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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Aching heart, drinking mind ◊ Siobhan :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Hestia Carrow
Hestia Carrow
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Lumos
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Lun 14 Jan - 22:11
Aching heart, drinking mind


Siobhan ◊ Hestia

I am a little bit insecure, a little unconfident 'Cause you don't understand I do what I can But sometimes I don't make sense
 
 

Nuit du 31 octobre 2018

Elle ne savait pas trop ce qu’elle avait attendu de ce bal, mais certainement pas ça. Quand elle avait entendu parler du bal d’Halloween, et du thème stupide que les Serdaigles leur avaient sorti, Hestia c’était dit qu’il y avait de grandes chances qu’elle s’ennuie. Elle s’y était rendue parce que c’était l’occasion rêvée d’échapper à la fois à une soirée enfermée das la salle commune et à l’ambiance étouffante qui finissait toujours par envahir Poudlard quand le quotidien n’était régi que par les cours et les visites à la bibliothèque. Quand elle avait franchi les portes de la salle, après s'être servi du réseau de cheminées qui reliait l'université au collège, son objectif n’avait pas été de s’amuser toute la nuit avec ses amis, ou encore moins d’occuper la piste de danse avec ses camarades. Elle ne s’était pas fait beaucoup d’illusions sur cette soirée, ce n’était pas le genre de la Serpentarde, elle était bien loin des petites sorcières qui rêvaient de robes de princesse et de slows avec le garçon qui occupait toutes leurs pensées, mais elle s’était dit qu’au moins ça lui permettrait de se changer les idées. Et à part les sorties à Londres ou Pré-au-Lard et le quidditch, les occasions n’étaient pas si nombreuses que ça, surtout quand le froid commençait à rendre toute sortie difficile, alors elle n’avait pas laissé passer cette occasion. Mais pas un seul instant elle s’était imaginé qu’elle en ressortirait avec le cœur douloureux et les pensées embrouillées. La présence d’Amaury au bal avait été une surprise, elle aurait pu rester sans conséquences si Hestia avait réussi à l’éviter comme elle s’appliquait à le faire depuis l’année passée, mais bien sûr rien ne s’était déroulé ainsi et la verte en subissait le contrecoup. La proximité soudaine avec le jeune homme l’avait déstabilisée, mais ça n’avait pas été le plus compliqué à gérer pour la Carrow. Les quelques paroles qu’il avait eu à son égard lui avait fait autant de mal qu’elles auraient dû lui faire plaisir, mais surtout, elles l’avaient complètement perdues. Pourquoi avait-il fallu qu’il prononce ces mots ? Qu’il la contemple avec ce regard-là ? Après ce qu’il lui avait fait subir ? Hestia avait le sentiment qu’il jouait avec elle et elle ne savait pas ce qui était le pire, la colère qui grondait dans son cœur ou la douleur qui lui avait soudainement serré la gorge. Elle lui en voulait, parce que même plusieurs mois après leur rupture il continuait à la faire souffrir, parce que ce soir, par sa faute, les souvenirs qu’elle s’efforçait d’étouffer lui étaient revenus en pleine figure avec la force d’un ouragan, balayant d’un coup ses belles résolutions de ne pas se laisser atteindre de nouveau par le jeune homme. Elle s’en voulait à elle, de s’être montrée si vulnérable, de l’avoir laissé entrevoir ses faiblesses et combien, encore aujourd’hui, il était facile pour lui de lui faire du mal. Elle aurait voulu se montrer plus forte, mais alors que les autres élèves s’amusaient autours d’eux, son masque d’indifférence s’était fendillé et maintenant elle en subissait les conséquences.

Le cœur au bord des lèvres et la gorge serrée, Hestia avait regardé Amaury s’éloigner d’elle sans esquisser un geste avant de tourner les talons et de quitter la pièce le plus rapidement et le plus discrètement possible. Elle ne pouvait pas rester là, faire semblant de profiter de la soirée alors qu’au fond d’elle les émotions se déchainaient était au-dessus de ses forces. Elle ne parvenait plus à donner le change et elle refusait d’être la cible des regards et des interrogations. Ça avait déjà été assez difficile de sentir les autres élèves les observer avec curiosité quand le slow avait retentit et qu’elle se trouvait encore dans les bras du blond. Habituellement elle se fichait bien des rumeurs qui courraient sur son compte, elle en avait entendu de nombreuses et n’y avait jamais prêté la moindre attention, mais là c’était différent. Elle ne supporterait pas de voir la seule relation qui lui avait fait autant de mal jetée en pâture aux curieux de l’école. C’était déjà assez difficile pour elle d’ignorer les élèves qui murmuraient sur le retour de Thalia et la relation explosive qui régnait désormais entre elle. Elle refusait de constituer le sujet de conversation des autres et puisqu’elle n’avait plus la force de jouer la comédie de l’indifférence elle préféra quitter la salle sans attendre. Une fois qu’elle eut parcouru quelques mètres dans le couloir désert, Hestia s’arrêta et passa une main rageuse sur ses yeux brillants. Au fond d’elle, les sentiments tourbillonnaient en une tempête qu’elle avait du mal à assimiler. La colère, l’amertume et la douleur. Surtout la douleur qui menaçait de la submerger à tout instant. Les émotions se multipliaient et se mêlaient dans une danse cruelle pour elle qui n’avait jamais su comprendre ce qu’elle ressentait. Elle ne pouvait pas retourner à la salle commune, peu importe combien elle appréciait Adèle elle ne voulait pas qu’elle la voit dans cet état, elle n’était pas prête. Elle avait besoin d’air, elle avait besoin d’oublier. Elle se sentait étouffer. Noyée par ses propres émotions, tout ça parce qu’elle n’était pas capable d’oublier complètement le salaud qu’était Amaury. Elle qui se targuait de se foutre de tout et de tout le monde, qui érigeait des murs entre elle et les autres pour se protéger. Elle qui ne laissait jamais entrapercevoir ses émotions et qui préférait se cacher derrière un masque de froideur et d’indifférence. C’était d’une ironie risible. Mais la Serpentarde n’avait pas le cœur à rire à ses propres contradictions.

Elle prit sa décision en un instant. Elle savait que c’était une mauvaise idée, qu’elle s’apprêtait à commettre une bêtise qu’elle regretterait sans doute le lendemain matin, mais elle s’en fichait bien. Tout ce qui lui importait c’était de faire taire les sentiments qui tourbillonnaient en elle. Puisqu’elle ne les comprenait pas, et les maitrisait encore moins alors elle voulait les écraser, les étouffer jusqu’à ne plus rien ressentir du tout. Sans se laisser le temps de réfléchir, la Serpentarde traversa les quelques couloirs qui la séparaient des cuisines de l’école. Elle trouva la pièce presque vide, seuls deux trois elfes se trouvaient encore là, les autres devaient sûrement profiter du bal pour vaquer à leurs occupations sans risquer d’être dérangés. Tout en adressant un signe de main pour dissuader les petites créatures de s’occuper d’elle, Hestia se dirigea droit vers les armoires qui occupaient un mur de la pièce. Elle dû ouvrir quelques portes avant de trouver ce dont elle avait besoin : des bouteilles d’alcool. Sans hésiter elle attrapa celle qui se trouvait le plus proche et quitta les lieux. Elle n’avait aucune idée du type d’alcool qu’elle venait d’emprunter aux elfes de maison, et elle s’en foutait, tout ce qui l’intéressait s’était que ce soit fort et que ça l’aide oublier cette soirée. Le reste n’était que des détails inutiles à ses yeux. Vu l’odeur qui se dégagea de la bouteille quand elle l’ouvrit elle avait plutôt bien choisi. Elle prit une première gorgée pour se redonner un peu de courage et continua sur sa lancée. Silencieusement, sa bouteille camouflée dans les pans de sa robe, Hestia traversa le hall désert de l’école et ouvrit une des portes qui menaient dans le parc. Elle hoqueta en sentant le froid piquant de l’automne la saisir à la gorge mais elle ne fit pas demi-tour. Laissant la porte se refermer derrière elle, la verte s’engagea à l’extérieur. L’alcool finirait bien par la réchauffer, et puis elle avait une colocataire étudiante en médecine qui serait certainement capable de lui éviter l’infirmerie. De toute façon, ce qu’elle voulait c’était anesthésier ses sentiments et le froid était parfait pour ça. Elle s’éloigna du sentier tracé au sol, elle avait beau savoir qu’elle faisait une connerie elle n’avait pas non plus envie que quelqu’un puisse la voir depuis une des fenêtres des étages. Une fois à l’ombre des arbres, elle prit une seconde gorgée de sa bouteille et nota avec détachement que la sensation de brûlure que l’alcool laissait dans sa gorge avait disparue. La Serpentarde s’éloigna du château pour prendre la direction du lac, l'éclat de la lune éclairait ses pas, elle ne prit donc pas la peine de sortir sa baguette. Là au moins il n’y aurait que les créatures de l’eau pour assister à sa déchéance. La douleur sourde dans son cœur n’avait toujours pas disparue ce qui la poussa à porter de nouveau le goulot de sa bouteille à ses lèvres. Enfin, Hestia aperçu le reflet argenté de l'eau, elle s’arrêta à quelques mètres du bord. Malgré l’alcool qui se glissait dans ses veines elle avait la présence d’esprit de rester prudente. Alors plutôt que de tenter le sort elle s’assit sur une souche d’arbre et offrit son visage à l’air frais. Paupières fermées, elle écouta les sons qui ne se révélaient que la nuit. Le clapotis de l’eau, le faible bruissement des branches, l’ululement d’un hibou non loin et le bruit discret des pas qui approchaient dans son dos. « Merde. » Marmonna faiblement Hestia en rouvrant brusquement les yeux. La verte se leva rapidement et pria pour que la personne qui approchait n’ait pas remarqué son bref chancèlement. D’un geste elle cacha sa bouteille dans les pans de sa robe et fit face à l’ombre qui la rejoignait. A en croire sa taille et sa silhouette il s’agissait d’une adulte. C’était bien sa veine, se faire piquer par une prof le soir où elle décidait de se noyer dans l’alcool. Le destin avait vraiment décidé de lui pourrir sa soirée jusqu’au bout.
 

 
CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Mar 22 Jan - 12:59

 

Aching heart, drinking mind

— Hestia & Siobhan

Le bal d'Halloween, en temps normal, c'était bien un événement où Siobhan n'aurait jamais mis les pieds. Elle se demandait d'ailleurs qui avait eu l'idée un jour d'inventer une fête pareille. Une fête pour se foutre les chocottes ? Non, mais n'importe quoi ! Comme s'il n'y avait pas assez de choses qui faisaient peur dans la vie ! Mais là, pas de déguisements atroces à la faire sursauter toutes les trente secondes. Un thème parfait pour la froussarde qu'elle était, et mignon avec tout ça. Bon c'est vrai qu'elle avait un peu exagéré sur la tenue, que sa robe verte effet chou prenait une place considérable, que ses escarpins à plateforme ne facilitaient pas non plus la manœuvre et qu'elle aurait sans doute pu éviter cette chute. Non, elle n'aurait pas pu, en vrai, parce qu'un projectile comme ça qui surgit devant vos pieds, même en survêt/baskets, ça ne passait pas. L'inévitable précipitation vers le sol, enfin... Non là elle avait atterri dans les bras du seul type qui n'avait pas été foutu de finir son jus de citrouille et que du coup, paf l'effet bave de limace sur ses jupons... Et vous croyez qu'il aurait fait un truc le prof, eh bah non. Ha bah ce n'est pas donné à tout le monde d'être doté de gènes « prince charmant » que voulez-vous... Du coup, l'Irlandaise, elle se débrouillait pour nettoyer toute seule comme une grande sa robe. Là, elle avait deux possibilités : soit elle quittait le bal et retournait côté université se changer, soit elle se débrouillait avec les toilettes les plus proches.

Ce qu'elle ne savait pas encore à ce moment-là, c'était qu'elle allait assister à un échange un peu particulier qui allait faire passer ses problèmes vestimentaires au second plan. La rouquine avait beau aimer les vêtements et avoir une apparence à en faire se retourner plus d'un sur son passage, tant elle pouvait se montrer d'une excentricité sans pareil dans le choix des couleurs, il n'en restait pas moins qu'il y avait d'autres priorités dans la vie. Et la détresse d'une jeune femme pour la grande empathique qu'elle était, ça, c'était une priorité. Oh elle n'avait pas compris tout ce qu'elle venait de voir. Elle avait surtout était frappée par l'émotion qu'elle pouvait lire dans le regard de cette jeune femme, qui était passée devant elle avant de quitter la pièce. Ce n'était pas l'une de ses élèves, c'est vrai, mais Siobhan n'avait pas besoin de ça pour venir en aide à quelqu'un. Elle n'aimait pas voir les gens en détresse et personne ne devait souffrir un soir de fête. Elle avait hésité juste une poignée de secondes, parce que parfois on lui disait qu'elle était bien gentille, mais qu'elle se mêlait de ce qui ne la regardait pas. C'était vrai aussi, mais ce n'était franchement pas de la curiosité mal placée. Jamais Siobhan ne pensait à mal, elle suivait juste son cœur même si cela se retournait parfois contre elle. Et c'est pour ça qu'elle sortit dans le couloir, elle aussi. Avant de se faire rattraper par un Poufsouffle de première année. Donc après l'avoir salué d'un « oui mon lapin ? », elle prit le temps d'écouter ce qu'il avait à lui dire, bien qu'elle passait plusieurs fois par semaine au château vérifier que tout allait bien pour les collégiens et que donc il aurait pu venir la voir le lendemain par exemple. Sans doute que n'importe quel autre prof lui aurait conseillé d'ailleurs de faire ça, mais l'Irlandaise prenait toujours le temps d'écouter quelqu'un même quand ce n'était pas le bon moment. Du coup, elle l'écouta se plaindre d'un Serpentard qui lui en faisait voir de toutes les couleurs. Oui bon elle en toucherait un mot à euuuh... non pas directement au directeur des verts parce qu'il n'avait pas l'air très net, mais elle trouverait bien un intermédiaire. Ensuite Peeves avait apparemment décidé de jouer de la trompette dans la salle commune des jaunes trois fois par semaine et c'était insupportable. Alors là oui bon, elle irait voir le concierge parce que Peeves, lui faisait faire des cauchemars incluant des mauvaises blagues de bestioles à huit pattes. Ensuite apparemment, il y avait un trafic de cartes de chocogrenouilles et bizarrement, il lui en manquait donc, il fallait ouvrir une enquête pour retrouver qui lui avait piqué l'édition spéciale en doré de Nicolas Flamel. Du coup Siobhan, était bien partie pour réunir plus tard tous les petits jaunes dans la salle commune pour mener l'enquête du chapardeur de cartes...

Forcément, le temps qu'il lui explique tous ses malheurs et qu'elle le rassure, la brunette avait disparu. Et flûte ! L'Irlandaise s'avança dans le couloir, un peu à sa recherche. Peut-être était-ce un signe qu'elle devait renoncer ? Non, elle la vit repasser au loin et sortir par une porte qui menait au parc. Le parc, ça ne conduisait pas aux cheminées ça... Clairement, elle devait faire quelque chose, parce que le parc en pleine nuit... Ha oui, la nuit, le parc, Halloween... Bon pas de panique, elle n'allait pas aller en pleine forêt interdite non plus... Avec tout le courage qu'elle avait en stock, la rouquine finit par se diriger vers l'extérieur et ouvrit à son tour la porte pour sortir. Oh houla, c'était qu'il ne faisait vraiment pas chaud. Elle s'empressa de détacher d'un coup de baguette l'un des jupons épargnés par le jus de citrouille et se couvrit les épaules. Elle vit au loin, la jeune femme se diriger vers le lac. Elle prit soudain un air affolé. Houla, houla, elle n'allait pas faire une bêtise quand même? Genre se jeter dans le lac de désespoir quoi ? Ha non, Siobhan ne voulait pas assister à un drame de ce genre ou ne pas être présente pour empêcher ça. Elle s'élança dans le parc. Un bien grand mot, entre nous. Vu la paire de chaussures qu'elle avait aux pieds, chaque pas la faisait s'enfoncer dans le gazon. Bon peut-être que certains morceaux de pelouse étaient en train de voler sur son passage, mais ce n'était pas grave. C'était bien de l'aérer un peu parfois ce gazon, non ?
Dans sa démarche ultra glamour à travers le parc, Siobhan vit la jeune femme finalement s’asseoir. Ouf, elle pouvait ralentir et arrêter de mettre à l'épreuve ses escarpins verts, qui ne devaient plus l'être qu'en partie. Ha non, mais elle restait dans le thème, peu importe ce qui lui arrivait. Là ça faisait effet chou tout juste déterré du jardin.
Alors qu'elle s'approchait de la brunette, celle-ci se releva un peu maladroitement. Siobhan la rejoignit, pas tellement essoufflée et s'arrêta devant elle. Elle perdit instantanément sept centimètres de talon qui s'enfoncèrent directement dans la pelouse encore plus molle à cet endroit.

- Bonsoir, commença-t-elle en resserrant le morceau de jupon sur ses épaules.

Elle l'observa un instant. Non, non, pas besoin d'être diplômée de psychomagie pour voir qu'elle ne resplendissait pas la joie de vivre. Du coup, là tout de suite, Siobhan qui avait déjà imaginé mille scénarios possibles, avait un peu besoin de se rassurer.

- Par hasard, tu n'avais pas prévu de faire une bêtise, rassure-moi ?
demanda-t-elle en désignant le lac.

Parce que l'Irlandaise n'avait pas vraiment la tenue adéquate pour se lancer dans un sauvetage. Sa tenue c'était un chou, pas un nénuphar.

- Oh, mais attends, tu vas attraper froid, si tu restes comme ça ! Tiens mets ça, avant d'être obligée de passer ta semaine avec une boîte de mouchoirs et des potions répugnantes à boire.

La rouquine détacha avec sa baguette, un autre jupon sur l'arrière de sa robe pour la jeune femme. Heureusement qu'il n'y avait pas plus d'élèves dans son cas à cet instant... Quoique vu le volume de la robe, on avait encore de la marge.

- Ça n'a pas l'air d'être la grande forme,
poursuivit-elle, si ça t'embête pas, je m'assois parce que j'ai l'impression que je vais finir par rester coincée dans la pelouse.

Oui, elle parlait beaucoup l'enseignante et oui, elle avait tapoté à côté d'elle aussi pour inviter l'élève à faire comme elle et à poser ses fesses par terre. C'était franchement préférable au bain de minuit.

MAY
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Lumos
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Ven 1 Fév - 23:05
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Siobhan ◊ Hestia

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Faire face à l'inattendu n'avait jamais été le fort d'Hestia. Elle trop susceptible, trop impulsive. Trop caractérielle pour ça. Elle ne réagissait jamais de la bonne manière, pas comme on l’attendait, pas comme les convenances l’aurait voulu. Malheureusement pour elle, cette soirée se révélait pleine de surprises dont elle se serait bien passée et il était maintenant bien trop tard pour faire marche arrière et tenter d’adopter un comportement raisonnable. Il était trop tard pour tout oublier. Mais ça ne l’empêchait pas de tenter le coup avec la bouteille qu’elle avait piqué aux cuisines du château. Au fond d’elle, la voix de la raison n’avait cessé de lui répéter que c’était une très mauvaise idée et qu’elle le regretterait dès le lendemain, mais elle avait été réduite à un murmure inaudible dès que la Serpentarde avait porté le goulot de la bouteille à ses lèvres. Une fois, puis deux, puis trois, jusqu’à ce que les chiffres ne veuillent plus rien dire et qu’elle cesse de compter. Hestia voulait oublier et ce n’était certainement pas sa conscience qui allait lui barrer le chemin. Elle voulait tout effacer, faire taire la tempête qui se déchainait en elle, endormir tous ces sentiments qui la perturbaient tant. Puisqu’elle ne savait pas comment les gérer alors elle les ferait disparaitre. Cette fois-ci la rage derrière laquelle elle se réfugiait dès qu’il était question d’Amaury n’avait pas suffi. Sa proximité soudaine, le bleu de ses yeux et les paroles douces-amères qu’il lui avait adressé avaient ébranlé le mur de colère et de rancœur qu’elle s’était soigneusement construit. Il avait fait remonter les souvenirs qu’elle s’efforçait d’étouffer depuis des mois et l’avait forcé à regarder en face l’étendue du mal qu’il lui avait fait. Elle qui avait farouchement refusé de lui montrer combien il l’avait blessé, qui avait même refusé de se l’admettre à elle-même, s’était retrouvée submergée par la souffrance de sa trahison. Mais même maintenant, alors qu’elle avait l’impression de se trouver au bord d’un précipice, la verte avait toujours ce besoin maladif de contrôler ses sentiments, de les enfermer loin et de les oublier. Tout pour ne pas se laisser atteindre un peu plus. Mais puisqu’il était trop tard pour contenir la tempête d’émotions que le Serdaigle avait déclenché en elle et qu’elle n’avait pas la force de l’affronter, elle ne voyait pas d’autre solution que de les noyer. Dans un alcool fort si possible, et celui qu’elle avait déniché dans la cuisine de l’école semblait parfait pour remplir ce rôle.

Mais puisqu’une surprise ne venait pas seule, Hestia aurait dû se douter qu’elle ne s’en tirerait pas à si bon compte. Elle s’était à peine assise près du lac depuis quelques minutes que des bruits de pas avaient attiré son attention. Manifestement, elle n’était plus seule et ne pourrait pas occuper le reste de la nuit comme elle l’entendait : à noyer avec application ses sentiments dans l’alcool. Encore un peu chancelante, Hestia observa la silhouette féminine la rejoindre d’une drôle de démarche. Il lui fallut quelques secondes pour reconnaître la professeure d’art. La taille impressionnante de sa robe et sa chevelure de feu auraient dû la mettre plus vite sur la voie mais l’alcool lui brouillait les sens autant que les émotions. Hestia n’avait jamais eu à faire à elle et elle eut besoin de quelques instants de plus pour se rappeler son nom. O’Neill ? Non. O’Malley ? Non, ça c’était une autre famille assez nombreuse comme ça, pas besoin de lui rajouter des membres. O’Hara ! Voilà c’était ça. « Bonsoir. » Hestia cligna des yeux, oubliant une seconde qu’elle devait paraitre en parfaite maîtrise d’elle même. C'était elle ou l'enseignante venait de rapetisser brutalement de près de dix centimètres ? La verte la contempla un instant, déstabilisée. Ce ne pouvait tout de même pas être l'alcool qui lui faisait déjà avoir des hallucinations, elle n'avait pas tant bu. Même si elle n'était pas très assurée sur ses jambes, la Carrow tenait l'alcool mieux que ça. Elle jeta un nouveau coup d’œil à la sorcière et comprit ce qu'ils s'était passé en voyant ses chaussures à talons profondément enfoncées dans l'herbe. Partagée entre le soulagement de voir qu'elle avait encore une certaine maitrise de ses facultés et le ridicule de la situation, la Serpentarde pinça les lèvres pour s'empêcher de rire. En temps normal, elle se serait contentée d'observer la scène avec une lueur ironique au fond des prunelles, mais en temps normal elle ne se trouvait pas dans le parc au beau milieu de la nuit avec une bouteille à la main et les pensées complètement embrouillées. Alors elle laissa un vague sourire prendre place sur ses lèvres. « Bonsoir. » Souffla-t-elle lentement en espérant camoufler la brume dans sa voix. Elle s’en tint à ce simple mot par prudence, le moins elle en disait le moins elle risquait de laisser échapper le mot de trop et révéler qu’elle n’était pas tout à fait sobre. Hestia pouvait sentir le regard de la rousse se poser sur elle avec ce qu’elle interpréta comme un mélange de curiosité et de préoccupation. Instinctivement, elle se redressa et releva légèrement le menton dans une tentative de camoufler son état. Si manier le mensonge et camoufler ses sentiments était presque une seconde nature pour la Carrow, il suffisait d’introduire un peu d’alcool dans l’équation pour tout risquer de faire voler en éclat. Elle fit de son mieux pour se composer une expression sereine, comme s’il était tout à fait naturel qu’elle se trouve dans le parc au beau milieu de l’automne alors que la plupart de ses camarades faisaient la fête au château. Elle devait faire illusion, mais après tout n’était-ce pas ce qu’elle avait fait toute sa vie ?

« Par hasard, tu n'avais pas prévu de faire une bêtise, rassure-moi ? » Hestia la regarda sans comprendre. Pendant un instant elle crut que la professeure avait repéré la bouteille qu’elle tenait à la main et qu’elle cherchait à la prendre en plein mensonge. Elle ouvrit la bouche, prête à se chercher une excuse, mais se tut en voyant le doigt que la sorcière pointait vers le lac. Elle se tourna machinalement vers l’étendue d’eau avant de laisser ses prunelles revenir vers la jeune femme. C’était ça la bêtise dont elle parlait ? Elle croyait que la Carrow allait se jeter dans le lac ? Non mais pour qui la prenait-elle ? Elle lui paraissait si pathétique que ça pour s’imaginer qu’elle pouvait tenter de se faire du mal en allant nager avec le calamar géant ? Non, franchement, si Hestia devait attenter à ses jours elle avait bien de quoi faire dans ses réserves de potions, pas besoin de plonger dans une eau glaciale. Et puis même, elle n’en était pas là, affirmer le contraire reviendrait à attribuer trop de pouvoir à Amaury. Et ça elle le refusait. Tout comme il y avait plein de choses qu’elle refusait d’admettre. Plutôt que d’expliquer à l’enseignante combien elle trouvait son idée insultante, Hestia choisi de prendre le chemin de la sagesse -pour une fois- et de garder le silence. Elle se contenta de secouer la tête en un signe négatif pour rassurer la sorcière. Ce n’était pas vraiment un mensonge, juste une omission. Et puis la bêtise elle était déjà en train de la commettre quand elle avait été interrompue alors à quoi bon l’avouer ? Il était trop tard de toute manière. Au fond, la verte comptait bel et bien se noyer, mais d’une manière bien plus métaphorique qu’en plongeant dans l’eau glaciale du lac. Ce n’était pas l’étendue d’eau qui allait l’y aider, mais la bouteille qu’elle tenait à la main, maladroitement cachée derrière les pans de sa robe. D’ailleurs elle avait déjà commencé, elle pouvait sentir l’alcool se glisser lentement dans ses veines, réchauffer son épiderme d’une illusion de chaleur et embrouiller ses pensées. Bien, c’était exactement ce qu’elle avait cherché. « Oh, mais attends, tu vas attraper froid, si tu restes comme ça ! Tiens mets ça, avant d'être obligée de passer ta semaine avec une boîte de mouchoirs et des potions répugnantes à boire. » Hestia observa avec une consternation grandissante la sorcière se battre avec sa robe bouffante pour en détacher un morceau de tissu. En avisant le tissu qui drapait ses épaules, la Carrow compris que ce n’était pas la première fois qu’elle s’amusait à découper sa robe. Bon au moins sa tenue avait l’air assez chargée en volants pour couvrir tous les élèves de sa maison si besoin, Hestia ne savait pas si cette idée était rassurante ou risible. Peut-être un peu des deux, ou peut-être que c’était l’alcool qui la poussait à réfléchir à une question si futile alors que parler chiffon n’était vraiment pas à son goût. « Mes potions ne sont pas répugnantes. » Marmonna-t-elle à mi-voix tout en tendant sa main libre pour attraper le tissu que lui tendait la sorcière. Après avoir cru qu’elle était capable de se jeter dans un lac rempli de créatures sauvages, voilà que l’enseignante s’imaginait que les potions que la verte avalait étaient nécessairement infectes. Ça aussi c’était plutôt insultant, Hestia n’avait pas passé de longues heures à peaufiner son art pour l’entendre qualifié de répugnant. Elle valait mieux que ça mais n’ajouta rien sur le sujet, ce n’était pas le moment de se montrer insolente envers un membre du corps enseignant.

Hestia aurait pu rassurer la professeure en lui confiant que l’alcool qui glissait dans ses veines lui apportait déjà une agréable sensation de chaleur mais étrangement ça ne lui parut pas une très bonne idée. A la place, elle entreprit d’enrouler maladroitement autour de son cou l’écharpe de fortune. Il aurait été bien plus simple d’utiliser ses deux mains pour une telle opération mais puisqu’elle ne pouvait tout de même pas avouer à une enseignante qu’elle était venue là dans le but de boire elle n’avait pas vraiment le choix. Il ne lui restait qu’à espérer que le clapotis discret du liquide dans sa bouteille n’attirerait pas l’attention. Est-ce que les professeurs avaient aussi fait entrer de l’alcool au bal ? Ca l’aurait bien arrangé si miss O’Hara avait été un peu pompette. Mais de ce que Hestia avait pu voir d’elle, elle paraissait naturellement aussi joyeuse et exubérante. Un sacré contraste avec le caractère de la Serpentarde. Se rappelant finalement qu’elle était toujours observée, Hestia releva le regard vers la sorcière, s’efforçant tout de même de ne pas croiser ses prunelles pour ne pas se trahir. « Merci pour... » Commença-t-elle en désignant le morceau de tissus qu’elle venait de lui tendre. Elle s’arrêta cependant avant la fin de sa phrase, confuse. Merci pour quoi exactement ? Comment définir ce truc ? Ce bout de tissu ? Chiffon ? Sacrifice de la mode ? Elle voyait mal comment finir sa phrase sur une note positive alors elle préféra la laisser en suspens et se contenter d’un léger sourire. Elle avait exprimé sa gratitude, miss O’Hara pourrait compléter sa phrase à sa guise. La Carrow appréciait de sentir le tissu protéger son cou dénudé, autant ne pas se la jouer ingrate. « Ça n'a pas l'air d'être la grande forme, si ça t'embête pas, je m'assois parce que j'ai l'impression que je vais finir par rester coincée dans la pelouse. » Hestia se renfrogna en entendant les premières paroles de l’enseignante. Ainsi elle avait compris que quelque chose clochait, peut-être même qu’elle avait assisté à la scène qui s’était déroulée entre Amaury et elle au bal. Qu’avait-elle vu exactement ? Et surtout que croyait-elle avoir vu ? Hestia n’osait imaginer les bruits qui allaient parcourir les couloirs après qu’elle soit -littéralement- tombée dans les bras du Serdaigle. Leur relation avait été discrète et les autres élèves avaient mis un certain temps à comprendre que ce n’était pas de l’amitié qui les liait, leur rupture, elle, avait été brutale mais silencieuse, sans le moindre coup d’éclat ce qui avait laissé leurs camarades dans l’incompréhension. Mais cette fois-ci elle avait pu sentir les regards curieux se poser sur eux. Et l’instant n’avait pas pu être plus mal choisi. Mais ça, ceux à l’avoir compris devaient être minoritaire alors la verte ne voulait même pas tenter de deviner ce que les autres avaient pu croire.

Hestia observa la professeure d’art s’assoir à même l’herbe fraiche. Comme tout bon Serpentard qui se respectait elle prit le temps d’étudier les options qui s’offraient à elle. Autant dire qu’elles étaient peu nombreuses et que l’alcool ne l’aidait pas vraiment à réfléchir de manière efficace. Elle pouvait sentir les gorgés qu’elle avait pris resserrer leur empreinte sur son esprit, le rendant un peu plus confus. Attendre que miss O’Hara parte ne semblait pas une option, installée comme elle était, elle ne donnait pas l’impression de vouloir partir de sitôt. Elle pouvait accepter l’invitation de l’enseignante et s’assoir à ses côtés, mais alors la bouteille qu’elle cachait deviendrait évidente. Elle pouvait aussi rester debout, mais avec sa main dans son dos c’était peu naturel. Une seconde elle envisagea sérieusement de profiter d’un instant d’inattention de l’enseignante pour jeter la bouteille dans le lac, ni vu ni connu, et ensuite accuser le poulpe géant. Ça aurait pu marcher si la sorcière avait été aussi peu sobre qu’elle, mais ça ne semblait pas être le cas. En désespoir de cause, la verte prit une toute autre direction. « Vous allez me filer une retenue ? » Demanda-t-elle soudainement. Elle pinça les lèvres, un peu surprise de sa propre audace. Les mots avaient franchis la barrière de ses lèvres avant qu’elle n’ait pu se retenir et maintenant elle risquait de s’en mordre les doigts. Super, maintenant elle n’avait plus qu’à espérer ne pas avoir donné d’idée à la rousse. Hestia remua, mal à l’aise et fini par soupirer. « Non parce que si c’est le cas autant que vous me le disiez tout de suite. » Puisqu’elle ne pouvait plus rattraper ses mots autant aller jusqu’au bout. Elle n’aimait pas rester dans l’incertitude alors autant poser directement la question et cesser de se torturer avec ça. Dommage que l’alcool l’ait rendu moins subtile, elle aurait pu évaluer les intentions de la professeure avec plus de délicatesse et agir en conséquences, mais maintenant il était trop tard. Et puis elle avait eu assez de surprises comme ça pour une soirée. « Tant qu’à passer une soirée pourrie autant que ce soit jusqu’au bout. Allez-y vous gênez pas, je suis plus à ça prêt. » Fichu pour fichu, autant le savoir tout de suite.
 

 
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Mer 6 Fév - 21:11

 

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— Hestia & Siobhan

Psychomage ? Oui c'était un métier qu'elle avait un temps envisagé. C'est vrai qu'on lui disait souvent qu'elle avait un cœur en or et qu'elle savait écouter. Sauf qu'être empathique comme Siobhan, c'était un peu problématique. Alors certes, elle était capable de se mettre à la place des gens et de les comprendre, mais justement trop. Alors, autant consoler sa petite sœur quand elle était petite parce qu'elle avait cassé sa tasse préférée, c'était faisable, tout comme être à l'écoute de ses élèves et les aider. Autant se mettre à la place de Géraldine sorcière de quarante ans, veuve parce que le mari moldu s'est pendu avec le cordon des rideaux par accident, dont le chat a été écrasé par un placard tombé du mur, qui n'a jamais pu avoir d'enfants parce que pas de bol non plus et qui a été brûlée au jesaispascombiendedegré par une potion ratée, ça tout de suite ça l'emballait moins. Ha bah, c'était juste que Sio elle aurait pleuré avec Gégé de toute la misère qu'elle avait cette pauvre femme. Oui quel destin et encore, j'ai pas raconté qu'elle allait perdre son boulot de femme de ménage des toilettes du ministère et être virée de son logement. Donc non, psychomage, elle avait vite abandonné et tout le monde avait été soulagé. Après tout, ce n'est pas parce qu'on n’avait pas le diplôme qu'on n'était pas capable de soutenir quelqu'un, non ?

La brunette du bal, Siobhan avait tout de suite ressenti qu'il y avait un truc qui ne collait pas avec la scène à laquelle elle avait assisté. Un peu comme dans tous ses films qu'elle regardait, comme un scénario avec une scène terriblement dramatique au milieu. Et du coup l'Irlandaise ne pouvait s'empêcher d'aller jouer l'adjuvante, surtout qu'elle n'aimait pas trop voir les gens tristes. Oh bah de toute façon, ce n'était clairement pas à ce genre de bal qu'elle rencontrerait le prince charmant, elle ne manquerait pas grand-chose de cette soirée à coup sûr. Non il y avait mieux à faire.
Enfin la brunette là, elle la regardait bizarre. Qu'est-ce qui se passait ? Elle avait du persil entre les dents ? Elle s'était plantée et n'avait maquillé qu'un œil sur les deux ? Non, ça non, elle se souvenait très bien d'avoir fait les deux. Non, mais c'est qu'elle n'avait vraiment pas l'air d'aller bien. Il y avait vraiment de quoi se demander ce qu'elle comptait faire là comme ça toute seule dans le parc, près du lac. Un jour la paranoïa de Siobhan sauverait la vie de quelqu'un c'était sûr. Bon visiblement vu l'ai ahuri qu'elle lui tirait, elle n’avait pas prévu de commettre l'irréparable. Oui bon, ça va, on ne sait jamais. D'abord l'enseignante ne la connaissait pas cette jeune femme. Il y en a qui mettait fin à leurs jours pour moins que ça ou d'autres comme Géraldine qui s'acharnaient...
L'élève n'était pas très loquace, mais ça, c'est parce que la rouquine n'avait pas encore capté ce qu'elle essayait de lui cacher. Oh, mais ça allait venir ça. Chaque chose en son temps, parce qu'on est d'accord que là, la miss ne se sauverait pas en courant, n'est-ce pas ? Ça serait bien trop épique non ? Et ce serait encore plus épique de se faire poursuivre par un tas de tissus qui s'enfonçait dans le gazon tous les deux mètres. Non, mais non, on ne va pas imaginer un truc aussi farfelu.
Bref ses potions n'étaient pas répugnantes ? Ha parce qu'en plus, elle s'infligeait ça toute seule ? Pauvre enfant.

- Bah excuse-moi, mais les potions saveur fraise des bois, pointe de chocolat, je n'en ai pas croisé souvent. Et, crois-moi j'en ai goûté pas mal déjà.

Ha bah ça en trois ans, elle en avait vu de toutes les saveurs et de toutes les couleurs. Bon ok, toutes n'avaient pas la saveur vomi des égouts de Paris, elle exagérait un peu. Et puis bon très sincèrement, il valait mieux se couvrir point. Mais, qu'est-ce qu'elle fichait ? Est-ce que ça ne paraissait pas bizarre de s'enrouler autour du jupon avec une seule main ? C'était un défi sportif ? Elle avait perdu l'usage de sa seconde main en chemin ? Ou l'autre main servait déjà à quelque chose. Han la la qu'est-ce que cela pouvait bien être ? Sûrement pas une paire de brassards pour aller faire trempette dans le lac. Ha bah clairement, Siobhan n'était pas sourde. Vu son passif dans la musique, le truc qui fait clouic clouic dans le dos de la jeune femme, oui elle l'avait capté. Non, elle n'avait pas non plus besoin de jouer à un jeu de devinettes pour comprendre, finalement où elle avait été lorsqu'elle avait disparu de son champ de vision un peu plus tôt. Est-ce que Siobhan avait fait une remarque ? Pas du tout. Elle s'était installée tranquillement dans l'herbe.

Et voilà que l'élève lui demandait si elle allait lui filer une retenue. Mais ça va pas ou quoi ? Siobhan était sûrement celle dont les statistiques retenue/perte de point frôlaient le ras du sol. Ha ben si elle pouvait éviter de punir, elle le faisait. Après si elle ne pouvait pas faire autrement, et bien il fallait bien se résigner, mais c'était le genre de chose qu'elle faisait à contrecœur.

- Mais non pourquoi ? Pourquoi je donnerais une retenue à une élève qui ne fait rien d'autre que se promener dans le parc avec... hum du jus de pomme ?

Oui le jus de pomme, c'était parfait, bon pour la santé, etc Oui je te libère de ta bouteille, comme je suis gentille. Ce n'était clairement plus la peine de cacher sa bouteille, dont l'enseignante n'ignorait pas que le contenu n'était certainement pas un jus de fruit. Sinon pourquoi la cacher ? Siobhan insista en tapotant de nouveau à côté d'elle.

- Installe-toi je t'en prie, c'est pas si mal ici.

Non, on ne répétait pas que si elle comptait se barrer en courant, ça serait ridicule. Alors hop on posait son postérieur à côté de tata Sio. Et puis bon, elles n'allaient pas se faire la conversation comme ça. On pensait un peu au torticolis que l'Irlandaise allait avoir le lendemain sinon ?

- Soirée pourrie hein ? Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que tu aies une envie soudaine de jus pomme ? Non parce que le jus de pomme c'est bon tout ça, mais franchement ça ne règle pas les problèmes. Et puis alors si c'est du vieux jus de pomme, demain tu seras malade, mal de crâne, etc...


Ha non, mais clairement, Siobhan n'avait jamais essayé l'alcool pour se consoler. Ha bah au bout d'un verre, elle riait déjà toute seule et racontait des conneries plus grosses qu'elle. Au bout de deux,  elle ne tenait déjà plus debout et était en mode « je vous aime les copiiiines ». Au bout de trois, elle était par terre à chercher la fraîcheur du sol. Si la situation semble similaire à un événement de la vie de la Rpgiste, ce ne serait que pur hasard. Au bout de quatre, elle dormait. Non, non le shopping c'était beaucoup plus sain pour se consoler. Oui bon à cette heure, c'était compliqué.

- Je t'écoute, j'ai tout mon temps...  Après soit on papote, soit je goûte ton jus de pomme...

Eh fallait pas le prendre au pied de la lettre, parce que là si Siobhan devait boire un coup, elle n'allait pas réussir à articuler correctement la destination aux cheminées pour rentrer. Oui c'était peut-être un tout mini chantage très subtil.  
MAY
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Lun 18 Fév - 19:29
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Siobhan ◊ Hestia

I am a little bit insecure, a little unconfident 'Cause you don't understand I do what I can But sometimes I don't make sense
 
 

Franchement, Hestia aurait pu faire mieux. Maintenant qu’elle y pensait, elle aurait mieux fait d’investir une des salles dédiées à la création de potions, au moins elle les connaissait par cœur et elle y aurait sûrement été tranquille, il n’y avait bien qu’elle pour apprécier à leur juste valeur la silhouette imposante des chaudrons. Mais non, il avait fallu qu’elle ait besoin d’air pur et d’espace, même le froid mordant de la fin octobre ne l’avait pas fait revenir à la raison. De toute façon, quand ses émotions se jouaient d’elle comme ce soir, être raisonnable était bien la dernière chose qu’elle avait en tête. Mais elle l’avouait, se faire choper par un professeur alors qu’elle n’avait pas le droit de se trouver dans le parc au beau milieu de la nuit, c’était plutôt limite. Se faire pincer dans le parc, après avoir avalé plusieurs gorgées d’alcool et alors qu’elle tenait encore la bouteille à moitié pleine dans sa main, c’était encore pire. Mais alors, aller jusqu’à demander de but en blanc à l’enseignante si elle comptait lui mettre une retenue, ça c’était vraiment le pompon. Hestia ne savait pas vraiment ce qu’il lui était passé par la tête. Sûrement un mélange d’alcool, de fatigue et d’impulsivité mal placée. S’il y avait un moment où elle aurait tout gagné à garder le silence, c’était bien en cet instant. Mais non, bien sûr que non, ce n’était pas du tout ce qu’elle avait fait. Comme elle ne faisait jamais rien comme il fallait, il avait fallu qu’elle l’ouvre, au risque de donner des mauvaises idées à miss O’Hara. La Serpentarde n’avait jamais été particulièrement sage dans ses paroles, surveiller le moindre de ses mots c’était quelque chose qu’elle faisait quand elle se trouvait dans la demeure familiale, pas à Poudlard où elle était bien plus libre de ses actes. Bien sûr, elle savait tout de même faire preuve de réserve face à ses professeurs, être mise en retenue toutes les semaines pour insolence ce n’était pas vraiment son truc alors elle avait appris à modeler ses mots et museler son arrogance. Mais ce soir, cette limite inconsciente qu’elle s’était fixée quand elle s’adressait à un membre du personnel, elle l’avait franchie sans même y penser. Tant pis pour la prudence et la sagesse, apparemment ce ne serait pas ce soir qu’il fallait lui en demander autant. En d’autres circonstances ça ne l’aurait pas gênée, elle assumait son impulsivité, ses mots parfois piquant et le regard lourd de désintérêt qu’elle portait sur les autres. Mais ce soir, un peu plus de self-control n’aurait pas été de trop.

Pourtant, elle trouvait qu’elle s’en sortait plutôt bien jusque-là. D’accord, enrouler autour de son cou d’une seule main le morceau de tissu que Miss O’Hara lui avait donné, n’avait pas été une idée particulièrement discrète. Elle avait bien vu au regard que la professeure portait sur elle que ça avait éveillé ses soupçons. Mais à part ça, Hestia avait l’impression qu’elle cachait plutôt bien son état. Elle se tenait droite sur ses jambes, même si elle n’aurait pas dit non à s’assoir, et ses paroles restaient cohérentes. Alors bien sûr il ne fallait pas lui demander de composer un discours sur l’économie sorcière actuelle, mais elle doutait d’en arriver là face à l’enseignante. Elle avait même réussi à ne pas répliquer quand la rousse avait de nouveau osé critiquer le goût des potions. Mais il avait fallu qu’elle gâche tout en amenant le sujet des retenues sur la table. Si elle n’avait pas peur de se provoquer un vertige, la Carrow en aurait secoué la tête de dépit. Ce n’était pas parce qu’elle n’aimait pas faire face à l’imprévisible qu’elle devait faire dans la provocation. Avec la chance qu’elle avait Miss O’Hara n’avait pas eu l’intention de la punir et maintenant elle venait de lui en donner l’idée. Fébrilement, Hestia remua d’un pied sur l’autre, attendant la sentence qui ne tarderait pas à tomber. « Mais non pourquoi ? Pourquoi je donnerais une retenue à une élève qui ne fait rien d'autre que se promener dans le parc avec... hum du jus de pomme ? » La Serpentarde ne put s’empêcher de hausser un sourcil. Vraiment ? Elle ne comptait pas lui donner la moindre heure de retenue ? Il était vrai que la professeure d’art n’était pas la sorcière la plus stricte du château mais ça n’empêcha pas le soulagement d’envahir la Serpentarde. Elle grimaça néanmoins en comprenant qu’elle ne trompait personne avec sa bouteille cachée dans son dos. Ça aussi ce n’était pas l’idée du siècle. Ce n’était pas comme si elle aurait pu berner longtemps la professeure. Sa main camouflée dans les pans de sa robe et le liquide qui venait taper tranquillement contre les parois en verre de la bouteille n’avaient rien de naturel. Mais sur le coup elle n’avait pas eu le temps de trouver mieux, et elle n’avait pas imaginé un seul instant que la sorcière irait jusqu’à l’inviter à s’assoir avec elle. Maintenant, elle n’avait pas plus de choix devant elle. A part la laisser tomber à ses pieds et affirmer qu’elle s’était toujours trouvée là, elle ne voyait pas quoi faire. Elle croisa le regard de sa professeure et lui adressa un sourire vaguement coupable. Même si elle avait l’esprit embrumé par l’alcool, Hestia était bien consciente qu’elles savaient toutes les deux que ce n’était pas du jus de pomme dans la bouteille. Mais cette fois-ci elle eut la sagesse de tenir sa langue, elle n’avait pas besoin d’aggraver son cas.

Hestia observa d’un air absent Miss O’Hara tapoter une nouvelle fois sur le sol. Apparemment elle semblait déterminée à discuter avec la Serpentarde. Ce qui n’était pas vraiment une bonne idée vu l’état dans lequel elle se trouvait. « Installe-toi je t'en prie, c'est pas si mal ici. » Hestia hésita. Elle jeta un coup d’œil à la silhouette imposante du château illuminé derrière elles. Etait-il trop tard pour partir en courant ? Un seconde elle envisagea cette option mais parvint vite à la conclusion que c’était peine perdue. Elle n’était pas sûre que ses jambes puissent vraiment la soutenir et la simple pensée de se faire courser par une sorcière portant une robe ressemblant à s’y méprendre à un énorme chou-fleur était plutôt traumatisante. Elle avait déjà du mal à s’alimenter correctement, pas la peine d’en rajouter. Finalement la verte capitula et vint s’assoir près de la sorcière. Elle posa sa bouteille près d’elle, ce n’était plus possible de faire passer son contenu pour du jus de pomme mais tant pis, au moins elle n’avait plus besoin de rester dans une position inconfortable pour la cacher. Et puis Miss O’Hara n’avait toujours pas l’air décidée à lui donner une retenue, alors autant en profiter. « Soirée pourrie hein ? Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que tu aies une envie soudaine de jus pomme ? Non parce que le jus de pomme c'est bon tout ça, mais franchement ça ne règle pas les problèmes. Et puis alors si c'est du vieux jus de pomme, demain tu seras malade, mal de crâne, etc... » Hestia grimaça de nouveau. Oui, cette soirée n’avait pas été à la hauteur de ses espérances. Elle n’en avait pas attendu grand-chose et elle en était tout de même ressortie déçue et blessée. Et de toute évidence, le lendemain matin ne serait pas mieux. Elle avait beau ne pas être complètement saoule, elle savait que le réveil resterait difficile. Jus de pommes ou pas, elle était consciente qu’elle ne pourrait pas échapper aux symptômes que l’enseignante décrivait avec une légèreté qui ne collait pas à la situation. On voyait que ce n’était pas elle qui allait se réveiller avec la gueule de bois. Certainement que la Serpentarde l’avait cherché, mais bon, pas besoin de lui gâcher un peu plus sa soirée. Au moins elle se débrouillait assez bien en potions pour savoir laquelle prendre le lendemain matin pour se sentir mieux. Et puis elle avait une colocataire en médicomagie, peut-être qu’elle serait aussi de bons conseils.

Chaque chose en son temps, pour le moment la Serpentarde avait la tête de plus en plus légère à cause de l’alcool et une professeure bien curieuse à ses côtés. « Je t'écoute, j'ai tout mon temps...  Après soit on papote, soit je goûte ton jus de pomme... » Hestia soupira doucement. L’enseignante n’en démordait pas. Souhaitait-elle réellement qu’elle lui parle ? La Serpentarde connaissait plutôt bien les professeurs de l’école désormais et elle savait qu’ils auraient été bien rares à lui faire une telle proposition. La plupart se seraient contentés de lui donner des retenues jusqu’à la fin de l’année avant de la renvoyer à l’université. Mais Miss O’Hara bouleversait tous les codes et la Carrow ne savait pas vraiment quoi en penser. Ils n’étaient pas nombreux, ceux qui lui offraient une oreille attentive sans la moindre arrière-pensée. C’était étrange, de savoir qu’on pouvait parler à une sorcière presque inconnue sans le moindre risque. Hestia n’y était pas habituée et dans ses pensées embrouillées, ça lui paraissait incongru, déstabilisant. Et comme à chaque fois qu’elle se trouvait face à l’inconnue, elle choisit de se protéger derrière son masque. « Si vous vouliez du… jus de pomme, il suffisait de le dire. Je veux bien partager. » Lança-t-elle alors qu’un sourire venait étirer des lèvres. Puisque la rousse avait qualifié sa boisson de jus de pommes, autant continuer la mascarade un peu plus longtemps. D’un geste, elle approcha la bouteille de l’enseignante. Une part d’elle était curieuse de voir si elle allait en prendre une gorgée, et une autre savait très bien qu’elle jouait la provocation juste pour éviter le réel sujet de discussion. Combien de temps pourrait-elle l’éviter ? Elle ne le savait pas trop. Tout comme elle ne savait pas trop si elle avait envie de garder le silence indéfiniment. L’alcool avait beau brouiller ses émotions, il les rendait aussi plus acérées. Et les mots plus prompts à sortir. Ce n’était pas un beau mélange pour Hestia qui aimait tout garder secret, bien enfermé au fond d’elle. « Vous êtes sure que vous voulez que je vous raconte ma soirée ? C’est pas très palpitant. » Soupira-t-elle finalement. Lentement, elle croisa ses jambes devant elle et étala le tissu de sa robe sur ses cuisses avant de remettre bien en place l’écharpe de fortune que la professeure lui avait prêtée. Elle procédait avec lenteur, aussi bien pour camoufler quelle emprise l’alcool avait sur elle que pour retarder le moment où Miss O’Hara la pousserait à parler. Parce que Hestia savait qu’elle ne garderait pas le silence bien longtemps. Pas avec l’alcool qui la rendait plus bavarde que de raison. « Je voudrais pas vous endormir, il fait un peu froid pour dormir ici, vous trouvez pas ? Après vous allez dire que vous devez boire des potions répugnantes et ce sera de ma faute. » Lâcha-t-elle avec un sourire en coin. Ca y était, l’alcool lui déliait la langue et elle commençait à partir dans des discours qui n’avaient plus vraiment de sens. N’était-ce pas ce qu’elle avait voulu ? Que ces instants perdent tout leur sens pour qu’elle oublie tout ce que les sentiments qui faisaient rage en elle voulait dire. Elle ne voulait plus accorder la moindre importance à rien. Pas à Amaury qui avait joué avec elle. Pas aux émotions et souvenirs qu’il avait réveillé. Pas à l’alcool qui s’infiltrait dans ses veines. « Quoi que... Je suis sûre que je peux vous faire une potion fraise des bois, chocolat, marshmallow, chaispaquoi. » Reprit-elle en agrandissant son sourire. Si elle s’était entendue elle s’en serait frappé la tête contre un mur. Mais elle ne le pouvait pas, et elle ne le voulait pas. Voilà à quoi avaient servies toutes les gorgées qu’elle avait prises. Oh non elle n’oubliait pas l’affront de la professeure. Elle le prenait même personnellement. Et elle comptait bien lui démontrer qu’elle avait tort, même si dans son état actuel elle aurait été bien incapable de concocter le moindre filtre. Avec précaution, Hestia posa ses mains dans l’herbe fraiche dans son dos et leva son visage vers le ciel étoilé. Elle resta ainsi quelques secondes, les yeux fermés. Tout lui semblait plus facile maintenant que l’alcool brouillait ses pensées. Elle finit par rouvrir les paupières et se tourner vers la professeure d’art. « Vous voulez pas plutôt essayer de deviner ? Ça ce serait plus fun. » Elle passait d’un sujet à l’autre sans la moindre transition, mais elle s’en fichait bien, si la sorcière la pensait encore sobre maintenant il était clair qu’elle ne se ferait plus d’illusion. Et puis, si Miss O’Hara devait en apprendre plus sur sa soirée, alors autant rendre le tout plus plaisant. Et Merlin savait que c’était ce dont la dernière heure avait cruellement manquée pour Hestia.
 

 
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Sam 23 Fév - 20:39

 

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— Hestia & Siobhan

Boire ou ne pas boire telle était la question. Le problème c'était que Siobhan ne tenait vraiment pas l'alcool. Rien qu'une coupe de champagne la faisait déjà tanguer. Boire, c'était une épreuve particulière et clairement les sorciers n'étaient pas tous égaux face à la boisson. Alors il y avait ceux qui lui avaient dit « mais siiiii, c'est une question d'habitude ». Oui, mais non, le foie de l'Irlandaise n'était pas d'accord. Il y avait ceux qui lui avaient sorti « mais tu dois t'ennuyer en soirée ? » Ha bon ? Mais Siobhan était une fête à elle toute seule. Elle n'avait pas besoin d'un verre d'alcool pour s'ambiancer et s'amuser. Il suffisait de la regarder pour ne pas en douter. Et enfin boire pour soigner son mal-être, ben ça n'avait jamais marché sur Siobhan. Ha non, et puis si ça fonctionnait, les psychomages auraient tous foutu la clé sous la porte. Peut-être que sur le coup, ça faisait penser à autre chose. C'est vrai que devoir faire attention à l'endroit où on posait les pieds pour ne pas trébucher parce qu'on voyait double, ça avait de quoi occuper. Ou alors chercher les toilettes les plus proches ou un buisson pour rendre le contenu de son estomac, oui pareil, ça changeait direct les idées. Ha bah tout de suite dans l'immédiat, c'était certain qu'on ne pensait plus à ses problèmes de cœur, d'argent, d'amitié ou que sais-je. Du coup, clairement, le shopping c'était mieux. Trouver la deux cent soixante-huitième paire de chaussures idéales, celle qui irait parfaitement avec le petit boléro en dentelle vert anis acheté deux semaines plus tôt, était une activité qui occupait bien l'esprit, surtout si quelqu'un était en train de se saisir de la paire parfaite sous votre nez. Enfin là on s'éloignait du sujet. Siobhan devait-elle accepter de boire un peu de... jus de pomme ? Houla la l'odeur qui lui parvint au nez la découragea tout de suite. Le test « épeler son prénom à l'envers » serait raté rapidement si elle devait commencer à boire dans cette bouteille.

- Hummm, non, non le jus de pomme me donne des aigreurs d'estomac en ce moment. Je te le laisse, sans regret.

Est-ce qu'elle lui avait vraiment demandé si elle voulait écouter ses histoires ? Oh bah après observer le lac au clair de lune c'était très sympa aussi, mais franchement ce n'était pas la meilleure saison pour le faire. Comment ça, ce n'était pas très palpitant ? Écouter le prof d'histoire de la magie parler de la guerre des géants ou de la révolte des gobelins, ça, ce n'était pas palpitant du tout. Écouter une élève lui parler d'un morceau de sa vie, ça pouvait être tout sauf ennuyeux. La rouquine aimait beaucoup écouter les histoires des gens. Elle trouvait toujours quelque chose de passionnant même dans une simple histoire du quotidien.

- J'espère que tu ne sors pas cette excuse à tes amis, sinon vos conversations doivent vite tourner court.

Et elle continuait à chercher à la décourager. L'endormir ? Ha non, mais Siobhan était plus qu'en forme, elle faisait très attention à son sommeil et les seules fois où on pouvait la voir fatiguée c'était lorsqu'elle avait sa maladie qui se pointait. Ha non, mais il suffisait de demander à la Serdaigle qui l'avait aidée à retrouver Juliette. La pauvrette était en train de rendre l'âme alors que l'enseignante aurait encore pu faire le tour de l'université en courant en marche arrière. Entendons-nous bien, ce n'est absolument pas une manière détournée de dire que la blondinette n'était pas sportive pour un sou quoique, non c'était juste Sio qui avait de l'énergie pour dix personnes. Bref, de toute façon même maman O'Hara pourra le dire, les histoires n'endormaient jamais Sio. Ha si seulement ! Ça aurait été moins compliqué de la mettre au lit quand elle était petite.

- Franchement, si tu arrives à m'endormir, je t'engage pour me raconter ta vie le soir avant d'aller me coucher. Et puis ne t'inquiète pas, je ne tombe pas facilement malade.


Ha ça c'était un fait. Si on lui enlevait sa maladie mystérieuse qui lui donnait des symptômes aléatoires quasi tous les mois, la directrice des jaunes ne tombait jamais malade. Elle ne se souvenait pas d'avoir affronté un rhume, une grippe ou autre.

- Une potion avec goût marshmallow ! Mais c'est génial ! Oh et avec pomme d'amour, tu crois que c'est possible ? Oh non saveur barbe à papa !

Quoi ? C'était une idée géniale ! Elle pouvait révolutionner le commerce des potions cette jeune femme ! Siobhan voulait bien faire sa goûteuse professionnelle. Elle allait surtout lui filer les coordonnées de son médicomage traitant pour qu'elle lui explique qu'il pouvait faire un effort sur les potions de ses traitements.

- Oh parfait j'adore les devinettes ! Je suis une championne du Trivial Pursuit chez moi ! Je ne sais pas si tu connais tiens ? C'est un jeu moldu où on se pose plein de questions de culture générale et on gagne des camemberts colorés, enfin pas des vrais camemberts bien sûr, c'est des petits bouts en plastique, enfin bref...

Oh bah à ce tarif-là, elle pouvait aussi lui parler du Pictionnary ou du Qui-est-ce ? Non, non, là il fallait qu'elle devine ce qui n'allait pas. Mais bon, pour le coup, le jeu de devinettes allait tourner court. Il suffisait de faire marcher un peu ses méninges et de se repasser la scène qui avait eu lieu un peu plus tôt pour gagner son camembert pour trouver la solution.

- Bon, je ne pense pas beaucoup me tromper en affirmant que c'est à cause d'un garçon ?

Élémentaire Siobhan Watson. Bon maintenant qu'est-ce qui se passait avec ce garçon ? Mystère. Ça, il pouvait y avoir tout un tas de raisons qui faisait que ça n'allait pas. Il avait oublié sa date d'anniversaire ? Non bon pas de quoi sortir le jus de pomme quand même. Même elle qui était hypersensible n'en ferait pas tout un plat.

- Qu'est-ce qu'il a fait ?


Ha ben oui la faute du type, forcément. C'était la brunette qui avait sorti la bouteille et s'était enfuie dans le parc. Cela dit le garçon, il n'avait pas l'air d'en mener large avant de la planter... Han la la, c'était encore mieux que Roméo et Juliette ou que Orgueils et préjugés. Et elle avait peur que ce ne soit pas palpitant ? Tsss.

- Après si tu veux, je te raconte d'abord une de mes histoires comme ça on est à égalité niveau confidences.


Parce que des histoires de cœur qui avaient mal tourné, elle en avait quelques-unes et comme elle avait fait son deuil pour chacune. Ça ne la dérangeait pas de lui en raconter une. Siobhan n'était pas du genre très secrète, de toute façon.

MAY
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Lumos
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Mar 5 Mar - 23:12
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Siobhan ◊ Hestia

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Non mais franchement qu’est-ce qui n’allait pas bien chez elle ce soir ? Déjà elle avait laissé Amaury l’atteindre, ce qui avait été une grosse, très grosse erreur. Puis elle avait osé demander de but en blanc à une professeure si elle allait lui donner une retenue pour avoir enfreint plusieurs règles de l’école. Et voilà que maintenant elle lui proposait carrément de partager sa bouteille d’alcool. D’accord elles parlaient de jus de pomme depuis le début, mais Hestia avait beau ne pas être dans son état normal, il était quand même clair pour elle qu’elles ne parlaient pas du tout de jus de fruit. Alors elle venait, dans le plus grand des calmes de proposer à une enseignante de boire de l’alcool. A quel moment exactement elle avait cru que ce serait une bonne idée ? Non seulement c’était la pire idée du monde, mais en plus ça aurait clairement gâché leur petit jeu qui consistait à prétendre que la bouteille ne renfermait qu’un inoffensif jus de pomme. Et il était très bien ce petit jeu s’il permettait de maintenir l’illusion, Hestia aurait dû faire son possible pour le maintenir, pas se lancer un sortilège dans le pied comme elle semblait destinée à la faire jusqu’à la fin de la soirée. Oui, apparemment ce soir elle faisait dans l’auto-sabotage. Jusqu’ici Miss O’Hara n’avait pas eu l’air très portée sur le respect du règlement ou les heures de retenue mais Merlin seul savait si ce serait toujours le cas une fois qu’elle aurait eu la preuve irréfutable que la boisson piquée par Hestia dans les cuisines était tout sauf du jus de fruit plein de vitamines. En temps normal la verte se serait fait toutes ces réflexions par elle-même et jamais elle n’aurait osé proposer de l’alcool à une des professeurs de l’université, mais cette soirée n’avait plus grand-chose de normal et l’alcool rendait affreusement floues toutes les limites qu’elle se fixait habituellement. Heureusement, l’enseignante sembla comprendre bien plus vite que la Serpentarde que sa proposition, bien que généreuse, était plutôt éloignée de l’idée du siècle. « Hummm, non, non le jus de pomme me donne des aigreurs d'estomac en ce moment. Je te le laisse, sans regret. » Hestia observa la sorcière secouer la tête. Son refus lui arracha une petite moue de déception. Dans son esprit embrumé, ne plus être la seule à avoir bu aurait eu un petit quelque chose de rassurant, comme si elle n’était plus la seule à avoir quelque chose qui clochait chez elle. Plus la seule à être obligé d’endormir ses sentiments à coup d’alcool pour pouvoir les supporter. Non, elle était encore loin de comprendre que sa proposition n’avait rien eu de sage. Ni même que la sorcière qui lui faisait face ne tenait peut-être absolument pas l’alcool et que alors son plus gros problème n’aurait pas été les émotions réveillées par Amaury mais de devoir gérer une adulte complètement bourrée quand elle-même n’avait plus rien de sobre. « C’est vous qui voyez. » Lâcha-t-elle en haussant les épaules. Pour la sagesse des paroles, on repassera. Apparemment l’alcool ne faisait pas que délier la langue de la Serpentarde. Heureusement elle se retint de dire que ça en ferait plus pour elle. Elle en avait assez fait pour ce soir, pas besoin de pousser la provocation plus loin. Peut-être qu’un peu de sagesse avait réussi à résister finalement.

Miss O’Hara parut étrangement offusquée par les paroles d’Hestia. A croire qu’elle n’avait jamais écouté de conversation ennuyeuse ou le discours décousu d’une élève pompette. Non vraiment, le coup de l’alcool pour oublier son ex ça n’avait pas grand-chose d’innovant, peut-être même que l’enseignante s’y était aussi adonnée par le passer. Pas mal de gens passaient par là avant de le regretter encore plus le lendemain. Heureusement pour Hestia, le lendemain lui paraissait encore bien loin alors elle ne s’inquiétait absolument pas du mal de crâne qui ne manquerait sûrement pas de lui donner envie de mourir. Comment était-il possible qu’elle finisse avec la gueule de bois alors qu’elle se sentait si légère ? Ça n’avait pas de sens pour son esprit embrouillé.  « J'espère que tu ne sors pas cette excuse à tes amis, sinon vos conversations doivent vite tourner court. » La verte haussa vaguement les épaules. Miss O’Hara ne savait pas grand-chose d’elle et ça se voyait. Déjà Hestia n’était pas le genre de sorcière à avoir beaucoup d’amis, merci le caractère bien compliqué hérité d’une famille dysfonctionnelle et d’une éducation qui était loin d’être à envier. Puis les confidences, ce n’était pas vraiment son truc. Elle n’était pas du genre à s’étaler sur sa vie et les personnes qui connaissaient plus que les grandes lignes de son existence étaient peu nombreuses. En fait c’était plutôt elle qui tournait court aux conversations dès qu’elles devenaient trop personnelles. Mais ça craignait de l’avouer, ça aurait été comme admettre un échec alors que c’était elle qui agissait sciemment ainsi. Elle garda donc le silence. « Franchement, si tu arrives à m'endormir, je t'engage pour me raconter ta vie le soir avant d'aller me coucher. Et puis ne t'inquiète pas, je ne tombe pas facilement malade. » L’idée de se retrouver tous les soirs au chevet d’une Miss O’Hara bordée jusqu’au menton était tellement décalée qu’elle arracha un bref éclat de rire à la Serpentard. Oh elle en aurait eu des choses à lui raconter. Hestia n’avait aucun mal à se dire qu’elle aurait pu l’endormir d’un récit basé sur sa vie en dehors de Poudlard. Sa vie dans la demeure Carrow n’avait jamais été particulièrement palpitante, encore moins depuis le départ de Thalia, alors ça aurait aidé même n’importe qui à dormir, même les insomniaques les plus récalcitrants. « Au moins je saurai dans quoi me reconvertir si je loupe mes études. Endormeuse professionnelle, ça sonne bien non ? » Elle adressa un sourire en coin à son enseignante. Oh, mais peut-être qu’elle pourrait proposer ça à Adèle ? Son amie avait l’air d’avoir parfois du mal à trouver le sommeil, quelques récits basés sur ses étés ennuyeux l’aideraient sûrement à régler le problème. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Hestia nota l’idée dans un coin de sa tête, persuadée que sa camarade trouverait ça génial.

En tout cas ce qui ne manqua pas d’enthousiasmer Miss O’Hara fut l’idée que Hestia puisse préparer des potions aux goûts agréables. « Une potion avec goût marshmallow ! Mais c'est génial ! Oh et avec pomme d'amour, tu crois que c'est possible ? Oh non saveur barbe à papa ! » La verte ne s’était pas attendue à une réaction si vive de la part de la sorcière mais c’était plutôt sympa de voir quelqu’un parler avec joie des potions, habituellement elle était la seule à se passionner pour ce sujet. Hestia ne doutait pas de son talent en potions, elle était particulièrement douée dans cette matière et n’avait aucun intérêt à jouer les modestes, alors sur le coup préparer des filtres gout barbe à papa ou pomme d’amour lui semblait parfaitement réalisable. Elle était capable de réaliser des potions complexes qui demandaient patiences et minuties alors pourquoi serait-elle incapable d’en préparer une qui aurait juste bon goût en plus d’avoir l’effet désiré ? « Si vous me lancez un défi… Je verrai ce que je peux faire. » Affirma-t-elle avec un petit hochement de tête, apparemment incapable de voir que l’alcool la rendait trop sûre d’elle. Hestia disait ça maintenant, et ça lui paraissait une très bonne idée, mais si jamais elle ne parvenait pas à créer de telles potions elle savait qu’elle serait capable de s’acharner jusqu’à y passer des jours entiers. Dommage que cette pensée ne lui soit pas parvenue avant de sortir une telle affirmation à la sorcière. Mais au moins tout ça avait le mérite de dévier du sujet principal : les raisons du comportement de la sorcière. Puisque Miss O’Hara avait l’air de ne pas vouloir en démordre, Hestia avait pensé à gagner du temps en lui proposant de tenter de deviner pas elle-même. Oui encore une brillante idée, merci l’alcool. Pour le coup, l’enseignante parue encore plus ravie de cette proposition. Tellement que Hestia n’aurait pas été étonnée de la voir taper dans ses mains en sautillant -ou alors elle aurait cru à une hallucination à cause de la boisson. « Oh parfait j'adore les devinettes ! Je suis une championne du Trivial Pursuit chez moi ! Je ne sais pas si tu connais tiens ? C'est un jeu moldu où on se pose plein de questions de culture générale et on gagne des camemberts colorés, enfin pas des vrais camemberts bien sûr, c'est des petits bouts en plastique, enfin bref... » La Serpentarde cligna des yeux, un peu perdue. Alors ça c’était beaucoup de paroles d’un coup. Son esprit embrumé avait un peu de mal à tout assimiler et il lui fallut quelques instants pour comprendre que la professeure était partante pour les devinettes. Et puis elle parlait de fromage aussi. En plastique. Mais pourquoi, la Carrow n’en avait pas la moindre idée. « Des camemberts en plastique ? Mais pourquoi... » Elle fronça les sourcils, essayant de remonter le fil des paroles de la sorcière. Mais non décidément, ça ne voulait pas, Miss O’Hara avait bien trop parlé et Hestia n’était pas vraiment en état de réfléchir. Ça devait être un truc de moldus. En bonne petite sang-pur elle ne connaissait rien à leur monde et il lui semblait que la rousse venait d’une famille moldue. « Vous savez quoi ? Laissez tomber. » Lança-t-elle finalement en balayant sa question d’un geste de la main. Si elle n’avait pas choisi l’option étude des moldus pendant sa troisième année, ce n’était pas pour commencer maintenant, au milieu de la nuit et avec trop d’alcool dans le sang.

Hestia garda donc le silence, laissant la sorcière réfléchir à sa vie et à ce qu’elle avait pu voir un peu plus tôt. C’était étrange, de se dire qu’elle acceptait qu’une presque inconnue fouine dans son existence, en fait ça n’était jamais arrivé avant, la verte y avait toujours veillé. Mais il y avait quelque chose chez Miss O’Hara qui avait éveillé sa confiance, peut-être parce qu’elle n’avait pas cherché à la punir pour son comportement ou parce qu’elle semblait sincèrement se demander ce qui lui était arrivé. Pour une fois ce sentiment n’était pas induit par l’alcool, Hestia en était sûre. Elle sentait qu’elle pouvait lui parler, et pour quelqu’un d’aussi secret que la Serpentarde, c’était déstabilisant. « Bon, je ne pense pas beaucoup me tromper en affirmant que c'est à cause d'un garçon ? » Hestia hocha lentement la tête. Elle se pinça les lèvres pour s’empêcher de grimacer. Oh ce n’était pas bien compliqué à deviner étant donné qu’elle était partie du bal directement après sa rencontre avec Amaury. Mais tout de même, ça confirmait ses craintes, leur petit aparté n’était pas passé inaperçu, ce qui voulait dire que dès le lendemain elle risquait d’entendre des élèves parler sur son passage. Des rumeurs sur ce qu’ils avaient vu, ou avaient cru voir. « Ouais... » L’idée que les autres élèves puissent interpréter son moment avec Amaury comme bon leur semblait la laissait amère. Ils n’avaient aucune idée de ce qu’il s’était passé. D’à quel point sa proximité lui avait été difficile à vivre où combien ses mots lui avaient fait perdre ses repères. Ils ne sauraient jamais à quel point le Serdaigle pouvait lui faire du mal. Parce qu’elle ne l’avouerait pas, même pas à elle-même. « Oui c’est à cause de lui. » Reprit-elle à mi-voix en se rendant compte que sa réponse frisait l’insolence. Au moins elle n’avait pas besoin de rentrer dans les détails. La rousse avait assisté à la scène, elle saurait de qui elle parlait. Hestia se sentait assez bête comme ça de s’être laissé atteindre, elle ne voulait pas en plus avoir à prononcer le prénom d’Amaury à haute voix. « Qu'est-ce qu'il a fait ? » Hestia tourna brièvement la tête vers la professeure d’art. Allait-elle vraiment répondre à sa question ? Etait-elle capable de tout lui dire ? De lui confier ce qu’elle n’avait dit à personne d’autre, même pas à ses plus proches amis ? Parler de tout ça, ça revenait à rouvrir des blessures dont elle niait l’existence depuis des mois. C’était se montrer vulnérable, bien plus qu’elle ne l’avait été quand elle l’avait trouvé là avec sa bouteille à la main et déjà trop d’alcool dans le sang. Est-ce qu’elle en était véritablement capable ? Hestia ouvrit la bouche et la referma sans avoir dit un mot, hésitante. « C’est de la triche. » Marmonna-t-elle finalement d’un air boudeur. Elle s’efforça d’enterrer au fond d’elle le sentiment de se montrer particulièrement lâche. Et d’oublier l’envie subite de tendre la main vers la bouteille qu’elle avait abandonnée à ses côtés. Se noyer un peu plus dans l’alcool ne résoudrait rien, et puis ce n’était pas dit que l’enseignante la laisse faire. Elle avait pris assez de mauvaises décisions comme ça pour ce soir. « Vous êtes censé deviner, pas me poser des questions. » Expliqua-t-elle tout en se sentant particulièrement stupide de réagir ainsi. Soudainement, elle avait eu peur, de s’ouvrir, de se dévoiler. Tout ce qu’on ne lui avait jamais appris à faire.

Hestia se laissa aller en arrière jusqu’à s’allonger complètement dans l’herbe. Une vague sensation de vertige lui donna l’impression que le ciel étoilé dansait devant ses yeux et elle ferma les paupières quelques instants pour se débarrasser de cette sensation. « Après si tu veux, je te raconte d'abord une de mes histoires comme ça on est à égalité niveau confidences. » La verte rouvrit les yeux en entendant la proposition de la sorcière. D’abord elle voulait l’écouter et maintenant elle lui proposait de se confier en premier, voilà qui n’était pas habituel chez les professeurs. Hestia l’observa un instant, se demandant soudainement quel genre de personne se cachait vraiment derrière Miss O’Hara. La Serpentarde n’avait jamais vraiment prêté attention à ses professeurs, tant qu’ils faisaient bien leur boulot le reste ne la regardait pas, mais peut-être que la prof d’art valait le coup qu’on s’intéresse un peu à elle. « Hum, une histoire en échange d’une autre ? Vous voulez vraiment vous confier à une élève ? Pourquoi pas. » Répondit-elle en posant ses mains sur son ventre. C’était une proposition plutôt honnête, bien que peu habituelle venant d’une enseignante. Mais l’idée d’être sur un pied d’égalité plaisait bien à Hestia. Aussi celle de comprendre qu’elle n’était pas la seule à s’être laissée aller au jeu des sentiments et d’en être ressortie blessée et méfiante. « Vous d’abord. » Souffla-t-elle en reportant ses prunelles noisette sur le ciel étoilé.
 

 
CODAGE PAR AMATIS


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Dim 10 Mar - 12:14

 

Aching heart, drinking mind

— Hestia & Siobhan

Oh bah c'était tout vu. Quitte à être ivre, fallait être organisée. Déjà, avoir les copines avec elle pour la ramasser, c'était mieux. Ensuite, choisir le bon jour. Genre pas le jour, où on allait écouter les peines de quelqu'un. Non, pour ce coup-là il valait mieux être lucide. Ensuite le lieu, et ce n'était certainement, mais alors certainement pas l'école. Perdre son job au bout de deux mois pour état d'ébriété sur son lieu de travail ? Mauvais plan. N'empêche que... Elle avait quand même bien de la chance la brunette d'être tombée sur Siobhan, car même si son intention n'était pas d'aller se jeter dans le lac de désespoir, tomber sur un autre enseignant aurait pu être beaucoup moins sympathique.  Il est vrai que la rouquine n'avait pas la réputation d'être particulièrement sévère. Elle n'avait pas vraiment envie que ses élèves la détestent et même si ça devait prendre du temps, elle préférait gagner le respect de ses étudiants plutôt que de l'imposer de manière drastique. Bien sûr elle n'avait pas fait le choix le plus facile pour sa pédagogie, mais c'était le choix qui lui correspondait le mieux. Peut-être qu'un autre professeur n'aurait pas cherché à comprendre en trouvant cette jeune femme dans le parc bouteille à la main, mais pas l'Irlandaise. Elle avait déjà compris bien avant de voir la bouteille que ça n'allait pas très bien pour elle. S'acharner en distribuant retenue et perte de points ? Non, ça n'était vraiment pas dans ses habitudes. L'enseignante préférait lui donner la parole, afin de peut-être pouvoir la libérer d'un peu de ce mal-être. Elle n'aurait peut-être pas de solutions à lui apporter, mais dans tous les cas, parler ça faisait du bien.

Enfin le problème, c'était que cette demoiselle faisait partie de ces gens qui ne se confiaient pas facilement. Du coup l'enseignante devait insister, faire du mini chantage. Et l'étudiante continuait à se défiler avec des excuses à deux mornilles, mais Sio les chassait toutes une par une. L'ennuyer, la rendre malade, l'endormir, blablabla... Oui bon, elle n'avait pas encore compris qu'elle n'y échapperait pas visiblement. Donc après avoir essayé de détourner la conversation plusieurs fois, en vain, parce que parler méthode d'endormissement ou potions saveur dessert, franchement si ce n'était pas essayer de la lui faire à l'envers, c'était que Siobhan était vraiment parano, la brunette tenta le jeu. Oh bah d'accord, ce n'était pas pour déplaire à l'Irlandaise qui adorait jouer. Bon soit elle ne connaissait pas le Trivial Pursuit, soit elle ne connaissait pas bien le monde moldu, vu sa question. La rouquine s'apprêtait à changer son histoire de camembert en part de pizza, après tout on pouvait appeler ça des parts de pizza aussi, ou des parts de tarte pomme-rhubarbe, c'était bien, mais la jeune femme abandonna l'idée de comprendre son histoire. Oh ! Vous avez vu ! Elle avait arrêté d'essayer de changer de conversation !

Le jeu des devinettes avait commencé. Bon un garçon donc, mais qu'avait-il fait ? Parce que des histoires de cœur qui tournaient mal, il y en avait des tonnes. Il suffisait de voir le nombre de films sur le sujet. Voilà qu'elle lui sortait que c'était de la triche. Oui peut-être, mais il lui fallait bien quelques indices pour avancer.

- J'essaye, j'essaye, mais je ne suis pas voyante, figure-toi.

Oh ça non, pas du tout même. Pourtant elle avait pris l'option divination tout au long de son cursus. Aucun talent de voyance, mais alors une imagination débordante. De ce fait si elle commençait à partir sur toutes les hypothèses qui lui passaient par la tête, elle allait se perdre. Naturellement, elle avait demandé, passant déjà à autre chose qu'un jeu de devinettes. Siobhan était passée à la négociation. Oh ce n'était pas une fine négociatrice pour le moins du monde. Une histoire pour une histoire ? La jeune femme sembla accepter. Une enseignante qui racontait à une élève un de ses chagrins d'amour, ce n'était sûrement pas chose courante. Siobhan faisait facilement confiance aux gens, et puis que ferait-elle de son histoire ? La raconter à ses amis ? Et bien qu'importe, si ça leur permettait de ne pas faire la même erreur qu'elle.

- Pourquoi pas. Bon après si tu as peur de t'ennuyer ou que je t'endorme, la taquina l'enseignante.

Sio jeta un œil à la brunette qui s'était allongée dans l'herbe. Quelle histoire pouvait-elle lui raconter ? Les histoires qui n'avaient jamais vu le jour pour un amour non réciproque n'étaient pas très passionnantes. Les ruptures classiques du type qui est tombé amoureux d'une autre entre temps, ou qui tout simplement n'est plus amoureux, pas terrible non plus. Non, elle savait quelle histoire raconter.

- Très bien, je commence alors. J'étais en sixième année et je suis tombée amoureuse d'un garçon. Il avait tout pour lui, séduisant, bon élève, sportif, sympathique... À mes yeux c'était le garçon parfait. Le hic c'était qu'il avait déjà une copine. Je ne suis pas une voleuse de petit-copain, alors j'ai juste gardé mes sentiments pour moi...

À première vue, cette histoire n'avait rien de tragique. Celle du garçon déjà pris, elle était bien connue aussi, mais Siobhan n'avait pas fini son histoire. Resserrant son morceau de jupon autour de ses épaules, elle reprit son récit.

- Un jour, lui et sa petite-amie ont eu une grosse dispute et il s'est retrouvé dans la salle de classe où je travaillais. Nous avons beaucoup discuté ce jour-là et à la fin, il m'a embrassée. Il a continué à me voir par la suite en secret. Je vais te dire un truc, les relations secrètes cachent toujours quelque chose. Lui n'assumait pas cette histoire, car aux yeux de ses amis, j'étais la née-moldue un peu loufoque et rêveuse. Et puis sans me prévenir, il a repris son histoire avec cette fille. Plus tard, elle nous a trouvés ensemble. Ce jour-là je suis passée pour la pire des voleuses de copain, une véritable humiliation publique dans laquelle il ne m'a même pas défendue.


Le cœur brisé, trahi et humilié. Sans doute l'une de ses pires histoires de cœur, mais qu'elle n'avait plus aucun mal à raconter parce qu'elle avait eu ses amis en or pour l'épauler. Après tout rien n'avait été de sa faute et elle était passée à autre chose. C'était une vieille histoire, une de ces histoires qui vous apprenait à ne pas refaire la même erreur. Ce type pour faire autant de mal à quelqu'un n'était pas un prince charmant, elle finirait forcément un jour par trouver le sien.  

- Voilà mon histoire. Je te laisse y réagir si tu le souhaites, mais après c'est ton tour.


Ha ça, elle ne perdait toujours pas de vue son objectif et la demoiselle allait bien devoir s'y coller à un moment. Ce serait sans doute plus simple maintenant que Siobhan s'était un peu livrée à elle. Une sorte de donnant donnant.

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Dim 31 Mar - 22:44
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Siobhan ◊ Hestia

I am a little bit insecure, a little unconfident 'Cause you don't understand I do what I can But sometimes I don't make sense
 
 

Est-ce que pour la première fois de la soirée Hestia avait pris une décision qui n’était pas totalement mauvaise et n’avait que peu de risque de lui revenir en pleine figure ? Peut-être bien. Même si son esprit embrumé par l’alcool rendait ses réflexions ardues, elle avait envie de le croire. Pourtant en temps normal, la Serpentarde n’aurait jamais accepté de se confier sur un sujet aussi délicat que sa relation passée avec Amaury, que ce soit à une professeure ou à n’importe qui. Elle avait été élevé dans l’optique de se méfier de tout et de tout le monde alors accorder sa confiance à une presque inconnue n’était clairement pas dans ses habitudes. En fait, la verte n’était pas du genre à se confier tout court, elle préférait tout garder pour elle plutôt que de révéler des informations qui pourraient un jour être utilisées contre elle. Même ses amis, qui étaient rares et en qui elle accordait une confiance totale, n’étaient pas forcément au courant de tous ses états d’âme. C’était une mauvaise manie, de tout garder enfermé au fond d’elle, pourtant sa conscience lui murmurait que le poids qui reposait sur ses épaules serait bien plus facile à porter si seulement elle acceptait de le partager un peu, mais c’était plus fort qu’elle. Hestia en était venue à croire que se confier c’était se montrer vulnérable, c’était dévoiler des faiblesses sur lesquelles il serait facile de jouer pour la blesser, et cette idée lui était insupportable. Pourtant face à Miss O’Hara elle considérait sérieusement l’idée de lui révéler ce qui la tourmentait. C’était sûrement l’alcool qui la poussait à envisager de parler à une de ses professeures. Elle savait que la boisson, en plus de lui embrouiller les sens, avaient tendance à lui délier la langue et à la faire agir avec moins de prudence. Mais il n’y avait pas que ça. Il y avait aussi l’attitude de la professeure d’art. Le fait qu’elle avait tenté de comprendre les raisons de sa présence dans le parc au lieu de se contenter de lui donner une retenue et le regard dénué de tout jugement qu’elle portait sur la verte. Mais aussi cette façon qu’elle avait de la pousser à lui parler tout en conservant une attitude complètement désintéressée. Elle avait l’air de vraiment s’en faire pour elle et ça, la Hestia alcoolisée y était particulièrement sensible. Surtout que la Hestia sobre n’avait jamais eu le droit à ce genre d’égard de la part de ses propres parents.

Alors pour une fois Hestia était prête à mettre sa méfiance de côté et à se dévoiler un peu. De toute façon elle n’avait pas grand-chose à perdre. Elle imaginait mal Miss O’Hara répéter son histoire à quiconque voulait bien l’entendre -et d’ailleurs qui serait vraiment intéressé par ses états d’âme ?- alors au pire elle ne récolterait qu’un peu d’indifférence. Et au mieux ? Eh bien elle imaginait que se confier pourrait l’aider à se sentir un peu moins mal. Mais clairement, elle avait certainement bu trop d’alcool pour se sentir bien avant un moment. C’était poussée par la bouteille à moitié vide à ses côtés que la verte avait proposé à l’enseignante de jouer aux devinettes. Elle avait beau envisager l’idée de se confier, Hestia n’en était pas pour autant à se lancer directement dans un récit détaillé de sa vie. Les habitudes avaient la dent dure et elle cherchait encore à gagner du temps pour évaluer si c’était vraiment une si bonne idée que ça ou si elle viendrait s’ajouter à sa liste des regrets du lendemain matin. Comme si elle était assez sobre pour réfléchir à ce genre de chose. Au final le jeu de devinettes c’était rapidement transformé en jeu de questions-réponses, ce qui n’avait pas manqué de la faire râler. « J'essaye, j'essaye, mais je ne suis pas voyante, figure-toi. » Oui bon, l’enseignante marquait un point mais tout de même, elle aurait pu essayer un peu plus. Hestia se serait bien plaint un peu plus mais la rousse avait enchaîné sur une nouvelle proposition, lui faisant perdre le fil de ses pensées. L’enseignante avait beau avoir refusé de boire du jus de pomme -oui on y croit encore- elle aussi sautait d’une idée à une autre et maintenant elle lui proposait de lui raconter une de ses histoires avant de l’écouter. Toujours décidée à gagner du temps, Hestia accepta sans la moindre hésitation, peut-être que d’ici là elle se serait décidée. « Pourquoi pas. Bon après si tu as peur de t'ennuyer ou que je t'endorme. » Hestia haussa un sourcil en la direction de l’enseignante. Alors comme ça maintenant elle reprenait ses arguments pour les utiliser contre elle ? Voilà qui n’était pas très fairplay. Enfin de toute façon toute cette conversation était bancale, alors la verte n’avait pas grand-chose à dire. Elle se tourna tout de même vers la sorcière, mimant un air choqué. « Oh c’est pas beau de se moquer. » Lui lança-t-elle avec un bref éclat de rire. D’accord, elle l’avait peut-être mérité en fait.

Reportant son regard sur le ciel étoilé, la Carrow laissa le temps à la professeure de réfléchir. Par Merlin si on lui avait dit un peu plus tôt qu’elle se trouverait dans le parc avec trop d’alcool dans le sang, à échanger des histoires avec une enseignante, elle n’aurait jamais voulu le croire. « Très bien, je commence alors. J'étais en sixième année et je suis tombée amoureuse d'un garçon. Il avait tout pour lui, séduisant, bon élève, sportif, sympathique... À mes yeux c'était le garçon parfait. Le hic c'était qu'il avait déjà une copine. Je ne suis pas une voleuse de petit-copain, alors j'ai juste gardé mes sentiments pour moi... » La verte hocha lentement la tête. Au moins Miss O’Hara ne faisait pas partie de ces garces qui ne reculaient pas devant un sorcier déjà pris. Non parce que ça, la Serpentarde avait déjà donné et ça l’aurait clairement refroidit pour le reste de la nuit. La rousse avait de bons principes, pas que Hestia en ait déjà douté. « Un jour, lui et sa petite-amie ont eu une grosse dispute et il s'est retrouvé dans la salle de classe où je travaillais. Nous avons beaucoup discuté ce jour-là et à la fin, il m'a embrassée. Il a continué à me voir par la suite en secret. Je vais te dire un truc, les relations secrètes cachent toujours quelque chose. Lui n'assumait pas cette histoire, car aux yeux de ses amis, j'étais la née-moldue un peu loufoque et rêveuse. Et puis sans me prévenir, il a repris son histoire avec cette fille. Plus tard, elle nous a trouvés ensemble. Ce jour-là je suis passée pour la pire des voleuses de copain, une véritable humiliation publique dans laquelle il ne m'a même pas défendue. » Hestia soupira en comprenant comment de l’amourette innocente Miss O’Hara avait vécu une véritable trahison. Certains n’avaient vraiment aucune conscience. La verte imaginait sans mal les sentiments qui avaient dû traverser la sorcière à ce moment-là. « Voilà mon histoire. Je te laisse y réagir si tu le souhaites, mais après c'est ton tour. » La Serpentarde tourna lentement le visage vers la rousse. Que pouvait-elle dire à ça ? Qu’elle était désolée d’apprendre qu’elle était tombée sur un crétin fini ? Qu’elle espérait qu’elle avait pu se remettre de cette mauvaise aventure sans trop de difficultés ? L’empathie n’était pas vraiment le domaine où Hestia excellait, elle qui partageait si peu ses émotions. Alors à la place ce fut un grognement de dépit qui s’échappa de ses lèvres. « Les mecs sont vraiment des enfoirés. » Gronda-t-elle en oubliant qu’elle se trouvait face à un membre du personnel de l’école et qu’elle ferait mieux de surveiller son langage. Mais pour sa défense, le garçon en question l’avait amplement mérité. En fait elle considérait même qu’elle avait été plutôt polie, il y avait bien d’autres qualificatifs dont elle aurait pu affubler ce sorcier et « enfoiré » faisait partie des moins pires. « J’espère au moins qu’il a payé pour ça. » Elle voyait mal Miss O’Hara mettre son poing dans la figure de qui que ce soit, mais elle n’avait pas grand peine à imaginer qu’une sorcière telle qu’elle était bien entourée. Alors il y avait sûrement eut quelqu’un dans ses amis pour défendre son honneur bafoué. Du moins Hestia l’espérait puisqu’elle savait que c’était ainsi qu’elle réagirait si on osait s’en prendre à l’un de ses amis.

Quand le silence retomba entre elles, la Serpentarde réalisa qu’elle était arrivée au bout de ses options pour gagner du temps. Allait-elle vraiment le faire ? Se confier à la professeure sur un sujet dont elle n’avait parlé à personne ? Elle soupira, réalisant qu’une partie d’elle -certainement celle alcoolisée- la poussait à parler alors que l’autre lui murmurait de se montrer prudente. « Okay, à mon tour je suppose. » Reprit-elle finalement plus doucement. Elle espérait ne pas avoir à le regretter mais elle avait passé un marché avec l’enseignante. Celle-ci avait accepté de partager un pan compliqué de sa vie avec elle alors le minimum qu’elle pouvait faire s’était d’aller au bout de sa parole. La verte reporta ses prunelles sur les étoiles, Miss O’Hara avait beau faire preuve de toute la bienveillance du monde, ce n’était pas pour autant que Hestia voulait croiser son regard pendant qu’elle lui expliquait ce qui rendait ses sentiments si douloureux. Peut-être qu’une ou deux gorgées supplémentaires de son jus de pomme aurait pu rendre tout ça plus aisé. « Lui et moi on s’est… fréquenté l’année dernière. » Commença-t-elle lentement. Elle ne prit pas la peine de préciser qu’il s’agissait d’Amaury, la sorcière avait assisté à la scène du bal. Et puis elle n’avait pas vraiment envie de prononcer le prénom du bleu à voix haute. Quand à ce qui les avait liés, c’était le mieux qu’elle pouvait faire pour le décrire, d’ailleurs elle avait utilisé les mêmes termes quand elle avait eu une discussion similaire avec Adèle à la rentrée. « C’est moi qui lui ait demandé à ce qu’on ne mette pas de mots sur notre relation. Les attaches c’est pas trop mon truc, me montrer jaculatoire dans mes émotions non plus, et puis tout ce qu’on voulait c’était passer du temps ensemble. » Elle choisissait ses mots avec soins -oui, bon sauf jaculatoire hein on sait d’où ça vient. Même sous l’influence de l’alcool elle n’avait pas vraiment envie d’expliquer à une de ses enseignantes que si elle n’avait pas voulu définir leur lien c’était en partie parce qu’elle n’avait pas prévu qu’elle aille au-delà d’une simple relation charnelle. Et puis, Hestia ne doutait pas que Miss O’Hara saurait certainement lire entre les lignes. Sauf que la résolution de la Serpentarde n’avait pas tenue bien longtemps. De simplement profiter, elle en était venue à s’attacher à Amaury et à apprécier chaque fois un peu plus les instant qu’ils pouvaient passer ensemble. Ça, ça n’avait pas été prévu et aujourd’hui encore elle avait du mal à l’admettre. L’engagement, les promesses, tout ça ce n’était pas pour elle. Et pourtant… Elle soupira. « Je m’en fichais de définir notre relation, parce que ça sonnait juste, c’était bien. Je crois… je crois que j’ai jamais été aussi bien. » Oula, il n’était pas prévu que de tels mots franchissent la barrière de ses lèvres. Hestia s’arrêta un instant, un peu surprise de la sincérité de son aveu. C’était la première fois qu’elle prononçait de tels mots, qu’elle avouait qu’aux côtés du Serdaigle elle s’était sentie bien, que ce qu’ils avaient connu n’avait peut-être pas été la relation sans promesses qu’elle avait voulu au départ. Ce qu’elle avait partagé avec Amaury n’avait pas été sa première relation, mais elle avait été la première qui avait véritablement eu du sens à ses yeux. On faisait mieux pour une relation sans attaches, hein ? Gênée, et encore un peu plus perdue que quelques instants auparavant, Hestia passa ses mains sur son visage. Elle connaissait la fin de l’histoire et elle savait que cette confession ne mènerait pas à une fin heureuse. « Ça a duré quelques mois comme ça, et puis un matin je l’ai vu avec une autre dans les bras. Ils étaient au beau milieu de la Grande Salle et c’était clair qu’ils n’étaient pas juste des potes de maison. Lui non plus n’avait pas pris la peine de rompre. » Conclut-elle avec amertume. Peu importe ce que leur relation lui avait fait ressentir, peu importe la place que le bleu avait pu prendre dans son existence, il s’était assuré de tout détruire. Il avait parfaitement réussi à lui démontrer combien elle n’avait été qu’un amusement à ses yeux et qu’elle ne comptait pas. Elle avait eu raison depuis le début, l’attachement n’était qu’un appel à la souffrance. Mais encore aurait-il fallu qu’elle accepte de voir combien il lui avait fait mal.

Pourtant en cet instant elle n’avait jamais été aussi proche de se l’avouer à elle-même. La fautes aux souvenirs que la proximité du de Lestang avait réveillés et aux sentiments contradictoires qui étaient venus s’en mêler. La colère, l’amertume et la douleur, tout ce qu’elle avait tenté de noyer dans l’alcool mais qui ne cessaient de remonter à la surface. Mais puisqu’elle était lancée, autant aller jusqu’au bout. « Et là il revient, avec des gestes et des mots qui veulent rien dire. Comme si c’était juste un jeu de plus. » La verte posa ses mains sur son ventre et garda résolument ses yeux braqués sur le ciel. Elle n’ajouta rien de plus parce qu’elle ne voyait pas quoi dire d’autre. Miss O’Hara avait sûrement vu la scène, peut-être même qu’elle avait saisi des brides des paroles qu’Amaury lui avait adressées. Peut-être qu’elle aurait mieux compris que la Serpentarde, parce que Hestia, elle, était complètement paumée. Et cette fois ce n’était pas juste à cause de l’alcool. Par Merlin, elle devait avoir l’air ridicule. « De tout ça j’ai rien dit à personne. En fait vous êtes la première à qui j’en parle. » Personne n’avait rien su de l’infidélité d’Amaury. Sans pour autant se cacher ils avaient choisi de ne pas étaler leur relation aux yeux de tous alors leur rupture avait été discrète, rares étaient les élèves qui s’en étaient aperçu et aucun d’entre eux n’en avait su les véritables raisons. Surtout que Hestia n’avait pas fait de scandale. Elle se tourna finalement vers la professeure, un sourire qui sonnait affreusement faux aux lèvres. « Bravo, vous êtes officiellement la sorcière qui en sait le plus sur moi. » Mais au fond ça n’avait pas grand-chose de véritablement réjouissant, n’est-ce pas ? Mais bon, elle n’était plus à ça près.
 

 
CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Jeu 18 Avr - 19:44

 

Aching heart, drinking mind

— Hestia & Siobhan

Se moquer ? Siobhan ? Jamais ! Bon ok un petit peu, mais certainement pas pour vexer la jeune femme. De toute façon, elle n’aurait sûrement pas ri si ça avait été le cas. Non et puis il valait mieux le prendre avec humour. De toute façon, elle avait dû comprendre depuis, que l’enseignante n’était pas venue l’enfoncer, mais bel et bien lui offrir une oreille attentive. Enfin d’abord raconter sa propre histoire. Oh mais beaucoup de filles avaient vécu de tristes histoires, tout comme les garçons d’ailleurs. On avait beau dire, mais victime ne rimait pas avec fille. L’histoire de la rouquine c’était une histoire parmi tant d’autres. Un peu triste et révoltante, mais pas plus originale qu’une autre. Peu importe, elle n’était pas là pour un concours de l’histoire d’amour la plus accablante, pas du tout. Elle préférait cent fois mieux raconter ses plus beaux souvenirs, mais ça n’aurait pas vraiment permis à la brunette d’avoir envie de se livrer.

- Oh oui il l’a regretté après. Je n’ai peut-être pas de chance en amour, mais en amitié, je suis la personne la plus chanceuse de la planète je crois bien. Mes amis lui ont bien fait comprendre qu’il avait fait une grosse erreur et il est même venu s’excuser.


Siobhan n’était pas la personne la plus rancunière du monde, elle avait même tendance à accorder son pardon très facilement. A quoi bon passer sa vie à être rongée par la vengeance ? Oh non, elle était bien trop courte ! Il valait mieux reporter son intérêt sur les gens qui en valaient la peine. Ses amis par contre, n’avaient pas traîné pour faire comprendre au type qu’il avait fait une des plus grosses erreurs de sa vie. Par contre là où elle n’était pas d’accord, c’était avec ce que la brunette avait dit juste avant.

- Les hommes ne sont pas tous comme ça, j’en suis convaincue. Et puis personne n’est parfait, même pas nous les femmes, dit-elle en riant.

C’est vrai, elle avait une vision des choses moins tranchée. Plus douce, plus naïve peut-être ? Ou peut-être qu’elle était juste très ouverte d’esprit. Bon et puis en l’occurrence, ce n’était pas elle qui en ce moment broyait du noir. On n’allait pas parler de toutes les fois où ça avait été son cas et qu’elle avait sorti que sa vie était fichue ou qu’elle finirait sa vie vieille fille parce que les garçons n’étaient pas gentils avec elle.
Finalement vint le moment d’inverser les rôles. A Siobhan d’écouter son élève raconter son histoire. Elle la laissa s’expliquer sans jamais l’interrompre ni commenter ses mots. Ainsi, elle se retint d’exprimer sa surprise lorsque la brunette expliqua que les attaches ce n’était pas son truc. D’abord parce qu’elle n’était toujours pas là pour juger et puis parce qu’elle savait bien que tout le monde n’avait pas cette facilité qu’elle avait pour exprimer ses sentiments. L’amour c’était tout de même un sentiment très complexe. Sauf qu’en fait l’Irlandaise comprit qu’il ne s’agissait pas d’avoir du mal à exprimer ses sentiments. Oh non ce n’était pas de ce genre de relation dont elle parlait. Alors qu’elle cherchait l’amour de sa vie à chaque relation qu’elle entamait, son élève elle n’avait souhaité qu’une histoire sans promesses. Oh, elle n’était pas stupide, elle avait des copines qui prônaient ce genre de relation, celle où il s’agissait de profiter de la vie et de ses plaisirs. Sauf que pas de chance, l’amour était beaucoup plus sournois que ça. On a beau vouloir l’écarter de sa vie, c’est un sentiment et celui-là est sûrement le plus difficile à contrôler. La jeune femme ne l’avouait pas à voix haute, mais l’enseignante savait bien reconnaître les signes de quelqu’un qui avait aimé. On ne souffrait pas comme ça sans avoir aimé. La fin de l’histoire ? Oh elle n’était pas très jolie, tout comme son histoire à elle. La rouquine ne s’était pas attendue à un happy end et elle la laissa encore s’exprimer sur ce qui s’était passé ce soir.

- Hum… D’un point de vue totalement extérieur, je n’ai pas vraiment eu l’impression que ce qui s’est passé était prémédité. Il ne m’a pas vraiment paru vouloir chercher à blesser… mais euh ce n’est que mon avis, et après tout tu ne me l’as pas demandé.

Non c’est vrai, mais peut-être parce qu’elle avait été un témoin extérieur à la scène, qu’elle ignorait tout ce qui avait pu exister entre ces étudiants avait-elle eu un autre regard ? Ce jeune homme avait paru tout aussi surpris de tomber sur la brunette. Il avait même réparé l’incident provoqué et si la jeune femme lui avait paru terriblement affectée par cet échange, elle n’avait pas eu l’impression que le jeune homme en soit sorti plus indemne. En tout cas, il n’avait guère reflété de l’indifférence. Enfin, elle n’était pas là pour interpréter ce qui s’était passé. Elle n’était pas là pour régler des problèmes de couple, ça ne la regardait pas. Ces choses-là ne pouvaient se régler qu’entre les deux principaux intéressés.

- Tu gardes tout ça sur le cœur depuis tout ce temps ?
s’étonna la rouquine.

Ce que ça devait être bien dur de tenir tout ce temps sans jamais rien dire à personne. C’était à la fois admirable d’avoir cette force et en même temps, Sio trouvait que ce n’était pas non plus très bon de garder tout à l’intérieur comme ça. Comment pouvait-on songer à passer à autre chose et à se reconstruire si on faisait juste comme si tout allait bien ?

- Oh bah non, je ne connais pas ton plat préféré, tes habitudes de vie, je ne sais même pas de quelle maison tu fais partie, ni ce que tu étudies… Je ne sais même pas comment tu t’appelles ! Alors non je suis certaine de ne pas être celle qui en sait le plus sur toi.


Punaise c’est clair, on avait vu mieux en matière de connaissance. Sa simple identité restait un mystère. Cela dit, elle comprenait pourquoi elle avait dit ça. L’Irlandaise se retourna vers l’étudiante avant de lui demander :

- Comment tu te sens, là maintenant ?

Non parce que ce qui l’intéressait, c’était de savoir si cette conversation avait servi à quelque chose. Jamais elle n’avait cherché à tourmenter plus la jeune femme en lui faisant ressortir de vieux souvenirs douloureux. Non ce qu’elle voulait savoir, c’était si quelque part la brunette avait toujours envie de boire son petit jus de pomme.

MAY
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Mar 21 Mai - 22:25
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Siobhan ◊ Hestia

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Est-ce que Hestia avait bien fait d’accepter de parler à Miss O’Hara ? De, pour une fois, choisir sciemment de tout dévoiler sans se cacher, sans fuir ? De faire taire son instinct qui lui dictait de garder le silence pour se protéger ? N’importe qui aurait certainement répondu oui sans la moindre hésitation. Mais Hestia, elle, ne savait pas trop. Tout le monde vantait les mérites du partage, du sentiment de légèreté que ça apportait, du soulagement de ne plus être seul à porter un poids sur les épaules. Tout ça la verte voulait bien y croire, elle aurait même aimé y croire, mais pour le moment elle était loin de le ressentir. Elle ne savait pas trop à quoi elle s’était attendue en acceptant de parler à l’enseignante -sûrement à rien en fait si elle était honnête avec elle-même- mais ce n’était clairement pas une quelconque forme d’apaisement qui l’avait envahi suite à ses confidences. Au fond d’elle, elle savait qu’elle aurait beau attendre et espérer, ce sentiment ne viendrait pas. Au contraire, au fur et à mesure que les mots franchissaient la barrière de ses lèvres c’était la douleur qui venait lui étreindre un peu plus le cœur. La Carrow n’avait pas prévu d’aller aussi loin dans ses confessions, merci l’alcool qui avait la fâcheuse tendance de lui délier la langue alors qu’habituellement elle se montrait bien plus secrète. Elle n’avait pas pensé que ce serait en cet instant que de telles révélations s’imposeraient à elle, alors qu’elle tentait de garder les paupières fermées depuis des mois justement pour ne pas les voir. Mais encore une fois elle n’aurait jamais pu prévoir tout ce qu’il s’était passé ce soir. Comment une simple soirée d’Halloween s’était transformée en une véritable épreuve à ses yeux. La Serpentarde s’était attendue à passer un bon moment, ou tout du moins à se changer un peu les idées, pas à se retrouver allongée dans le parc de l’école avec trop d’alcool dans le sang et une professeure à l’écoute à ses côtés alors qu’elle lui racontait un pan de sa vie qu’elle avait gardé pour elle pendant presque une année entière. Non ça clairement Hestia n’aurait jamais parié là-dessus.

Au moins de leurs deux histoires, celle de Siobhan avait connu une fin plus satisfaisante. Hestia ressentit une joie presque mauvaise en entendant que celui qui avait fait du mal à la rousse l’avait ensuite vivement regretté jusqu’à lui demander son pardon. Au moins une d’entre elle avait obtenu, si ce n’était réparation, une forme de salut. Quelque chose à se raccrocher pour pouvoir tourner la page. Les excuses, Hestia n’y avait pas eu le droit. Elle n’avait vu ni regret ni remord dans les prunelles d’Amaury quand elle l’avait confronté à propos de ce qu’il lui avait fait. La Serpentarde avait tenté de se persuader qu’elle s’en fichait, que ses explications et supplications elle n’en voulait pas, la vérité c’était sûrement que ça aurait pu l’aider à panser cette plaie béante qu’il lui avait causé. Elle avait joué l’aveugle, s’était drapée dans le déni le plus pur. Et au final tout ça lui avait explosé à la figure. Les choses auraient certainement été différentes si elle avait accepté de regarder la vérité en face dès le début, mais il était trop tard pour revenir en arrière. Personne n’était parfait, Miss O’Hara l’avait dit elle-même, et clairement c’était aussi le cas de Hestia. De toute manière elle n’avait jamais affirmé le contraire. Sa manière de gérer sa rupture avec Amaury n’avait pas été idéale mais c’était la seule qu’elle connaissait. Encore un des aspects de son éducation dont elle se serait bien passé : cette incapacité à comprendre et à gérer ces émotions. Maintenant elle se trouvait face à une tempête qui lui déchirait la poitrine et elle ne savait pas comment la calmer. Elle avait bien tenté de la noyer dans l’alcool mais ça n’avait réussi qu’à émousser ses sens et à la faire parler plus que de raison. Ça ne l’empêchait pas de se ressasser les mots prononcés par le Serdaigle et surtout l’impression de n’être qu’un pion à ses yeux. Sauf qu’apparemment elle était la seule à voir les choses ainsi. « Hum… D’un point de vue totalement extérieur, je n’ai pas vraiment eu l’impression que ce qui s’est passé était prémédité. Il ne m’a pas vraiment paru vouloir chercher à blesser… mais euh ce n’est que mon avis, et après tout tu ne me l’as pas demandé. » Hestia pinça les lèvre. Prémédité, non. Par Merlin, encore heureux, elle voulait bien croire que le de Lestang était un salaud mais il n’était tout de même pas aussi tordu. Par contre croire qu’il n’avait pas cherché à la blesser, ou du moins à se jouer d’elle, c’était un peu plus difficile à croire pour la verte. Après tout c’était lui qui avait été infidèle, personne ne l’avait poussé à agir ainsi alors pourquoi lui adresser de tels mots un an plus tard si ce n’était pour s’amuser de ses réactions ? La Carrow soupira, elle ne comprenait plus rien et c’était de pire en pire. Au moins l’enseignante n’avait pas l’air de porter de jugement sur ce qu’elle venait de lui raconter, c’était sûrement déjà ça de gagner. Elle aurait dû faire comme Adèle et rester dans leur salle commune, tout aurait été bien plus simple.

« Tu gardes tout ça sur le cœur depuis tout ce temps ? » La Serpentarde tourna lentement la tête vers la professeure d’art. Elle ne s’offusqua même pas de son ton étonné. Hestia avait toujours fonctionné ainsi, c’était ce qu’on lui avait appris, elle enfermait ses sentiments au fond d’elle, se protégeait d’un masque de froideur et de distance. Ne pas montrer de faille, ne laisser personne approcher, c’était ainsi qu’elle évitait d’être blessée. Ça avait fait ses preuves, jusqu’à ce qu’elle fasse l’erreur de baisser sa garde pour Amaury. Elle se contenta de hausser vaguement les épaules. Elle ne voyait pas quoi dire de plus ni même comment l’expliquer. Elle n’en avait parlé à personne, voilà tout. Pas même à Dimka qui était son plus ancien ami, celui en qui elle avait une confiance inébranlable. Elle ne lui avait rien dit, alors qu’ils ne se cachaient rien. Elle aurait pu s’en sentir coupable mais elle était consciente que malgré son silence le slave savait, il était assez observateur pour ça et il le lui avait prouvé par son comportement. Malgré tout Hestia n’avait pas prononcé un mot sur le sujet, elle avait tout gardé scellé au fond d’elle dans l’espoir que l’ignorance finirait par faire taire la douleur. Ça avait été une erreur, elle s’en rendait compte maintenant mais elle ne savait pas quoi faire d’autre. Se confier à une inconnue était une première pour elle. Hestia avança même le fait que maintenant Miss O’Hara était celle qui devait en savoir le plus sur elle, même si elle ne savait pas trop si cette idée devait la faire rire ou la peiner. Bon, avec l’alcool ça avait tendance à la faire sourire, mais en vrai ce n’était pas glorieux parce que Hestia avait des amis -même s’ils étaient peu nombreux- et même à eux elle n’avait pas réussi à se confier. « Oh bah non, je ne connais pas ton plat préféré, tes habitudes de vie, je ne sais même pas de quelle maison tu fais partie, ni ce que tu étudies… Je ne sais même pas comment tu t’appelles ! Alors non je suis certaine de ne pas être celle qui en sait le plus sur toi. » La verte ne put retenir un éclat de rire. Alors ça elle ne l’avait pas vu venir. Depuis tout ce temps elle se confiait à une sorcière qui n’avait aucune idée de qui elle était, il fallait le faire quand même. Dans l’esprit de l’étudiante tous les enseignants connaissaient les élèves, mais il était vrai que la rousse n’en était qu’à son deuxième mois dans les parages. Peut-être que Hestia aurait pu y penser avant mais l’alcool n’aidait vraiment pas. « Moi c’est Hestia. Enchantée. » Lança-t-elle à l’enseignante d’un ton léger tout en lui adressant un petit signe de la main. Maintenant que la menace de la retenue était exclue il n’y avait plus de danger à lui révéler son identité. Et puis bon, elle se doutait que la sorcière pourrait la trouver facilement par elle-même si elle s’en donnait les moyens, autant l’aider. Elle garda tout de même son plat préféré ou ses habitudes pour elle, ça laissait un peu de mystère.

Hestia sentit le regard de l’enseignante se poser sur elle. La verte se retint cependant de le croiser, Miss O’Hara faisait preuve de bienveillance envers elle mais c’était justement quelque chose à laquelle la brune était peu habituée et elle ne savait pas trop comment y réagir. Observer les étoiles au-dessus de sa tête était bien plus simple. « Comment tu te sens, là maintenant ? » Hestia soupira, la voilà, la question à un million de Gallions. Celle que justement elle aurait préféré éviter. Si elle s’était réfugiée dans l’alcool c’était pour ne pas avoir à analyser ses émotions, c’était pour les faire taire, les enterrer et ne plus avoir à y penser. Mais ça avait été sans compter sur la présence de Miss O’Hara qui l’avait poussé, au contraire, à les sonder. Comment elle se sentait ? C’était bien compliqué de répondre à une telle question pour la Serpentarde, surtout après cette soirée. « Je sais pas… Je m’attendais pas à ça, c’était exactement ce que je voulais éviter et maintenant je suis… » Souffla-t-elle finalement après un instant de réflexion. Elle avait dû faire face à ce qu’elle fuyait depuis longtemps, cette confrontation, ces sentiments. Et maintenant ? Elle se sentait épuisée et perdue. Et elle avait mal, et c’était toujours aussi compliqué d’y faire face. « Fatiguée. » Conclut-elle. C’était sincère, elle était fatiguée physiquement et mentalement. Parce que jouer la forte continuellement c’était épuisant. Pourtant elle savait qu’elle recommencerait dès le lendemain. Un nouveau soupir franchi la barrière des lèvres de la verte, elle passa ses mains sur son visage. « Je devrais rentrer, il est tard. » Hestia ignorait qu’elle heure il pouvait être mais la lune était haute dans le ciel et derrière elles les lumières s’éteignaient progressivement dans le château. Elle se redressa, fermant un instant les yeux quand l’alcool fit tourner le paysage autour d’elle. Encore un truc qu’elle allait regretter le lendemain. Une fois la sensation passée elle se releva et secoua sa robe pour en faire tomber les brins d’herbe qui s’y étaient accrochés. Elle hésita un instant à rendre à l’enseignante l’étole qu’elle lui avait prêté mais décida finalement de la garder. La rouquine avait encore assez de pans de tissus sur sa robe pour rhabiller tous les élèves de l’école, et puis elle avait raison, ça lui tenait chaud. Si elle sortait de cette soirée sans un rhume, elle pourrait remercier Miss O’Hara. « Bonne nuit, professeure. » Souffla-t-elle en se souvenant enfin qu’il y avait des formules de politesse qu’il faisait bon d’utiliser quand on s’adressait à un enseignant. Elle abandonna là sa bouteille de jus de pomme et commença à avancer en direction de l’école. Cependant, au bout de quelques mètres elle s’arrêta et se tourna une dernière fois vers la sorcière. « Merci pour… tout. » La verte lui adressa un léger sourire avant de se retourner pour de bon. Hestia était peut être froide et arrogante et surtout perdue, mais elle savait se montrer reconnaissante envers ceux qui le méritaient. Et ce soir, Miss O’Hara en faisait partie.
 

 
CODAGE PAR AMATIS


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