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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Passer pour un mec en dix leçons ღ Soledad :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Invité
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Mar 9 Avr - 21:51

 

Passer pour un mec en dix leçons

— Soledad & Siobhan

Aujourd’hui c’était samedi. Ça voulait dire shoppiiiiiiing ! Oui bon après si on écoutait Siobhan, le shopping, c’était tous les jours. Sauf qu’avec son emploi du temps de professeur maintenant, c’était un peu plus dur de caser la session shopping en plein milieu de la semaine. Comme c’était quand même bien plus chouette de faire du shopping à deux, l’Irlandaise avait proposé à son amie Soledad de se joindre à elle. Comme ça elles feraient un échange de conseils. Sio l’aidait à se trouver des nouveautés pour sa garde-robe et en échange Soledad lui filerait des tuyaux pour l’amour de sa vie qu’elle n’avait toujours pas trouvé. Non parce qu’en vrai, elle n’avait pas du tout vocation de terminer sa vie en vieille fille déprimée avec ses chats, donc elle n’était pas contre un petit coup de pouce du destin. Bref elle portait une robe avec un zip sur le côté, parce que qui dit shopping, dit essayages et croyez-moi il fallait être organisée pour ne pas perdre une minute dans les cabines d’essayage. Donc une robe rouge facile à enlever et une paire d’escarpins évidemment. Alors non mais quand on est une sorcière, le délire de faire un marathon shopping en baskets, pas besoin. Et puis alors quand on portait des escarpins comme Siobhan depuis qu’elle était un foetus longtemps, franchement pas de problème. Elle devait rejoindre son amie à sa boutique et elle partirait ensuite à l’assaut des magasins de vêtements, chaussures, accessoires etc etc.

Avant, il y avait une grande réunion chez Sorcière Hebdo. C’était le grand jour, celui où l’on saurait enfin qui couvrirait l’événement de la Fashion Witch. Donc elle avait débarqué au siège du magazine, sac à main à l’épaule en croisant les doigts. Non parce qu’elle posait sa candidature pour l’événement tous les ans depuis qu’elle bossait pour Sorcière Hebdo et jamais encore elle n’avait eu la chance d’en faire le reportage. La rouquine prit place en salle de réunion ou bon nombre de ses collègues attendaient déjà. La grande patronne passa la porte et alla se poster en bout de table. Elle fixa ses chroniqueurs qui avaient tous arrêté de respirer et donc si elle ne se dégrouillait pas d’annoncer l’heureux vainqueur, il faudrait bientôt faire intervenir une équipe de médicomages. Et alors là, le retournement de situation auquel personne ne s’était attendu.

- Cette année, j’ai décidé que la place pour le reportage de la Fashion Witch serait attribué à celui qui ferait le meilleur article qui sorte de l’ordinaire. Laissez tomber la dernière crème de jour à base de bave de veracrasses ou les dernières vacances de la ministre en Thaïlande, je veux du neuf, de l’original ! Surprenez-moi ! Vous avez une semaine !


Et elle était repartie comme ça. Quewaaa ? La big boss organisait un concours pour gagner sa place à la Fashion Witch ? Comme ça ? Oh la la ! Mais il lui fallait une idée, un truc de fou, n’importe quoi. Un truc innovant qu’elle n’avait jamais écrit et qu’on n’avait jamais vu au magazine. Elle voulait à tout prix gagner ce défi, elle devait le gagner. Mais qu’est-ce qu’on n’avait jamais écrit dans un magazine féminin ? Oh bah facile ça, des trucs d’hommes. Siobhan quitta les bureaux de Sorcière Hebdo, le cerveau fonctionnant à plein régime. L’idée lui tomba dessus alors qu’elle arrivait devant la porte du Witches Bazaar. Oh ça oui un truc de dingue, elle avait trouvé. Elle entra dans la boutique, énervée comme pas possible et fondit sur le comptoir.

- Soledad ! Tu es prête ? Bon par contre j’ai changé le programme, mais ça en vaut la peine !


Oui alors c’est vrai que du coup, le shopping allait être un peu particulier aujourd’hui.

- Figure-toi que la rédactrice en chef de Sorcière Hebdo a lancé un concours pour gagner le reportage de la Fashion Witch ! Non mais tu te rends compte ! Depuis le temps que j’essaie de décrocher ce reportage ! J’ai une chance d’y participer et toi aussi ! Parce que si je gagne, ce sera grâce à toi, oui parce que du coup il faut que j’écrive le meilleur article, un qui surprend etc etc !

Siobhan reprit son souffle. Elle avait intérêt à suivre la Mexicaine, parce que vu le débit de la rouquine qui était surexcitée, fallait s’accrocher.

- Et donc devine quoi ! Qu’est-ce qu’on n’a jamais écrit dans un magazine féminin ? Tu donnes ta langue au chat, n’est-ce pas ?

Ha bah même si son amie avait voulu lui répondre, elle ne pouvait pas. Non, non, parce que Sio ne lui laissait absolument pas le temps d’en placer une.

- Un truc d’homme évidemment ! Et ben tu sais quoi, on va passer la journée dans la peau de mecs ! Mon article ce sera ça « 24h dans la peau d’un homme » ! dit-elle en ouvrant ses mains en grand comme si elle affichait le titre devant elle.

Non mais alors ça c’est sûr que ça allait être le meilleur article. Une expérience inédite, de son point de vue, un article avec son humour bien à elle.

- Alors du coup je te propose d’aller acheter une tenue masculine et après on fera plein de trucs de mecs et on donnera notre avis et tout !

Ouiiii article et RP bourré de clichés ! Mais ça ne pouvait qu’être génial non ? Bon par contre, l’Irlandaise ne voulait pas trop se lancer dans l’expérience toute seule. Ça c’était quand même un truc à faire entre copines, en plus Soledad pourrait l’aider pour son article. Si avec ça, elle ne remportait pas sa place pour la Fashion Witch, elle passerait une semaine à dévaliser les boutiques en mode déprime.

- Tu dis oui ? Parce que c’est juste quand même l’événement à vivre dans sa vie au moins une fois quoi ! Et puis on pourra toujours se refaire une après-midi shopping non ? Allez dis ouiiiii s’il te plaît ?

Est-ce qu’elle ne faisait pas son regard implorant de chapeauté là ? Ha si si, totalement.
MAY
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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
Admin Sorcier OP
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Date d'inscription : 03/03/2019
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Lumos
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Mon allégeance : L'Ordre du Phénix, ma famille & Doryan
Mer 1 Mai - 22:47

 

 
 

Passer pour un mec en dix leçons
Soledad ☽ ☾ Siobhan

 

 
S’il y avait bien un moment où Soledad n’avait pas besoin d’interroger ses cartes de tarot pour savoir si elle allait passer une bonne journée c’était précisément les jours où elle avait rendez-vous avec Siobhan. Surtout quand c’était pour une session shopping bien méritée après une semaine à travailler d’arrache-pied. Non, déjà Soledad le savait, chaque moment qu’elle passait avec son amie rousse étaient destinés à être de bons moments, mais quand en plus elles prévoyaient de dévaliser les boutiques alors elle savait qu’elles passeraient même d’excellents moments. Elle n’avait aucun doute la dessus, nul nécessité de déranger les étoiles ou de déplacer sa boule de cristal pour ça, elle connaissait Siobhan depuis assez longtemps maintenant pour savoir que les instants qu’elles passeraient ensemble seraient le summum de sa semaine. D’ailleurs il sembla à Soledad que la semaine passa plus rapidement que d’habitude, sûrement parce qu’elle attendait le samedi avec une impatience et une joie non dissimulée. La simple idée de retrouver son amie l’aida à supporter les clients indécis qui mettaient des heures à choisir un article dans sa boutique pour finalement repartir les mains vides et même les petits plaisantins qui s’amusaient à se rendre à Neverland dans le seul but de se moquer des arts divinatoires. Non, cette semaine rien n’aurait pu ébranler sa bonne humeur. Ni les longues heures de travail qui s’enchainaient quand elle passait la journée au Witches Bazaar avant de se rendre au cirque à la tombée de la nuit, ni le temps capricieux de Grande Bretagne. Même les derniers évènements dramatiques avec les moldus n’avaient pas réussi à complètement effacer son sourire. Bon d’accord, tout ça l’inquiétait quand même, surtout qu’elle travaillait en partie avec une clientèle moldue, mais elle préférait attendre que les choses se dénouent d’elle-même avant de crier que la fin du monde était arrivée. Ce que, d’ailleurs, de nombreuses voyantes avaient déjà commencé à faire, mais celles-là Soledad préférait ne pas les écouter, elles étaient de ces charlatans qui profitaient du malheur des autres pour gagner des Gallions et elle refusait de leur être associé. C’était à cause de sorcières comme elles que son art était méprisé. Prédire catastrophe sur catastrophe ce n’était pas pour elle, merci bien, sa vision de la divination ne se résumait pas à annoncer uniquement des calamités. Non, la mexicaine croyait en l’espoir que pouvait apporter ses prédictions et en la joie qu’elle pouvait donner à ceux qui venaient l’interroger. Mais pour aujourd’hui, elle n’avait pas besoin de prédire quoi que ce soit. Ce serait une bonne journée, excellente même, elle le sentait.

D’ailleurs la fin de journée approchait à grand pas et Soledad pouvait sentir son humeur s’alléger de minute en minute. Elle adorait son poste au Witches Bazaar mais elle était tout de même bien contente de voir le week end pointer le bout de son nez. Travailler dans le commerce était enrichissant, la mexicaine aimait cette opportunité qui lui était offerte de côtoyer des gens et des cultures différentes, mais elle n’était pas non plus un bourreau de travail alors la fin de semaine était toujours la bienvenue. Surtout quand celle-ci était annoncée par l’arrivée en fanfare d’une boule d’énergie rousse qui déboula tel un ouragan de bonne humeur au milieu du petit commerce, effrayant sûrement au passage l’honorable sorcière qui se choisissait un cristal. Contrairement à sa cliente d’un certain âge, Soledad afficha un grand sourire en voyant son amie entrer dans la boutique. Ce fut cependant tout ce qu’elle eut le temps de faire avant que la sorcière ne se précipite sur son comptoir. « Soledad ! Tu es prête ? Bon par contre j’ai changé le programme, mais ça en vaut la peine ! » La mexicaine jeta un coup d’œil par-dessus l’épaule de son amie à temps pour voir sa cliente quitter le magasin en ronchonnant devant une telle agitation. Sol haussa les épaules, tant pis pour cette fois, elle faisait partie de sa clientèle fidèle, elle pouvait râler autant qu’elle voulait la brune savait qu’elle serait de retour d’ici peu quand la boutique aurait retrouvé son calme. Pas le moins du monde perturbée, Soledad reporta un regard pétillant sur son amie. « Je suis toujours prête pour toi ! Même quand tu changes de plan à la dernière minute. » Lui lança-t-elle avec un sourire complice. Oh ça oui, elle était prête pour tous les plans de Siobhan et elle s’en réjouissait d’avance. Parce que même si elle ignorait encore de quoi il s’agissait, elle savait déjà qu’elles n’allaient certainement pas s’ennuyer. Il suffisait de voir la lueur qui brillait dans les prunelles de l’enseignante pour s’en rendre compte. En plus, avec le départ de l’aînée, la boutique était vide, elle pouvait donc tout fermer sans attendre. Pas de temps à perdre ! Siobhan avait un super plan à lui expliquer et Soledad avait une boutique à fermer. La brune fit donc signe à son amie de la suivre pendant qu’elle contournait le comptoir pour se diriger vers la partie moldue du magasin. Tout en entrainant Siobhan avec elle, Sol lui montra qu’elle l’écoutait toujours avec attention. « Figure-toi que la rédactrice en chef de Sorcière Hebdo a lancé un concours pour gagner le reportage de la Fashion Witch ! Non mais tu te rends compte ! Depuis le temps que j’essaie de décrocher ce reportage ! J’ai une chance d’y participer et toi aussi ! Parce que si je gagne, ce sera grâce à toi, oui parce que du coup il faut que j’écrive le meilleur article, un qui surprend etc etc ! » La Fashion Witch, voilà qui était intéressant ! Soledad ne suivait peut être pas la mode avec autant de soin que son amie mais pour elle aussi la Fashion Witch était un sacré évènement. Elle hocha la tête joyeusement et souleva le rideau qui séparait l’espace sorcier du Witches Bazaar avec celui réservé aux moldus. Siobhan et elle n’eurent aucun mal à le franchir mais il était enchanté pour qu’aucun moldu ne puisse traverser. Une fois de l’autre côté, elle ferma les verrous de la porte, fit descendre le rideau en fer typiquement moldu qui protégeait sa vitrine et sécurisa le tout d’un sortilège discret une fois qu’elle ne fut plus visible depuis la rue passante.

Cette première partie réalisée, Soledad attrapa une Siobhan toujours en train de parler par les épaules pour la mener de nouveau dans la partie sorcière du magasin. Elle la lâcha devant le comptoir qu’elles avaient quitté un peu plus tôt. « Et donc devine quoi ! Qu’est-ce qu’on n’a jamais écrit dans un magazine féminin ? Tu donnes ta langue au chat, n’est-ce pas ? » Sol aurait bien eu quelques suggestions. Comment être féminine et batteuse dans une équipe de quidditch. Un reportage sur les secrets de beauté utilisés par les sorcières du moyen âge. Mais la rouquine ne lui laissait même pas le temps d’ouvrir la bouche qu’elle enchaînait déjà. Dommage pour l’effet de surprise, mais ça ne déplut pas à la brune qui se sentait déjà embarquée dans la frénésie contagieuse de son amie. « Un truc d’homme évidemment ! Et ben tu sais quoi, on va passer la journée dans la peau de mecs ! Mon article ce sera ça « 24h dans la peau d’un homme » ! » Soledad s’arrêta dans ses gestes alors qu’elle enchantait la caisse de la boutique. Mais bien sûr ! Un article d’homme dans un magazine féminin ! C’était du génie, Siobhan était un génie. Si avec ça elle ne gagnait pas le concours pour aller à la Fashion Witch alors le monde ne tournerait plus à l’endroit. Et en plus Soledad avait l’opportunité de l’aider, elle s’était doutée qu’elle allait passer une excellente journée avec la rousse, mais là c’était de mieux en mieux. « Alors du coup je te propose d’aller acheter une tenue masculine et après on fera plein de trucs de mecs et on donnera notre avis et tout ! » Même si elle avait repris ses enchantements pour sécuriser la caisse de la boutique, Soledad hocha la tête avec ferveur. Ah elle s'y voyait déjà et puis, qui d'autre qu'une femme était le mieux placé pour donner un point de vue novateur sur ce que c'était de vivre dans la peau d'un homme ? Clairement, Sorcière hebdo n'avait jamais vu plus innovant. Tous les autres journalistes allaient pouvoir aller se rhabiller directement, leurs idées ne seraient certainement pas à la hauteur de celle de Siobhan. Et, il fallait bien le dire, ils n'allaient sûrement pas autant s'amuser que les deux sorcières. Qui a dit que le journalisme devait être obligatoirement sérieux et ennuyeux ? Pas elles !

« Tu dis oui ? Parce que c’est juste quand même l’événement à vivre dans sa vie au moins une fois quoi ! Et puis on pourra toujours se refaire une après-midi shopping non ? Allez dis ouiiiii s’il te plaît ? » Soledad leva les yeux de ses sortilèges pour porter sur la rousse un regard amusé. Autour d'elle, les objets que les clients avaient dérangé au cours de la journée se rangeaient d'eux même à leur place mais la brune n'y prêtait pas attention, elle lançait ce sort tous les jours alors était bien trop habituée à leur ballet pour se laisser distraire. Toute son attention était concentrée sur son amie qui la fixait avec de grands yeux suppliants. Un large sourire vint s’épanouir sur les lèvres de la mexicaine. « Tu sais que ça sert à rien de me regarder comme ça hein ? » Lui lança-t-elle avec un regard complice. Oh non, ça c’était sûr ça ne servait à rien. Parce que Soledad n’était pas le genre de sorcière qu’il était difficile d’entrainer dans des plans. Elle n’était peut-être pas la première à courir au-devant du danger mais ce n’était pas pour autant qu’il fallait déployer des trésors d’argumentation pour la convaincre de passer une journée dans la peau d’un mec. Ca promettait une journée légère, pas prise de tête et avec de nombreux rires -comme toujours avec Siobhan- alors clairement Soledad était partante. Elles étaient déjà censées aller faire du shopping alors ce ne serait qu’une légère entorse à leur plan initial voilà tout, d’autant plus que ça ne faisait que reporter leur session magasin à plus tard. « Bien sûr que je dis oui ! Comment je pourrais dire non à ça ?! Ça va être génial, allez viens on n’a pas de temps à perdre ! » S’exclama-t-elle en se laissant gagner par l’enthousiasme de l’enseignante. Le Bazaar était prêt à la fermeture alors Sol entraina Siobhan en dehors du magasin. Elles débouchèrent au début de l’allée de Traverse, là où les passants commençaient à affluer mais où la rue était encore assez large pour ne pas donner l’impression de se trouver dans une foule étouffante. Là elle sortit une dernière fois sa baguette et enchanta la devanture pour s’assurer que tout soit sécurisé. Soledad avait beau avoir un coté futile, elle ne rigolait pas avec la gestion de sa boutique, même si elle avait très envie de partir dans la seconde pour jouer les hommes avec son amie, elle prit le temps nécessaire pour protéger les lieux. « Dommage que Diego travaille aujourd’hui, il aurait sûrement pu nous aider. Tu crois que je peux lui envoyer Samba pour lui demander dans quelles boutiques il s’habille ? » Demanda-t-elle distraitement à Siobhan pendant que les derniers sortilèges s’installaient sur la vitrine du Witches Bazaar. Elle réfléchissait à voix haute. Avoir un grand frère avait son avantage dans ce genre de situation, Soledad avait déjà quelques idées quant aux activités purement masculines qui pouvaient composer ses journées. S’il avait été à leurs côtés elles auraient pu lui poser toutes les questions qu’elles voulaient pour s’assurer qu’elles ne faisaient pas fausse route dans leur investigation. Mais comme elle l’avait souligné, Diego était au Ministère pour la journée et lui envoyer Samba n’était peut-être pas une si bonne idée que ça. L’oiseau hyperactif risquait plus de créer le chaos au Ministère qu’autre chose. Après Soledad allait encore entendre son frère râler pendant des mois. Elle réfléchit une seconde, tout en vérifiant une dernière fois son reflet dans la vitrine. Pas de doutes, elles faisaient toutes les deux très féminines, elles allaient avoir du boulot pour se mettre dans la peau d’un homme. Mais ce serait juste un défi de plus ! « Quoi que, pas sûr qu’il réponde. Bon tant pis, on devrait pouvoir trouver des magasins de mecs sans lui, ça doit pas être bien compliqué non ? » Conclut-elle avec un sourire radieux en s’engageant avec Siobhan dans l’allée de Traverse. C’était peut-être un défi qui les attendait, mais elle était prête à le relever haut la main ! -et haut les clichés-.

 
CODAGE PAR AMATIS

 



— And all the pieces fall right into place
So it goes
I'm yours to keep and I'm yours to lose

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Invité
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Ven 14 Juin - 18:03

 

Passer pour un mec en dix leçons

— Soledad & Siobhan

Est-ce qu’à un seul moment Soledad parut décrocher de la tirade de la rouquine ? Pas le moins du monde ! Et pourtant Sio en avait lâché plus d’un en chemin dans sa vie quand elle était partie dans ses grands discours. Sauf que ses amis avaient l’habitude de son bavardage au débit parfois rapide, mais le truc c’était qu’en plus Soledad arrivait à suivre tout en poursuivant ses activités. Et donc l’Irlandaise suivait son amie dans sa boutique tout en lui expliquant ses histoires de Fashion Witch et de concours d’article. Elle la vit d’abord verrouiller le côté moldu de sa boutique à double tour, lui lança sa devinette qui n’en était pas vraiment une. Bah oui parce qu’elle était tellement fière de son idée et que de toute façon, les devinettes elle ne savait pas faire, elle vendait la mèche bien trop vite pas comme la Rpgiste qui adore ça xD. Donc paf direct, elle balança son scoop d’article masculin, bon ok point de vue cent pour cent féminin. Du coin de l’œil, elle guetta la réaction de son amie tout en annonçant ses plans fantasques. Bah oui du coup, il fallait jouer le jeu à fond et se déguiser en homme. Bon très certainement qu’elles ne duperaient personne, mais ça aiderait à se mettre dans la peau du personnage. C’était comme ça au théâtre tout comme au cinéma, le costume ça faisait beaucoup pour aider à jouer son rôle. Voilà voilà. Et tandis que Siobhan faisait sa demande version œil suppliant – si, si ça marchait de prendre les gens par les sentiments comme ça – la Mexicaine continuait d’enchanter son magasin. Les objets se rangèrent et Sio regarda son amie sans comprendre sa réponse. Comment ça, ça servait à rien de la regarder avec cet air-là ? Elle ne voulait pas, c’est ça ? Il allait falloir se mettre à genoux ? Offrir des fleurs et des chocolats ? La traîner de force ? Non, ouf. Soupir de soulagement. Et en plus, elle trouvait ça génial. Double ouf. Non parce qu’elle avait l’habitude qu’on la trouve un peu tordue avec ses idées tirées par les cheveux.

Pouf direction le chemin de Traverse où Sol prit encore le temps d’ensorceler sa boutique. Eh beh, c’était qu’elle ne lésinait pas sur la sécurité. Ha non, mais même Maggie, elle se casse pas la tête à tout retirer pour cambrioler là.

- Euuuh ? C’est que ta boutique a déjà été cambriolée pour avoir un tel système ? Ou il y a un trésor caché dans les sous-sols ?

Gardé par un dragon et tout. Une couronne magique qui offrait un avenir radieux ? Une boule de cristal ultra rare de collection avec le socle en or massif ? Ha mais tout de suite la rouquine pouvait imaginer des objets fabuleux dignes de conte de fées dissimulés dans la cave du Witches Bazaar. Son amie la ramena un peu sur le projet qu’elle avait en tête. Bon déjà la tenue. Est-ce qu’il fallait demander de l’aide ? Siobhan n’était pas contre, mais elles risquaient d’attendre un petit peu pour la réponse. Du coup ça décalerait peut-être tout le programme. Quel programme ? Ha ça, elle ne savait pas encore, elles allaient sûrement improviser au fur et à mesure. C’était vrai que demander au frère de Soledad aurait pu être une bonne idée, mais peut-être que lui ne trouverait pas l’idée aussi bonne. Peut-être même qu’il s’imaginerait avec une idée pareille que sa sœur et son amie avaient fumé des bâtons d’encens dans l’arrière-boutique. Ha bah, attendez de voir la tronche du type qui va les accueillir dans sa boutique de vêtements quand elles vont lui expliquer ce qu’elles viennent faire.

- Ha mais oui, bien sûr qu’on va trouver ! Il suffit de prendre nos boutiques habituelles et de traverser du côté homme.

Ou alors entrer directement côté homme, parce que le risque en rentrant de son côté habituel, c’était qu’elle tombe sur un truc qui lui taperait dans l’oeil, qu’il faudrait qu’elle essaye parce qu’elle ne l’avait pas encore et que forcément ce truc aurait envie de terminer dans son armoire etc etc. Bref non seulement, elle gaspillerait encore une partie de son salaire, mais en plus elle perdrait du temps et son objectif. On pense Fashion Witch, ça vaut tous les pulls en cachemire du monde. L’Irlandaise suivit son amie à travers la foule de sorciers qui arpentait le chemin de Traverse, avant de l’arrêter devant une de ses boutiques préférées. Là elle se mit la main devant les yeux pour éviter de regarder la vitrine et ses multiples tentations à l’addict du shopping qu’elle était et entraîna son amie côté messieurs. Alors la tronche bizarre du vendeur, c’était pas encore tout de suite non, non. D’abord il les salua, ensuite leur demanda si c’était pour un ami, un frère, un père enfin bref un homme de leur connaissance quoi.

- Ha non, non, c’est pour nous,
répondit Sio.

Forcément déjà le type avait un petit regard. Genre les pauvres, elles ne savent pas lire, elles se sont trompées de côté. Il leur signifia d’ailleurs, qu’elles trouveraient sûrement plus leur bonheur au rayon voisin. Ha la la, la journée allait être longue pour expliquer aux gens son projet. Et donc l’Irlandaise expliqua que non, ce n’était pas carnaval. Non non, elles ne s’étaient pas échappées d’une chambre de Sainte-Mangouste, c’était pour un article et patati et patata, tenues d’hommes oblige, etc. Voilà, là on y était à la tête ahurie du vendeur. Résigné il les laissa passer pour qu’elles puissent faire leur choix.

- Pouh la la, je sais pas ce qu’on va prendre… Moi j’aime bien les hommes en costumes, mais on va peut-être être embêtées pour certains trucs après non ? Enfin après on va pas faire du saut en parachute non plus hein ?

Bah il pouvait pas faire un effort le vendeur et leur donner des conseils ? Ça va, elles étaient des clientes comme tout le monde aussi. Non il avait carrément disparu. Ha ben sympa. Ha non ouf, il était parti chercher sa collègue à côté et elle d’un coup elle paraissait plus emballée par leur idée. Elle les poussa vers les cabines d’essayages et leur passa une tonnes d’articles. Euh il fallait tout essayer là ? La rouquine se pencha vers son amie.

- Euuuh qu’est-ce qu’on fait ?
Chuchota-t-elle, je crois en plus c’est trop grand, je vais ressembler à un sac à patates !

Puis en plus elle allait devoir descendre de sa paire d’escarpins. Peut-être qu’elle pouvait les cacher sous un grand pantalon ? Oui mais non, ce serait de la triche, allez courage, elle pouvait le faire. Elle pouvait abandonner une robe et ses chaussures. Penser à la Fashion Witch.
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Soledad Velasquez
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Mar 9 Juil - 23:05

 

 
 

Passer pour un mec en dix leçons
Soledad ☽ ☾ Siobhan

 

 
Elle ne s’était posé aucune question Soledad. Siobhan débarquait comme une pile électrique dans sa boutique en annonçant qu’elle avait besoin de son aide pour un article ? Pas de problème, elle était là pour ça. L’article en question était susceptible de lui faire gagner une place privilégiée à la Fashion Witch ? C’était encore mieux ! Il n’y avait rien de tel qu’un joli prix pour pimenter un peu plus un tel défi. Au final, Siobhan voulait l’entrainer dans une folle journée où elles se déguiseraient en homme pour le bien d’un article de magazine féminin ? Ah mais c’était le pompon ! L’enseignante n’aurait pas eu besoin d’en arriver là pour que Soledad accepte de l’aider -non pour ça elle avait juste besoin de lui demander un coup de main, la mexicaine ne refusait jamais d’aider une amie- mais ça n’en rendait le tout que plus excitant. Dire que la brune était partante était un véritable euphémisme, elle était enthousiaste et motivée, ultra-motivée même ! D’ailleurs elle ne perdit pas une minute, commençant déjà à poser les sortilèges de sécurité sur la boutique alors que Siobhan n’avait pas fini d’expliquer son plan. C’était qu’elles n’avaient pas un instant à perdre, elles avaient une mission à accomplir et Soledad avait bien l’intention de s’y consacrer corps et âme. Elle commença donc à fermer le Witches Bazaar dès l’instant où Siobhan avait annoncé avoir de nouveaux plans pour elles. Et maintenant qu’elles se trouvaient à l’extérieur, les derniers sortilèges se mettaient en place, leur laissant le champ libre et l’esprit tranquille. « Euuuh ? C’est que ta boutique a déjà été cambriolée pour avoir un tel système ? Ou il y a un trésor caché dans les sous-sols ? » Ou alors l’esprit plein de questions comme ça avait l’air d’être le cas pour la rouquine. La mexicaine lui adressa un sourire. C’est vrai que tous ces systèmes de protections pouvaient paraitre impressionnants mais ils faisaient partie du quotidien de Soledad alors elle n’y prêtait plus attention depuis longtemps. C’était drôle de voir son amie considérer ses habitudes avec perplexité. Ca faisait longtemps que la brune ne s’était pas posé autant de questions, pour elle ses agissements étaient parfaitement logiques et surtout pas exagérés. Après tout sa boutique avait une partie moldue et une partie sorcière, ce qui voulait dire deux fois plus de possibilité d’être la cible de personnes mal intentionnées. Oui, Maggie c’est de toi qu’on parle. « Justement c’est pour décourager les cambrioleurs qu’il faut avoir un système de protection pas possible. Entre le côté moldu et le côté sorcier t’imagine même pas toutes les possibilités auxquelles il faut penser. Un vrai bazar pour tout installer. » D’ailleurs heureusement qu’elle avait été élevée à la fois dans la société sorcière et moldue, ça lui avait permis de penser à tout. Alors oui les sortilèges de protections paraissaient peut être trop nombreux, mais ils étaient efficaces. Depuis qu’ils étaient là la boutique n’avait jamais été cambriolée, enfin à l’exception de la fois où une sorcière avait tenté de partir avec un collier et que Soledad l’avait stupéfixée. Mais à ce moment-là les sorts n’étaient pas tous actifs et puis c’était une histoire pour Coco ça. « Mais t’en fais pas les trésors tu les as tous vu. » Reprit-elle en adressant un clin d’œil à Siobhan. Pour ça la rousse n’avait pas de soucis à se faire, dès que Soledad recevait un objet intéressant elle était parmi les premières à qui elle envoyait un hibou.

Une fois le Witches Bazaar bouclé à double tour -à moins qu’on dise double sort ?- les deux sorcières s’engagèrent sur le Chemin de Traverse. S’il y avait un endroit où elles pouvaient trouver tout ce dont elles avaient besoin c’était bien là. Bien sûr, l’aide de Diego aurait été un plus mais il n’était pas là et le contacter au beau milieu d’une journée de travail aurait été trop compliqué. Et puis rien n’aurait garanti qu’il accepte de s’engager dans la nouvelle lubie des deux amies. En fait, Soledad l’imaginait plus secouer la tête de dépit que de les entrainer dans une folle virée shopping version mec. « Ha mais oui, bien sûr qu’on va trouver ! Il suffit de prendre nos boutiques habituelles et de traverser du côté homme. » Siobhan avait raison, elles pouvaient faire sans lui et la réussite de cette journée n’en serait que meilleure. Arrivée devant une boutique qu’elle connaissait bien, Soledad sourit en voyant le manège de son amie. Sio avait souvent des idées loufoques mais aujourd’hui semblait battre tous les records. Du moins jusqu’à ce qu’elle repère dans la vitrine une petite robe violette dont la coupe lui irait à la perfection. Ah pour le coup elle comprit tout de suite la réaction de la rousse, c’était que les tentations étaient nombreuses dans cette boutique mais leur objectif c’était les vêtements masculins. Concentrée, elle devait rester concentrée, elle faisait ça pour Siobhan, son article et la Fashion Witch, son armoire pouvait se passer de cette robe. Du moins pour le moment. Tout en s’efforçant de ne pas trop regarder autour d’elle, Sol suivit l’enseignante de l’autre côté du magasin où un vendeur les aborda aussitôt en leur demandant si elles étaient là pour quelqu’un d’autre, un homme par exemple. Logique, et pourtant. « Ha non, non, c’est pour nous. » Sol capta bien le regard blasé qu’il leur lança et lui adressa son sourire le plus poli pour l’amadouer. Bon ça n’eut pas vraiment l’air de marcher alors elle laissa son amie lui expliquer leur démarche. Ce qui n’eut pas l’air de réjouir le sorcier plus que ça, vraiment qu’il cache sa joie hein, elles étaient des clientes après tout. Sol se demandait si elles n’allaient pas devoir se trouver une autre boutique aux vendeurs plus sympathiques quand il les laissa finalement passer, non sans ronchonner que décidément, ces jours-ci la terre ne tournait plus rond. Qu’il râle, elles avaient une mission à accomplir. « Pouh la la, je sais pas ce qu’on va prendre… Moi j’aime bien les hommes en costumes, mais on va peut-être être embêtées pour certains trucs après non ? Enfin après on va pas faire du saut en parachute non plus hein ? » C’est vrai que maintenant qu’elles y étaient, Soledad ne savait pas trop par quoi commencer. De son article, Siobhan n’avait en tête qu’une ébauche, elles n’avaient donc aucune directive particulière si ce n’était de vivre dans la peau d’un homme pour la journée. La mexicaine regarda autour d’elle, elle connaissait la partie féminine du magasin par cœur mais celle-là était encore inconnue pour elle. Elle pouvait voir des costumes, des robes de sorciers de toutes les couleurs et même des vêtements à la mode moldue que les sorciers adoptaient de plus en plus souvent depuis quelques années. Puisque c’était à elles de construire le futur article de l’enseignante, autant ne pas se mettre de bâtons dans les roues. « C’est vrai que les hommes en costume c’est classe, mais ton article c’est sur la vie quotidienne d’un mec non ? Ils ne sont pas en costume au quotidien, et ils ne sautent pas non plus en parachute tous les quatre matins. Une tenue de tous les jours, un peu décontractée devrait suffire. » Avança-t-elle avec un hochement de tête. Ce qu’elles allaient faire exactement était encore une notion particulièrement floue mais ce n’était sûrement pas des activités aussi dangereuses que du saut en parachute. Déjà qu’elles avaient toutes les deux du mal sur un balai…

Sauf que ça ne les aidait pas pour autant. Heureusement le vendeur ronchon -qui en avait profité pour disparaitre sournoisement- fut remplacé par une jeune sorcière bien plus motivée par leur projet. Avant même d’avoir pu prononcer le moindre mot elle entraina Siobhan et Soledad dans les cabines d’essayages et leur fourra dans les bras plus de vêtements que Sol ne pourrait jamais en porter. « Euuuh qu’est-ce qu’on fait ? Je crois en plus c’est trop grand, je vais ressembler à un sac à patates ! » Soledad regarda la pile de vêtements qui lui avait été donnés. Elles ne pourraient pas essayer tout ça, elles en auraient pour des heures et après elles n’auraient pas de temps pour faire des activités de mec. Non, elles devaient rationnaliser leur temps pour offrir le plus de matière possible à l’article de Siobhan. Déjà premier bon point : les magasins d’hommes proposaient un choix de produits tout aussi varié que ceux des femmes. « On a juste besoin d’une tenue non ? Essayons d’abord un truc ou deux et on verra. » Proposa-t-elle avant de se diriger vers la première cabine vide. C’était sûrement le plus logique à faire, n’essayer que ce qu’elles pensaient convenir à leur journée. Une fois le rideau tiré derrière elle, Soledad laissa tomber tous les vêtements sur le sol. Au moins elle avait le choix. Elle écarta les costumes, joggings et autres pièces aux couleurs improbables -non franchement, qui mettait encore du kaki ? En plus ça ne lui allait pas au teint. Finalement elle opta pour des vêtements d’inspiration moldues dont les sorciers raffolaient depuis quelques années : un polo de couleur claire dont elle ouvrit le premier bouton et un jean foncé. Sol sortit de la cabine pour pouvoir s’observer dans les miroirs à l’extérieur. C’était un bon début mais il y avait un petit souci. Quand elle se retourna pour contempler Siobhan qui sortait à son tour elle vit qu’elle avait le même problème. « Oula oui il va falloir reprendre tout ça, c’est pas parce qu’on s’habille en homme qu’on doit ressembler à rien. Attends. » Ah non, porter des vêtements trois fois trop grands ne faisaient pas partie du contrat, encore moins quand l’article était destiné à ouvrir les portes de la Fashion Witch. Même habillée en homme, Soledad comptait bien avoir de l’allure.

« Pardon ? S’il-vous-plait ! » Héla-t-elle la vendeuse qui rangeait des cintres à coup de sortilèges. Elle lui adressa un sourire et désigna de la main les tenues que la rousse et elle avaient revêtues. « Alors les vêtements c’est vraiment pas mal mais la taille par contre ça va pas du tout. Il y aurait pas moyen de rendre tout ça un peu plus ajusté ? » Demanda-t-elle en adressant à la jeune sorcière son regard le plus aimable. Puisqu’elle comprenait leur démarche, elle devait aussi comprendre que ce n’était pas pour porter des sacs à patate qu’elles faisaient ça. L’article de Siobhan n’avait pas pour objectif d’être ironique -bon plein de clichés oui, mais ça on fait genre de pas le voir- alors autant faire les choses bien. La vendeuse hocha la tête avant de leur tourner autour, braquant sur elle le regard aiguisé de la personne qui s’y connaissait en tissus et en coupes. Elle dégaina sa baguette et en quelques mouvements les vêtements s’adaptèrent aux silhouettes des deux sorcières tout en gardant des coupes masculines. Adieu les manches qui recouvraient les mains, les pantalons qui trainaient par terre et le tissu qui baillait un peu partout. Sa tâche accomplie, la sorcière retourna dans le magasin, les laissant admirer le résultat. Soledad se tourna pour s’observer sous toutes les coutures, voilà qui était beaucoup mieux. Ses formes étaient habillement atténuées et elle n’avait plus l’impression de s’être déguisée pour Halloween. Satisfaite, elle contempla Siobhan dont la tenue avait subi le même traitement. « Hé t’es pas mal comme ça ! » Lança-t-elle en lui adressant un grand sourire. Pour compléter le tout, la mexicaine remonta sa longue chevelure en un chignon flou, elle voulait bien revêtir des vêtements de sorciers mais personne n’allait toucher à ses cheveux, les attacher suffirait amplement. Jetant un dernier coup d’œil dans le miroir, elle hocha la tête, satisfaite. Voilà qui commençait bien leur aventure ! Mais elles avaient encore au moins une étape avant de se lancer dans des activités de mecs. Oui parce que la tenue de sorcier c’était bien beau, mais avec des chaussures à talons ça le faisait un peu moins. « Prochaine étape, les chaussures ! » Reprit-elle avec enthousiasme en passant son bras sous celui de Siobhan pour l’entrainer à sa suite dans la partie du magasin dédiée. En cours de route elle se demanda tout de même ce qu’elles allaient pouvoir trouver. Ca mettait quoi les sorciers branchés aujourd’hui comme chaussures ? Non parce que ce n’était pas vraiment son sujet de prédilection ça.

 
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Lun 5 Aoû - 19:32

 

Passer pour un mec en dix leçons

— Soledad & Siobhan

C’était vrai, que des trésors il y en avait dans la boutique de Soledad. Et c’était aussi vrai que l’Irlandaise aimait beaucoup quand son amie les lui faisait découvrir. Tiens, il faudrait qu’elle suggère un article sur sa boutique et tous ses précieux artefacts à la grande patronne de Sorcière Hebdo. Toutes les sorcières aimaient lire et découvrir ce genre d’articles et ça ferait une belle publicité pour le Witches Bazaar. Sauf qu’en attendant c’était d’un autre article dont il était question, mais Siobhan n’oubliait jamais une bonne idée.
Et donc la première étape était forcément la tenue. La jeune femme avait entraîné son amie dans une de ses boutiques préférées, pour être certaine de trouver l’équivalent en vêtements masculins de ce qu’elle aimait prendre d’habitude. Bon après évidemment peu importe où elles mettraient les pieds, il était certain qu’on allait les regarder de travers. Qu’importe, c’était un peu l’histoire de sa vie puisqu’elle avait déjà pour habitude d’adopter un style et un comportement pour le moins original. Avec le temps, elle avait appris à ne pas se formaliser des commentaires que l’on pouvait lui faire à ce sujet. Une fois les explications lancées, il était temps de s’y mettre. Oui mais quoi essayer ? Quoi porter ? Elle écouta la Mexicaine lui donner son point de vue. Ha elle avait bien fait de lui demander de l’accompagner !  Elle était certaine que Sol serait la personne idéale pour lui donner les bons conseils. Déjà c’est vrai, elle avait un frère, alors que Siobhan avait grandi avec une petite sœur. Et puis conseiller les gens, l’ancienne Gryffondor savait très bien le faire. Elle le faisait dans sa boutique avec les clients et elle le faisait aussi avec son don de voyance.

- Oui tu as raison, je voudrais quand même essayer de parler du quotidien. En plus je ne crois pas que les sorciers aient pour hobby le parachutisme. Les clientes les moins familières avec le monde moldu ne vont pas comprendre… Donc prenons quelque chose d’assez courant !

Mais ça, c’était sans compter la vendeuse de la boutique qui avait visiblement pour objectif de leur faire acheter tout le rayon homme. La rouquine regarda son amie perplexe le tas de vêtements dans les bras. Ha mais si, heureusement qu’elle était là Sol, parce qu’encore trois coups de stress comme ça, et on retrouvait Siobhan à pleurer au sol au milieu des vêtements. C’est ainsi que l’Irlandaise imita son amie en se dirigeant vers une cabine pour essayer UNE tenue et pas tous les articles qu’on lui avait mis en main. Mais alors le choix… Ce tee-shirt était sympa, mais gris c’était triste. Ce pantalon en toile était pas mal non plus, mais elle n’avait pas l’impression que c’était encore à la mode. Ooooh une chemisette bleue outremer à carreaux, c’était parfait ça. Elle était certaine d’avoir déjà vu un collègue de sa sœur porter ce genre de vêtement. Et en bas, il avait mis… La rouquine fit voler les vêtements dans la cabine. Un pyjama ? Pourquoi elle avait mis un pyjama la vendeuse ? Elles n’avaient pas dit qu’elles allaient changer de sexe pour la semaine hein ? Siobhan tenait bien trop à ses robes à volants et ses multiples escarpins. Ha ! Un jean, ça c’était parfait, indémodable et passe-partout ! Elle sortit de la cabine et évidemment, elle ressemblait à une montgolfière qui s’était écrasée dans un champ. Elle ne ferait pas trois pas dans la rue sans s’écraser et se retrouver le nez dans les pavés. Cela dit si un prince charmant la rattrapait au vol… Quoique avec cette allure, on la laisserait manger les cailloux de la rue. Ouf la vendeuse rattrapa vite le coup et cintra un peu plus les vêtements. Elle se regarda dans le miroir, observa Soledad aussi. Il fallait avouer que ça avait un certain style et que ça n’était pas aussi affreux qu’elle l’aurait pensé.

- Mais toi non plus ! Si je n’étais pas tant amoureuse des robes, j’en aurais presque lancé une mode !

Elle retint un frisson en entendant Soledad parler de l’étape suivante. Quoi ??? Les chaussures ? S’il y a bien une chose que la rouquine chérissait bien plus que les vêtements, c’était ses chaussures. Surtout les paires qui lui faisaient gagner dix centimètres, celles qui cliquetaient dans les couloirs et les escaliers de Poudlard et celles qui avaient des couleurs de rêve ou des paillettes.

- Je crois que je ne vais pas pouvoir, lança-t-elle soudain avec effroi à l’idée de remplacer ses escarpins rouges par des chaussures de ville masculines plates, archi-plates et silencieuses.

Elle se laissa entraîner néanmoins par la Mexicaine au coin chaussures. Elle fixa les différents souliers dubitative, puis tourna la tête vers son amie en mode « on est obligées tu crois, de faire ce sacrifice énooooorme ? ». A première vue oui, parce que si les escarpins c’était chouette et si sa nouvelle tenue était cool et bien les deux n’allaient pas du tout ensemble. Elle s’installa sur un tabouret et retira ses chaussures.

- Au revoir mes précieuses, maman vous retrouvera vite dès demain !


Non, elle n’en faisait pas trop. C’était un vrai deuil là. Puis elle reporta son regard sur les chaussures exposées.

- Je crois que la dernière fois, j’ai vu le fils de Myrna avec ce modèle-là, dit-elle en désignant une paire. Ça lui allait plutôt bien dans mon souvenir.

Après est-ce que c’était confortable ? Aucune idée. De toute façon, elle était la pro des sortilèges anti-ampoules et anti-cloques depuis tellement longtemps que ça n’était pas si grave. Elle attrapa la paire et les essaya dans un grand soupir de résignation. Là encore, il fallut ajuster.

- C’est moins pire que ce que je pensais
, admit-elle, tiens essaye celles-ci, je pense qu’elles iront bien avec ta tenue.

Siobhan tendit une paire à Sol, puis se décida à attacher sa crinière rousse en une queue de cheval. Elle ne se voyait pas opter pour un chapeau. Ça, c’était certain c’était passé de mode pour leur génération et elle n’était vraiment pas pour se retrouver avec une coupe à la garçonne. Même si les cheveux repoussaient, elle était certaine que ça ne lui irait pas. Elle fixa le miroir et observa la trace de son rouge à lèvres sur sa bouche.

- Pitié, pitié, dis-moi qu’on n’est pas obligées de se démaquiller ?

Non ce n’était pas qu’elle avait mis trente-six couches de maquillage avec une truelle, mais ça allait lui faire une tête de comme quand elle se levait le matin, ou quand elle était hospitalisée… C’était déprimant ça.

- Et tu as une idée de l’activité par laquelle on pourrait commencer peut-être ?

MAY
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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Lun 16 Sep - 23:20

 

 
 

Passer pour un mec en dix leçons
Soledad ☽ ☾ Siobhan

 

 
Qui aurait pu deviner que se plonger dans la peau d’un homme pourrait être si amusant ? Au premier abord, Soledad devait bien avouer qu’elle n’aurait pas pensé s’amuser autant. Oh, elle savait bien que quand elle se trouvait en compagnie de Siobhan c’était toujours pour passer du bon temps, mais jamais elle n’aurait pu deviner qu’elles passeraient un jour la journée dans la peau du sexe opposé. Et elle devait bien l’avouer, jusqu’à maintenant l’expérience l’amusait beaucoup ! Le mieux c’était que l’après-midi ne faisait que commencer. La mexicaine savait qu’elles avaient encore beaucoup à faire pour que Sio ait assez de matière pour son article et elle ne doutait pas que les prochaines heures ne manqueraient pas de bons moments. Après tout, elles n’en étaient encore qu’au choix de la tenue, il y avait encore tant à faire, tant à tester afin de pouvoir aider la rouquine. Tout ça promettait, il n’y avait aucun doute à avoir. Pourtant les débuts n’étaient pas aussi simples que Soledad aurait pu le croire. Avoir l’idée de s’habiller en homme n’avait rien de bien compliqué, ça paraissait même un jeu d’enfant, en revanche mettre cette idée à exécution c’était révélé plus délicat que prévu. Déjà le vendeur qui les avait accueillis avec l’air hautain et le jugement plein des yeux n’avait pas aidé à démarrer cette aventure sur le bon pied, heureusement sa remplaçante s’était montrée bien plus enthousiaste. Tellement qu’elle avait manqué d’ensevelir les deux sorcières sous une montagne de vêtement. Faire un choix n’avait pas été simple mais la mexicaine avait proposé qu’elles se contentent d’une tenue plutôt passe-partout et tout avait fini par rentrer dans l’ordre. Après tout le but de la journée c’était de vivre en tant qu’homme pas de passer des heures à essayer des tenues masculines. Sauf que nouveau problème, les tenues en question s’étaient révélées peu adaptées aux silhouettes des deux sorcières. Il avait fallu régler ce nouveau souci de quelques coups de baguette avant de pouvoir envisager de continuer. Mais tout ça avait valu le coup car le résultat était vraiment pas mal. Comme quoi ne pas baisser les bras avait du bon.

Soledad jeta un nouveau coup d’œil à sa tenue dans le miroir le plus proche avant de reporter ses prunelles sur son amie. Même habillée en homme, Siobhan avait du gout d’ailleurs elle n’hésita pas à le lui dire. Elles avaient beau passer la journée déguisées, ça ne voulait pas dire pour autant qu’elles ne devaient ressembler à rien. Et pour le moment le résultat était à la hauteur de leurs attentes. « Mais toi non plus ! Si je n’étais pas tant amoureuse des robes, j’en aurais presque lancé une mode ! » La brune adressa un grand sourire à l’irlandaise pour la remercier. Même la vendeuse leur avait lancé un petit regard appréciateur avant de retourner s’occuper d’autres clients. Parfait ! Elles avaient leurs tenues, elles pouvaient donc passer à la suite : les chaussures. Sans attendre, Soledad avait passé son bras sous celui de Siobhan pour l’entrainer dans la bonne section du magasin. Elles n’avaient pas de temps à perdre et ne pouvait tout de même pas affirmer s’immerger totalement dans la vie d’un homme si elles le faisaient perchées sur des talons hauts. Le frisson qui parcouru la rousse parvint jusqu’à la jeune femme. « Je crois que je ne vais pas pouvoir. » Soledad fit la moue et tapota gentiment la main de son amie pour l’encourager. Elles étaient si proches du but, ce n’était pas pour s’arrêter à une histoire de chaussure. Soledad savait combien Sio était attachée à ses chers escarpins -très beaux soit dit en passant, il fallait que Sol pense à lui demander où elle les avait trouvé- mais elle ne pouvait pas mettre son article en péril pour ça alors même si elle compatissait, la mexicaine continua de l’entrainer à sa suite vers les tant redoutées chaussures masculines. « Bien sûr que si tu peux le faire. Pense à la Fashion Witch. » Lui souffla-t-elle avec un sourire complice. Ah ça c’était sûr, le jeu en valait la chandelle. La Fashion Witch valait bien ce petit sacrifice et Soledad comptait bien aider son amie à gagner le concours organisé par sa supérieure. Et le premier pas c’était de se séparer de ses accessoires purement féminins pour une journée. Ce que Siobhan fini par faire, non sans avoir d’abord adressé un regard qui voulait dire « au secours » à la brune qui lui répondit par un hochement de tête. « Au revoir mes précieuses, maman vous retrouvera vite dès demain ! » Soledad camoufla son sourire. Il n’y avait bien que la rouquine pour faire tout un cérémonial en ôtant une paire d’escarpins. La mexicaine l’observa en silence, si c’était ce qu’il lui fallait pour aller au bout de son idée alors elle ne voyait pas pourquoi elle interviendrait. Chacun avait besoin de suivre son propre rythme, même pour se séparer d’une simple paire de chaussure.
Soledad regarda distraitement autour d’elle. Même si elle était loin de partager la détresse de Siobhan, elle était tout de même perdue au milieu de ces chaussures d’hommes qui n’avaient pas grand-chose d’originales. Aux yeux de la mexicaine, habituée à plus de fantaisies, les formes et les couleurs étaient toutes les mêmes. Bon, au moins ce ne serait pas trop compliqué de trouver une paire passe-partout. « Je crois que la dernière fois, j’ai vu le fils de Myrna avec ce modèle-là. Ça lui allait plutôt bien dans mon souvenir. » La brune examina le modèle que son amie lui désignait. Les hommes ne prenaient pas beaucoup de risques dans leurs choix vestimentaires, mais au moins ils portaient des pièces qui allaient avec tout. Soledad hocha la tête avec satisfaction. « C’est vrai qu’il a l’air d’avoir bon goût. » Confirma-t-elle avec un léger sourire. Elle ne connaissait pas réellement Sean, mais elle l’avait croisé plusieurs fois dans les locaux de l’Ordre et même si son style était plutôt classique, elle n’avait jamais assisté à un fashion faux-pas de sa part. Prendre exemple sur lui était une bonne idée, comme en témoigna l’essayage de la rousse. « C’est moins pire que ce que je pensais. Tiens essaye celles-ci, je pense qu’elles iront bien avec ta tenue. » Bien sûr l’effet n’était pas aussi joli que les escarpins de Siobhan mais les chaussures s’accordaient parfaitement à sa tenue et lui donnaient même un petit air à la fois moderne et décontracté qui lui allait très bien. Sol se saisit de la paire que son amie lui tendait et alla s’assoir à son tour. Jouer les flamands roses perchée sur dix centimètres de talons c’était la garantie de finir avec quelque chose de cassé, la mexicaine le savait d’expérience. « Ça rend plutôt bien, mais qu’est-ce qu’on est petites. » Commenta-t-elle après s’être relevé et avoir pris le temps de s’observer dans le miroir le plus proche. Ah oui les chaussures c’était très bien, un petit sort et elles étaient parfaitement adaptées à ses pieds. Pas d’ampoules et une tenue enfin complète. Oh et dix centimètres en moins aussi, ça faisait longtemps que Soledad ne s’était pas sentie aussi petite. C’était une sensation déstabilisante, encore plus que de passer ses journées en équilibre sur des talons interminables.

« Pitié, pitié, dis-moi qu’on n’est pas obligées de se démaquiller ? » Soledad se tourna vers l’Irlandaise. Oups, alors le maquillage elle n’y avait pas du tout pensé. Elle alla rejoindre son amie devant le miroir -il fallait avouer que ses chaussures masculines étaient quand même bien confortables- et observa leurs reflets d’un œil critique. Elle n’avait pas particulièrement envie de se démaquiller complètement, mais elle devait bien avouer que leur maquillage leur donnait toujours un air particulièrement féminin. En plus de détonner complètement avec leur tenue. Elles devaient jouer le jeu jusqu’au bout, ou du moins s’adapter au mieux. « Je sais que le maquillage pour les hommes se démocratise, mais je pense pas qu’on en soit déjà au point qu’ils portent du rouge à lèvre. » Commença-t-elle en désignant les lèvres rouges de Siobhan. Ah non clairement elle n’avait jamais vu cette teinte sur un homme. Tout comme l’eye-liner qu’elle avait appliqué avec soin ce matin. Si elles voulaient jouer les sorciers, elles ne pouvaient pas rester comme ça. Le sujet de l’article c’était une journée dans la peau d’un homme, pas dans celle d’une drag-queen. Même si, soyons honnêtes, leur maquillage était toujours d’une perfection inégalable, ce n’était pas le but de cette aventure. « Si on atténue notre maquillage ça devrait suffire, non ? Moins de lèvres rouges et d’eye-liner mais pas besoin de toucher au teint. » Proposa-t-elle finalement. Ça lui paraissait la meilleure manière de couper la poire en deux. Ainsi elles feraient moins féminines mais garderait une bonne mine. Pas la peine de se balader dans tout Londres avec des cernes et un teint blafard. En plus, ni Siobhan, ni Soledad n’était adepte de la couche de fond de teint appliquée à la truelle, en se démaquillant les yeux et les lèvres elles donneraient l’illusion de ne rien porter sur la peau. Avec un petit soupir, Soledad dit adieu à son trait d’eye-liner parfait avant de l’effacer d’un coup de baguette. Sans maquillage la teinte chocolat de ses yeux ressortait moins mais elle devait bien avouer que du coup elle faisait plus masculine et s’accordait mieux avec sa tenue. Ah, les sacrifices qu’elle était prête à faire pour Siobhan !

Cette fois-ci elles étaient bel et bien prêtes pour passer la journée dans la peau d’un sorcier. Décidée à ne pas perdre une minute, Soledad entraina Siobhan vers les caisses pour qu’elles puissent régler leurs achats. Et ensuite ? Ensuite ce serait le grand saut dans le vide, le moment où elles devaient vivre assez d’aventures pour que la rouquine ait de la matière pour son article. Les séances shopping c’était bien sympa mais ça n’avait pas grand-chose de typiquement masculin, elles allaient devoir en faire plus tout comme Sio ne manqua pas de le souligner. « Et tu as une idée de l’activité par laquelle on pourrait commencer peut-être ? » La mexicaine prit le temps de réfléchir pendant qu’elle tendait à la vendeuse les gallions qu’elle lui devait. C’était pour ce moment qu’elles s’étaient préparées avec tant de soin. Les lecteurs de Sorcière hebdo apprécieraient sûrement le récit de leur transformation en sorcier, mais ce n’était pas ça le sujet principal de l’article, il leur fallait faire quelque chose de plus exceptionnel que quelques achats. Quelque chose qui garantirait une place à la Fashion witch à Siobhan. « Bon ça fait quoi un mec pendant son temps libre ? » Souffla-t-elle pour elle-même en laissant son amie la place devant la caisse. C’était vrai ça, il faisait quoi Diego de son temps libre, quand il n’était ni au Ministère, ni en mission pour l’Ordre ? Il devait s’entrainer, vu sa forme c’était une évidence, mais ce n’était pas vraiment une activité palpitante à raconter. Il devait sûrement voir des amis, et trainer dans des endroits intellectuels comme les librairies. Rien de très passionnants si ce n’était que Soledad se rendait compte que les activités de son frère restaient plutôt floues pour elle, il allait falloir qu’elle remédie à ça. Mais d’abord elles avaient une mission à réaliser. Allez, un truc typiquement de mec sorcier, ça n’était pas bien compliqué à trouver.

« Hum… On pourrait aller faire une petite session de quidditch ou d’un autre sport magique, c’est indémodable ça. » Commença-t-elle alors qu’elles quittaient enfin la boutique. Fallait-il préciser que l’équilibre de la mexicaine se trouvait grandement compromis dès qu’elle montait sur un balai volant ? Pas la peine, elle était trop emballée par l’idée pour y penser. Un instant, Soledad observa les passants, se demandant s’ils allaient remarquer leur tenue et quelle serait leur réaction. Mais pour le moment personne ne semblait faire attention à elles alors les deux sorcières se mêlèrent à la foule. « On peut aussi aller voir une course de motos magiques. Oh ! Ou on peut même faire un tour de moto magique ! » Reprit-elle avec enthousiasme. Ah oui, c’était une super idée pour se retrouver à Sainte-Mangouste mais encore une fois la brune ne voyait pas ça comme ça. Elle pensait plutôt au vent dans ses cheveux et à l’adrénaline de la vitesse. Si elles voulaient faire rêver les lectrices de Sorcière hebdo elles ne devaient pas lésiner sur les efforts. Et après le sport et les sensations fortes, ça faisait quoi les mecs ? -A part se taper dans les mains en lançant des check bien virils bien sûr- Ils devaient aller boire ! Tout ça devait donner soif. « Et ensuite aller dans un bar faire une dégustation de bièraubeurres artisanales. Par contre, faut pas compter sur moi pour siffler les jolies sorcières. Déjà je sais pas siffler, et puis j’ai pas envie de m’en prendre une. » Ce n’était pas parce qu’elles jouaient les mecs pour une journée qu’elles devaient se comporter comme des rustres. Soledad n’était pas là pour jouer les lourds. Tout en bifurquant dans une rue, la mexicaine adressa un grand sourire à son amie. « Qu’est-ce que tu en dis ? Tu as d’autres idées ? » C'était qu'il fallait le remplir cet article et si pour cela il fallait donner du sien, alors Soledad était prête.

 
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Sam 28 Sep - 21:56

 

Passer pour un mec en dix leçons

— Soledad & Siobhan

Tant de sacrifices ! Ce n’était pas vraiment ce qu’elle s’était imaginée en ayant cette idée. Ha non, sur le coup elle n’avait pas bien réalisé tout ce à quoi elle allait devoir renoncer cette après-midi pour rédiger un article. C’est vrai, il fallait penser à la Fashion Witch. Cet événement, elle en rêvait depuis tellement longtemps. C’est simple, elle en avait entendu parler lors de sa première année à Poudlard et depuis elle avait toujours suivi avec des yeux brillants cet événement de la mode sorcière. Elle avait dévoré les articles de Sorcière Hebdo, probablement saoulé toutes ses camarades de dortoir avec ça, alors forcément depuis qu’elle avait rejoint les chroniqueuses du magazine, elle ne rêvait que de faire partie des heureuses élues qui couvriraient l’événement au moins une fois dans leur vie. Bien, faire le deuil de ses chaussures pour une demi journée, allez c’était faisable. On n’avait jamais vu un homme porter des escarpins sauf pour un pari stupide entre copains de toute façon. Et puis, elles n’étaient pas aussi horribles que ça ces chaussures. Ha oui la taille, ça c’était flagrant. Sa mère avait beau lui avoir répété depuis toujours que tout ce qui était petit était mignon, Siobhan avait toujours aimé se retrouver perchée sur quelques centimètres supplémentaires, surtout que même comme ça, elle ne dépassait pas grand-monde, surtout parmi la gente masculine. En fait ce n’était pas tellement pour tricher, elle aimait l’allure qu’elle avait sur une paire de chaussures à talons. Ça affinait la silhouette, voilà tout.

- Tu sais qu’en vrai on est dans la moyenne nationale des femmes britanniques ? Une copine avait fait un article comparatif des tailles moyennes dans le monde la dernière fois. J’étais étonnée d’apprendre qu’en fait on ne faisait pas partie des plus petites de la population.

C’était peut-être une astuce des commerciaux pour vendre les escarpins aux femmes ? Vraiment ils n’avaient pas besoin de complexer les femmes pour ça. De toute façon la rouquine ne faisait pas les choses pour rentrer dans les standards, non elle faisait comme elle avait envie et parce qu’elle aimait ce qu’elle faisait. Bref après les chaussures, le maquillage, maintenant oh la la… Elle n’allait plus se reconnaître, cela dit c’était un peu le but de l’idée. Encore une fois Soledad se faisait la voix de la raison et empêchait à son amie de faire n’importe quoi. Il fallait être logique jusqu’au bout, après tout. Ce n’était pas une bonne idée de faire les choses à moitié, juste pour une histoire de rouge à lèvres ou de mascara…

- D’accord tu as raison et puis, il paraît que le nude c’est très à la mode en ce moment !


Voilà, elles pouvaient aussi encourager la beauté au naturel. D’ailleurs beaucoup de femmes ne se maquillaient pas ou très peu et elles étaient tout à fait ravissantes. Elles allaient survivre à tout ça, même si ce n’était pas dans leurs habitudes. N’attendant pas qu’on lui fasse la remarque, l’Irlandaise ôta aussi les créoles qu’elle avait aux oreilles. Inutile de faire un énième scandale auprès de son amie pour savoir si c’était raisonnable. Elle savait très bien que ça ne l’était pas. Si certains avaient les oreilles percés, aucun homme n’avait des anneaux de cette taille accrochés aux oreilles. Là c’était bon, de loin, c’était certain on y verrait que du feu.

L’enseignante se délesta de quelques gallions pour ses achats atypiques auprès de la vendeuse. C’était certain, elles reviendraient, mais cette fois ayant bien en tête de passer la journée la plus girly possible. En attendant, il fallait plutôt partir sur du 100 % masculin et c’est là qu’en réfléchissant tu te dis que les hommes sorciers, ils ont pas grand-chose, la vie relouuuuu xD. La Mexicaine commença alors à lui faire des propositions très intéressantes. Le Quidditch bien sûr ! Ça c’était un sujet dont la gente masculine discutait facilement. Statistiquement d’ailleurs, dans les soirées au moins un fois sur deux, les conversations se dirigeaient là-dessus. Les derniers résultats de telle équipe, les pronostics pour la coupe de la saison, les nouveaux joueurs, les entraîneurs etc etc. Enfin très très souvent Siobhan décrochait rapidement du sujet, elle aimait bien regarder les matchs si on l’emmenait en voir, mais en reparler après ça, non.  

- Oh mais ouiiiii ! On peut aller au stade de Londres ! Il y aura peut-être un club qui s’entraînera, mais je suis certaine qu’il y aura des volontaires pour nous faire vivre l’expérience !

Et puis avec sa carte de presse, elle entrerait facilement. Leur démarche n’avait rien de bien méchant, Siobhan ne voyait pas pourquoi on les renverrait. Les courses de motos magiques, ça par contre, elle n’avait aucune idée de où elles pourraient se rendre pour ça. Pour faire une balade si ça elle savait ! Il y a plusieurs numéros de cela, l’équipe de Sorcière Hebdo avait fait un shooting dans un garage du chemin de Traverse pour mettre en valeur des tenues rétro d’un styliste de Gaichiffon.

- Oh oui, oui ! Et je sais où on peut aller pour ça aussi ! D’ailleurs, si ça se trouve mon prince est censé débarquer en moto… Les licornes c’est dépassé en fait !

Voilà il fallait suivre son temps, les motos devenaient à la mode et les licornes baaaah… En vrai, on n’avait jamais vu personne chevaucher des licornes parce qu’en fait elles étaient bien trop sauvages pour ça. Il n’y avait que dans les contes qu’on lisait ce genre de choses.

- Le bar ! Excellent ! Tu as plein de bonnes idées ! J’ai bien fait de t’engager comme assistante ! Dis donc ça ne t’est jamais venu à l’esprit d’écrire des articles pour Sorcière Hebdo ? Je suis certaine que tu aurais plein de bonnes idées originales !


Ha ça oui, elle en avait de bonnes idées ! La dégustation de bièraubeurres, ça c’était parfait. Bon elle en oubliait juste qu’elle ne tenait pas vraiment l’alcool, mais bon la bièraubeurre ce n’était pas si fort n’est-ce pas ?

- Oh et tous les hommes ne sont pas des rustres qui reluquent les jeunes sorcières, heureusement ! Je te jure que si on assiste à ça, ça ira très mal pour le veracrasse de type qui aura osé faire le gros lourd.

#balancetonveracrasse
Ha ça non, c’est vrai que tout le monde ne naissait pas avec des gènes de prince charmant, mais il ne fallait pas exagérer ! Pas besoin d’être impoli comme ça pour attirer l’attention d’une jeune femme. Surtout que niveau séduction, c’était vraiment le truc à ne pas faire.

- Tu sais quoi ? Allons déjà voir pour le Quidditch, si vraiment on manque de matière on feuillettera quelques magazines masculins pour trouver d’autres idées. Attends je t’emmène, ça ira plus vite !


Un petit transplanage d’escorte pour rejoindre le stade de Quidditch serait bien plus rapide. Elles atterrirent dans une zone un peu désaffectée. Ha ça pour dissuader les moldus de venir dans le coin, l’effet déchetterie, vieille casse était plutôt efficace. Les deux sorcières n’étant pas affectées par les sortilèges repousse-moldus, il leur suffisait de passer la porte grillagée pour se retrouver face à un décor complètement différent et bien plus agréable. Le gardien des lieux les accueillit non sans froncer les sourcils en les regardant. Siobhan sortit sa carte du magazine de Sorcière-Hebdo pour demander l’accès au terrain et à un peu de matériel pour une petite session test d’entraînement. Le sorcier semblait hésiter, arguant que des joueurs occupaient déjà le terrain et que peut-être ne voulaient-ils pas être dérangés. D’ailleurs peut-être qu’elles étaient venues dans le but de les espionner et de révéler leurs stratégies aux autres… Ha bah ça c’était la meilleure ! Pour sa part elle n’y connaissait absolument rien en stratégie de Quidditch ! Fort heureusement…

- Laissez, je vais les conduire où il faut pour leur projet,
dit une voix féminine derrière elles.

Une jeune femme portant la tenue reconnaissable d’une joueuse de Quidditch leur souriait et les invitait à la suivre. La rouquine écarquilla les yeux, surprise. Mais oui ! Il ne fallait pas l’oublier ! De nombreuses femmes faisaient aussi partie d’une équipe de Quidditch ! Après tout c’était déjà le cas lorsqu’elle était à Poudlard, pourquoi cela aurait été différent en dehors de l’école ? Oh, mais c’était super si en plus, elles pouvaient bénéficier de conseils de joueuses !


MAY
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Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Sam 12 Oct - 22:59

 

 
 

Passer pour un mec en dix leçons
Soledad ☽ ☾ Siobhan

 

 
La première étape de leur challenge avait été un succès. Le départ avait beau avoir été un peu hésitant à cause d’un vendeur à l’ouverture d’esprit aussi étroite que le terrier d’un botruc, le reste avait quasiment coulé de source. Bien sûr, il avait fallu rassurer Siobhan tout au long du processus pour l’empêcher de désespérer complètement à l’idée de quitter ses beaux atours féminins mais franchement ça en avait valu le coup. Soledad devait bien l’admettre, elle n’était pas peu fière du résultat. Elles, si féminines habituellement, étaient transformée. Qui aurait cru que cela arriverait un jour à leur duo ? Personne, pourtant le résultat était là et il était parfaitement convainquant. Elles n’étaient pas des sorcières déguisées en homme, mais des sorcières habillées en homme et ça faisait toute la différence. Leurs tenues avaient été choisies avec goût et étudiées pour répondre à leur démarche sans tomber dans la moquerie. Il aurait été facile de tourner tout ça en parodie pour écrire un article grotesque qui ferait rire les lectrices, mais c’était pour assurer à Siobhan une place à al Fashion Witch qu’elles faisaient tout ça, c’était du sérieux -ouais même moi j’y crois. Ce furent donc deux sorcières à l’allure androgyne plus que réussie qui sortirent dans les rues du Londres sorcier. Maintenant il s’agissait de réfléchir à la suite du programme, se glisser dans la peau d’un mec c’était bien beau mais ce n’était que la première étape de leur journée, elles devaient maintenant ajouter un peu de matière au futur article de la rouquine. Pour ce faire, Soledad commença à débiter tout une liste d’activités qui lui paraissaient bien masculines et pas trop dangereuses pour elles. Ah oui parce que la Fashion Witch c’était un bel objectif mais elle était pas prête à faire un saut à l’élastique pour autant. Son dévouement pour Siobhan avait quand même quelques petites limites, mourir dans d’atroces souffrances en faisait partie.

Non, non le quidditch et les pubs répondaient parfaitement aux critères sans pour autant leur réserver direct une chambre à Sainte Mangouste -bon après avec elles on sait jamais. Elle soumit donc en premier le Quidditch, c’était le sport qui plaisait à presque tous les sorciers et qui sembla emballer Sio immédiatement. « Oh mais ouiiiii ! On peut aller au stade de Londres ! Il y aura peut-être un club qui s’entraînera, mais je suis certaine qu’il y aura des volontaires pour nous faire vivre l’expérience ! » La mexicaine hocha la tête avec enthousiasme. Plutôt masculin, indémodable, aimé de tous ou presque, le Quidditch était parfait. Quant à prendre en compte le fait qu’elles n’étaient pas vraiment douées sur un balai, c’était un détail. Ce fut peut être pour ça que Soledad enchaina sur une idée un peu plus folle : les motos magiques. « Oh oui, oui ! Et je sais où on peut aller pour ça aussi ! D’ailleurs, si ça se trouve mon prince est censé débarquer en moto… Les licornes c’est dépassé en fait ! » Le sourire de la brune s’agrandit devant la motivation joyeuse de son amie. Si toutes ces idées étaient accueillies ainsi, elles auraient largement de quoi remplir plusieurs pages de Sorcière hebdo. Ah si avec ça, Siobhan ne gagnait pas sa place à la Fashion Witch, Soledad voulait bien manger toutes ses feuilles de thé spécial divination. « Un prince moderne, c’est exactement ce qu’il te faut. » Souffla-t-elle à son amie tout en adressant un petit signe de tête à une sorcière qui les regardait passer avec étonnement. Maintenant qu’elles s’étaient éloignées de la boutique certains passants commençaient à remarquer leur accoutrement. Certains affichaient des petits sourires en coin, d’autres des airs surpris mais personne ne parut particulièrement choqué de leur démarche. Tant mieux, devoir se battre contre des idées arriérées leur aurait fait perdre un temps précieux, elles avaient un programme chargé en vue ! D’ailleurs, tout en avançant la voyante avait continué sa liste. « Le bar ! Excellent ! Tu as plein de bonnes idées ! J’ai bien fait de t’engager comme assistante ! Dis donc ça ne t’est jamais venu à l’esprit d’écrire des articles pour Sorcière Hebdo ? Je suis certaine que tu aurais plein de bonnes idées originales ! » La mexicaine se sentit rougir. Elle avait déjà songé à proposer ses services au magazine, surtout quand elle voyait les prédictions complètement à côté de la plaque que leur voyante leur sortait à chaque horoscope, mais elle n’avait jamais osé franchir le pas. Entre ses responsabilités au Witches Bazaar et son poste à Neverland elle avait déjà de quoi faire. Mais après tout, elle était déjà intervenu plusieurs fois auprès des étudiants de Poudlard, pourquoi ne pas rajouter une corde à son arc et essayer de se faire publier ? « Oh, tu dis ça pour me flatter. Mais si tu veux ajouter mon nom à l’article ou le glisser à ta patronne je ne t’en empêcherai pas. » Glissa-t-elle à Siobhan avec un clin d’œil complice. Elle devait bien l’admettre c’était une idée qui lui plaisait bien, quant à savoir si c’était vraiment réalisable, c’était une autre histoire. Mais rien ne l’empêchait de rêver un peu.

« Oh et tous les hommes ne sont pas des rustres qui reluquent les jeunes sorcières, heureusement ! Je te jure que si on assiste à ça, ça ira très mal pour le veracrasse de type qui aura osé faire le gros lourd. » Sol hocha la tête, Siobhan avait raison pas la peine de faire une généralité, c’était seulement que les sorciers qui agissaient tels des phacochères étaient tellement lourds que parfois elle avait l’impression qu’ils étaient partout. En revanche, voir Siobhan en remettre un à sa place était plutôt tentant. Surtout habillée ainsi, le veracrasse en question ne comprendrait rien à ce qui lui tomberait dessus. La rouquine était toujours pleine de surprise, c’était aussi pour ça que Soledad l’aimait tant. « Tu sais quoi ? Allons déjà voir pour le Quidditch, si vraiment on manque de matière on feuillettera quelques magazines masculins pour trouver d’autres idées. Attends je t’emmène, ça ira plus vite ! » Oui, un peu de concentration ! Les veracrasses qui ne savaient absolument pas comment draguer pourraient faire l’objet d’un autre article -voir même de tout un dossier au stade ou on en est- pour le moment elles avaient une mission à accomplir. Avec un hochement de tête déterminé, Soledad présenta son bras à la rouquine pour qu’elles puissent transplaner. Un « plop » discret suivit leur arrivée dans un terrain vague aux allures de casse abandonnée pas franchement rassurant. Il n’y avait pas à dire, les sortilèges repousse-moldu étaient vraiment bien fichus, personne n’aurait envie de trainer dans un endroit pareil. D’ailleurs Soledad n’aurait pas manqué de faire demi-tour aussitôt si elle n’avait pas su ce qu’elle allait trouver en poussant le grillage grinçant qui entourait les lieux. Ah tout de suite l’effet n’était plus le même. Les abords du stade étaient bien entretenus et la structure qui s’élevait devant elle promettait du spectacle et de l’action. Exactement ce dont elles avaient besoin.

Ce qui sembla plus compliqué à s’assurer en revanche, ce fut l’aide du gardien des lieux - ah non mais décidément les gardiens pas coopératifs ils me poursuivent. Même après avoir vu la carte de presse de la rousse et écouté leurs explications il n’était pas vraiment décidé à les laisser entrer. D’accord il y avait un entrainement, mais et alors ? Elles n’étaient pas là pour la stratégie mais pour l’expérience. D’ailleurs en Quidditch Soledad n’y connaissait pas grand-chose, essayer de piquer des techniques aux équipes ne lui viendrait jamais à l’esprit, de toute façon elle serait bien incapable de les expliquer après. Une nouvelle fois ce fut une sorcière qui vint à leur aide, ah c’était beau la solidarité féminine. « Laissez, je vais les conduire où il faut pour leur projet. » Soledad échangea un regard surprit mais ravi avec Siobhan alors que le gardien se fendait d’un révérencieux « Mais bien sûr Miss Harker. ». Les deux sorcières suivirent la joueuse qui les mena dans l’enceinte du stade et les fit passer immédiatement dans des couloirs interdits au public. Pendant tout ce petit chemin, son nom résonna aux oreilles de la voyante. Il lui disait vraiment quelque chose, elle avait dû le lire quelque part, ou l’entendre plusieurs fois pour que ça la marque comme ça. Mais où ? Si elle ne trouvait pas, ça allait la rendre folle. Elle détailla la sorcière qui leur tournait le dos, jusqu’à ce que la lumière se fasse. Elle attrapa aussitôt le poignet de Siobhan. « Attends, Harker, comme LA Ivy Harker des Harpies de Hollyhead ? » Souffla-t-elle dans un murmure empressé. La mexicaine avait beau ne pas connaitre grand-chose aux Quidditch et ne pas suivre les matchs de la ligue, elle connaissait tout de même les noms des grands joueurs, et Ivy Harker en faisait indubitablement partie. Elle était une joueuse de la nouvelle génération qui se démarquait parce qu’en plus d’être particulièrement douée, elle faisait aussi beaucoup pour la cause féminine. Si les équipes féminines avaient autant de succès aujourd’hui c’était en grande partie grâce à son engagement. La joueuse qui inspirait des milliers de petites sorcières, c’était elle. « Oui c’est bien ça. » Soledad se sentit rougir en comprenant qu’elle n’avait pas été si discrète que ça. Heureusement, la joueuse n’avait pas l’air gênée, elle leur adressa même le sourire de celle qui était habituée à être reconnue.

Ohlala mais elles étaient avec une vraie star en fait ! Quand le gardien avait parlé d’une équipe qui s’entrainait, Soledad avait pensé à un club local, pas à une équipe internationale comme les Harpies. « Venez, les vestiaires sont par là. On peut vous prêter quelques protections, ce serait dommage de finir votre projet à Sainte Mangouste. Vous avez de la chance aujourd’hui c’est entrainement mixte, ça collera mieux à ce que vous voulez faire. Vous pourrez faire quelques tours de terrain avec nous et suivant votre niveau on verra ce que vous pourrez faire. » Soledad opina docilement du chef, se gardant bien de dévoiler à la joueuse professionnelle qu’elle n’était pas monté sur un balai depuis des années et que même là elle n’avait pas été particulièrement douée. Ca elle le verrait bien assez tôt, pas la peine de lui faire regretter son aide tout de suite. Une fois dans les vestiaires elle quitta ses vêtements peu pratiques pour faire du sport et passa la tenue de Quidditch que lui avait tendu Ivy. Elle accrocha soigneusement des protections à ses genoux et coudes ainsi qu’autour de son torse tout en espérant que celles-ci se révéleraient inutiles. Elles avaient peut être la chance de voler avec des joueurs professionnels mais ce n’était pas pour autant qu’elle comptait se frotter à des cognards. Les risques ce n’était pas pour elle, même en tant qu’ancienne Gryffondor. Une fois engoncées dans leurs tenues que Soledad trouvait trop serrée et rigide, elles prirent enfin la direction du terrain. La première chose qui frappa la brune ne fut pas les joueurs qui s’échauffaient déjà, mais l’impression d’être absolument minuscule. Bien plus que quand elle avait quitté ses talons hauts. « Hum. Il te paraissait aussi impressionnant que ça le terrain de Poudlard, toi ? » Pourtant, elle avait grandi depuis l’époque de Poudlard et elle était même déjà entré dans un stade depuis, mais jamais directement sur le terrain. Et franchement, ça changeait tout.

Tout d’un coup, monter sur un balai pour voler en compagnie d’autres joueurs lui paraissait bien plus compliqué. Sol tenta de conserver un air assuré alors qu’elle s’avançait vers les sorciers qui les observaient avec curiosité. Apparemment, leur démarche leur avait été expliqué puisque personne ne s’étonna de leur présence et qu’une brune toute fluette -sûrement attrapeuse vu sa silhouette- s’approcha pour leur tendre deux balais. La mexicaine croisa les doigts quand vint le moment d’appeler le balai à rejoindre sa main, elle avait l’impression que tout le monde la regardait et n’avait pas envie de se payer la honte dès le tout début de cette expérience. Heureusement l’objet fut coopératif et bien vite elle put l’enfourcher sans pour autant s’envoler directement. « Okay, si je tombe et que je m’en sors pas, renvoies toutes mes boules de cristal à mon abuela. Je te lègue mon dressing aussi, tu en feras bon usage. » Souffla-t-elle à Siobhan. Est-ce qu’elle n’exagérait pas un tout petit peu ? Elle n’en avait pas tant l’impression que ça, elle se sentait déjà tanguer sur son balai et elle n’avait même pas encore bougé. Alors qu’autour d’elles les joueurs prenaient leur envol à toute vitesse, pour sa part ses pieds frôlaient encore l’herbe du terrain et ça lui paraissait très bien ainsi. Les balais étaient-ils tous aussi instables ? Voyant bien qu’elle ne pourrait pas y échapper, Soledad prit une profonde inspiration. « Prête ? » Elle jeta un coup d’œil incertain à son amie mais tira tout de même sur le manche du balai pour s’élever doucement. Les autres y arrivaient alors pourquoi pas elle ? Ca paraissait simple vu comme ça, mais une fois en action ça n’avait plus grand-chose de facile. Une fois qu’elle jugea être assez haut -oui c’était sûrement assez haut pour se briser la nuque en cas de chute mais elle ne voulait pas regarder en bas pour vérifier- la brune entama son premier tour de piste. Bien sûr les joueurs ne tardèrent pas à la dépasser vu qu’elle se déplaçait à une allure de tortue mais au moins elle ne manqua pas de tomber. Tout se passait plutôt bien, enfin avec lenteur et hésitation quoi, jusqu’à ce qu’une forme rouge passant de joueur en joueur n’attire son attention. Elle jeta un coup d’œil en arrière, ce qui lui valut de faire une jolie embardée absolument pas contrôlée et de se filer une bonne frayeur en même temps, pour découvrir qu’un souaffle avait été sorti et se dirigeait vers elles. « Ohlala on nous avait pas dit juste quelques tours de terrain ? » Lança-t-elle à Sio en sentant son rythme cardiaque s’emballer un peu plus encore. Alors les journées pénardes, apparemment ce n’était pas au programme quand on était un homme, Sio pourrait le mettre dans son article ça. Enfin si elles ne se faisaient pas assommer par une énorme balle rouge avant.

 
CODAGE PAR AMATIS

 



— And all the pieces fall right into place
So it goes
I'm yours to keep and I'm yours to lose

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Sam 11 Jan - 15:55

 

Passer pour un mec en dix leçons

— Soledad & Siobhan

Juste pour la flatter ? C’est vrai que Siobhan n’était pas avare en compliments et encouragements, mais elle pensait réellement ce qu’elle disait. Son amie avait vraiment de bonnes idées et même si ça ne suffisait pas toujours à être une bonne journaliste, l’Irlandaise ne s’inquiétait pas pour Sol. Elle était certaine que la Mexicaine aurait sa place parmi l’équipe de Sorcière Hebdo. Après peut-être qu’elle était déjà très occupée ? Cela dit, elle pouvait faire comme la rouquine. Elle ne travaillait pas à plein temps au journal et proposait ses services ponctuellement.

- Ha mais de toute façon, je ne comptais pas t’éclipser de l’article ! C’est évident !

Sa drôle d’idée, elle l'expérimentait avec sa meilleure amie. En plus de proposer un article un peu décalé, Siobhan comptait bien faire un petit paragraphe sur l’amitié qui rendait un peu tout possible. Enfin, encore fallait-il avoir la matière pour l’écrire cet article. Parce que là à part un petit paragraphe sur le shopping masculin, elles n’avaient pas grand-chose et ce n’était pas ça qui leur ferait gagner leurs places pour la Fashion Witch. Direction donc le terrain de Quidditch de Londres et son gardien pas très coopératif. D’habitude sa carte de presse lui ouvrait facilement les portes pour tout un tas de choses. Bon peut-être pas partout non plus, Sorcière Hebdo ce n’était pas comme la Gazette. Là, elle se demandait bien comment convaincre le monsieur qui se faisait tout seul des films de conspiration, parce que pas certaine que les yeux doux du chat Potté fonctionnent. Mais ouf ! Sauvées par une joueuse ! Tout n’était pas perdu !

Siobhan suivait le mouvement regardant partout autour d’elle, étant donné qu’elle n’avait jamais eu la possibilité de passer par ici auparavant. Soledad la fit sursauter lorsqu’elle lui attrapa le poignet pour lui confier l’identité de la joueuse. Hou la la, la rouquine ne connaissait pas vraiment les joueurs et joueuses des équipes même nationales. Elle tenta néanmoins de réfléchir à ce qu’elle venait de dire, parce qu’elle ne se souvenait pas que Sol était une férue de Quidditch. Ça voulait donc dire que quand même cette fille, elle pouvait la connaître. Peut-être qu’elle s’était illustrée pour d’autres choses ? Si c’était le cas, elle avait peut-être atterri dans un numéro de Sorcière Hebdo… Lorsque la fameuse Ivy se retourna pour confirmer son identité à la Mexicaine, la rouquine l’observa plus en détail essayant de l’imaginer avec une autre tenue que celle-ci tout en épluchant dans sa tête les derniers numéros du magazine. Comme ce n’était pas elle qui interviewait les personnalités, ça lui revenait moins facilement.

- Hum peut-être décembre 2018 ou janvier 2019… Ha si, je crois que c’est elle qui est marraine d’une asso contre la discrimination faite aux femmes dans le milieu sportif…

En vérité, les associations pour l’égalité des sexes se multipliaient beaucoup ces dernières années, mais Siobhan trouvait que les sorciers avaient carrément un train de retard par rapport aux moldus, qui déjà n’étaient pas très en avance. Il faut dire que lutter contre les traditions sang-purs n’était pas une mince affaire. Franchement comment faire dans les clichés et en même temps dans le féminisme^^ On est très fortes. La célèbre joueuse leur présenta les vestiaires et l’équipement dans lequel, elles pouvaient se servir. Ha oui non, Siobhan passait assez de temps à Sainte-Mangouste. Elle n’avait pas vraiment envie de se rajouter des visites supplémentaires. Alors hop, la jeune femme imita son amie et enfila tout ce qu’il fallait pour survivre à cette expérience.

- Oh la la, non je suis toujours dans les gradins d’habitude, répondit-elle à Sol en observant l’immensité du terrain.

Et alors autant elle aurait aimé tester le sport à l’école, autant le prof l’avait direct éliminée de ses futures recrues lorsque la première fois qu’elle était montée sur un balai, elle l’avait fait en amazone. Elle avait eu beau expliquer que pourtant Samantha de « ma Sorcière bien aimée » montait comme ça sur son balai, ça ne l’avait que plus mis en colère. En même temps, c’était de sa faute aussi, il n’avait qu’à préciser qu’il y avait une manière de monter sur un balai… Cette fois cependant, Siobhan monta sur son balai de manière conventionnelle, tentant de se rappeler comment elle avait appris à garder l’équilibre dessus lorsqu’elle était élève. Elle tourna la tête vers son amie en l’entendant réciter son mini testament.

- Tu sais que j’aime beaucoup ton dressing, mais tout de même je préférerais ne pas en hériter dans ces circonstances ! Ne t’en fais pas, ça va aller ! Tu es bien équipée et je pense que vu le niveau des joueurs, ils seront assez rapides pour te rattraper en cas de problème.

Bon ok, Soledad n’avait vraiment pas l’air à l’aise sur son balai. La rouquine se stabilisa d’abord à son tour avant de s’élever. Alors d’abord ne pas se crisper, regarder bien devant, accompagner le mouvement pour ne pas se retrouver éjectée… Et pas la peine de filer à la vitesse d’une étoile filante comme les pros autour d’elles. Derrière son amie, Sio eut un petit rire amusé lorsqu’elle comprit que les joueurs les intégraient déjà à leurs jeux de passe.

- Arrête ton balai sinon, comme ça tu n’as pas à gérer l’équilibre avec la vitesse et la direction pendant que tu attrapes le Souaffle !

Oh bah évidemment que ça ne se jouait pas vraiment comme ça le Quidditch, mais elles n’allaient pas se lancer dans des figures risquées. Non, non, il était question de s’amuser et personne sur ce terrain ne leur reprocherait leur manque d’adresse. Voilà si elles arrivaient déjà à attraper quelques balles et à les renvoyer, le tout sans tomber de leurs balais, ce serait pas mal. L’activité en tout cas amusait beaucoup l’Irlandaise. Elle laissa filer beaucoup de souaffles, en renvoyant une bonne partie un peu n’importe comment. A la fin on lui laissa le plaisir d’en envoyer un dans les anneaux. Bon plus qu’un… Ce n’est qu’en s’approchant vraiment de la cible, qu’elle réussit son coup.

Elles finirent par redescendre sur la terre ferme et Siobhan passa un petit temps à continuer d’observer le jeu des joueurs. C’était vraiment impressionnant. C’est clair qu’elles n’étaient pas à ce niveau…

- Bon alors par contre, je propose qu’on se serve des douches parce que c’est hors de question de sentir le sorcier de Cro-Magnon pour la suite !

Elle regagna le vestiaire, déposant le balai et les protections là où elles les avaient prises au départ.

- Au fait la suite ? Tu as eu assez d’émotions fortes pour aujourd’hui ? Peut-être qu’on pourrait opter pour la dégustation de bièraubeurres ?

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Lun 24 Fév - 14:01

 

 
 

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Soledad ☽ ☾ Siobhan

 

 
Quand elle avait levé les yeux vers le terrain de Quidditch et vu les joueurs filer à toute allure dans les airs, Soledad s’était soudainement demandé quelle mouche l’avait piqué pour qu’elle propose une idée pareille à Siobhan. Ah bah voilà, c’était facile de se sentir brave quand on avait les deux pieds bien ancrés sur terre et aucune protection qui vous empêchait de respirer correctement pour vous rappeler qu’une fois dans les airs vous avez toutes les chances du monde de faire une chute mortelle. Maintenant qu’elle se trouvait devant le fait accompli, Soledad se sentait d’un coup beaucoup moins sûre d’elle. Il était grand ce terrain non ? Et puis haut aussi. Et qu’est-ce qu’ils allaient vite ces joueurs déjà dans les airs, si vite que par moment ils n’étaient plus que des silhouettes floues filant dans le ciel bleu. Oui, le ciel était bleu, c’était déjà ça, pas de risque de pluie pour augmenter les risques ou de vent pour les malmener. Mais tout de même, la brune n’en menait pas large. Soudainement, elle avait presque le vertige rien qu’en les regardant, et dire qu’elle n’avait pas encore touché le moindre balai, ça promettait pour la suite. Mais elle prit sur elle, prit une profonde inspiration et rassembla son courage, elles étaient là pour l’article de Siobhan, pas pour se tourner les pouces. Se mettre dans la peau d’un sorcier voulait dire faire quelques sacrifices, prendre quelques risques, pour Sio ça en valait la peine. Et puis c’était son idée ! Ce n’était pas le moment de faire demi-tour. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle ne devait pas prendre ses précautions. Soledad se mit donc à réfléchir à son testament à haute voix. Bien évidemment, son dressing irait à Siobhan, personne d’autre qu’elle ne saurait l’apprécier à sa juste valeur. Son appartement irait à Bianca, elle disait sans cesse qu’elle l’adorait. Ses parts aux Witches Bazaar iraient à Maggie, la sorcière savait combien étaient les précieux les artefacts exposés à la boutique, elle saurait en prendre soin. Son abuela récupérerait tous ses objets divinatoire, l’inverse aurait été impensable, elle était la seule de ses proches à savoir combien ils étaient précieux. Quant à Samba, Soledad avait hésité. Diego pourrait le recueillir, mais il n’était pas très attaché à l’animal qui demandait beaucoup d’attention. Non, la meilleure personne pour l’accueillir était Théo, bien sûr, le sorcier avait beau râler, la mexicaine savait qu’il appréciait la boule de plumes. Voilà, c’était décidé.

Soledad était plutôt contente de sa répartition, tout le monde aurait un petit quelque chose et ses affaires seraient entre de bonnes mains. Sauf que vu la moue qu’affichait Siobhan, elle avait l’air d’être la seule à être complètement satisfaite. « Tu sais que j’aime beaucoup ton dressing, mais tout de même je préférerais ne pas en hériter dans ces circonstances ! Ne t’en fais pas, ça va aller ! Tu es bien équipée et je pense que vu le niveau des joueurs, ils seront assez rapides pour te rattraper en cas de problème. » Oui bon d’accord, elle avait peut être tiré quelques conclusions un peu rapides en voyant combien le terrain et les joueurs étaient impressionnants. Elle n’avait pas besoin de penser immédiatement au pire, elles étaient là pour un entrainement version light, pas pour un réel match, personne ne mourait pendant un simple entrainement, non ? Non, bien sûr que non. Tout en se répétant que tout irait bien, Soledad adressa un sourire à la rousse. « Bien vu ! Se retrouver dans les bras d’un joueur de Quidditch pro qui vient de vous sauver la vie ça ne peut pas être désagréable. » Bon, une joueuse pourrait aussi lui sauver la vie, Soledad ne faisait pas de discrimination, elle savait que les joueuses étaient tout aussi capables que les joueurs de rattraper des sorcières en détresse, mais pour le coup ça ne marchait plus trop avec l’idée de trouver l’amour au milieu d’un terrain de Quidditch. Garder cette idée en tête lui permis de relativiser, ce n’était pas aujourd’hui qu’elle mourrait - bah non il y a les events pour ça :D - elles étaient bien protégées et bien entourées, ce qui réduisait considérablement les risques alors elle pourrait jouer au Quidditch sans craindre pour sa vie. Mais il n’empêchait que ça ne rendait pas l’exercice plus facile, la mexicaine n’était pas du genre téméraire et même en sachant qu’on la rattraperait en cas de chute, elle n’avait pas très envie de tenter l’expérience. Alors quand les joueurs autours d’elles décidèrent de les inclurent dans leur jeu, elle du bien admettre qu’elle ne fut pas très sereine. Elle tenait déjà fébrilement sur son balai, alors rattraper et relancer une balle en plus ? Ça lui semblait trop demander. Les sorciers donnaient l’impression que c’était hyper facile mais selon elle ils cachaient bien leur jeu.

Un peu paniquée, mais aussi gagnée par l’envie de faire ses preuves et de ne pas totalement se ridiculiser devant les équipes professionnelles de la région, la brune transmis l’information à sa meilleure amie. Siobhan avait l’air de s’en sortir sur son balai mais autant la prévenir, si Soledad avait pensé à son testament, elle n’avait pas envie de connaitre celui de sa meilleure amie. « Arrête ton balai sinon, comme ça tu n’as pas à gérer l’équilibre avec la vitesse et la direction pendant que tu attrapes le Souaffle ! » Quelle bonne idée ! Voilà, elle avait bien fait de parler à la rouquine de l’énorme balle rouge qui leur fonçait dessus, Siobhan était vraiment de bons conseils. Un peu rassurée, Soledad hocha la tête et ralentit la vitesse de son balai jusqu’à se retrouver en vol stationnaire. S’arrêter, c’était bon, garder son équilibre, c’était un peu hésitant mais c’était pas mal, maintenant lâcher le manche tout en gardant son regard rivé sur le souaffle. Voilà qui était plus délicat. Les genoux fermement serrés sur le balai, Soledad s’efforça d’anticiper l’arrivée de la balle, levant les bras quelques instants avant qu’elle ne lui arrive dessus. « Je l’ai eu ! » S’exclama-t-elle à la fois surprise et ravie, quand le souaffle lui tomba dans les bras. D’accord, la joueuse qui le lui avait lancé avait surement fait attention à ne pas lui envoyer à toute vitesse mais tout de même ! C’était une victoire. La mexicaine était contente d’elle, à tel point que pendant une seconde elle en oublia sa situation précaire plusieurs mètres au dessus du sol. « Ouups. » Souffla-t-elle péniblement en redressant à toute vitesse le manche de son balai qui déviait dangereusement. Une fois la catastrophe évitée, elle se concentra pour envoyer la balle à Siobhan sans la mettre en difficulté. Et voilà, un autre souaffle parfaitement réceptionné, elles faisaient un bon duo !

Ce n’était pas un exercice évident pour des sorcières qui n’avaient pas joué au Quidditch sérieusement depuis des années mais Soledad trouva qu’elles s’en sortirent plutôt bien. En tout cas, elle n’avait absolument pas honte de sa performance. Ses lancés n’étaient pas parfait, ses rattrapages non plus mais elle passa un bon moment. Les joueurs les laissèrent même envoyer quelques balles dans les anneaux, exercice encore plus difficile mais qu’elles finirent par réussir. Oui, en s’approchant à quelques mètres à peine des anneaux mais tout de même, le résultat fut là. Une fois de retour sur la terre ferme, Soledad profita d’un instant de repos pour reprendre son souffle. Elle n’avait pas eu besoin qu’un beau joueur de Quidditch ne la sauve d’une chute, mais ce n’était pas plus mal, elle voulait bien rencontrer l’amour, mais pas finir à Sainte-Mangouste dans la foulée. « Bon alors par contre, je propose qu’on se serve des douches parce que c’est hors de question de sentir le sorcier de Cro-Magnon pour la suite ! » La mexicaine acquiesça avec conviction. Dans le vestiaire, elle ne fut pas mécontente de se débarrasser des protections qui l’empêchaient de respirer correctement et de se glisser sous l’eau chaude. Une fois propre et rhabillée de ses vêtements d’homme, elle se sentait bien plus en forme pour la suite de leur programme. « Au fait la suite ? Tu as eu assez d’émotions fortes pour aujourd’hui ? Peut-être qu’on pourrait opter pour la dégustation de bièraubeurres ? » Soledad étouffa un rire, dire qu’elle avait pensé à une course de motos volantes, quelle idée elle avait eu. Le Quidditch était déjà bien assez crevant comme ça, ça leur suffirait pour aujourd’hui. D’ailleurs heureusement qu’elles avaient commencé par cette activité, si elles avaient choisi les motos en premier, la mexicaine doutait qu’elles en seraient sorties dans le même état. « Crois moi j’ai eu assez d’émotions fortes pour toute une vie. Allons déguster quelques bièraubeurres, ça nous aidera à nous en remettre. » Répondit-elle avec un grand sourire. Une bonne bièraubeurre bien fraîche, voilà qui les aiderait. Et puisqu’elles devaient rendre cette nouvelle expérience utile pour l’article de Siobhan elles ne devaient pas choisir n’importe quel bar. Les Trois Balais était sympa, et plus tenu par une amie pour ne rien gâcher, mais sa clientèle était essentiellement étudiante donc les boissons vendues étaient plutôt classiques. La tête de sanglier était vraiment trop glauque, à la limite on pourrait y trouver du whisky qui sortait de l’ordinaire, mais rien de très raffiné. Non, pour déguster des bièraubeurres artisanales, elles devaient aller sur Londres, l’endroit parfait pour les sorciers branchés. « Je connais l’endroit parfait pour ça ! Je t’emmène ! » S’exclama-t-elle finalement en présentant sa main à sa meilleure amie pour qu’elles transplanent ensembles.

Un plop plus tard, les deux sorcières se retrouvèrent devant la devanture en bois d’un bar qui avait ouvert depuis quelques mois à peine mais qui connaissait déjà pas mal de succès. Le Craft butterbeer & wizards. D’un pas assuré dans sa tenue d’homme, Soledad en franchi la porte. Les regards se tournèrent vers elles mais ne semblèrent pas surpris de leurs tenues vestimentaires. Il fallait dire qu’elles ne détonaient pas avec les clients habituels. Bonnets en intérieur, chemise à carreaux type bucheron, barbe soigneusement taillées, l’endroit était clairement le dernier spot à la mode chez les sorciers hipsters. La décoration était brute mais soignée, avec des meubles en bois et en métal qui donnaient une ambiance industrielle, des tables hautes et des tableaux d’artistes locaux aux murs. La voyante alla se percher sur une chaise haute, leur choisissant une table un peu excentrée pour que Siobhan puisse bien observer les lieux et récolter des impressions pour son article. Le barman, parfait cliché du sorcier hipster à la moustache qui rebiquait artistiquement aux extrémités, ne tarda pas à venir les voir. Les sorcières lui demandèrent à faire une dégustation de ses meilleurs bièraubeurres artisanales. Quelques minutes plus tard cinq verres de taille moyenne vinrent se poser devant chacune d’entre elle. Soledad avait bien fait de préciser qu’elles étaient là pour une dégustation, si elle avait du boire cinq pintes entières de bièraubeurres elle aurait fini par rouler sous la table - et appeler Coco avec son patronus pour qu’il vienne les chercher 8D . « A la tienne ! Et à la Fashion Witch ! » Lança-t-elle à Siobhan en lui présentant son premier verre pour qu’elles trinquent. Elle fit mine d’observer la boisson dans son verre, mais au fond elle n’y connaissait absolument rien, alors à part lui trouver une jolie couleur ambrée elle ne voyait pas trop ce qu’elle pouvait en dire de plus. Avec un haussement d’épaules, Sol trempa ses lèvres dans la première bièraubeurre. « Ouuh c’est normal qu’elle soit aussi amère celle-là ? » Grimaça-t-elle après avoir pris une gorgée plus franche. Voyant que le barman les observait de loin, Soledad camoufla sa moue en un grand sourire destiné à l’amadouer. Une fois le sorcier détourné, elle se pencha vers Siobhan. « Tu sais quoi ? Si cette dégustation se révèle être autant une épreuve que notre entrainement de Quidditch, après je te paye un verre, un vrai. » Lui souffla-t-elle avec un sourire complice. La bièraubeurre artisanale c’était bien sympa, mais pour fêter l’article de Siobhan et leur aventure ensemble, la mexicaine tablait plus sur un bon mojito.

 
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Mar 17 Mar - 1:04

 

Passer pour un mec en dix leçons

— Soledad & Siobhan

Son article, c’est sûr, allait prendre beaucoup de pages, parce qu’elle avait beaucoup à raconter sur cette expérience, sur ses impressions et sur ce que signifiait endosser le rôle d’un homme pour elle. Elle voulait faire un paragraphe sur l’amitié ou encore sur les clichés qu’elle-même pouvait avoir eus et tout ce dont elle se rendait compte. Il allait falloir trouver le moyen de synthétiser tout ça, mais pour le moment, elle s’amusait. Malheureusement pour elles, ce n’était pas sur le terrain qu’elles rencontreraient l’homme de leur vie. Remarque, si c’était pour que la moitié de l’Angleterre bave sur lui ou alors qu’elles s’inquiètent des risques et blessures de leurs princes charmants, ce n’était peut-être pas plus mal.

C’était les deux pieds sur terre, débarrassées des odeurs des efforts fournis et de retour dans leurs looks masculins tendances que les deux jeunes femmes réfléchissaient à la suite de leur programme. Les motos auraient pu être une bonne idée, mais avec ça elles risquaient vraiment de se payer de sacrées courbatures. Et encore ça c’était dans le meilleur des cas, parce que ni l’une ni l’autre n’avait testé un jour de monter sur un engin de la sorte. Et alors niveau sensations fortes, c’est vrai que c’était déjà pas mal. Les mecs ne passaient pas leur vie sur un balai ou une moto à rechercher de l’adrénaline non plus. Vraiment, non ils avaient d’autres loisirs et distractions et il fallait varier les activités pour son article, sinon les lectrices se lasseraient très rapidement. La dégustation de bièraubeurres par contre, ça lui disait bien.

- D’accord, où est-ce qu’on va ?


Elle avait en tête le Chaudron Baveur où ado elle avait souvent partagé un chocolat chaud ou une grenadine avec ses parents lorsqu’ils avaient fini d’acheter ses affaires de rentrée pour Poudlard. Le truc c’est que c’était assez basique, tout le monde connaissait le Chaudron Baveur. Ce ne serait pas très original dans son article et la carte ne devait pas comporter beaucoup de spécialités de bièraubeurres. Visiblement, la Mexicaine avait une idée en tête et dans un sourire Siobhan lui tendit la main pour la laisser la conduire cette fois dans le lieu de son choix. Pour le coup, l’Irlandaise ne connaissait pas du tout le bar devant lequel son amie l’avait emmenée. La jeune femme observa la façade, jeta un œil à l’enseigne. Ha oui, c’est clair qu’avec un nom pareil, elle avait trouvé l’endroit parfait. Ce n’était vraiment que pour les sorciers ? Non, ça ne se faisait pas de virer quelqu’un d’un établissement pour son sexe, mais bon à coup sûr qu’en les observant attentivement on allait se demander ce qu’elles fichaient ici. La décoration des lieux avait vraiment un côté masculin, mais c’était branché, ça se voyait. Siobhan s’installa face à son amie et la laissa commander tandis qu’elle mémorisait l’architecture des lieux et observait les clients. Lorsqu’elle vit les cinq verres devant elle, elle écarquilla les yeux. Oh la la... tout ça ? Bah du calme, c’était de la bièraubeurre pas du whisky oui vraiment, le whisky ça m’a marqué que c’était dégueu xD.

- Ouiii ! Acquiesça-t-elle en se saisissant elle aussi d’un premier verre et en le rapprochant de celui de Sol pour qu’ils s’entrechoquent, j’espère que cette année on pourra y assister !

Première gorgée, oh la la mais elle avait raison, c’était pas terrible du tout.

- Je sais pas, mais pfffiou, ha non c’est horrible je ne peux pas boire ça ! Y’a pas un pot de fleurs quelque part ?

Elle jeta un œil, mais non rien pour se débarrasser du breuvage. Tant pis, elle laissa, rit à la proposition de Soledad et attrapa le deuxième verre.

- Vendu, je ne dirais pas non à une piña colada ou un cosmo ! Ooooh ! Goûte celle-là, c’est sucré !

Ouf ça n’allait pas être si horrible que cela, quoique… C’était vraiment très très sucré. Il n’y avait vraiment pas de demi-mesure dans ces spécialités. La jeune femme se sentit observée et remarqua qu’un type avec une barbe immense regardait ce qu’elles faisaient intrigué.

- Sol, il y a un ours
ouiiii j’ai placé mon ours qui nous observe, rigola-t-elle en montrant d’un léger mouvement de tête la table du sorcier.

Non, elle n’hallucinait pas encore. Pas avec deux trois gorgées quand même ! Siobhan attrapa le troisième verre et le but.

- Oh celle-là ressemble beaucoup à la classique qu’on buvait aux Trois Balais ! Enfin une que je vais pouvoir boire complètement !


La rouquine vida doucement son verre, goûta le suivant qui se buvait aussi plus facilement. Il allait falloir qu’elle demande les noms des consommations pour ne pas raconter n’importe quoi dans son article.

- Oh la la, ça va me donner envie de faire pipi à force ! Han j’ai une idée ! Tu crois qu’il se passe quoi si on mélange la très amère avec la très sucrée ?

- Je ne vous le conseille pas !
- HAAA ! L’ours ! Sursauta-t-elle en voyant le grand barbu soudainement près d’elles.

Oui oui, discrétion zéro, subtilité pareil.

- Oh euh bonjour Monsieur ! Pourquoi ce n’est pas une bonne idée ?
- Parce que ça sera tout simplement immonde et qu’en plus le patron va vous mettre dehors pour sacrilège de bièraubeurre !

Siobhan se disait que immonde pour immonde hein, ça ne changerait pas grand-chose, mais bon effectivement, elles n’étaient pas venues pour vexer le patron et faire un scandale.

- Bah écoutez, moi je vous les offre ces deux-là ! Qu’est-ce que vous pouvez nous conseiller d’autre ?


Après tout monsieur l’Ours brun avait l’air de s’y connaître autant écouter ses conseils. Siobhan lui expliqua qu’elle écrivait un article pour Sorcière Hebdo et que c’était une expérience sur les habitudes masculines.

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Passer pour un mec en dix leçons
Soledad ☽ ☾ Siobhan

 

 
Boooon la première activité était faite ! Et quelle activité ! Entrainement de Quidditch en compagnie de joueurs professionnels rien que ça. Soledad avait beau ne pas être une fanatique de ce sport elle trouvait quand même ça super cool d’avoir pu voler avec grâce et élégance avec des pros, tout le monde n’avait pas cette chance. Et elle n’était même pas tombée ce qui était un véritable petit miracle en soi. Par contre elle devait l’avouer, le Quidditch c’était vraiment crevant, elle ne savait pas comment faisaient tous ces sorciers pour ne pas finir sur les rotules à la fin de la journée. Pour sa part leur entrainement express lui avait largement suffit. Puisque l’objectif était pour Siobhan d’avoir assez de matière pour écrire son article, et non pas de terminer dans un lit à Sainte Mangouste -ce qui aurait pu donner lieu à un autre article d’ailleurs mais ce n’était pas une raison- les sorcières décidèrent de couper court à leur programme spécial activités passionnantes-mais-dangereuses pour aller boire un verre. Et là encore pas n’importe quel verre dans n’importe quel bar. Pour assurer à Siobhan une place à la prochaine Fashion Witch, elles devaient vivre comme un sorcier branché. Soledad les conduisit donc dans le dernier bar à la mode, un endroit à la fois industriel et rétro, bio et bobo, la totale, où se regroupaient tous les hipsters qui envahissaient la capitale moldue et sorcière depuis quelques mois maintenant. Le Craft butterbeer & wizards était clairement le spot incontournable de Londres, l’endroit où il fallait être vu. C’était parfait pour donner de quoi écrire à la rousse, une décoration assez originale pour marquer les esprits, des clients décalés qui n’acceptaient de fréquenter que le dernier endroit en vogue et une carte des boissons à en faire pâlir tous les autres bars des environs. Soledad n’était pas peu fière de son choix. Cette nouvelle activité de la journée était bien plus reposante que de voler sur un balai tout en se balançant une grosse balle rouge, mais elle promettait d’être tout aussi réussie.

Leurs bièraubeurres artisanales devant elles, les deux sorcières trinquèrent en l’honneur de la Fashion Witch. « Ouiii ! J’espère que cette année on pourra y assister ! » D’ailleurs Soledad pouvait remercier la direction de Sorcière Hebdo pour avoir organisé ce concours, sans ça elles auraient passé une journée classique à faire du shopping. Oh, ça aurait été parfait bien sûr, la mexicaine adorait ça, de toute façon passer une journée avec sa meilleure amie c’était toujours génial. Mais là au moins ça leur donnait l’occasion de faire quelque chose de vraiment original qui les faisait sortir de leur zone de confort tout en leur offrant de nouvelles expériences. Vraiment, la brune n’était pas prête de l’oublier cette journée, et elle n’était même pas finie ! « Bien sûr qu’on y assistera ! Avec un article pareil tu ne peux que gagner. » Rétorqua-t-elle avec un énorme sourire. Elle était sincère, elle ne disait pas ça juste parce que Siobhan était sa meilleure amie et qu’elle voulait lui faire plaisir. Son idée d’article sortait des sentiers battus, elle allait se démarquer à coup sûr et ça ne pouvait que jouer en sa faveur. Et puis elles s’amusaient beaucoup, ça aussi ça allait se sentir dans l’article. Par contre, est-ce qu’elle allait décrire à quel point leur première bièraubeurre était amère ? Parce que pfiuu Soledad n’avait jamais rien bu de pareil. Une bièraubeurre était censée être rafraichissante et désaltérante, alors pourquoi est-ce qu’elle avait l’impression que sa gorge venait de s’assécher ? « Je sais pas, mais pfffiou, ha non c’est horrible je ne peux pas boire ça ! Y’a pas un pot de fleurs quelque part ? » Ah, au moins elle n’était pas la seule à penser ça ! Vu le regard que leur avait jeté le barman c’était à se demander s’il n’allait pas les accuser d’avoir mauvais goût. Ce n’était pas de leur faute si cette boisson était imbuvable. Dire qu’elle faisait partie de ses meilleures bièraubeures artisanales, soudainement ça faisait un peu peur pour la suite. Soledad annonça tout de suite la couleur, si leurs verres se ressemblaient tous, elles allaient avoir besoin d’un petit remontant bien plus savoureux. « Vendu, je ne dirais pas non à une piña colada ou un cosmo ! Ooooh ! Goûte celle-là, c’est sucré ! » Ah voilà une bonne nouvelle ! Non parce que si toutes les bièraubeurres ressemblaient à la première cette dégustation allait devenir une épreuve aussi difficile que leur entrainement de Quidditch.

Soledad abandonna son verre sans hésitation pour se saisir de celui dont lui parlait la rouquine. Oh, effectivement, rien à voir, la bière était douce et sucrée sur le palais. Bon peut-être un peu trop, mais elle préférait ça à l’amertume. « Sol, il y a un ours qui nous observe. » La mexicaine parvint de justesse à retenir un « Où ça ? Où ça ? » enthousiasme, se contentant de tourner la tête dans tous les sens sans la moindre discrétion. Ce ne fut pas si simple que ça de repérer le sorcier dont parlait son ami. Il fallait dire qu’ils se ressemblaient tous, baraqués, avec des cheveux plus ou moins longs, une chemise de bûcheron et des barbes de toutes les tailles. Les prunelles de Soledad finirent par tomber sur le plus barbu d’entre eux. Elle pouffa à son tour, jugeant la comparaison très juste. Un ours oui ça lui allait bien. « Tu crois qu’il a perdu le chemin de sa grotte ? » Souffla-t-elle entre deux gloussements. Oh ça va, ce n’était pas méchant. Il fallait dire que le sorcier en question avait vraiment l’air de sortir d’une forêt ou de s’apprêter à rentrer dans sa grotte. Peut-être qu’il hibernait aussi ? Il pouvait très bien être là pour faire des réserves avant l’hiver. Pour s’empêcher de glousser à ces pensées, la brune se concentra sur ses verres. « Oh celle-là ressemble beaucoup à la classique qu’on buvait aux Trois Balais ! Enfin une que je vais pouvoir boire complètement ! » Sur les conseils de Sio, Soledad gouta son troisième verre. Oooh effectivement, le goût qui lui explosa sur les papilles la ramena bien des années en arrière. L’espace d’un instant elle se revit en jeune troisième année qui goutait enfin sa première bièraubeurre après que tous les élèves plus âgés ne lui aient vantés les mérites de cette boisson. « Parfait ! Ça va nous rappeler nos années à Poudlard ! » Il fallait dire que c’était le bon temps leurs années en commun à Poudlard. La mexicaine ne disait jamais non à faire un petit tour dans ses souvenirs de cette époque, elle l’avouait sans honte la simplicité de ce temps lui manquait parfois. C’était aussi pour ça qu’elle était si contente de pouvoir intervenir auprès des étudiants en divination, elle aimait pouvoir continuer à fouler les couloirs du château. « Oh la la, ça va me donner envie de faire pipi à force ! Han j’ai une idée ! Tu crois qu’il se passe quoi si on mélange la très amère avec la très sucrée ? » La brune hocha la tête avec ferveur à cette idée, sauf qu’elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que déjà une voix grave retentissait à leurs côtés. « Je ne vous le conseille pas ! » La voyante sursauta presque autant que la rousse. Mais s’il devait y avoir un concours c’était bien Siobhan qui remportait la palme. « HAAA ! L’ours ! » Alors là ce n’était même pas la peine de se retenir. Face à la spontanéité de sa meilleure amie, Soledad explosa littéralement de rire. Oh par Merlin si seulement le sorcier pouvait voir la tête qu’il tirait, c’était la meilleure chose que la jeune femme avait vu depuis longtemps. Et son petit air d’incompréhension qui le faisait ressembler encore plus à un ours. A ce rythme là Soledad n’allait jamais réussir à s’arrêter de rire.

« Oh euh bonjour Monsieur ! Pourquoi ce n’est pas une bonne idée ? » Peinant à calmer son fou rire, Soledad laissa Sio se charger de la conversation. Elle s’appliqua à prendre quelques profondes inspirations pour retrouver sa maîtrise d’elle, écoutant d’une oreille distraite. « Parce que ça sera tout simplement immonde et qu’en plus le patron va vous mettre dehors pour sacrilège de bièraubeurre ! » Lèvres pincées, yeux brillants, Soledad hocha la tête comme pour montrer qu’elle était parfaitement sérieuse. Ah mais si le sorcier commençait à parler de sacrilège de bièraubeurre il n’allait vraiment pas lui faciliter la tâche. « Bah écoutez, moi je vous les offre ces deux-là ! Qu’est-ce que vous pouvez nous conseiller d’autre ? » Sentant que son fou rire s’estompait enfin, Soledad adressa un sourire innocent au sorcier-ours pendant que Sio lui expliquait leur démarche. Celui-ci n’avait pas vraiment l’air surprit, au contraire il paraissait prendre tout ça avec le plus grand des sérieux. Voyant qu’il se plongeait dans une grande réflexion pour tenter de les aider, la mexicaine en profita pour pousser vers lui les deux bièraubeurres qu’elle n’allait pas boire. « Tenez, prenez les miennes aussi. Cadeau pour nous avoir éviter euuuh… Le bannissement ! » Est-ce qu’elle en faisait des tonnes ? Absolument pas. Dans un bar à hipster il devait y avoir des listes noires, Soledad en était persuadée. Elle attrapa son quatrième verre -mon dieu on dirait des alcoolos-, tout en songeant que Siobhan avait raison, qu’à ce rythme elles allaient passer leur vie aux toilettes, elle goûta sa boisson avec prudence. Pas mal celle-là aussi, légère, un peu fruitée, équilibrée -vous avez vu comment je fais genre je m’y connais bien en bière alors que pas du tout- elle lui plaisait bien. « Vous voulez tester la vie de vrai mec, c’est bien ça ? » Tout en sirotant son verre, Soledad lui adressa un sourire, il avait l’air motivé à les aider, c’était sympa ça ! En tant que hypster branché il devait être au courant de toutes les dernières modes de mecs. « Oui c’est l’idée. » Acquiesça-t-elle tout en hochant la tête.

Soledad jeta un coup d’œil à Sio alors que le sorcier s’éloignait vers le bar. Qu’est-ce qu’il allait bien leur préparer ? Un cocktail ou une adresse pour une autre activité ? Ça faisait quoi un mec comme lui ? Un peu plus et elles allaient se retrouver en pleine forêt à couper du bois à la hache. Ça c’était bien une activité de mec viril mais Sol n’était pas sûre de pouvoir y survivre. Non mais il avait comparé la taille de leurs bras ? Elle n’était même pas sûre de pouvoir soulever une hache au-dessus de sa tête sans se laisser emporter en arrière. Soudainement son regard se fit un peu plus paniqué alors qu’elle imaginait la scène. Heureusement, le sorcier ne tarda pas à revenir avec un plateau sur lequel reposaient deux verres emplis d’un liquide ambré. « Alors testez moi ça. Ça, c’est de la boisson d’homme, de vrai homme ! » Bon alors sa manie de répéter « vrai homme » ne rassurait pas trop Soledad, elle savait comment les hommes occupaient leurs journées, mais les vrais hommes ? Est-ce qu’ils faisaient quelque chose en plus ? Quelque chose de plus dangereux encore, plus viril ? Comme combattre des ours à mains nues ? Oh par Merlin, elles étaient fichues. Sentent que ses pensées partaient dans tous les sens, Soledad adressa un sourire au vrai homme et se saisit d’un des verres. Par prudence, elle plongea d’abord le nez dedans pour en sentir l’odeur. Aussitôt elle eut l’impression que son nez avait été désinfecté de l’intérieur. Oulala ça avait l’air alcoolisé ! Elle croisa le regard de Siobhan. C’était sûrement du cognac -encore un truc que je connais pas, m’en demande pas plus mdr. Elle hésita mais le sorcier avait l’air tellement content de les aider qu’elle ne pu refuser de goûter. Sous son regard encourageant, elle prit une bonne gorgée de la boisson. Non sans avoir d’abord échangé un regard en mode « bon courage on se retrouve de l’autre côté » à Sio. L’alcool glissa dans sa gorge, provoquant aussitôt une forte sensation de brûlure partout où il passait. « Oh... C’est… » Une toux l’arrêta aussitôt. Par Merlin elle venait de boire quoi exactement ? Un dragon liquide ? Ohlala ça brulait. Et cette toux qui ne s’arrêtait pas. « C’est… Fort. » Marmonna-t-elle piteusement d’une voix étranglée alors que le sorcier riait devant sa réaction. Et son verre n’était même pas encore vide. Soledad se tourna vers Sio pour la mettre en garde, mais… Oups, trop tard.

 
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Lun 6 Avr - 13:02

 

Passer pour un mec en dix leçons

— Soledad & Siobhan

La dégustation de bièraubeurres, Siobhan la réalisait un peu comme une dégustation de chocolats. Même si à bien y réfléchir, elle aurait sûrement préféré le chocolat. Elle trouvait l’expérience amusante, donnait son avis avec Soledad, mais franchement elle n’aurait pas fait une très bonne pub pour la boisson et pire encore elle se serait probablement lancée dans des expériences de mélange étrange si l’Ours n’était pas intervenu. Bon peut-être effectivement, qu’elles n’auraient sans doute pas fabriqué la bièraubeurre de l’année, bon c’était même certain. Ce n’était pas pour rien que barmaid c’était un métier. On n’improvisait pas des cocktails en espérant que ça passe. Du coup Monsieur le grand barbu avait peut-être sauvé la situation d’un carnage. Alors tandis que Soledad se retenait à grand peine de rire, Siobhan essayait de se rattraper. Voilà en offrant les trucs qu’elle n’aimait pas du tout, mais qui ferait sans doute plaisir à l’Ours. Il s’avérait que le monsieur était en fait très sympa et qu’il n’avait de l’ours que l’apparence. Contrairement au vendeur de la boutique masculine et au gardien du stade, lui se montrait carrément compréhensif. Siobhan avait même l’impression de lui avoir confié une mission de la plus haute importance et qu’il la prenait très au sérieux.

Le monsieur s’éloigna vers le bar et Siobhan attrapa un des verres qu’elle n’avait pas encore goûté, se demandant ce qu’il allait leur faire découvrir.

- Il est gentil, commenta-t-elle, il faudra que je lui demande son nom, je ne peux pas le désigner comme l’Ours dans mon article, c’est pas vraiment sympa.

Robert ? Marcel ? George est doux, est frais, mais n’est pas vraiment pratique, j’espère que t’as la référence mdr ? Ha oui Sio s’amusait à imaginer un prénom vraiment de gars bourru. L’Irlandaise fronça les sourcils en voyant que son amie avait un air pas très rassuré. Pourquoi elle faisait cette drôle de tête ? Monsieur Ours n’allait sûrement pas les emmener à la chasse au loup-garou quand même. Mais non, il revenait juste avec une nouvelle boisson, un truc d’homme disait-il. Oh chic, Siobhan allait pouvoir raconter un truc super typique pour son article ! Le sorcier avait l’air tellement content de leur faire goûter sa boisson que Siobhan ne se méfia pas vraiment. Elle regarda la Mexicaine renifler son verre un peu perplexe. Bon ben allez, voyons voir ce que c’était que cette boisson. La rouquine avala une première gorgée sans plus de précautions. Elle s’arrêta immédiatement sentant son visage virer au rouge cramoisi direct.

- Oh la vache, lâcha-t-elle d’une voix étouffée.

C’était fort disait Soledad ? Ha mais pire que ça, c’était un massacre ! Elle avait l’impression qu’un feudeymon avait glissé dans son gosier et dévasté tout son œsophage. Elle voulut se lever pour aller aux toilettes se passer un coup sur la figure, mais une fois debout, elle tomba direct sur les fesses au sol. Elle entendit le sorcier rire et il la releva en moins de deux.

- Eh bah, eh bah, j’ai peut-être surestimé votre capacité à encaisser l’alcool !
- Vous êtes sûr que le Barmaid ne s’est pas planté avec la bouteille de détergent qui sert à nettoyer son comptoir ?
- Je pense pas, mais je vérifie si vous voulez !

Il prit le verre de Siobhan but deux gorgées sans broncher et leur confirma que c’était bien ce qu’il avait commandé. Sio regarda l’Ours, regarda Sol, répéta ça encore une fois. Mais il était fou ou bien il était tombé dans un tonneau d’alcool quand il était petit, ce n’était pas possible autrement.

- Tous les hommes boivent ce truc, demanda Siobhan d’une petite voix.
- Non je l’admets, avoua-t-il en explosant de rire, toutes les femmes ne se vernissent pas les ongles après tout !
- C’est vrai ! En attendant, je suis incapable de transplaner pour retourner à ta boutique, dit-elle à Soledad.
- C’est rien, je peux vous emmener si vous voulez, je vous dois bien ça, c’est quoi la boutique ?
- C’est au Witches Bazaar, vous savez où c’est ?
- Ha, mais oui je connais bien, ma sœur y va souvent !
- Oh c’est vrai elle est voyante ?

Oh bah peut-être que Soledad la connaissait ? Peut-être que c’était quelqu’un qui avait le même don qu’elle ?

- Non du tout, le seul truc qu’elle m’ait prédit c’est mon divorce, mais bon elle n’aimait pas ma femme.
- Oh zuuuut, c’est triste !
- Mais non, pas du tout ! Ce n’était juste pas la bonne personne, ça arrive !

Ha oui, il avait raison le monsieur. Siobhan regarda son amie qui avait déjà dû consoler un nombre incalculable de ruptures et lui sourit. Peut-être qu’à lui aussi la Mexicaine pourrait essayer de tirer les cartes pour lui trouver son âme sœur ? En attendant, il allait falloir quitter le bar. C’était sûr que dans cet état, son article attendrait le lendemain pour être rédigé. Elle s’était en tout cas bien amusée.

- Tu fais quoi demain ? Est-ce que tu veux qu’on rédige l’article ensemble ? Je pourrais ramener des muffins ?
Lui suggéra-t-elle avec son fameux regard pour la tenter.

Ce serait génial de boucler cette aventure de cette manière. En partageant leurs impressions, se remémorant leurs expériences de la veille et en goûtant à quelques pâtisseries. Et puis franchement qui n’aimait pas passer du temps avec sa meilleure amie à refaire le monde ? Ou encore à rêver de ce fameux défilé de la Fashion Witch ?

MAY
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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Mar 14 Avr - 22:34

 

 
 

Passer pour un mec en dix leçons
Soledad ☽ ☾ Siobhan

 

 
Ooh, enfin quelqu’un de sincèrement motivé par leur projet, voilà qui faisait plaisir ! Soledad devait bien avouer qu’elle n’aurait pas cru qu’un hipster aux allures d’ours des cavernes puisse être intéressé par un article d’un magazine féminin -cliché, qui a parlé de cliché ?- comme quoi, tout pouvait arriver. Il fallait dire que depuis le début, les deux sorcières n’avaient pas trop été aidées par la gente masculine, peut-être que cela voulait dire que si elles avaient vraiment voulu se mettre à leur place elles auraient dû commencer à agir comme des goujats. Il y avait d’abord eu le vendeur snob de la boutique de vêtements, puis le gardien irascible sur stade de Quidditch, vraiment pour décourager les deux amies, il n’y avait pas mieux que des sorciers qui jugeaient leur projet futile. Ils ne devaient pas avoir entendu parler de la Fashion Witch, sinon ils auraient compris l’importance de leur entreprise. Alors oui, Soledad devait bien admettre qu’elle était étonnée, agréablement étonnée, de trouver un sorcier qui appréciait leur projet au beau milieu d’un bar branché. En fait, M. l’Ours faisait même mieux que ça ! Il était aussi enthousiaste qu’elles, pour un peu Soledad se demandait s’il n’allait pas les emmener dans une forêt pour une partie de chasse à la bestiole sauvage, ou une autre activité bien virile et dangereuse. Un sourire aux lèvres, la mexicaine l’avait regardé rejoindre le comptoir d’un pas motivé. « Il est gentil, il faudra que je lui demande son nom, je ne peux pas le désigner comme l’Ours dans mon article, c’est pas vraiment sympa. » Son dernier verre de bièraubeurre à la main, Soledad hocha la tête. Oh oui, elles avaient de la chance d’être tombé sur un sorcier aussi sympa qui s’impliquait pour les aider dans leur projet. Elle espérait simplement qu’il n’allait pas les entrainer dans un combat de catch illégal. Sol avait eu l’occasion de voir des combats de catch mexicain quand elle était petite et elle n’était vraiment pas faite pour ça. « Il doit avoir un prénom viril, un prénom de vrai homme. » Souffla-t-elle avec un sourire entendu. C’était une petite moquerie gentillette, ce n’était pas de sa faute s’il répétait sans cesse les termes de « vrai homme ». je vote pour George et tkt j’ai la référence mdr

Le vrai homme revint quelques minutes plus tard avec une vraie boisson d’homme. Et quelle boisson ! C’était de l’alcool ou du feu de dragon liquide ? La brûlure instantanée dans la gorge de Soledad lui faisait se poser la question. Une gorgée avait suffi pour lui donner l’impression qu’elle ne pourrait plus jamais parler normalement. Elle avait beau tousser, ça ne passait pas. Et ses joues qui la brûlait, non vraiment elle n’allait jamais s’en remettre. Les yeux plein de larmes à cause de la toux, elle risqua un regard vers sa meilleure amie qui n’était pas en meilleur état qu’elle. « Oh la vache. » Dans une nouvelle quinte de toux, la mexicaine hocha la tête. Voilà, c’était ça oh la vache, ça résumait bien la sensation. Accrochée à la table, la brune vit Sio se lever et disparaitre aussi sec. Oups, elle était tombée, Sol l’aurait bien aidé mais elle avait franchement peur de connaitre le même sort si elle bougeait un orteil. L’Ours se porta volontaire, hilare. « Eh bah, eh bah, j’ai peut-être surestimé votre capacité à encaisser l’alcool ! » Ah oui, mais ce n’était plus de l’alcool à ce stade-là, c’était un feudeymon en furie. L’alcool, Soledad pouvait l’encaisser, mais elle n’avait jamais rien bu de tel. « C’est pas plutôt votre boisson qui dépasse les limites légales ? » Demanda-t-elle d’une voix étrangler tout en cherchant des yeux quelque chose pour apaiser la brûlure. Mais il n’y avait sur la table ni eau, ni pain pour soulager tout ça. Est-ce que c’était la honte si elle demandait un verre d’eau ? « Vous êtes sûr que le Barmaid ne s’est pas planté avec la bouteille de détergent qui sert à nettoyer son comptoir ? » La mexicaine acquiesça frénétiquement la tête avant de stopper son geste aussitôt. Oh, mauvaise idée, les bièraubeurres ça allait encore mais mélanger à cette boisson du diable, le résultat promettait d’être terrible. « Je pense pas, mais je vérifie si vous voulez ! » Soledad échangea un regard effaré avec sa meilleure amie en voyant le sorcier se saisir du verre de son amie pour en boire deux gorgées comme si c’était du petit lait. Comment est-ce qu’il pouvait faire ça ? C’était bien le même verre ? C’était pas possible, il devait y avoir un truc pour que ça leur arrache la gorge à elles mais pas à lui -ouais, elles sont pas alcoolos voilà tout. « Comment il a fait ? » Demanda-t-elle, éberluée à Siobhan avant de se tourner vers le sorcier. « Comment vous avez fait ? » Au vu du petit sourire satisfait de l’Ours, Soledad observa son verre. Il devait y avoir un truc, c’était peut-être mieux après la première gorgée ? Ou alors c’était à cause des bièraubeurres qu’elles avaient bues avant ? Sans réfléchir, la voyante se saisit de son verre et en avala une nouvelle gorgée pour étayer sa théorie. Eh bien elle avait complètement faux ! La brûlure revint aussi sec. « Ay, Dios mio. » Croassa-t-elle en tapant la table du plat de la paume comme si ça pouvait changer quelque chose alors que le sorcier partait dans un nouvel éclat de rire. Mais qu’elle idée nulle elle venait d’avoir, pourquoi n’avait-elle pas plus réfléchis ? Ah oui, près de cinq verres de bièraubeurres et du feu de dragon liquide.

Trop occupée à ne pas mourir à cause de cet alcool de malheur qu’elle venait d’ingurgiter, la mexicaine écouta d’une oreille distraite la conversation entre Siobhan et leur nouveau copain l’Ours. Enfin, copain c’était vite dit, il venait quand même de leur détruire l’œsophage avec sa boisson de malheur. Si Soledad se mettait à parler avec une voix rauque c’était de sa faute. Bon une voix cassée c’était quand même plutôt sexy, même chez une femme, alors peut-être qu’elle le maudirait juste un tout petit peu. Au moins avec tout ça Siobhan aurait de quoi écrire son article. La brune tourna vaguement la tête vers son amie quand elle l’entendit affirmer qu’elle ne pourrait pas transplaner. Soudainement, ça lui rappelait qu’elles allaient bien devoir rentrer un jour. Mais en transplanant ? Ohlala cette idée lui donnait déjà mal à la tête, clairement elle ne devait pas être en état non plus. Laissant Siobhan papoter avec le sorcier, Soledad descendit de son tabouret haut avec milles précautions. A peine posa-t-elle un pied par terre qu’elle eut l’impression que le sol tanguait sous ses pieds. « Ooh ça tourne. » Marmonna-t-elle pour elle-même en posant une main sur la table pour se stabiliser. Mince, mais elle avait bu quoi au juste ? En s’apercevant que l’Ours l’observait, Soledad tenta d’afficher un air digne et pas du tout pompette. « Oula, vous tenez vraiment pas l’alcool vous deux. Enfin, c’est pas étonnant vu votre taille ! » Quoi, comment ça vu leur taille ? Soledad lui lança un regard incongru avant de se souvenir. Il était vrai qu’elles ne portaient pas leurs chaussures à talons habituelles. Non, mais si on leur enlevait dix centimètres d’un coup c’était sûr qu’elles étaient pas bien grandes, inutile de se moquer. « Attendez je vais chercher un pote, on va vous ramener à votre boutique. » Ah voilà, qui solutionnerait leur problème ! Pour un Ours qui leur avait fait boire de l’alcool à 90, il était vraiment gentil. Soledad le remercia avant qu’il ne parte rejoindre un second sorcier à la barbe noire soigneusement taillée pour lui expliquer la situation. Un grizzli ! Bien sûr, l’Ours ne pouvait être ami qu’avec un grizzli, ça faisait sens ! Avec un peu de chance lui aussi aurait quelques suggestions pour l’article.

Avant qu’ils ne reviennent, la mexicaine se pencha vers la rouquine. « Une escorte, juste pour nous, si c’est pas la classe ça. On devrait leur envoyer un exemplaire de l’article pour les remercier, on pourra même le dédicacer ! » Souffla-t-elle avec un grand sourire, enthousiaste à l’idée de signer un magazine comme si elles étaient des autrices de renom. C’était quand même la moindre des choses. Profitant de ce bref moment de calme, Soledad remis ses cheveux en place et juger de son état. Passablement éméchée, mais encore en totale maitrise de ses moyens. Mais surtout avec plein de nouveaux souvenirs en tête et plein d’idées pour l’article de Siobhan. « Tu fais quoi demain ? Est-ce que tu veux qu’on rédige l’article ensemble ? Je pourrais ramener des muffins ? » Ooh quelle bonne idée ! En plus de toute cette aventure, Soledad était heureuse que son amie l’intègre à l’écriture de son article. C’était vraiment plaisant de faire partie d’un tout, et encore mieux quand c’était en compagnie de Siobhan. Et puis si elle lui parlait de muffins, là elle s’assurait une place directe dans son cœur et ce pour toujours ! « Tu sais me parler toi. » Souffla-t-elle alors qu’un élan d’amour l’envahissait à l’idée que Siobhan sonne à sa porte, les mains pleines de muffins savoureux. « Je suis toute à toi demain ! Je nous préparerai de quoi boire, sans alcool cette fois. » Reprit-elle en attrapant le bras de son amie pour le serrer contre elle d’un geste affectueux. Après les aventures d’aujourd’hui, celles du lendemain s’annonçaient aussi prometteuses mais dans un autre genre. Une tenue tranquille, un bon goûter et des idées qui fusaient dans tous les sens au rythme des plumes qui griffonnaient. Le tout en compagnie de sa meilleure amie, c’était vraiment parfait ! « Tu vas voir, on va t’écrire un article du tonnerre ! » Et après, direction la Fashion Witch !

 
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Passer pour un mec en dix leçons ღ Soledad
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