenaient les moldus quand ils avaient une frustration à évacuer et que des objets venaient à se briser ?! Le mystère restait entier. Dans tous les cas, une chose était sûre : passer sa frustration sur une personne tierce n’était pas dans ses moeurs. Il en avait suffisamment fait les frais lui-même pendant son enfance pour cautionner ce type d’attitude. Alors se défouler sur Lexi. Hors de question. La réponse de la jeune femme ne se fit pas attendre et Rory se contenta de lever les yeux au ciel, exaspéré qu’elle fasse encore référence à son attitude du mois de novembre. Ils en étaient donc là ? A se faire « payer » mutuellement pour ce que l’autre avait fait ?! Ok elle avait fini par venir mais bon… Elle n’avait clairement pas choisi le meilleur moment.

Regagnant l’arrière boutique pour entamer les soins de sa main et de sa lèvre, la colère de Rory était encore plus que palpable, ne réussissant pas à retomber en pression. Il faut dire que les entrevues avec son père bien que plus rares, n’en étaient pas pour autant moins intenses et même de plus en plus violentes. Si durant son enfance Rory avait toujours cherché à se défendre des agressions physiques de Caïn, face à son père il se contentait de courber l’échine et subir en silence. A quoi bon lutter quand on a aucune chance ?! Ce petit cirque avait duré de nombreuses années jusqu’à ce que la peur et sa force physique soient suffisantes pour lui décocher une première droite. Ainsi, soigner un poing abîmé, une lèvre enflée lui semblait dérisoire. Toutefois, la présence inédite de Lexi dans un de ces moments, sa volonté de s’occuper de lui apportait une touche de douceur. Son regard posé sur son visage, il en captait les moindres détails, l’observant avec un brin de nostalgie. Il ne pouvait s’empêcher de revoir sa mère, toujours là pour panser ses blessures et abus de son mari. Que Lexi le soigne c’était une chose, après tout c’était exactement comme ça qu’ils s’étaient retrouvés, à l’hôpital, par contre qu’elle s’occupe d’une petite coupure de rien du tout… Là ça devenait… Etrange ? Suspect ? Rory ne savait pas trop quoi en penser. Après tout ce mois de novembre lui avait prouvé une chose : il n’y a pas de constante. Il était mort pendant quelques minutes dans la cuisine de la médicomage, depuis il ressentait une étrange compulsion à la toucher, s’était dit que l’ignorer remettrait les choses dans l’ordre, avait fait la monumentale connerie de l’embrasser pour la « calmer » et maintenant elle venait s’occuper d’une pauvre lèvre fendue. Le pire ? Les jours qui s’étaient écoulés depuis leur dernière rencontre n’avait pas fait disparaître son attirance pour elle. Au contraire, putain.

Quand il prit place sur la chaise vers laquelle elle venait de le pousser, Rory ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. La surprise fut totale à l’instant où les mains de Lexi se posèrent sur ses épaules pour le masser. Elle souhaitait qu’il se détende ?! Ah bah là pour le coup… Pour le coup quoi ? Même Rory était incapable de savoir si l’objectif était atteint. Sa rage s’était dissipée, ça au moins c’était fait. Par contre le contact de ses mains et ce geste si inhabituel de sa part le troublaient énormément. Il se sentait presque coupable d’apprécier les pressions qu’elle exerçait sur sa nuque et les muscles du haut de son dos. Par chance, les questions de Lexi réussirent à suffisamment le distraire, en oubliant presque le contact prolongé de ses mains. A mesure qu’il lui parlait de la fréquence des entrevues houleuses avec son père, Rory réalisa un élément. Ils n’en avaient jamais vraiment parlé. Depuis tout ce temps la situation était restée dans la fabuleuse nébuleuse des « non-dits ». Tout comme elle avait compris qu’il avait subi des abus pendant son enfance, Rory savait que Lexi n’était pas en reste de son côté non plus. Un flou opaque enveloppait ces connaissances qui en dépit de leur simple évocation les avaient un peu rapprochés. Non seulement c’était la première fois que Lexi en découvrait plus sur son passé mais c’était la première fois qu’elle pouvait, de ses propres yeux, assister à une confrontation entre Barjow père et fils. Si la simple phrase de Lexi réussit à lui faire échapper un rire, l’évocation de son second prénom le crispa légèrement, bien conscient qu’elle n’avait pas dû comprendre pourquoi son père utilisait ce prénom pour l’appeler. « Calixte est mon deuxième prénom. En tant que deuxième fils, j’étais inutile aux yeux de mon père. Il a donc laissé ma mère me donner le prénom de Rory mais comme il n’aimait pas, le trouvant trop doux, il m’a appelé Calixte. Seul Caïn et lui utilisaient ce prénom pour s’adresser à moi. On peut pas dire que ça me rappelle des bons souvenirs quand je l’entends du coup… » C’est le moins qu’on puisse dire oui.

Autant de souvenirs désagréables que Rory s’évertuait au quotidien de réprimer alors les évoquer à voix haute rendait sa souffrance passée plus vive que jamais. Ce fut quand le sujet épineux de Lili perça les lèvres de Lexi qu’il se résigna. Son amie n’était pas du style à se contenter de simples sous-entendus ou de propos vagues, pas quand il était question de sévices. Il le réalisa quand, dans un premier temps il entreprit de lui donner une explication. Face au silence de Lexi il comprit. Elle n’était pas satisfaite, trop perplexe encore. Après avoir doucement posé sa main sur la sienne, le jeune héritier se redressa pour lui faire face. Le coeur lourd, son regard était emprunt d’une tristesse inédite, pâle reflet de l’horreur qu’il avait subie durant de nombreuses années. Ses prunelles accrochées aux siennes, il prit quelques instants pour en arriver à la conclusion suivante : il devait lui dire. Ce secret si bien gardé depuis maintenant vingt et un an allait enfin quitter ses lèvres et le cercle très fermé des Barjow. Rory s’avança donc vers elle et, alors qu’il allait lui murmurer la vérité sur l’identité de Lili, il en profita pour assouvir partiellement cette irrépressible envie de la toucher qui le tenaillait. Capturant entre son majeur et son index une de ses mèches rebelle qu’il replaça derrière son oreille, ses doigts élurent domicile sur sa nuque, il se rapprocha son visage du sien, son corps suivant le même élan et Rory lui révéla l’absence de pouvoirs de sa soeur. Bien conscient que le choc risquait d’être de taille, il recula très légèrement son visage pour observer sa réaction. Sans grande surprise, il pouvait observer l’impact de la nouvelle sur Lexi qui ne semblait pas trouver ses mots. Elle semblait comme confuse, ne sachant pas quoi répondre. A la fois soulagé et en même temps profondément affecté, Rory guettait son visage avec attention. Le verbaliser, le dire à quelqu’un d’extérieur, quelqu’un pour qui ça n’était pas une tare synonyme de mise à mort était à la fois un soulagement et une profonde source de tristesse. C’était comme si durant toutes ces années la nature cracmol de Lilibeth était un simple cauchemar qui s’encrait à présent dans la réalité. Il quittait les quatre murs du manoir Barjow.

A l’instant même où Lexi lui demanda si son père avait déjà levé la main sur Lili, les yeux de Rory se fermèrent dans un profond soupir. La gorge serrée, son coeur battait douloureusement dans sa poitrine alors que des flashs de son enfance se présentaient à lui de façon incontrôlable. Gardant une étroite proximité avec elle, la sensation de chaleur qui émanait du corps de Lexi et qu’il pouvait sentir alors qu’ils se frôlaient tout juste avait quelque chose de rassurant. La savoir si proche était un peu comme sa bouée de sauvetage, l’ancre à laquelle il se raccrochait pour ne pas sombrer. Ses doigts quittèrent la nuque de Lexi pour attraper avec douceur sa main. Il vint déposer cette dernière sur une petite cicatrise logée sur son ventre. « A l’origine ce coup de couteau était destiné à Lili. Je me suis interposé juste avant que Caïn ne la poignarde… Si j’avais pas été là il l’aurait tuée. » souffla-t-il, le regard grave. « Il a bien essayé de m’éliminer quand j’avais 5 ans mais il était trop con pour savoir où se situait le coeur. » Tandis qu’il prononçait ces mots, Rory fit glisser la main de Lexi du bas de son ventre jusqu’à son plexus solaire pour s’arrêter sur la première cicatrice que Caïn avait laissée sur son corps. Il marqua un bref temps d’arrêt, la simple évocation de ces moments faisait naître en lui un mélange de colère et de tristesse qu’il gérait difficilement. « Mon père n’a jamais pu lever la main sur elle, c’était sa petite princesse. Caïn par contre… Heureusement qu’il est mort peu de temps après. Ensuite ça a été la torture psychologique. Mon père m’utilisait pour la blesser indirectement. Toutes les excuses étaient bonnes : un mot plus haut que l’autre, un regard de travers, une bagarre à Poudlard dont il avait eu vent… Lili devait assister à toutes mes « punitions » et il lui disait que c’était de sa faute. Ça s’est empiré quand ma mère… » La phrase de Rory mourut dans un silence, incapable de verbaliser cette autre vérité, cette autre tragédie de la famille Barjow. La tête baissée, les yeux clos, il eut un bref soupir avant de revenir capter le regard de Lexi. A mesure qu’il évoquait ces douloureux souvenirs, ses yeux s’emplissaient de tristesse, ne parvenant pas à contrôler ses émotions. Quand Lexi le questionna sur pourquoi maintenant, pourquoi si tard dans leur relation, il  ne put empêcher un triste sourire d’étirer le coin de ses lèvres. Peur ?! « Je ne l’ai jamais dit à personne Lex’. Même Beurk et son père ne sont pas au courant alors que nos familles se connaissent depuis des générations. Tu es la seule à part mon père et moi à être au courant pour Lili. » Rory ne comptait plus sa mère et Caïn, à quoi bon prendre en compte les morts dans l’équation. « Je n’avais pas peur de ta réaction. A vrai dire je n’y avais jamais songé. Ça fait vingt et un an que je garde ce secret. Au bout d’un certain temps c’est un peu comme s’il faisait partie de moi. » Pour être honnête, Rory n’avait jamais envisagé d’en parler à qui que ce soit. A quoi bon ? Plus le secret s’ébruite, moins on le contrôle. S’il le lui avait révélé aujourd’hui c’était principalement en raison de ses insinuations envers son père. En ayant conscience de tous les éléments, l’idée d’éliminer papa Barjow lui passerait peut-être. Rory espérait sincèrement qu’elle comprenne à quel point il ne pouvait se permettre de faire disparaître son paternel, même si cela pouvait ressembler à une mort naturelle ou accidentelle, les risques encourus par Lilibeth étaient trop grands.

En sentant la main de Lexi se poser sur son avant-bras et doucement le serrer, son regard vint accrocher le sien. Comme à chaque fois qu’elle initiait un contact avec lui, Rory se sentait à la fois perdu et galvanisé. Ces petites marques d’affection provenant de la médicomage avaient beau combler en partie l’envie qui le tenaillait de se rapprocher d’elle, elles le plongeaient dans une confusion intense. Pourquoi ?! La question à un million de gallions. L’attitude et cette simple question en apparence de Lexi finirent de l’achever. Il resta un instant silencieux, luttant avec l’irrésistible envie de la serrer contre lui. Finalement, Rory détourna brièvement son regard du sien, se mordant à son tour la lèvre en fermant les yeux. Entre les souvenirs de son enfance qui remontaient par vague, la révélation concernant Lili et maintenant l’attitude si « affectueuse » de Lexi c’en était trop. La tête à moitié baissée, il releva ses prunelles sombres vers elle pour lui souffler. « Je ne sais plus quoi faire… » Un aveux de faiblesse. Toutes les barrières qu’il s’imposait d’ordinaire sautaient les unes après les autres en sa présence. Il avait cette désagréable sensation de ne plus être capable de contrôler ses actes, ses paroles et même ses envies face à Lexi. Comme pour se rassurer, il serra un peu plus la main de Lexi qu’il avait gardée sur son torse avant de murmurer, le regard fuyant. « Elle ne veut même pas déménager du manoir… » Le souvenir de leur précédente dispute lui revint de plein fouet. Ils s’étaient quittés sur des propos violents, des mots que Rory regrettait amèrement mais qu’il avait du mal à admettre. Un différent qui, inexorablement, le ramenait des années en arrière quand, à la mort de Caïn, Lili l’avait pleuré avec tant de tristesse qu’il en était encore choqué aujourd’hui. Dans un soupir, Rory tenta de reprendre ses esprits et murmura avec un triste sourire. « Essaie juste de pas tuer mon père, ok ? » De l’ironie, l’arme parfaite pour relâcher un peu la pression et alléger la situation plus que pesante dans laquelle ils s’étaient engouffrés.
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Alexis Fawley
Alexis Fawley
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Métier : Cheffe du service de médicomagie légale de Sainte-Mangouste || Responsable d'une étude clinique sur le gène sorcier
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Lumos
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c’est à la fois un retour en arrière
et une fuite vers l’avant.
Boutique Barjow & Beurk || Début décembre 2020 || ROXI III Les mains sur les épaules de Rory, accentuant ça-et-là les différentes pressions exercées sur les nœuds que Lexi rencontre, elle réfléchit. Rory n’a pas toujours été une constante dans sa vie. Présent auprès d’elle durant ses premières années à Poudlard, il s’était ensuite volatilisé de la surface pour réapparaître des années plus tard, alors qu’elle était en service à Sainte-Mangouste. Si leurs rencontres étaient alors anecdotiques, Lexi ne pouvait plus ignorer qu’elles allaient crescendo depuis qu’ils avaient travaillé ensemble sur la potion tue-loup pour Kesabel, depuis qu’elle avait compris qu’ils avaient plus de points communs qu’elle ne l’avait imaginé enfant. Il faut dire que la jeune femme a toujours tu les sévices subis par son père violent et n’en avait jamais parlé à personne, en dehors de quelques amis triés sur le volet. Lorsqu’elle avait laissé échapper à Rory lors d’un examen qu’elle savait très bien ce qu’il pouvait ressentir, une connexion nouvelle s’était créée entre eux, comme si ce traumatisme commun les rapprochait un peu plus et leur permettait de mieux se comprendre. Pour autant, Lexi n’était pas vraiment une femme qui aime partager ses secrets et encore moins qui aime en parler. Elle gardait tout pour elle, parce que c’était trop difficile de l’évoquer à voix haute mais aussi peut-être parce que c’était si loin maintenant et que ses bourreaux étaient maintenant six pieds sous terre. Lexi avait appris à vivre avec, sans jamais oublier, mais il n’y avait pas grand-chose qui pouvait réattiser la colère et la haine qu’elle ressentait plus jeune envers son géniteur. Ce n’était pas le cas de Rory, qui devait encore vivre avec le fantôme de son paternel qui venait roder à la boutique comme s’il était en terrain conquis sans jamais comprendre que sa simple présence replongeait Rory dans l’enfer de son enfance. Mais peut-être que cela lui plaisait, au vieux Barjow, d’avoir encore cette sorte d’emprise sur son jeune fils, comme s’il conservait une sorte de domination psychologique sur lui. Et du peu que Lexi en ait vu, c’était le cas. La colère de Rory était légitime, certes, mais montrait à quel point il était encore traumatisé par les horreurs vécues plus jeune.

Lexi avait eu une bouffée d’air salvatrice à la mort de ses parents que Rory n’a pas eu, au contraire. Le seul être qui lui avait accordé de la valeur était décédé. Ne restait que son père, cette ordure. Et dans toute cette histoire, Lexi se retrouve ainsi au milieu de tout cela, sans vraiment savoir comment réagir, en ne sachant pas non plus comment accompagner Rory, comment l’aider pour qu’il se calme. Si l’option plaisir charnel lui avait traversé l’esprit pour qu’il passe à autre chose, elle avait préféré commencer par une alternative moins rentre-dedans. Lexi n’était pas une excellente masseuse, mais il lui restait quelques restes des techniques de médicomagie douce enseignées lors de son cursus. Et ce qu’elle pouvait voir, c’est que les tensions de Rory étaient profondes. Elles se dénouaient l’espace d’un instant puis se rebloquaient la seconde d’après lorsqu’il évoquait des passages douloureux de sa vie. Lexi se contente de continuer, espérant simplement que cela l’aide, même un peu. Son deuxième prénom. D’accord. Ceci expliquait cela. Les doigts de Lexi se crispent légèrement lorsqu’elle entend l’explication complète et elle dit : « Rory te va mieux, oui. » Ses mots sont simples, presque froids alors que la fureur intérieure de la jeune femme ne cesse de grimper. Elle aussi n’a pas le nom qu’elle devrait porter. « Je t’ai déjà raconté l’histoire de mon prénom ? » Lexi sait bien que non, ce n’est pas quelque chose qu’elle raconte à tout bout de champ. « Mon père, persuadé que ma mère lui donnerait un héritier mâle, avait choisi ce prénom pour celui-ci. Et il n’a pas daigner en changer en voyant qu’il n’y avait aucun doute sur le fait que je sois une fille. J’ai grandi avec cette idée toute mon enfance. Que j’étais inutile moi aussi. Une femme qui ne garderait pas le nom de la famille une fois mariée. » Lexi éclate de rire, un rire froid et insipide. « Il doit être content, je perpétue son nom pour lui. A sa mort, j'ai échappé au mariage arrangé. » dit-elle désabusée. Depuis, la question d’un hypothétique mariage ne lui a jamais traversé l’esprit. Jamais. Elle est trop indépendante pour ça. Et elle se fiche royalement d'avoir des héritiers. « Je peux te dire qu’il est pas né celui qui osera me demander ma main. » Et il devra avoir le cœur bien accroché. « Je sais même pas si j’aurai envie de me débarrasser de ce nom. C’est mon identité, même si cela implique de devoir conserver tout le reste. Ce n’est pas en changeant de nom que cela fera disparaître ce que j’ai vécu. » Lexi conclue sur cela. Pourquoi leurs pères étaient-ils à ce point conservateurs des anciennes coutumes ?

Rien n’était plus difficile que de naître dans une famille de Sang-Pur. Concernant la jeune femme, même si la branche de Lexi avait été souillée à sa naissance, sa mère étant elle-même une sang-mêlée, son père avait tenu à lui inculquer des valeurs propres à la tradition mangemorte, aux préceptes qui en découlent tout en sachant qu’il ne faisait même plus parti de ce cercle très fermé. Pour autant, l’arrivée au monde d’un enfant Cracmol, peu importe la famille, restait un événement régulièrement caché au sein de la communauté magique alors Lexi n’est pas surprise de voir Rory user d’un stratagème tout à fait improbable pour ne pas le dire à voix haute. Lexi, tellement perturbée par cette annonce, qu’elle attendait comme elle redoutait, ne perçut à peine les tentatives de Rory de se rapprocher d’elle, ses doigts caressant doucement sa nuque après avoir replacée une mèche de cheveux qui s’était échappée. Lexi reste dans ses pensées, celles-ci sont tellement confuses qu’elle ne sait pas par où commencer. La première question qui lui vient à l’esprit est tellement pragmatique mais elle a besoin de savoir ce qu’il en est vraiment. Est-ce que Lilibeth a subi les mêmes horreurs que son frère ? Rory était-il le seul de la famille à être le bouc-émissaire ? Connaissant la manière dont les Sang-Pur traitaient les Cracmols, c’était peu probable en réalité. Mais cette vérité allait probablement rendre Lexi folle de rage ; pourtant, elle avait besoin de l’entendre et de le savoir. Elle regarde Rory fermer les yeux et son cœur s’arrête un instant, craignant de comprendre, jusqu’à ce qu’il lui attrape la main et Lexi se rend alors compte que la sienne quittait enfin sa nuque dans un frisson grisant. Il dépose ses mains sur une de ces cicatrices, que Lexi avait rapidement identifié comme étant un sale coup de couteau, et Lexi écoute l’explication de son ami. Elle ferme les yeux à son tour afin d’éviter que des images viennent se former dans son esprit, mais c’était déjà trop tard, le mal était fait. La main de Rory se déplace sur son corps, faisant bouger celle de Lexi par la même occasion sur son plexus solaire. Les mots ne trouvent pas leur chemin jusqu’à sa bouche et Lexi garde les lèvres closes. De toute manière, que pouvait-elle bien répondre à cela ? La tristesse du jeune Barjow n’avait pas d’égale et la médicomage commença à se sentir mal à l’aise. Elle n’avait plus vraiment l’habitude d’être au milieu des confidences des gens puisqu’elle évitait de nouer toute relation trop intime avec qui que ce soit. Pour autant, les mots de Rory la touchent plus que de raison et elle se tait à nouveau lorsqu’il lui avoue qu’il ne l’a jamais dit à personne. Elle murmure simplement : « Merci de ta confiance. » Elle ne sait pas si elle la mérite mais elle fera du mieux qu’elle peut pour l’honorer.

Avec l’envie de l’accompagner dans ses tourments, Lexi lui demande finalement comment elle peut aider, ce qu’elle peut faire. Une main posée sur son avant-bras, simplement. Lexi lui témoigne là de son affection et Rory détourne le regard d’elle. Lexi plisse les yeux et elle craint de voir à nouveau dans ses yeux sombres la même détresse que tout à l’heure alors qu’il avoue ne pas savoir comment faire. Il accentue la pression sur sa main toujours posée sur la sienne, regardant toujours ailleurs, partout, sauf elle. Lexi ne sait pas quoi dire, ni quoi faire ; elle est perdue, bloquée, immobile. Cette conversation bouleverse trop Rory et elle a l’impression d’être une étrangère venant s’immiscer dans son sanctuaire. « Essaie juste de pas tuer mon père, ok ? » Lexi lève les yeux au ciel devant cette vaine tentative de changer de sujet, sans doute pour ne plus avoir à y penser. « Et ça, j’peux rien te promettre. Mais je ne ferai rien sans ton accord. » Elle a failli utiliser le mot permission mais la dernière fois qu’elle avait utilisé ce mot, ce n’était pas vraiment dans le même contexte. Son coeur palpite rien qu'en y repensant et elle avale durement sa salive. La main de Rory toujours dans la sienne, Lexi recule un peu, laissant son fessier rencontrer la table. Cet appui lui permet de ne pas faillir, de ne pas succomber face à ces révélations qui sont difficilement appréhendables en une seule fois. Sans réfléchir, elle tire doucement Rory à elle et sa tête vient se nicher sur sa clavicule droite tandis que ses bras enserrent son dos, se permettant doucement de frictionner certains endroits. « Je suis tellement désolée Rory. » Désolée pour tout. Pour ce qu’il a vécu, pour ce que Lilibeth a vécu. Lexi ne bouge plus pendant ce qu’il lui semble des heures, ne sachant pas très bien si cette étreinte était bien venue ou non. Au bout d’un moment, elle décolle doucement sa tête et observe de plus près ces cicatrices qu’elle a pourtant déjà vues cent fois. Ses doigts viennent effleurer chacune d’elle et elle lève les yeux vers lui avant de poser sa main sur sa joue : « Et aucune cicatrice sur cette belle gueule. » dit elle en souriant amèrement. Les bourreaux s’y refusent souvent, il faut garder la tête haute, l’apparence avant tout le reste. « Pour que tout cela reste bien en vase clos, n'est-ce pas ? » dit-elle. Ce n'est pas vraiment une question mais plutôt une simple constatation. Lexi soupire doucement et demande : « Tout à l’heure, tu as dit qu’elle ne voulait pas partir du manoir. Il l’en empêche ou c’est elle qui ne le souhaite pas ? » Dix mille plans s'échafaudent alors dans l'esprit de la jeune femme. Après tout, si elle était cracmol, elle pouvait peut-être s'accommoder de vivre dans le monde moldu ? Beaucoup des sujets d'expériences de Lexi le faisaient bien.
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Graviora manent

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Dim 12 Sep - 13:43
Blood, fire & potions
A chaque nouvelle pression que les doigts de Lexi exerçaient sur ses épaules, Rory pouvait sentir la colère doucement se dissiper, comme si les mouvements qu’elle appliquait sur ses muscles venaient la diffuser, l’évacuer progressivement. Le regard dans le vague, il tenta tant bien que mal de fixer son attention sur un point fixe, massant machinalement sa toute première cicatrice, prémisse d’une enfance dans la violence et la douleur. Un peu malgré lui, les paroles de sa mère lui revinrent en tête. Avant même qu’elles ne se formulent dans son esprit il ferma les yeux et les évacua comme il put, refusant de plonger dans ce gouffre. Pas là, pas maintenant, pas avec elle près de lui. Heureusement, tandis qu’elle le massait, Lexi ne put se résigner au silence. Il évoqua ainsi avec elle la présence de son père dans la boutique, le cas si épineux de Lili mais également son second prénom. Autant de sujets qui, s’ils étaient loin de le détendre malgré les efforts de la médicomage, permettaient de le distraire, de lui donner du grain à moudre. Des confessions inédites pour Rory. Bien qu’il lui faisait confiance, s’imaginer un jour lui confier de tels morceaux de sa vie était jusqu’alors impensable. Après tout, s’il n’en parlait à personne, pas même ses amis les plus proches, pourquoi l’évoquer avec Lexi qui était revenue dans sa vie il n’y a pas si longtemps que cela. La vérité ? Beaucoup de choses avaient évolué depuis cette fameuse nuit. Il ne pouvait plus le nier : il avait dit adieu à son sentiment d’invulnérabilité. Pour tout ce qui concernait sa relation avec son amie c’était une autre histoire… Des faits auxquels il préférait ne pas penser. Surtout garde bien ça pour toi, ça va finir par passer. Ça finit toujours par passer, regarde avec Naya… Pire. Exemple. Possible !

Si certains pouvaient reconnaître sur le corps de Rory des traces d’abus, notamment avec les quelques traces de brûlures de cigarettes qu’il se coltinait sur l’avant-bras, toutes ses cicatrices pouvaient passer pour des trophées « de guerre » hérités lors de bagarre, escapades en forêt et aventures en tout genre. Lexi avait su percer l’histoire qui se cachait derrière, en revanche, évoquer avec elle Lili et son prénom Calixte était une toute autre histoire. Ils n’avaient jamais été suffisamment proches pour qu’il lui en parle. D’ailleurs, il n’avait jamais été assez proche de qui que ce soit pour parler de ces choses là. Même Naya ne lui avait pas posé ces questions. Peut-être car elle avait peur de découvrir la triste vérité que lui cachait son fiancé… Ainsi, quand Lexi formula un avis sur son prénom, il ne put s’empêcher d’esquisser un bref sourire. Sa mère avait les mêmes paroles positives, rassurantes, toujours là pour le soutenir quand son mari et son fils aîné malmenaient son petit Rory. Quand cette simple pensée traversa son esprit, sa gorge se serra douloureusement et il redressa légèrement la tête pour se reprendre. A la question qu’il savait pertinemment être réthorique de Lexi, il ne lâcha pas un son, l’écoutant lui raconter à son tour l’explication derrière son nom masculin. Progressivement, une nouvelle vague de colère l’envahit, ses poings se refermant lentement au point que ses phalanges virèrent au blanc, un petit filet de sang s’échappant de sa main blessée. A cet instant précis, Rory regrettait amèrement de ne pas l’avoir connue plus tôt, de ne pas avoir été là pour elle comme il l’avait été pour Lili. Il n’aurait pas hésité une seule seconde si c’était pour qu’elle n’ait pas à subir de quelconques abus de son paternel, il aurait encaissé sans broncher à sa place. Un bref « Connard… » perça ses lèvres dans un murmure quand Lexi laissa échapper un rire glaçant. La pression de perpétuer le sang et le nom familial, se marier, avoir une progéniture… Autant d’exigences dans lesquelles Rory ne se retrouvait pas également. Si lui avait été fiancé à trois femmes, il avait tout fait, du moins les deux premières fois, pour se débarrasser de ce poids le plus rapidement possible. La simple idée que Lexi puisse être fiancée ou du moins se conforme à ce schéma social lui semblait grotesque. Il ne put s’empêcher de lâcher avec un bref rire. « Si même moi j’ai préféré me débarrasser des trois fiancés que mon père m’avait collé dans les pattes, je te vois mal te conformer à cette connerie. Surtout quand on voit le niveau des sorciers qui sont sur le marché, ils t’arrivent pas à la cheville. Tu n’en ferais qu’une bouchée. » Il préféra ignorer délibérément la question de l’identité, ayant lui-même un mal de chien à faire la paix avec son passé. Si par moments il hésitait à extirper ces souvenirs de son cerveau, la raison le rattrapait toujours. Bien que son histoire soit douloureuse et compliquée à porter, il s’était forgé grâce à elle. Sans cela il ne serait pas Rory Barjow.

Les confessions prirent rapidement une tournure plus sérieuse et grave, Lilibeth étant le point central qui reliait toujours étroitement Barjow père et fils. Sans elle, les choses auraient été plus simples. Sans elle, Henry Barjow serait déjà mort depuis bien longtemps. Sans elle, sa vie aurait été bien plus morne. Sans elle, il aurait rapidement perdu pied. Résigné à pousser les confessions jusqu’au bout, il s’assura tout de même que ce qu’il allait lui révéler ne puisse être entendu que par Lexi, en profitant ainsi pour se rapprocher un peu d’elle. Il prit le temps d’évoquer l’histoire cachée derrière deux de ses cicatrices, deux moments de violence parmi tant d’autres. Deux moments significatifs qui symbolisaient à eux seuls le climat dans lequel il avait grandi, le type d’abus dont lui et Lili avaient été victimes. Évoquer tous ces souvenirs, se replonger dans le passé était à la fois source de colère et de tristesse. Inévitablement, il repensait à sa mère, à l’injustice qu’il subissait au quotidien, aux brimades, aux coups, aux insultes, aux bagarres constantes, aux réprimandes, les manipulations et les mensonges, la rage sourde qui bouillonnait en lui le dévorant de l’intérieur… Toutes ces émotions, ces bribes d’un passé douloureux le remuait. Seule sa présence était un petit point d’accroche à la réalité, l’empêchant de laisser aller sa colère dans une folie destructrice. Pour preuve, à peine son bras eut-il attrapé le sien, que Rory accrocha son regard, comme ramené à la réalité. L’espace d’un instant. Bien vite rattrapé par sa question et l’impuissance qu’elle faisait naître en lui, Rory se sentait perdu, désemparé, ne pouvant que constater sa faiblesse face à la situation qui lui échappait inexorablement. Il préféra finir par ironiser mais, contrairement à d’habitude, Lexi ne saisit pas l’opportunité. Je ne ferai rien sans ton accord. Son regard vint accrocher le sien, un air sérieux était venu s’installer sur son visage. Elle n’avait pas l’air d’écarter la possibilité… Ne sachant trop s’il devait être inquiet ou soulagé par cette éventualité, il remarqua à peine qu’elle se reculait très légèrement pour prendre appui sur la table. Quand Lexi l’attira vers elle, Rory se laissa faire bien loin de savoir ce qu’il se passait. Sans broncher il la laissa poser sa tête contre son torse et encercler son corps de ses bras. Il lui fallut à peine une fraction de seconde avant de la serrer tendrement contre lui, incapable de passer à côté de cette occasion. Doucement il vint poser sa main sur sa nuque, ses doigts jouant distraitement avec quelques mèches de ses cheveux, son autre main glissant dans son dos. Un bref soupir lui échappa, une forme de soulagement l’envahissait à ce contact si simple en apparence mais tellement rare pour lui. Il pouvait compter sur les doigts d’une main les femmes qui l’avaient enlacé. Ce geste si banal avait ainsi un énorme impact sur lui, effaçant progressivement toute émotion négative. A ces quelques petits mots, un bref sourire un peu triste étira ses lèvres et il resserra doucement son étreinte, appuyant sa joue sur le haut du crâne de Lexi.

Ayant complètement perdu la notion du temps, quand il sentit Lexi doucement se reculer, il défit son étreinte non sans une certaine difficulté, portant immédiatement son regard sur elle. Sans un mot, il l’observa scruter ses cicatrices, détaillant ses traits, ses expressions tandis qu’elle redécouvrait son torse sous un angle nouveau. Il fut incapable de réprimer un frisson quand ses doigts effleurèrent les traces de ses sévices passés, ayant gardé sa main sur la nuque de Lexi. Quand son regard accrocha le sien et qu’elle porta sa main à son visage, Rory sentit son coeur accélérer subitement dans sa poitrine. Un bref sourire mêlant fierté et amusement égaya son visage tandis qu’il baissa un instant le regard. « J’étais pas sûr que ma belle gueule te plaise… Me voilà rassuré… » souffla-t il, ses yeux sombres devenus un peu plus charmeurs. « Tu as tout compris, à part quelques yeux au beurre noir, fractures du nez et de la mâchoire, jamais rien de permanent… Jamais rien qui ne soulève trop de questions… » Il se souvenait encore du dernier oeil au beurre noir que Caïn lui avait collé la nuit de sa mort, dernier acte de violence physique qu’il ait eu à subir de sa part. La violence psychologique, elle, continuait encore aujourd’hui. A l’évocation de Lili, Rory ferma les yeux un instant avant de murmurer, redressant la tête en détournant le regard. « C’est elle qui ne veut pas partir… Je pourrais lui payer un appartement en plein coeur de Londres, elle pourrait aller à l’université avec les moldus… » Un profond soupir souleva son torse avant qu’il ne baisse le regard vers Lexi. Alors qu’il s’apprêtait à prendre à nouveau la parole, retrouver la beauté de ses prunelles ambrées le stoppa dans son élan. Sans trop s’en rendre compte, ses doigts toujours présents sur sa nuque glissèrent lentement sur sa peau tandis que son regard oscillait entre ses lèvres et ses yeux. Son regard s’était emplit d’une intensité qu’elle ne lui connaissait pas, dévorant chaque centimètre carré de peau qui glissait sous ses prunelles sombres. A cet instant précis il était incapable de réfléchir, laissant parler cette envie tenaillante de briser le peu de distance qui les séparait encore. Alors que ses prunelles glissèrent sur le relief de sa bouche devenue fruit défendu, il se mordit doucement les lèvres pour tenter de résister, faisant peu attention à sa blessure encore toute fraîche. Son visage à présent dangereusement proche du sien, ce fut sa petite voix interne qui le rappela à l’ordre. OH DU CON ! Tu vas arrêter tes conneries, là ?! Tu te souviens de la dernière fois comment ça a fini ?! Jamais sans sa permission... Si tu veux qu’elle continue de faire partie de ta vie tu te calmes ! Un bref froncement de sourcils vint froisser son front et Rory se résigna à ne pas céder, craignant de briser la confiance qu’ils venaient de retrouver. Tout en avalant difficilement sa salive, il recula son visage, captant son regard une nouvelle fois avec un petit sourire. Si on pouvait lire encore dans ses yeux les pulsions qu’elle éveillait en lui, son visage tentait d’être plus ouvert, moins sérieux et séducteur. Il fallait bien faire bonne figure après ce moment d’égarement.

Rory finit par se reculer, retirant sa main de sur la nuque de Lexi et remit de la distance entre leurs deux corps. Bien qu’un peu gêné par la situation, il préféra faire comme si de rien n’était et alors qu’il prit la direction des casiers en métal qui se situaient à deux mètres de là, il lâcha. « Finalement je suis content que tu aies été là… Ça m’a évité de tout détruire… Je sais pas comment tu as fait mais je me suis rapidement calmé, c’est un exploit. » Un bref rire lui échappa tandis qu’il enfilait la chemise blanche rangée dans son casier. Il retira son jean noir et ses rangers pour passer son pantalon de costume bleu marine et ses chaussures en cuir noir. Alors qu’il commençait à boutonner sa chemise, sa cravate bordeaux passée autour du cou, il se retourna vers Lexi pour lui demander. « Au fait, tu étais passée pour quelque chose de spécial à la base ? » C’est vrai ça, pour quelle raison était-elle venue alors que ça faisait bien deux semaines qu’ils ne s’étaient pas vus. Depuis cette fameuse nuit dans la forêt et ce baiser volé.
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Alexis Fawley
Alexis Fawley
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Lumos
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Mon allégeance : va à Kesabel et Euron
Lun 13 Sep - 0:15
Le temps marche ainsi :
c’est à la fois un retour en arrière
et une fuite vers l’avant.
Boutique Barjow & Beurk || Début décembre 2020 || ROXI III Lexi ne comprend pas vraiment comment elle s’est retrouvée à faire ce qu’elle fait. La colère de Rory était tellement palpable qu’elle a imaginé le scénario le moins risqué afin de ne pas succomber elle aussi à une certaine fureur. Et si ses doigts s’activent sur la nuque du jeune homme, les pressions exercées lui permettent, à elle aussi, de laisser retomber comme un soufflet l’envie soudaine d’aller finir le travail initié par Rory auprès du paternel Barjow. Elle laisse ses pensées l’emmener ailleurs pour ne pas trop réfléchir mais elle ne peut empêcher son cerveau d’imaginer tous les scénarios possibles et inimaginables afin d’en terminer avec la vie du géniteur de Rory. Elle tente de se reconnecter avec la réalité en posant des questions plus pragmatiques à son ami. Quand venait-il, à quelle fréquence etc. Si jamais elle avait besoin de le tuer après tout, avoir une idée de son emploi du temps n’était pas déconnant… Lexi secoue la tête frénétiquement. Elle n’arrive pas à arrêter d’y penser. Sa bouche s’assèche et elle respire profondément, prenant de grandes inspirations et expirant à une lenteur déconcertante. L’image du père Barjow baignant dans une marre de sang l’excite plus que de raison et elle n'a aucun moyen de faire disparaître cette scène de sa tête.

Pour autant, elle parvient tout de même à maintenir un semblant de conversation avec Rory et alors qu’elle apprend pourquoi son père l’appelait Calixte, elle se confie à son tour sur une anecdote similaire sur elle-même. Son propre prénom. Lexi ne dit rien lorsqu’elle se rend compte que Rory se tend à nouveau lorsqu’elle le lui explique. Ses mains se crispent et elle soupire un peu. Au moins, elle et Rory partagent l’idée que ces préceptes sont d’un autre temps, un temps bien lointain où ni elle, ni lui n'a envie de s’enfermer. Lexi est une femme bien trop indépendante pour s’enchaîner à un époux qui tenterait de la soumettre à son bon vouloir. Quant à Rory… La jeune médicomage s’arrête de masser un instant lorsqu’il lâche un rire. « Qu’est-ce qui te fait rire ? » demande-t-elle. Elle fronce ensuite les sourcils ? « Ah bah on est d’accord sur ça. Ma mère n’a même pas essayé de me convaincre quand mon père est mort. Je pense qu’elle était trop contente de retrouver sa vie tranquille. Et moins elle me voyait, mieux elle se portait. » La mère de Lexi, devenue une femme brisée, n’avait eu que faire de sa fille une fois celle-ci sortie de Poudlard. Lexi s’était alors débrouillée seule, se trouvant une nouvelle famille auprès de Kesabel et Tobias. Après le décès de sa mère, Lexi avait continué à vivre comme elle l’entendait. « Faudrait déjà trouver quelqu’un de ma trempe. J’sais pas si ça existe. » dit-elle en ricanant. Puis revenant sur le début de sa phrase, Lexi demande, perplexe : « T’as été fiancé ? Toi ? J'ai du mal à l'imaginer. » Lexi rigole un peu : « Trois fois en plus ? Qu’est-ce qui les a fait fuir ? » dit-elle amusée, tout en comprenant bien que les mots de Rory sous-entendaient que c’était lui qui avait tenu à rompre les fiançailles. « T’es donc pas l’homme à marier dont toutes les femmes rêvent ? » lol. Lexi secoue la tête en pensant à Rory en train de se marier, cette image lui paraissant trop surréaliste.

Un sujet en amenant un autre, Lexi comprend rapidement que sous la probable exigence sociétale imposée par le père de Rory pour qu’il se marie, se cache probablement d’autres secrets. Un fils aîné décédé, une cadette Cracmol. Et toute la pression familiale reposant désormais sur Rory. Maintenant que Rory est debout devant elle et qu’elle l’observe attentivement, elle perçoit toute sa peine, toute sa douleur et sa tristesse ; Lexi s'en veut de ne pas savoir comment faire, ni quoi dire pour retrouver l’homme railleur et grossier qu’elle fréquente d’ordinaire. L’homme sûr de lui. Sans vraiment y réfléchir, elle l’attire à lui. Lexi est pragmatique et sait que la plupart des gens ressentent du réconfort lors d’une étreinte, la proximité d’un autre corps, la chaleur de celui-ci, suffisait souvent à apaiser tous les maux. Sa tête posée contre son torse, elle écoute son cœur battre et ce simple bruit lui offre un profond sentiment de plénitude. C’est un des travers des médicomages sans nul doute mais Lexi adore entendre les battements d’un palpitant qui fonctionne correctement. Cela contraste avec ceux de ses patients de la morgue. Quelques secondes après, les bras de Rory l’encerclent à son tour et elle ferme les yeux doucement, profitant sans bien se rendre compte de ce contact inhabituel. Les doigts de l’héritier Barjow glissent sur sa nuque et elle le laisse faire sans bien savoir pourquoi. Au bout d’un moment, elle se recule, sans doute parce que la gêne de cette étreinte peu singulière se fait ressentir et qu’elle n’a aucune idée de pourquoi elle a fait ça. Pour autant, ses yeux ne peuvent s’empêcher de s’accrocher aux cicatrices tellement visibles sur sa peau, présentes sur chaque parcelle -ou presque-, et pourtant, rien sur son visage. Lexi le lui fait remarquer d’un ton légèrement ironique, sachant bien ce qu’il se cache derrière cette volonté de ne surtout pas laisser une trace permanente sur la peau. Les mots de Rory l’amusent et elle sourit elle aussi lorsqu’il dit être rassuré. « Bah alors Barjow, t’as perdu ta confiance en toi ? T’es plus sûr d’être le tombeur de ces dames ? » Lexi ricane, sentant que ces mots sont un moyen pour elle de mettre à distance les discussions et contacts précédents. Elle ferme les yeux lorsqu’il lui confirme ce qu’elle pensait tout à l’heure puis murmure : « Je crois que mon père n’a jamais eu ce genre de préoccupations. » Elle soupire et lâche un nouveau un rire froid.

Putain. Cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas pensé à lui mais la discussion avec Rory venait de raviver la plaie à vif dans son cœur qu’elle pensait refermée depuis longtemps. Et puis… Ce qu’il ressent, c’est ce qu’elle ressent également. Et ce mélange de sentiments ambivalents qui s’entremêlent en elle. Lexi ne sait plus bien quoi penser. Elle relance la conversation sur Lilibeth pour éviter de songer davantage à cet homme qu’elle appelait pourtant petite papa. Lexi réfléchit. Quelle solution a vraiment la jeune femme ? Pourquoi ne veut-elle pas partir ? Est-elle sous l’emprise d’une forme familiale d’un syndrome de Stockholm ? Probable. Alors qu’elle s’apprête à faire part de ses interrogations à Rory, elle relève la tête pour croiser son regard. Ce qu’elle voit dans les yeux de Rory l’angoisse instantanément. Elle plisse le front, tentant de comprendre pourquoi il allait ainsi de ses yeux à ses lèvres sans vraiment s’arrêter sur l’un ou l’autre. Rory la dévisage si intensément qu’elle en reste muette, ne bougeant pas, bloquée par ces prunelles qui la fixent de cette manière qu’elle ne lui connaissait pas. Lexi l’observe, incomprise, tandis qu’il se mord les lèvres avant de se pencher vers elle. Lexi retient sa respiration et se crispe soudainement, se demandant s’il allait à nouveau franchir cette barrière qu’elle avait pourtant tenté tant bien que mal d’ériger entre eux dans la forêt. Il se recule soudainement et le sourire qui apparaît sur son visage laisse Lexi perplexe. Il est frappé ou quoi ?. Un + un font deux. Il veut te baiser dit la petite voix dans la tête de Lexi, celle qui lui explicite parfois les choses lorsqu’elle n’arrive pas à le faire elle-même. Cela frappe Lexi de plein fouet. Bon d’accord. Après tout. Lexi se sait désirable, elle sait qu’elle est belle et que ses formes la rendent attrayante, tout comme son caractère de feu plait aux hommes. Mais Rory, c’est nouveau. Jamais il ne l’avait regardé ainsi. Peut-être que maintenant qu’il sait qu’il a le champ libre, il se sent pousser des ailes ? Lexi n’en a pas la moindre idée mais ce n’est certainement pas aujourd’hui qu’elle obtiendra les réponses à ses questions.

La jeune femme l’observe s’éloigner vers les casiers et il la remercie, à sa manière. Lexi hausse les épaules et dit d’un ton dédaigneux : « Je devrais peut-être me reconvertir en psychomage. » tout en sachant bien qu’elle n’aurait que faire des émotions et histoires des autres. Si elle a écouté Rory, c’est parce qu’il compte à ses yeux et qu’il fait partie de son cercle d’amis privilégiés et triés sur le volet. Elle n’en a pas tellement, il faut dire que la personnalité ambivalente et pas très affable de la jeune femme en rebutait plus d’un. Et elle s’en fiche. Elle n’a pas besoin d’être entourée par cinquante personnes. Les amis qu’elle possède lui suffisent largement et possèdent son entière confiance. Rory n’en fait pas partie depuis très longtemps mais il lui a prouvé aujourd'hui qu'il valait peut-être le coup qu'elle lui soit loyale. Et puis le secret qu’il vient de lui confier le prouve également, non ? Ses pensées se bousculent dans sa tête sans que Lexi ne parviennent à y trouver un sens alors elle se concentre sur Rory qui… que fait-il d’ailleurs ? Il se change. Pas idiot, sa blouse était immonde et tâchée par le sang de son paternel. « Joli cul. » dit-elle, narquoise, comme pour lui faire payer le fait de l’avoir regardé d’un peu trop près tout à l’heure. Il se retourne pour passer sa cravate et elle le scrute sans répondre à sa question. Lexi se redresse et s’approche de lui. Elle s’avance doucement, trop doucement peut-être, pour qu’il ait bien le temps de se demander ce qu’elle va faire. Il voulait jouer ? D’accord. Lexi n’est pas en reste, il ne va pas être déçu du voyage. Elle plante son regard dans ses yeux sombres et dit : « J’avais besoin d’ingrédients mais on s'amuse vachement mieux ici que chez la concurrence. L'ambiance de ta boutique est plus explosive. » Un sourire grognard aux lèvres, amusée, Lexi laisse glisser ses doigts sur sa mâchoire et vient titiller sa lèvre fendue. Qu’il ne croit pas qu’elle ne sait pas elle non plus jouer à ce jeu dangereux. « C’est dans cette tenue que t’appâte tes clientes ? » Elle glisse sa main le long de son cou et de sa chemise, puis vient resserrer cette cravate de travers. « Tu m’étonnes que les affaires tournent bien. »

Lexi se recule doucement et ses yeux délaissent Rory. Ce putain de costume lui va affreusement bien. Elle commence doucement à déambuler à travers la pièce, observant les étagères et la table où gisaient des restes de potions râtées. « Tu bosses sur quoi ? »
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Graviora manent

KoalaVolant

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Lun 13 Sep - 19:53
Blood, fire & potions
Rien n’était plus étrange et inhabituel pour Rory que de se livrer ainsi. Parler de son enfance, évoquer ces petits secrets de famille, exprimer librement ses sentiments sans craindre le jugement… Non vraiment c’est super chelou là. Oui, il n’était pas dans son état normal mais en même temps, depuis près d’un mois maintenant, il n’était plus tout à fait le même. En présence de Lexi il se sentait… Changé ? Vulnérable ? Faible ? Quelque chose d’étrange lui arrivait. Peut-être avait-il simplement besoin d’encaisser les événements passés. Oui, c’est juste ça. Juste ça et rien d’autre. Rory avait parlé. Pourtant, force était de constater que le contact de ses mains sur ses épaules et sa nuque n’était pas « rien ». Ce « rien » lui foutait des putains de frissons et une partie de lui avait envie de plus. Non. Heureusement que la conversation était tout sauf légère. Les incursions surprises de papa Barjow avec son lot d’échanges musclés, Lili, l’histoire cachée derrière son prénom, Caïn… Autant de sujets que Rory adorait évoquer au quotidien. Toutefois, à sa grande surprise, c’était l’occasion d’en apprendre un peu plus sur Lexi. Lever le voile sur l’enfance qu’il lui avait toujours imaginée à travers les quelques insinuations ayant provoquées des années plus tôt un rapprochement entre eux. Elle aussi avait donc hérité d’un nom qui lui rappelait constamment sa réalité. Rory lui avait cette « chance » que seul son père, qu’il ne croisait plus que rarement, utilisait le prénom Calixte, Lexi vivait au quotidien avec son prénom destiné à une autre version d’elle. Quand le sujet dévia vers les obligations maritales imposées à leur « classe sociale », il ne put s’empêcher un rire à l’idée que la médicomage puisse se marier. Non pas qu’elle n’était pas assez bien pour un homme, plus le concept en lui-même amusait Rory. Il ne préféra donc pas répondre directement à sa question, son explication parlant d’elle-même. Faudrait déjà trouver quelqu’un de ma trempe. Faut juste savoir où chercher… Est-ce que Rory pensait à lui sur ce coup ? Tout à fait ! Est-ce qu’il savait pourquoi il s’estimait être un bon prétendant, à la hauteur et méritant ? AB-SO-LU-MENT-PAS !!!

Bien qu’un peu perturbé face à cette pensée sortie littéralement de nul part, évoquer ses propres fiançailles forcées attisa inévitablement la curiosité de Lexi. Parfait moyen de distraction. « Comment ça t’as du mal à l’imaginer ? Je suis un super bon parti voyons ! » S’exclama-t-il, faussement offensé bien que cherchant tout de même à défendre ses qualités. « Elles ont pas supporté les tromperies et humiliations je suppose… A les entendre j’avais fait exprès ! Comme si je voulais pas me marier avec elles. » Sur ces dernières paroles, Rory tourna légèrement la tête vers Lexi, un immense sourire malicieux étirant ses lèvres, pas peu fier des techniques dont il avait usé pour se débarrasser de ses deux premières fiancées. Naya c’était encore une autre histoire… Une histoire dont il n’avait jamais parlé à qui que ce soit. Seule Leah avec son don d’empathe avait eu un bref aperçu des premières bribes de sentiments qui avaient secoué le jeune Barjow avant de mettre un terme à sa relation. Il chassa rapidement cette pensée de son esprit, très vite rattrapé par la conversation et les nouvelles révélations qui suivirent. Si on lui avait dit que la visite de son père aurait débouché sur cette conversation avec Lexi, et qu’il lui aurait confié que Lili était une cracmol… Rory vous aurait ri au nez à gorge déployée. Non, il était pas si con quand même. Peut-être que si au final. Entre confiance aveugle et besoin de se libérer d’un secret qui pesait depuis trop longtemps sur ses épaules, l’héritier Barjow avait choisi de croire en son amie. Lui confier cette information revenait à tisser un nouveau lien entre eux. Une perspective qui, dans le fond et sans qu’il n’ose l’admettre à lui-même, plaisait à Rory. Il suffisait de voir à quel point il se saisissait de la moindre opportunité qui se présentait pour se rapprocher de Lexi. C’est indécent…

Ainsi, après s’être soulagé de ce lourd secret et avoir dévoilé les histoires se cachant derrière deux de ses cicatrices les plus douloureuses psychologiquement, Rory ne broncha pas quand Lexi l’attira contre elle. Trouver un peu de réconfort et de soutien moral dans ses bras était exactement ce dont il avait besoin pour dissiper les pensées sombres qui l’envahissaient à chaque fois que le sujet de Lili revenait sur le tapis. Transporté dans cet instant, il laissa ses doigts lentement caresser la peau délicate de sa nuque, jouant au passage avec quelques mèches de ses beaux cheveux auburns. Les yeux clos, il préféra se vider l’esprit, profitant simplement de ce bref instant de folie de la part de Lexi. Te fais pas de films… Ça va pas durer ! A peine cette pensée lui traversa l’esprit que la jeune médicomage se recula, brisant le contact si rassurant de sa peau contre la sienne. Tu vois, qu’est-ce que je t’avais dit ?! Rêve pas, c’était juste histoire d’une fois. Pourtant, alors que Rory s’attendait à ce qu’elle cherche à mettre de la distance entre eux, comme elle l’avait toujours fait, son attitude le surpris. Il la laissa effleurer ses cicatrices, incapable de réprimer un frisson de… Plaisir ? Bien vite distrait par la petite phrase si inoffensive en apparence de Lexi. Si Rory se savait séduisant, lui plaire à elle était une toute autre paire de manche. Il esquissa une légère grimace quand Lexi utilisa le nom « Barjow » pour le désigner, répondant simplement à sa petite attaque par un. « Le tombeur de seulement certaines dames visiblement… » Une constatation légèrement amère surtout quand la personne qui suscitait son intérêt semblait si imperméable à son charge. A quoi cela servait d’avoir une gueule d’ange quand on ne peut pas s’en servir ? Rory eut un bref froncement de sourcils aux insinuations de Lexi sur ses propres sévices, scrutant son visage avec attention. Il vint doucement glisser son pouce sur sa joue, captant ses prunelles ambrées avant de murmurer avec un sourire conquis. « Et pourtant… Il a laissé ton beau visage intact lui aussi. » Oui bon ça va quand même là, non ?! Tu vas arrêter les conneries maintenant ! Montrer qu’il était attiré par elle était une chose, après tout, Rory ne s’en était jamais caché, il l’avait toujours trouvé d’une grande beauté. Par contre le lui dire ouvertement… Là on était plus sur le même niveau ! Va falloir te calmer mec. Une menace qu’il n’écouta pas car à peine eut-il évoqué les difficultés qu’il rencontrait avec Lili, une sensation étrange le prit aux tripes. Son regard se plongeant dans le sien, il ressentait cette envie entêtante de toujours plus. Instinctivement ses prunelles sombres étaient appelées par ses lèvres aux rondeurs charmeuses, nourrissant inéluctablement ce désir de proximité qu’elle faisait rugir en lui. Par chance il ne poussa pas le geste jusqu’au bout, le souvenir de leur dernière rencontre était encore bien vif dans son esprit.

Rory préféra rapidement prendre la direction de son casier histoire de se mettre quelque chose sur le dos et avoir l’air un peu plus présentable. Une bonne façon de faire distraction du petit moment de faiblesse qu’il venait tout juste de lui témoigner. Alors qu’il tenta un peu plus de noyer le poisson, la réponse de Lexi l’amusa profondément. Elle ? Psychomage ?! Oh god ! « Putain mais surtout pas ! » S’exclama-t-il en rigolant. « Sauf si ton plan c’est de pousser les gens au suicide après les avoir détruit psychologiquement pour ensuite les retrouver à la morgue. Là ça se tient par contre… Ça serait même un plan qui tiendrait du génie en fait ! » Effectivement, pas con ! C’est plongé dans ses pensées qu’il se débarrassa de son jean et de ses rangers, passant en premier sa chemise d’un blanc immaculé. Alors qu’il enfilait le pantalon de son costume, la remarque de Lexi le fit instantanément réagir. « Depuis quand tu mattes, toi ? Je croyais que vous n’aviez qu’un regard médical, Docteur Fawley. » ironisa-t-il tout en passant sa cravate. Quand son regard vint chercher celui de la jeune médicomage, Rory se figea un instant en la voyant s’approcher de lui. Euh…. Elle fait quoi exactement là ? Qu’est-ce qu’elle va faire encore ?! Putain mais t’as dit quoi qu’il fallait pas ?! Ses prunelles sombres ne la lâchant pas, il resta immobile et se contenta d’esquisser un léger sourire à sa petite pique bien qu’il ne puisse s’empêcher de se demander si elle allait vraiment chez la concurrence. Le contact de ses doigts sur sa mâchoire et sa lèvre lui fit un nouvel électrochoc, gardant en apparence un calme olympien alors qu’il ne rêvait intérieurement que d’une seule chose… De plus en plus émoustillé par ses gestes, un large sourire coquin étira ses lèvres quand elle mentionna sa tenue, insinuant avec peu de subtilité le charme qu’il exerçait sur les femmes. « Elles viennent d’abord pour ma belle gueule et après pour mon savoir-faire… » Sur ce coup-ci Rory n’avait pas tort, connu du gratin de sang-pur du monde anglophone, l’héritier Barjow se faisait toujours remarquer par son charme insolent et sa prestance naturelle. Les nombreuses femmes qui poussaient la porte de sa boutique venaient principalement pour un échange avec le jeune homme, c’était conquises par son sourire ravageur ET ses talents de potionniste ou même d’enchanteur qu’elles revenaient toutes. Il la laissa donc ajuster sa cravate, incapable de réprimer un petit sourire séducteur, se pinçant légèrement la lèvre. La Lexi qu’il avait face à lui était encore différente. Toujours aussi affirmée mais tellement plus provocatrice et joueuse. Au secours, putain ! Il aimait un peu trop cela…

Son regard suivit la silhouette de Lexi tandis qu’elle s’éloignait de lui, en profitant pour la dévorer des yeux, il attrapa d’un geste distrait sa veste de costume. L’ensemble complété, Rory vint simplement faire ressortir l’extrémité des manches de sa chemise de sa veste puis s’assura brièvement qu’il ne s’était pas décoiffé en se changeant. Revêtir un costume était un geste devenu banal à présent pour lui. Quand il n’expérimentait pas de nouvelles potions, il passait ses journées en costume, c’était un peu sa tenue de prédilection pour travailler. En revanche, Lexi ne l’avait connu qu’en simple jean, tee-shirt et rangers. Une tenue bien plus confortable, qui lui donnait une prestance légèrement différente. Tandis qu’elle déambulait dans son espace, Rory prit le temps de fixer à sa ceinture un de ses couteaux préférés. Baguette dans la poche de sa veste, couteau à la ceinture, c’était toujours ainsi qu’il sortait. « Une potion de guérison accélérée. » lui répondit-il en refermant la porte de son casier et s’avança vers la table, inspectant le beau bordel de la journée. « Un putain de casse-tête pour rendre la formule compatible avec l’humain. La synergie des ingrédients marche, ça j’en suis sûr ! Par contre avoir l’effet escompté sur un organisme vivant… Tous mes cobayes sont morts. Le côté biologie c’est pas mon truc. » soupira-t-il, une pointe d’agacement se faisant sentir dans le timbre de sa voix. Si Rory était un génie des potions, la patience n’était clairement pas son fort. Frustré de ne pas arriver immédiatement au résultat escompté, il perdait très rapidement son sang froid, causant bien souvent plus de dégâts que ses expériences foirées. « Aujourd’hui j'ai testé avec un échantillon de mon sang mais rien n’a fonctionné. J’ai pas le bon dosage. Soit ça ne fait rien, soit ça détruit littéralement toutes les cellules… » Guérison par la mort… Ça pourrait faire un bon poison cela dit. Graphique comme façon de se débarrasser d’un corps mais je note quand même. Il contourna la table pour rejoindre Lexi de l’autre côté et passant derrière elle, il s’arrêta dans son dos, se rapprochant très légèrement d’elle, il souffla à son oreille dans un petit murmure suave. « C’est pour ça que j’ai besoin de toi… » Rory se recula, les mains dans les poches de son pantalon, son regard satisfait, un brin joueur oscillait entre la silhouette encore de dos de Lexi et le monticule d’échecs de potions qui jonchait la table. Il savait pertinemment que la médicomage était la femme de la situation. Sans elle il allait s’arracher les cheveux la dessus.
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Alexis Fawley
Alexis Fawley
Sorcier neutre
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Métier : Cheffe du service de médicomagie légale de Sainte-Mangouste || Responsable d'une étude clinique sur le gène sorcier
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Lumos
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Mon allégeance : va à Kesabel et Euron
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Le temps marche ainsi :
c’est à la fois un retour en arrière
et une fuite vers l’avant.
Boutique Barjow & Beurk || Début décembre 2020 || ROXI III Si à l’origine Lexi comptait éviter Rory autant que faire se peut, maintenant qu’elle était dans l’arrière-boutique de Barjow et Beurk et qu’elle en apprenait davantage sur les sévices et l’horreur qu’il a pu vivre enfant, elle n’avait plus aucune envie de s’en aller. Ou presque. L’idée d’aller immédiatement finir le travail l’obsède encore mais elle se dit qu’il n’y a rien de pressé et qu’elle pourra élaborer son plan plus tard, lorsqu’elle aura toutes les informations nécessaires pour le faire et qu’elle sera redescendue en pression. Lexi est d’un naturel pragmatique et elle sait que la colère entraîne de l’impulsivité, l’impulsivité amène des erreurs. Et lors d’un meurtre, les erreurs ne sont pas permises, surtout si l’on aspire à conserver une vie ordinaire et tranquille. Elle a beau ne pas le montrer, mais la jeune femme aime la vie qu’elle mène ; elle n’est pas parfaite, mais qui peut se targuer d’en avoir une ? Elle aime sa solitude, elle aime son travail, elle a quelques amis triés sur le volet, elle n’a pas besoin des autres. Alors risquer de tout perdre parce qu’elle aurait commis un impair sur une scène de crime ? C’est mal connaître la jeune sorcière. Chez Lexi, tout est beaucoup trop planifié, organisé, millimétré pour se permettre une telle bavure. Pour autant, si elle avait pensé un seul instant qu’elle se retrouvait avec Rory en train d’échanger quelques moments clés de leur existence, elle ne l’aurait pas cru. Il faut dire que l’ancienne Serdaigle a toujours été du genre méfiante, du genre secrète, à tout garder pour elle et dissimuler des parts de vérité derrière quelques mensonges habilement élaborés. Alors se livrer ainsi, lui confier une partie d’elle-même, expliquer pourquoi et comment elle s’était construite, par le prisme de son prénom, en disait long sur le lien qu’elle estimait pouvoir construire avec Rory. Après tout, même s’ils se connaissaient depuis toujours, pour ainsi dire, ils n’avaient jamais été réellement proches auparavant malgré le fait qu’ils gravitaient dans des sphères amicales communes, notamment Kesabel et Tobias. C’était presque étrange en réalité qu’ils se connaissent si peu alors qu’ils avaient si souvent collaborés ensemble. Mais si le côté avenant de Rory aurait pu comblé celui plutôt froid de Lexi, on peut tout simplement imaginer que l’un comme l’autre, n’avaient auparavant jamais envisagé autre chose que la relation professionnelle et technique relative aux potions avant qu’ils ne comprennent qu’un autre lien les reliait : leur vécu, leurs passés, leurs fêlures, leurs blessures.

Rory, Alexis, le mariage. Autant de mots qu’il ne convient pas de mettre dans une même phrase. Alors que Lexi taquine l’héritier Barjow en lui disant qu’elle avait du mal à l’imaginer fiancé et encore moins marié, Rory joue les offusqués alors qu’un sourire amusé et narquois s’installe tranquillement sur les lippes de la jeune femme. Il a beau dire tout ce qu’il veut, après trois fiancées, faut peut-être se résigner non ? Même si Lexi ne sait pas pourquoi les précédentes tentatives n’ont pas fonctionné, étrangement, elle en a tout de même vaguement une petite idée. Il y a chez Rory, comme chez elle, une certaine volonté de s’éloigner des contraintes familiales et des idées pour le moins arriérées imposées par leurs noms célèbres. Lexi ricane allégrement lorsqu’il explique être un bon parti. « Un bon patri trois fois fiancé ? Une femme sensée sentira qu’il y a un loup. » Elle la première. « Ah bah si t’es pas fidèle en plus ! » dit-elle, amusée. « T’exagère. » Elle lève les yeux au ciel, un sourire en coin installé sur ses lèvres. Lexi n’a aucune idée de ce que cela fait d’être fidèle à quelqu’un, elle n’a jamais eu besoin d’être fidèle à quelqu’un puisqu’elle n’a jamais investi dans une véritable relation de couple. Lorsqu’elle couchait avec Phobos ou Kesabel, l’un comme l’autre savaient qu’elle avait d’autres partenaires et il en était de même pour eux, jamais ils ne s’étaient promis l’exclusivité même si l’affection qu’elle porte à ces deux hommes la ramenait régulièrement auprès d’eux. En tout cas, le sourire malicieux scotché sur le visage de Rory montre à quel point celui-ci est fier des divers stratagèmes utilisés pour faire fuir ses fiancées et Lexi ne peut s’empêcher de se demander s’il le voulait vraiment ou s’il l’avait fait par simple esprit de contradiction envers son paternel. Peut-être un peu des deux, c’est bien possible.

La conversation allait de secrets en révélations et Lexi se demande sincèrement quand Rory va-t-il s’arrêter. Certes, elle a pu en dire un peu davantage sur elle-même mais elle déteste se livrer, elle déteste les confessions et avoir l’impression de perdre en maîtrise et en contrôle en laissant ses émotions prendre le dessus. Pour autant, elle accepte aisément ceux des autres et voir Rory dans un tel état de vulnérabilité, lui d’ordinaire si fier, si sûr de lui, à jouer le coq à tout bout de champ, la touche plus que de raison. Peut-être parce qu’il s’est passé quelque chose d’inhabituel sur le sol de la cuisine de la jeune femme, peut-être parce qu’il s’est passé quelque chose d’inhabituel alors qu’il la plaquait contre ce tronc d’arbre dans la forêt. Peut-être un peu à cause des deux. Lexi n’en sait rien, ce qu’elle sait néanmoins, c’est qu’elle ne laisse pas un ami ainsi sans tenter de faire quelque chose pour lui. Cette tristesse qu’elle pouvait lire dans ses yeux lui rappelle sans difficulté celle de Tobias et une vague de sentiments contradictoires l’envahit alors qu’elle propose une simple étreinte en témoignage de son affection pour Rory. Le jeune homme répond à celle-ci sans se poser davantage de questions et Lexi perçoit les douces caresses de ses doigts sur sa peau et ne cherche pas à le repousser. Par contre, bien sûr, son regard ne peut s’empêcher de se poser sur ces cicatrices tout en faisant quelques remarques sarcastiques auxquelles Rory répond sans hésiter. « Parce que certaines ce n’est pas assez peut-être ? » dit-elle en levant les yeux au ciel. Même si Lexi n’avait jamais recherché l’exclusivité, pour autant, elle appréciait avoir régulièrement les mêmes partenaires. Plus facile. Plus simple. Moins prise de tête. Alors qu’il commente le fait que Arthur Fawley n’ait jamais endommagé les traits de son visage, Lexi sourit doucement : « Comme on disait, rien de permanent, en tout cas. » Mais la blessure psychologique, quant à elle, est encore tellement à vif dans l’esprit de Lexi, ravivée par cette conversation pourtant ordinaire du moins ordinaire pour deux personnes maltraitées dans leur enfance. Les souvenirs macabres de son enfance disparaissent peu à peu alors qu’elle sent le regard insistant du jeune homme sur elle, sur ses lèvres, sur son visage. Alors elle comprend. Tout prend enfin sens et si elle n’en était pas certaine, elle pouvait l’être maintenant. Jamais elle n’avait envisagé qu’il puisse exister autre chose entre Rory et elle qu’une relation amicale intéressée de part leurs compétences respectives en potions qui se complétaient fort bien. Mais les signes étaient présents et Lexi était fatiguée de les ignorer. Soit.

Alors qu’il s’éloigne vers les casiers, plaisantant sur une probable réorientation professionnelle pour la jeune femme, Lexi éclate d’un rire profond qui résonne dans toute la pièce aux mots de l’apothicaire. « Par Merlin, tu m’as percé à jour. Je suis une génie incomprise. » Lexi secoue la tête. « J’aime trop mon travail pour ça et tu le sais. Et puis les jérémiades du pauvre peuple m’ennuient. » Pour que Lexi s’intéresse à quelqu’un, il fallait que ce quelqu’un lui apporte quelque chose en retour et il faut l’avouer, peu de gens pouvaient se targuer de rentrer dans cette catégorie de personne. Lexi ne laisse pas si facilement autrui pénétrer dans son jardin secret, pire, elle repousse vivement tout contact. Repousser chaque contact, c’est ainsi s’assurer de ne pas être déçue, de ne pas avoir besoin de s’investir dans une relation unilatérale, de ne pas perdre son temps. Elle déteste perdre son temps. Alors qu’il se change, les yeux de Lexi matent sans vergogne son postérieur et elle lui fait remarquer, sans honte, sans gêne aucune et il réplique aussitôt. « Je fais ce que je veux. Et quand t’es pas blessé, t’es pas mon patient, désolé. » dit-elle, taquine tout en s’approchant de lui afin de lui faire vivre une douce torture. Cela vient de la frapper à nouveau, depuis l’épisode de la cuisine, Rory était devenu plus… tactile avec elle. Était-ce pour la déstabiliser ? Mais Lexi sait se battre et les armes qu’elle possède sont tout aussi aiguisées que celle de l’homme qui lui sourit effrontément. Alors qu’il explique que les clientes viennent d’abord pour lui, pour son physique, Lexi réplique : « C’est décevant. Moi qui croyais que tu étais toi aussi un génie…» Elle regarde à nouveau sa tenue et dit : « Cela me fait bizarre de te voir habillé comme ça, je sais pas bien ce que je préfère. Peut-être sans. » Sans vêtements donc. Amusée, exaltée, Lexi s’éloigne de lui, non pas parce qu’elle est gênée mais parce qu’elle a également envie d’en savoir davantage sur ses travaux actuels.

Depuis la potion tue-loup amélioré pour Kesabel, ils n’avaient plus retravaillé ensemble. Lexi n’était pas vraiment en mesure de dire que cela lui manquait mais elle a apprécié chaque moment avec lui parce que leurs compétences complémentaires leur a permis d’avancer bien plus rapidement que séparément. Ils ont chacun une manière différente d’appréhender et d’interpréter les hypothèses ce qui laissait l’esprit ouvert et affuté. Lexi déambule quelques instants dans l’espace de travail de son ami avant de lui demander ses projets actuels. Nullement étonnée par sa réponse, Lexi murmure : « Intéressant. » Une potion de guérison accelérée. Elle ne peut s’empêcher de dire : « Dis-le si tu veux plus me voir. » d’un ton davantage ironique que teinté de reproches dissimulés. Elle l’écoute expliquer la démarche réalisée auprès des animaux et elle se permet sans demander la permission de fouiller dans les formules et parchemins de la table, regardant la liste des ingrédients, des dosages et autres préparations de Rory. Concentrée sur l’une des feuilles, elle ne fait pas attention à Rory qui lui souffle à l’oreille qu’il a besoin d’elle. « Dis-moi quand tu n’as pas besoin de moi Barjow. » dit-elle d’un ton un peu plus sec, plus sec qu’elle ne l’aurait voulu mais elle secoue la tête doucement, passant sa main dans sa longue chevelure, laissant apparaître un sourire narquois et espiègle. « Je sais bien que je te suis indispensable. » Sûre d’elle et de ses compétences, Lexi n’en demeure pas moins une femme d’ego, un ego qui peut parfois lui jouer des tours mais aujourd’hui, alors qu’elle s’installe sur l’un des tabourets de l’arrière-boutique, elle met celui-ci à contribution pour lui. Elle se penche à travers la table et va récupérer son couteau lancé tout à l’heure simplement pour s’assurer qu’elle avait toujours le coup de main. Bien sûr qu’elle a le coup de main, elle s’entraîne à lancer tous les jours. Elle fait tourner la lame froide entre ses doigts tout en relisant la liste des ingrédients et le processus imaginé par Rory. De longues minutes s’écoulent pendant lesquelles elle réfléchit. « La mandragore est surdosée. » C’est son instinct qui parle avant la médicomage alors elle attrape une plume et commence à décortiquer la formule chimique de Rory, recherchant l’homéostasie entre les différents ingrédients. « La mandragore associée à la cricasse peut avoir cet effet destructeur de cellule si elle est pas diluée à 80%. Comment t’as fait jusque là ? Tu disais l’avoir mélangé à ton sang. T’as essayé sans les globules blancs ? » L’esprit de Lexi bouillonne et elle retrouve avec un plaisir non dissimulé la joie de leurs échanges stimulant intellectuellement. Les potions, c’est ce qui les a réuni à l’origine et elle comme lui en sont passionnés. Même si Lexi avait une appétence toute particulière pour celles ayant un impact sur le corps humain, de part son métier. Déformation professionnelle peut-être. Peut-être pas, c'était déjà ainsi à Poudlard.
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Graviora manent

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Ven 17 Sep - 9:40
Blood, fire & potions
Décidément, rien ne se passait comme prévu dans cette journée… Entre ses nombreuses expériences ratées, l’arrivée surprise de son père et maintenant la présence de Lexi avec les nombreuses confidences auxquelles ils se livraient : Rory était partagé. Devait-il se réjouir de la tournure que prenait sa journée ou au contraire s’en inquiéter ? Seul l’avenir pourra le lui dire. Bien qu’il ne doutait pas de pouvoir faire confiance en la médicomage, il ne pouvait empêcher une petite voix dans le coin de sa tête de lui souffler que c’était une mauvaise idée. Lui parler ainsi à coeur ouvert allait lui attirer des ennuis, elle allait finir par le trahir car, au final, qui ne l’avait jamais trahi au moins une fois ?! Si Rory ne parlait jamais de son passé, ne se confiait sur rien qui ne soit déjà connu du plus grand nombre c’était pour une raison. Cette fois-ci cependant il avait envie d’y croire, de faire taire cette petite voix radotant encore et toujours la même litanie. Au moins ça me permet d’en apprendre plus sur elle. Oui, seul point positif qu’il voyait dans leur échange et le fait de se confier de la sorte. Il donnait quelques infos sur elle et en échange, Lexi en faisait de même. C’était un peu comme si un échange tacite et non planifié s’était instauré entre eux. Alternants entre sujets sombres et plus légers, évoquer ses nombreuses fiançailles faisait partie des thématiques amusantes pour Rory. Si on mettait Naya de côté, bien évidemment.

Bien qu’au début il ait subi les arrangements de son père pour le caser avec une sang-pur, l’héritier Barjow avait rapidement compris comment se débarrasser de ses prétendantes. Pas besoin de plans très compliqués, il lui suffisait d’être fidèle à lui-même sur ce coup-ci. Légèrement offusqué que Lexi ne le croit pas, il jugea bon de préciser tout de même. « Si mon père ne m’avait pas royalement ignoré quand je lui ai dit que je refusais d’être fiancé avec la première venue, peut-être que je n’aurais pas eu à agir de la sorte. » Paradoxalement, ses deux premières fiancées, qu’il ne connaissait que depuis quelques semaines à peine, furent étrangement très affectées par sa trahison. « Puis qu’est-ce que j’aurai fait avec ces espèces de cruches pourries-gâtées ?! Les princesses hautaines et casse-couilles c’est pas mon délire. » Les écervelées de ce type n’étaient intéressantes pour Rory que quand il s’agissait de réchauffer ses draps. Ni plus ni moins. Cela dit, maintenant qu’il y pensait aucune femme, mis à part Naya, n’avait vraiment eu de relation avec lui. Plus habitué des coups d’un soir ou rencontres purement intéressées, Rory n’avait jamais été en couple ou même eu un semblant de relation exclusive. L’idée même lui semblait impossible. Pour cela il fallait que quelqu’un apprenne à le connaître et s’attache suffisamment à lui pour l’apprécier réellement. Ouai… On y croit !

Le sujet fut rapidement chassé, tentant ainsi de balayer par la même occasion ce sentiment de vide qu’il ressentait dès que la question de ses relations revenait sur le tapis. Malheureusement, pour ne rien arranger, les confessions toujours plus intimes se poursuivirent accentuant ainsi son mal-être. Après tout, maintenant que t’es lancé vas-y hein… Balance-tout mec, plus de filtres. Un véritable poids semblait s’installer sur sa poitrine à mesure qu’il se livrait au sujet de Lili et des sévices qu’ils avaient tous deux subis. C’était sans compter sur la compassion de Lexi. Ou du moins ce que Rory interprétait, peut-être à tort, comme étant de la compassion. L’étreinte qu’elle lui donna et dont il profita sans vergogne réussit à lui faire partiellement oublier ces nombreux souvenirs douloureux. Un contact rare qui ne dura que trop peu de temps au goût du jeune héritier. Si le sujet de conversation était devenu plus léger, les petites piques lancées par Lexi avaient toujours le don de le faire réagir au quart de tour, incapable de contrôler ses pulsions. Quand elle lui posa cette question, en apparence innocente, Rory ne put s’empêcher de froncer les sourcils dans une moue de mécontentement. Non. Certaines ce n’est pas assez. Surtout quand dans le lot il y en a qui m’intéressent vraiment. Éternel insatisfait, il n’était jamais content de ce qu’il avait. Le jeune Barjow plaisait aux femmes. Jusque là, pas de problèmes. Le hic c’était le type de femmes et l’intérêt qu’il suscitait chez elles ! Rory avait certaines exigences, peut-être trop d’ailleurs. Se comprendre sans avoir besoin de longs discours en faisait partie par exemple. Un des aspects qu’il appréciait dans son amitié avec Lexi. Son pouce glissant doucement sur sa joue, il esquissa un bref sourire teinté de tristesse à l’idée qu’elle ait pu subir les sévices d’un père violent. Cette simple pensée réveillait une colère que seule ses prunelles ambrées réussirent à éteindre. L'envie prit rapidement le pas sur la rage. Un changement drastique sur lequel il semblait n’avoir aucune accroche, subissant l’attirance que Lexi exerçait sur lui. Jamais sans sa permission. Ces mots résonnèrent dans son esprit, véritable électrochoc pour réussir à se détacher d’elle et passer à autre chose.

La gêne de ce nouveau contact contrastant drastiquement avec tout ce qu’ils avaient toujours connu fut facilement dissipée par les plaisanteries sur l’absence d’empathie de Lexi. A son rire, Rory ne put s’empêcher de se sentir fier. Faire rire la jeune médicomage n’était pas donné à tout le monde, c’était presque devenu un défi pour lui de provoquer l’hilarité de son amie, cherchant inlassablement à entendre son rire retentir à ses côtés. Un large sourire étira ses lèvres à sa réplique, amusé qu’elle rentre ainsi dans son jeu. Depuis tout ce temps et malgré l’éloignement qu’ils avaient connus dans leur amitié, Rory ne connaissait que trop bien les attraits de la jeune Fawley et son manque d'intérêt pour le commun des mortels. Pouvoir discuter ainsi avec elle le plaçait donc dans le cercle très fermé de ses amis. Du coup fais pas tout foirer putain ! Contrôle toi un minimum et au pire si elle te fait tant envie que ça, trouve toi une meuf dans un bar qui lui ressemble vaguement physiquement et on en parle plus. Oui, mais c’est pas Lexi. La petite remarque qu’elle formula sur ses fesses ne l'aida pas, bien au contraire. Un peu surpris qu’elle témoigne un intérêt autre que purement médical pour son corps, Rory se contenta d’hausser les épaules à sa justification. Il était bien trop perturbé par ce virement de situation pour rétorquer quoi que ce soit. Ainsi, quand Lexi commença à se rapprocher de lui, il se stoppa un instant dans ses gestes, ne comprenant plus très bien. Non mais, depuis quand tu lui plais… C’est quoi ce bordel ?! Elle est en train de se foutre de notre gueule en fait ! On peut pas l’attirer c’est pas possible. Par chance, la petite pique qu’elle lui lança atteignit directement son égo. Ses sourcils se froncèrent et son regard s’assombrit l’espace d’un instant. « C’est pas de ma faute si elles sont plus occupées à mouiller en me voyant qu’à reconnaître mes véritables talents. Ma belle gueule n'enlève rien à mon génie ! » Ses prunelles revinrent se poser sur le visage de Lexi, sa petite remarque effaçant légèrement son agacement. Peut-être sans ? What ?! Attends mais t'es bien sûr que c'est elle là et pas un métamorphage ? Perplexe, il la regarda s’éloigner sans répondre, ne sachant comment se positionner face à son attitude et ses propos.

Voilà, parlons potion plutôt, ça au moins c’est un terrain connu. D’une certaine façon, il était soulagé que la conversation prenne cette tournure, là au moins il maîtrisait. Il entreprit donc de lui expliquer son projet ainsi que les difficultés qu’il rencontrait afin de confectionner la potion souhaitée. A la réflexion de Lexi, un très léger sourire étira ses lèvres, ne pouvant s’empêcher d’ironiser à son tour. « C’est surtout pour toi que je fais ça. Tu vas avoir plus de temps pour toi ET moins voir ma gueule ! T’y gagnes au change finalement. » Il passa de son côté de la table avant de se permettre un nouveau petit rapprochement, incapable de résister à la tentation pour lui souffler qu’il avait besoin de son aide. La réplique de Lexi ne se fit pas attendre et il leva les yeux au ciel sans quitter son sourire amusé. Oui j’ai souvent besoin de toi, et alors ?! Silencieux, il l’observa manipuler sa belle chevelure avec une certaine forme de fascination, détournant un instant son regard à sa nouvelle petite pique. Plus que tu ne l’imagines malheureusement… Oui, Lexi prenait de plus en plus de place dans sa vie et il ne savait comment réagir face à cette constatation. Hésitant parfois à reprendre ses distances pour ne pas s’attacher plus que de raison, il n’arrivait finalement jamais à mettre son plan à exécution, trouvant toujours une bonne excuse pour la solliciter. A cette pensée, Rory fronça à nouveau les sourcils, agacé de se voir si « faible » dans une relation où il ne détenait clairement pas l’avantage. Distrait par ses propres tourments, il ne faisait plus vraiment attention à Lexi. Ce fut le son de sa voix qui le ramena à la réalité. Intrigué, il se rapprocha d’elle, d’un geste devenu réflexe il défit le bouton de sa veste pour s’asseoir à son tour. L’air sérieux il écouta attentivement ses conseils tout en s’emparant du petit carnet en cuir noir trainant sur la table dans lequel il prenait toujours des notes sur ses expériences. « J’ai fait des tests avec différents pourcentages pour aller jusqu’à une dilution de 70%, je vais donc essayer de pousser à 80%. Avec une dilution de 60% il y avait déjà une nette amélioration de l’état des souris mais après quelques heures ça se dégradait et elles finissaient par imploser. Ça doit donc être ça… » Finit-il par conclure en prenant frénétiquement quelques notes sur un bout de parchemin qui traînait. De sa main droite il attrapa les échantillons de sang qu’il s’était prélevé tout en continuant d’inscrire de nouvelles hypothèses de la main gauche. « Alors, j’ai testé la potion complète avec différents taux de dilution sur les souris avec donc pour résultat l’implosion à chaque fois. Sur les échantillons de sang j’ai essayé sans globules blancs, ça a eu le même effet mais bien évidemment plus rapidement que sur les souris. A moins que… » Il s’arrêta un instant, fixant ses notes et se mordillant machinalement la lèvre inférieure, sa concentration était telle qu’il ne sentait même pas le goût ferreux du sang envahir sa bouche, ravivant la petite craquelure de sa lèvre enflée. Rory finit par se lever précipitamment de son tabouret, sortant des étagères deux larges livres ainsi que cinq fioles contenant divers liquides aux couleurs foncées. Il déposa le tout sur la table et ouvrit les ouvrages aux pages exactes qu’il recherchait. « En substituant la mandragore par de la consoude ça réglerait le problème de dissolution et éventuels ajustements à prévoir en fonction des constitutions. Par contre… » Il s’interrompit un instant pour rapidement vérifier ses informations et finit par attraper deux des cinq fioles posées sur la table. « Il faudrait ajouter de l’extrait de centella asiatica sans dépasser les 10% du mélange pour éviter les possibles surdosages et intoxications ainsi qu’une distillation d’écorces de dragon vert gallois. Ça pourrait facilement remplacer la cricasse et permettre à la potion de s’adapter à l’organisme. » Rory nota ses idées avant de tourner son regard vers Lexi, tentant déjà de sonder si cette nouvelle hypothèse lui semblait plausible au niveau médical. « Qu’est-ce que tu en penses ? » Finit-il par lui demander en reprenant place sur le tabouret. Il y avait toujours quelque chose de grisant pour Rory de travailler sur des potions peu conventionnelles, d’innover et chercher des solutions à des problèmes inédits. Un quotidien passionnant qu’il aimait partager avec Lexi. S’ils avaient souvent collaboré à l’époque de Poudlard, leur dernier travail ensemble commençait maintenant à remonter. Retrouver ainsi cet aspect de leur relation avait quelque chose de grisant et intéressant à la fois. Un bon moyen d’en apprendre toujours plus sur un domaine qu’il ne maîtrisait que trop peu.
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Alexis Fawley
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Boutique Barjow & Beurk || Début décembre 2020 || ROXI III Lexi ignorait que Rory avait été fiancé. Cela semblait remonter à quelques années et ils n’étaient pas si proches que cela à l’époque. Puis, cela n’avait effectivement rien d’étonnant. Après tout, il était l’héritier d’une des vingt-huit familles de Sang-Pur d’Angleterre, l’héritier de traditions millénaires et totalement désuètes. La jeune femme se demande alors ce qu’il se serait passé si son père n’était pas mort et si sa mère avait voulu jouer les patriarches en reprenant le flambeau pour sauver l’honneur de la famille. Si Lexi porte de nom des Fawley, une des vingt-huit, elle aussi, sa branche était souillée depuis le mariage de ses parents. Peut-être est-ce la raison pour laquelle Abby Fawley n’avait jamais cherché à marier sa fille. Alors lorsqu’elle a quitté ce monde, Lexi a été libérée de cette pression familiale qui continuait tacitement de peser sur ses épaules alors même que rien ne pourrait effacer le fait qu’elle était une sang-mêlée. Pas même le mariage avec un Sang-Pur. Et puis, qu’est-ce que Lexi en avait à faire du mariage ? Elle se souvient de sa conversation de juin avec Tobias. Que lui avait-elle dit ? S’enchaîner à la dernière forme d’esclavage légale ? Quelque chose dans ce genre. Après tout, elle n’avait pas besoin d’un homme pour exister, elle n’avait pas besoin d’un homme pour être à la tête de son service, elle n’avait pas besoin d’un homme pour être responsable de l’étude clinique sur le gène sorcier. Lexi n’avait jamais eu besoin d’un mari. Rien ne lui semblait plus inutile que cela. Un mari pour faire quoi ? Pour avoir des enfants ? Pour reproduire sans même sans rendre compte l’éducation pourrie qu’on avait tentée de lui inculquer ? Lexi a décidé de briser la roue, briser le cercle vicieux. Pas de mariage, pas de progéniture. « Je vois. » dit-elle simplement. Après tout, chacun pouvait ou non se sentir libre d’épouser qui il souhaite non ? Lexi garde en tête l’exemple de Tobias. Même si elle n’est pas d’accord avec le principe même du mariage, au moins, lui, pouvait se choisir sa propre fiancée. Bon certes, papa Towsen est mort mais il ne l’avait jamais forcé à s’unir. Cruches pourries-gâtées ? Princesses hautaines et casse-couilles ? Un rire s’échappe à nouveau de la gorge de Lexi et elle lève les yeux au ciel. « C’est ce que je constate. Alors dis-moi, Rory, c’est quoi ton délire ? Je connais peut-être quelques filles à marier que je pourrais te présenter. » dit-elle en plaisantant. Elle ignore pourquoi, mais la jeune médicomage a vraiment du mal à le voir la bague au doigt.

Le sujet clos, d’autres conversations viennent sur le tapis. Lilibeth. La tristesse de Rory ébranle Lexi et elle répond à ces émois d’une manière peut être un peu spartiate. Elle ignore comment elle s’est retrouvée dans cette étreinte mais en un sens, elle se rend compte que celle-ci permet à Rory de s’apaiser et c’est bien tout ce qu’elle souhaite donc ils restent ainsi pendant ce qu’il lui semble des heures avant qu’elle s’éloigne doucement. Le taquinant sur ses cicatrices. Et aucune sur son visage bien entendu. Lexi se complaît dans les diverses railleries qu’elle adresse au jeune homme surtout lorsqu’elle voit que cela fonctionne à merveille. Rory semble perturbé, agacé et rien n’est plus amusant que cela pour elle. Elle a touché juste, elle a visé juste. Elle ne bouge pas lorsqu’il passe ses doigts sur son visage à elle, l’air également attristé d’imaginer qu’elle ait pu subir des traitements innommables. Leurs regards se croisent et Lexi se demande s’il ne va pas à nouveau franchir une ligne qu’il ne doit pas franchir. Avant de comprendre enfin ce que signifiait tout ceci. Alors qu’il s’éloigne d’elle pour se changer, Lexi se demande comment elle n’a pas pu se rendre compte avant de tout cela puisque cela expliquait notamment son comportement plus qu’incohérent de la forêt. Elle lui plait, soit. Elle va lui rendre la tâche encore plus ardue. Pire, elle va s’en amuser. Peut-être pour lui faire payer le fait de ne pas avoir été très honnête avec elle sur ses volontés.

Après quelques blagues sur la potentielle reconversion professionnelle de Lexi, la jeune femme continue sur cette lancée et le langage corporel de Rory parle de lui-même. Il est… gêné ? Troublé ? Encore. Et Lexi se sent maîtresse du jeu, dans le contrôle, dans la maîtrise. Elle s’amuse même à s’approcher de lui, cherchant à le déstabiliser davantage. Et Rory fonce dans le mur sans se poser la moindre question. Il est si facile de l’avoir. « Du calme Rory. Détends-toi. » dit-elle un sourire narquois aux lèvres. « À ce point-là ? Pauvre petit chou. J’imagine bien que tu repousses leurs avances dans ce cas pour avoir ensuite une longue et sérieuse conversation intellectuelle. » Elle raille, elle ricane. Du Lexi tout craché. En parlant de conversations intellectuelles… Si c’est cela qu’il souhaite, Lexi peut le lui fournir, à défaut de… comment a-t-il dit ? Mouiller ? Elle secoue la tête et s’intéresse à ses travaux.

Lexi a toujours apprécié travailler avec lui. Cela a toujours semblé inné, déjà lorsqu’ils étaient encore étudiants. Cela semblait déjà tellement facile. Leurs connaissances et leurs compétences, maintenant qu’ils avaient grandi et évolué dans des branches professionnelles différentes, sont clairement complémentaires et Lexi a régulièrement fait appel à lui ces dernières années pour des questions qui dépassaient son champ d’expertise. Tout comme lui. Son idée de potion de guérison accélérée n’est pas mauvaise du tout même si cela implique de nombreuses choses pour la jeune médicomage. « Pour moi ? Tu te fous de ma gueule ? » dit-elle en tournant la tête vers lui, agacée voire même indignée. « Je préfère que tu viennes me voir plutôt que d’essayer de bidouiller un truc tout seul et qu’au final je sois obligée de faire plus que si tu étais venu me voir à l’origine. » Lexi remet les choses en contexte et elle pense que Rory en a bien besoin. « J’sais pas si j’y gagne au change, non. » dit-elle un peu amer. C’est amusant comment les personnes qui lui sont proches cherchent à tout prix à s’éloigner d’elle à un moment donné, comme si sa présence n’était plus nécessaire, plus utile. C’est un poignard qui s’enfonce à nouveau dans son cœur tandis qu’elle a encore l’impression de passer au second plan. Si elle s’écoutait, elle s’en irait immédiatement mais elle se contient pour ne pas -encore- passer pour une cinglée. Se pencher sur les parchemins noyés sous la masse des formules biochimiques et magiques, déchiffrer la liste des différents ingrédients testés par Rory lui permet de se calmer un peu et de concentrer son esprit sur autre chose, quelque chose de scientifique, de rationnel où les affects ne viennent pas s’entremêler et tout compliquer.

Lorsqu’elle lui expose ses idées, Rory prend place à ses côtés et son regard se tourne vers lui. Presque instantanément, elle le revoit à Poudlard, ses cheveux légèrement plus longs, son uniforme de Serpentard et cet air concentré déjà sur le visage. Comme un air de déjà-vu s’installe alors qu’il attrape son carnet noir pour vérifier certaines notes. Elle l’écoute et fronce les sourcils lorsqu’elle n’est pas certaine d’être d’accord avec ce qu’il dit. L’esprit de Rory est en pleine ébullition et n’ayant pas envie de brider sa pensée, elle le laisse continuer et lui donnera son avis lorsqu’il aura terminé de lui exposer ses théories. Il prend des notes, ouvre des manuels, va chercher des fioles. Sa folie frénétique s’installe doucement et Lexi laisse son esprit éliminer et tenter de répondre aux hypothèses lancées par Rory. « Je me demande si la distillation de l’écorce de dragon vert gallois ne sera pas de trop en fait. La cricasse n’est pas si facilement substituable. Je tenterai plutôt sur l’ajout d’un ingrédient plus liant. Peut-être du sirop d’ellébore ferait davantage l’affaire. » Elle attrape la plume des mains de Rory et décompose la formule sur un des parchemins et élabore l’équation qui permettra de savoir si celle-ci peut être stable. Une fois que c’est fait, étant arrivée à un résultat satisfaisant, elle dit : « En théorie, cela réglera ton problème de surdosage. » Elle répète. « En théorie. » L’art des potions n’est pas toujours une science exacte. Lexi se tourne vers Rory, toujours penché sur la formule qu’elle vient d’annoter sur le parchemin et elle dit : « Je suis pas sûre d’avoir vraiment envie que cela fonctionne. » Est-ce encore seulement une question d’ordre médical ? Si Rory parvient à améliorer cette potion, ses visites seraient moins fréquentes. Lexi regarde sa montre en se demandant quel prétexte elle va lui sortir pour s'en aller.
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Blood, fire & potions
Si les fiançailles de Rory étaient connues du cercle très fermé et pourtant si enclin aux ragots des sang-pur, ce dernier avait préféré, ou plutôt n’avait pas jugé bon d’en parler à qui que ce soit. Après tout, ça change quoi ?! Il s’était rapidement débarrassé des deux premières, l’expérience Naya s’était si mal finie qu’il préférait taire cet échec. Conclusion : le mariage c’était pas pour lui, hors de question d’ébruiter la chose plus que ça encore. Il suffisait de voir comment les gens jasaient durant les soirées mondaines. A croire que se marier était toujours une norme par laquelle, en tant qu’homme dans la trentaine, héritier de sa famille et sang-pur qui plus est, il devait passer. Plutôt crever ouai ! Ainsi, lorsque Lexi lui proposa de le caser, même en plaisantant, Rory grogna son mécontentement. « Non merci. Déjà parce que je veux pas me marier et ensuite je préfère choisir moi-même la femme avec laquelle j’ai envie de passer du temps. » C’est quoi leur délire à tous de vouloir me caser ?! Espérant ainsi clore le sujet de ses relations sentimentales, la conversation prit une tournure un peu plus sombre et douloureuse, replongeant Rory dans des souvenirs qu’il s’efforçait au quotidien d’oublier. Si en apparence sa relation avec Lili semblait belle et source de force durant son enfance, la réalité était toute autre. Sans cesse confronté à l’attachement de sa soeur pour les membres de leur famille dysfonctionnelle, un fossé s’était progressivement creusé entre eux. Rory l’aimait, profondément, elle était la prunelle de ses yeux. Il aurait pu donner sa vie pour elle. Malheureusement, le sentiment ne semblait pas réciproque. Cette simple pensée, ou du moins, la conversation le ramenant à cette réalité réveillait toujours une peine profonde en lui. Une tristesse à laquelle Lexi fit face de façon étonnante. Il accueillit sans hésitation l’étreinte qu’elle lui proposa, bien que surpris par ce geste. Retrouver cette forme de proximité et contact avec Lexi faisait inévitablement ressurgir les pulsions qu’elle provoquait en lui. Incontrôlables, énigmatiques et si intenses qu’il manqua de capturer une nouvelle fois ses lèvres. Par chance, Rory parvint à faire preuve d’auto-discipline et préféra aller se changer, en profitant au passage pour détendre l’atmosphère en la raillant sur son manque d’empathie avec le commun des mortels.

Les événements prirent une tournure inattendue quand Lexi s’avança lentement vers lui, glissant ses doigts le long de sa mâchoire pour venir titiller sa lèvre. Curieux et paumé en même temps, il la laissa ajuster son noeud de cravate tandis que l’échange prit une tournure un peu plus désagréable. D’où elle remet mes compétences en question là ?! Profondément agacé qu’elle remette ainsi en question son génie, Rory jugea bon de se justifier mais la réponse de Lexi attisa un peu plus son agacement. Me calmer ?! Non mais pour qui elle se prend putain ?! Face à son rire narquois, il la fusilla du regard, peu enclin à plaisanter surtout quand il était question de ses capacités intellectuelles. Relique de son enfance ? Oui, et alors ?! Il se contenta ainsi de grogner un simple « Laisse tomber. » l’agacement teintant ses paroles ne laissait présager rien de bon si le sujet s’éternisait. Par chance, surtout pour Lexi, cette dernière s'intéressa à la nouvelle expérimentation qui le tenait occupé depuis quelques temps maintenant. Un petit défi personnel dans lequel il s’était lancé. Bénéfique à la fois pour lui, sa clientèle et par extension Lexi, il était plus que curieux d’avoir son retour ainsi que son expertise médicale sur le sujet.

Rory lui exposa donc le projet mais la réaction de la jeune médicomage ne fut pas celle à laquelle il s’attendait initialement. « Bidouiller ? J’ai plus 16 ans Lexi, je ne bidouille plus ! C’est du travail ! Je ne vais pas m’aventurer à tester et commercialiser un produit que j’ai bidouillé. C’est exactement comme quand on bossait ensemble sur la potion tue-loup pour Kesabel. C’était peut-être du bidouillage pour toi mais moi c’est mon fond de commerce d’inventer, créer et tester de nouvelles potions. Je vois que la confiance règne en tout cas… » Ses paroles étaient un peu sèches empreintes d’une pointe d’agacement, après tout, Lexi venait clairement de remettre en question ses compétences et l’intérêt même de son travail. Bidouiller… Tsss… Elle fera moins la maline la prochaine fois qu’elle aura besoin d’une potion tiens ! Rory préféra se concentrer à présent sur la composition de la potion et le procédé par lequel il était passé pour tester ses différentes hypothèses. Un terrain qu’il maîtrisait bien plus et qui lui permettait surtout de s’éloigner de toutes ses pensées sombres et négatives. Il détailla donc les étapes par lesquelles il était passé, la méthodologie appliquée avant que de nouvelles réflexions jaillissent dans son esprit. Laissant le flot d’idées aller et venir, Rory exprimait au passage le fruit de ses pensées à Lexi, réfléchissant à voix haute pour qu’elle puisse voir d’où il venait et où son cheminement l’amenait. Une façon de procéder qui le caractérisait bien même si d’ordinaire il était seul pour travailler, n’ayant pas grand monde à qui exposer ses idées. Quand il eut finit de lui exposer ses théories et les alternatives qu’il voyait pour palier aux problèmes rencontrés, Rory reporta son attention sur Lexi. Tout en continuant de nerveusement se mordiller la lèvre inférieure, il écouta attentivement les suppositions de la médicomage, de nouveaux raisonnements émergeant dans son esprit. « Intéressant. » souffla-t-il tandis qu’elle lui prit la plume des mains pour noter la formule. Il déporta son regard sur ce qu’elle griffonnait, analysant au passage les proportions et imaginant déjà les effets combinés que pourraient avoir les ingrédients entre eux. Pour être honnête, il avait une furieuse envie de se mettre au travail et tester les hypothèses énumérées. Au début il ne fit pas trop attention à la réserve émise par Lexi mais le fait qu’elle répète « en théorie » le marqua un peu plus. Il n’était pas prêt pour la suite…

« Je ne suis pas sûre d’avoir vraiment envie que cela fonctionne. » A ses derniers mots, Rory haussa un sourcil, entre surprise et agacement. Qu’est-ce qu’il lui prend encore, putain ! Il commençait à perdre patience, perplexe face à ses paroles qu’il ne comprenait pas. C’était bien une première : Lexi ne voulait pas l’aider dans une expérience. De mémoire il n’y avait pas eu une fois où elle ait refusé de confectionner une potion inédite. Rory avait toujours des idées plus farfelues les unes que les autres, incapable de résister à l’envie de tester et expérimenter diverses choses. Son enthousiasme avait bien souvent convaincu Lexi de le suivre, qu’est-ce qui était différent cette fois-ci ?! Elle est bizarre… Inspectant son visage en silence, il tentait de comprendre ce qui avait bien pu provoquer ce changement d’attitude de la part de la médicomage. Rory tenta d’analyser rapidement la situation, voyant bien qu’une fois de plus elle tentait de fuir. Un profond soupir quitta ses lèvres alors qu’il se redressait légèrement. « Tu crois vraiment que je vais arrêter de venir te voir parce que j’ai une potion de guérison accélérée ? T’es bien loin du compte… »  Il haussa un sourcil en portant son regard sur son carnet de notes, sentant l’agacement monter en lui. Calme-toi sinon ça va partir… Un nouveau soupir perça ses lèvres avant qu’il ne se justifie, gardant les yeux rivés sur la couverture en cuir du carnet. Machinalement, ses doigts venaient triturer un bout de parchemin, le déchirant en une multitudes de confettis pour tenter de calmer ses nerfs à vif. « Quand je dis que c’est pour toi que je fais ça c’est parce que je vois bien comment tu es depuis un mois. Constamment en train de me fuir et visiblement agacée que je vienne te voir quand je suis blessé. Ça me semblait donc logique de faire cette potion pour t’éviter d’avoir à subir mes venues uniquement dans le but que tu me soignes. C’est évident que ça te saoule de me voir débarquer à des heures pas possible et suivre l’état de mes blessures pendant des semaines donc autant que je puisse accélérer le processus sans que ça soit une corvée pour toi. » Rory marqua une brève pause, se levant du tabouret pour aller reposer certaines fioles sur l’étagère derrière lui. « Déjà ça n’empêchera pas le fait que j’aurai besoin de toi pour certaines plaies et ensuite, si tu n’es pas juste préoccupée par mon état de santé, ça nous permettra d'avoir d’autres raisons pour se voir… Crois-le ou non mais moi j’apprécie passer du temps avec toi, d’autant plus quand je suis pas en train de perdre du sang. Après si tu préfères continuer de m’éviter, fais-toi plaisir hein… Mais dans ce cas là je ne comprends même pas pourquoi tu t’agaces. Tu devrais être contente même, je te donne l’excuse rêvée pour arrêter de voir ma gueule. » Toujours de dos à Lexi, il s’occupa de replacer certains objets ensemble, rangeant quelques livres et fioles placées ici et là sans qu’il n’y ait d’ordre apparent à ce bordel plus ou moins organisé dans lequel il travaillait bien souvent. Les paroles de son amie tournaient encore dans son esprit, un mélange de sentiments peu agréables se mêlant les uns aux autres à cette simple pensée. Bidouiller. Obligée de faire plus. Il reconnaissait là les paroles dégradantes et dénigrantes qu’avaient pu tenir son père et même Caïn à une époque. Toujours à le rabaisser, lui faire comprendre qu’il était un moins que rien incapable derrière lequel il fallait toujours repasser si on voulait que le travail soit bien fait. Pas avoir envie que ça fonctionne. Rory eut un bref claquement de langue d’agacement à cette phrase qui tournait encore et encore dans son esprit, continuant frénétiquement de réorganiser les étagères pour tenter de se calmer.. Si elle le pensait si médiocre et stupide pour réussir à constituer une potion qui marche de lui-même, pourquoi perdait-elle son temps avec lui. Au final c’était peut-être ça. Peut-être que Lexi s’était rendue compte que sa présence était plus un poids qu’autre chose et cherchait à le rayer de sa vie sans parvenir à s’en débarrasser. Elle l’évitait car elle ne voulait plus de lui. La voilà ta réponse. Elle est comme tous les autres au final. Franchement, fallait t’y attendre. Tu cherches vraiment la merde mon pauvre…
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Dim 19 Sep - 21:29
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c’est à la fois un retour en arrière
et une fuite vers l’avant.
Boutique Barjow & Beurk || Début décembre 2020 || ROXI III Alors qu’elle déambule entre les plans de travail de l'arrière-boutique, Lexi songe à la conversation qu’ils viennent d’avoir. Elle a l’impression d’en avoir davantage appris sur Rory en vingt minutes qu’en dix ans. Il y avait d’abord eu cette altercation avec son père à laquelle elle avait assisté sans le vouloir, une conversation à demi-mots sur les sévices subis l’un et l’autre durant leur enfance, le sujet des fiancées et puis Lilibeth. Le casse-tête de la vie de Rory s’imbrique soudainement et l’existence du jeune Barjow prend alors sens aux yeux de Lexi ; il lui manquait peut-être effectivement quelques pièces du puzzle pour mieux le comprendre, pour mieux comprendre le type d’homme qu’il était et comment cela pouvait influer sur ses relations aux autres. Lorsqu’ils avaient parlé du mariage, Lexi avait été surprise d’entendre comment il avait réussi à faire capoter ses fiançailles et pourtant, cela ressemblait tant au jeune homme ; un vent d’indépendance, un besoin d’être libre de ses choix et de ne plus être enfermé sous la pression d’un nom, du nom de sa famille. Rory avait évoqué l’idée de pouvoir choisir de lui-même la femme qui partagerait sa vie et Lexi s’était alors contentée d’hausser les épaules. Comme si on choisissait vraiment. Dans le cadre des mariages arrangés, oui, on choisissait. Mais pour le reste ? L’expérience de Lexi montrait plutôt que cela tombait sur les gens sans qu’ils ne puissent rien maîtriser. L’exemple le plus criant qui lui vient en tête est bien évidemment celui de Kesabel. Il avait beau dire le contraire, il avait beau être infect avec Maxime, n’allons pas dire qu’il avait choisi cette chieuse. Il n’a pas eu le choix. Et Lexi angoisse à l’idée même que ce genre de chose lui arrive un jour. Elle a bien vu les changements chez Kesabel ; elle refuse de perdre le contrôle, elle refuse d’être ainsi dans une position de faiblesse, elle refuse de ne rien maîtriser. Elle, aimer ? Non. Lexi n’aime personne. Enfin… Elle aime Tobias. Elle aime Phobos. Elle aime Kesabel. Bien sûr. Ils sont sa famille, ils font partie de sa vie depuis tellement longtemps. Et Rory ? Des idées confuses et contradictoires s’installent dans son esprit. Bien sûr qu’elle apprécie Rory, là n’est pas la question non ? Il a été présent pour elle au moment où… Lexi se renferme sur elle et scelle à nouveau les verrous qu’elle s’efforce de poser sur ses émotions. Elle se concentre alors sur quelque chose de plus rationnel. Les potions. Les travaux actuels de Rory. Depuis qu’ils ont ensemble élaboré la potion améliorée du tue-loup pour Kesabel, les deux jeunes gens n’ont pas vraiment eu l’occasion de collaborer à nouveau et Lexi n’avait aucune idée de la teneur de ses travaux en ce moment. Il faut dire qu’elle était elle-même très prise avec son étude clinique sur le gène sorcier qui lui prenait une bonne partie de son temps à l’hôpital. Elle avait même dû abandonner certaines tâches de terrain et déléguer davantage afin de se dégager un peu plus de temps ; la pression autour des résultats de cette étude commence légèrement à se faire sentir. Le Blood Circle devient plus fort de jour en jour et le Ministère veut des réponses. Lexi se donne alors corps et âme mais la recherche prend du temps et demande beaucoup d’efforts et d’énergie. Cela peut expliquer pourquoi elle s’est désintéressée des travaux de Rory ces derniers temps.

L’idée de la potion de guérison accélérée est une bonne idée, Lexi doit l’admettre. Pour autant, si sur le papier elle trouve cela très intéressant, elle ne peut s’empêcher de penser à court terme, aux conséquences que cela pourrait avoir sur leur relation si jamais il arrivait au bout du processus et que la potion soit en mesure de fonctionner efficacement. Lexi se mord les lèvres lorsqu’elle écoute Rory s’énerver contre elle. Une pointe d’agacement s’installe sur son visage. Il n’a rien compris, il déforme ses propos mais elle encaisse sans rien dire, n’ayant pas envie de s’aventurer sur ce terrain dangereux une fois de plus avec lui. Elle se contente d’hausser un sourcil et de le juger en silence. La confiance règne. « Ce n’est pas du tout une question de confiance. » Elle soupire doucement et secoue la tête sans ajouter autre chose avant de se reconcentrer sur les composants de la potion. Alors que son esprit chemine et élabore plusieurs hypothèses, dans un petit coin de sa tête, elle ne peut s’empêcher de se demander pourquoi réagit-il ainsi. Pourquoi semble-t-il si touché, si perturbé par ses propos ? Lexi n’a pas l’impression d’avoir été blessante. Au contraire, elle avait voulu lui signifier qu’elle préférait être là pour lui, pour l’accompagner dans ses soins et dans ses recherches. Elle avait presque tacitement proposé son aide afin qu’il ne fasse pas cavalier seul. Mais apparemment, elle s’était mal exprimée… Soit. Il est toujours temps de tenter de réparer cette bavure. Lexi se dit alors qu’en trouvant ce qui cloche dans l’élaboration de sa potion, cela effacera un peu son ardoise. Elle expose à Rory ses différentes hypothèses et il acquiesce doucement. Lexi connaît Rory et elle pressent qu’il a envie de mettre en pratique immédiatement sa théorie mais quant à elle, le veut-elle réellement ? Elle exprime alors ses craintes, maladroitement, et Rory fonce sans hésiter dans cette brèche qu’elle vient de créer. Il se redresse et chaque mot qu’il prononce ne semble qu’être une succession d’idées malvenues et mal placées, comme si Lexi et Rory ne se comprenaient plus, comme si chacun interprétait mal les propos de l’autre. Qu’est-ce qui a changé ? Pourquoi cela a changé ? Les signes d’agacement de Rory sont visibles à la fois sur son visage mais aussi dans ses tics. Lexi le regarde sans rien dire massacrer un parchemin qui n’avait strictement rien demandé et elle comprend qu’il tente bien malgré lui de se maîtriser. « Pour moi ? » dit-elle. Encore une fois. En quoi est-ce pour elle ? L’incompréhension s’installe sur les traits de la jeune femme et elle garde le silence, préférant attendre qu’il ait terminé de parler pour répondre. Rory semble furieux, agacé, peiné ? Tout cela en même temps dans un melting-pot désastreux.

Alors qu’il s’arrête enfin, Lexi fait venir à elle la trousse de secours et se rapproche de lui. Elle pose sa main sur son bras pour qu’il arrête de ranger frénétiquement la table, dans un mécanisme d’évitement évident. Ses doigts glissent sur sa mâchoire pour le forcer à lever la tête et elle tamponne doucement sa lèvre fendillée dont la plaie s’est réouverte. Elle garde le silence un temps avant de dire : « Tu te trompes complètement. » Un ange passe. Le silence s’installe à nouveau et elle se concentre sur le sang qui a coulé le long de son menton. « Rappelle-toi, c’est toi qui m’a ignoré à l’origine. Pourquoi ai-je dû venir dans cette forêt ? Je ne t’ignore pas du tout Rory. Enfin, peut-être depuis la forêt, mais pas avant. Et ces travaux semblent remonter à plus loin que ça. Donc tes explications ne me conviennent pas. » Elle jette le coton usagé dans une poubelle et se réinstalle sur son tabouret mais elle est tournée vers lui, tentant de bien décrypter chacune de ses réactions. « Non tu ne me saoules pas à débarquer en plein milieu de la nuit. Je te rappelle que si tu ne l’avais pas fait cette nuit-là, tu serais probablement mort dans ton appart. Alors non, jamais je ne te reprocherai ça. Même si je suis chiante, même si je suis de mauvais poil parce que je suis fatiguée, même si je grommelle parce que tu me gonfles avec tes conneries et tes prises de risque inconsidérées, je préfère toujours ça à voir ton nom apparaître sur la liste mortuaire de l’hôpital. » Lexi marque une légèrement pause. Elle tente de remettre un peu d’ordre dans le reste de ses pensées afin de pouvoir lui fournir un discours cohérent et pas trop agacé. « Je ne suis jamais contente Rory. » dit-elle. « Je suis une éternelle insatisfaite et je pensais que tu l’avais compris depuis le temps. » Elle soupire et dit : « Comme si qu’il n’y avait que ton état de santé qui m’intéresse… Je ne te suis pas Rory. À défaut d’être amis, on était « partenaires » à Poudlard avant que je devienne ta médicomage, je pense qu’on partage d’autres choses que ce rapport étrange de patient-médicomage. Ou alors c’est que je ne comprends rien à notre relation. » Lexi ferme les yeux l’espace de quelques instants, se demandant si c’est uniquement ce qu’elle représente à ses yeux. Une femme qui peut le soigner quand ça lui chante. Mais pourtant les mots qu’il a prononcés avant disent le contraire. « Moi aussi j’apprécie ta compagnie au cas où tu en doutes… Encore plus quand t’es pas en train de mourir. » Ne sachant pas quoi dire d’autres, elle soupire fortement. Elle relève les yeux vers lui et soudainement, elle comprend. « Pardon si je t’ai laissé penser l’inverse. » Elle regarde à nouveau sa montre et ses épaules s’affaissent légèrement lorsqu’elle demande : « J’ai du temps avant ma prochaine garde. On essaie le nouveau mélange auquel j’ai pensé ? » Une main tendue, voilà ce qu’elle peut lui offrir maintenant. Un moyen pour elle de lui faire comprendre qu’elle ne le fuit pas, qu’elle ne le fuit plus. Qu’elle n'en a plus envie du tout.
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Graviora manent

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Lun 20 Sep - 12:40
Blood, fire & potions
Qu’importe la nature de ses relations, Rory a toujours été incapable d’exprimer ses sentiments. Signe de faiblesse refoulé et réprimé au plus profond de lui-même, il était hors de question pour lui d’admettre à voix haute qu’il pouvait être blessé, triste, confus ou toute autre émotion indigne d’un Barjow. Un lavage de cerveau opéré en bonne et due forme par son père et son aîné. Ainsi, qu’il s’agisse de ses relations amicales ou même féminines, Rory n’avait jamais baissé la garde. Il préférait se renfermer sur lui-même, faire preuve d’agressivité ou repousser les personnes à l’origine de sa souffrance plutôt que d’y faire face pour régler le problème. Après tout, pour venir à bout d’une situation il faut accepter que cette dernière existe et qu’elle nous fait souffrir. Non, c’est pour les faibles ça. Du moins c’est ce qu’il pensait. Plus ses entrevues avec Lexi se multipliaient et plus il en venait à renier ses principes. C’était à ne plus rien y comprendre. Pourquoi diable avait-il eu envie de la prendre dans ses bras après sa crise cardiaque, pourquoi vouloir l’éviter, pourquoi avoir ce besoin compulsif de la toucher, pourquoi ne pas supporter qu’elle puisse fuir la conversation, pourquoi lui confier tant de choses sur lui, son histoire et sa famille ? Pourquoi, putain ?! Mystère…

Se plonger dans le travail et étouffer ces interrogations dérangeantes était sa seule solution. La seule qu’il connaissait et maîtrisait à la perfection. Retrouvant les bonnes vieilles habitudes, Rory lui expliqua donc son projet qui reçu un accueil relativement mitigé de la part de Lexi. Si l’idée en elle-même lui plaisait, elle semblait émettre des doutes sur sa capacité à la réaliser ?! Allant même jusqu’à l’insulter ouvertement en traitant son travail de « bidouillage ». Elle est gonflée putain ! Sa réaction ne se fit pas attendre. D’un ton sec, il lui rétorqua ne pas se livrer à une telle pratique, sachant pertinemment de quoi il parlait bien que l’aspect médical lui échappait. La brève réponse que lui donna Lexi ne parvint pas vraiment à le convaincre, levant les yeux au ciel en secouant également la tête. Comment en étaient-ils arrivés là ? A peine dix minutes plus tôt il la serrait contre lui après avoir échangé des confessions, partageant un moment de confiance mutuelle et de douceur. Maintenant voilà qu’ils retombaient dans ces travers… L’incompréhension planait entre eux, son incapacité à clairement et calmement exprimer ses pensées n’aidait pas. Il préféra donc se concentrer la potion. Écoutant les remarques de Lexi avant de lui proposer une nouvelle démarche. Ce processus d’essais erreurs pouvait être frustrant pour beaucoup mais pas pour Rory. Il y voyait là une façon de s’améliorer, de toujours se rapprocher un peu plus de la perfection en maîtrisant cet art pour lequel il avait tant d’affection. Pourquoi ne pas appliquer le même raisonnement à ses relations ?! Ne lui en demandez pas trop non plus…

Ainsi, aux dernières remarques que lui formula la médicomage, Rory eut déjà envie de passer à l’action. Alors qu’il s’apprêtait à aller chercher un nouveau chaudron et les ingrédients nécessaires aux tests, la petite remarque qu’elle lâcha lui fit l’effet d’une douche froide. Son impulsivité prit le dessus et la colère monta en lui. Quelque chose venait de se briser entre eux. La réaction de l’héritier Barjow ne se fit pas attendre. Visiblement très agité et perturbé par ce revirement de situation, il lui exprima son mécontentement et son incompréhension. Fait rare ! Ses paroles à la fois teintées d’agacement et de peine, étrangement il n’eut aucun mal à lui faire part de ce qu’il ressentait. Pourquoi elle me met dans des états pareils, putain ?! Alors qu’il avait pu remettre les pendules à jour, Rory ne put s’empêcher de ranger frénétiquement le bordel ambiant, une façon pour lui de se canaliser plutôt que d’exploser. Ce fut la main de Lexi sur son avant bras puis ses doigts sur sa mâchoire qui le stoppèrent. Relevant la tête vers elle, ses prunelles sombres vinrent capter les siennes l’espace d’un instant avant qu’elle ne se concentre sur sa lèvre. Entre la réflexion et l’agacement, il n’avait même pas senti la plaie se rouvrir ni le sang couler sur son menton. Il se laissa faire, préférant détourner le regard. Si dans d’autres circonstances il en aurait profité pour une fois de plus admirer ses traits si fins et harmonieux, la situation était toute autre. Blessé et persuadé que Lexi cherchait à tout prix à l’éliminer de sa vie, les quatre petits mots qu’elle prononça lui firent automatiquement froncer des sourcils. Son attention se reporta sur elle, tentant de la sonder mais elle était si concentrée par le fait de le soigner qu’il lui était impossible de capter son regard. Quand elle évoqua son attitude après l’incident du 1er novembre, un bref soupir quitta ses lèvres, reposant ses yeux sur la table. Il avait déconné, c’est vrai. Une façon de se protéger. Une façon d’étouffer dans l’oeuf cette envie d’être plus proche d’elle. Une envie qui n’était malheureusement pas passée, bien au contraire même. Bravo hein ! Non vraiment. Je pense que je t’ai pas félicité sur ce coup-ci mec. Non seulement t’as réussi à la blesser mais en plus, je ne sais comment, tu as réussi à être encore plus obnubilé par elle. Beau travail, vraiment ! Lexi avait raison sur ce point, il l’avait ignoré mais leur discussion dans la forêt avait éclairé ce point. En revanche il ne savait pas pourquoi elle avait mis de la distance entre eux. Probablement ce baiser qu’il lui avait volé… C’est sûr même.

Prostré, Rory préféra la laisser s’exprimer, encaissant les quelques reproches, le rappel de ses actes très souvent irresponsables et l’inquiétude que cela pouvait faire naître chez Lexi. Une fois de plus ils ne s'étaient pas compris, à croire que dès qu’il s’agissait de parler de leur relation ça devait partir dans les extrêmes pour ensuite que les choses soient mises à plat. C’est déjà un miracle que tu te forces à en parler avec elle ouai… Se forcer n’était clairement pas le bon terme. Rory n’avait pas la sensation de faire le moindre effort, bien au contraire. Il voulait arranger les choses, il voulait éviter tout malentendus avec elle. La laisser partir, que la situation s’envenime était plus source de peine chez lui qu’autre chose. Durant les explications qu’elle lui fournit, le jeune Barjow était resté immobile, son regard oscillant entre les différents éléments disposés sur la table et ses mains, frottant machinalement les jointures à vif de sa main blessée. Le petit « pardon » qu’elle prononça lui fit relever son regard ténébreux vers elle, presque surpris d’entendre ces mots sortir de sa bouche. Faisant que peu de cas de ce qu’elle lui proposa après, il ne put s’empêcher de souffler à son tour. « Désolé de ne pas avoir compris… » Il marqua une brève pause, un profond soupir soulevant son torse avant de revenir s’installer sur son tabouret à côté d’elle. Sans vraiment oser la regarder, il baissa la tête, sa main venant se poser sur l’avant-bras de Lexi. « Tu n’es pas chiante… T’as juste du caractère. C’est pour ça que j’apprécie tant passer du temps avec toi même si je préfèrerais éviter de crever à nouveau sur le sol de ta cuisine. » Un bref sourire vint étirer ses lèvres jetant un petit regard dans sa direction. Alors qu’un petit silence s’installa, Rory retira sa main de sur l’avant-bras de Lexi et se racla la gorge avant de lancer. « Bien. Si on se lançait dans cette potion à présent ! » Il se leva pour aller attraper un nouveau chaudron qu’il plaça sur le foyer placé à côté d’eux puis rassembla les différents éléments qu’ils avaient évoqués. La perspective de travailler quelques heures avec elle là dessus lui redonnait du baume au coeur. Ils pouvaient passer à autre chose et se concentrer sur le travail maintenant que tout malentendu était levé.
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Blood, fire & potions - ROXI III
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