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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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I don't know what's worth fighting for \\ Rose :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Lun 14 Jan - 17:18



I don't know what's worth fighting for

What doesn't kill you makes you stronger

Le coup me frôle la joue. Je sens la main de mon adversaire effleurer ma peau, une caresse qui lui coûtera cher. Bien sur mes appuis, je pivote mes jambes, mon bassin et mon épaule pour asséner au malheureux un crochet droit dans sa mâchoire. Tout est parfaitement sous contrôle, l'allonge, la détente, la force. Le juste équilibre. Sa tête part dangereusement en arrière, heurte la cage qui nous entoure et nous enferme. Deux animaux emprisonnés, un seul qui en ressortira. L'homme n'a toujours pas touché le sol que je me dirige déjà vers la sortie. « Il ne se relèvera pas. » soufflé-au au gardien des clés qui hésite à m'ouvrir. Sitôt la serrure déverrouillée, je pousse brutalement la grille. J'ai besoin d'une autre dose. 

Les cris de la foule me galvanisent, attisent cette rage et cette colère qui bouillonnent au fond de moi. Le sport a toujours été mon meilleur exutoire mais pour cette fois, la boxe traditionnelle ne pouvait rien pour moi. Je voulais une violence brute, sans honneur ni retenue. Je me glisse à travers le public surexcité. Quelques mains s'écrasent sur mon épaule en signe d'encouragement. Ils veulent que j'y retourne. Patience. A mi-chemin, je croise le bookmaker, son regard vénal sur porte sur mes muscles congestionnés lorsqu'il glisse dans ma main ma prime. Je devine à travers son sourire béat que j'ai doublé, si ce n'est triplé, son chiffre d'affaire pour la soirée. Les quelques billets remportés ne sont qu'une maigre compensation. Passant devant le bar, j'attrape une pinte fraîchement servie en glissant un modeste pécule à la barmaid qui s'empresse de le coincer dans son soutien-gorge. Tout en ce lieu respire la débauche et la dépravation. Je m'y sens à ma place ce soir, l'esprit débridé. La conscience tétanisée par une rage sanglante et autodestructrice qu'elle aurait refoulé si elle n'avait pas été mise au placard par cet instinct pernicieux qui me dominait.

Arrivé à ma table, je bois une première gorgée alcoolisée, le visage neutre et inexpressif. De ma poche je tire un fin sachet, contemple les cachets bleus translucides qui trépignent d'impatience de se glisser sous ma langue. Une main vient tapoter avec jubilation la tablette en bois, une bague à chaque doigt. « Ça te fait gagner ? » me demande âprement l'organisateur des combats. « C'est interdit ? » Il dévoile une dentition parfaitement alignée, trop éclatante pour un homme honnête. « Tant que ça te fait gagner, prends ce que tu veux. » Qu'à cela ne tienne. Deux petits comprimés quittent le sachet entre mes doigts, atterrissent dans ma bouche insatiable. « On remet ça, champion ? » D'un air toujours aussi fade et éteint, je me contente d'hocher la tête sans un mot. Il tapote frénétiquement ma poitrine humide de sang et de sueur avec enthousiasme. Encore une tape et je lui arrache ses bagues et les doigts qui les portent. Il se détourne aussitôt, reprend son rôle de maître de cérémonie et annonce en bon maestro à la foule que son « poulain » remet son titre en jeu. Et la foule réclame plus de sang. Je siffle ma bière en silence. Quelques intrépides m'annoncent une défaite imminente, veulent ma peau. Je les ignore. Les effets de la drogue commencent à réapparaître, stimulés par l'alcool et l'adrénaline. Tout devient limpide. Un nouveau monde m'ouvre ses portes. Mes sens les plus primitifs s'éveillent. Je sens la puanteur des égouts avoisinants. Je vois des mains habiles échanger quelques billets discrètement. J'entends jusqu'à mon propre pouls qui bat frénétiquement à mes tempes. Une douce euphorie dénoue mes entrailles crispées, me chuchote d'une voix candide que rien ne pourrait m'arriver. Je pourrais retourner des montagnes s'il le fallait. Un état de Grâce qui me pousse vers mon prochain combat. Je termine mon verre. Près de moi se tient dans mon ombre une gamine des bas-fonds. Une dizaine d'années, pas plus, et une vie piètre et miséreuse. Elle n'est pas seule, je les vois ici et là, à tenter de faire les poches des plus crédules. Je glisse mes gains dans sa main, dépose une caresse sur son crâne chétif et rejoins l'appel des armes, en espérant que celui-ci s'éternisera un peu plus. 

Les coups s'enchaînent, tantôt évidents, tantôt vicieux. Mes cachets miraculeux ont beau effacé toute trace de fatigue et décuplé ma concentration, je n'en demeure pas moins un homme et sa pauvre carcasse fragile. Les combats défilent les uns après les autres. La nuit est interminable. Les frappes pleuvent, heurtent mon corps, blessent mon visage, mes bras et mes côtes tous endoloris. Seule la rage me pousse à me surpasser, à redoubler d'efforts et d'intensité, à terrasser chaque combattant qui se présente face à moi dans cette cage macabre. Le souvenir d'Antonio est brûlant, toujours aussi vif. Tout est de ma faute, je n'ai pas été à la hauteur. Ses précieux conseils n'auront servi à rien. Je sévis, cogne et frappe toujours plus fort. J'encourage mes adversaires à en faire de même, à répliquer d'autant plus fort, à me faire souffrir au moins autant que mes souvenirs me ravagent. Je perds le contrôle. Je sens mon être tout entier s'échapper — m'échapper. Tant mieux, c'est tout ce que je souhaitais. Noyer sous l'alcool, la drogue et la violence tout semblant de conscience et de sensibilité. Ensevelir ce Luca faible sous un torrent de haine et de colère, en lapider quiconque foulerait ce sable teinté de vermeil. Les faire souffrir autant que je souffrais. Les détruire s'il le fallait. 

Les affrontements se ressemblent. Toujours ce même rituel. Toujours plus de blessures, de verres, de drogues, de billets offerts. Ça n'avait pas d'importance. Ils en avaient plus besoin que moi. Un combat de plus. Le combat de trop. Les signaux étaient évidents mais je les ignore depuis de longues minutes déjà. Je me confronte à un adversaire coriace, bien plus lourd que moi, et combattant chevronné de surcroît. Les attaques pleuvent de toute sorte, il n'y a aucune règle dans la cage. Puis un cri détourne mon attention. La gamine se fait agresser. J'aurais du m'en douter, cet endroit n'est qu'un ramassis de voleurs et de charognards. Mon opposant en profite pour tenter de frapper mon visage découvert. Une seconde d'inattention et ma garde tombe en miette. J'esquive son coup in-extremis, passe sous son bras tendu, l'attrape et le propulse en direction de la grille fermée. Je suis son élan, cours dans la même direction épaule la première et enfonce la porte avec mon bélier de fortune de toute mes forces. Les gonds cèdent sous le poids et l'impact, je me relève d'un bond et monte les marches poussiéreuses faisant office de gradin improvisé quatre à quatre jusqu'aux maudits bâtards. D'un main j'en oblige un à me faire face et de l'autre j'enfonce son menton d'un uppercut imparable. Un animal sauvage en liberté. 

Je cogne tous ceux qui osent s'en mêler. J'en oublie mes limites tantôt frôlées, mais elles me reviennent sans prévenir sitôt franchies. Un relent de bile remonte dans ma gorge, mêlé d'un crachin métallique. Mes muscles à bout de souffle s'atrophient, sonnent la reddition. Les voix deviennent échos, les lumières deviennent stroboscopes, aveuglants, et la puanteur s'infiltre jusqu'à mes poumons. J'aperçois le visage d'Antonio l'espace d'un instant. Un éclair et il disparaît. Les hommes m'entourant portent des cagoules sombres comme mon cœur, d'autres mirages. Cette folle paranoïa me fait perdre tous mes moyens. Les secondes de lucidité s'essoufflent, se font de plus en plus rares. Un dernier regard échangé avec la gamine. Une dernière parole. « Cours. » Elle m'obéit. J'esquisse un fin sourire, je crois. Avant de recevoir un coup brutal, suivi d'un second, et d'une marée humaine obnubilée par le sang versé. Et qui réclame à présent le mien. Je me débats. Je rends des coups. Je suis dépassé. La douleur efface les symptômes de l'overdose un instant. Le suivant ils redoublent d'intensité. Mon cœur bat trop vite, ma poitrine menace d'imploser. Une blessure tranchante sous mes côtes m'arrache un cri de douleur retentissant. Mes doigts cherchent instinctivement la plaie. Ma sueur et sa crasse prennent une vile couleur rubis. Ce n'est pas bon signe. Un coup contondant s'écrase sur mon épaule. Je sens mes os se broyer. La douleur est fulgurante. Mes pensées ne quittent pas Antonio. Le passage à tabac est interminable, perverse soif de sang. Au bord de l'inconscience, ma carcasse désarticulée finit par être balancée dans une ruelle abandonnée, à l'arrière du vieil entrepôt moldu désaffecté dont les sous-sols font office d'arène de fortune. A côté de mon corps gisent les surins empourprés qui tailladèrent ma peau quelques secondes plus tôt. 

Les vertiges s'intensifient. Je perds trop de sang. Mes pensées s'accélèrent... Antonio... C'était peut être ça la paix que je recherchais tant. Peut être que cette soirée n'était destinée qu'à cela... Que j'avais finalement atteint mon objectif. Mon palpitant tambourine toujours plus fort, anormalement. Sur le sol trône mon sachet... vide. Ça non plus, ce n'est pas bon signe. Je ferme les yeux un instant, me ravise et les rouvre d'un sursaut. J'hésite... Mes proches souffrent, depuis que je suis à leur tête ils souffrent. A présent ils meurent. Je ne le supporterai pas... Je... Un filet de sang s'échappe du bord de mes lèvres. Je n'en supporterai pas plus. Les bruits autour de moi s'étouffent, se taisent. Une paix intérieure ou un autre effet de la drogue, je n'en sais rien, je ne sais plus rien... Mes souvenirs s'égarent vers Nonno à nouveau, vers mes proches. Vers ceux que j'ai perdu et ce que j'ai à perdre. Ils effleurent mes amis, ma famille, mes familles. Le visage de Jaeden laisse place au sourire de Rose, se mêle aux prunelles de Rebekah qui disparaissent au profit d'Anjelica. Mon coeur loupe un battement. Un rappel à l'ordre. La protéger jusqu'à mon dernier souffle je me l'étais promis. Elle était tout pour moi, sans elle je n'étais rien, rien d'autre qu'une chair sans volonté.

Mû par l'indicible serment et amour que je lui porte, je rouvre les yeux, abats mes dernières forces pour me redresser. Je prends appuis sur une poubelle, agrippe à un lampadaire éteint, me hisse sur mes pieds. Le regard trouble, je joue ma dernière carte, un baroud d'honneur. Pour Anjelica. Pour ceux que j'aime et que je ne peux pas abandonner. Et je transplane jusqu'à l'appartement de Rose, ma partenaire, mon amie, ma confidente. A peine arrivé je vomis un atroce mélange de tripes et de sang. Je vacille, je m'accroche au mur, j'y laisse une trace indélébile de mon passage. J'arrive à la porte. La fin de mon voyage. Je m'écroule contre cette dernière, m'y appuie de tout mon poids. Et le monde autour de moi disparaît dans d'effroyables ténèbres, où mes pertes de conscience flirtent avec d'épouvantables regains de douleur et de lucidité.


☾ anesidora
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Lun 14 Jan - 22:00
I don't know what's worth fighting for
Luca Zabini Ϟ 11 janvier 2019

La journée avait été éprouvante. Une affaire terriblement longue à mener, qui s'était heureusement bien résolue. Depuis son retour sur le terrain il y a près d'un an, Rose et Sean cumulaient les dossiers à problèmes. Cette journée n'était qu'une parmi tant d'autres et pourtant... l'auror était épuisée. Si on ajoutait à tout cela la pression permanente des mangemorts, voilà bien longtemps qu'elle n'avait pas pris de vrai repos. De ceux où elle ne se prenait pas la tête avec le boulot, sans avoir à passivement faire mouliner ses neurones en même temps que de faire tourner une cuillère dans sa tasse, ou bien oublier le temps qui passait ou ce qui était sur le feu à force de ressasser les données, les pistes, les hypothèses... Non décidément, cela lui manquait parfois. Sa période de mise à l’écart était bien loin derrière elle désormais.

Fatiguée, elle s’allongea un instant sur son canapé. Elle n'en avait que pour un moment. Juste le temps de fermer un peu les yeux. Elle s'occuperait du repas ensuite, peut-être un peu du ménage également. Avec l'aide de sa magie ça sera bien plus rapide. Il faudrait peut-être aussi s'occuper de cette paperasse qui s'éternise sur le bureau. Et puis...



Un bruit soudain résonna aux oreilles de la jeune sorcière. Une simple résonance qui réveilla son être tout entier. Se redressant aussitôt, tous ses sens d'auror en alerte, elle s'aperçue que la pièce était plongée dans le noir. La nuit était tombée depuis longtemps, une faible lueur lunaire filtrant à travers ses fenêtres. Elle aurait pu se maudire de s'être endormie si vite, mais son attention était focalisée sur tout autre chose. La cause de son réveil était un transplanage tout près, très probablement dans le couloir de son immeuble. Le bâtiment ayant été construit avec un seul appartement par étage, c'était forcément pour elle. Aucun voisin ne se serait déplacé dans la nuit pour lui toucher deux mots ou emprunter du sucre, encore moins transplaner pour si peu de distance. Non, elle ne connaissait que peu de personnes capables de venir la voir ici. Et ceux se déplaçant à toute heure de la nuit et du jour se comptaient sur les doigts d'une seule main. Mais pour l'occasion, elle n'en soupçonnait qu'un seul. Malgré tout, sa position d'auror, la montée de l'Augurey et son passif avec la Sera Sinistra, rendaient toujours ce calcul plus complexe. Sur ses gardes, elle s'empara de sa baguette et se leva, prête à faire feu de toute magie si le besoin l'exigeait. D'un rapide tour de main elle alluma un lustre, éclairant la pièce d'une lumière moins tamisée, et rendit ses fenêtres parfaitement opaques, de sorte que personne à l'extérieur ne puisse voir l'intérieur de son appartement.

Un horrible son parvient jusqu'à elle. De ceux qu'elle détestait entendre. Un écœurement au fond de la gorge quand elle comprit que son visiteur venait de rendre tout ce que son estomac devait contenir, et plus encore si c'était possible. La respiration de l'individu était saccadée, laborieuse et ses râles indéniablement masculins. Et reconnaissables entre tous à ses oreilles. Les yeux écarquillés, toute fatigue envolée, Rose s'élança.



Elle aimerait ne pas y croire. Elle entendit quelque chose taper dans la porte comme pour se retenir. Elle bondit sur cette dernière.

Elle voudrait tant ne pas y croire. Elle entendit un poids lourd, un poids mort, s'effondrer au sol. L'ouvra à toute vitesse.

Elle ne pouvait plus qu'y croire... Elle n'entendait plus rien. Serrant la poignée, comme si c'était la dernière chose qui la tenait encore debout.



Sa vision n'est plus que sang et douleur. L'avatar parfait de cet odieux mélange ? Luca.



Son ami. Elle devait se contenir. Le cœur au bord des lèvres, elle se força à respirer profondément, tentant tant bien que mal de réfléchir avec calme, à ne pas laisser ses émotions prendre le dessus. Son esprit paniqué n'avait plus d'autre volonté que hurler, se précipiter. L'urgence était là, sous ses yeux, et elle ne pouvait perdre de temps à laisser ses peurs parasiter ses pensées et ses actions.

Son repère. Elle devait se contrôler. Aucun sentiment n'avait sa place à l'instant présent. Non elle se devait de garder un contrôle total. A mesure qu'elle regagnait ce terrain que l'anxiété avait tenté de grignoter, ses cheveux et ses yeux reprenaient le peu de couleur naturelle qu'ils avaient perdue. Ses mains ne tremblaient pas. Elle savait ce qu'elle devait faire. A tout prix.

Son secret. Elle devait tout contrôler. Son corps s'agenouilla près de Luca, inspectant les blessures visibles, supposant celles qui ne l'étaient pas. Jugeant de son inconscience, théorisant sur les causes, les possibles complications. Le doute n'était pas permis. En quelques mouvements, elle lança un mobilicorpus, emportant le corps en douceur à l'intérieur. Avec un dernier regard en arrière, elle lança quelques sorts précis, s'assurant que rien, pas la moindre petite preuve du passage de Luca ne puisse demeurer sur les lieux.



Le corps de l'italien se déposa doucement dans le lit d'appoint de la bibliothèque. Il était déjà arrivait à maintes reprises que le mafieux vienne jusqu'à elle dans un état déplorable. Depuis leur aventure commune en Italie, Rose était devenue une sorte d'infirmière de secours pour lui, et depuis l'arrivée de Luca en Angleterre l'appartement de l'auror s'était changé en refuge, quand ce n'était pas en hôpital de fortune. Ce n'était donc pas la première fois qu'elle le soignait, ayant fait son initiation auprès d'Erwan, apprenant chaque jour un peu plus une fois aux côtés de Luca et continuant de s'améliorer depuis son retour, auprès des autres membres de la communauté magique de Londres. Elle avait plus d'une fois consulté des ouvrages afin de pouvoir régler ce qui entrait dans son domaine de compétence. Ceux qui s'étaient aperçu de cette nouvelle "passion" pour la médecine avait mis ça sur le compte de la perte récente d'Erwan. Ne connaissant pas strictement les causes, ils avaient simplement pensé qu'elle n'avait pas été en mesure de lui apporter les soins nécessaires et qu'elle s'évertuait désormais à être prête pour réagir au cas où cela se reproduirait en mission, avec Sean notamment. Ce n'était pas si faux, mais tellement loin de la réalité.

Rose prit le soin de déshabiller son ami, essayant de le faire souffrir le moins possible, déchirant parfois le peu de tissu intact pour qu'il soit plus facile à retirer. Malgré son inconscience, il gémissait parfois, se replongeant dans l'évanouissement peu après. Plus sa peau, ou ce qui en était visible, se découvrait et plus elle prenait la mesure des dégâts qui sillonnaient ce corps encrassé de sang et de boue. Plus que du travail considérable, c'était un souffle d'espoir aussi fin qu'un cheveu qu'elle n'était pas certaine de pouvoir saisir. La sorcière l'avait déjà vu dans des états affligeants, à se demander si elle serait capable de l'aider... mais là. C'était au-delà de tout ce qu'elle avait pu voir jusqu'à présent. Jamais... jamais il ne s'était présenté à elle en ayant dans son ombre celle de la faucheuse.

Rose ne pouvait faire plus qu'une chose : reconsidérer tous ses calculs. Elle se rua vers une armoire toute proche, remplie de fioles en tous genres, parfaitement étiquetées. A nouveau, Rose avait réellement peur. Peur qu'elle n'en soit pas capable. Peur qu'elle ne puisse pas faire le poids. Peur de prendre la mauvaise décision. Oui, la terreur fondait à nouveau sur elle, riant de concert avec sa sœur la panique. Elle les laissa faire, n'ayant pas le temps de les chasser. Elle n'avait plus le temps ! La nuit serait cruelle, et elle ne pouvait le nier. Elle connaissait la seule et unique règle de Luca. Sa seule demande. Lorsqu'il venait ici, c'était pour que personne ne sache jamais ce qu'il était venu y cacher, secret comme blessure. C'était un accord entre eux. Qu'importe le risque, elle ne pouvait le livrer à l'hôpital Saint-Mangouste. S'il devait mourir ce soir... c'était ici. Mais il n'aurait jamais pris le risque de rendre l'âme chez l'auror, cela aurait posé des problèmes à n'en plus finir avec le Ministère : que ferait l'héritier de la mafia italienne chez elle, alors qu'elle n'était censée n'avoir aucun lien avec lui ? C'est donc qu'il avait une confiance aveugle en elle, une confiance si absolue qu'il la pensait capable de miracle. Retenant un sanglot, elle se tint prête à le réaliser. Cet impossible espoir à cueillir, elle s'en saisirait.



Il se réveilla plusieurs fois de douleur tout le long des soins. Ses cris, ces râles rauques, elle ne pourrait jamais les oublier. Il avait également déliré, murmurant parfois des propos incompréhensibles. En plus de traiter les blessures, le nettoyage et la stérilisation de sa peau, la perte de sang et s'assurer qu'il ne la "quitte" pas, elle avait dû trouver un moyen d'identifier ce qui lui avait provoqué une telle folie. Puis, elle avait dû concocter avec empressement de quoi purger ce qui semblait bien être une drogue. Malgré les quelques ingrédients habituels qu'elle avait chez elle et son habilitée aux potions, elle n'était pas certaine que le résultat soit particulièrement concluant. Suivre des yeux la préparation de sa concoction, son patient, quitter l'un pour l'autre à intermittence, n'avait pas aidé non plus à optimiser la qualité du breuvage. Mais elle s'y était entêtée, avec l'énergie du désespoir.

Lorsque le dernier soin fut accompli, Rose se tint immobile, les bras ballants, le regard creux. Elle n'en pouvait plus. Vidée de fatigue et de larmes, elle ne se sentait plus la force de quoi que ce soit. Pourtant elle se força. Se força à rester éveillée. Luca devait coûte que coûte passer la nuit et elle se devait de réagir en cas de complications. Elle resta là, l'observant, relevant parfois le menton et se mordant sévèrement la langue quand la fatigue manquait de l'emporter. Ses mains se couvraient de marques d'ongles qu'elle s'entrait volontairement dans la peau.

Elle devait lutter. Elle ne devait pas céder. Elle ne se le pardonnerait jamais.

Elle veillait sur lui, s'attachant à chacun de ses souffles. Elle respirait avec lui, mimant inconsciemment son rythme, traumatisée à l'idée qu'il puisse rater la moindre inspiration. Qu'il ne se réveille pas. Elle grimaçait à chacun de ses gémissements, serrant les dents à l'idée que cela n'empire. Elle aurait voulu lui prendre la main, s'assurer de son pouls, lui manifester une présence, lui montrer qu'elle était là. Mais elle avait peur. Peur de s'endormir près de lui et de se réveiller en ne tenant ni plus ni moins qu'un corps froid.

Luca eut quelques moments où la situation s’aggrava. A chaque fois Rose intervint, notamment à l'aide de ce qu'il lui restait encore de potions. Elle s'obligea également à tenir un compte de ce qu'il prenait, à quelle fréquence, afin d'évaluer la dégradation ou amélioration. La sorcière se servit de l'horloge murale moldue pour renouveler un cycle de prise de potion obligatoire. Lorsqu'elle crut qu'elle n'en pouvait plus de sommeil et que la douleur infligée ne suffisait plus, elle s’obligea à réaliser deux lettres, l'une à l'intention de Sean et l'autre du chef des Aurors. Elle ne pouvait décemment pas aller au travail dans cet état. Elle envoya celle pour son supérieur avec Hel, tandis que ce fut Loki qui fut chargé de rejoindre son partenaire. Elle espérait que le travail acharné de ces derniers jours suffirait à les convaincre de sa "bonne foi" quant à la fatigue accumulée et son incapacité à retourner aux bureaux.



Enfin, il fut l'heure pour le soleil de pointer le bout de son nez au petit matin. Luca avait repris des couleurs, sa respiration avait davantage de tonus et la douleur semblait avoir moins d’intensité au vu de ses agitations moins fréquentes. Rose se laissa un peu plus aller, savourant une détente qu'elle n'en pouvait plus de repousser. Les yeux cernés et vides, elle s’agenouilla près du lit de son ami, ses jambes se dérobant presque. Elle posa sa main sur le poignet de Luca, heureuse de sentir un pouls régulier et combatif. Elle expulsa le premier soupir de toute cette éprouvante soirée, avant de lâcher dans un murmure :
- Sincèrement... Je crois que si tu me refais un truc pareil, je te tue moi-même...
Un léger rire suivit ces mots, tandis qu'un sourire fatigué vint aussi vite naître que mourir à ses lèvres.
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Invité
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Lun 28 Jan - 5:00



I don't know what's worth fighting for

What doesn't kill you makes you stronger

Autour de moi, tout n'est que ténèbres. Un brouillard dense et étouffant au milieu duquel je peine à reprendre mon souffle et me débats continuellement contre mon myocarde qui refuse de m'écouter et de se calmer. Cette panique qui m'envahit, je ne peux ni la contrôler, ni la repousser. Mon cerveau s'agite, tous les signaux de détresse au rouge, s'affolant face à un mal inconnu. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je me débats mais je ne contrôle aucun muscle de ma maigre carcasse. C'est un rêve ou un foutu cauchemar, essayé-je de me convaincre mais cette terreur, aussi inexplicable soit-elle me semble bien réelle. Je suis coincé entre deux mondes dans une agonie incertaine. Plus mort que vivant, corps inanimé, mémoire embrumée. Ne demeurent que les ténèbres. Uniquement les ténèbres.

Les ténèbres et la douleur. Fulgurante. Intense. Un cri plaintif s'échappe de ma gorge alors que voile opaque se déchire une seconde éphémère, laissant apparaître un visage familier affolé. J'entends une voix effarée, mais ne perçois qu'un bourdonnement inintelligible qui s'évapore en un écho lointain alors que l’obscurité chasse cet éclair de lucidité. La douleur persiste, accompagnée d'une inquiétante sensation de chaleur sur ma poitrine. Je devine un liquide pourpre s'échapper de ma peau, ruisseler le long de mon torse, rapidement accompagné d'un goût métallique dans ma bouche. Je toussote une première fois, imprégnant mes lèvres, puis une seconde lorsque les relents de mon propre sang en viennent à m'étouffer. Il faut que je tourne la tête, que je me force à cracher... Mais mon corps refuse de m'écouter. Je suis spectateur de ma propre mort tandis que l'air vient à me manquer. Mes poumons se tordent, je sens jusqu'à la plus petite bronche s'atrophier. La souffrance est à la fois impalpable et omniprésente. A la fois si lointaine et étrangère et pourtant si réelle et tortueuse. Comme ce maudit cauchemar destiné à m'enterrer. Mon cœur manque un premier battement, mes vaisseaux privés d'un oxygène qui vient à manquer, et je me réveille à nouveau d'un spasme incontrôlé, expulsant à côté de moi le contenu de ma gorge obstruée. Ma tête roule sur le côté, croise un regard qui m'a déjà sauvé trop de fois. Mes lèvres entrouvertes voudraient l'appeler, l'implorer de m'aider, mais sans me laisser le choix à nouveau je vois mes yeux se fermer. 

Je me retrouve à nouveau seul dans les ténèbres. Entre moi et moi-même. Mon angoisse et ma douleur. J'ai peur. C'est inavouable mais moi peut bien balancer à moi-même je m'en contrefous, j'ai peur. Je suis terrorisé par le noir, le vide, qui m'entourent. Terrorisé par l'incapacité de contrôler mon corps, par mon esprit qui rit de mon sort, me laissant vivre ce foutu calvaire en m'empêchant de m'en extirper. Je suis terrorisé alors que je devrais être un roc.

C'est ce qu'il est au quotidien Luca Zabini, un roc insubmersible. A l'épreuve de tous les obstacles. Rien ne peut le mettre à terre, Luca. Il se relève toujours plus fort pour les terrasser, les obstacles. Il a trop de choses à défendre, trop de choses à perdre. Des amis, une Famille. Pour eux il n'a aucune faiblesse, c'est ce qu'on attend de lui. C'est le rôle d'un dirigeant. « Quando il capo duole, ogni membro patisce. » lui répétait sans cesse son père. Quand la tête flanche, chaque membre en pâtit. Quand le chef faiblit, ses frères et sœurs en subissent les conséquences. Voilà pourquoi il ne fait jamais le moindre faux pas.

Le brouillard s'épaissit, m'enlace et m'enserre de ses bras. Je me perds dans la douce caresse qu'il m'offre, cette invitation à la fin du voyage en enviant la force et la volonté de ce Luca. Je ne suis que l'ombre de cette détermination sans faille, un pâle reflet dans une flaque rougeâtre sur le point de s'évaporer.

« Che cosa hai ancora fatto ? » Je sursaute. La voix de l'italien me tire de ma léthargie. « Nonno ? » Il n'y a personne. La chaleur de mon torse a laissé place à des membres engourdis, désarticulés au-dessus d'un sol glacé. J'ai froid, tellement froid. « Sois gentil, Luca. Pense à moi. » Antonio ! Des sons fusent de tous les côtés, des voix, des cris. J'essaie de me focaliser sur cette cacophonie énigmatique et angoissante mais je n'en capte que des brides. Des sursauts de conscience échappés du maelstrom de mon inconscience. Les souvenirs me reviennent. Sous mes yeux. Comme s'ils étaient là depuis le début. Et le corps de Nonno prend place à côté du mien, dans un état terriblement similaire. Il n'est plus... Je le remarque à son regard vide de sens, vide de tout. Et moi ? Suis-je encore ? « Après la sœur, voilà le frère… » Je l'ai perdu. Je le perds à nouveau. Il disparaît, il me laisse seul. « Nonno ! » Mon hurlement déchire le silence. Un nouveau spasme raidit mon corps mais une main agréablement chaude immobilise ma poitrine récalcitrante. Rose. Enfin un nom sur ce visage rassurant. Cette ancre. Un souffle s'échappe de ma bouche, se perd en un murmure dont j'ignore s'il a pris vie. Un appel à l'aide. 

Ma soirée refait alors surface, rythmée par la douleur qui accable et exhale jusqu'à la plus infime partie de mon corps. « On remet ça, champion ? » Un rire s'envole, se tord dans un borborygme abominable. La cage. Je m'agite, tente de réfréner un tremblement convulsif. « Il ne se relèvera pas. » 

Les coups de poing. Le sable. Le sang.

Je me rappelle. Je suis pris d'assaut par les flashs lumineux, noyé sous les réminiscences de cette nuit macabre.

La foule. Les barreaux. La bière.

Je ressens les courbatures. Mon corps qui m'avertit du danger. 

Les cris. Les dents en or. La drogue.

Je les entrevois, ces putains de limites. L'instant de trop. L'inconscience qui trompe ma vigilance, fait pencher la balance de l'autre côté. 

Le fric. L'enfant. Le sang. 

L'autre côté de la balance. Loin du Luca indestructible. Je me souviens de tout. Des coups portés sur mon corps recroquevillé. Des surins plantés dans ma chair mutilée. Je fais un bond, attrape un col auquel je me raccroche comme si ma vie en dépendait. Je croise le regard de Rose, les prunelles suppliantes. Je voudrais lui hurler de faire tout arrêter, quitte à m'achever. Alors que ses bras prévenants me rallongent dans le lit de fortune dans lequel je suis allongé, je sens l'éclosion d'une révolte, un souffle de renouveau chasser le brouillard cauchemardesque. Un Luca inatteignable refusant de s'avouer vaincu, refusant de me voir abdiquer. Un Luca qui ne baisse jamais les bras pour me rappeler mes engagements. Les promesses que je dois tenir. Les promesses que je tiens toujours. Ce que j'ai à perdre ; ceux que j'ai à perdre. Ce pour lequel je me suis redressé dans cette ruelle ; ceux pour lesquels j'ai trouvé les ressources de transplaner une dernière fois. Galvanisé par cet éclat de clairvoyance, ce sursaut de combativité, je me laisse aller, emporté par la fatigue mais l'esprit éclairé, les ténèbres balayées. 

« Sincèrement... Je crois que si tu me refais un truc pareil, je te tue moi-même... » Mon rire accompagne celui de mon amie, ressemblant davantage à un étouffement qu'autre chose. Je me réveille au son de sa voix. Un doux réveil. Une douleur vive tord ma poitrine et je ris de plus belle. Enfin une vraie sensation, palpable. Que c'est bon d'être en vie. « T'oserais pas... » rétorqué-je en grimaçant. « Pas après tous ces efforts, ça serait du gâchis. » Je rigole à ma propre boutade. Ca me fait d'autant plus mal. Je me marre d'autant plus. Ma main glisse jusqu'à la sienne, s'y réfugie. C'est ce qu'elle est depuis tant d'année, mon refuge. Et bien plus encore. Je tente de me redresser sur mes coudes mais la douleur me cloue sur place, soudaine et intense. Je tourne la tête vers Rose, plonge mon regard dans le sien. Je devine la nuit qu'elle a passé. Je remets les pièces dans le bon ordre, essaie de combler les vides. J'ai mal partout. Je suis épuisé. C'est atroce. Mais tout ce que je vois c'est sa fatigue à elle, son inquiétude mêlée au soulagement de me retrouver en meilleure forme. « T'as vraiment une sale gueule... » Fidèle à moi-même. Mon corps m'implore de lâcher prise mais il me connaît mal de toute évidence. Je tente à nouveau de me redresser. Hors de question que je lui laisse le dernier mot.  


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Lun 1 Avr - 1:35
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Luca Zabini Ϟ 11 janvier 2019

Le sommeil aurait pu l'emporter tout entière et en un instant. C'est comme si Morphée c'était approché tout près, envoûtant, lui susurrant des rêves mielleux à l'oreille pour se l'accaparer. De ses bras, il aurait su l'attirer vers lui et s'assurer qu'elle ne se relève pas avant des heures. Mais lorsqu'elle vit à travers ses cils presque clos que Luca ouvrait à nouveau les siens, enfin, elle se remit à lutter contre sa fatigue. Oui, Morphée attendra. Longtemps.

Ce fut son rire qui l'éveilla en totalité. Il résonna dans tout son être, la ravivant. Elle l'avait entendu tant de fois et pourtant... elle avait eu peur que ça ne fut plus jamais le cas. Cependant une toux se mêlait narquoisement aux notes de cette joie soudaine que Luca partageait avec elle. Comme pour rire de lui. Pour prouver que la menace n'avait pas vraiment disparu. Qu'il pouvait encore lui être enlevé. Rose ne voulait pas l'entendre de cette oreille. Non, il allait déjà mieux. Il allait s'en tirer. Elle voulait y croire.
Comme pour appuyer son intention, son ami l'affligea d'une malicieuse provocation. Dans un rire soufflé, Rose redressa légèrement sa tête, qui s'appuyait jusqu'alors sur ses bras :
- Ne me tente pas.
Un beau sourire mutin, qui avait connu des jours bien plus radieux, vint étirer ses lèvres. Bien sûr qu'elle ne lui ferait jamais ça. Elle en était bien incapable. Il le savait pertinemment et s'en amusait. Bougre de lui ! Un peu plus et elle aurait bien voulu lui faire ravaler ses paroles ironiques, mais l'idée même de devoir rivaliser tous deux dans leur état d'épuisement respectif la fatiguait à l'avance. Non. Mieux valait laisser couler pour cette fois. Il était en vie. Et s'il parvenait à plaisanter, n'était-ce pas une bonne nouvelle ?

Alors que son esprit errait encore au hasard, comme prit au piège dans un aquarium, la sorcière sentie une main rejoindre la sienne. S'y mêler. La réchauffer. Rose serra doucement ses doigts contre celle-ci, s'y calant avec affection. Son sourire s'attendrit, empli de sentiments bienveillants. Elle était tellement rassurée de le sentir là, vivant, contre sa peau. Ses poumons s'étaient emplis entièrement à son contact. Son cœur aurait pu bondir. Elle ne savait décidément pas ce qui se serait passé si elle l'avait perdu. Il y avait des choses pour lesquelles elle ne saurait s'exprimer par les mots, tout comme lui par moments. Il y avait longtemps que leurs messages passaient autrement que par le langage lorsqu'ils étaient ensemble. Notamment lors de ce genre d'événement. Aujourd'hui surtout. Elle préférait donc, pour une fois encore, laisser son corps prendre les commandes. Elle qui détestait pourtant perdre le contrôle habituellement...

Rose le voyait batailler. Tenter de vaincre la douleur. Tenter de se relever. Tenter de rire librement. Mais il était bel et bien entravé par sa souffrance. Lorsqu'il grimaça en lui parlant de la tête qu'elle tirait, elle ne put se retenir :
- T'as vu la tienne, idiot ?
Puis son rire fusa à nouveau. Vraiment, quel idiot. Il allait se faire mal à essayer de plaisanter ainsi. Mais comment lui en vouloir ? Il avait toujours été comme ça.
Avec douceur elle glissa sa main libre sur la joue de son ami, tout en se relevant. Elle avait l'impression de brûler ses dernières réserves, mais elle s'en moquait éperdument. Le moment présent ne lui permettait pas vraiment de réfléchir à elle-même. Sur son front, elle sema un baiser, léger et volatil. A peine effleuré. Sa température, bien qu'elle ait chuté, était encore relativement haute. Comme elle le pensait, il lui fallait encore du repos.

Rose se retira alors, quittant cette main accueillante qui la soutenait presque. A sa façon. Saisissant sa baguette, la sorcière fit venir à elle quelques oreillers qu'elle avait dans un coin. Décidément... faire usage de la magie plutôt que d'aller chercher ces petites choses qui n'étaient ni loin, ni lourdes... Elle était tombée bien bas. L'auror agrippa la literie et entreprit de les caler dans le dos de Luca, l'aidant de son mieux à se surélever afin qu'il puisse se tenir un peu mieux. Rose tenta autant qu'elle put de lui infliger le moins de douleur possible. Elle avait bien compris son intention, et le connaissait suffisamment pour savoir qu'il insisterait jusqu'à y parvenir. Autant éviter la casse. La tâche achevée, elle s'assura qu'il se sentait mieux dans cette nouvelle position.

Se détournant, elle rejoignit sa table de travail, où se tenaient encore quelques restes d’ingrédients, quelques chaudrons encore tièdes et une petite douzaine de flacons. Dans le tas, certaines n'avaient plus d'utilité. D'autres étaient, malgré ses connaissances et ses habitudes de pratique, totalement ratées. Par manque d'attention notamment. Parce qu'elle avait dû faire des choix, entre réussir une concoction ou se précipiter vers son ami pour l'aider à survivre à une crise. La sorcière se saisit de deux petites bouteilles aux couleurs fades, avant de retourner auprès de son confident et les déposa près de lui. Elle entreprit de lui donner les instructions, histoire d'être bien au clair sur ces dernières :
- Il faudra que tu les prennes dans l'heure. Quand tu veux, tant que c'est fait. Ce ne sera pas très bon, mais tu as l'habitude de celles-là il me semble. C'est les mêmes qu'en octobre de l'an dernier.
Elle allait retirer sa main, laissant les fioles près de lui, mais hésita. Finalement, la fatigue lui faisait tomber quelques barrières :
- Je veux que tu saches... J'ai vraiment cru que je n'en serais pas capable cette fois. J'ai vraiment cru que j'allais te perdre. Je sais que tu as tes secrets mais... j'aimerais comprendre.
Finalement oui, elle avait tant laissé son propre corps prendre le contrôle, que ses sentiments resurgissaient pour prendre le dessus. Mais elle avait déjà annoncé tant de paroles qu'elle ne pouvait plus laisser ça en suspens.
Rose ferma les yeux, luttant pour refouler les larmes salées qui voulaient l'envahir. Elle se redressa, serrant les dents, avalant cette salive âcre, tentant de calmer toute cette mécanique d'émotions puériles. Quand enfin elle parvint à reprendre un semblant de maîtrise, ce fut un regard sombre qu'elle adressa à Luca :
- A quoi tu joues ?
Colère et désespoir se mêlaient l'un à l'autre, sans qu'aucun ne réussisse à prendre le dessus. Mais son cœur, lui, battait la mesure de cette rage douloureuse qu'elle avait étouffée toute cette éprouvante soirée.
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Mer 3 Avr - 5:00



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What doesn't kill you makes you stronger

La douleur est omniprésente, tiraille chaque muscle, chaque fibre de mon être. Une douleur viscérale, indescriptible ; je n’en avais connu nulle pareille. Je n’avais jamais frôlé la mort d’aussi près. Les souvenirs me reviennent par intermittence, accompagnant les lancements cuisants de mon corps de flashs mémoriels angoissants. Je les revois dans un éclair de lucidité, les coups de poings, de masses, de couteaux portés sur ma chair… Je chasse ces égarements d’une boutade dont j’ai la spécialité, l’une des nombreuses plaisanteries dont Rose avait l’habitude. « T'as vu la tienne, idiot ? » Je ne retiens pas mon rire malgré la brûlure naissante au creux de mon abdomen. J’ai mal, tellement mal, et c’est merveilleux de sentir ces sensations, la chaleur de sa main vers laquelle je me suis réfugié ; sa douceur qui m’extirpe des limbes qui m’avaient ouvert leur porte. « Touché… » concédé-je en me bidonnant, plus rien ne m’empêcherait de continuer à rire.

La main libre de Rose se fraye un chemin jusqu’à ma joue, je penche légèrement la tête vers celle-ci n’ayant pas à me soucier de mon image, ni des barrières qui n’ont plus lieu d’être depuis des années auprès d’elle. Je me surprends à la trouver plus fraîche qu’attendue ce qui signifiait – à défaut que mon amie se soit transformée le temps d’une nuit en vampire ou zombie – que mon visage était bien plus chaud que d’ordinaire. Quoi de plus étonnant après cette nuit pas comme les autres… ? Elle se lève et dépose un baiser presque maternel sur mon front, prend ma température en soignante consciencieuse qu’elle est devenue à force de me fréquenter. « Merci, Rose. » articulé-je dans un murmure quasi inaudible. Les mots s’écrasent sur une barrière invisible tant ils sont insuffisants pour exprimer ma gratitude pour son amitié, sa confiance et l’exploit qu’elle avait accompli. J’entrouvre les lèvres pour reprendre la parole mais cette dernière se défile à nouveau devant moi et je la laisse mourir dans un silence de circonstance… Chaque chose en son temps.

De sa baguette, elle attire à elle plusieurs coussins et je souris tant elle me connait à merveille. Avant même qu’elle ne revienne m’aider, je retente par moi-même de me redresser dans un élan de fierté mal placée. Saloperie de douleur de merde. Mes avant-bras n’ont ni la force de me soutenir, ni celle de me soulever, mes tentatives sont de fieffés échecs rageants mais l’auror vient en renfort et son aide me permet de prendre une position demi-assise, bien plus confortable et vivifiante. J’ajuste un oreiller dans mon dos et me tortille en grimaçant pour trouver la posture idéale tandis qu’elle retourne à ses préparations. D’un coup d’œil discret et curieux, je prête enfin mon attention à ce qui m’entoure, à son appartement qui m’a recueilli à nouveau dans un bien sale état. Dans son dos, j’observe ce qu’il m’est permis d’apercevoir de sa table de travail, le fouillis de fioles, de chaudrons et d’ingrédients qui tapissent son établi dans un chaos désordonné. Je prends conscience de la nuit désastreuse qu’elle a dû passer, sentant un nœud se former au fond de ma gorge.

Rose revient vers moi pour y déposer deux fioles. Je reconnais la couleur du liquide avant même qu’elle ne dise un mot mais retiens tout commentaire désobligeant – le moment est peut-être mal approprié pour me plaindre du goût exécrable de ces foutues décoctions. « Il faudra que tu les prennes dans l'heure. Quand tu veux, tant que c'est fait. Ce ne sera pas très bon, mais tu as l'habitude de celles-là il me semble. C'est les mêmes qu'en octobre de l'an dernier. » J’acquiesce ; pas très bon c’est le moins que l’on puisse dire. « Compris doc’, disons dans cinquante-neuf minutes alors… » Je souris à ma propre boutade mais je ressens le malaise et la tension de Rose et souffle cet élan de plaisanterie aussi vite que la mèche d’une bougie. « Je veux que tu saches... J'ai vraiment cru que je n'en serais pas capable cette fois. J'ai vraiment cru que j'allais te perdre. Je sais que tu as tes secrets mais... j'aimerais comprendre. » Je ne trouve pas les mots, secoue la tête une première fois. Je… Je ne sais pas comment m’y prendre. Je ne peux pas. Je me suis enlisé dans tellement de mensonges dernièrement qu’il m’est difficile d’offrir de simples vérités aux personnes que j’aime le plus, jusqu’à Anjelica qui avait découvert mon plus humiliant secret à ses dépens, dans la rage et la douleur. Rose l’avait-elle percé à son tour pendant mon inconscience ? Comment aurait pu-t-elle ne pas s’en rendre compte ? Que son patient de fortune flirtait dangereusement avec l’overdose… Je n’avais jamais effleuré les limites d’aussi près. Même dans mon état je peinais à me reconnaître. Pourtant, sous l’effet de la fièvre et des concoctions légèrement entêtantes et anesthésiantes, je ne ressentais à l’instant présent aucune sensation de manque… Au moins un problème que je n’aurais pas à affronter immédiatement.

Le visage de Rose me confronte à nouveau, lourd d’une colère et d’une tristesse qui me déchirent l’âme. « A quoi tu joues ? » Je fuis son regard. Ce n’est pas dans mes habitudes de franchise et de droiture, bien loin du dirigeant charismatique dont les prunelles ne se défilent jamais. « C’est rien… » Mensonge. « Trois fois rien… » Mensonge. « C’est pas aussi grave que ça en a l’air. » Les mêmes putains de mensonges servis à Anjelica. Je maudis la lâcheté qui me pousse à balbutier des mensonges qui ne convaincront personne et me fait perdre mon latin. Je replonge dans les pupilles de mon amie, m’y invite en présentant des excuses informulées. Je réfléchis aux prochaines paroles qui sortiraient de ma bouche entrouverte, ce qui est assez rare pour le souligner. Mon pouls s’emballe et je suis persuadé que la fièvre n’est pas la seule coupable. « Mes jours à Londres sont comptés. » finis-je par avouer à demi-mots. Les assauts répétés contre la Cosa Nostra me reviennent en mémoire sans prévenir. L’attaque d’Anjelica au bar, notre enlèvement et sa torture sous mes yeux qui m’a changé à jamais, le colis piégé au Thestral Motor et l’assas… Je secoue la tête pour chasser ces pensées. « Nos ennemis sont partout. Ils ne nous laissent pas une seconde de répit. La situation est grave… Rose, c’est pire que ce que tout le monde imagine. » Autrement dit, j'aurais bientôt un remplaçant si la situation ne s'arrange pas très vite. Je prends sur moi depuis le premier incident. La liste des gens au courant de ces attaques est courte. Notre branche est trop jeune, ma réputation trop fragile pour les mettre à nue. Je suis une cible de choix, fais de la Cosa Nostra une cible de choix. Père le sait, affronte ses détracteurs en Italie et je n’ai pas le droit de le laisser tomber et de salir le nom des Zabini. Certains de ces incidents ont été passés sous silence jusqu’à mon plus proche entourage. Un mensonge en appelle un autre… « Ce qu’il s’est passé ce soir… C’est un exutoire. C’est allé trop loin, ça a mal tourné. » Mais comment justifier un tel dérapage ? Je n’en ai pas la force alors je la cherche dans le regard de Rose, relevant vers elle des pupilles brisées. Comment justifier ce passage à tabac libérateur, cette mise à mort presque consensuelle ? Elles tambourinent au plus profond de moi, les explications. L’attaque d’Anjelica. L’enlèvement. La torture. Le colis piégé. « Ils ont tué Antonio. » L’attaque du White Thestral. L’assassinat barbare d’Antonio. Je me redresse, ma position subitement redevenue inconfortable et me mure dans un mutisme lourd de sens, ravagé. Finalement, je n'ai plus envie de rire.



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Jeu 25 Avr - 22:20
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Luca Zabini Ϟ 11 janvier 2019

Tandis qu'elle le jaugeait, le jugeait presque, Luca préféra détourner le regard. Il ne voulait pas l'affronter en cet instant. Mais elle ne plierait pas. Elle ne céderait pas à sa tentative d'échappatoire. Elle voulait des réponses, de celles qui pourraient calmer ce doute et cette angoisse en elle. Ou leur donner une raison tangible d'exister, afin de trouver elle-même une solution pour les vaincre ensuite.
L'auror ne le lâchait pas des yeux, focalisant tout ce qui restait de son attention sur lui. Sur le moindre geste qui aurait pu le vendre. Le moindre son, ou mot qui aurait pu lui servir d'indice.

Il se défilait, lâchant alors des mots, des phrases sans la moindre essence. Pas aussi grave que ça en avait l'air ? Si ça l'était ! Ces quelques syllabes suffisaient à la faire bouillir. Est-ce qu'il voulait vraiment lui mentir ? Est-ce qu'il pensait véritablement que ça allait prendre avec elle ? Qu'elle en resterait là, avec ces vagues excuses comme seules explications ? Après tout ce par quoi ils étaient passés, elle ne s'était pas attendu à ce qu'il lui dise tout, certes, mais qu'il lui cède au moins un peu de terrain. Elle avait l'impression soudaine de s'être faite rouler tout ce temps. En vérité, peut-être ne lui faisait-il pas si confiance que ça... Elle tenta vainement d'enterrer aussitôt cette illusion. C'était impossible. Luca ne lui aurait jamais fait une chose pareil. Il y avait forcément quelque chose de suffisamment grave pour qu'il se comporte ainsi. Mais qu'est-ce qui pouvait tant le pousser à se taire ?

Elle enrageait. Une colère sourde montait doucement en elle comme un feu intérieur dévorant. Il rongeait peu à peu les minces espérances qui avaient subsisté jusque-là. Nerveusement, Rose scella ses lèvres, pour qu'il ne puisse pas s’échapper. Ce n'était pas le moment de faire une erreur aussi basse.


Brusquement, Luca vira ses yeux dans ceux de la sorcière, acceptant enfin de la regarder de front. De voir la vérité en face... Il semblait hésiter, le regard perdu, cherchant des mots qu'il ne trouvait pas. Plus cet instant durait et plus la sorcière s’inquiétait de savoir ce qui pouvait tant causer de discorde en lui. Et en elle.
Lorsque enfin son ami fit résonner sa voix, ses paroles douchèrent aussitôt Rose. Elles résonnèrent en elle comme une gifle qui aurait claqué sans retenue contre sa tempe. Elle était malgré tout prête à encaisser. Qu'importe la soirée infernale qu'elle avait passée, elle tiendrait debout face à cette vérité qui dérangeait tant. L'auror soutenait alors son regard, attendant la suite, dans l'espoir qu'il continuerait à se confier et qu'au bout de ce fil qu'il déliait et tirait, il y aurait enfin la réponse à ses attentes. Celle que, soudainement, elle ne souhaitait peut-être plus entendre.


Les paroles de son ami se déversaient l'une après l'autre. Un torrent de confidences, parsemé de doute et d'éclat d'âme brisée. Pire que tout ce qu'elle pourrait imaginer ? Mais elle s'imaginait déjà le pire ! Les pensées de la jeune femme devenaient folles, dansant sans plus de sens ni logique dans un esprit troublé par les concessions de son ami et la fatigue. Elle ne parvenait plus à raisonner correctement. Toute son enveloppe émotionnelle fut sur le point de céder, prenant conscience de tous les efforts que Luca semblait avoir mis en oeuvre pour cacher ces ombres sanglantes sur son parcours. Ses angoisses qu'il lui livrait du bout des lèvres, pris en tenaille, depuis combien de temps les gardait-il pour lui seul ?
Rose n'osait plus rien dire. Et à mesure que son ami se dévoilait, elle n'osait presque plus respirer. Tenue en haleine, avec cette vague impression qu'un mot ou un souffle de sa part soufflerait et éteindrait cette volonté qu'il avait de se livrer à elle.


Puis le silence. Plombant. Ses derniers mots, aux notes désespérées, l'avaient percuté avec virulence. Elle se sentait terriblement coupable. Et aveugle... Comment, dans sa position, elle n'avait pas pu se rendre compte de tous ces faits ? En avoir au moins des échos ? A vouloir protéger à tout prix Luca et sa famille en se tenant à mi-distance de leurs affaires, afin de ne pas éveiller les soupçons du ministère notamment, elle avait l'impression de n'avoir été au final qu'une vague ombre absente, se confondant avec le décor. Aussi utile qu'un beau tableau, mais sans le moindre intérêt. Où était-elle quand tout cela c'était produit ? Qu'avait-elle finalement offert à Luca depuis son arrivée ici ? Réellement offert ? Oh oui, certes, elle venait de lui sauver la vie. Ah quel miracle ! Oui, bravo Rose, bravo ! Mais si elle avait été présente plus tôt, si elle s'était impliquée, si elle avait agi, si elle avait été plus loin dans son foutu rôle,... cela ne se serait peut-être jamais produit ! Luca n'aurait peut-être jamais frôlé la mort. Et Antonio ne l'aurait peut-être pas trouvé...
Perdre un proche... personne n'était prêt à vivre pareille torture. Et en de telles circonstances...

Insensiblement, Luca semblait s'être recroquevillé. A moins que ce ne soit son corps qui glissait dans le lit à cause d'une position finalement trop instable. Comme pour confirmer cette pensée, le mafieux tenta en vain de se redresser, luttant autant contre la douleur que contre les coussins et couvertures.

Rose ne prit plus le temps de la réflexion. Celle-là lui échappait de toute manière, à quoi bon lutter pour s'en saisir. Elle monta sur le lit, passant l'une de ses jambes par-dessus celles de Luca et s'agenouilla au-dessus de lui. Elle agrippa ce qu'elle put du mafieux, le ramenant vers elle. Ses bras encerclèrent son ami, avec autant de douceur possible. Dans une tristesse terriblement contenue, elle murmura :
- Tu peux te reposer sur moi.
Elle connaissait déjà tout ça. Toute cette traversée du désert. Celle où on ne sait pas si on en sortira ou qu'on y succombera. Que ce soit volontaire ou non. La perte, le chagrin, le besoin de se battre et soudainement celui de vouloir tout abandonner. Se laisser vivre. Se laisser mourir... Puis exploser avec l'envie de tout vouloir ressentir. Avoir ce besoin cruel de se confirmer qu'on est vivant. Terriblement vivant. Ce besoin écrasant de prouver à tous, et plus encore à soi-même, n'importe quoi. Vraiment n'importe quoi, tout y passerait...
Si elle ne lui avait pas été d'une assez grande utilité jusque-là, qu'importe, elle ferait de son mieux pour apaiser les douleurs de son être. Celles que l'on ne peut panser qu'avec l'esprit. Il y avait des instants où rien ne valait plus que la chaleur humaine de ceux qui sont toujours là. Et ce moment était, aux yeux de l'auror, de ceux-là. Luca ne débordait jamais d'affection, mais à sa manière la sorcière voulait lui prouver qu'elle était là pour lui. Qu'elle resterait encore près de lui. Toujours et ce qu'importe tout ce qu'il aurait à traverser. Elle le suivrait. Il pouvait lui faire confiance. Elle n'attendait que ça. Il était la raison pour laquelle elle était encore en vie...

- Si tu le connais, tu n'as qu'un nom à me dire et je m'occupe du reste.
C'est avec une fermeté dont elle ne s'était plus cru capable en cet instant qu'elle avait prononcé ces mots. Si du ménage devait avoir lieu, elle voulait en être. Elle avait déjà tué. Elle pouvait recommencer. Pour lui...
Personne ne lui arracherait Luca. Personne.
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