Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
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| Aller à la page : 1, 2 | | Abigail MacFusty INRP Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
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| Ven 15 Oct - 13:28
Janvier 2021 Nouvelle année, nouveaux départs. Cette après-midi à mon réveil, je me sentais légère, car j'étais libérée d'un poids que je ne soupçonnais pas aussi lourd à mes épaules, et quel poids ! En effet, ayant passé la période de fêtes dans les Hébrides avec Harper, non loin de ma famille, j'avais réussi à prendre mon courage à deux mains annoncer officiellement nos fiançailles, ce soir de 31 décembre, juste avant la nouvelle année. Parce que j'étais résolue à prendre un nouveau départ, à avancer avec Harper et surtout, à l'écouter lorsqu'elle avait quelque chose à dire. Nous étions deux têtes de mule qui enfonçaient nos têtes dans le sable à l'instar d'une autruche lorsqu'elle ne voulait rien écouter. Tant bien que mal, j'avais même réussi à m'imposer face à mes parents, à leur imposer une petite cérémonie en petit comité, à leur faire promettre de ne pas faire trop d'extravagance, et à aller à mon rythme pour la question de l'héritage. Bien qu'il y ait eu quelques protestations, j'avais pu compter sur le soutien d'Harper pour appuyer mes propos. Liguées contre eux, mes parents n'eurent donc aucun autre choix que de celui de capituler. Une fois rentrées à Soay durant la nuit, nous nous étions tenues éveillées, nous faisant inlassablement l'amour jusqu'à ce que le soleil soit déjà avancé dans son levé. Je ne parvenais pas à me passer de son corps, de sa chaleur, de sa douceur, je ne parvenais pas à me défaire de son odeur et de ses cheveux qui tombaient sur moi comme un rideau gracieux et élégant. Nous nous étions davantage découvertes, nous avions testé d'autres saveurs, d'autres envies, nous délivrant totalement à l'autre dans un balai élégant d'amour. Après tout, Harper était si belle, le visage crispé par la jouissance.
Nous nous étions décalées exprès afin que nous ne souffrions pas trop du décalage horaire une fois arrivée aux États-Unis. Notre départ était prévu pour la fin de l'après-midi ou en début de soirée. Enivrée par l'excitation de ce voyage, quand bien même il pouvait être éprouvant pour Harper, joyeuse par cette nuit ô quand bien éprouvante physiquement, je n'avais guère pu fermer les yeux pour me reposer. Je sentais la folie de la fatigue s'emparer de moi, moi si peu habituée à faire des nuits blanches… mais cette nuit en avait vraiment valu le coup, et je ne désirais qu'une chose présentement : le revivre. À cette pensée, je relevais le menton en direction du visage d'Harper, l'observant toute endormie. Elle, elle avait cédé à l'épuisement tandis que je m'étais perdue dans mes rêveries, là, tout contre son cœur, contre sa merveilleuse poitrine. Regard enivré par ses traits détendus et son souffle profond et régulier, je sentis une nouvelle flamme s'embraser au creux de mon ventre. Ce fut avec mille efforts que je parvenais à calmer cette pulsion, m'empêchant alors de réveiller ma belle pour lui refaire encore une fois l'amour. Je réservais cela pour plus tard, lorsque nous serions arrivées dans notre hôtel. Il était certain que je lui sauterais dessus à ce moment. Pour l'heure, je me contentais de déposer un baiser délicat sur son nez, avant de me relever lentement et précautionneusement. Si elle avait besoin de dormir un peu, alors je décidais de la laisser. M'engouffrant hors de la chambre, ayant enfilé qu'un bas de pantalon grossier et un gros pull sans sous-vêtements, je jetais un œil par la fenêtre pour observer mes animaux en train de paissez tranquillement dehors.
Il y avait pourtant un problème… il manquait Zeus. Où était donc passé ce bélier idiot ? Les sourcils froncés, je baissais la capuche de mon pull sur ma tête, enfilait une paire de bottes chaudes et m'aventurais dehors non sans grommeler en sentant la morsure du vent glacial. M'aventurant dehors, je voyais George et Grishkin tournoyer joyeusement au-dessus de l'océan. Sleipnir hennit de joie en me voyant et se rapprocha de moi pour quémander des caresses que je lui délivrais avec plaisir, un petit sourire figé sur mes lèvres. Mon attention vint ensuite se poser sur mes moutons. Mes trois femelles étaient présentes, tranquilles, ensemble… mais Zeus ? Je jetais un œil à l'écurie, il n'y était pas. Buée s'échappant de ma bouche tandis que je scrutais l'horizon de ma petite île, je vis une forme brune au loin, au-delà des limites que je leur avais autorisées à franchir. Je craignais toujours que si mes animaux s'aventuraient trop proches du bord ils tombent dans l'eau. C'était que, les moutons étaient particulièrement idiots quand ils voulaient. Soupirant, las, je me décidais à aller rejoindre mon bélier, et une fois non loin de lui, je le regardais fixement.
- Hé toi, reviens par ici, fais pas le con.
Oui, mais voilà, Zeus était un mâle, un mec, un entier, avec des couilles, et il se sentait toujours dans l'obligation de me tester, comme si un jour j'allais me soumettre comme les trois brebis. Il baissa alors la tête et se fit menaçant en se rapprochant de moi.
- Non, mais hé ça va pas la tête ? Arrête ton délire tout de suite !
Mais voilà, Zeus était têtu, autant que moi, et il vint me donner des coups forts sur les cuisses. En humaine, je n'avais guère la force de le détourner lorsqu'il était ainsi, mais en chien… si seulement je pouvais me… Y penser. Simplement se former l'image mentale de mon animal totem… et le miracle eux lieu. Je me sentais me transformer alors que la volonté première n'avait pas vraiment été présente, à moins que je ne m'en sois pas rendu compte ? Mon corps entier frémissait alors que le vent froid que j'avais eu du mal à supporter jusque-là souleva mes longs poils noirs et bruns. Mes oreilles se redressèrent alors que me parvinrent le souffle de Zeus juste devant moi, le bruissement aigu des vagues en contre bas et même le chant des goélands sur l'île voisine. Ma vue s'était aiguisée alors que certaines couleurs me paraissaient plus fades que sous ma forme humaine. J'aurais pu rester ainsi émerveillée de longues heures, si le bélier n'était pas revenu me provoquer, me faisant bondir sur mes pattes. Je me redressais de tout mon long, retroussa mes babines, et, les poils se hérissant sur mes épaules et ma nuque, je sommais le mouton de m'obéir, ce qu'il ne fit pas, évidemment. Lorsqu'il me chargea encore une fois, je sautais sur le côté pour lui sauter contre le flanc. Cette technique marchait toujours, et, aboyant férocement, je rabattais le bélier vers ses femelles et les autres animaux.
Un puissant sentiment de victoire et d'accomplissement s'empara de moi. Bordel j'étais à nouveau transformée en chien, j'étais à nouveau moi ! Le neutraliseur ne m'empêchait plus d'utiliser ma magie. Enfin ! Enivrée par la joie, je me mis à courir autour de la maison à vive allure, sentant les muscles de ce corps qui m'avait tant manqué se chauffer et se tendre à leurs paroxysmes. Je courais si vite et le vent me fouettait tellement que je fus obligée de tourner mes longues oreilles en arrière. Ces sensations m'avaient tellement manqué, tout cela était si fabuleux… Si fabuleux que le chien en moi prit, pour la première fois depuis longtemps, le dessus. Il prit le contrôle, et l'instinct animal envahit mes sens. Il s'engouffra dans la moindre parcelle de mon sang et agit à l'encontre de ma volonté.
Je m'engouffrais dans la maison en sautant partout, si joyeuse, que j'en fis tomber de nombreux objets et plantes qui se trouvaient sur mon chemin. Je sautais sur le canapé, par-dessus ce dernier, pour atterrir lourdement contre mon piano dans un bruit sourd. Rien ne pouvait plus m'arrêter, la machine était en marche, et ce fut dans la maladresse de l'excitation que je pénétrais dans la chambre. Y trouvant Harper toujours endormie, je sautais sur le lit en bondissant sur le matelas, et, si excitée, je me mis à aboyer à tue-tête, léchant le visage de ma bien-aimée avec de gros coups de langue baveux.
HARPER, HARPER, HARPER !! REGARDE-MOI, REGARDE-MOI, J'AI RETROUVÉ MES POUVOIRS ! HARPER, RÉVEIL TOI !!!
Ce ne fut que suite d'aboiements évidemment, et lorsqu'enfin la sorcière daigna ouvrir les yeux, je me redressais pour la fixer dans les yeux… avant de revenir lui lécher le visage, la queue battant frénétiquement de droite à gauche. Je ne tenais plus en place, à tel point qu'un coussin vint à tomber à terre. Le salop ! Je ne l'avais pas autorisé à tomber ! Poursuivant l'oreiller que je prenais à présent pour une proie, je fondais dessus, l'attrapais avec ma gueule, et sans ménagement, je le secouais dans tous les sens, démontrant bien à la directrice des Gryffondor que je n'étais plus vraiment moi-même, et que c'était davantage un chien que moi qui était là, au pied du lit. Je ne cessais de secouer l'oreiller que lorsqu'il fut totalement éventré. Une fois l'ennemi vaincu, je me retournais à nouveau en direction d'Harper, toute langue dehors, respirant la joie, je sautais à nouveau sur le lit pour lui donner des coups de truffes et l'inciter à se lever sans cesser d'aboyer.
Viens voir ! J'ai refait la décoration de la maison !
Ce n’était rien de le dire… toute la maison était sens dessus dessous. Et nous allions partir dans peu de temps. Il fallait que je reprenne le dessus, sinon Harper n'irait pas avec sa fiancée sur les traces de son père, mais avec son chien de compagnie. Ne tenant toujours pas en place, je sautais du lit et incitais la sorcière à me suivre hors de la chambre pour me suivre dans la maison. Filant comme le vent dans le salon, la jeune femme put entendre un verre se briser. J'avais à nouveau renversé quelque chose.
| | | Harper MacFusty INRP Métier : Professeur de Sortilège
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| Dim 17 Oct - 12:05 Les fêtes de fin d’années furent des plus douces. Les journées se succédèrent en couleur, Harper fut ravie de retrouver Helora et Iain, à nouveau ses beaux-parents. Quelle allégresse de se retrouver dans un cercle familiale normal, avec ses douceurs, ses désaccords, ses goûts et ses dégouts. Ce cercle soudé même lorsqu'un membre important manque désormais et pour toujours à l’appel. Un cercle écorché mais toujours vaillant. Dans cette famille, Harper s’est toujours sentie à son aise. Et même si elle avait causé l’impardonnable lors de sa dernière année à Poudlard et qu’elle craignait, à son retour dans la famille, de sentir des représailles, ses craintes furent rapidement écartées. Chez les Macfusty, Harper Auburn l’incorrigible était toujours la bienvenue. Et ça fait du bien. Dans sa jeunesse, sa déprimée de mère se faisait passer par une victime et déléguait la plupart de ses tâches parentales pour ne pas dire d’adulte à ses filles. Ici, à Uachdar, elle s’était toujours sentie comme une véritable petite fille, celle à qui on beurrait sa tartine, celle à qui on demandait si elle s’était convenablement brossé les dents avant de se coucher, celle à qui on demandait si elle voulait un goûter ; on lui rappelait d’enlever ses chaussures à l’entrée, de sortir couverte lorsqu’il fait froid, d’enlever ses coudes de la table. Une table qu'il faut demander de quitter une fois le repas de terminé. Parfois une main se posait sur son front pour vérifier l’état de sa température. Une vraie famille. Avec un père. Avec une mère. Et leurs enfants.
Les jours passés sous le toit des Macfusty s’avérèrent paisible, plein de rires. Au lendemain de Noël, elle eut droit à une jolie surprise : ses beaux-parents avaient invité Grand-Père Vicky et Grand-Mère Elaine à passer une journée en leur compagnie. Ravie, aux anges et pleines de remerciements, Harper passa une journée merveilleuse, même si, dans son fauteuil roulant, grand-mère Elaine ne faisait qu’évoquer Jin, les fêtes de Noël passées avec elle et SA famille, en France. Ignorant son insistance pour prendre contact avec sa sœur, Harper couvrit d’amour ses grands-parents tout au long de la journée. Et, avec la complicité de ses beaux-parents et de sa fiancée, ils improvisèrent une chasse aux trésors à laquelle ses grands-parents se prêtèrent pour découvrir, à la dernière étape, les fiançailles de leur petite fille adorée. Après les réjouissances, chacun rentre chez soi. Pour les futures mariées, l’heure est au voyage. Dans quelques heures, elles monteront dans l’avion qui les conduira sur le continent américain afin de suivre les pistes qui permettront à Harper de retrouver, possiblement, son père biologique. Des perspectives fort angoissantes pour Harper qui s’évertue à ne pas penser à ce qu’il va ou pourrait se passer. Elle ménage ses efforts pour profiter du moment présent à chaque heure et chaque minute qui passent pour que son esprit ne divague pas vers d’inquiétantes pensées. De retour à Soay, la nuit devint le jour et tout du jour, elles s’adonnent à faire l’amour sans lassitude ni satiété jusqu’à ce que le sommeil les gagne. Enfin, la gagne. Car Harper sera la seule à s’abandonner à Morphée, incapable de ne pas fermer l’œil après tant d’heures tenues en éveil et de rounds endiablés. Est-ce que l’hôtesse lui accordera de rentrer dans l’avion avec une perfusion de caféïne ?
Dans son sommeil, elle ne s’aperçoit pas de la disparition d’Abigail. Le silence règne en maître. La porte de la chambre grince, des petites pattes de velours entrent dans la pièce. Archibald a bien grandi. C’est un adorable chaton, curieux, hyperactif et joueur. Il saute sur le lit de sa maîtresse pour consacrer du temps à une minutieuse toilette. Pendant leur voyage, Archie demeurera à Soay afin que Bonnie puisse le nourrir et prendre soin de lui. La langue râpeuse du chaton nettoie consciencieusement son pelage noir. Tout est calme. Tout est paisible. Harper est toujours endormie d’un sommeil sans rêve. Un sommeil réparateur. Tranquille, elle recharge ses batteries. Tranquille, Archie se fait tout beau pour recevoir toutes les caresses qu’il mérite au réveil de sa maîtresse. Tout est calme. Tout est paisible. Aucune mouche ne vole (sinon Archie l’aurait broyé entre ses dents). Le double-vitrage atténue le remue-ménage de l’extérieur. Les habitants de la maison n’y prêtent aucune attention. Tout est calme. Tout est paisible. Soudain, la porte du rez-de-chaussée est poussée avec fracas. C’est un véritable raz-de-marée dans la maison. Archie fait un bond, la langue toujours sortie. Vite, vite, mettons-nous à l’abri. Il s’engouffre dans le placard à semi-ouvert dans un dérapage contrôlé toutes griffes sorties sur le carrelage. Dans sa cachette, le monstre ne pourra pas le trouver. S’il venait à s’approcher, il lui mordra le cou et lui crèvera les yeux. Ça y est, le monstre se rue dans la chambre. Oh non ! Il va manger la maîtresse. Elle ne pourra plus le nourrir, le caresser, le soigner, l’aimer… Mais le monstre est trop gros, Archie n’est pas de taille à lutter. Adieu maîtresse. Merci de m’avoir ramassé dans ce marché.
La maîtresse est profondément endormie. Le tintamarre assourdissant ne l’arrache pas des bras de morphées. Jusqu’à ce que le loup saute sur son lit pour lui lécher le visage et aboyer profusément. Mais les loups ça n’aboient pas.
Pvvvv pvvvvv pvvvvv. Harper essaie de se débarrasser des poils et de la bave sur sa bouche. A demi éveillée, elle songe réclamer à Abigail de dire à ses bestioles DE LA FERMER. La jeune femme réussie avec grand peine à ouvrir les yeux. Un chien lui fait face. Ce chien elle le connaît. Abigail fait donc autant de bruit que ses bestioles. Harper est bien contente de n’avoir jamais consenti à devenir animagus. Imaginez ce qu’il pourrait arriver… un pachyderme à Poudlard. Un taureau dans les rues de Londres. Un lion de mer rugissant. Bref, ce n’est pas une bonne idée. Son esprit ne réalisant pas que la transformation d’Abigail révèle la récupération de ses pouvoirs, elle marmonne :
Abi, Honey. J’ai rêvé que tu me préparais le petit déjeuner, ment-elle en caressant son estomac vide.
Le chien saute du lit, aboyant à gorge déployée, sa queue brinquebalant dans tous les sens, renversant tout sur son passage. Sans demi-mesure, le chien éventre sauvagement un coussin.
Mais sous ta forme humaine parce que tu vas mettre des poils partout !
Pour toutes réponses, une série d’aboiement détonne.
Tu vas faire peur aux chats. Je te rappelle qu’ils ne sont pas encore au courant.
Ses yeux s’ouvrent grands. Elle se lève péniblement, passe un tee-shirt et s’apprête à prendre la direction des toilettes.
Brave fille, dit-elle en tapotant la gueule d’Abigail dans l’espoir de l’embêter de bon matin.
Elle se gratte la tête et se pose dans les toilettes sans prendre la peine de fermer la porte, assise à moitié morte sur la cuvette. Dans le placard de la chambre, Archie ose mettre une patte dehors. Lorsqu’il voit le chien, monstrueusement grand avec ses longs poils, il rentre illico se mettre à l’abri. La chasse est tirée. L’air de rien, elle passe à la salle de bain, sans se soucier de la présence d’Abigail sous sa forme de chien.
Bon ben je vais m’occuper moi-mêmedu petit déjeuner, grommêle-t-elle en se dirigeant vers le séjour. Ses yeux s’ouvrent encore plus grand en découvrant l’état de la maison. Absolument tout est saccagé. Quelle aubaine ! Quelle chance !
Abigail ! S’écrie Harper, ravie d’avoir la possibilité, pour une fois, d’engueuler Abigail. Vilaine fille ! Tu as saccagé la maison avec tes grosses pattes, ta grosse queue (o_o pardon) et ta grande gueule.
C’est le monde à l’envers. Harper est fière d’elle. Elle active la bouilloire. Ses idées s’éclaircissent.
Maintenant que tu as retrouvé tes pouvoirs tu vas pouvoir tout ranger, ricane-t-elle en posant un doigt effectuant mais moqueur sur la truffe d’Abigail, le berger allemand ancien. | | | Abigail MacFusty INRP Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
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| Mar 19 Oct - 9:06
Janvier 2021 Avais-je déjà pu atteindre une telle félicité un jour dans ma vie ? J’étais si heureuse, si bien, je me sentais si vivante ! Insouciante de mettre ma maison sens dessus dessous, je courais, aboyais, sautais sans aucun contrôle, devenue totalement chien le temps de longues minutes. Le temps de réveiller ma belle maitresse sans me préoccuper des petits chatons habitants également la maison, sans me préoccuper de ce coussin éventré, sans me préoccuper de la pudeur de l’humaine, qui, une fois réfugiée dans les toilettes, se vit alors accompagnée par cet immense chien aux longs poils. Elle semblait totalement dénuée d’énergie, pauvre humaine. Peut-être devrais-je aboyer encore plus pour l’aider à se réveiller ? La queue frétillante, je me penchais sur mes pattes avant, l’arrière-train en l’air tout en sautillant sur place pour recommencer à aboyer tandis que l’humaine faisait ses besoins. Il serait dommage qu’elle tombe de son trône blanc, il valait peut-être mieux ne pas la quitter des yeux. Voilà pourquoi je la suivais lorsqu’elle passa rapidement à la salle de bain, toujours en trépignant, marchant proprement à son pied, collée à sa jambe droite, le museau en direction de l’humaine pour la humer comme si j’attendais qu’une récompense me tombe tout droit dans la gueule. Une fois le bipède sorti de la salle de bain après avoir grommelé quelque chose que je n’avais pas compris, je fis volte-face sur moi-même dans un seul et unique bon gracieux, avant de me mettre à nouveau à courir dans tous les sens dans la pièce principale. Une fois atterrit sur le canapé, la tête levée, fière, la queue redressée haute au-dessus de ma croupe, les oreilles droites, à l’écoute, ma truffe s’activa. Il y avait une odeur…. Une odeur de biscuit ? Oooohhh ! Je plongeais la gueule entre deux coussins du canapé et me mis à m’agiter dans tous les sens pour récupérer les quelques miettes, commençant à gratter les coussins de mes imposantes pattes griffues quand la voix de l’humaine s’éleva en prononçant mon nom de manière sèche. Oh ? Sursautant, je me redressais à nouveau, alerte, et écouta le bipède qui ne semblait pas content du tout. Oh oups… Mes oreilles tombèrent de côté, et me voilà en train de descendre du canapé, pattes repliées, presque à plat ventre, en train de me lécher le museau, la queue presque passée entre mes jambes, tout cela en signe d’apaisement et de soumission.
Il n’en fallut pas plus à mon esprit pour reprendre le contrôle du chien. Je suis le maitre de mon destin, je suis le capitaine de mon âme. Le regard fou de l’animal changea et redevint plus raisonnable. Je me relevais, confiante et regardais autour de moi les dégâts que j’avais occasionnés. Oh ben merde alors c’était un véritable massacre… et j’étais en train d’entamer la résistance du tissu de mon canapé. Heureusement qu’Harper avait monté le ton, même si son intention n’avait sûrement pas été de me faire reprendre le contrôle de mes esprits, mais surtout de me taquiner, car sa dernière phrase m’amusa beaucoup, au point que j’en penchais la tête sur le côté, la fixant comme si je l’avais mal comprise. M’avançant à pas de loup auprès de la sorcière qui me tournait le dos puisqu’elle était occupée par la bouilloire, j’étais bien décidée à ne pas me laisser faire comme ça. Non, mais quand même ! Elle parlait à Abigail MacFusty ! Pas à Jo le rigolo. Une fois à ses pieds, je levais la gueule jusqu’au haut de sa cuisse droite, juste en dessous de ses fesses, pour venir la pincer sans crier gare. Prévoyant son sursaut, je fis un léger bond de côté tout en reprenant forme humaine, là, accroupie aux pieds d’Harper, avant de bondir une nouvelle fois contre ses jambes. L’entourant de mes petits bras, la plaquant contre le comptoir de la cuisine, je fis pleuvoir une pluie de baisers sur ses genoux et ses cuisses, avant de déclarer sur un ton taquin :
- Je n’ai pas de leçons à recevoir d’un blaireau qui a un sens des responsabilités comparable à celui d’une mouette !.
Il était vrai qu’entre nous, Harper ne pouvait pas vraiment me donner de leçons puisque c’était elle la plus bordélique de nous deux. Pour autant, je ne desserrais pas mon étreinte sur elle, remontant langoureusement vers son entrecuisse.
- Dois-je te rappeler tout ce dont je suis capable avec cette fameuse grande gueule ?
Harper m’appelait encore une fois au péché tandis qu’elle s’était contentée d’enfiler un simple T-shirt en sortant du lit et rien d’autre. Par la barbe de Merlin, cette fille me rendait totalement nymphomane. Me faisant davantage provocatrice, par pur esprit de vengeance, je me contentais de contourner son intimité avant de relever son T-shirt et d’embrasser son ventre, les mains trainant sur ses hanches et ses jambes. Ainsi, lentement, je me relevais jusqu’à plonger mon visage dans son cou et d’y faire pleuvoir une pluie de baisers tendres pour terminer ma course sur ses lèvres en souriant.
- Bonjour. Murmurais-je sans cesser de l’embrasser, les mains scellées dans son dos pour la tenir tout contre moi. Tu as bien dormi ?
| | | Harper MacFusty INRP Métier : Professeur de Sortilège
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| Ven 22 Oct - 14:47 Ainsi donc, recouvrant ses pouvoirs, Abigail s'enquit de saccager la maison, les jappements du chien atténués par le brouillard qui englobe la tête mal réveillée de la directrice des Gryffondors. Devant la bouilloire, deux tasses sont disposées, l'une avec du café soluble, l'autre avec... euh... plouf plouf... au hasard, Harper saisie un sachet dans la box à thé sans prendre la peine d'en découvrir le parfum. De toute façon ce n'est pas elle qui va le boire. Nous disions donc, un sachet de thé patiente dans la deuxième tasse pendant que l'eau chauffe. A ses pieds, le chien lui lance un regard de merlan fris. Dans le coltard (c'est peu de le dire), le regard de la jeune femme tombe sur une boîte de chocolat à peine entamée offerte par ses grands-parents à l’occasion des fêtes de Noël. Fourrant négligemment deux doigts en pince dans le ballotin, elle en extirpe un mendiant débordant de fruits secs et, au moment d'ouvrir la bouche, capte le regard du chien implorant de pardon (du moins, à son sens) :
Désolée, ce n’est pas pour les chiens, déclare-t-elle la voix enrouée de sommeil. Pas de bras pas de chocolat (celle-ci ne fait plus partie de la liste mais je ne pouvais pas louper cette occasion de la placer). Et elle dévore la friandise. Après quoi, Harper baille à s'en décrocher la mâchoire, si mal éveillée qu'elle attrape négligemment sa tasse de café soluble, tentant d'en boire le contenu – sans eau. Le café lyophilisé tombe dans sa gorge quand des dents FÉROCES lui dévorent une fesse. Sous le titillement rapide mais douloureux Harper s'étouffe avec le café en poudre, elle ne pourra pas crier. C’est un peu comme respirer le cacao au sommet de votre tiramisu mais en plus désagréable encore. Sans demi-mesure, elle recrache le café sec sur la crédence. Eh bien voilà, chacune ses saletés, chacune ses catastrophes. Et le départ est prévu dans quelques heures (minutes ?) seulement.
Je n’ai pas de leçons à recevoir d’un blaireau qui a un sens des responsabilités comparable à celui d’une mouette ! Lui lance sa douce, désormais à ses pieds sous forme humaine. C'est toi le blaireau, Pouffsoufle ! Grommelle-t-elle comme si sa tête s'enfonce quelque part dehors dans l'épaisse brume écossaise tandis que son corps demeure bel et bien entre les murs de la maison de Soay.
Sa colonne vertébrale s'électrise comme pourvue de pointes qu'elle ne possède pas. Abigail vient l'embrasser littéralement de tout son long, effacement le souvenir de ce vilain café soluble coincé contre la paroi de sa gorge (et de sa fesse SAUVAGEMENT pincée).
Dois-je te rappeler tout ce dont je suis capable avec cette fameuse grande gueule ? Le corps dressé aux aguets, entièrement hérissé de frisson, Harper arbore une mine sombre, absolument pas prompt à passer du côté des vivants : Aller chercher un bâton ? Rattraper un frisbee ? Sentir le derrière des autres ? Enumère-t-elle tandis qu’Abigail se redresse peu à peu, sans louper une parcelle de son corps. Bonjour. Harper sourit, assaillie de baiser. Tu as bien dormi ? La bouilloire a terminé son job. Trop et pas assez, dit-t-elle en enroulant ses bras autour du cou frêle d'Abigail pour venir l'embrasser tendrement, la serrant un tantinet trop fort. Puis, elle lui baise le front, comme pour lui rendre la pareille de son attaque de baisers. A charge de revanche. Elle vient lui pincer les fesses, lui mordre le cou et, comme si ce jeu mi passionnel mi psychotique eut le bénéfice de la réveiller, elle pince son petit nez entre ses dents. Et soudain :
On part aux States ! S'écrit-t-elle, levant les bras au ciel pour exprimer sa réjouissance. Je n'en reviens pas.
Elle ouvre un placard en hauteur, attrape un paquet de céréales, le secoue, constate qu’il est vide puis le replace dans le placard. Finalement, elle enfourne deux tranches de brioches dans un grille-pain, puis déverse l'eau dans leurs tasses respectives.
Harper a tellement peur de ce voyage et en même temps, elle se sent si heureuse de le faire, accompagnée par sa bien-aimée.
Tu sais honey, peut-être que cet informateur, c'est du bidon. Peut-être ferons-nous chou-blanc. A quelle heure on doit être à l'aéroport ?
Soudain, un klaxon se fait entendre. Le taxi.
Par la barbe blanche de Merlin et le nez invisible de Voldemort !
Est-ce possible ? Harper se frappe le front, se rappelant que leur départ est prévu pour la fin d’après-midi.
J’ai eu peur, c’est un livreur, dit-elle avec soulagement. Elle court ouvrir la porte pour réceptionner son colis, salue le livreur qui repart dans l’allée, grimpe dans sa voiture de fonction et en un plop ! La voiture disparaît. Sacrée sorcelerie. Ravie d’avoir réceptionné sa commande avant leur départ, Harper dépose négligemment le paquet dans l’entrée et retourne dans la cuisine. Au niveau du grille-pain, une voix mécanique (métalique ?) retentie :
Toast prêt dans cinq…
Harper saisie une assiette à dessert.
Quatre….
Se positionne à bonne distance.
Trois….
Elle tire la langue pour mieux se concentrer.
Deux…
Si elle se loupe, elles n’auront plus rien à petit-déjeuner.
Un…
Lancement. Les brioches toastées décollent si fort qu’elles sautent vers le plafond puis retombent comme deux ogives à sucre en direction du sol. C’était sans compter l’expérience de la professeure, qui rattrape dans son assiette les deux tranches sans en laisser tomber une miette. Elle dépose fièrement l’assiette sur la table.
Beurre ou confiture ? | | | Abigail MacFusty INRP Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
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| Dim 24 Oct - 18:28
Janvier 2021 Je ne pouvais m'empêcher de pouffer de rire contre la peau douce et chaude du réveil d'Harper tandis qu'elle me traitait, à juste titre, de blaireau. Outre le fait qu'il était le symbole de la maison que j'avais toujours occupée depuis mes onze ans jusqu'à aujourd'hui, l'animal, bien que moins noble qu'un lion ou un aigle ainsi que moins effrayant qu'un serpent, était à mon image. Un animal calme d'apparence et très pacifiste si on s'abstenait à toute forme de provocation qui alors engendrerait une colère terrible. C'était exactement de cette manière que je me voyais, sereine et pondérée tant qu'on ne venait pas trop se frotter à moi. N'abandonnant aucun recoin de la chaire de ma tendre, je remontais langoureusement ma bouche jusqu'à la sienne. Si je n'avais pas connu aussi bien Harper, sans doute aurais-je été décontenancée par sa réplique, surtout après la nuit que nous venions de passer, et qui apparemment ne m'avait guère rassasiée, sans compter que la perspective de voyager avec elle avait envoyé ma libido dans un lieu stratosphérique qui m'empêchait de la rappeler à l'ordre. C'était uniquement parce que je n'étais pas purement et simplement une psychopathe que je retenais mes caresses envers Harper, peut-être fus-je également encouragée par son manque de lucidité dans le regard tant elle n'était pas encore réveillée quand bien même le café qu'elle avait avalé par mégarde lui collait encore aux coins des lèvres. Lèvres que je ne pus m'empêcher de baisers de nombreuses fois, gourmande, droguée et parfaitement dépendante du contact avec ce corps si merveilleux.
Mon cœur se souleva de délice tandis qu'enfin ma douce fut assez éveillée pour passer ses bras autour de mon cou et venir à son tour m'embrasser. À chaque fois j'étais en liesse tandis qu'elle me faisait montre de la tendresse qu'elle avait pour moi, comme si je craignais que du jour au lendemain tout puisse s'envoler et disparaître. Mon traumatisme était véritablement profond et bien ancré. Envolée par mon amour, j'en avais oublié, l'espace d'un instant, l'espièglerie dont j'avais fait preuve jusque-là, et le retour de justice n'en fut que plus surprenant. Pincée et mordue, je me crispais de stupéfaction dans les bras envahissants de la directrice des Gryffondor tandis que je poussais de petits sons aigus tout en éclatant de rire. Un rire qui ne fit que s'étendre tandis qu'elle s'exclama, enhardie par l'idée de notre départ proche. Constatant avec joie qu'elle était enfin réveillée, l'éclat dans ses yeux enfin allumé comme si on venait d'illuminer une pièce plongée dans le noir, je l'observais se retourner vers mes placards, les ouvrir, prendre un paquet de céréales, le secouer négligemment avant de le… reposer. Une pointe piquante et brûlante me creusa l'estomac. Ce genre d'attitude avait le don de m'énerver et d'autant plus lorsqu'ils provenaient d'Harper. Mais, étrangement ce matin, je réussis à contenir ma consternation, et tandis que ma compagne chargeait déjà deux tranches de brioches dans le grille-pain, je levais le bras pour attraper la boite de céréales, la plier et la mettre à la poubelle sans piper mot. Non pas que je sois trop consternée par le comportement de ma fiancée, je connaissais ce manque cruel d'éducation qu'elle avait eu durant son enfance et c'était aussi cette liberté d'esprit que j'affectionnais particulièrement chez elle, mais j'étais davantage concentrée sur ses paroles, et surtout attentive à lire entre les lignes. Elle était vive et parlait rapidement, et, moi mieux que personne, comprenait que c'était une manière pour elle de cacher une angoisse grandissante. Le contraire m'aurait véritablement décontenancée. Comment Harper Auburn, sur les traces de son père depuis des années, aurait-elle pu rester de marbre devant la perspective d'une trace toute fraiche pour retrouver ce dernier ? C'était humainement pas possible, et voilà pourquoi je la gratifiais d'un sourire serein et bienveillant, dans le but de la rassurer et la détendre au mieux.
- Nous verrons tout cela une fois sur place chérie, on va dans tous les cas essayer de profiter au maximum de notre séjour.
Détournant mon regard ébène en direction de l'horloge que j'avais accroché au-dessus de la porte de ma chambre, j'allais ouvrir la bouche pour répondre une nouvelle fois à ma bien-aimée lorsqu'un klaxon retentit et me fit sursauter. Mais qui diable pouvait donc être là ? Je n'avais invité personne et je prenais garde à ce que mon île soit la moins fréquentée possible. Lorsque les souvenirs de Harper lui revinrent, je ne pus m'empêcher de m'exhaler.
- Un livreur ?? Et en voyant Harper s'en aller, presque en tenue d'Ève vers la porte, je balbutiais. Non Harper att…
Mais trop tard elle était déjà dans le couloir. Non sans grommeler, je sautais sur le buffet où nous avions déposé nos baguettes la veille, et, confiante, je lançais un sortilège sur le T-shirt de ma fiancée pour qu'il reste bien raide et droit même face au vent qui s'engouffra dans la maison alors qu'elle ouvrait au livreur pour récupérer un colis. Paquet qu'elle déposa négligemment dans l'entrée. Restant sagement à ma position, non loin de la cuisine, je fixais Harper, un peu décontenancée tandis que je libérais les mouvements de tissu de son haut.
- Par tous les Saints Harper, n'ouvre plus jamais à personne vêtue ainsi ! Je vais devoir lancer des sortilèges de conjonctivite un nombre incalculable de fois sinon. En dragonologiste émérite que j'étais, je connaissais ce sortilège par cœur, pour autant, je ne souhaitais pas rendre la moitié de la population planétaire aveugle à cause de la négligence de ma fiancée. Ou peut-être à cause de ma profonde jalousie à vouloir garder son corps uniquement pour moi maintenant que je l'avais enfin retrouvé ? Je ne saurais dire. Chassant cette idée d'un battement de cils, je regardais le colis, curieuse. Qu'as-tu commandé ?
Sans attendre la réponse de la jeune femme, je fis volte-face et observa ma maison saccagée. Non sans soupirer un peu, confuse par mon propre comportement, je lançais un premier sortilège, puis un deuxième, puis un troisième, encore et encore. Je n'avais jamais été aussi douée en sortilèges que l'était Harper, néanmoins j'avais toujours su rester à la hauteur. J'avais mis des années à parvenir à lancer plusieurs sortilèges en même temps, mais aujourd'hui, j'avais la redoutable efficacité d'un elfe de maison pour entretenir un intérieur impeccable. Ma très grande amitié avec Bonnie n'était d'ailleurs pas étrangère à tout cela. Même nos valises déjà bouclées et prêtes furent extirpées de la chambre pour venir se poser sagement devant le couloir de l'entrée. Regardant la jeune femme du coin de l'œil, je ne pus m'empêcher de sourire avec tendresse en la regardant tirer la langue et viser pour attraper ses brioches chaudes. Indéniablement, Harper parvenait à mettre une âme bien plus vivante dans ma maison que j'en étais capable, et cela me plaisait énormément. Bien que le voyage que nous allions entamer ensemble me réjouissait les sens, je ne pouvais pas m'empêcher également d'être inquiète. C'était les États-Unis qui nous avaient séparées lorsque nous étions de jeunes adultes, et je craignais de découvrir un lieu où avait vécu Harper sans moi, quand bien même j'en ressentais énormément de curiosité. J'avais peur avant tout que les States nous séparent à nouveau. Que se passera-t-il lorsqu'Harper aura retrouvé son père ? Sûrement m'abandonnerait-elle à nouveau pour pouvoir pleinement vivre sa vie avec ce père tant désiré et enfin retrouvé. Je savais par expérience que je ne pouvais pas rivaliser avec la famille, et quand bien même nous étions fiancées, nous n'étions toujours pas une famille, elle et moi. L'absence de bague à mon doigt me le rappelait cruellement chaque jour quand bien même j'intériorisais et cachais cette frustration à ma douce, essayant tant bien que mal de me faire patiente. Une patience mise à rude épreuve à cause de cette peur profonde de la perdre. À l'inverse, que se passera-t-il si Harper ne retrouvait pas son père ? S'abandonnerait-elle à une telle tristesse que j'en serais incapable de la consoler, quand bien même ne me montrerait-elle pas l'étendue de sa peine ? Dans tous les cas, je craignais de ne pas être à la hauteur pour elle, car j'estimais ne l'avoir jamais été face à sa grande beauté. C'était sans compter que nous n'étions toujours pas établies ensemble, et que la sensation que nous évitions toutes les deux ce sujet avec habilité me décontenançais un peu plus chaque jour. Plaçant pourtant mon impatience dans une cage en fer rouillé par la crasse de mes remords, de mes reproches et de mes craintes, je répondis sur un ton jovial à la question de la jeune femme qui était en train de préparer le petit-déjeuner.
- Les deux ! Beurre et confiture, voilà bien l'un de mes péchés mignons du matin, surtout lorsque l'idée d'une belle journée s'annonçait. Et nous devons être à l'aéroport dans un peu plus d'une heure. D'ailleurs, je voulais te demander… pourquoi as-tu tenu à ce point à te rendre là-bas en avion ? Ça n'aurait pas été plus simple et plus rapide avec un Portoloin ?
Ouvrant la main, j'attrapais deux œufs tout droit sortis de l'écurie que j'avais fait venir jusqu'à nous à l'aide d'un accio. Qu'il était bon de retrouver sa magie ! Je me sentais revivre, et aucune inquiétude ne pouvait voiler ce fait bien que mes yeux étaient soulignés par de légers cernes, expression de ma fatigue suite à ma nuit blanche et à mes tortures mentales. Le geste pourtant aérien, j'ouvrais un placard, attrapais une poêle, posais cette dernière sur le feu et vint casser les coquilles sur le rebord pour y faire des œufs au plat. Pivotant sur moi-même, je me déplaçais jusqu'à une plante qui avait retrouvé sa place initiale dans son pot, ma maison retrouvant enfin son rangement habituel, les sortilèges s'interrompant lentement les uns après les autres aussitôt qu'ils eurent fini leurs offices. Bien décidée à profiter de cette journée, emportée par une certaine félicitée, je me déplaçais en effectuant de petits pas de danse gracieux, faisant voler ma chevelure blonde et ces vêtements trop amples que j'avais enfilés rapidement au réveil. Déhanché accompagnant une mélodie que je fredonnais de cette voix excise que je cachais aux yeux du monde, je parvenais à hauteur de la plante qui ouvrit sa gueule en démontrant de petits crocs affutés. Sans hésitation, je lui lâchais les coquilles d'œufs et la petite gueule végétale sembla s'en délecter. Avec un sourire amusé, sans cesser ma danse improvisée et ma petite chanson, je revenais petit à petit vers la cuisine et vers Harper dans l'intention de surveiller la cuisson de mes œufs.
| | | Harper MacFusty INRP Métier : Professeur de Sortilège
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| Jeu 28 Oct - 10:28 Entre les murs de la maison de Soay, l'espace respire la joie au doux parfum de toasts grillés. Jamais au grand jamais Harper Auburn ne s'était sentie aussi heureuse. Quand bien même les réveils sont difficiles, un élan de bonheur s'empare de son coeur une fois que le contact est redémarré au niveau du cerveau. Quelle joie que de se réveiller auprès d'Abigail. Et bientôt, bientôt, elles seront mariées, liées à jamais sous serment, prenant à témoin les invités chers à leurs coeurs. Désormais réveillée, Harper respire la bonne humeur, accourant jusqu'à la porte d'entrée pour accueillir le livreur en... petite tenue. Non pas qu'elle soit dénuée du pudeur.... en fait : si. Mais il s'agit surtout de sa fabuleuse tête en l'air qui n'a pas songé un seul instant n'être que légèrement vêtu à la limite de l'indescence. Fort heureusement, sa douce est là pour veiller sur sa pudeur. Elle ne s'appercevra même pas du sortilège lancé sur son tee-shirt trop court, focalisée sur son colis à réceptionner. Livré en tant et en heure ! La réclame ne mentait pas.
...je vais devoir lancer des sortilèges de conjonctivite un nombre incalculable de fois sinon. , termine par dire Abigail qui lui donnait l'air d'avoir frôler la crise cardiaque. Même les moldus savent soigner la conjonctivite, répond-t-elle en haussant les épaules, se moquant éperduement des problèmes occulaires des gens. Qu'as-tu commandé ? Le visage de Harper se fend d'un effroyable sourire malicieux. Ne manque plus que des cornes, un trident et une queue pointue pour parfaire son adaptation d'un bon petit diable. C'est un secret, réplique-t-elle en haussant frénétiquement des sourcils d'un air assurément provocateur. Et, sans plus attendre, Abigail s'attache à remettre de l'ordre dans la maison allant jusqu'à présenter leur bagage dans l'entrée. Ca sent bon le départ en vacances ! (comme si elles ne l'étaient pas déjà...)
Pourquoi as-tu tenu à ce point à te rendre là-bas en avion ? Ça n'aurait pas été plus simple et plus rapide avec un Portoloin ? Une question pour le moin pertinente. Harper beurre les deux toasts qu'elle tartine copieusement de confiture (au diable les radins, vive la générosité) tandis qu'Abigail s'active à préparer les oeufs tout en chanson, en grace et en finesse.
Trop simple et trop rapide, explique-t-elle en reprenant les mots d'Abigail. Et elle s'affaire à lécher la confiture collée sur ses doigts. Prendre l'avion donne une dimension supplémentaire au voyage et aux vacances. Et puis, je ne m'attendais pas à ce que tu retrouve tes pouvoirs aujourd'hui. Sans pouvoir, autant agir comme des moldus. En plus je suis tombée sur une promotion immanquable pour le vol Londres - Las végas.
Son visage s'illumine. Elle plonge son regard dans celui d'Abigail pour observer sa réaction, la gratifiant d'un large sourire, ravie de lui apprendre la nouvelle. Le séjour a savemment été concocté aux petits oignons. Abigail ne le sait pas mais elle n'est pas au bout de ses surprises. Car si la tête en l'air d'Harper Auburn ne se souvient pas qu'il faut s'habiller pour recevoir le facteur, si son désintérêt total pour les comportements adultes l'handicape pour préparer un simple dîner d'anniversaire, il est bien une chose qu'elle sait prévoir : la fête.
Tu as toujours envie d'Elvis, de Lara et de Dark Vador ?
Elle tape dans ses mains, peinant à contenir sa joie.
Nous utiliserons un portoloin pour nous rendre au rendez-vous à New York, détaille-t-elle avec empressment, comme si elle ne pouvait plus se retenir. Le reste du temps : LAS VEGAS BABY !
Elle lève de nouveau les bras au ciel pour appuyer son entrain, ses pieds trépignant de joie sous la table et, avant qu'Abigail ne l'assaille de question, elle avance :
Disons que ce sera un pré-mariage avant d'être officiellement mariées en présence de nos proches. On a bien le droit d'être doublement mariée non ? Et puis personne ne le saura.
Harper joint ses deux mains dans son dos.
Quelle main ? Non je plaisante.
Elle tend son bras droit, le poing sérré sous le nez d'Abigail. Sa main s'ouvre comme une fleur, elle déplie ses longs doigts pour faire durer le suspens, découvrant un carré de velour gris qu'elle déplie pour dévoiler une bague. Non, Harper n'avait pas oublié.
Posant un genou à terre (je vous laisse imaginer la scène avec son tee-shirt trop court, ses dessous absents, bref... Harper), il faut croire qu'elles sont destinés à faire ce genre de chose à poil.
Abigail Macfusty, veux-tu te pré-marier avec moi à Las Vegas...baby ! - La Bague de la Vengeance:
| | | Abigail MacFusty INRP Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
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| Ven 29 Oct - 8:44
Janvier 2021 L’air presque machiavélique concernant le colis mystérieux m’arracha un léger sourire. Je me doutais bien qu’elle allait me répondre quelque chose de ce style, voilà pourquoi je n’étais pas surprise, et ma curiosité s’envola bien vite. Voilà sans doute l’une de ses nouvelles frasques à laquelle j’allais devoir m’habituer. Ma vie tranquille et calme dans cette prison de solitude était en train de se briser comme du verre et je devais prendre garde à ne pas me couper. Mais pour l’heure, tout se déroulait à merveille, et je ne craignais pas que quelque chose de dramatique puisse nous arriver à Harper et à moi. La félicité que je ressentais en ce moment me donnait la grave illusion d’être immortelle, au-dessus de tout. Non pas que je me sente supérieure en tout point, juste, intouchable. Observant la jeune femme assise à table en train de préparer nos tartines avec cette générosité qui la caractérisait lorsqu’il s’agissait de nourriture, je me baissais pour laisser passer un livre qui avait voyagé à travers ma maison alors que je saccageais tout. Préparant les deux œufs de mes poules, car il serait dommage qu’ils se perdent durant notre absence, même si mes oncles et tantes et mes parents viendront visiter régulièrement mon domaine, j’écoutais la réponse de ma fiancée quant à son choix de prendre l’avion. Le léger haussement de mon sourcil droit démontrait à quel point je trouvais tout cela pertinent, et lorsqu’elle m’annonça la destination, Las Vegas, je ne réagissais guère. Ainsi, je ne comprenais pas pourquoi Harper adoptait soudainement une nouvelle expression malicieuse, et, sans faire immédiatement le rapprochement, je clignais des paupières, interloquée. Las Vegas était une destination comme une autre, et bien que je m’attendais à ce que nous arrivions directement à New York, avec la directrice des Gryffondor, plus rien ne me surprenait vraiment. De plus, si elle avait trouvé une promotion intéressante, pourquoi se priver ? Se déplacer sur place ensuite était une formalité pour nous, sorciers. Ce fut uniquement lorsqu’elle évoqua ce chanteur moldu décédé et ces deux personnages de fiction que je comprenais enfin où elle voulait en venir.
- Q… quoi ?
Peinait à articuler ma bouche tandis que je manquais de renverser la casserole qui contenait les œufs à terre tandis que j’étais en train de nous servir. M’empressant de la reposer avant qu’il n’y ait un accident, je restais totalement interdite, là, debout dans ma cuisine devant une Harper qui frôlait l’hystérie à mesure qu’elle me révélait notre séjour. Cette histoire de mariage secret à Las Vegas, je l’avais complètement oubliée. Je lui avais proposé ça sous l’effet de la fièvre (bien que ma véritable demande eût été parfaitement consciente), la peur de l’affrontement avec ma famille et dans un moment de folie. Le lendemain, alors que je m’accaparais à lui préparer son petit-déjeuner, j’avais déjà passé outre cette suggestion débile d’autant plus que ma bien-aimée avait elle-même écarté cette idée grotesque. Inutile donc de revenir dessus. Oui, mais voilà, c’était sans compter l’esprit libre et indomptable de Harper. Il y avait bien des informations qu’elle entendait, mais qu’elle n’écoutait pas, et donc retenait à peine, mais ce qui était, à mes yeux, superflu, ça, elle l’enregistrait et le ressortait dans les moments les plus surprenants. Alors qu’elle parlait de mariage tout à fait officieux, ma bouche s’ouvrit un peu, me donnant l’air d’un poisson hors de l’eau, les yeux écarquillés et les bras ballants, je l’écoutais sans parvenir à croire ce que j’étais en train d’entendre.
Incapable de prononcer un seul mot, je restais complètement coi alors qu’elle se relevait pour me tendre son poing fermé puis l’ouvrir avec une délicatesse dont elle faisait rarement preuve. Sous un velours, elle me révéla cette bague qui me manquait cruellement, celle qui allait définitivement sceller nos fiançailles. Simple, sans fioriture extravagante, sans diamant, Harper avait su trouver le bijou sobre, mais magnifique par excellence, celui qui me caractérisait le mieux, le tout fondu dans un or rouge élégant et séduisant. Je n’étais pas une personne qui portait beaucoup de bijoux, il y avait mon collier familial, bien sûr, à présent les boucles d’oreille qu’elle m’avait offerte à mon anniversaire, et de temps à autre de simples anneaux autour des pouces, index ou majeurs. En dehors des boucles, il n’y avait rien d’enchanté, rien de magique, c’était simplement pour l’élégance du moment, mais voilà que cette bague l’orfèvrerie la plus précieuse qui m’avait été donné de me confier, avec mon pendentif. Suivant ma Belle du regard alors qu’elle posait un genou à terre, je parvenais enfin à fermer la bouche et à déglutir alors qu’elle me fit à son tour sa demande. Nerveuse, décontenancée, perdue, aux anges, je laissais échapper un petit rire avant de m’agenouiller devant la jeune femme. Si je n’avais pas pu faire ma demande à genoux, il n’y avait pas de raison qu’elle, elle puisse le faire… et j’avais envie d’être à niveau, car son corps ainsi timidement dévoilé par son haut me rendait d’autant plus fiévreuse. Tant bien que mal, j’essayais de garder un air solennel.
- Oui, Harper Auburn, je souhaite me… me prémarier avec toi.
Parler eut tôt fait de déclencher mes larmes de joie, et avant que la jeune femme puisse prendre ma main, je venais m’agripper à elle, passant mes bras par-dessus ses épaules, pour me serrer contre elle, scellant mes doigts derrière sa nuque. Le visage plongé dans son cou, je me laissais à pleurer de joie des torrents de larmes. Jusque-là, les vacances avaient été merveilleuses, nous avions passé de beaux moments en famille, mais ça, et notre voyage étaient comme des symboles d’une véritable fin heureuse. Après un instant à pleurer à chaudes larmes contre ma bien-aimée, je réussissais à rassembler mes esprits et relever mon visage pour essuyer nerveusement mes joues tout en souriant.
- Pardon je…
Je ne terminais pas ma phrase. Il n’y avait rien à dire, rien à excuser, rien à argumenter. J’étais heureuse, voilà tout. Alors, puisque ça signifiait tant, je me contentais d’embrasser Harper sans détour, avec tendresse, mais aucune retenue, je me fis joyeuse et fiévreuse, car il n’y avait aucun mot assez éloquent pour décrire tout ce que j’étais en train de ressentir présentement. Tout l'amour du monde ne s'exprime jamais aussi bien que par l'embrassement. Doigts glissant dans sa chevelure, je me retenais de ne pas lui faire l’amour uniquement parce que nous risquions alors d’arriver en retard à l’aéroport. Pourtant, mon souffle tremblant trahissait mes intentions et mes émotions, cette joie qui transcendait tout. Souriant encore une fois, l’un de ces rares sourires qui fendait mon visage à l’horizontale, je tendais enfin ma main à ma dulcinée. Ce voyage ne pourrait pas mal se passer… n’est-ce pas ?
| | | Harper MacFusty INRP Métier : Professeur de Sortilège
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| Mar 2 Nov - 21:16 C'est un joli flop, un grand moment de solitude. Si Harper appartenait à une bande dessinée, Hein ??!!?? s'écrirait en gras au-dessus de sa tête pour manifester son étonnement. Persuadée que son annonce allait faire son petit effet, quelle ne fut pas sa décrépitude face aux mouches qui volent, aux crépitements des oeufs dans la poêle, et de ses deux bras en l'air, là, comme ça, bêtement. Pour rien. Ce pourrait-il qu'Abigail n'est pas compris ? La formule était simple pourtant. Possède-t-elle un sens caché ? Abigail l'aurait compris autrement, cela expliquerait son absence d'engouement. Oui, ce doit être ça. Elle n'a pas compris. La pauvre. Elle est absorbée dans sa poêle, leur futur voyage, le vol en avion, la rencontre avec son beau-père... Afin d'étayer son argumentaire, ne pouvant se défaire de l'excitation qui l'anime, Harper apporte quelques petites précisions afin d'éclairer sa torche. Voilà que la poêle manque de faire un vole plané sur le sol. Ca y est ! Elle a compris ! L'excitation redouble en observant sa bien-aimée comprendre, une joie que Harper peine à contenir, trépignant des mains et des pieds. Voilà qu'Abigail est sciée, laissant une Harper ravie, ravie de sa surprise. L'idée lui était venue le soir du réveillon. Initalement, Harper comptait effectuée un vol directement à New York, se prélasser dans un hôtel où la femme de chambre s'excuse de les déranger pour leur servir leur petit-déjeuner au lit. Elles rencontreraient l'Informateur, repartirait à l'hotel pour bouillonner nues dans un jacusie privatisé. Finalement, ressassant leur discussion lors des fiançailles et surtout, après avoir assisté à l'annonce de leur mariage à sa belle-famille, remplie d'argumentaire, elle avait longuement réfléchie. Peut-être pourrait-elle s'accorder un temps qui n'appartient qu'à elle. Une parenthèse du monde, un mariage dont elles seront les seules témoins (les inconnus ne comptent pas), sans pression familiale, à égalité sur le plan des invités. Juste elles deux. Ensemble. Un mariage sans stresse, sans paillettes ou elles manqueront de s'esclaffer à chaque passage ringard du discour d'Elvis. Et elles vécurent heureuses jusqu'à la fin des temps. Dans sa petite mise en scène (à nouveau) dénudée, Harper plie un genou, dépliant ses longs doigts tels les pattes d'une araignée. Abigail découvre sa bague, un anneau en or rose à son image. L'alliage est particulier, explique Harper. Je l'ai choisi pour sa résistance ainsi que sa capacité à absorber la chaleur jusqu'à de très hautes températures. Comme par exemple au contact d'un dragon... Et ce, sans brûlure ni te couper le doigt ! Je l'ai par ailleurs ensorcelé pour ne pas qu'elle quitte ton doigt sauf si tu en as la volonté. Un sort que j'ai dégoté pour protéger ma bague de fiançaille de ma tête de linotte. Je l'ai aussi appliqué à la tienne, précise-t-elle comme si c'était nécessaire. Fière, son visage se fend d'un large sourire. Abigail s'agenouille également au nom des tradditions moyenâgeuses et la sentence tombe. Abigail accepte de se prémarier avec elle. Quelle bonheur ! Une vague de joie la submerge. Ce qu'elles vivront sera incroyable. Incroyablement rien qu'à elles. Sa douce lui tombe dans les bras. En larmes, elle enfouie son visage dans son cou. Affectueusement et aussi délicatement qu'elle le peut, Harper passe une main sur ses cheveux allant jusqu'à sa nuque. Relevant au bout d'un certain temps la tête, Abigail s'excuse pour son torrent lacrymal. Tourne sept fois la langue dans ta bouche. Harper aurait aimé lui dire que ce n'est pas la peine de s'excuser, encore une fois. Qu'elle avait le droit de pleurer autant qu'elle le souhaite si ça lui fait du bien. Mais qu'elle cesse de s'excuser ! Le lui répéter sans cesse, est-ce vraiment judicieux ? Harper se questionne sur la légitimité de lui demander d'arrêter de s'excuser même si, il faut le dire, ses excuses ne sont pas légitime car non nécessaire. Alors, cette fois, elle ne dira rien et la laissera s'excuser, ne procurant aucune réaction, ni par la voix ni par les gestes. Peut-être est-ce ainsi le meilleur moyen de lui prouver qu'elle n'a pas besoin de le faire. Le meilleur moyen sans l'accabler. Un échange de baisers endiablés s'en suit. Une idée lui traverse l'esprit (enfin, pas que l'esprit). D'un oeil, elle essaie de capter le cadran de l'horloge. Le temps leur manque. Bouarf ! Après tout les bagages sont prêts, il suffira de se préparer en vitesse. Pour gagner du temps, elle entraine sa bien-aimée sur le sofa pour laisser libre court à leurs envies. *** Leur apétit sexuel d'assouvit, le temps leur intime de passer la quatrième vitesse. Les jeans s'enfilent, les chatons sont embrassés à la va-vite, elles confient la maison à Bonnie et se dirigent devant la maison pour faire signe au Magicotaxie qu'elles arrivent. Arrivées à l'aéroport, elles enregistrent leur billet, achètent une boisson au Star Bucks du coin en s'amusant à faire inscrire sur leur gobeletr Mme&Mme, prennent des selfies, court aux toilettes, et embarque enfin sur un boeing. En première classe, on leur sert une coupe de champagne en les invitant à relever le repose pied. Les deux femmes ne se font pas prier. L'avion a décollé depuis quelques minutes déjà. Tandis qu'elles sirotent en papotant de choses et d'autres, Harper observe négligemment la vie pendant le vol (les enfants qui crient, les enfants qui crient, les enfants qui crient... les gens en première classe ne peuvent pas se payer une nounou ?) et son regarde tombe sur le Stewart. Ses yeux s'ouvrent rond comme des billes, elle s'enfonce dans son siège, manquant de renverser sa coupe de champagne. Par tous les lords ! Ne le regarde pas ! Chuchote-t-elle à Abigail. D'un discret mouvement du menton, elle désigne le Stewart, grand, brun, taillé musclé dans son uniforme qui défile entre les sièges avec un sourire figé dévoilant l'étendue de sa dentition parfaitement droite et alignée. Il se rapproche des deux femmes. Ne le regarde surtout pas.
Placée du côté de l'allée, elle pose sur sa joue une main en visière pour masquer son visage. Le stewart s'arrête devant les deux femmes. Harper Auburn. Quelle bonne surprise. | | | Abigail MacFusty INRP Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
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| Sam 6 Nov - 7:58
Janvier 2021 Appuyée contre le mur, mon Cappuccino dans une main, mon téléphone portable dans l’autre, je navigue sur les réseaux, absorbée par l’écran et les conneries que j’y voyais. Bien qu’habituée aux technologies moldus puisqu’il m’arrivait de les utiliser de temps en temps, surtout dans un aéroport afin de diminuer les soupçons sur mon identité de sorcière, il y avait des subtilités que je ne comprenais guère. Ainsi concentrée sur mon application de vidéos en ligne, j’essayais de comprendre comment taper ma recherche tandis que ma bien-aimée était allée vider sa vessie une énième fois (au bas mot la cinquantième). Portant le gobelet à la mention de « Mme Mac » à mes lèvres, je prenais une gorgée tout en gardant le liquide chaud et sucré dans ma bouche, cliquant finalement sur une vidéo au hasard… ou pas tout à fait. Le titre m’avait forcément intriguée et j’étais curieuse de découvrir de quoi il s’agissait (coucou @Raphaël Millet ). Téléphone sous silencieux, les images qui défilèrent n’eurent pas de son, et elles n’en eurent guère besoin… puisqu’il s’agissait de ce qui était arrivé au début du mois, avec le Blood Circle. Avalant de travers mon café, je fronçais davantage les sourcils tout en relevant les yeux pour regarder autour de moi. Pas de caméras de surveillance là où je me trouvais, pas de visages suspects, pas de Harper qui s’attardait. De ma poche, je sortais mes écouteurs pour les brancher à mon appareil et regarder le contenu de la vidéo, totalement absorbée par son contenu, le cœur battant et le souffle coupé (sans que je n’en sache les raisons). J’avais un peu discuté avec Jonas de la répercussion de ces images sur nos deux mondes, mais je ne l’avais pas fait avec celui qui faisait face à la caméra, par ailleurs, j’ignorais totalement qui il était, peut-être était-ce Jonas ? Il me faudra le contacter pour m’en assurer, et par extension, me rassurer quant à sa sécurité. La directrice des Gryffondor revenant enfin, je lui montrais le contenu de la vidéo en lui prêtant un écouteur, me donnant ainsi l’occasion d’un deuxième visionnage. Non pas que je souhaite instaurer panique et peur pour notre voyage, mais je trouvais important d’avoir ce genre d’information en notre possession.
Cela n’entacha absolument pas notre bonne humeur et notre bonheur du moment. Téléphone et écouteurs à nouveau rangés dans mes poches, nous passions les derniers contrôles pour enfin entrer dans l’avion et rejoindre nos places. Je m’effondrais du côté hublot, laissant à Harper s’installer ma gauche de moi du côté de l’allée. Malgré le café que je venais d’avaler et l’excitation de notre voyage, je sentais une grande fatigue me gagner. Je n’avais pas dormi depuis plus de vingt-quatre heures et d’avoir à ce point fait l’amour avec Harper m’avait fourbu et j’étais certaine que demain je serai courbaturée. Cependant, je ne me lassais pas de papoter avec la jeune femme, me permettant de temps à autre de rêvasser en observant les nuages défiler derrière la fenêtre. Le ronronnement incessant des moteurs allait bientôt me faire mal au crâne tant j’étais épuisée, mais, bien décidée à ne rien en montrer, je me noyais dans ma flûte de champagne. Durant un temps de pause dans nos conversations, je réalisais qu’inconsciemment, mes doigts jouaient distraitement avec le nouveau bijou à mon annulaire. Baissant les yeux sur la bague, je l’observais, un petit sourire aux lèvres en songeant à ce que la jeune femme m’avait dit plut tôt dans la journée à propos de son alliage et des sortilèges qu’elle y avait posés. Harper connaissait parfaitement bien mes goûts depuis le temps, ainsi, comment pouvais-je décrire le bijou autrement que par l’appellation « parfaite » ? La demande et la surprise avaient été parfaites, la bague était parfaite et l’instant avait été parfait. Elle avait profité du fait que je me soumette à elle durant notre ébat sexuel sur mon canapé pour me passer la bague au doigt, nos corps étant ainsi parfaitement unis. Parfait vous dis-je.
Mes pensées s’envolèrent et bientôt je me mis à me questionner sur la date définitive de notre mariage, sur les décorations, nos tenues, un thème, les alliances, la liste des invités pour la cérémonie et celle de ceux qui pourront venir pour la fête et aussi sur notre décision d’emménager ensemble. Cela engendrait de nouvelles questions : quel appartement à Poudlard allions-nous vider ? Lequel allions-nous garder ? Hors de question que je quitte ma maison à Soay mais Harper pourrait-elle s’habituer à une vie si éloignée de l’agitation d’une grande ville ? J’avais comme un doute... Je dressais une liste mentale jusqu’à ce qu’à ma gauche, Harper se mit à s’agiter nerveusement, manquant de renverser sa flûte de champagne (ce qui aurait été un sacrilège). Revenant à moi, surprise, je levais un sourcil intrigué tandis qu’elle me désignait l’hôtesse de l’air qui était en réalité un hôte. Lui jetant (forcément) une œillade rapide malgré les recommandations de ma compagne, je captais son allure et son physique, me mordant ensuite les lèvres pour réfréner un fou rire, sans parvenir à masquer un sourire idiot. Obéissant alors à ma moitié, je détournais le visage pour regarder par le hublot, mais trop tard, l’homme (appelons-le Ken parce qu’il me faisait penser au compagnon de cette poupée blonde moldu si cliché) s’adressa à ma fiancée. Un élan chevaleresque (et de jalousie aussi, je devais le reconnaître) étreignit mon cœur, et avec le courage nécessaire qu’il me fallait pour m’adresser à un inconnu, je levais mon regard brun foncé sur lui tout en souriant, ne laissant pas l’occasion à Harper de lui répondre tout de suite.
- Oh bonjour, vous tombez bien. Je glissais tendrement sur la cuisse de la sorcière ma main ornée de ma bague, l’air de rien, tout en continuant. Pourriez-vous s’il vous plait nous apporter de l’eau ? Prenez directement la bouteille, j’ai cru comprendre que ça allait être un très long voyage.
Ce n’était rien de le dire, nous allions passer des heures entières dans cet engin volant, mais évidemment, je faisais de l’ironie à l’adresse de Ken. Serviable, il se retourna en jetant un dernier regard à Harper après avoir vu mon geste à son adresse. D’ailleurs, je pressais sensiblement mes doigts sur sa cuisse de manière tendre tout en suivant du regard le Stewart qui disparut derrière un rideau. Bien sûr, ma demande avait été uniquement motivée à éloigner l’homme ne serait-ce que quelques instants pour laisser le temps à Harper de reprendre ses esprits. Un sourcil levé, car j’étais intriguée, et amusée par la situation, je m’accoudais en appuyant ma flûte de champagne contre ma joue.
- C’est qui ce beau cow-boy ? On a environ dix heures de vol, je veux tout savoir dans les moindres détails.
Dans le fond, je n’osais pas trop me moquer pour l’instant, car la situation me rappelait ce que je vivais (encore aujourd’hui) avec l’héritier MacKenzie. Voyant Ken revenir, je déposais un chaste baiser sur la joue de ma bien-aimée en m’assurant que l’homme puisse être témoin de la scène, puis, l’air de rien, je détournais encore une fois le visage en direction du hublot. Ma main ornée de ma bague de fiançailles était obstinément restée sur la cuisse de Harper, et avec une nouvelle pression discrète des doigts, je lui signifiais que je lui repassais le flambeau de la conversation avec le bellâtre, mais aussi que je restais attentive pour intervenir dès que cela serait nécessaire.
| | | Harper MacFusty INRP Métier : Professeur de Sortilège
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| Mer 24 Nov - 17:53 L'ambiance dans les aéroports est d'une ambivalence absolue. D'un côté la joie explose sous les traits des voyageurs contents d'être arrivés à destination, savourant les quelques jours de vacances en perspective devant eux ; aussi, les familles se retrouvent, les amis se font de grands gestes de la main. On cherche son chemin, on essaie de lire l'anglais alors qu'on n'y comprends rien, on s'engueule devant un panneau, s'embrasse quand on l'a enfin déchiffré, on court pour ne pas être en retard et plane littéralement sous l'effet du soulagement. Et puis de l'autre côté on rentre de vacances, c'est bien moche, bien déprimant. On rate son avion parce qu'on croyait embarquer il y a une heure, sabotant magnifiquement cette semaine en Thaïlande qu'on attend impatiemment depuis six mois. Les enfants courent partout, crient parce qu'ils ont faim, parce qu'ils en ont marre, parce que leur temps d'écran est terminé. Et leurs cris résonnent remarquablement bien dans cet endroit spacieux aux hauteurs de plafonds démesurées comme s'il était fait pour accueillir les cris de toutes sortes. En chemin pour rejoindre sa fiancée, Harper en évite trois qui jouent à chat et la dernière paraît tellement cruelle, mesquine, assoiffée de victoire que la directrice des Gryffondors ne daigne même pas esquisser un pas de côté lorsque la petite blonde perfide vient se cogner contre sa cuisse pour rebondir dans un coin. Sans lui accorder un regard, faisant mine de n'avoir rien senti, elle entend les trois autres se réjouir en lui rappelant que même le front contre le poteau c'est toujours elle le chat. Empoignant son gobelet grande débordant de crème fouettée saupoudrée de brisure de spéculos, Harper dépose lourdement son postérieur sur le fauteuil, attrapant docilement l'écouteur tendu par sa douce, son regard retombant sur l'écran dans la petite main d'Abigail. Une vidéo pour rendre hommage au survivant qui n'a pas survécu. Les entrailles de Harper se tordent. Le souvenir est douloureux. La culpabilité une plaie grassement ouverte. Les images de l'exécution de Harry défilent. Un poids tombe sur la plaie à vif. L'auteur déballe un flot de vérité que la sorcière a occulté dès son arrivée devant l'entrepôt. La vie d'un homme contre des artefacts à l'étendue des pouvoirs insoupçonnés. Un troc qui lui avait paru désuet, risible, improbable. Et pourquoi pas distribuer des sucettes de bonheurs gratos au Blood Circle ? La naïveté de l'ignorance coûte très cher à l'esprit ; car Harry Potter, celui qui n'a jamais cessé d'y croire, celui qui a tant souffert de la tyrannie de Voldemort, celui qui a survécu pour aider à survivre, n'hésitant pas à reprendre les rênes de l'Ordre du Phénix, la flamme de l'espoir, le feu qui doit s'éteindre dans le seul but de rejaillir, celui-là a été abandonné par ses pairs, ses compagnons d'armes, coupables de passivité. En son coeur, Harper ne se le pardonnera jamais. Combien elle a été égoïste, honteusement enfantine face à la menace qui pesait sur cet homme, comme un enfant qui rit d'un autre suspendu à sa balançoire et qui n'a pas conscience que si il lâche, la chute lui sera fatale. Et il préfère s'en moquer. Alors qu'il rirait beaucoup moins si son camarade venait s'écraser la tête la première sur le sol. Quelle imbécile elle avait été. Les commentaires de la vidéo crient de vérité. Lorsque l'écran se tait, Harper garde le silence, maîtrisant l'expression de son visage pour masquer la douleur provoquée par cette satanée plaie. Fort heureusement, les discussions vont bon gré, les deux jeunes femmes, ne pouvant pas discuter de la vidéo en public, s'adonnent à des sujets plus gaies, profitant pleinement de ces moments à deux avant de s'avancer main dans la main vers le couloir d'embarcation. ***
L'avion s'engage dans un vol direct pour Las Végas. La trépignation est en émoi, les bulles de champagnes sont au rendez-vous et bien entendu, les rencontres inattendues ajoutent une touche de piment à ce tableau beaucoup trop joyeux pour être vraie. C'était sans compter la réactivité d'Abigail qui, face à cette rencontre inopportune qui vient comme de par hasard vous interpeler, s'adonne au numéro parfait pour dégager le cow-boy qui n'est véritablement que beau. Damian Swan, l'enfer sur terre, répond Harper comme si libérer sa gorge de ce prénom représentait un aveu douloureux. Un cracmol rencontré dans l'auberge d'Arondie, lors d'une soirée étudiante. Tu te souviens de ma pote Arondie ? Son frère et elle ont transformé l'établissement du vieux Jack la Ripaille en deux : une partie sorcière qu'elle gère, l'autre partie est réservée aux moldus, c'est Achiléo qui s'en charge.Elle se lève pour regarder par-dessus le siège de devant, surveillant le retour du dénommé Damian. C'était juste avant que je parte en Irlande pour travailler dans la ferme aux bois. On a bu quelques verres, échangés quelques mots, il a passé la soirée à me sourire à pleine dent alors que je faisais tout pour l'éloigner en rotant et en buvant comme un trou.
Harper soupire. Ne pas réussir à le faire fuir restera l'un de ses plus gros échecs. J'avais pas du tout envie de me le coltiner. Finalement, l'alcool a eu raison de moi. On a passé la nuit ensemble. Je pense que c'était la pire nuit de toute ma vie. Le gars est ennuyeux à mourir : il se croit beau, intelligent, doué en sexe, il pense tout savoir, l'angoisse à l'état pur. Au petit matin, il a dit qu'il était l'homme le plus heureux du monde. Après ça, j'ai mis deux jours pour m'en débarrasser. Il me pistait partout, je n'osais plus aller à l'auberge. Arondie ne faisait que se moquer de moi. Finalement, à l'aide d'un sortilège très efficace et dont je suis très fière, j'ai mis en scène ma mort certaine : je lui ai dit que je voulais aller balader au bord des falaises écossaises et j'ai fait semblant de tomber. Arondie a dû porter du noir pendant trois mois. Harper éclate de rire puis cesse immédiatement en voyant Ken le cracmol revenir avec la commande d'Abigail. Comment je vais faire pour expliquer qu'en fait, je ne suis pas morte ? Genre je me suis rattrapée à une prise et j'ai transplané... un aigle géant passait par là, merci les papillons pour votre réactivité... je suis tombée sur un rocher et j'ai été dans le coma pendant dix ans ? C’est toi qui m’a réveillé par le baiser de l’amour, fin de l’histoire de Harper au bois dormant ? | | | Abigail MacFusty INRP Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
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| Mer 24 Nov - 19:36
Janvier 2021 Ainsi donc, Ken s’appelle en réalité Damian. Prénom qui correspond bien à sa tête en réalité, et c’est avec un petit sourire amusé que je regarde dans la direction d’où il a disparu tout en écoutant attentivement le récit de ma meilleure amie et petite amie. Attention faites tantôt de hochement de tête, tantôt de petits rires amusés, je revoyais là bien la Harper d’environ vingt-quatre ans qui, perdue dans les refus d’accomplir son rêve, se perd dans l’auberge d’Arondie à Londres et commence à se faire lourdement draguer. Aussi étrange que cela puisse paraître, j’avais moi-même vécu ce genre de situation, bien que très rarement, et la dernière en date avait été avec Luca. Une rencontre aussi inattendue qu’intéressante, et pas uniquement dans le fait que l’italien avait toujours été très courtois et jamais trop insistant envers ma personne, bien que le jeu de la séduction avait clairement été lancé. Le sourire étiré sur mes lèvres fondit sensiblement alors que je prenais connaissance de leur nuit commune. À quoi m’attendais-je alors que j’avais bien remarqué le sourire lubrique du Stewart ? À l’évidence, il allait me falloir du temps pour et surtout beaucoup de résilience pour accepter le fait qu’Harper Auburn ait eu un nombre considérable de conquêtes pendant les années qui nous avaient séparées, d’abord à la sortie de l’école, puis à la sortie de l’université, jusqu’à ce que nous nous retrouvions véritablement en tant que professeur dans ce même établissement qui avait vu naître notre amitié. Quand bien même la séparation avait été moins difficile que lorsque nous avions dix-huit ans, à la sortie de nos études universitaires puisque nous avions gardé contact par missives et en se voyant sporadiquement, Harper m’avait toujours terriblement manqué, et ce, depuis mes ASPIC en poche. Je sentais le lourd traumatisme et le poids des souvenirs et des années venir peser sur mes épaules et mon cœur (le tout décuplé par ma grande fatigue de l’instant) tandis que ma compagne terminait son récit par un éclat de rire face à supercherie et à au soutien presque indéfectible d’Arondie. En voyant l’employé de la compagnie aérienne revenir, je ne pus m’empêcher de faire passer un voile sombre dans mon regard pour qu’il soit remplacé bien rapidement par une lueur de tendresse. Avec l’évidence des sages, je répondais le plus naturellement du monde à Harper.
- Et bien je crois en fait que tu n’as pas besoin de te justifier, mais plutôt de lui expliquer. À l’évidence, il a constaté par lui-même que tu es vivante. Si tu veux revenir sur ces événements passés avec lui, alors fais-le pour en finir une bonne fois pour toutes. C’est tout, tu n’as rien à inventer comme histoire farfelue. Dis-lui juste… la vérité. J’élargissais mon sourire, ce dernier se faisant aussi malicieux que bienveillant. Tu vas toujours chercher trop loin.
C’était un peu l’hôpital qui se fichait de la charité, moi, Abigail MacFusty, handicapée de naissance socialement, qui donnait des leçons à Harper Auburn, bout en train en société. Oui, mais voilà, je savais également à quel point ma douce pouvait paniquer malgré elle et donc se compliquer la vie alors que ça n’avait pas lieu d’être. Remerciant DamianKen qui m’apporta ma bouteille d’eau, je serrais une nouvelle fois la cuisse de ma fiancée avant d’attraper ma commande et de la poser devant moi tout en terminant mon champagne d’une traite. La fatigue mêlée à l’alcool allait bientôt sévèrement m’attaquer, je sentais déjà la tête me tourner, et je devinais sans mal que j’allais bientôt m’endormir. Fort heureusement pour Harper, le Stewart fut appelé ailleurs, l’empêchant de questionner ma douce sur les raisons de sa présence (et de son existence). Tranquillement, le plus naturellement du monde, j’ouvrais le sac mis à disposition par la compagnie aérienne pour attraper le plaid et m’enrouler dedans, la flûte de champagne convenablement disposée devant moi pour éviter qu’elle ne tombe. Délicatement, je venais déposer un baiser tendre sur les lèvres de Harper avant de me rouler en boule sur mon siège, appuyée contre le hublot, et de fermer les yeux, emmitouflée comme une créature dans mon plaid, prenant garde à prendre le moins possible de place. Quand bien même je me trouvais dans un avion et quand bien même j’étais avec ma fiancée, je gardais toujours cette terrible manie de la peur de déranger. Si elle n’avait pas été présente, si la présence du Stewart n’avait pas rendu si nerveuse Harper, je me serais lovée contre elle. Présentement dans les faits, ça m’était impossible. Sans difficulté tant j’étais épuisée, mais avec l’esprit agité, je m’endormais lourdement.
*** En cours de Sortilège, j’écoutais le professeur avec attention. Du haut de mes onze ans, j’avais décidé de m’engager avec honneur dans mes études pour accomplir mon rêve : devenir dragonologiste. Je prenais des notes, des schémas un peu étranges aux yeux des autres élèves que seule moi comprenais parfaitement bien, pour ne rien oublier des détails qui pouvaient s’avérer importants. Une fois la théorie terminée, place à la pratique. J’attrapais ma baguette en forme d’aile de dragon lorsque l’hurluberlue qui s’était assise à côté de moi en début de cours, et qui était arrivée en retard, sortit soudainement de sa rêverie et s’adressa à moi.
- Oh j’ai rien compris à ce qu’il a expliqué, tu pourrais m’aider ?
J’étais tentée de refuser, et son approche franche et directe me décontenança tant et si bien que j’eus un mouvement de recul sur ma chaise. Cependant, ma très grande générosité me poussa à lui faire un résumé de ce que le professeur venait de nous enseigner pour lui venir en aide. C’était d’autant plus vexant qu’elle n’avait rien suivi qu’elle réussit à exécuter le sortilège avant moi, qui avait écouté et participé. La fillette de la maison Gryffondor, aux grands yeux expressifs et à la bouche si délicatement prononcée se mit à rire, et me vint en aide à son tour. Cette fille, c’était Harper Auburn, et se fut le début d’une amitié mouvementée. C’était le début des Noëls en famille avec une personne en plus. C’était le début des partages d’écharpe, car elle avait oublié la sienne. C’était le début de mes sorties scolaires, car elle me tirait de la bibliothèque et de ma solitude. C’était le début d’un fou rire dans la clairière, car nous nous remémorions la tête d’un camarade de classe durant une interrogation. C’était le début d’un soutien indéfectible de l’une comme de l’autre lors d’une difficulté à exécuter un devoir. C’était le début de la découverte de mon patronus corporel dont elle faisait partie intégrante.
À dix-sept ans, nous avions pris l’habitude depuis déjà quelque temps de nous tenir la main, en toute amitié. C’était parti d’une plaisanterie, pour se moquer des fillettes bien trop criardes et idiotes à nos yeux qui se donnaient l’air d’être les meilleures amies du monde alors qu’il ne faisait aucun doute qu’elles se crachaient dans le dos. Cette blague entre nous devint une habitude. Tantôt l’une, tantôt l’autre venait chercher naturellement le contact en entremêlant nos doigts ensemble. Peut-être notre amour était né des railleries des autres élèves qui se moquaient de notre lien qui les dépassait, mais moi, je savais que Harper, je l’avais apprécié par amour autour de mes treize ou quatorze ans. Lorsqu’elle s’était présentée à moi dans sa robe de sorcière rouge et noire, un coquart effrayant à l’œil parce qu’elle s’était fait frapper par un Cognard au Quidditch et que, malgré la douleur, elle était venue me voir avec un sourire triomphant parce qu’ils avaient gagné le match. La force de la lionne m’avait éblouie ce jour-là. À dix-sept ans, au détour d’un couloir, ma main dans celle de Harper, j’ignorais ce qui m’avait motivé à l’embrasser. Une énième moquerie d’un élève, son parfum qui était venu envahir mes narines après un coup de vent chaud du mois de septembre, ou simplement le fait que je n’avais rêvé que d’elle durant tout l’été qui nous avait séparés. Ça avait été une pulsion que je n’avais pas pu refréner, et apparemment elle non plus puisqu’elle s’était avancée au même temps que moi. Mon cœur s’était envolé pour la première fois ce jour tandis que ces lèvres que j’avais tant rêvé et désiré touchaient enfin les miennes. Je m’étais toujours interdit de croire et d’espérer qu’Harper pouvait ressentir la même chose que moi, elle qui était abordée par tant de garçons lors des périodes de bal.
Dans l’effervescence de notre amour, notre première fois, corps nus et néophytes avait été une évidence. Il y avait eu ces promesses, cette gravure sur ce banc notre banc, il y avait eu ces perspectives d’avenir. Puis la fin du rêve. Que j’étais un frein à son avenir et à ses rêves. Qu’elle devait poursuivre ses rêves sans moi. Qu’elle n’était pas prête à s’engager.
Puis il y avait eu ces timides retrouvailles, trois ans après, à l’université. Follement amoureuse malgré ma blessure au cœur encore ouverte, je la regardais tandis qu’elle l’ignorait. Nous n’étions plus dans le même cursus, mais durant nos pauses communes, je l’observais, malgré moi, parce que je ne pouvais pas m’en empêcher. J’appréciais la voir courir à la hâte, car elle s’était encore levée en retard, je jalousais terriblement les personnes à qui elle adressait la parole puisque ce n’était pas à moi, je mourrais de chagrin dans le dortoir lorsque je me remémorais voir embrasser un garçon quelques heures plus tôt. Mais il y avait nos retrouvailles, secrètes, passionnées et passionnantes, comme si rien de ce qui se passait en dehors n’avait une quelconque importance.
Alors une séparation, encore. Moi qui m’envolais pour la Hongrie, mais qui avais mis un point d’honneur à garder contact avec elle cette fois. J’occupais mon temps avec les dragons, comme à mes dix-huit ans à la sortie de Poudlard. J’occupais mon esprit malade d’amour pour ne pas m’emporter, pour ne pas mourir de chagrin, pour ne pas sombrer dans une profonde dépression. Je faisais ce que j’avais toujours su faire, et ça m’avait été profondément salutaire. J’avais essayé de penser à autre chose, de vivre d’autres aventures, en vain. À côté d’Harper Auburn, tout me semblait terriblement fade et sans saveur.
Les rares éléments que j’avais en ma possession se recoupèrent les uns à la suite des autres. Les conquêtes d’Harper durant son séjour aux États-Unis, sa relation avec Sean O’Malley, puis celle avec Damian. Arondie et tous les autres. Une liste dont je ne voyais pas la fin défila devant mes yeux ébahis. Le long parchemin m’écrasa sous le nombre des noms et prénoms, il s’enroula autour de moi et m’étouffa, et lorsque j’éclatais de douleur, je me retrouvais devant l’autel, en robe de mariée, le cœur battant, à attendre une Harper qui ne vint jamais. Son hibou en revanche eut le courage d’apporter une missive, un simple mot : « je veux avancer sans frein ». Mon chagrin fut tel, le cœur si lourd que j’en hurlais de désarroi.
*** Sur mon siège, je sursautais en me réveillant, manquant de hurler, à l’unisson avec ce cauchemar. Le cœur battant la chamade, le souffle court, je devinais que mon sommeil avait été agité. Je tremblais, des gouttes de sueur perlaient sur ma nuque et ma bouche était pâteuse. Me redressant en me frottant les yeux, je tournais la tête à côté de moi pour y trouver un siège vide. Harper n’était plus là. Nouvelle crise de panique, mon cœur se remit à s’emballer. Du calme, on est dans un avion pour Las Vegas, elle n’est pas allée bien loin. Respire. M’étirant jusqu’au couloir, j’essayais d’apercevoir la silhouette de la jeune femme, en vain. Du calme, elle est sûrement allée aux toilettes, avec ce café, ce champagne et sa petite vessie. Tu la connais. Respire. Cela dit, le Stewart manque aussi à l’appel… à moins qu’il ne soit en train de servir quelqu’un dans une autre partie de l’avion ? Décidant de ne pas faire de scène, profitant d’avoir encore le contrôle de moi-même, je me reposais sur mon siège tout en clignant plusieurs fois des paupières, ayant du mal à reprendre mes esprits, un pied étant toujours obstinément enfoncé dans mon cauchemar. En me versant de l’eau dans mon verre, j’observais l’heure sur le tableau de bord devant moi. J’avais dormi deux heures seulement. Mes oreilles bourdonnaient, ma tête tournait follement, je voyais presque flou.
Du calme. Respire.
Je fermais les yeux afin d’essayer de calmer ma frénésie intérieure tout en me concentrant sur le ronronnement incessant des moteurs de l’appareil qui me transportait jusqu’à l’autre bout du monde.
« Je veux avancer sans frein. Je ne me sens pas prête à m’engager. »
Du calme. Respire.
| | | Harper MacFusty INRP Métier : Professeur de Sortilège
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| Mer 24 Nov - 20:55 Jouer la carte de la vérité. Dans cette situation de merde, la vérité est-elle vraiment une option ? Après tout, ils ne se connaissent toujours pas, n'ont pas de passif en commun sinon une pauvre nuit de mortel ennui, est-ce que ça mérite de se faire du mouron pour un parfait inconnu au sourire si parfait qu'on le croire affublé d'un masque. Je vais y réfléchir, assure Harper tandis que Damian ramène sa commande à Abigail avant de s'en retourner à ses obligations (non sans regret dans le regard). Le Stewart lorgne du coin de l'œil les deux jeunes femmes puis disparaît derrière un rideau. Déployant un plaid, Abigail s'emmitoufle pour trouver une position confortable. Finissant par s'endormir, Harper inspecte le doux repos de sa belle sans se douter des rêves qui la tourmentent. Harper gigote sur son siège, réclame une bergamote avec deux sucres, puis des biscuits au chocolat, puis une bouteille puis elle se tourne les pouces car l'hôtesse en charge de leur allée commence véritablement a en avoir marre bien qu'elle masque son ennui derrière un aimable sourire. Fera ? Fera pas ? Fera ? Fera pas ? Appuyant son menton contre sa main, le coude posé sur l'accoudoir, c'est finalement le sommeil qui l'emporte. ***
En cours de sortilège, le professeur déblatère un tas de détails techniques, de mise en garde et d'annecdotes de ses meilleurs élèves de l'année précédentes, si bien que Harper Auburn, onze ans, décroche son attention pour rêvasser à droite et à gauche. Y'en a un qui se cure le nez, et la fille de derrière réprime un réflexe nauséeux. Deux gryffondors sourient mielleusement à une jolie Pouffsoufle à la tignasse blonde, et une fille de son dortoir s'amuse à plier la feuille qu'ils sont censés faire voler en un origami en forme d'hirondelle. L'heure de la pratique sonne. Oh j'ai rien compris à ce qu'il a expliqué, lance-t-elle à sa camarade de droite le plus naturellement du monde, cachant bien qu'elle n'a en fait rien écouté. Tu pourrais m'aider ?Elle n'a même pas dit la formule magique que la jeune Pouffsoufle accepte de lui rappeler les points abordés par le professeur. C'est adorable de sa part, Harper apprécie, faisant léviter la feuille de papier en un claquement de doigts tandis que sa camarade peinait au démarrage. Elle lui répète le geste et l'encourage. Faut p't'être lui expliquer en chinois, marmonne sournoisement un gars aux couleurs de sa maison, et sa réplique a pour effet de provoquer l'hilarité des deux bolosses assis à ses côtés. Faisant mine de ne pas les avoir entendus, Harper balance sa tête en arrière, se pince le nez, fronce les yeux... cela ne fait aucun doute. Elle va éternuer ! Elle se retourne pour éviter sa camarade des blaireaux et éternue sauvagement dans une pluie de postillons en direction des trois garçons qui sursautent. L'un d'eux se relève avec dégoût, mettant le feu à sa feuille. Le professeur lui demande d'éteindre le feu et de se calmer. Le silence retombe sur la salle des classes. C'est dégoûtant Auburn, qu'est-ce qui t'a pris ? Ce sont mes allergies, explique-t-elle d'un ton dégagé, après avoir reniflé exagérément, comme si elle racontait qu'elle venait de manger une pomme. Je suis allergique aux cons. Les élèves alentour se marrent. Le garçon veut répliquer en lui balançant quelque chose dans les cheveux, mais un Pouffsoufle dégaine sa main bien haut pour interpeler le professeur à chaque fois qu'il tente quelque chose. Et, pour couronner le tout, le garçon se prend un origami dans la figure. ***
Son coude dérape, Harper manque de tomber la tête la première et de s'affaler dans l'allée. Elle se rattrape au dernier moment. L'avion est dans les bras de morphée. Sa douce dort tranquillement (du moins le pense-t-elle). Combien de temps s'est-elle endormie ? Une heure et demi peut-être ? Puisque tout le monde est endormi, elle songe qu'il est grand temps de résoudre un problème. Car les problèmes, ça se prend à la racine. Hors de question que son vole en direction de Las Vegas soit gâché. Ce voyage doit être parfait. En silence, Harper se lève et marche en direction de l'habitacle du personnel. Elle en ressortira quelques minutes plus tard. Abigail semble réveillée malgré ses paupières closent. Me revoilà Honey. J'ai décidé de résoudre mon problème. Et parce qu'elle savait qu'Abigail lui poserait la question, elle ajoute immédiatement : j'avais ommis à quel point j'étais allergique aux cons. Fort heureusement la nuit porte conseil, par merlin merci !Dans l'habitacle, une panique semble régner. Harper n'y prête aucune attention, attrapant un magasine pour s'y plonger dedans, l'air de rien. Une voix d'homme apeurée et désespérée parle frénétiquement. Oh ! J'allais oublier. Le cadeau !
Elle farfouille dans son sac à main pour en ressortir le colis qu'elle avait reçu le matin même. A défaut d'enterrement de vie de jeune fille pour notre pré-mariage, j'ai décidé qu'on allait s'amuser un peu et se déguiser. Après tout, le but de cet évènement est de mettre en avant les mariées, alors je nous ai fait fabriquer...
Du colis, elle sort deux couronnes. L'une est jaune, flamboyante, ornés de diamants noirs. En italique est inscrit : la Reine. L'autre est rouge sertie de diamant doré. Il y est gravé : Et la Reine. On va s'éclater !
Laissant sa douce découvrir les couronnes, elle l’invite ensuite à poser sa tête sur son épaule, lovée dans ses bras, pour se plonger à deux dans de nouveaux rêves clairvoyants. Pendant ce temps, l’avion vogue tranquillement en direction de l’aéroport de Las Vegas. Et Damian, dans la cabine, est placé de force en PLS. | | | Abigail MacFusty INRP Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
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| Mer 24 Nov - 21:19
Janvier 2021 Du calme. Respire. Je n’eus pas à attendre bien longtemps, car voilà déjà Harper qui s’en revenait en m’adressant directement la parole. Rouvrant mes paupières, je l’observais de haut en bas, un peu circonspecte, avant de plisser les yeux lorsqu’elle évoqua sa dite allergie. Quelle allergie ? Harper avait-elle déjà été allergique ? Le souvenir de mon rêve me revint en mémoire, mais surtout, la suite. Trois garçons avaient été offensants à mon encontre, et la jeune Gryffondor qu’elle avait été les avait remis à leur place de la façon la plus incongrue qui soit. Un sourcil haussé, intrigué par l’énigme que venait de poser ma compagne, je craignais de lui demander ce qu’elle venait de faire au pauvre Stewart. Non pas que je la suspecte de me tromper, mais plutôt de ne pas lui avoir raconté la vérité comme je le lui avais conseillé. Je soupçonnais quelque chose de sensiblement plus… rocambolesque ? Mon regard foncé se dirigea vers l’habitacle du personnel, là où l’ont pouvait commencer à sentir une ambiance étrangement agitée. Clignant des paupières en revenant sur Harper qui avait ostensiblement attrapé un magasine pour le lire (je la soupçonnais en réalité de faire semblant), j’approchais mon visage proche du sien pour murmurer à son oreille afin de ne pas éveiller la curiosité de nos voisins de voyage.
- Je sens que je vais regretter de poser la question, mais… Par tous les saints, Harper, qu’est-ce que tu as fait ?
Mon ton de voix n’était ni agacé, ni désespéré, simplement curieux, éventuellement avec une pointe de crainte en trémolo. En somme, je n’accusais ma bien-aimée d’aucun mot, d’autant plus que j’étais à peu près certaine qu’elle n’allait pas m’expliquer convenablement ce qu’elle avait fait subir à ce pauvre Cracmol. Sans doute cela allait dépasser toute mon imagination, car Harper avait ce don de faire des choses parfaitement inattendues et hors de contrôle (c’était entre autres pour ça que j’étais follement amoureuse d’elle). Je reculais mon visage lorsqu’elle se souvint soudainement du cadeau. Un cadeau ? Quel cadeau ? Lorsqu’elle sortit le colis apporté ce matin, je remis les événements dans le bon ordre. Par Merlin, ne pas dormir engendrait une véritable confusion des jours dans ma tête. Je ne parvenais plus à savoir quand s’était passé quoi. Il me fallait un bon lit et une bonne nuit de sommeil pour véritablement me mettre à jour, et non pas juste un ersatz de sommeil dans un avion qui ne cessait de gronder pour se maintenir en l’air. En espérant que l’hôtel qu’Harper nous avait réservé ne soit pas trop miteux. Je ne recherchais pas forcément le luxe, mais au moins pour notre première nuit à Las Vegas, je devais avouer préférer une chambre bien isolée du monde extérieur. Clignant une nouvelle fois des paupières pour me ramener au temps présent, je regardais mon amie tirer deux couronnes du paquet tout en me partageant ses explications. Je ne pus m’empêcher de ricaner avec amusement, constatant que la crainte apportée par mon cauchemar fut passablement balayée. Passablement, oui, car un résidu semblait s’amuser à rester accrocher tout au fond de mon cœur et à me piquer à chaque inspiration. Observant la couronne entre mes doigts, je souriais.
- Tu fais des folies Harper.
Je le pensais véritablement, et ce, sans aucune once de méchanceté. Lorsqu’Harper avait pris la décision de venir s’établir chez moi pour quelque jour afin de m’assister dans mon manque de magie, elle m’avait apporté une boite à musique, une télévision, une plante et plein d’autres choses. À mon anniversaire, elle m’avait offert les boucles que je portais encore présentement et qui m’avaient permis de calmer mes angoisses à notre séparation en début décembre, lors de cette terrible et funeste nuit en conflit avec le Blood Circle. Aujourd’hui, en vue de notre prémariage, elle nous offrait des couronnes. Et moi dans tout cela, que lui avais-je offert, en dehors d’une vieille bague que nous nous transmettions de génération en génération dans ma famille ? À cette pensée un peu honteuse, je coulais un regard à l’annulaire gauche de la sorcière assise à mes côtés, celui orné de la bague argentée à la pierre violette, qui avait appartenu à mon arrière-grand-mère et pour laquelle je n’avais pas dépensé le moindre galion. Puis je fixais la mienne, en or rouge aux quelques stries élégantes, simples, sans diamant, mais étincelantes, celle qui avait demandé à Harper dépenses et recherches quand moi j’avais tout improvisé. À croire que les rôles s’étaient inversés. Je savais bien qu’entre Harper et moi ce n’était pas une question de course aux cadeaux, à celle qui dépenserait le plus d’argent ou qui aimerait le plus. Néanmoins, cette drastique différence m’éclata en plein visage, et je ne me sentais plus le droit légitime de ressentir tous les doutes et toutes les peurs que je ressentais jusqu’alors. Comment pouvais-je douter de la sincérité des sentiments d’Harper après tout cela ? Mais n’était-ce pas là que des preuves matérielles ? Paupières clignant frénétiquement, ne parvenant désespérément pas à faire le point dans mes doutes et mes ressentis, j’élargissais cependant mon sourire à son exclamation.
- Je la mettrais volontiers, mais je préfère attendre le dernier moment, histoire de te faire la surprise.
Accordant un clin d’œil à ma bien-aimée, je reposais ma couronne à côté de la sienne dans son sac avant de venir m’installer contre elle, ne pouvant refuser son invitation. Attrapant le plaid qui m’avait recouverte jusque-là, je prenais bien soin de nous emmitoufler toutes les deux avant de glisser une main dans celle d’Harper. Me perdant dans mes pensées, j’observais l’ensemble de l’avion, les allés et venus des hôtesses (plus aucune trace du Stewart d’ailleurs), je reluquais les autres passagers, et surtout, j’appréciais observer le ciel défiler derrière le hublot. Il faisait nuit noire, pourtant lorsque nous traversions un nuage, un filtre laiteux passait derrière la vitre avant de s’estomper rapidement. Je pris conscience du temps qui avait défilé uniquement lorsque la respiration de ma fiancée se fit plus sereine, plus calme, plus profonde. Levant mon visage vers le sien, je l’observais dormir avec une tendresse infinie. C’était peut-être là les moments que je préférais de toute mon existence, avec ceux où il m’avait été possible d’assister à l’éclosion d’une nouvelle couvée de dragonnets. Pouvait-on faire un visage aussi harmonieux que celui d’Harper Auburn ? Elle avait un grand front décidé qui surplombait de grands yeux expressifs et vifs. Son nez rebondit au milieu de sa figure était l’eurythmie parfaite de cet espace ovale. Sa bouche qui pourfendait si souvent son visage ne cessait de m’appeler au pêcher du baiser. Ces baisers qui m’avaient tant manqué pendant tant d’années. Enfin, il y avait ses oreilles parfaitement rondes, et ce cou si détaché de ses épaules, parfait pour que je puisse m’y réfugier et l’embrasser. Souriant tendrement, je venais dégager avec délicatesse une mèche de cheveux qui s’était invitée sur la joue de ma Belle, puis, souhaitant accompagner son repos, je venais déposer de délicats baisers sur sa joue et dans son cou. Il me fallut de nombreuses minutes pour parvenir à me rendormir à nouveau, et je me réveillais régulièrement, constatant alors l’avancée de notre trajet sur le tableau de bord.
*** La main devant les yeux, je me les frottais pour essayer de ne plus voir flou. Le voyage avait été interminable, surtout les dernières minutes, mais ça y est, on y était. On était arrivées à Las Vegas, la ville de la lumière, des jeux et de l’effervescence. Baillant à m’en décrocher la mâchoire, je suivais Harper comme un chien âgé qui ne parvenait pas à suivre son maître jusqu’aux tapis roulants censés nous ramener nos valises. Ces dernières récupérées, je peinais à sortir de l’aéroport, marchant toujours au radar. J’étais complètement déphasée, jetlaguée et épuisée. Je n’avais qu’une hâte : arriver à l’hôtel, manger, prendre une douche et passer une soirée tranquille avec ma fiancée jusqu’au lendemain matin. Néanmoins, l’air frais de l’extérieur me vivifia les poumons et son air étrangement chaud me rasséréna. Nous qui parvenions à des températures négatives en écosses durant cette période de l’année, j’étais presque soulagée de sentir qu’ici, il faisait une quinzaine de degrés. Laissant Harper s’occuper de nous trouver un taxi, j’articulais avec peine.
- Oh purée ça fait du bien cette température… vient, on voyagera chaque année pour m’épargner le froid de chez nous en hiver… si ça se trouve, je ne tomberais plus jamais malade si je migre.
Idée saugrenue puisque les virus s’attrapaient partout, chaleur ou non. Il ne serait d’ailleurs pas étrange que je tombe malade à notre retour. Mais chassant cette perspective d’avenir peu réjouissante, je m’engouffrais dans le taxi, peinant à décoller mes yeux, me laissant conduire jusqu’à notre hôtel. Une fois à l’intérieur du grand bâtiment (combien de ma propre maison pouvais-je mettre dans ce putain de gratte-ciel ?!), je laissais encore une fois Harper s’occuper de récupérer nos clés puisque c’était elle qui s’était chargée de la réservation. Soufflée par l’apparence des lieux, je sentais déjà la tête me tourner tant tout ici était clinquant et effervescent. Il n’y avait pas un centimètre carré qui ne brillait pas de dorure, de rouge ou d’argent. Les gens dans la ville étaient tous habillés de couleurs si voyantes que jamais il ne me serait venu à l’esprit d’en faire de même, moi qui appréciais tant me faire discrète. Cependant, l’instinct toujours vif et allant aux priorités (n’est-ce pas), je repérais déjà le bar où des cocktails étaient servis à toute heure du jour et de la nuit. Je repérais également le buffet où nous pouvions prendre notre petit-déjeuner le lendemain si nous n’avions pas choisi l’option en chambre, et enfin, je repérais la partie restaurant. Je mourrais de faim, et les effluves qui se dégageaient de la salle m’attirèrent tant et si bien que j’allais me déplacer là-bas, mais Harper qui revenait avec les clés m’interrompit. La suivant jusque dans l’ascenseur, j’observais le numéro de notre étage avant de souffler un commentaire, toujours à moitié endormie.
- Wow c’est si haut qu’on aurait le temps de faire l’amour. Deux fois.
Je coulais un regard langoureux sur elle tandis que les portes se fermèrent devant nous avec ce petit son, cette petite sonnette accompagnant la fermeture des portes.
| | | Harper MacFusty INRP Métier : Professeur de Sortilège
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| Jeu 25 Nov - 7:12 Je n'ai absolument rien fait, se défend Harper, ne laissant pas planer le doute sur son indifférence certaine face au sort de ce pauvre Damian. Il a tout fait tout seul, affirme-t-elle en hochant la tête de haut en bas, comme pour appuyer ses propos. Trêve de sujet inintéressant, Harper dévoile le contenu de son colis reçu ce matin, comportant deux couronnes à l'effigie des jeunes femmes. Les deux fiancées se ravissent de les contempler en se projetant dans leurs futures tenues qu’elles conservent secrètes pour l’instant. Car pour l’instant, l’heure désire appartenir aux rêves, le soleil titille les paupières de Harper dont les mouvements indiquent qu’elle souhaite se caler pour couler dans un profond sommeil. Les bras de Morphée sont aussi doux qu'un plaid, aussi chaud qu'une bouillotte fleurant le shampoing d'Abigail. Plongées dans ses songes, son subconscient lui permet de revivre des souvenirs qu'elle a profondément enfouie. Harper a quatorze ans, elle est installée à table dans la cuisine miteuse de Winnie Auburn. L'odeur de la cigarette froide lui gratte la gorge. Harper déteste cette odeur. La cigarette l’a toujours rendu malade. Elle préfèrera s’enivrer d’alcool mais cela, elle ne le sait pas encore. Jin, sa petite sœur, est invitée chez une camarade d’école. Harper demeure seule dans l’appartement minable, feuilletant un bouquin emprunté à la bibliothèque de Poudlard (oui, oui, vous avez bien lu). Un demi-siècle d’imposteur, c’est ainsi que ce nomme l’ouvrage. Ecrit post 1998, il recense des générations de raclure capable des pires impostures. Cette Dolores Ombrages, dans des vêtements colorés de rose lui donne le tournis. J’ai mal partout, disait sa mère en tirant sur sa cigarette. Comme Harper ne répondait pas, trop occupée à lire les annotations autour du portrait de Gilderoy Lockhart, la femme aux cheveux courts, grossièrement maquillée, reprend : il faudra acheter du pain.Harper ne répond toujours pas. De toute façon, Jin pensera a en ramené. Elle fait toujours tout pour se rendre intéressante ! Pour manger avec la soupe, explique Winnie Auburn. La soupe en brique. On a plus de fromage, je fais un régime sans lactose.
Les chiottes l’a remercient. Harper Liv Auburn, tu m’écoutes ? Hmm HmmIngrate.Ce doit être ça. Mais Harper ne prend pas la peine de répondre, les yeux rivés sur l'ouvrage. Winnie Auburn se lève, écrase sa cigarette, se saisit d’une nouvelle dans un paquet et s’en va la fumer dans le séjour. Sous son énorme derrière, l’assise du sofa souffre, crisse, hurle de désespoir. Le téléviseur annonce les informations. ***
Las vegas baby ! Comme un bélier, Harper fend la foule oppressante de l’aéroport, agresse presque le douanier en le priant sans ménagement de bien vouloir se presser pour vérifier leur passeport puis se dirige à l’extérieur. Pardon…
La personne ne bouge pas. Pardon…
La personne ne bouge pas. Hmm hmm pardon !
La personne ne bouge pas. Pousse-toi !
Et elle fonce dans le tas. C’est à croire qu’ils ne parlent pas le même anglais, ces américains. Elle hèle un taxi qui les conduit jusqu’à leur hôtel. Harper n’est pas déçu par son choix. L’établissement est absolument magnifique. Devant l’entrée, Harper bercée par le trajet en voiture prend conscience des températures tièdes. Elle hume l’air avant de s’exprimer : On va s’éclater bébé !
Et elles rentrent se faire enregistrer à l’accueil. Un majordome (coincé au possible) les accompagne jusqu’à leur suite. Wow c’est si haut qu’on aurait le temps de faire l’amour. Deux fois.
D’un hochement de tête, Harper approuve. La majordome ne bronche pas. Un tic léger au coin de l’œil semble dire le contraire. Harper l’observe sans gêne, persuadée qu’elle l’a vue bouger. Redis ça pour voir, demande-t-elle a Abi, penchée sur son expérience. La tête du majordome tombe de son côté dans un regard vide, hautain et belliqueux. Si vous voulez bien vous donnez la peine, mesdames. D’un geste de la main il leur indique la porte de leur chambre. Harper aurait juré entendre de la provocation dans sa voix. La majordome ouvre la porte à l’aide d’une carte magnétique, donne les consignes sur le petit-déjeuner, les divers repas, le bar all inclusive… et le reste, Harper ne retiendra pas. L’essentiel venait d’être cité. La porte se referme derrière le majordome. Harper jette son sac parterre, se déchausse à toute hâte, manquant d’arracher son pied avec sa bottine trop serrée, avant de se jeter sur le lit pour y sauter comme une enfant surexité. C’est…
Rebond. Trop…
Rebond. Cool…
Double rebond. Elle saute sur le sol pour ouvrir absolument tous les rideaux. Ca te plait chérie ça te plait ?
D’ici, elles ont une vue imprenable sur les rues aux milles lumières, les hauts buildings, les écrans publicitaires, les toits terrasses tâchés de bleus de piscine. Fort heureusement, les baies vitrées disposent de volets électriques. Il y a de quoi faire des insomnies en clignant des yeux inlassablement. La suite est aussi grande que leurs appartements respectifs à Poudlard. Le lit king size trône sous une tête de lit matelassée. Des descentes de lit en fausse fourrure accueille leurs petits pieds tout juste sortis du sommeil. Un grand écran signalé par des néon led violet leur fait face, disposé sur une sculpture qu’il est difficile à identifier. Dans la salle de bain, la douche à l’italienne prend quasiment toute la place. Elles disposent de deux vasques, ce qui accélérera les préparatifs. Dans un coin, des sofas suggèrent un coin lecture, idéal également pour siroter une boisson fraîche. Un mini bar, une cafetière Nespresso (What else ?) et une bouilloire sont mis à leur disposition. All inclusive. Quelle expression géniale. Derrière le lit, un dressing peut accueillir tous les vêtements qu’elles ont acheté ses vingt dernières années. Enfin, le bouquet final, Harper dévoile une terrasse avec un jacuzzi, disposé de manière à respecter leur intimité. Aller, s’écrie Harper, à poil !
Sans crier gard, elle se déshabille pour se glisser dans les bains chauds et mouvant du jacuzzi, frissonnant d’abord nue au contact de l’air tiède puis sous les effets de la chaleur de l’eau. C’est que ça vous ferait presque tourner la tête cette température ! *** Les deux jeunes femmes se prélassent tranquillement dans l’eau, voguant au gré des flots vivants, le contact de leur peau se rompant rarement. Demain, dit Harper la tête appuyée contre un coussin d’eau, nous irons faire quelques emplettes et profiter du casino. On ne nous attend pas avant 21h dans la Chapelle d’Elvis. Je te propose de dîner léger, nous ferons des folies une fois pré marié, ça nous permettra d’éponger l’alcool, précise-t-elle en pouffant de rire. Et, détournant la tête dans sa direction, plongeant son regard brun dans le regard foncé, elle ajoute : Je suis tellement heureuse… | | | Abigail MacFusty INRP Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
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| Sam 27 Nov - 10:32
Janvier 2021 Rien fait qu’elle disait. Étrangement j’avais eu du mal à la croire, mais je n’avais pas à cœur d’approfondir le sujet, d’autant plus qu’en réalité, le sort de KenDamian m’indifférait. Non pas que je sois sans cœur, mais je savais que Harper n’était pas méchante et n’avait pas menacé sa vie, alors, contre elle, je m’endormais tant bien que mal, pour avoir un sommeil haché de réveils désagréables. Puis. je la suivais tant bien que mal, elle qui pétait le feu, emportée par la perspective de ce voyage, et moi, complètement épuisée, mais non pas moins heureuse, simplement, je gardais pour moi mes émotions. D’ordinaire d’apparence calme, il m’était difficile de me laisser aller, et ça, la sorcière de la maison rouge le savait très bien, et c’était d’autant plus une épreuve lorsque j’étais à ce point épuisée. Tout ira mieux demain matin après une bonne soirée et une bonne nuit de sommeil.
Presque aveuglée par les lumières chatoyantes, assourdie par le brouhaha des rues, j’étais presque soulagée de rentrer dans cet ascenseur à la petite sonnerie, et, uniquement parce que j’étais épuisée, je me permettais un commentaire que d’ordinaire, j’aurai gardé pour moi ou que j’aurai soufflé uniquement à l’oreille de ma bien-aimée. Ayant moi aussi remarqué le petit rictus au coin de l’œil du majordome, j’enfonçais un peu ma tête dans mes épaules tandis que la sorcière me demanda de répéter ma phrase.
- Euhm… on aurait le temps de faire l’amour deux fois ?
Presque intimidée par la mauvaise humeur flagrante de l’homme, je me cachais un peu derrière Harper tout le reste de l’ascension jusqu’à ce qu’il nous ouvre notre chambre. Attentive, j’écoutais son discours (histoire de rattraper mon manque de politesse de tout à l’heure), prenant note mentalement de toutes les instructions. Évidemment, tout ce qui concernait la nourriture m’avait particulièrement intéressée, et, le remerciant, je le laissais partir avant de me retourner pour voir une Harper sauter sur le lit qui rebondissait sous son poids. La voyant tourner dans tous les sens, je ne pus m’empêcher de pouffer un peu tout en attrapant ma valise, la laissant ouvrir tout les rideaux.
- Évidemment que ça me plait, même si… le côté un peu clinquant me change de mon quotidien boueux. J’ai l’impression d’être un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Tranquillement, je posais ma valise et mon sac à côté du lit sans pour autant les ouvrir. Je n’avais pas la force de faire ça ce soir et en général je ne m’installais jamais vraiment dans un hôtel, surtout que pour ce séjour-ci, nous ne resterions que peu de temps. Cela ne m’empêcha pas d’admirer l’endroit avec fascination. Tout était ici si propre, si brillant, tandis que ma maison à Soay sentait la terre et la végétation. Elle était très rustique et la décoration était davantage dans les tons verts ou bruns. Ici, tout brillait tellement de mille feux que j’en avais presque mal aux yeux, et les lumières des autres buildings à l’extérieur ainsi que les bruits incessants de la ville contrastaient violemment avec l’ambiance « île perdue » de chez moi. Ce n’était pas pour me déplaire, un petit dépaysement ne faisait jamais de mal, mais il était certain que je serai soulagée une fois rentrée chez moi. Prenant silencieusement note de certains détails qui pourraient être utiles pour chez moi (comme la double vasque à la salle de bain), je voyais Harper se dévêtir dans un commentaire qui ne me laissait pas le choix de la suivre tandis qu’elle faisait face au jacuzzi. La voyant plonger dans les bulles, je riais à nouveau tranquillement.
- J’arrive, attends deux minutes.
Sans m’attarder sur davantage d’explication, je fis volte-face pour laisser ma fiancée seule sur la terrasse, retournant en chambre. Là, j’attrapais le téléphone, passa cinq bonnes minutes à le fixer, car j’étais en train de me décider si j’allais téléphoner ou plutôt descendre pour faire ma demande (mais j’avais la flemme de redescendre… mais purée je détestais téléphoner !), puis, ayant enfin mesuré le pour et le contre, je composais le numéro de la cuisine pour passer commande. Une fois mes instructions passées, je prenais le temps de retirer à mon tour mes vêtements et, la main sur la nuque pour me la masser, je rejoignais Harper dans les bulles.
La tête simplement posée sur l’épaule de la directrice des Gryffondor, les yeux fermés, je me concentrais sur le bruit que faisaient les nombreux remous du jacuzzi. J’étais si détendue que j’avais sombré plusieurs fois de sommeil, mais un mouvement de Harper, ou le simple fait qu’elle reprenne la parole me réveillaient à chaque fois. Ce n’était pas pour me déranger, d’autant plus lorsque le serveur apporta notre plateau repas. J’avais négocié fermement pour avoir autre chose que des hot-dogs et des hamburgers (qu’est-ce qu’ils mangent gras ces Américains pardi !) et ce fut donc quelque chose de plus équilibré qui nous avait été apporté. Je ne m’étais pas fait prier pour avaler ma part, et, à présent le ventre rempli, je me laissais aller à la pleine sérénité de notre voyage. La main dans celle de la jeune femme, jouant avec ses doigts, je tendais l’oreille alors qu’elle m’indiquait notre planning de demain. Une alchimie étrange se forma au creux de mon ventre tandis qu’elle prononça les mots « chapelle » et « pré mariées ». J’ignorais si c’était de l’angoisse, un bonheur pur et profond, de l’impatience, de la peur, ou tout à la fois. Redressant la tête, quittant son épaule, mon regard accrocha le sien, et ses paroles furent comme un piano qui me tombait sur le coin du visage. Mon cœur suffoqua et cessa de battre une seconde entière.
J’étais décontenancée. Désarçonnée de voir une Harper si farouche et si imprévisible prétendre, yeux dans les yeux, qu’elle était à ce point heureuse présentement, en ma présence, à la perspective de se marier avec moi. Moi qui bouillais à l’intérieur comme un vieux chaudron mal entretenu sous mes craintes et ce passé qui m’étouffait. Soudainement, je ne me sentais plus légitime de rien. Soudainement, j’avais envie de faire valser toutes mes pensées, notre passé commun, tout oublier et repartir du bon pied… si seulement le bon pied existait vraiment. Je savais d’expérience qu’avec Harper tout était montagne russe. Des promesses, elle m’en avait déjà fait à l’époque, et elle avait tout balayé pour un rêve qu’elle n’avait su réaliser. Quand bien même j’étais pleine de peine et de compassion pour elle, je lui en voulais également de ne pas s’être donné les moyens d’y parvenir. Pourtant, cet état de méfiance que je ressentais envers la personne que j’aimais le plus au monde me tiraillait dans tous les sens, et c’était quelque chose d’invivable pour moi. J’étais fatiguée d’avoir peur, fatiguée d’attendre que le pire me tombe dessus, comme si l’épée de Damoclès ne cessait de me menacer. Sentant mes joues rougir, je papillonnais des yeux avant de sourire tendrement à ma bien-aimée et de m’avancer pour lui déposer un tendre baiser aux coins des lèvres. Puis, chassant ma mélancolie habituelle, je posais mes mains sur ses épaules pour la pousser en arrière avant de me redresser et passer à califourchon sur elle, m’asseyant sur ses cuisses. Là, je tendais le bras pour attraper une cerise qui restait sur le plateau-repas et lui glisser tendrement entre les lèvres. Entourant son visage de mes doigts fins et délicats, je lui caressais tendrement les cheveux tout en me perdant dans son regard noisette.
- Attend d’être après-demain, qu’on retrouve les traces de ton père, tu seras d’autant plus heureuse ! Je déposais un baiser sur son nez, la laissant mâcher sa cerise (à supposer qu’elle ne l’avait pas avalé tout rond). Si ça se trouve, tu seras tellement heureuse de ce que nous allons trouver que tu regretteras de t’être engagée avec moi ! Tu annuleras le mariages ! Tu voudras vivre pleinement ta vie avec ton père ! Tu voudras rattraper le temps ! Tu iras jusque sur la lune pour lui ! Je levais mes bras pour faire de grands gestes théâtraux. Difficile à dire si je plaisantais ou non tant ma voix était possédée et emportée par la « plaisanterie ». Évidemment, j’extériorisais une peur profonde sur le ton de la légèreté, car je ne voulais pas gâcher notre séjour. Tu auras tellement la tête ailleurs que tu en oublieras de rentrer à Poudlard ! Pire ! De faire pipi ! Tu ne pisseras plus jamais !... Hey, ça doit être pratique ça ! Avec un regard plein de malice, je regardais ma fiancée avant de continuer, me redressant sur mes jambes, comme possédée. Tu iras vivre pleinement ta vie de fille perdue et retrouvée, tu réaliseras que tu n’étais en fait pas prête à t’engager, tu vivras dans une caravane et tu mangeras du gruau tout le reste de ta vie, mais tu mourras heureuse et liiiiiiiiiiiiiiiibre !!!
Emportée dans mon rôle, je me laissais tomber en arrière pour tomber directement dans l’eau, disparaissant sous les remous. Moi, je fermais les yeux et me laissais balloter dans tous les sens, réalisant à quel point cet instant était lourd de significations, car j’étais en train de subir littéralement les aléas du jacuzzi, les bulles frappant mon corps dans tous les sens, comme mon esprit l’était sans cesse, d’autant plus emporté par le cauchemar lors du vol en avion. J’étouffais, j’étais perdue et j’ignorais où se trouvait le haut du bas, pourtant, l’instinct aiguisé que je possédais me permettait de me hisser une énième fois vers la surface. Je remontais et inspirais profondément pour récupérer l’oxygène qui me manquait, secouant ma tête et mes cheveux. Passant ma main devant mes yeux, je les posais sur Harper. Ma magnifique Harper que j’aimais plus que de raison, que j’avais terriblement envie d’épouser, avec qui je voulais passer le restant de mes jours. Mais dont je craignais terriblement l’impulsivité.
| | | Harper MacFusty INRP Métier : Professeur de Sortilège
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| Mer 1 Déc - 13:54 On dirait d’une femme lambda qu’elle sautille sur place ; gênée par la différence de température notable entre l’extérieur de la terrasse en bois et l’intérieur chauffé aux milles tissus douillets, aussi dépouillée de ses vêtements pour profiter d’un bain chaud, Harper Auburn martèle littéralement le sol de ses pieds longs et plats, osseux et gauche. Coucou les voisins du dessous. Mortifiée par le trop froid pour être dévêtue, ses tétons bientôt plus grands que ses petits seins, elle s’agrippe à l’échelle pour plonger délicatement dans les eaux mouvantes du jacuzzi, parcourant l’étendue de son corps d’une onde de frissons. J’arrive, attends deux minutes.
Harper sourit d’aise, profitant de la température idéale de l’eau et de ses remous incessants, massant les points de pressions inexistants, Harper Auburn ne connaissant ni le stress, ni l’angoisse, ni le lourd fardeau de la pression pouvant peser sur ses épaules. Elle ne s’aperçoit pas du temps qui s’écoule, juste bien ici et maintenant. En une fraction de seconde, lui semble-t-il, Abigail la rejoint. Harper frappe des mains, les lumières de la suite s’éteignent, la lampe de la terrasse aussi. Ne reste que les illuminations sans fin de Las Vegas jusqu’aux confins de l’horizon. Tout semble démesuré. Démesurément grand, incessant, incroyable, incroyablement incessant. Harper se sent juste incroyablement bien et elle souhaite, plus que tout, que cela devienne incessant. Tournant son regard brun vers sa futur pré-épouse, elle lui communique son bonheur. L’eau soulève le petit corps d’Abigail venu s’assoir sur les cuisses d’Harper, portant délicieusement une cerise à ses lèvres. Une cerise ? Qui a apporté ça ? Harper semble seulement prendre conscience du plateau de victuailles déposé à côté des jeunes femmes. Le temps se serait-il à ce point arrêté ? Au quel cas, le bonheur de Harper deviendrait-il démesurément inquiétant ou incroyablement grand ? Attend d’être après-demain, qu’on retrouve les traces de ton père, tu seras d’autant plus heureuse !
Point de pression. Que disions-nous plus haut ? Elle ne connait pas… hmm hmm. La boule dans son ventre semble bien loin des effets bénéfiques procurés par les remous du bain. Mais entre les mains d’Abigail, ses nerfs ne veulent pas lâcher. Ils restèrent relâchés. Jusqu’à ce qu’elle sorte toute une tirade sur les possibles retrouvailles de son père la convainquant de rompre leurs fiançailles pour rattraper le temps perdu…. Les yeux de Harper s’ouvrent rond comme des billes. Elle garde le silence, observant sa bien-aimée Pire ! De faire pipi ! Tu ne pisseras plus jamais !... Hey, ça doit être pratique ça !
Harper s’imagine avec une poche d’urine relié à sa vessie lévitant dans les airs à sa suite, où qu’elle aille, comme une copine inséparable. ….mais tu mourras heureuse et liiiiiiiiiiiiiiiibre !!!
Quel final ! Abigail disparait sous l’eau. Harper à mal aux yeux tellement ils se sont agrandit. Ca fait longtemps qu’elle est sous l’eau, non ? Dans son champ de vision, le plateau recouvert de sculpture de fruits étincèle comme pour mieux séduire son estomac. A partir de combien de secondes sommes-nous censés nous inquiéter ? Elle connait un sort pour ranimer mais ne connait rien en cas d’eau perdu dans des poumons…La tête blonde d’Abigail refait surface. Comment réagir ? Déjà, elle est soulagée : elle n’aura pas besoin d’appeler les secours. Ensuite, elle songe qu’il faudra apprendre un sort contre la noyade. Enfin, elle se demande comment est-ce qu’elle doit le prendre ? C’était ironique ? Truffé de sens et de non-sens ? Dans son discours, Abigail masquait ses peurs à grands coups de gestes théâtraux. Il est mieux qu’elle les extériorise. Il est certain qu’il vaut mieux que les deux futures épouses soit franches et honnêtes l’une envers l’autre. Mais comment les prendre et les comprendres ces paroles ? Par Merlin et tous les lords barbus ! Que c’est agaçant d’être une adulte responsable, la tête sur les deux épaules, des épaules fières, franches et solides. Abigail, Honey… murmure-t-elle enfin. Et puis, elle secoue la tête, et reprend : ce n’est pas parce que ma sœur s’est transformée en cucul la praline je-veux-vivre-avec-papa que je dois en faire autant ! Et puis, j’ai une chance sur deux de le retrouver, une chance sur deux qu’il accepte de me rencontrer, une chance sur deux qu’il accepte que nous entamions une relation, une chance sur deux que nous nous entendions. Par contre, une chose est sûre, rationnelle et actée : nous nous aimons. J’ai toutes les chances de me marier avec toi. Inutile de peser le pour, le contre, tout ça, tout ça. Rien ni personne n’empêchera notre mariage, pas même une tentative désespérée d’Archicon de la profonde MacEcosse pour s’opposer à notre mariage, bien que ça mettrai un peu de piquant. S’il en venait à faire une chose pareille, tu crois que son geste justifierait auprès de tes parents que je puisse le désintégrer sur le champ ?Harper fixe le ciel d’un air béat. Elle s’imagine Archibald fondre comme du sucre au contact de l’eau. Cette image la ravie et elle sourit bêtement, prenant un air niais à en faire peur. Recouvrant ses esprits, elle enserre la taille d’Abigail et l’attire vers elle. Rien ni personne.
***
Elles passent les prochaines heures à faire l’amour, dans le jacuzzi, sur le canapé, devant la cheminée, mangent entièrement le plateau de victuaille et, n’ayant bénéficié que des lumières de l’extérieur et de l’âtre du poêle central, elles se couchent épuisées dans le lit king size, sans n’avoir touché à aucun vêtement. Harper sent sa respiration ralentir jusqu’à ne plus rien sentir du tout, profondément endormie. Elles ont laissé la baie vitrée ouverte, elle frissonne dans son sommeil, resserrant par réflex Abigail contre elle. Tu n'as pas l’expérience nécessaire ni le talent pour endosser un rôle aussi important !
Dans la cuisine de son appartement miteux, Winnie Auburn fait les cent pas. Ces deux filles mangent des céréales. Harper à les yeux rivés sur Les Cent Sortilèges les plus extraordinaire de tous les temps, concentrée sur l’illustration de Lilly Potter tournoyant sur elle-même avec sa longue crinière rousse, portant Harry dans ses bras, le front barré de sa célèbre cicatrice. Vous voyez les filles, c’est ça, les hommes ! Ils prennent tout ce qu’ils veulent puis, quand vous leur demandez un service, vous assène des arguments absurdes pour vous jeter comme de vulgaire chaussette. Tu es un Elfe libre, maman, baragouine Jin sans lui jeter un regard. Préoccupée par son jeu à l’arrière du paquet de céréale, Jin cherche sa bouche avec sa cuillère pendant de longues secondes, martelant sa joue et son menton de lait. Vous devez devenir des filles indépendantes. Ne dépendre de personne. De vrais femmes.
Harper, qui venait de finir sa lecture, alors âgée de treize ans, commence à en avoir véritablement par dessus la tête des lamentations de sa mère. Pauvre homme ! S’ils tenaient un temps soit peu à sa nouvelle amante, cela avait du être difficile de lui avouer qu’elle n’avait aucun talent pour la comédie. Celui-ci a eu le courage d’être sincère. D’habitude, ils répondent qu’ils vont faire le nécessaire puis ne donnent plus jamais de nouvelle. Je me demande, commence à dire Harper en refermant son livre, si les femmes indépendantes demandent de l’argent à leur parent.La provocation est lancée. Winnie se fige. Jin aussi, la bouche pleine de céréales. Trop jeune pour comprendre ce que cela voulait dire, assez vieille pour se douter que ça va barder. Les bras croisés, Winnie mime un calme plat trahie par ses yeux injectés de sang. Ingrate ! Explose-t-elle en frappant du poing sur la table, élevant dans les airs le bol de céréales. Jin prononce un wouah, impressionnée et ravie de constater qu’aucune goutte de lait n’a débordé sur la table. Je vous ai porté pendant neuf mois, crache Winnie en pointant sa fille aînée du doigt. C’est ainsi qu’on fait les enfants, oui, assure Harper calmement en hochant théâtralement la tête. TU NE SERAI RIEN SANS MOI, hurle Winnie, et Jin protège son bol de céréales de la pluie de postillons. La boule au ventre, c’est avec une mine déçue et triste qu’elle regarde sa grande sœur quitter la table pour rejoindre sa chambre sous les invectives tonitruantes, limite insultantes de sa mère. Harper s’enferme dans sa chambre. Elle éteint la lumière (ça lui permettra de voir par l’interstices sous la porte si sa mère rapplique), rentre les écouteurs dans ses oreilles pour écouter un CD qu’Abigail à concocté pour elle. La voix de Lara Fabian couvre parfaitement la gueulante de Winnie Auburn. Harper s’allonge sur son lit, les bras croisés derrière la tête. Elle repense à Lilly Potter, au fabuleux sortilège de protection qu’elle a lancé sur son fils pour le protéger du Lord Noir. Le sortilège d’Amour qui allait écrire l’histoire. L’élu, portant à jamais l’amour d’une mère combattra celui qui n’en a jamais eu et ne sera jamais capable d'aimer. Le cœur de Harper se serra en songeant qu’elle est comme Lord Voldemort. Elle se retourne, refuse de pleurer, augmente le son de son baladeur CD et sert très fort le tissus au creux de son ventre dans l’espoir que le mal être qui la tiraille disparaisse, comme par enchantement. Demain est un autre jour. Et aujourd’hui, les fiancées baladent sur un gros boulevard en direction du centre commercial. Harper a insisté pour acheter à un marchand ambulant un serre-tête avec les oreilles de Minnie, bien qu’Abigail lui ai répété qu’elles ne sont pas à Disney. Mais Harper s’en fout, elle se balade fièrement avec ses oreilles de souris géantes qu’elle a ensorcelé pour bouger en direction des sons. Le boulevard concentrant juste un milliard de sons, les oreilles bougent dans tous les sens, prêtes à devenir folle. Main dans la main, les deux jeunes femmes avancent. Harper rote sans demi-mesure car elle vient de s’enfiler un paquet de churros. Abi a exigé qu’elle essuie parfaitement le gras de ses mains avant qu’elle reprenne la sienne. Le temps est à la fête mais qu'importe ? Le ciel est masqué par le béton, le fer, le verre, les néons, les couleurs, les écrans. Ce boulevard n'est qu'un couloir formé entre deux rangées d'immeubles, d'établissements recouverts de publicités, tous plus hauts les uns que les autres. La foule est innombrable, bien que sa densité leur permet de déambuler sans jouer des épaules. Les costumes des artistes de rue se confondent avec les déguisement des femmes ou des hommes qui enterrent leur vie de célibataire. Il y a beaucoup d'adulte, tous les âges sont représentés, très peu voire pas d'enfant. Harper tapote son ventre rond de churros avant de s'approcher d'une marchande qui vend... des chatons. Sont coeur se serre. Elle a bien envie d'aller lui conter de quel bois elle se chauffe. Ca me rappelle Archibald. Oh regarde les pauvres dans quel état ils sont…
La misère du monde. Le fléau contre lequel on ne peut pas lutter. | | | Abigail MacFusty INRP Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
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| Jeu 2 Déc - 21:07
Janvier 2021 Harper était si belle, ses grands yeux écarquillés comme ça après mon discours de frayeur. Je craignais qu’elle ne s’énerve, après tout, on était aussi douées pour s’engueuler que pour se faire l’amour. En voyant son expression, je devinais qu’elle était surprise par la verbalisation de mes paroles. Sérieusement, ne se doutait-elle véritablement de rien ? Avait-elle à ce point pu passer à autre chose alors que moi j’étais figée dans le passé, tous les jours meurtrie par son abandon depuis tant d’années ? J’étais perdue dans notre relation, et ce qui était certain, c’était que je voulais y croire, seulement, j’ignorais comment m’y prendre. Sans doute allait-il me falloir du temps, plus que des preuves. Le cœur battant alors que j’attendais sa réponse, je me surprenais à souhaiter retourner sous l’eau pour me noyer plutôt que d’entendre ses reproches. Pourtant, si reproches il y avait, elles ne vinrent jamais. Je l’écoutais avec attention, fronçant sensiblement les sourcils alors qu’elle me parla de Jin. Qu’est-ce que sa sœur avait là-dedans ? Néanmoins, je saisissais la comparaison au fur et à mesure de son discours, et je crus mourir à sa conclusion tant j’étais émue et touchée par sa sincérité. Rien ni personne. Subjuguée par les émotions qui m’envahissaient et me noyaient, mes sentiments aux bords de mes lèvres et de mes yeux, je me laissais attirer contre elle, et, retrouvant le contact de sa peau douce et chaude, je parvenais simplement à l'embrasser avec ferveur, incapable de répondre verbalement. Le reste de la nuit fut succulent, réchauffé et passionnel. Était-ce sain d’esprit d’aimer quelqu’un à ce point ? Je me posais la question tandis que je la regardais s’endormir, blottie l’une contre l’autre, son visage proche du mien. Je le savais depuis mon adolescence, mais j’en étais tout de même convaincue un peu plus chaque jour : c’était avec elle que je voulais faire ma vie. J’avais la naïveté de croire que si nous restions sincères l’une envers l’autre, tout irait bien. Si j’étais vraie avec elle. Si elle me disait ce qu’elle avait en tête. Tout ira bien, n’est-ce pas ?
*** - Oh aller Abigail, tu fais ça très bien !!
Tirée par le jeune homme qui avait fortement saisi mes mains, il m’entrainait vers la foule dansante. Je détestais me montrer en spectacle, je détestais chanter en public et je détestais danser au regard de tout le monde, même pour m’amuser, même pour fêter un mariage d’une cousine éloignée. La musique entrainante pourtant, me donnait envie de danser, mais je n’étais pas assez à l’aise parmi tous les invités. Kyle me donnait la ressource nécessaire en me trainant de force sur la piste de danse. En rythme, il se mit à taper dans ses mains et à me tourner autour, et puisque j’étais figée comme une plante verte, tous les regards se tournèrent vers moi. J’aurai présentement préféré que le sol se dérobe sous mes pieds plutôt que de subir la pression des gens autour de nous, alors mes prunelles brunes se figèrent dans celles de mon frère. Le jeune homme souriant et plein d’entrain eut un sourire victorieux, engendrant une colère sourde grondant dans mes entrailles. Il me mettait au défi, et il savait que je n’allais pas pouvoir y résister. Quel con. Lentement, timidement, je me mis alors à remuer mes bras de manière hasardeuse, puis les pieds et enfin les hanches. Le corps d’abord totalement désynchronisé, mes mouvements s’épousèrent au fur et à mesure que l’assurance grandissait, la colère muée en passion pour la musique. Bientôt, nous formions un parfait couple de danseurs avec Kyle, mes pas s’alliant aux siens.
- Je te déteste. Lui dis-je du haut de mes treize ans, sourire aux lèvres. Rappelle-moi de ne pas t’inviter à mon mariage.
Le jeune homme éclata de rire en prenant ma main pour me faire tournoyer. Finalement, j’avais piétiné la piste de danse toute la soirée jusqu’à ce que la plupart des invités soient partis se coucher, et les mariés consommer leur union nouvelle.
*** Je m’étais éveillée avec peine tant le sommeil avait été réparateur. Mon corps était endolori, courbaturé des nombreuses sollicitations érotiques que je lui demandais depuis plusieurs soirs. Le pauvre, je prévoyais qu’il ne se reposerait pas de sitôt. Tournant la tête en direction de ma fiancée, je souriais en la découvrant encore profondément endormie. Avec mille précautions, je me glissais hors des draps pour aller commander le petit-déjeuner afin que ma bien-aimée puisse se sustenter dès son réveil. Une fois enfin éveillées, nourries et préparées, un tour en ville s’était naturellement imposé… et grand Merlin, à peine sortie de l’hôtel j’avais déjà le tournis. Fort heureusement pour moi, je gardais précieusement la main de Harper dans la mienne tandis que nous traversions cet immense boulevard. Tant bien que mal, j’essayais de trouver des points de repère, mais tout était si vivant, si lumineux, si vertigineux que j’en eus vite mal à la tête. Je n’étais vraiment pas faite pour vivre dans ce genre d’environnement, mais, prenant mon malaise avec courage, je suivais ma bien-aimée avec un plaisir non feint. J’aimais la voir si vive et heureuse, j’aimais la voir à l’aise tandis qu’elle achetait des oreilles de souris ridicules. Je lui sommais de faire attention et de rester discrète alors qu’elle enchantait son nouveau jouet. Nous étions en ville moldu et je n’avais guère envie que le Blood Circle américain nous tombe dessus alors que nous convolions en presque justes noces. Je lui confiais qu’elle était dégoutante tandis qu’elle se laissait aller aux expressions de son corps qui dégageait un trop plein de gaz. Je lui ordonnais d’essuyer ses mains pleines de gras, craignant que mes vêtements soient tachés, certes la magie aidait, mais ce n’était pas une raison pour ne pas faire attention. Passant une fois devant une boutique spécialisée de la route 66 qui commençait (ou terminait) non loin de Las Vegas, je m’y engouffrais en admirant les divers objets rutilants. Par tous les saints, pourquoi tout devait à ce point être si clinquant ? Après quelques minutes d’hésitation, je me décidais sur un choix plutôt étrange venant de moi. Devant le regard interrogateur de Harper, je lui donnai une explication simple.
- C’est pour Luca.
J’avais été obligée de penser à lui, lui qui aimait tant les motos, et peut-être me pardonnera-t-il de ne pas lui avoir annoncé mes fiançailles plus tôt… peut-être aussi que ça aurait l’effet de le détendre un peu. J’avais été touchée par sa réaction quand bien même elle avait été légèrement désagréable. À nouveau ma main dans celle de Harper, je laissais mon esprit s’échapper dans les lumières vertigineuses des néons affichés au-dessus de nos têtes tandis que la directrice des Gryffondor m’entrainait auprès d’une vendeuse de rue. Observant les petites créatures en détresse, je laissais échapper un soupir par mes narines. La misère du monde était d’autant plus flagrante dans ce genre de lieu, et hélas nous ne pouvions pas y faire grand-chose. Tout le moins, j’agissais déjà au maximum comme je le pouvais avec mes diverses activités en dragonologie et en magizoologie. Nous avions déjà trois chats à la maison, c’était sans compter mes autres animaux et créatures. Il ne serait pas raisonnable que nous entrainions ceux-là avec nous, d’autant plus que le retour en avion allait être long et fastidieux pour ces pauvres bêtes déjà bien assez stressées. M’approchant néanmoins de la vendeuse, je plongeais ma main dans mon sac et en sortaient deux boites de pâtés que j’avais laissé trainer dans un coin, que j’avais oublié de donner à Cactus et Poppy. L’inconvénient du sortilège d’extension c’était que je bourrais mon sac et que j’oubliais la moitié des choses que j’y mettais. Un jour il me faudra faire un tri, mais j’étais certaine que même en disposant les objets de manière méthodique à terre, je n’aurai pas assez de surface au sol sur mon île pour tout exposer. Offrant donc les boites, agissant comme je le pu sur le moment, j’attrapais rapidement la main de ma fiancée ensuite pour l’entraîner un peu plus loin, et, une fois assez éloignée, je lui collais un baiser rapide sur la joue.
- C’est difficile de savoir comment agir dans ces cas-là… si tu veux, nous reviendrons en transplanant… mais il nous faudra ouvrir un zoo du coup.
Souriant doucement pour essayer de tourner la situation en plaisanterie, je continuais notre route en direction du centre commercial, essayant de me laisser transporter par l’ambiance vive et ahurissante de la ville. À l’angle d’une rue, une musique en particulier me fit tendre l’oreille et me fit tourner la tête vivement. Me redressant comme un i, je m’exclamais avant de tirer Harper en direction d’une petite place non loin de notre destination. Ici, plusieurs danseurs s’amusaient sur une rythmique que mon être ne connaissait que trop bien : la musique celtique et irlandaise. Berceau de mon enfance, elle a été maitresse lors des réceptions et de diverses festivités au sein de ma famille. Ambiance stressante de la ville chassée, un grand sourire sur mes lèvres se dessina tandis que, sautillant de joie, je regardais Harper avec une expression enfantine. Ça, au moins, je connaissais. Ça au moins, je savais comment l’appréhender et le vivre, moi qui étais perdue dans une ville si immense et si dépaysante.
Lorsque la large chaîne hifi bien américaine enchaîna sur un nouveau morceau, je ne pus m’empêcher de pouffer de rire et, lâchant la main de ma bien-aimée, je me lançais éperdument parmi les autres danseurs. Ce type de rythme accroché à ma peau, je suivais les autres athlètes avec une facilité presque déconcertantes alors que la musique celtique était particulièrement endiablée. Petite jeune femme timide au milieu d’une foule d’inconnus, je m’étais soudainement transfigurée comme il était rare de me voir ainsi. Subitement à l’aise, contraintes craintives envolées, je laissais tout simplement ma joie, mon bonheur éclater aux visages des gens présents. J’étais heureuse d’être ici, à Las Vegas, j’étais heureuse de la perspective de mon prémariage dans la soirée, j’étais heureuse d’aimer la femme que j’aimais, j’étais heureuse qu’elle m’aime en retour. Je vivais ce bonheur pur et simple, et avec mes diverses angoisses, je n’avais pas réalisé à quel point il m’avait profondément possédée. Je ne l’exprimais que maintenant que je tournoyais parmi les étrangers, mes cheveux balancés dans tous les sens à chacun de mes mouvements. Le moindre de mes pas était précis et confiant, démontrant que je laissais enfin une perspective d’avenir sereine s’engouffrer en moi, moi qui me méfiais et m’inquiétais tellement pour tout. Je laissais mes partenaires de danse m’entrainer avec eux dans leur ronde, ravis qu’une nouvelle tête les ait rejoints. Pas endiablés, déhanchés parfaits, passassions de mains d’une grande précision, je tournoyais, vive et éclatante de joie et de liberté, montrant à tous ceux qui pouvaient le deviner, mon véritable visage, mon véritable moi, qui j’étais vraiment. La timidité n’a toujours été qu’une façade, un manque flagrant de confiance en moi dans une majorité de circonstances, une introspection qui préférait garder mes pensées silencieuses plutôt que de les exprimer. Sauf qu’en de rares cas, souvent entraînés par l’hilarité et l’instant convivial du moment, je savais lâcher du lest, je savais m’autoriser à devenir moi-même, je savais sortir de ma carapace et surprendre tout mon entourage comme je le faisais présentement. La musique s’arrêtant alors presque subitement, je prenais néanmoins le temps, le tout mêlé à mes pas de danse, à saluer mes partenaires avant de rejoindre Harper dans la foule qui s’était légèrement rassemblée. Grand sourire aux lèvres, le souffle coupé par l’effort soudain que je venais de faire, je la regardais droit dans les yeux, mes traits enfantins exacerbant cette impression que je m’exprimais comme tel.
- Wah ! T’as vu ça ? C’est trop cool !
| | | Harper MacFusty INRP Métier : Professeur de Sortilège
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| Lun 6 Déc - 10:24 Milles et unes couleurs clignotent dans ses pupilles brunes. Harper se sent obligée de battre des paupières au rythme du clignotement intempestif d’un panneau publicitaire. Abigail détourne son attention en virant de bord, se dirigeant vers un magasin brillant de tout ce qui brille, clinquant de tout ce qui brille, étincelant de tout ce qui brille, illuminé de tout ce qui… Pour Luca ? C’est pour Luca, mime-t-elle silencieusement dans son dos dans une grimace déformant affreusement son visage. Son manège repéré par un petit garçon vêtu d’un gilet jaune (mais XD), la grimace de l’adulte lui donne envie de grimacer à son tour, tentant de reproduire l’horrible grimace de Harper, déformant atrocement son visage. Sa maman capte sa reproduction, pense qu’il fait une grimace à Harper, lui donne une tape derrière la tête pour le rappeler à l’ordre, son front venant frapper la sucette en forme de moto qu’il tient à la main. Harper pouffe de rire en constatant la trace de sucre rouge sur sa peau. Elle s’éloigne avec Abigail vers la caisse. Harper patiente gentiment pendant la transaction, se demandant de quelle manière elle pourrait ensorceler ce petit présent. *** Dans le tumulte des chants, des cris et des rires, son cœur se fend en découvrant de pauvres petits chatons en piteux état sur le point d’être vendu. Personne ne dit rien ? Personne ne voit rien ? Le monde est impitoyable. Impitoyablement égoïste. Elle hoche la tête, Abigail a indubitablement raison : on ne peut pas recueillir toute la misère du monde. Son idée de transplaner plus tard pour trouver une solution donne de l’entrain à sa résolution de ne pas abandonner ses pauvres âmes à la merci des griffes humaines. Tandis qu’elles poursuivent leur chemin, Harper extirpe son téléphone de sa poche, se connectant rapidement à internet. Les oreilles sur sa tête s’affolent tandis qu’elles passent devant une troupe dansant au rythme des percussions. Elle dégote un contact, une adresse, tape un message en mauvais américain, le message est envoyé. J’ai donné leur position à une association américaine qui s’occupe des chats errants.
Le téléphone vibre dans sa main. Ils s’en occupent, assure-t-elle. Dommage que les moldus ne puissent pas transformer les gens en grenouilles.***
A l’angle d’une rue, un panneau tagué attire son attention. Il est écrit : Ne laisse jamais ton passé blesser ton futur. Ton passé ne peut pas être changé et ton futur ne mérite pas d’être puni. Abigail l’attire, aimantée par une musique entraînante. Sur la place règne la gaieté rythmée par des instruments celtiques. Abigail rayonne, la dernière note de musique retentie pour laisser place à la nouvelle. Sa joie tinte, Abigail lâche sa main pour se diriger au cœur de la danse. Contre toute attente, sa bien-aimée se laisse entraîner par la mélodie. Les danseurs sont nombreux. Bientôt, ils ne font plus qu’un. Son téléphone toujours en main, Harper décide d’immortaliser ce moment. Elle bouge autour de l’assemblée, désireuse de ne pas louper une seule miette du spectacle improvisé. Abigail a l’air libre, heureuse, décontractée. Elle ne l’avait jamais vu comme ça. Un instant, le téléphone braqué sur sa fiancée, Harper hésite puis elle appuie sur le bouton tactile. Elle prend plusieurs clichés qu’elle triera plus tard. Leur bonheur mérite bien d’être immortalisé. Les danseurs s’activant dans tous les sens, elle est obligée de se hisser sur la pointe des pieds, se tordre, pousser les gens, s’accroupir, pour capter un cliché d’Abigail, tantôt visible, tantôt voilée, toujours souriante. Pour terminer, elle programme l’écran en mode selfie, attend qu’Abigail apparaisse dans l’écran, fait une terrible grimace, c’est dans la boîte. Wah ! T’as vu ça ? C’est trop cool !
Harper se tait, se contentant de lui sourire de contentement. Elle avait rangé son téléphone. L’attrapant par les épaules, elles poursuivent leur chemin. Harper baise son front : On a bien fait de venir ici.
La journée colorée, animée, bruyante et illuminée suit son cours. Harper insiste pour faire du shopping dans un grand centre commercial (admettons qu’à las Vegas il en existe des petits…). Elle dégote une tenue pour la soirée. LA soirée. Elle n’ensorcèle pas son paquetage, priant Abigail de s’en tenir à la surprise. C’est une Pouffsoufle, ils savent se contenir, les Pouffsoufles. Par contre elle ferait bien d’ensorceler ses propres paquets. Les félins sont curieux, n’est-ce pas ? Ensuite, elle la conduit dans une ruelle sombre. Au bout de cette ruelle il n’y a rien. Rien d’autre qu’un clochard, accompagné d’un chien. Plusieurs personnes s’engouffrent dans le passage exigu, grimpant sur le tas d’ordures qui jonches le sol au côté de l’homme pas si démuni que ça. Prochain départ dans cinq minutes, crie le clochard. Il se tient droit comme un i, raide comme un piquet, la mine sérieuse. Main dans la main, les deux jeunes femmes se placent sur un tas d’ordure, regardant d’un œil circonspect les autres personnes sur le tapis de déchets. Inutile d’être un expert pour deviner qu’il s’agit de sorcier. Nequitia est manus, Médor, crie l’homme, et le chien aboie trois fois. Et en trois secondes, le décor change autour d’elles. La ruelle sombre a disparu. Le clochard et Médor ont disparu. Les ordures ont laissé place à un sol poussiéreux. Bienvenu à Passe-Passe Country, lance Harper. Passe-Passe Country est le Chemin de Travers de l’ouest américain. Les décors sont dignes d’un western. Ici, seul le soleil brille. Les publicités sont dessinées à la main. Les maisons sont en bois, colorées, ordonnées en une longue rue qui se termine, dans le lointain, par la banque des Sorciers de L’ouest. On ne pouvait pas venir ici sans voir ça, déclare Harper. J’ai un magasin à te montrer.Et elle l’entraine dans la rue poussiéreuse bondée de sorciers. Chaque maison en bois possède son perron en bois. Des boutiques de fringues, de balais, des apothicaires, des ménageries, tout y est. SamanthaClose. Nous y sommes. La devanture présente une femme au sourire étincelant coiffé d’un chapeau de cowboy. Sous le nom de la boutique est écrit : tout ce qui ne brille pas nous rend plus fort. Tu vas aimer ce magasin, assure Harper. Dans la boutique, des étagères de babioles surchargent les murs. Partout, des portants de vêtements de seconde main, des chaudrons remplis d’objets à la revente, des vitrines renferment certains artéfacts plus précieux. Samantha, la gérante, les accueille avec un fort accent américain. Harper sait déjà ce qu’elle veut. Elle entraine Abigail en direction d’une vitrine où sont exposés des bagues les plus extravagante les unes que les autres. Un panneau indique : attention, bagues ensorcelées. Samantha dispose d’un site internet, explique Harper. Sont vraiment à la pointe, ces américains, marmonne-t-elle en désignant une bague en forme de lion dont l’étiquette indique : détecteur de courage. Oh regarde celle-là ! Je pensais que pour notre pré mariage, nous pourrions tout tourner à la dérision. Au diable le sérieux. Autant que nos alliances de pré mariage ne le soient pas. Elle attrape une bague en forme d’ananas qui indique : détecte les crises cardiaques. Harper la repose. Son attention est attirée par deux autres : l'une est un anneau pourvu de deux défenses de sangliers. Un autre anneau est certie d'un diamant taillé en Koala. Amusée par ces bagues représentant leur patronus respectifs, elle lit à voix haute les étiquettes. Défense d'entrer, lit-elle sur une première. Comme on fait son lit on se couche, lit-elle sur la deuxième en pouffant de rire. Quel peut bien être leur attribut magique ? Ca te plait ? Demande Harper, intriguée par les anneaux. Samantha s'approche d'elles. Elle explique que la meilleure façon de découvrir l'utilisation de ces bagues reste encore de les acheter. Ils ont vraiment peur de rien ces américains. | | | Abigail MacFusty INRP Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
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| Mar 7 Déc - 12:48
Janvier 2021 Le moins que l’on puisse dire, c’était que la journée était bien remplie. Divers achats souvenirs appellent à une association pour de petites âmes en détresse, néons, boulevard bondé et danse. Je ne me rendais pas compte à quel point j’étais entraînée dans la frénésie et j’en oubliais tout comportement que je jugeais d’ordinaire raisonnable. Je félicitais Harper en lui collant un baiser sur la joue alors qu’elle avait agi mieux que moi pour les chatons. Je n’avais jamais douté de sa dévotion envers les autres, son cœur de lionne battait fort dans sa poitrine, et elle avait toujours répondu présente pour venir en aide aux plus démunis (des fois, la démunie ça avait été moi). Emportée par la joie, le bonheur transcendant qui me traversait, car jamais, même dans mes rêves les plus fous, je n’avais osé espérer pouvoir vivre ce jour, je me laissais aller lorsque mes racines furent mises en musique. Je savais que j’en surprenais plus d’un en agissant de la sorte, mais je n’en avais cure. Je m’amusais et c’était tout ce qui semblait avoir de l’importance présentement. Je rejoignais des danseurs surpris et ravis de voir une étrangère se mêler à eux en connaissant parfaitement les pas, j’en oubliais presque ma fiancée que je ne me permettais pas de regarder, trop emportée par le rythme endiablé de la mélodie qui rugissait depuis la chaîne hi-fi. Saluant les artistes, je rejoignais ma fiancée, le sourire qui fendait mon visage en deux, et m’exclamais comme je le faisais rarement. Le sourire doux que me renvoya Harper tout en m’attirant contre elle me fit presque ronronner de bonheur.
Était-ce possible d’aimer à ce point, et d’être heureux à ce point ? Cette question ne cessait de me tourner dans la tête tandis que, main dans la main, je suivais la jeune femme jusqu’à un centre commercial vertigineux. Mon petit marché local de Sky pouvait aller se rhabiller.
Je ne me gênais pas pour dégoter d’autres babioles souvenirs (dont des mugs, j’étais folle de mug à cause de la quantité de thé que je buvais), puis enfin ma tenue pour ce soir. Dans la cabine d’essayage pour vérifier la taille, une idée germa dans mon esprit et je me promis d’en parler à Harper avant d’agir. Elle avait le droit de savoir. Pour le moment, la tenue convenablement emballée dans un paquet, je souriais avec malice alors qu’Harper me demandait de ne pas y toucher. Faites ce que je dis, pas ce que je fais, n’est-ce pas ? Je n’étais pas dupe, et si Harper pouvait me faire confiance, moi, je me méfiais d’elle. Ce fut donc tout naturellement que je plongeais mon paquet dans mon sac au sortilège d’extension, parmi tout le reste de mon bordel que je trimballais depuis mes onze ans. Bonne chance pour retrouver ledit paquet là-dedans. Seule moi connaissais parfaitement chaque recoin de mon sac pour trouver les objets d’un coup.
Me laissant ensuite entraîner par ma bien-aimée dans une ruelle sombre, je compris bien vite à quoi servait le lieu et me laissait faire, gardant toutefois un œil suspect sur les déchets. Entre ça et le ministère qui passe par les toilettes, certaines administrations ne manquaient véritablement pas d’imagination… était-ce en rapport avec leurs fonctions dégoutantes ? Je n’eus pas le temps d’approfondir la question puisque le décor se mua autour de nous et que Harper bondissait presque devant moi en me signalant où nous étions. Sans perdre mon sourire, j’admirais les lieux, me sentant déjà un peu plus détendue ici. Quand bien même il y avait toujours une certaine fièvre de la ville, tout était moins agressif. Les publicités étaient peintes à la main et ne clignotaient pas, les maisons étaient faites de bois et non pas de verre scintillant quand bien même elles étaient colorées. Je soupirais presque de soulagement par cet ersatz de pause, rien ne valait l’ambiance magique malgré mon affection pour les moldus. Je m’enhardissais de l’ambiance des sorciers américains tandis que la directrice des Gryffondor m’entraîna jusqu’à une boutique à la devanture particulière. Curieuse, je regardais la vitrine avant de suivre la jeune femme dans la boutique, intriguée par les explications d’Harper. Tirée dans un coin particulier de la boutique, je fixais les bagues avant d’éclater de rire.
- Tu me crois si je te dis que j’avais songé à la même chose ?
Pourquoi se prendre au sérieux dans ce voyage alors que même la mention de pré-mariage était presque une absurdité aux traditions communes ? Harper et moi cassions les codes, et j’appréciais grandement cela. Le regard vif et intrigué, j’attrapais une bague entre mes doigts. Colorée quand elle fut posée, elle se teinta d’un rose vif, accompagné de jaune, et en son cœur, traversant tout le diamètre, un fin filet noir. Curieuse, j’observais l’étiquette où il était noté « couleurs des émotions ». Sans explication, je compris que le rose s’apparentait à l’amour, le jaune au bonheur et le noir… Le noir… Ce mince filet noir qui restait là en suspens, bien visible, c’était la tristesse, le deuil. Néanmoins, je ne perdis pas mon sourire, et lorsque la tenancière de la boutique s’approcha de nous en nous expliquant qu’il fallait essayer pour en comprendre l’utilité, je n’hésitais pas. J’attrapais vivement la main d’Harper et lui enfila l’anneau à un doigt, qui changea alors de couleur. Rire aux bords des lèvres, je regardais enfin celles qu’elle avait trouvées avant de pouffer.
- Tu es sûre que les diamants pour le koala ne font pas trop ? Je n’étais effectivement pas une sorcière qui portait énormément de bijoux et encore moins de strass. Je détournais le regard, la bague koala dans les mains avant de parcourir le rayon des yeux. Regarde celle-là. Je lui désignais une bague en forme de cœur sur laquelle il était indiqué : prenez-vous pour Hamelin, attirez les rongeurs. Pratique pour nourrir les oiseaux.
Commentais-je en ricanant avant de continuer à chercher et de trouver par miracle une seconde bague à la forme d’un koala. Plus simple et moins voyante, celle-ci ne faisait qu’indiquer la météo. Facile et globalement inutile puisqu’à Soay, il pleuvait globalement tout le temps.
Une fois nos choix arrêtés et, sorties de la boutique, je reprenais la main de ma bien-aimée, nous laissant déambuler dans les rues sans toutefois oublier l’heure. Tempus Fugit, bientôt, il nous faudra nous rendre à la chapelle. Je me sentais de plus en plus nerveuse, et ce fut en m’éclaircissant la gorge que je tournais la tête en direction d’Harper pour lui faire part de l’idée que j’avais eue plus tôt dans la journée.
- Dis, est-ce que ça te dérange si je vais faire les essayages de ma robe pour le jour J avec Luca ? Je ne sais pas avec qui d’autre y aller… Rory éventuellement, mais je le sais très occupé… et Aiko est parti à l’étranger pour ses recherches.
Je n’avais aucun autre contact à qui m’adresser, et encore moins de femmes… en dehors de Jin, mais j’étais vaguement persuadée que Harper préférait mille fois que j’aille faire mes essayages avec Luca plutôt que Jin. Tout aurait été bien plus simple si Kyle avait été encore en vie… Il allait sérieusement falloir nous organiser pour ce véritable mariage. Tenues, invitations, date, repas, lieu, etc… mais je gardais cela pour demain, quand nous serons dans un instant de suspensions entre notre réveil, encore étourdies de la veille, et le départ pour New York.
| | | Harper MacFusty INRP Métier : Professeur de Sortilège
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| Mer 8 Déc - 18:33 Tu me crois si je te dis que j’avais songé à la même chose ? Assurément qu'elle la croyait. Pour espérer épouser une femme farfelue hors norme, on ne peut être qu'une femme farfelue hors normes ! Le paradoxe d'Abigail résidait là : elle sortait des sentiers battus tandis qu'elle appartenait à une famille traditionnelle. Mais quelle famille extraordinaire !
Farfelues, à l'image de la boutique bric à braque de Samantha. Comme des enfants les deux professeures s'amusent à lire les étiquettes des bagues magiques. A son doigt, Abigail passe un anneau capable de refléter les émotions de son porteur. La pierre se teinte de jaune, puis de rose, puis de jaune, puis de rose, dans un clignotement incessant, représentant la joie de vivre qui l'anime.
Je suis un soleil, s'écrit fièrement Harper la main levée pour que l'étendue de la clientèle soit au courant. Ignorant les couleurs changeantes barrées d'une croix verte, sa bague reflétait la joie mais aussi sa profonde confusion. Mais Harper Auburn est une autruche, l'heure est à la fête, pas de temps pour jouer les rabats-joies.
Leurs achats d'effectués, elles se dirigent vers les bennes à ordures pour rejoindre l'hôtel. C'est alors qu'Abigail lui pose une question. Une question pas si étrange que ça. Une question qui ne vous laisse pas indifférente. Tourne sept fois la langue dans ta bouche.
Que dire ? Résolument, elle ne peut pas reprocher à Abigail de n'avoir personne d'autre d'assez proche pour l'accompagner dans une affaire aussi importante. Ce truc qui n'arrive qu'une seule fois dans ta vie. Lui proposer Arondie ? Non elles ne sont pas assez proche. Loin de songer à sa sœur, Harper songe que finalement il vaut mieux qu'elle demande à Luca qu'à Ombrage Senior.
Tu es libre d'y aller avec qui tu le souhaite, répond-t-elle cachant l'étranglement dans sa gorge par de la nonchalance car il lui est difficile de répondre par un simple oui comme si cela ne lui faisait absolument rien qu'Abigail passe un après-midi à faire des essayages avec un ami ancien amant. De mon côté, reprend-t-elle pour ne pas faillir, Arondie s'occupe de trouver ma tenue. Ça lui fait tellement plaisir. J'espère qu'elle ne va pas me transformer en pompon ambulant.
Dans son sac à main, son téléphone vibre. Arondie a envoyé une photo. Harper est obligée d'ouvrir le message pour la regarder. C'était un piège (Arondie sait ô combien elle ne regarde pas assez souvent son téléphone), un moyen d'attirer son attention pour lui rappeler que certains sujets doivent être abordés. Sur une page blanche est écrits : invités. Les ordures attendront.
Profitons de la détente du séjour pour parler formalités. Suis-moi Honey !
Elle l'attire vers le Saloon, pousse les deux battants, rentre dans un endroit sombre mais coloré, entièrement en bois, aménagé d'un comptoir et de tables rondes. Dans un coin, deux femmes sont assises, des hommes sur leurs genoux. Ah la la le progrès !
Les fiancées s'attablent. Une jolie serveuse note leur commande, les gratifie d'un clin d'œil et s'en retourne au comptoir.
Ses grands parents seront présents évidemment. Il faudra prévoir une rampe pour le fauteuil d'Elaine. Des détails auxquels Helora avait déjà songé. Arondie sera la témoin de Harper. Aiko le cousin, le témoin d'Abigail.
Je n'ai pas beaucoup de proches, comme tu le sais, entame Harper. Je compte sur la présence d'Aaron, mon coéquipier de toujours. Et, si tu l'acceptes, je souhaite que Sean soit présent. Je sais que ça paraît bizarre. Nous avons toujours eu beaucoup de bienveillance l'un pour l'autre après notre rupture. Je sais que c'est difficile pour toi. Le passé est mon passé. Laisse-moi une chance de te le présenter, pour comprendre pourquoi nous n'avons jamais coupé les ponts. Tout comme je laisse sa chance à Luca. Laisse-moi une chance de te prouver que le passé est bel et bien derrière. Laisse-moi une chance de te montrer que certaine personne mérite qu'on ne les exclues pas de sa vie. Nous sommes amis.
Elle s'interrompt, ses yeux rivés sur le jus de citrouille frais que la serveuse vient de déposer devant elles. Dans sa tête brune, aucun autre argument paraissant convainquant souhaite pointer le bout de son nez.
Aaron, Arondie, ses grands-parents, Sean... Harper avait fait le tour misérable des personnes qui lui sont le plus proche. Évidemment, évoquer sa sœur ne lui vient pas à l'esprit. Encore moins sa mère. Elle se tait, patientant, le regard toujours baissé en direction de son verre. Elle aurait aimé lui servir milles explications : Sean et elle, ce n'était pas du sérieux, ils étaient libres, jeunes, ils prenaient du bon temps ensemble. Comment exprimer que malgré tout, cela avait compté ? Comment lui dire que dans ces moments où elle refoulait les remords pour ne pas se faire écraser, la vie avait projeté de beaux et miraculeux rayons de lumières pour l'aider à surmonter sa honte, ses peines, sa solitude ? | | | Abigail MacFusty INRP Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
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| Mer 8 Déc - 20:33
Janvier 2021 Je me laissais aller à un petit éclat de rire sincère alors que ma fiancée hurlait dans la boutique, la bague colorée au doigt. J’avais bien aperçu le petit trait vert au centre de ces changements continus de jaune et de rose, mais j’essayais de ne pas y porter trop attention. Nous allions bientôt nous marier de manière tout à fait officieuse, comment ne pas être confus ? Sans compter son père dont nous allions suivre les traces dès le lendemain ? Si Harper avait envie de me parler de ce qui la tracassait, elle savait qu’elle pouvait le faire, ou tout le moins, j’avais la naïveté de croire qu’elle était capable de le faire. Une fois les bagues en toque achetées, je reprenais la main de ma Belle une fois que nous nous retrouvions à nouveau dans la rue, puis, l’attirant contre moi, je déposais un baiser délicat sur ses lèvres.
- Tu es mon soleil.
Quand bien même aujourd’hui je me sentais heureuse et globalement libérée de ma timidité, je restais toutefois légèrement prude, et j’avais préféré attendre que nous soyons sorties de la boutique pour lui dire cette simple phrase. Reprenant sa main, je me dirigeais vers le coin à ordure tout en posant une question qui me brûlait les lèvres… et la réaction de Harper ne se fit pas attendre. Renouer avec elle et être en sa présence aussi régulièrement que nous l’étions maintenant m’avait permis de l’observer plus en détail, de déceler ce qu’elle essayait de si bien dissimuler, surtout en parlant de Luca. Le long silence prouvait qu’elle réfléchissait à vive allure. Ses lèvres semblaient soudainement plus plissées et j’avais senti un léger soubresaut dans cette main que je tenais amoureusement. Toutefois pleine de patience et de compréhension, je préférais ne rien dire et attendre sagement sa réponse que je redoutais quand même légèrement. Sa réponse fut aussi hasardeuse que l’étaient ses tentatives pour cacher son mécontentement. Néanmoins, j’eus la délicatesse de ne rien dire, et souriais tandis qu’Harper m’évoquait Arrondie. Je connaissais peu cette sorcière, tenancière d’un bar, et je l’avais longtemps jalousée, craintive qu’elle « prenne ma place ». Car Harper était ma meilleure amie à moi, en plus d’être la femme de ma vie, et j’avais toujours eu du mal à partager cela. À partager Harper. Avec le temps, et avec notre rupture, j’avais appris, malgré moi, de lâcher du lest, comme si quelque chose en moi avait compris qu’entre Harper et Arrondie cela resterait toujours qu’amical. Comme Rory et moi malgré la fusion de notre relation. Enfin, je devais avouer qu’Arrondie illuminait magnifiquement la vie d’Harper et la rendait d’autant plus belle à mes yeux, et de cela, je devais lui en être reconnaissante. Laissant échapper un petit rire, je serrais un peu plus la main de ma bien-aimée avant de lui répondre tendrement.
- Tu vois pourquoi je ne veux pas demander à ma mère ? Je pouffais. Pompon ou non, je te trouverais belle quoiqu’il arrive.
Lui jetant un regard pétillant d’amour, je baissais les yeux lorsque la jeune femme sortit son téléphone de son sac pour en lire un message. Sans chercher à savoir de quoi il s’agissait ni qui était l’expéditeur, je détournais pudiquement les yeux pour observer l’ambiance de la rue bien animée, avant que ma fiancée me propose de discuter de formalités. Quoi ? Maintenant ? Confuse, clignant des yeux, je suivais Harper, un peu décontenancée, car j’étais prête psychologiquement à rentrer à l’hôtel pour nous changer. Ce soir, je ne voulais pas être en retard, mais n’osant pas me chamailler avec la jeune femme ce soir, je la suivais sans mot dire. Prenant place dans le Saloon, je reluquais étrangement les femmes avec les hommes sur leurs genoux, et je rougissais comme une adolescente quand la serveuse nous fit un clin d’œil. Ma sensibilité était mise à rude épreuve aujourd’hui et la suite des événements n’aidait clairement pas à ce que je réussisse à rester calme. Je n’avais jamais été de ceux qui cachaient leurs émotions.
Remerciant la serveuse quand elle revint avec nos jus, je ne me fis pas prier pour porter le verre à ma bouche. Je ne m’étais pas rendu compte que j’étais assoiffée après avoir fait tant de tourisme et après avoir dansé comme je l’avais fait. Attentive aux paroles de la directrice des Gryffondors, je savourais mon jus de citrouilles, jusqu’à ce qu’elle nomme Sean. En entendant son prénom, je manquais de m’étouffer en avalant de travers, et, me penchant soudainement en avant, je parvenais par miracle à ne pas renverser mon verre sur mes genoux et à renverser ce que j’avais dans la bouche sur mon haut. Posant mon verre devant moi, je cachais ma bouche derrière ma main, fermant les yeux pour me faire patienter en attendant que la surprise passe. En dehors de cette réaction, je n’en eus aucune autre, laissant Harper me parler. C’était vrai qu’elle avait peut-être oublié que je connaissais bien Sean, et cela dit, ce serait étrange que son ex soit à mon mariage… mais dans le fond, Luca sera là aussi, quand bien même je ne pouvais pas vraiment le considérer comme un véritable ex. Voyant que ma fiancée gardait ses yeux obstinément rivés sur son verre de jus de citrouille, j’ouvrais la bouche pour répondre… avant de la fermer. Tourne ta langue. Un soupir traversa mes narines avant que je ne lève ma main et que je vienne attraper les doigts d’Harper avec une infinie tendresse.
- Chérie… je connais bien Sean, je te rappelle qu’il m’entraîne régulièrement. Je sais qui il est, et je sais que ça peut être une personne sur qui on peut compter. Je connaissais également bien son frère, Thomas, mais ça avait été avec Sean que j’avais fait le plus de « folies » lorsque nous étions enfants. Nous n’avions jamais vraiment perdu contact depuis, quand bien même je sentais mon cœur se serrer, comme esclave d’un étau, lorsque je me remémorais les voir ensemble, Harper et lui, durant nos années universitaires. Tourne ta langue. Ça ne me dérange pas qu’il vienne, si c’est ce que tu souhaites. Je marquais un petit temps de réflexion. J’imagine que tu ressens la même chose en ce qui concerne la venue de Luca, ce serait donc idiot que je te refuse ça. À mon tour, je baissais les yeux, lâchant la main de ma Belle pour la ramener à mon verre que je venais serrer dans mes deux paumes. Nous avons notre histoire commune, et les histoires que nous avons vécues durant notre longue séparation… essayons de… ne pas nous tenir rancune de cela, tu veux ? Le passé est le passé. Je… je veux pouvoir te faire confiance. Non. Je te fais confiance, Harper Auburn. Je t’ai toujours fait confiance, et je tiens à ce que tu saches que j’ai pardonné le passé. Je plongeais mon regard sombre dans celui de ma fiancée, lui démontrant toute ma sincérité et ma douceur. Je lui souriais doucement avant de continuer. Je t’ai pardonné, j’ai tout pardonné il y a longtemps déjà. C’est juste que… j’ai encore peur. J’ai peur pour tellement de choses, j’ai peur que l’histoire se répète et que nous venions à nouveau à nous séparer, j’ai peur de te perdre et de me retrouver à nouveau toute seule. Je baissais mon regard dans la couleur orange de mon jus. Je ne sais pas si je le supporterai…
Perdre Harper, puis Kyle, ça avait failli m’achever à l’époque, j’avais tenu uniquement grâce à mon amour pour les dragons. Maintenant que j’avais à nouveau renoué avec Harper, je me sentais à nouveau capable de respirer. Si mon oxygène m’était à nouveau retiré, il me paraissait certain que ça me serait fatal cette fois. Triturant nerveusement mon verre, je reprenais, un peu hésitante.
- Tu crois que… un jour, même si ça fait partie de notre passé et que, dans le fond, ça ne devrait pas être si important, nous pourrons en parler ? De ce que nous avons vécu durant toutes ces années ?
Je savais que Harper voulait garder son jardin secret, et je voulais garder le mien. C’était normal. Nous avions déjà un peu parlé de certaines choses elle et moi, je ne voulais rien forcer, et forcer à rien. Mais je savais aussi que Sean et Harper, ça avait été quelque chose de sérieux, moi, je n’avais jamais pu trouver une autre personne avec qui construire quoique ce soit, pas même Luca. Ce n’était pas étonnant, j’étais une solitaire renfermée, un portrait qui n’allait absolument pas à Harper, et c’était cette différence qui alimentait un peu cette crainte que je ne cessais de ressentir. J’avais confiance en Harper, j’avais confiance en le fait qu’elle m’aimait et qu’elle voulait m’épouser. Mais le traumatisme des abandons répétés était trop vif. Puis, une nouvelle interrogation vint assaillir mon esprit. Quitte à parler des invités de notre mariage, et des gens que nous voudrions plus ou moins avoir à ce moment, autant mettre les pieds dans le plat.
- Mon amour, invite ta sœur. Tu sais qu'Adélaïde sera là, tu ne peux donc pas me reprocher de ne pas l'inviter. Invite Jin. Ou je le fais à ta place.
J'aurai préféré que ce soit Kyle de présent et non pas Adélaïde, mais quand bien même j'avais de l'animosité pour cette dernière, elle faisait partie de ma famille. Harper était sur les traces de son père présentement, et je savais que Jin lui envoyait toujours des missives. C'était sa sœur, et un jour, elle n'allait plus avoir de raison valable de la bouder, car j'avais confiance que nous retrouvions son père un jour. Enfin, je savais que je pouvais compter sur le soutient d'Arrondie pour imposer la présence de Jin à Harper.
| | | Harper MacFusty INRP Métier : Professeur de Sortilège
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| Sam 11 Déc - 9:50 Adieu paniers, vendanges sont faites ! Une aura de bienveillance plane sur cette table en bois brut du Saloon Passe-Passe Country. Connaître Sean était une chose. Accepter l’invitation d’un ancien… comment peut-on appeler ça en langage courant, commun… soft ? Amant ? Trop vintage. Sexfriend ? Ça c’est moderne ! Accepter l’invitation d’un ancien sexfriend est tout autre chose. Mais comme l’amitié se perpétue entre Sean et Harper, il se perpétue également entre Abigail et Luca. Sa fiancée marque un point. La boucle est bouclée, la situation tirée au clair. Harper se sent soulagée. Harper s’empare de la main de sa bien-aimée, reconnaissante des paroles qu’elle a prononcées. Heureuse de se détacher, un temps soit peu, de ce passé sauvagement accroché. Tu crois que… un jour, même si ça fait partie de notre passé et que, dans le fond, ça ne devrait pas être si important, nous pourrons en parler ? De ce que nous avons vécu durant toutes ces années ?
Harper papillonne des cils, frappée d’évidence. Bien sûre que nous pourrons. Adieu paniers, vendanges sont faites ! Tout ce qui est derrière ne sont que des souvenirs. Tout ce qui est devant ne concerne que… nous deux.
Au milieu de la fumée s’élevant au-dessus des pipes tirées, des cigares de mauvais goût, tandis que retentissent les gloussements des femmes, les rires se voulant tonitruant des hommes et les rots de tous les sexes, les mains de Harper saisissent le visage d’Abigail pour l’embrasser tendrement. Quand leurs lèvres s’éloignent, une expression titillée se dessine sur le visage de sa fiancée. Mon amour, invite ta sœur.
Harper n’est pas surprise. Elle s’y attendait. En vérité, elle est rassurée qu’Abigail n’évoque pas sa mère. Manquerait plus qu’elle lui demande de l’inviter elle aussi. Néanmoins, Abigail venait d’aborder un sujet délicat. Harper reste interdite, portant son verre de jus de citrouille à sa bouche pour boire une gorgée avec toute la condescendance dont elle sait faire preuve. Tu sais qu'Adélaïde sera là, tu ne peux donc pas me reprocher de ne pas l'inviter.Chacun ses choix hein. Elle n’avait qu’à pas le faire ! Invite Jin.
Mais bien-sûre. La bonne blague ! La jeune femme garde le silence. Ou je le fais à ta place.
C’est beaucoup moins drôle. Harper manque de s’étouffer avec son jus de citrouille. Ce sont des menaces ça ? Le moment est bien trop merveilleux pour qu’il soit gâché par une dispute. D’autant plus que l’heure tourne. Moui. Oui oui, je le ferai, ment-elle. Oh ! S’exclame-t-elle un peu plus fort. Tu as vu l’heure qu’il est ? Ne loupons pas le prochain tas d’ordures.Sur ces bonnes paroles, elle se lève, règle la serveuse, attrape Abigail par la main et toutes deux sortent rejoindre le passeur clochard avec son chien magique. ***
La chapelle met à dispositions une salle de bain pour les futurs mariés. D'ailleurs, au sortir de celle-ci, les futurs époux se retrouvent face à face, face à l'allée centrale. Quand la musique retentie, prenez-vous par la main, avancez jusqu'à l'hôtel sur le tapis rouge, dans l'allée centrale, leur expliqua un organisateur. Sans blague ? Pensa Harper. Elle se disait justement qu'elle allait enjamber tous les bancs vides jusqu'au marieur. Au fait, qui allait les pré marier ? Dans la salle de bain, le reflet du miroir renvoi l'image d'une femme de trente-deux ans, toutes ses dents, les cheveux ondulés pour l'occasion, les rendant plus court qu’ils n’y paraîssent. Dans sa chevelure brune, trône sa couronne rouge, digne représentante des gryffondor. Pré Mme Macfusty. Au diable les traditions, les robes de princesses, les cucul la praline et tout le tra la la. Elle a déjà peint son visage avec du fond de teint, c'est bien assez pimbêche sur les bords comme ça. Elle porte un pantalon à pince d'un rouge flamboyant, montant haut jusqu'à l'orée de son abdomen supérieur, raccourcie au-dessus des chevilles pour laisser clairement transparaître une paire de converse noir, nouée d'un gros ruban en satin blanc. Son haut commence là où s'arrête son pantalon, tout aussi rouge, tout aussi flamboyant. Le bustier ressemble à un origami, bombu, en trois dimension, masquant sa petite poitrine, trompant les yeux non avertis, laissant croire qu'elle porte des bretelles alors qu'il n'en ai rien. Aucune fioriture autour de son cou, des puces orne ses oreilles, le bracelet d’alerte aux couleurs noirs et bordeaux toujours accrochés autour de son poignet droit. Harper se sent bien. Elle inspire un grand coup. Expire. Pourvu que Dark Vador est une machine pour respirer, tout ça, tout ça. Et Lara Croft, de vrais uzis rangés dans ses jambières. Harper frappe frénétiquement dans ses mains avec toute l’énergie qui la caractérise. Que le pré mariage commence ! Devant la haute porte donnant sur la salle de cérémonie, un larbin lui tend un bouquet d'étoile de Noël dont les pétales sont parsemés de paillettes dorées. Petit délire personnel : lorsqu'elle était enfant, sa mère a toujours refusé d'acheter ces grosses fleurs rouges pour orner la maison. Harper n'a jamais aimé les fleurs ni les plantes, mais elle a toujours été admirative de ses grosses pétales rouges, ces fleurs qu'elle trouve à la fois moches et jolies. Prête ? Lui demande le larbin. Prête ! Assure-t-elle, trépignant d'impatience, un large sourire dessiné sur ses lèvres peintes en rouge. | | | Abigail MacFusty INRP Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
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| Sam 11 Déc - 14:30
Janvier 2021 Penchée au-dessus du lavabo, je relevais mon regard pour rencontrer mon reflet. Le teint légèrement livide, camouflé par le maquillage que je venais de me mettre, trahissait ma profonde angoisse. Si je stressais pour un mariage « bidon » qu’est-ce que ce sera le véritable jour ? Je me sentais fébrile, je tremblais légèrement, et j’avais passé bien plus de temps que prévu à entourer mes yeux de ce rouge clair. Frange blonde tirée en arrière, mes cheveux tombaient sur mes épaules, camouflant légèrement mes oreilles toujours ornées de mes boucles aux deux blaireaux sertis de leurs pierres. Tant bien que mal, j’essayais de me concentrer sur ma respiration tout en plongeant mon regard dans ce reflet pâle qui me faisait face. J’avais attendu cet instant depuis si longtemps, et ce, sans grand espoir, qu’y être à présent me donnait le vertige.
À la sortie du Saloon tout à l’heure, j’étais encore maitresse de mon esprit, car je me souvenais très clairement avoir décelé le mensonge d’Harper concernant sa sœur. Je me souvenais des ordures pour nous ramener du côté moldu. C’était à la vue de la chapelle que le blackout avait commencé, si lentement que je m’y étais engouffrée sans même m’en rendre compte. Elle était charmante, cette petite église au milieu de Las Vegas. C’était même saugrenu de voir une telle bâtisse dans une telle ville, c’était comme un espace hors du temps. Toute faite de bois, complètement peinte en blanche, son petit clocher s’élevait en une flèche haute et fière au milieu des buildings qui l’entouraient. Quel choix de lieu saugrenu pour un mariage, et pourtant, pour aujourd’hui, pour notre étrange union, elle était tout à fait indiquée. Plus nous nous approchions, plus mes oreilles et ma tête s’étaient assourdies. Je n’entendais même plus les paroles d’Harper alors qu’elle me parlait à vive allure, excitée comme une puce. Par extension, je ne parvenais pas à comprendre un traitre mot de ce que nous indiquait l’organisateur, mon esprit préférant me renvoyer l’image d’une Harper m’embrassant dans ce Saloon à l’odeur étouffante de la fumée des cigares. L’époque où j’avais encore toute ma tête. Comme un automate, j’avais suivi la personne qui m’avait été désignée pour me donner d’autres instructions (que je n’écoutais pas) et pour me demander si j’avais besoin d’aide pour me changer. Un simple signal linéaire lui avait été donné comme toute réponse, et la jeune femme avait alors préféré s’éclipser, et elle avait eu raison. Ils sont très professionnels dans cette chapelle, c’était le moins que l’ont puisse dire. Ainsi, je ne savais pas par quel miracle j’avais réussi à enfiler ma tenue, me maquiller et me coiffer. Vêtements simples, sans fioriture, j’avais trouvé une mini-jupe noire aux stries bleu foncé, laissant apparaître une importante partie de mes cuisses. Mon haut était un simple débardeur violet caché derrière une veste en tailleur d’un bleu scintillant, reflétant les lumières alentour. Rien de magique là-dedans, c’était simplement l’un de ces merveilleux tours de passe-passe de Las Vegas. Forcément, la couleur avait été choisie avec soin. Enfin, au bout de mes fines jambes dénudées, je portais des chaussures blanches à paillettes aux semelles légèrement surélevées, me faisant gagner cinq bons centimètres. Je n’avais pas pu me résoudre à retirer mon collier familial qui ornait toujours mon cou, discrètement camouflé derrière ma veste, et à mon doigt résidait toujours ma bague de fiançailles que je ne souhaitais pas retirer.
Mon regard foncé scruta derrière moi à travers le miroir lorsqu’on toqua à la porte d’entrée. Esprit rapidement ramené dans mon corps, je me redressais, non sans parvenir à réfréner un frisson, avant de me détourner et d’enfiler ma couronne aux couleurs de la maison Poufsouffle. Jaune sur la tête, rouge aux yeux, bleu et violet au corps, paillettes aux pieds. C’était bien la première fois qu’Abigail MacFusty portait autant de couleurs voyantes en une fois, et son prémariage était une moindre excuse. Une fois sortie de la salle qui m’avait servi de vestiaire, je tombais nez à nez avec Harper qui avait sa salle juste en face de la mienne. Le tapis rouge traçait notre chemin de manière parfaitement évidente jusqu’à l’autel. Sentant le feu me monter aux joues en voyant la tenue de ma bien-aimée, qui lui allait à ravir, je ne pus m’empêcher de détourner le regard en direction du cœur de la chapelle. Harper était beaucoup trop belle vêtue ainsi. Par habitude, je levais les yeux au plafond et fut décontenancée de ne pas y voir l’ersatz d’une coque de bateau. En effet, en Bretagne ou encore dans les Hébrides, c’était monnaie courante que le dôme des églises ou des cathédrales soit à l’image de la coque en bois d’un bateau, prêchant ainsi les voies du Seigneur pour les marins. Ce changement ne m’empêcha cependant pas d’admirer les diverses fresques religieuses aux incroyables reflets chatoyants. J’adorais les églises pour diverses raisons, mais les vitraux étaient ce qui se mettait en tête de liste. Les bancs, tous vides, étaient alignés avec une précision architecturale, et au bout de la chapelle, à côté de l’autel, se tenait un prêtre à l’allure peu orthodoxe et deux témoins triés sur le volet, les deux vêtus en ces figures moldus que nous avions fantasmés comme deux gamines. Amusée, je retrouvais un semblant de calme en reposant mon regard noisette sur Harper. Dernière ironie, elle, elle portait un bouquet de fleurs alors qu’elle n’avait absolument pas la main verte, et moi, qui appréciais tant la botanique, étais totalement dévêtue de décoration florale.
C’était parfait. Rien ne nous ressemblait et pourtant, tout était proche de ce que nous étions réellement l’une et l’autre.
Nous ne ferons jamais rien comme les autres, n’est-ce pas ?
Cette question que je lui avais posée le jour de nos fiançailles s’imposa à mon esprit tandis que, sans un mot, d’un simple regard, nous nous élancions toutes les deux, d’un commun accord, sur ce tapis rouge. L’ascension jusqu’à l’autel me parut interminablement longue, et une fois les petites marches de franchies, je regardais le prêtre saugrenu sans pour autant vraiment le voir, tout comme nos témoins. J’étais aveugle du décor, et sourde de toute ambiance environnante. J’étais tout simplement aveuglée par Harper et sa présence si luminescente. Je n’avais d’yeux que pour elle, et le discours que le prêtre entama me fit presque bondir d’impatience. Je n’écoutais rien. Je préférais me perdre dans la contemplation du vitrail devant nous, celui qui représentait Marie, portant son fils encore bébé dans ses bras, et de Harper qui se tenait là, juste à côté de moi.
Lorsqu’enfin, nous pouvions prononcer nos vœux, ce fut à moi de commencer. Je clignais plusieurs fois des paupières, revenant à moi, subjuguée qu’on y soit enfin (et déjà ?!). Nos « alliances » posées devant nous sur l’autel, je fixais les deux anneaux que nous avions choisis quelques instants plus tôt dans la boutique tout en ravalant nerveusement ma salive. Je réalisais qu’un silence de plomb s’était installé autour de nous, et il vint peser cruellement sur mes épaules. Ils étaient tous dans l’attente de mes vœux, et moi aussi, j’étais dans cette attente. Je les avais préparés pourtant, mes vœux, récités comme une poésie qu’on apprend quand on a six ans. Mais rien ne vint. J’avais complètement tout oublié. Refusant de céder à la panique, refusant de faire croire à Harper que j'en venais à regretter notre union, je fermais alors les yeux pour me plonger dans le noir, inspirer profondément et pousser une longue expiration. Improvisant alors totalement mon discours, j’ouvrais la bouche pour… chanter.
Parce que chanter avait toujours été libérateur pour moi. Parce que je ne savais présentement pas comment faire autrement, je chantais mon amour pour Harper, tout comme je l’avais dansé un peu plus tôt dans l’après-midi. Je prononçais les mots coincés dans ma gorge depuis une dizaine d’années, leur donnant à chacun une couleur et une intonation. Puisque tout ceci fut libérateur pour moi, je me détendais au fur et à mesure des notes pour laisser place à tout mon talent, laissant mon amour pour ma Belle se répandre dans toute la chapelle et toucher tout le monde, surtout la principale concernée.
Can I tell you something just between you and me? When I hear your voice, I know I'm finally free Every single word is perfect as it can be And I need you here with me When you lift me up, I know that I'll never fall I can speak to you by saying nothing at all Every single time, I find it harder to breathe 'Cause I need you here with me
Every day You're saying the words that I want you to say There's a pain in my heart and it won't go away Now I know I'm falling in deep 'Cause I need you here with me Every day You're saying the words that I want you to say There's a pain in my heart and it won't go away Now I know I'm falling in deep 'Cause I need you here with me
I think I see your face in every place that I go I try to hide it, but I know that it's gonna show Every single night, I find it harder to sleep 'Cause I need you here with me
Everyday You're saying the words that I want you to say There's a pain in my heart and it won't go away Now I know I'm falling in deep 'Cause I need you here with me Every day You're saying the words that I want you to say There's a pain in my heart and it won't go away Now I know I'm falling in deep 'Cause I need you here with me
Can I tell you something just between you and me ? When I hear your voice, I know I'm finally free Every single word is perfect as it can be 'Cause I need you here with me Lorsqu’enfin les dernières paroles furent prononcées, je parvenais à rouvrir les yeux et, croisant le regard de ma fiancée, je me mis à rougir à nouveau, le maquillage à mes yeux se confondant presque avec ma peau. Le prêtre saugrenu me tendit alors le coussin et, attrapant la bague qu’avait choisie Harper, je la lui enfilais à son annulaire gauche. Sans trop y prêter attention, j’observais la couleur que l’anneau prenait, le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine, n’osant plus relever les yeux vers Harper, gênée par la performance que je venais de faire, et de crainte de l’embrasser avant qu’on nous en donne l’autorisation.
| | | Harper MacFusty INRP Métier : Professeur de Sortilège
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| Lun 13 Déc - 22:07 Les hommes sont des êtres abjectes et égoïste, disait Winnie Auburn, marchant à une allure monstrueusement cadencée pour ses deux jambes habituées à être allongées sur un repose pied. Ils ne savent que vous décevoir, même lorsque que vous leur demandez un crédit pour un paquet de cigarette et un magazine de mode. Ne vous mariez jamais à un homme ! Cracha-t-elle folle de rage en tirant ses deux filles par la main. Jin avait 4 ans. Elle suivait difficilement la cadence, alors elle prit cette folle embardée pour un jeu et commença à sauter à pied joint en se suspendant au bras de sa mère qui tanguait dangereusement de côté, trop énervée contre le buraliste pour s'énerver contre sa fille. Jin sauta un moment sur la route, manquant de se faire renverser par un automobiliste qui claxonna à s'en décrocher le bras à tel point il avait frôlé la crise cardiaque. Le cœur de Harper, dix ans, s'était arrêté lui aussi. Elle ne dit rien. Elle refusait déjà à son âge que sa mère lui tienne la main, aussi se faisait-elle tirer par le col pour avancer plus vite. Se remettant rapidement de ses émotions, elle lance d'un air provocateur : Nous n'aurons qu'à nous marier avec des femmes. Ne dis pas de bêtises, rétorque Winnie en traversant sur un passage piéton tandis que le bonhomme est rouge. Les femmes ne vous feront pas d'enfant.Ce soir-là, les filles passèrent la soirée chez leur grand-parent pour l'anniversaire de grand-mère Elaine. Winnie refusa de venir, sous peine que le buraliste l’avait trop fatigué. Et tandis qu'Elaine soufflait ses bougies, Harper observa grand-père Vicky l'embrasser sur le front en déclarant haut, fort et amoureusement : Joyeux anniversaire à la meilleure femme du monde.
***
C'est l'heure. Harper rentre dans la chapelle face à une Abigail tout de bleu et de violet vêtue, sa couronne marquant à ravir ce style original qu'est le sien. Un vent de nostalgie s'insinue. Elle se souvient du magnifique ensemble qu'elle portait avec son tee-shirt et sa jupe en tulle le soir de leurs retrouvailles à la fête étudiante de Poudlard. Harper est ravie. Harper est heureuse. Harper est fière. Fière qu'elle ne fasse comme personne. Elle s'avance au-devant de sa dulcinée, incapable de retenir ce sourire béat lui donnant un air particulièrement bête. Tenant son bouquet de poinsettia d'une main, elle saisit Abigail de l'autre. Les deux femmes s'avancent vers l'autel où un prêtre, un jedi, dark vador, Lara Croft et Indiana jones les attendent. Placée sur l'emplacement marqué d'une croix, Harper glousse, désignant du menton Dark vador, l'air de dire t'as vu on l'entend respirer ! Le prêtre entonne son discours, long, barbant - nul. Harper s'est arrêté à nous sommes tous réunis ici pour unir cette femme à cette femme. Fin. Elle ne peut s'empêcher de lancer des regards à Vador, des sourires étincelants à Abigail, des soupirs car c'est vraiment trop long et... quoi ? Les mariées vont pouvoir prononcer leurs vœux.
Qui ? Docile, Harper fait face à Abigail désignée pour commencer. Tant mieux ! Harper n'a absolument rien préparé, Harper n'a... La voix d'Abigail retenti. Ce n'est pas la première fois qu'elle l'entends chanter. Harper est aux anges. Impossible de décrocher son regard de sa pré-femme. Même Vador a cessé de respirer. La voix s'élève comme du cristal se répercutant sur les murs froids de la chapelle. Subjuguée, Harper sourit bêtement, hausse des épaules, tellement comblée qu'elle ne sait plus quoi faire de son expression faciale, de ses mains, de son corps debout face à la mélodie envoûtante. Et si innocente et incrédule face à tous ces mots criants, incapable, dans le fond, que l’on puisse tellement l'aimer. La voix se tait, le silence s'impose, bientôt brisé par les applaudissements du prêtre et des témoins. Harper sent que sa dulcinée va mourir de honte avec cette ovation. Tant pis, elle la ranimera. Miss Abigail Macfusty, voulez vous prendre pour épouse miss Harper Liv Auburn ?
Un vent de crainte s'insinue. Harper se souvient. Son abandon. Son départ. Ses tentatives pour oublier. Sa conscience qu'elle n'oubliera jamais. Ces mots sur le banc. Sa propre froideur. La certitude. Le sentiment du devoir. Son rêve. Sa volonté. Les cris de son subconscient. L'anneau des émotions glisse à son doigt, prenne une teinte jaune, celle du ravissement, de la joie et... du soulagement. Le prêtre se racle la gorge. Harper respire un grand coup. Un grand discours ? Trop facile ! Je n'ai jamais eu beaucoup d'intérêt pour le mariage. Ni pour ni contre, tu le sais. Mais j'ai eu de très beaux exemples. Des amours auxquels la petite fille refusant de croire qu'elle manquait d'amour maternelle ne croyait pas. Mais je voyais. J'ai vu. Alors aujourd'hui je suis a même de clamer haut, fort et amoureusement, Abigail Macfusty, ma pré-épouse et future épouse : tu es la meilleure femme du monde.
Le silence qui s'installe signifie qu'elle a terminé tandis que ses yeux brillent en regardant Abigail de la même façon que les yeux de grand-père Vicky ont toujours brillé. Miss Harper Liv Auburn, reprend le prêtre, voulez-vous prendre pour épouse miss Abigail Macfusty ici présente ?Oui je le veux, répond Harper sans ambages. Et elle glisse l'anneau de la météo au doigt d'Abigail.Je vous déclare maintenant....
Le prêtre reçoit son bouquet dans le visage. Harper s'en ai débarrassé pour entourer violemment le cou d'Abigail et l'embrasser aussi sec. ... femme... pteuh ptheuh et femme, termine-t-il par dire en recrachant un pétale rouge et ses paillettes. Les témoins de fortune applaudissent. Et Harper poursuit ce langoureux baiser. Sur un panneau à l'entrée de la chapelle était écrit : il est strictement interdit de s'adonner à des actes sexuels sur les bancs, l'autel, le sol.... | | | Abigail MacFusty INRP Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
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| Mar 14 Déc - 19:10
Janvier 2021 - Miss Abigail Macfusty, voulez-vous prendre pour épouse Miss Harper Liv Auburn ?
La question, je l’entendais, mais elle peinait à me percuter. Même après avoir chanté (et après avoir voulu disparaître sous les applaudissements) pour récupérer mes esprits, j’étais encore totalement déconnectée à la réalité. Le cœur battant la chamade, je parvenais à croiser le regard d’Harper, ayant comme l’impression de déceler un peu de crainte au fond de ses prunelles. Pourtant, même si j’étais mortifiée, j’étais avant tout si heureuse qu’il m’était difficile de le décrire.
- Oui, je le veux.
M’entendais-je dire avant d’enfiler la bague au doigt de ma préfemme. L’anneau prend une teinte jaune chatoyante, ce qui, il fallait bien que je le reconnaisse, ma rasséréna quelque peu. Comme si je pouvais douter du bonheur de ma bien-aimée. Regarde là, regarde là bien… J’avais toujours vu Harper expressive, toujours comme possédée lorsqu’elle se lançait dans un projet pour y mettre tout le cœur à l’ouvrage dont elle était capable. Pourtant aujourd’hui, il y avait quelque chose en plus… comme si ce quelque chose supplantait tout ce que j’avais vécu jusque-là. De si loin que je pouvais m’en souvenir, je ne me rappelais pas avoir vu Harper dans un état similaire, aussi brillante, aussi belle, aussi tendue et épanouie à la fois. Elle était belle, et j’en fus éblouie alors que ce fut à elle de prononcer ses vœux. Trouvant le courage de la regarder, je sentais mon cœur battre si fort que j’étais certaine qu’il allait sortir de ma poitrine. J’étais pendue à ses lèvres alors qu’elle commença sa tirade, et j’ignorais comment me tenir, quelle expression adopter, l’entier de mon corps me gênait. Du coup, sans doute que je souriais de manière complètement idiote, béat, attentive aux mots que ma Belle prononça, et qui me faisaient sourire. Lorsque la conclusion tomba, je me sentis rougir tandis que mon bonheur, lui, m’entraîna si haut dans les étoiles que j’étais certaine de ne jamais pouvoir redescendre sur terre. Je vivais une joie qui touchait un paroxysme puissant, là où le temps s’arrête, là où plus rien d’autre n’a d’importance que l’être aimé. Il m’était tout simplement impossible de détourner le regard de mon amie d’enfance, et je n’avais absolument pas envie de ne plus l’observer. Elle était si belle, si pétillante… avait-elle seulement déjà regardé quelqu’un de cette manière ? Je retenais un hoquet d’émotion lorsqu’elle prononça à son tour son « oui je le veux » et lui tendais ma main qui tremblait légèrement sous l’émotion. Anneau passé, le prêtre commença son nouveau discours, mais, heureusement, Harper lui lança son bouquet à la figure. Ouais, ta gueule vieux con, on t’a assez entendu.
Prise de la même passion violente qu’Harper, je lui sautais au cou pour lui rendre son baiser sauvage, la serrant contre moi comme jamais. Comme d’habitude sous une émotion trop forte (et Dieu sait qu’elle l’était en cet instant), je me mis à pleurer à chaudes larmes, mouillant nos lèvres, rajoutant un goût salé à ce baiser passionné et langoureux. Sous les applaudissements de nos témoins de fortunes, sous ce balai frénétique de nos langues réunies, je me souvenais. Je me souvenais de cette fillette qui s’était installée sans gêne à côté de moi dans le Poudlard Express, tout sourire, alors que moi j’essayais de me cacher derrière la banquette tant j’étais timide. Je me souvenais de nos répartitions de maison. Je me souvenais l’avoir croisé le lendemain dans les couloirs, car nous allions dans la même salle, le cours de sortilèges. Je me souvenais qu’elle ne suivait rien et qu’elle m’avait demandé mes notes. Je me souvenais qu’elle m’avait défendu contre d’autres élèves idiots. Je me souvenais qu’à partir de ce jour, je ne voulais plus la quitter, je voulais en faire mon amie. Puis, je me souvenais de mes sentiments naissants.
Harper était la femme de ma vie. Elle l’avait été dès le premier jour, à nos onze ans, dans le Poudlard Express. Depuis toujours, ça avait été Harper, et personne d’autre.
Une fois nos bouches séparées après de longues minutes (des heures ?), le prêtre nous présenta un petit livret, avec un contrat à signer sur un papier épais et plié avec soin. Dans ce document, Harper avait le choix de changer son nom. C’était un sujet dont nous n’avions que peu parlé, et dans le fond, son choix m’était égal. Je savais que le nom d’Auburn ne lui tenait pas tant à cœur, mais je ne serai pas offusquée qu’elle le garde. Hélas, en tant qu’héritière, il m’était impossible de changer de nom de famille même après le mariage, alors ce fut sans réfléchir davantage que je me contentais de tracer la ligne au lieu de remplir la case me concernant. Moi, je devais garder mon nom. Laissant ma préfemme signer à son tour le livret, je regardais ensuite Dark Vador et un jedi poser leurs étranges signatures, bientôt suivi d’Indiana Jones et Lara Croft. Quels témoins saugrenus. Relevant les yeux sur les vitraux, je laissais couler l’instant, réalisant que je retrouvais légèrement mes esprits, quand bien même je reniflais encore d’émotion et que de temps à autre, une larme coulait encore sur ma joue. Livret de mariage dument signé et récupéré, je prenais la main de ma bien-aimée pour la guider hors de la chapelle après avoir remercié le prêtre, nos témoins et réunis nos affaires que nous avions laissées dans les salles où nous nous étions préparées.
Une fois dehors, l’air me fit du bien, je fermais les yeux pour savourer pleinement d’enfin retrouver mon corps, jusqu’à ce qu’un camion de pompier passe non loin, toutes sirènes hurlantes. Là, j’étirais ma bouche en une grimace avant de regarder Harper, le regard brillant, passant le dos de ma main libre sur une joue pour me l'essuyer après toutes ces pleures.
- Je ne sais pas toi… mais du coup je meurs de faim… et surtout… j’ai terriblement envie de manger une glace.
Ni une, ni deux, parce que je ne laissais pas le choix à ma préfemme, je déposais un nouveau baiser sur ses lèvres, ne me retenant pas pour les lui mordiller tendrement avant de prendre sa main et de l’entraîner en ville. La soirée fut faite d’instants tranquilles et de complicités rares. Assises sur une terrasse avec une énorme coupe de glace entre nous (mais tout était XXL ici), nous mangions notre glace commune aux divers goûts tout en observant les passants, riant en voyant d’autres jeunes mariés fêter leurs récentes unions, amusées en voyant ceux qui enterraient leurs vies de célibataires, reluquant certains passants étranges qui semblaient tout droit sortis d’une bande dessinée japonaise. À une plaisanterie de Harper, je n’hésitais pas à lui coller ma cuillère pleine de glace sur le nez pour lui en étaler un peu avant d’éclater de rire, de me pencher en avant et de venir lui en retirer en faisant pleuvoir une pluie de baisers sur son visage. Ensuite nous nous sommes essayés aux casinos (comment passer à côté ?), à quelques pubs et boites de nuit faites de tranches de pizzas et d’alcool. J’avais d’ailleurs beaucoup apprécié ces petits cocktails aux couleurs de l’arc-en-ciel, mais c’était en revenant à notre hôtel que je me rendais compte qu’ils commençaient à tabasser sévèrement mes tempes. Rentrant dans le couloir de l’hôtel au milieu de la nuit, je marchais en zigzag jusqu’à l’ascenseur avant de me poster devant la porte fermée et de dire.
- Assscenseuuuuuuuuur. Aucune réponse. Heeeyyy ascenseuuuur, tu viens ou quoi ?
Je pouffais de rire avant d’appuyer sur le bouton pour « appeler » l’ascenseur. Je faisais des blagues, c’était drôle non ? Lorsque la porte s’ouvrit, je tirais Harper par le bras pour l’emporter avec moi, la plaquer contre la paroi du fond et, après avoir sélectionné notre étage, je venais me confondre en baiser, serrant impatiemment la taille de la jeune femme.
- J’suis un peu saoule, mais… je me rappelle avoir dit qu’on pouvait faire l’amour deux fois ici… et j’en ai marre de me retenir depuis la sortie de la chapelle, je vais exploser.
Plongeant mon visage dans le cou de Harper, j’entamais de couvrir sa peau de baisers brûlants sans oublier de la croquer de temps à autre.
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