Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
You kick me down 'cause you need it So dead inside I can feel it.Tu ne savais plus depuis combien de temps tu n’avais plus mis les pieds à Pré-au-Lard, mais ça faisait bien plus d’une dizaine d’années. Peut-être qu’en temps normal t’aurais apprécié, même pris ton temps plutôt que de rester résolument pas loin des Trois Balais. Bien que t’avais un but bien précis en tête, t’étais quand même venu jusqu’ici avec Terebellum. Il détestait les transplanage, mais ça n’avait pas duré longtemps et il avait l’air bien plus heureux maintenant que vous étiez dehors à pouvoir aller un peu à gauche et à droite que de rester à l’intérieur. Si tu te décidais enfin à rentrer dans le bar, tu serais bien obligé de lui remettre sa laisse, même si tu te doutais qu’il resterait plus ou moins tranquille, on était jamais trop prudent. En attendant, il avait l’air de vivre sa meilleure vie, à te ramener tous les cailloux qu’il pouvait croiser sur son chemin, encore plus quand tu lui en relançais un à l’aide de ton pied. T’aurais vraiment pu passer des heures comme ça à le regarder s’amuser , si ton esprit n’était pas occupé par autre chose.
Depuis que cette jeune femme, Volk était arrivée à l’hôpital, et plus spécialement depuis que ce satané elfe de maison te l’avait littéralement enlevée alors que t’avais des tonnes de questions, t’avais pas réussi à te l’enlever de ton esprit. Dès que t’avais un peu de temps, tu te prenais souvent à y repenser. Et le meilleur moyen que ça ne pourrisse pas plus ta vie, c’était bien d’aller la retrouver directement et de ne plus lui laisser le choix de te répondre. Alors t’avais commencé à faire des recherches sur elle. Pas forcément quelque chose de facile, et tu n’avais pas non plus appris beaucoup de choses, si ce n’était qu’elle travaillait aux Trois Balais. Au moins t’avais un endroit où aller, tu ne partais pas totalement de rien.
Ce qui avait été un peu plus difficile, c’était de connaître ses horaires, sans paraître trop insistant ou attirer son attention. Mais normalement, là tout de suite tout irait bien, en y rentrant, tu devrais avoir plus qu’une chance de la croiser. Ah bah sinon, tu resterais dans ce bar jusqu’à la croiser, c’était tout aussi simple que ça. T’avais profité du fait que ton chien soit revenu à côté de toi pour le rattacher et t’avancer vers la porte. Une chose était sûre, c’était qu’il y avait beaucoup plus de monde à l’intérieur qu’à l’extérieur, où tout était presque totalement mort.
T’avais pas trop tardé à trouver une place où t’installer, assez proche du bar, ce serait plus facile pour lui parler si tu la voyais. T’avais remarqué une silhouette de dos qui lui ressemblait. Tu ne pouvais pas non plus en être totalement certain tant que tu ne l’aurais pas vu de face, ou au moins de trois-quarts. Tu t’étais installé sur un des tabourets, posant un instant tes bras sur le comptoir, attendant qu’elle bouge ne serait-ce qu’un peu. C’était presque frustrant d’attendre plutôt que de directement aller attirer son attention. T’en avais profité pour gratter un peu le haut de la tête de Terebellum sans la quitter des yeux. Une chance que t’étais quelqu’un de patient, même si tu sentais bien au fond de toi que t’avais un peu de mal. T’en venais presque à soupirer.
Tu t’étais redressé lorsqu’elle avait enfin bougé, presque soulagé en voyant qu’il s’agissait bel et bien de la jeune femme que tu cherchais. Elle ne semblait pas t’avoir encore remarqué, mais ça ne durerait pas. En même temps tu venais de lever un peu ta main, comme si tu voulais commander un verre. Autant ne pas paraître trop louche non plus, même si tu t’étais mis au bout du comptoir et que tu n’avais pas encore de voisin. Une fois que t’avais capté son regard, tu ne l’avais pas lâché, te permettant même de sourire un peu. T’avais plus l’intention de la lâcher là, mais tant qu’elle serait dans ton champ de vision, tout se passerait bien, ou presque. T’avais fini par bouger d’une place pour pouvoir te retrouver un peu plus en face d’elle, ce qui était quand même plus pratique pour pouvoir parler.
« ▬ Vous devez travailler depuis un petit temps, ça ne vous dirait pas de sortir deux minutes, ou que je vous paye un verre pour qu’on puisse parler plus calmement ? Je n’aurais pas envie de devoir en venir à faire un scandale ici pour que vous daigniez m’accorder un minimum de temps et d’attention. »
Mais ça ne serait pas un problème de t’y mettre si jamais elle faisait mine de totalement t’ignorer ou encore de te remballer. T’avais continué de lui sourire un peu, alors qu’une truffe venait de faire son apparition à côté de ton bras, Terebellum venant sans doute de se rendre compte qu’il y avait possiblement des gens derrière ce comptoir massif, et essayait tant bien que mal de venir voir ce qui pouvait se tramer en y posant ses pattes avant et hissant un peu plus sa tête.
Nous sommes samedi et c’est le jour du défi, tu n’as pas une seconde pour t’arrêter, tireuse, cocktails, irish coffee, jamais rien n’est pareil et pourtant tout se répète. Tu coures presque entre les tables parce que chaque millième d’instant compte pour les clients, ta robe nacrée virevolte sur tes jambes alors que tes escarpins lacets claquent contre le sol ; certains clients te dévorent du regard alors que les clientes affichent une mine proche du désir de crime. Tu n’as pas choisi un métier facile pour gagner ta vie, payer ton encre et ne pas dormir trois-cent-soixante-cinq jours par an à Poudlard, tu t’en rends compte au fil des mois ; pourtant tu apprécies cet emploi où tu parais aussi inaccessible qu’alléchante. C’est le fantasme de se taper la petite serveuse, la petite nana derrière le bar qui te sert ton demi de bièraubeurre avec le sourire en te soufflant un charmant « Ça fera 8 gallions je vous prie. ». C’est un cliché de vie supplémentaire qui t’amuses, te distrait dans tes instants les plus monotones. Il suffit de vingt minutes de service pour te faire oublier la sale nuit que t’as passé, entre démons et vodka mal calibrée. Tu as réussie à échapper à la surveillance de Poppy, te roulant dans tes chimères noires pour encore un soir : un sursis. Mais le matin la réalité te rattrape et la magie te calme, toi petite succube aux effluves de destruction maléfique. Dans cet emploi tu es au plus près de celle que l’on doit voir en toi : inarrêtable, insaisissable. Tu obéis et connais parfaitement tes limites et jamais tu ne cesses de danser avec les frontières des interdits, c’est amusant, exaltant de voir les têtes se tourner dans un lieu où il est interdit de te toucher. La moindre allusion, le moindre terme déplacé peut te mener à te plaindre à tes supérieurs qui conduiront le client jusqu’au seuil avec un treuil. Tu l’entends cinquante fois par jour le :
- Vous devez travailler depuis un petit temps, ça ne vous dirait pas de sortir deux minutes, ou que je vous paye un verre pour qu’on puisse parler plus calmement ?
Si bien que ça viendrait presque à te passer parfaitement à côté, t’as pas que ça à foutre de remballer tous les clients à longueur de temps : t’es là pour bosser, pas pour te prostituer. Mais ce client-là, tu le connais déjà, à ton plus grand désarroi. Et s’il croit pouvoir hériter d’un traitement spécial, il s’enfonce clairement des doigts.
- C’est pas parce qu’on a une belle gueule que tout nous es dû, balances-tu sans même garder ton attention sur le docteur Nott, glissant derrière le bar pour saisir une chope et tirer une bièraubeurre.
Tu as un talent inné pour ignorer les gens, les faire se sentir peu importants lorsque cela te chante et c’est exactement ce que tu fais, en cet instant. Tu verses du sirop de violette sur la mousse, selon les suppléments notés sur ton bon de commande puis repars dans les rangs pour déposer la chope à la table cent. Lorsque tu reviens derrière le bar avec de la vaisselle sale, tu aperçois enfin cet énorme chien qui a tant terrorisé Poppy. Un sourire hâtif s’arrache du coin de tes lippes alors que tu disparais sous le comptoir, refaisant irruption cinq secondes plus tard avec une boîte en plastique sans couvercle. Tu remplis le réservoir d'eau et lorsque tu viens déposer la gamelle improvisée devant le molosse, tu lui assènes une caresse sur la truffe. Marqué à l’indélébile, on peut lire « Familier » sur un versant du contenant. Te redressant, tu n’accordes toujours pas plus ton attention à l’homme qui semble attendre après toi, mais tu prépares une boisson que tu finis par lui glisser sous le nez, un sourire aussi provoquant et forcé que charmant lui étant adressé :
- Pour l’attente, votre majesté, je ne tiens pas à ce que vous foutiez un bordel monstre dans cet havre de paix pour soulards.
Puis tu refais le tour du bar pour repartir marcher dans les rangs et donner ton attention aux clients, lui lançant quand même tout en partant :
- Je prends ma pause dans dix minutes, tâchez de rester sage en attendant.
A deux reprises tu as dû jouer sur son terrain, maintenant c’est à son tour de se plier au tien. Il peut hurler et tout renverser, tu ne céderas jamais à un caprice de bébé : c’est toi qui possède l’art de tout faire exploser en cas de contrariété.
You kick me down 'cause you need it So dead inside I can feel it.T’aurais pu faire quelque chose d’autre de ton samedi, pour une fois que t’avais tout ton temps. T’avais quand même un minimum profité ce matin donc tout n’était pas totalement perdu non plus. Puis au moins, t’étais dans un bar donc peu importait la finalité de la conversation, tu pourrais sans doute finir ta soirée ici tranquillement, ou presque. Tant que personne ne commençait à vouloir se battre ou quoique ce soit. T’avais pas envie de te fatiguer à ça, surtout que tu préférais te concentrer sur autre chose là tout de suite. Tu te demandes si elle ne va pas tout simplement t’ignorer, elle pouvait toujours aller plus loin, demander à quelqu’un de la remplacer et de finir son service plus tôt.
Tu pourrais dans ce cas bien évidemment aller l’attendre à la sortie ou quelque chose dans le genre, mais si tu pouvais éviter de commencer à courir partout pour ça, ça t’arrangerait quand même pas mal. Mais elle te répond, c’est déjà un bon début, bien qu’elle ne te lance même pas un seul regard. Peut-être qu’elle est réellement trop occupée, peut-être qu’elle voulait juste te faire languir par pur plaisir. Ce n’est pas pour autant que tu lâches ton regard d’elle, grand bien lui fasse si elle voulait tenter de t’ignorer, t’allais pas lâcher l’affaire pour autant.
« ▬ Peut-être pas spécialement tout, mais beaucoup de choses en tout cas, vous seriez étonnée/ »
Ça avait pu t’aider à quelques reprises, même si tu n’allais pas te reposer que là-dessus non plus, ce serait un peu triste de ne pouvoir compter que sur son physique. Tu ne serais pas allé très loin dans la vie non plus, ou en tout cas un tout autre chemin qui ne t’aurait pas forcément plu. Quoiqu’il en soi, tu prends sur le toi le temps qu’elle serve les autres clients, t’es quand même assez bien placé pour savoir qu’on ne pouvait pas forcément tout quitter à la seconde où on le souhaitait. Puis elle n’a pas l’air de vouloir fuir non plus, juste de s’occuper de ses clients, ce qui était assez normal aussi.
Alors que Terebellum était en train de mâchouiller un de tes lacets à sa portée, il s’arrête en voyant la jeune femme revenir vers vous, un semblant de bol d’eau en main qu’elle vient poser près de lui. Sans attendre, il vient lui lécher la main lorsqu’elle lui caresse la truffe, semblant un instant hésiter à la suivre lorsqu’elle retourne derrière le bar et que tu la remercies, c’est la moindre des choses. Alors qu’il commence à boire, elle te sert un verre. Serait-ce une tentative de négociation ? Tu réponds à son sourire de la même manière que la sienne, croisant un peu les bras quelques secondes.
« ▬ Je vous remercie, au moins on est sur la même longueur d’onde, ils arriveront bien à mettre le bordel tous seuls. Ceci dit, ne pensez pas que ça puisse me tenir occupé pendant une demi-heure. »
Ce n’était même pas une question de patience. Juste que tu n’avais pas envie de rester comme un con ici éternellement. Bien qu’avant de partir, il faudrait que tu lances ne serait-ce qu’un sort pour pouvoir faire disparaître toute l’eau que ton chien pouvait mettre à côté de la gamelle en lapant. T’allais pas t’en formaliser maintenant, vu qu’il en remettrait certainement d’ici quelques minutes.
« ▬ Je pourrais faire cet effort pendant huit minutes il me semble, après je ne vous assure plus de promettre de quoique ce soit. »
Bien sûr que ce n’était pas deux minutes qui allaient changer quoique ce soit, si ce n’était le plaisir de ne pas céder au temps proposé. En attendant, tu t’accoudes un peu au bar en prenant une gorgée de ton verre. T’allais pas non plus te contenter de le regarder. C’était bon en plus de ça alors t’allais pas te plaindre et te contenter de bouger un peu pour pouvoir revenir caresser Terebellum et le féliciter un peu aussi de se comporter aussi calmement et bien jusqu’à maintenant, alors qu’il pourrait très bien se montrer insupportable et intenable. Peut-être qu’il était simplement fatigué, ce qui pourrait expliquer pourquoi il venait de bâiller ostensiblement et de se coucher contre ton tabouret.
INRP
IRL
