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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Ce lien qui nous lie ne cassera pas [Aidan] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Elise de Lestang
Elise de Lestang
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Jeu 15 Aoû - 23:39
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Une journée qui ressemblait à toutes les autres. Des imbéciles en classe qui avaient toujours pour unique ambition de rendre les journées invivables. Qu’est-ce qu’ils avaient fait aujourd’hui ? Rien de plus qu’hier et rien de moins que demain. Le professeur avait ramené du sirop pour la toux moldu afin que tout le comprenne bien que les moldus ne donnaient pas des trucs immondes, bien que l’efficacité laissât à démontrer. Tout avait dégénéré quand un petit gourmand, oui celui qui habituellement mangeait les dragées surprises, aujourd’hui il n’en avait plus semble-t-il puisqu’il bu une gorgée du sirop, et trouvant ça bon il descendit la bouteille à lui tout seul… Cafteuse avait hurlé et c’est à ce moment précis qu’Elise avait commencé à entendre des trucs étranges. Une gêne dans les oreilles, au départ elle pensa, comme toute personne normalement constituée… et un brin parano que cette andouille de cafteuse lui avait bousillé les tympans en balançant aux gens qui seraient à la fois aveugle et malentendant – si elle ne les rendait pas sourd en hurlant – que l’autre avait tout bu et que si elle avait une mauvaise note au prochain devoir, ce serait de sa faute. Elise ne pu s’empêcher d’avoir un petit rire moqueur, un devoir complet sur le goût d’un sirop, manquerait plus que ça tiens pour que vraiment elle ait l’impression d’être dans une véritable classe de demeurés. Non, à la vérité, si Cafteuse avait une mauvaise note au prochain devoir ce serait simplement parce que cette fille était une quiche.

Il n’empêche qu’elle avait bousillé les oreilles d’Elise qui entendait des bruits bizarres, comme si quelqu’un murmurait constamment quelque chose. Si ça se trouvait c’était le cas d’ailleurs, elle regarda sa voisine de gauche, tiens Adèle, comme c’était surprenant. Oui bon alors le jour où Adèle et Elise communiquerait en classe… excepté la fois où sa cousine avait pris une espèce de drogue visant à la rendre aimable- si si pour sûr que ce jour-là elle avait été droguée-. Il n’empêche qu’elle aurait pu entendre des voix elle aussi, ça faisait très bizarre dit comme ça. Rien, Adèle n’avait aucun mouvement qui laisserait présager ce genre de chose, elle avait le regard fixé à tour de rôle sur sa feuille, sur le professeur et peut être un peu sur Elise incapable de se concentrer.
Très vite, la Serdaigle avait compris de quoi il en retournait, elle n’avait nullement besoin de comprendre les propos qu’elle entendait pour savoir que c’était encore ce fichu de tableau. Son cœur s’était même accéléré, elle n’avait pas envie d’y retourner. Ah oui parce qu’elle avait beau apprécier énormément Aidan, elle préférait passer du temps avec lui ici, plutôt que là-bas, sans offense. La Serdaigle s’était donc dit, tout naturellement que les bruits allaient s’atténuer avec le temps, que même si c’était relou que quelqu’un lui chuchote à l’oreille non-stop et qu’elle devait faire l’effort de ne pas secouer la tête comme si un parasite s’approchait de son oreille.

La matinée se déroula, presque sans encombre, excepté le fait qu’Elise avait réellement l’impression de devenir folle. Une fois les cours terminés, pour le matin, elle se rendit jusqu’au couloir où la dernière fois, le tableau se trouvait. Plus elle s’approchait, plus les murmures s’intensifiaient et finalement, il était bet et bien là. Lui qui avait disparu pendant des semaines et des semaines, il était de retour et pas pour la plus grande joie d’Elise. Sans réellement de surprise non plus, Aidan était venu vérifier la même chose qu’elle. Comme quoi, ce n’était réellement pas un hasard au départ s’ils s’étaient retrouvés ensemble dans cette aventure. Elise se rapprocha de lui, prenant bien garde à ne pas se tenir trop proche du tableau pour ne pas être entraînée contre sa volonté. Elle baissa la voix puisque certains adolescents passaient autour d’eux et qu’elle avait bien retenu ce qu’elle avait étudié, plus ou moins avec Dimka  et ne souhaitait pas passer pour folle « Nous n’y allons pas, on est bien d’accord qu’on résistera assez longtemps et que les murmures vont finir par cesser ? »

Facile à dire, beaucoup moins facile à faire. Le repas de midi fut un véritable enfer, Elise restait immobile le regard dans le vague, ne parvenant pas à écouter les conversations, même intéressante, de ses camarades tellement les murmures s’amplifiaient.

L’après midi n’en parlons pas, une horreur, pas étonnant que les personnes ayant subi avant Aidan et elle, un ou plusieurs voyages dans des univers bien distincts aient fini dans une maison de fou. Qui pourrait résister à cela ? Heureusement pour Elise qu’elle était dans une classe de demeurés où il fallait répéter chaque instruction parce que sinon, ça aurait été une catastrophe. D’ailleurs, au fil des heures qui passèrent, ses ambitions furent clairement revues. Si c’était pour que ça soit comme ça jusqu’à la fin de sa vie, ce n’était même pas la peine d’y penser.

Du coup, lorsque vint le repas du soir, n’y tenant plus, elle rejoignit la table où était installé Aidan… et ses amis, parce que c’est tellement mieux de passer un peu de temps avec Dimka hein, il était tellement agréable que ça aurait été sûrement très dommage de ne pas le voir de la journée. Elle essaya, tant bien que mal, d’ignorer Dimka pour s’adresser à Aidan « J’en peux plus. C’est intenable, on ne s’en sortira jamais comme ça. » Oui, elle restait vague, très vague mais en même temps au vu des soupçons qu’avait Dimka, mieux valait il lui donner le moins possible d’éléments pouvant emmener à la conclusion que les voyages existaient, ou bien qu’Elise était tarée, ce qui… aujourd’hui était l’impression qu’elle avait aussi. Son regard bleuté ne quittait plus celui d’Aidan, lui demandant silencieusement s’il était prêt à risquer, une nouvelle fois sa vie dans un monde régit par des règles qu’ils ne comprenaient pas toujours.

C’est donc ensemble que les deux partenaires se dirigèrent vers le fameux couloir. Sincèrement, même les yeux fermés, les murmures étaient tellement assourdissants qu’il aurait été impossible de se tromper d’endroit. Une fois devant le tableau, la demoiselle se tourna vers Aidan « Tu es prêt ? » Cette fois-ci, elle ne chercha pas le moindre mécanisme et posa directement sa main sur la toile, non sans avoir auparavant pris la main d’Aidan, au cas où même s’il en fallait qu’un seul des deux, ils iraient ensemble, Elise étant bien incapable de se débrouiller seule là-bas. Comme la première fois, elle se sentit aspirée mais aucune panique ne l’envahit puisqu’elle savait ce qui se passait.
Elle atterrit sur les fesses au milieu du même couloir mais dans un monde différent et grogna de douleur, et de mécontentement « Je vais faire installer des coussins dans ce couloir ! ça évitera que je me bousille le bas du dos. » Elise se releva, gauchement, très gauchement, même pour elle c’était quand même abuser d’avoir autant de courbatures pour un si petit truc. Elle jeta un coup d’œil à Aidan et à l’écusson d’aigle sur sa poitrine « Si on leur sort une seconde fois qu’on faisait un pari entre nous, je ne suis pas sûre que ça passe. » Elle avançait prudemment, très prudemment, est ce que le temps s’était figé depuis la dernière fois ? Est-ce qu’une minute ici équivalait à une minute là-bas ? Que s’était-il passé si c’était le cas ? En attendant d’avoir la réponse, mieux valait il se dépêcher de rejoindre la salle commune des Serpentards afin de remettre l’uniforme… Elle allait finir par demander à Hestia et Alcyone de lui donner deux écussons… ça éviterait de stresser à chaque fois. Elle évita aussi de faire la moindre remarque comme quoi pour une fois ils avaient de la chance aucun de leurs amis collants ne leur tombait dessus… Non la chance et Elise ça ne fonctionnait pas tellement.

devine qui se souvient pas des dates
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Sam 24 Aoû - 22:54

 

Ce lien qui nous lie ne cassera pas

— Elise & Aidan

Jamais il ne te serait venu à l’esprit que cela puisse se produire une seconde fois. Déjà la première fois avait paru invraisemblable, de telle sorte que tu n’avais pas su en parler à qui que ce soit, mais une seconde fois ? Vraiment ? Lorsque cela avait été fini, tu avais mis de côté tes questions sur ce qui vous était arrivé, tu avais repris ta vie ou presque… Les souvenirs de cette aventure t’avaient obsédé longtemps, mais tu savais aussi qu’il n’était pas bon de se perdre dans les questionnements d’un monde auquel tu n’appartenais pas. Et puis votre propre monde avait commencé à perdre pied et tu avais songé que c’était pour lui qu’il fallait que tu t’interroges, pour lui que tu te battes. Tes mésaventures dans cette guerre d’un nouveau genre avaient petit à petit grignoté ton optimisme. Tu t’étais senti impuissant face à ce que toi ou tes proches subissiez. Dans ton monde pas d’infiltration, ton intuition ne te soufflait rien. Comment était-ce possible que ton propre monde te soit devenu une énigme alors qu’avant la lutte pour quelque chose de plus juste te paraissait une évidence ? Tu étais tellement perdu, que les cours te paraissaient parfois longs et éloignés de l’actualité. Encore deux ans, voire quatre ans avant d’être diplômé et de pouvoir agir ? Non le monde croulerait avant ça et c’était sans doute ce qui te rendait dingue. Tu avais l’impression que tes camarades poursuivaient leur vie comme si de rien n’était, comme si les restrictions du ministère seraient suffisantes, comme si rien n’allait changer. T’étais-tu laissé gagner par l’inquiétude ? Toi qui étais pourtant d’un naturel rassurant et confiant, cette fois tu n’y parvenais pas.

Le cours de la matinée te semblait interminable et tu notais machinalement ce qu’énonçait l’enseignant sans analyser ou retenir les propos. Tu savais que tu regretterais cette stratégie le soir même, lorsqu’il te faudrait travailler deux fois plus pour comprendre et retenir ce que tu avais noté mécaniquement. Et puis ils avaient commencé, ces chuchotements. Tu t’étais tourné vers ton voisin, lui demandant de répéter ce qu’il voulait et devant son regard surpris, tu avais compris que ça ne venait pas de lui. Un simple regard sur les autres élèves de ta classe t’avait vite amené à la conclusion que ça ne pouvait pas provenir d’eux. Inlassablement, ces murmures avaient continué à monopoliser une partie de ton esprit et ta concentration déjà fragile s’était totalement dégradée. La seule fois où une chose pareille t’était arrivée, c’était dans ce couloir avec cet étrange tableau. Était-ce possible après toutes ces semaines ? Il fallait que tu le vérifies, sauf que le cours n’était pas terminé. Il te paraissait déjà interminable, mais couplé aux chuchotements et à ce besoin d’en avoir le cœur net, le temps te sembla encore plus long. Tu ne te fis pas prier pour quitter la salle lorsque cela fut possible et tu pris la direction du couloir, te frayant un passage à travers la foule d’étudiants qui sortaient eux aussi de leurs salles de classe. Tes doutes s’envolèrent bientôt à mesure que tu te rapprochais de ta cible et que les murmures devenaient de plus en plus intenses. C’est Elise que tu aperçus d’abord, la seule à s’être arrêtée au milieu du passage. Ton regard suivit le sien, pour voir le tableau de retour à sa place. Elise, le tableau, les chuchotements… Comme une impression de déjà-vu, sauf que cette fois, tu savais ce qu’il risquait de se passer si vous vous approchiez de l’œuvre au mur. L’Aiglonne te rejoignit pour te demander de ne pas y retourner. Tu n’en avais pas plus envie qu’elle, parce que tu savais que quoi que veuille ce tableau, vous auriez encore à donner beaucoup de vous-mêmes. Était-ce ton défaitisme actuel qui te passait l’envie de venir en aide à autrui ? Peut-être… Tu acquiesças aux propos d’Elise. D’accord, ça passerait. Il y avait des tas d’autres étudiants dans cette université, le tableau pouvait très bien se trouver d’autres personnes pour lui venir en aide, non ? Mais le tableau n’en avait pas fini avec vous. Ton repas du midi fut difficile. Si le brouhaha ambiant habituel ne te dérangeait pas, ces chuchotements que tu distinguais à travers les conversations devinrent obsessionnels. Ton regard chercha la jeune femme qui devait partager ta peine et son regard vide te confirma tes soupçons. Ça n’allait pas être si simple.

L’après-midi tu renonças tout bonnement à suivre le cours ou à même essayer de le prendre en note. Le programme n’ayant pas tant changé que cela, tu irais demander à Dimka ses notes de première année pour ne pas te planter aux examens de fin d’année si cela venait à tomber sur cela. Non ton esprit hanté par les chuchotements se retrouva bien vite à se remémorer le voyage de la dernière fois. C’est vrai, ce que vous aviez dû faire n’avait pas été des plus évidents. Chaque étape avait mis un peu plus vos nerfs à rude épreuve. Pourtant tu devais avouer que malgré tout ça, tu avais découvert une personne que tu ne connaissais pas. Rien de ce qui s’était passé dans ce monde ne t’avait laissé indifférent et sans ça, jamais tu n’aurais cherché à te rapprocher d’elle. Cependant si dans cet autre univers, vous vous étiez retrouvés à jouer au couple parfait, dans votre monde, tu avais l’impression que dès que tu lui proposais une sortie, le destin se mettait entre vous de la manière la plus brutale qui soit. Tu avais parfois repensé à ce baiser, lèvres frôlées que tu n’avais osé lui rendre là-bas, te surprenant à vouloir revivre cette expérience, mais dans un contexte où aucun de vous deux n’y aurait été obligés. Pourquoi désirer cela de celle qui fuyait les gestes d’affection ou peut-être tout simplement les relations ? Tu avais fini aussi par te trouver égoïste à l’idée d’en vouloir plus en sachant que tu ne donnais pas d’avenir à tes relations. Et en même temps, jamais tu ne t’étais posé à ce point de questions par rapport à quelqu’un. Ce n’était pas comme d’habitude, peut-être parce que ça n’avait pas commencé de la manière habituelle entre vous. Sans réponse à tes questions, sans réussir à savoir exactement ce que tu pouvais ressentir à son égard, tu avais continué à te comporter avec elle, du moins le pensais-tu, de manière amicale. C’était là une autre raison que tu avais de ne pas vouloir retourner dans ce monde. Devoir de nouveau jouer la comédie de ce couple, alors que tu te perdais en interrogations à son sujet ? Tu ne pouvais pas t’infliger ça, tu ne voulais pas le lui infliger non plus.

La fin des cours et tu avais pris ta décision. Tu empruntas les escaliers filant jusqu’au tableau, prêt à affronter de nouveau cet autre monde. Sauf que les murmures avaient beau être puissants, le tableau ne te fit pas passer dans cet autre univers. Non, et tu compris que tu ne passerais pas sans Elise. A bout de ces chuchotements et de rage, tu abattis tes poings sur la pierre du mur. Geste inutile, tu le savais. Tu en détestais l’idée, mais il allait falloir convaincre l’Aiglonne de franchir ce maudit tableau. Cependant cette fois, tu avais une idée de ce qui t’attendait et tu pouvais prévoir quelques éléments en prévision de ce nouveau voyage. Puis tu rejoignis la table des Serdaigle. Les chuchotements avaient beau te rendre dingue, tu ne te voyais pas encore aller voir Elise. Tu ne parvenais pas à suivre un traître mot de ce que pouvait te raconter Dimka ou les autres autour. Tu te disais juste qu’à un moment, il te faudrait lui avouer cette histoire aussi folle pouvait-elle paraître. Enfin si vous parveniez à revenir cette fois, mais tu n’avais pas non plus envie de songer à un échec. La voix d’Elise interrompit le fil de tes pensées et tu fus presque soulagée de ne pas avoir à la convaincre de subir les caprices de cette toile. Elle avait beau rester vague, tu étais certain que ton meilleur ami viendrait t’interroger sur ce qu’elle avait voulu dire plus tard. Bien, un problème à la fois. D’un simple regard échangé, elle savait qu’elle pouvait compter sur toi. Tu la suivis pour rejoindre ce couloir, mais cette fois vous saviez ce qui vous attendait.

- ça va aller,
la rassuras-tu.

Même si tu ne savais pas dans quel état vous alliez retrouver ce monde, ça irait. Ces murmures allaient cesser et tu savais que tu pouvais faire confiance à Elise pour résoudre ensemble ce qui arriverait. Tu ne dis rien lorsqu’elle se saisit de ta main et tu te préparas à l’étrange sensation qui allait suivre, celle que tu avais tenté de provoquer un peu plus tôt. Comme la première fois vous atterrîtes brutalement de l’autre côté sur le sol. Elle t’arracha un sourire à sa première remarque.

- J’imagine qu’en tant que préfète, personne n’osera s’opposer à ta demande, répondis-tu amusé en te relevant.

Puis elle pointa le blason sur ton uniforme te faisant remarquer que ça allait encore être un problème. Oui, mais ça tu y avais songé il y a une heure aussi… Mais déjà elle s’éloignait. Tu la rattrapas, lui saisissant le poignet pour l’arrêter.

- Elise, attends ! Dis-tu en la relâchant aussi vite que tu l’avais attrapée, c’est juste que… j’ai essayé de franchir le tableau sans toi il y a une heure.

Tu évitas son regard un instant. Te rendant compte de ce que tu venais de dire, tu ne souhaitais pas qu’elle croit que tu ne voulais pas d’elle.

- Je voulais juste t’épargner de devoir revenir ici, sauf que ça n’a pas marché. Mais du coup, quand j’ai compris qu’on n’allait pas avoir le choix, je suis allé demander un service à un ami.


Tu sortis alors de ton sac, cravates et blasons à l’effigie des Verts et Argent. Tu avais aussi fait un détour pour récupérer une fiole contenant la potion qui te rendrait inoffensif en cas de pleine lune. Celle-ci n’était pas censée être proche, mais tu ne comptais pas t’angoisser avec ce paramètre si jamais cela prenait plus de temps que la dernière fois.

- ça nous évitera, je pense, de stresser à l’idée de croiser des gens, même si je crois qu’ils en sont aussi au repas… Ou alors nous sommes de retour en pleine soirée pour la ministre ?


Aucune idée, aucun guide ne vous avait été livré lors de votre passage dans ce monde alternatif. Peut-être aviez-vous trois mois d’informations à combler ? Il vous fallait vite le découvrir avant de faire une erreur. Ton regard tomba sur la porte de la bibliothèque. Vous ne sauriez peut-être pas ce que la Elise et le Aidan d’ici avaient fait, mais vous pourriez savoir si le temps avait suivi son cours en consultant la presse à disposition des étudiants.

- Viens, il faut qu’on sache,
dis-tu en l’entraînant vers la bibliothèque.

Alors la date? Euh en mai, pas à la pleine lune, avant l'event! Je trouve ça hyper précis :D
MAY
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Elise de Lestang
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Dim 25 Aoû - 19:04
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C’était étrange de se retrouver une nouvelle fois ici. Pourtant, cette fois-ci, par rapport à la dernière fois, elle était moins démunie. Elle savait dans quel monde, elle venait de plonger. Elle connaissait aussi son camarade, bien mieux que la dernière fois, ils n’avaient jamais cessé de se parler. Drôle de façon de devenir amis mais elle ne regrettait pas d’avoir fait sa rencontre. Visiblement, ça le faisait sourire qu’Elise se plaigne de la dureté des sols. Si dans leur monde, le sol devait être exactement pareil, Elise n’avait pas comme passion étrange de sauter sur la pierre pour en vérifier la dureté, mais étant donné que le tableau semblait pouvoir les forcer à faire ce que bon lui semblait. Ce qui était flippant quand Elise y pensait, un tableau ayant une volonté propre, c’était complètement dingue. Si elle avait cru être débarrassée la première fois, après être revenue dans son monde, celui qu’elle affectionnait bien qu’il ne tourne pas très rond non plus. Ici les mangemorts, dans son univers les moldus… c’était possible un univers où tout se déroulait parfaitement bien et où la seule préoccupation d’Elise serait d’avoir son diplôme. Aujourd’hui elle venait de comprendre, qu’elle était dépendante d’un tableau et ça ne lui plaisait pas vraiment. En tout cas, Aidan ne semblait pas avoir oublié qu’elle était préfète dans ce monde et qu’en effet, il y avait une grande probabilité qu’en se plaignant et en exigeant des magnifiques coussins pour les sols, elle ait gain de cause. Pas sûr en revanche que ça soit le fait d’être une préfète qui l’aide à obtenir quoi que ce soit, plutôt que la Elise d’ici semblait être une sacrée chieuse et que les gens n’osaient pas s’opposer à elle. Pourquoi en revanche, bonne question, ce n’était certainement pas sa taille qui en intimidait plus d’un, sauf qu’elle ne pouvait pas demander aux gens d’ici… sinon adieu leur belle couverture. Elle fit un sourire à Aidan avant de dire amusée « Si en plus tu me soutiens, c’est sûr ça se fait dans la journée. »

Bon avant toute chose, il fallait qu’ils récupèrent leurs petits blasons tout beaux tout vert… Pourquoi aussi le tableau n’était pas allé récupérer deux Serpentards directement, bonne question ? Ce n’était pas assez serviable les Serpentards ? Bah Elise n’avait pas l’impression qu’elle l’était plus qu’eux ça la gonflait littéralement de revenir ici, mais moins que d’entendre des voix dans sa tête à la manière de Jeanne d’Arc. Surtout que les moldus semblaient être dans leur période chasse aux sorcières comme à Salem, à l’époque, si c’était couplé au fait qu’elle entendait des voix, allez elle était bonne pour le bûcher.
Elle avançait comme si elle avait un tableau à prendre, sauf qu’elle n’était pas des plus rapides et ce fut très rapidement qu’Aidan réagit et l’attrapa la forçant à s’arrêter à moins qu’elle n’ait fait la forte tête et qu’elle essaie de se débarrasser de lui, de son étreinte… ce ne fut pas le cas. Elle lui lança un petit regard interloqué, jusqu’à ce qu’il lui demande d’attendre. Enfin demande, il lui imposait plutôt, elle jeta un coup d’œil à droite, puis à gauche, essayant de se concentrer sur son sens de l’ouïe pour essayer de percevoir un pas, tandis qu’il la lâchait. Il n’y avait l’air d’avoir personne pourtant. Il reprit la parole, certainement qu’il allait faire disparaître les zones d’ombres et expliquer pourquoi elle devait attendre. Elle ne s’attendait pas à son aveu et resta sur les fesses. Quoi ? Son regard chercha le sien qui, bien entendu le fuyait. Comment nier, la sensation de trahison qui s’emparait d’elle. D’accord, ça n’avait pas été le pied la première fois, elle reconnaissait bien volontiers que s’il avait eu le choix de la personne, forcément, il n’aurait pas pris une parfaite inconnue comme partenaire. Mais, maintenant, ils n’étaient plus inconnus, elle pensait qu’ils formaient une sorte d’équipe, pas qu’à la moindre occasion, il essaierait de partir sans elle, jugeant qu’il s’en sortirait mieux seul qu’avec elle. Pourtant, elle avait toujours fait de son mieux avec lui, n’avait jamais laissé sa panique prendre le dessus malgré les situations pourries qui s’étaient enchaînées et qui n’étaient pas vraiment des plus rassurantes pour Elise.

Sérieusement ? Il essayait vraiment de lui retourner la cervelle en prétextant que c’était pour l’épargner elle ? Avait-elle l’air naïve à ce point pour qu’il croit réellement que c’était possible ? Elle n’arrivait même pas à se réjouir de l’idée qu’il leur épargnait de devoir aller dans la salle commune des Serpentards. En revanche, elle tendit la main pour récupérer le blason et remplacer l’aigle par le serpent, et nouer la cravate verte et argent, rangeant celle des Serdaigles. « Aidan, tu as conscience que si tu avais réussi à venir seul, soit tu aurais dû t’expliquer sur mon absence, soit tu aurais dû composer avec une Elise qui à mon avis connaît bien son copain et n’aurait pas été dupe ? » Non mais quelle truffe ce type, purée mais à quel moment, il s’était dit que c’était logique ? Forcément que ça l’agaçait, outre le manque de confiance flagrant, c’était le danger qui la travaillait « Et puis, merde ! Moi je suis venue te parler, tu ne penses pas que tu pouvais me prévenir ? C’est quoi le problème au juste avec moi ?! J’ai pas tout fait capoter, ni la première fois qu’on est venu ici, ni au manoir et pas non plus dans ce bar ! Je n’étais pas prostrée dans un coin en attendant tes idées, on était deux à chaque fois Aidan ! » Comment il pouvait autant l’agacer pour un si petit truc ? N’y avait-il pas sous les réactions d’Elise une véritable inquiétude sous plusieurs formes, celle qu’il soit coincé ici parce qu’il n’arriverait pas à se dépatouiller de la préfète contrôlant son petit monde de main de maître, mais aussi celle qu’il ne lui fasse pas confiance sans qu’elle ne comprenne ce qui le faisait douter d’elle.

Pour ce qui était de la question sur où était les autres, sincèrement, Elise s’en tapait, moins elle voyait ses amies, mieux elle se portait. Par contre, il posait les bonnes questions, que s’était il passé depuis la dernière fois, le temps s’écoulait-il ici ? Si oui à quelle vitesse. La seule chose qu’elle avait compris, c’était qu’ils n’étaient pas là pour se la couler douce, une action à faire, mais laquelle, ce n’était pas simple de savoir. Dommage que le tableau n’en profite pas pour leur offrir une petite carte leur donnant les instructions.
Aidan s’arrêta devant la porte de la bibliothèque, Elise hésita quelques secondes tandis qu’il lui disait qu’ils devaient savoir. Pour sa part, elle comptait directement aller sur le terrain. D’après elle, les gens ici n’étaient pas devenus des saints depuis la dernière fois… voir les tortures infligées à des moldus ou des sangs mêlés, ça ne l’emballait pas. Néanmoins, elle le suivit, plus parce qu’elle n’avait pas envie de rester seule que parce qu’ils étaient sur la même longueur d’ondes. Ah non le petit coup de je te la fais à l’envers et je te le dis sans pression, ça ne passait pas. Une fois dans la bibliothèque, son regard balaya la salle, vérifiant tout d’abord qu’il n’y avait personnes avant de se diriger vers les présentoirs des journaux. La date était donc bien la même que celle dans leur monde. Elle la pointa du doigt pour dire à Aidan « On a trois mois à combler. Pourquoi on ne regarderait pas s’ils n’ont pas un journal intime ? » Tout en disant cela, elle tournait les pages de l’édition qu’elle avait choisi, tombant sur une photo du secrétaire qu’ils avaient croisé ici. Elle marmonna « Avant toute chose… je pense qu’on va devoir éplucher trois mois d’actualités pour voir si le secrétaire n’a pas été grillé comme faux. Si c’est le cas et qu’il nous a balancé… c’est quoi le plan parce qu’à mon avis… malgré nos réputations ici, je ne suis pas sûre qu’on ait réussi à inverser la tendance. » Elle attrapa donc les archives, regardant juste les dates pour sortir les journaux parus depuis leur départ de ce monde et les déposa sur une table pour qu’ils feuillettent tous les deux, chacun de leur côté. Lorsqu’elle fut arrivée à la fin de sa pile elle tourna la tête vers son partenaire un peu traître sur les bords pour lui signifier qu’elle n’avait rien de son côté… Que faire maintenant ? « On cherche Sarah ? ou … flûte, elle s’appelle comment l’autre ou on va à la salle commune des Serdaigles pour parler à la résistance et voir s’ils peuvent nous apprendre quelques choses ? » Bordel, pourquoi ils n’avaient pas d’instructions, c’était trop difficile que le tableau leur dise ce qu’ils attendaient d’eux, zut il maîtrisait les voyages inter dimensionnel, un petit mot ça n’était rien.

perfect
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Dim 22 Sep - 22:49

 

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— Elise & Aidan

Comme la dernière fois, les murmures avaient cessé dès votre arrivée dans l’autre monde. C’était pourtant une situation dont tu n’arrivais pas totalement à te réjouir. Oui cette fois c’était moins l’inconnu. Vous connaissiez certaines personnes, plus ou moins le contexte et les problèmes que rencontraient les occupants de ce monde alternatif. Vous saviez même quels rôles vous avaient été attribués, mais étrangement reprendre ces rôles après toutes ces semaines allait te paraître plus compliqué que lorsque vous étiez encore deux inconnus l’un pour l’autre, lorsqu’il avait fallu improviser et qu’un tas de questions ne te traversaient pas encore l’esprit. Bien sûr, tu n’aurais pas le choix. Tu devrais à nouveau maintenir les apparences pour exécuter la nouvelle tâche qui vous attendait, mais au fond tu craignais de te surprendre à souhaiter que ce ne soit juste plus de simples apparences. Tu avais beau te répéter que vous n’aviez pas besoin de faire beaucoup pour berner cet entourage, tu te rappelais très bien que la dernière fois malgré tout ce que tu avais assuré, vous aviez dû montrer plus.

Ta mine amusée aux suggestions d’Elise, ne resta pas longtemps sur ton visage lorsque tu eus à expliquer ce que tu avais tenté de faire un peu plus tôt. Sa réaction alors qu’elle échangeait ses couleurs avec celles de Serpentard, te surprit. A vrai dire, voulant à tout prix faire taire ces voix, tu n’avais pas réfléchi à ce qui arriverait si tu réussissais à franchir le tableau seul. Tu aurais improvisé sans doute, mentir n’était pas bien compliqué pour toi. Oui c’est vrai que contrairement à leurs amis, le Aidan et la Elise d’ici n’avaient pas l’air d’être des idiots. Pour manipuler à ce point leur monde et tenir cette réputation, ils ne devaient pas être les derniers des crétins. Tu gardas le silence, ne voulant pas lui donner raison, ni chercher des justifications sur la manière dont tu aurais procédé pour t’en sortir. De toute façon, ça n’avait pas fonctionné, alors inutile de se perdre en hypothèses. Vous étiez revenus ensemble et cela ne semblait pas être possible autrement. Tu étais en tout cas sincère en lui avouant vouloir lui épargner ce nouveau voyage. Sauf que visiblement tu l’avais vexée et pas qu’un peu. Cette fois tu ne pouvais pas rester silencieux, parce qu’il n’avait jamais été question de mettre en doute ses compétences.

- Il n’y a pas de problème avec toi ! Je sais bien que tu ne t’es jamais défilée à aucun des problèmes qu’on a rencontrés, mais si tu avais pu les éviter, tu l’aurais fait, n’est-ce pas ? Je n’ai jamais douté de ce dont tu étais capable, tu semblais juste tellement vouloir éviter de revenir que j’ai pensé…


Tu soupiras. C’était la vérité, même si tu n’avouais pas tout ce qui t’avait poussé à tenter de partir seul pour résoudre ce problème de chuchotements.

- Il n’y a pas de problème avec toi,
répétas-tu, je te fais confiance…

Il n’était pas question qu’elle pense le contraire. Il en allait de la réussite de cette nouvelle mission. Si vous commenciez à douter l’un de l’autre, ça allait coincer très vite et pire que d’échouer, vous pourriez même vous mettre en danger. Elle n’avait pas besoin de te rappeler ce que vous aviez vécu pour ça. Il n’avait jamais été question de confiance, tu avais juste voulu lui éviter de nouveaux mauvais moments à passer. Sur ce coup-là tu t’étais planté et tu retiendrais que prendre ce genre de décisions pour elle n’était pas forcément une bonne idée.

Les couleurs échangées, il fallait maintenant découvrir ce pour quoi vous étiez ici et surtout ce qu'il s’était passé en votre absence. Comment le temps s’était-il écoulé ? Qu’est-ce qui avait changé ? La Elise et le Aidan d’ici savaient-ils ce que vous aviez fait ? Vous aviez peut-être plus d’informations que la dernière fois, mais sans doute autant d’interrogations. Cette fois encore, la bibliothèque semblait déserte, vous permettant à nouveau d’échanger sans craintes sur vos découvertes. Pas la peine de vérifier si le contenu des rayonnages avait changé. Ce n’était pas en trois mois que la résistance aurait renversé le régime des Mangemorts et puis si ça avait été le cas, il n’y aurait pas eu besoin de vous renvoyer dans ce monde. Non c’était la presse qui t’intéressait. Si déjà vous pouviez avoir un aperçu des grands événements qui avaient eu lieu ici, ça serait un début. Première réponse, le temps avait suivi son cours ici aussi. Trois mois de blanc, ce n’était pas rien. Il suffisait de voir ce qui s’était produit dans votre propre monde. Jetant un œil aux présentoirs, tu réfléchis à la proposition d’Elise.

- On peut tenter, mais je ne suis pas certain que ça soit leur genre…

En tout cas ce n’était pas le tien. Un journal intime, c’était le risque que n’importe qui tombe sur tes plus gros secrets et puis, tu n’avais jamais ressenti le besoin de coucher tes mots sur le papier pour parler de ta vie. Tu avais des amis pour ça.

- Mais à la limite, je suis presque sûr que tu auras plus de chances en fouillant les affaires des deux pots de colle.

A tous les coups, ce devait être leur genre et il y avait même de grandes chances que leurs moindres faits et gestes soient décrits dans les mélodrames de ces demoiselles. Cela pouvait donc être une piste plus qu’envisageable. Tu acquiesças en la voyant sortir les revues de presse de la Gazette.

- S’il a été identifié, alors cela fera une première page de la Gazette. Ce régime politique se sera forcément empressé de révéler cette arrestation pour montrer qu’ils ont écrasé une menace…


Tu attrapas une partie de ce qu’avait sélectionné Elise et feuilletas rapidement les journaux à la recherche d’informations qui pourraient vous être utiles. Rien sur la résistance ou leurs actions, tu notas d’ailleurs qu’il n’était fait mention nulle part de l’évasion des prisonniers des cachots de l’université.

- Je crois qu’on n’apprendra rien sur les conséquences de nos actes dans la presse. Les Mangemorts ont l’air de bien trop contrôler les informations qui y circulent. Le secrétaire n’a cependant pas l’air de s’être fait démasquer…


Tu relevas la tête vers Elise. C’était toi ou tu avais l’impression qu’elle te faisait encore la tête ? Ça allait être pratique pour la suite des événements, parce qu’à moins que le couple phare de ce monde n’ait rompu entre temps, là vous alliez avoir du mal à retrouver la complicité que vous aviez pu avoir. Tu choisis pour le moment de ne pas relever et de te concentrer sur votre objectif.

- Je ne pense pas non plus qu’on ait donné l’envie à nos doubles de changer de camp… Je me demande d’ailleurs quelle a été leur réaction avec le foutoir qu’on a mis dans leurs vies.

Parce que sans compter le fait de les avoir clairement mis dans une position délicate avec la résistance, vous leur aviez mis des fiançailles sur la tête en plus… A vrai dire, vu ce que tu savais d’eux, tu n’avais pas vraiment pitié. Tu te demandais juste ce qu’avait été la suite pendant votre absence pour pouvoir reprendre les rôles sans créer de quiproquos.

- Si je m’écoutais, on irait à la salle commune des Serdaigle, sauf que si nos doubles ont repris leurs magouilles et que la résistance les a contactés… ça ne s’est sûrement pas bien passé. Je ne sais pas trop ce qu’on risque à y aller et si ça se trouve ils ne sont mêmes plus là-bas. Avec la libération des prisonniers, ils n’avaient sans doute plus d’intérêt à rester dans une école si ?

Tu ne savais pas trop si tu pouvais compter sur la résistance. Certes la dernière fois, vous aviez choisi de les aider et c’était ce qui vous avait aidé à rentrer, mais en même temps, ils n’avaient pas été les personnes les plus bienveillantes à votre égard et tu ne leur faisais pas totalement confiance.

- Ça ne m’enchante pas vraiment, mais essayons de voir ce que les amis de nos doubles peuvent nous apprendre. De toute façon, elles sont tellement bavardes qu’elles vont laisser échapper tout ce qu’on veut savoir sans devoir insister.

C’était déjà comme ça la dernière fois, même si de ce fait il fallait s’attendre à apprendre les choses de manière un peu brutale. La dernière fois vous aviez aussi découvert un peu par hasard ce qu’il fallait faire, alors peut-être que là encore en suivant votre intuition vous trouveriez aussi ?

- Sarah et la blonde Maud, à moins que ce ne soit l’inverse ? Peu importe…


Tu te levas, direction les étages inférieurs et la salle commune des verts et argent. Tu refermas la porte de la bibliothèque derrière l’Aiglonne et lui emboîtas le pas.  
MAY
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Elise de Lestang
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Ah non mais alors là, c’était la meilleure. Il n’y avait pas de problèmes avec Elise mais quand même, partir sans elle c’était mieux. Il était incroyable ce gars. Et puis en fait il aurait mieux fait de ne pas donner d’explications parce qu’il s’enfonçait, elle avait réellement envie de l’étrangler alors d’accord, ça ne se faisait pas trop d’étrangler les gens, paraîtrait que c’est pas sympa, mais quand même, il se cherchait des excuses là ? Mais c’était la fête. Bien sûr que si elle avait pu l’éviter, elle aurait évité de venir mais pas si c’était envoyer son camarade seul ici. Enfin elle était égoïste, ça ouai ok, Elise c’était beaucoup du moi d’abord après les autres, mais quand même un peu de respect que diable, elle n’abandonnait pas les gens. Mince même lorsqu’ à la rentrée, ce n’était pas la joie avec Adèle, elle avait essayé de la réconforter lorsqu’elle se noyait. Bon, après, il est vrai que ça aurait été plus compliqué de nager avec un cadavre accroché au poignet, ça ressemblait un peu trop aux films bizarres qu’Amaury regardait des fois où les méchants ils accrochaient un poids à une personne pour qu’elle coule et ne puisse pas remonter à la surface, voilà Adèle ça aurait été un de ces poids… Valait donc mieux qu’Elise tente de la sauver pour ne pas mourir mais quand même, elle aurait pu faire la forte tête – oui la débile soyons franche – la laisser mourir et se débrouiller pour revenir au bord. Elle ne l’avait pas fait, ce qui démontrait qu’elle était capable de mettre son animosité pour une personne de côté. Que dire d’Aidan, il n’était pas son ennemi, ça se passait plutôt bien entre eux lorsqu’ils étaient ensemble, alors oui, il est vrai, ils étaient des gros poissards, il y a des gens comme ça, on n’y peut rien. Néanmoins, pour les aventures qu’Elise avait vécu en la compagnie de ce jeune homme, elle n’avait pas de raison de partir sans lui, partant du principe que sans lui ça se passerait forcément moins bien puisqu’elle perdait son appui principal. Lui, de son côté, pensait totalement différemment, se fichant pas mal de partir sans elle, et essayant de s’en sortir avec le fait qu’il lui faisait confiance. Et bah dis donc, qu’est ce que ça donnerait si ce n’était pas le cas. Pour le coup, il valait mieux ne rien répondre, ça éviterait à ce traitre d’agacer encore plus une Elise déjà bien gavé.

La priorité, c’était pas qu’ils s’entendent bien après tout, uniquement de mener la mission à bien et ça commençait par savoir ce qu’il s’était passé en trois mois. Franchement, ça aurait été le pied qu’ils aient un journal intime pour leurs doubles provenant d’un autre monde. Aidan semblait pessimiste à ce sujet. Ce n’était pas leur genre, Elise avait beau lui faire la tronche, pour les quelques informations qu’ils avaient glanés au sujet d’Elise et Aidan… elle était bien obligée de reconnaître que son partenaire avait raison. De plus, il soulevait un point intéressant, si ce n’était pas le genre du couple, leurs amis en revanche… c’était tout à fait le genre de ne pas être discrète. Elise hocha donc la tête pour montrer qu’elle fouinerait, et ça, sans se vanter, c’était une experte… Bon d’habitude, elle avait son jumeau pour faire le guet, cette fois-ci, ce serait Aidan.

Au moins, ils étaient d’accord sur un point, comme quoi Aidan et Elise étaient encore capable de s’entendre, c’est fou mais c’est possible. Son argumentaire était bon, sans oublier le fait qu’afficher au nez de la résistance que leur allié avait été démasqué, ça leur mettrait un coup au moral, voir les rendrait soupçonneux… et s’il y avait un traître dans leurs rangs. Plus les exemplaires passaient devant les yeux d’Elise et plus l’espoir, mêlé à un brin de culpabilité tout de même d’avoir trahi quelqu’un qui avait confiance en son double, se réveillait en elle. Il n’y avait rien, il ne s’était pas fait prendre, la résistance pouvait donc toujours opérer.
En revanche, il n’y avait aucune information sur les personnes que les deux Serdaigles avaient aidé à faire libérer. Elise était perplexe, la fin de la mission avait capoté ? Aidan n’était pas de cet avis et il faut dire une chose, son avis était beaucoup plus optimiste qu’Elise. C’était cohérent néanmoins et il valait mieux se dire qu’il avait raison plutôt que de penser que ça avait foiré. Une fois sa dernière édition posée sur la table avec l’information que non monsieur le secrétaire n’avait pas été pris. Elle releva le nez vers son camarade avant de hocher la tête « Tant mieux, ça veut dire qu’on est pas venu ici pour rien la première fois. S’ils avaient trouvé les prisonniers qu’on a fait libérer, ça aurait fait la une aussi n’est-ce pas ? Ils n’en parlent pas parce qu’ils savent qu’il y a eu un cafouillage quelque part mais s’ils les avaient récupérés, on serait au courant. »

La blondinette sortit sa baguette pour ranger les éditions de la gazette du sorcier. S’ils savaient que la mission de la dernière fois était toujours un succès, ils n’étaient pas plus avancés sur ce qu’il s’était passé depuis la dernière fois ici. Les informations, il allait donc falloir les récupérer autrement. Elle retint un petit rire suite à ses propos, oh non faire changer de camp le couple phare de cet endroit, ce n’était même pas la peine d’imaginer cela. Ils avaient l’air comme des poissons dans l’eau dans ce monde. Quant au boxon qu’ils avaient mis dans la vie des deux loustics,  Elise haussa les épaules « Sûrement les mêmes réactions que nous, ils ont dû être complètement perdu et se débrouiller avec les quelques clés qu’ils avaient pour ne pas paraître suspect et reprendre le cours de leur vie comme avant. » A vrai dire, elle ne s’inquiétait pas pour eux, déjà parce qu’ils semblaient être quand même de belles ordures, mais aussi parce qu’ils avaient l’air de savoir mener leur petit monde pas le bout du nez comme ils le voulaient, nul doute qu’ils s’en étaient sortis avec brio.

Pas question d’aller chez les Serdaigles du coup. Elise n’avait pas pensé à cela… pour sûr que ça avait dû rendre fou Elise et Aidan que d’être contacté par la résistance et ça avait pas dû très bien se passer. Probablement qu’Aidan avait raison, la résistance n’aurait eu aucun intérêt à rester ici s’ils avaient libéré tous les prisonniers et que leurs alliés Elise et Aidan s’étaient retournés contre eux.
La décision semblait donc être de retrouver les deux filles un peu pipelette qui donnaient des informations. Elise poussa un soupir « J’aurais préféré la résistance, ils étaient malsains mais pas crétins. Les deux filles sont désespérantes. »

Néanmoins, rester dans la bibliothèque ça n’avait aucun intérêt pour eux deux. Les solutions n’allaient pas venir à eux et on ne parle même pas du tableau qui agissait selon son bon plaisir et qui attendait quelque chose des deux Serdaigles. C’est donc ensemble qu’ils franchirent la porte, Elise laissant le soin à Aidan de fermer la porte et de faire une piqure de rappel à Elise sur qui était qui.  C’est en silence qu’elle s’avança vers la salle commune des Serpentards, Aidan sur les talons. Cette fois ci, contrairement à la précédente, personne ne leur tomba dessus. Certes, ils croisèrent des gens qui s’arrêtèrent pour leur échanger quelques phrases… ce qui était quand même ultra agaçant. Puis il y avait ces regards qui descendaient comme instinctivement sur le ventre d’Elise. Après la 5 ème personne à faire cela, Elise choppa Aidan lorsqu’ils furent de nouveau seul – ouai soyons clair après qu’elle ait un peu viré la personne qui leur parlait – « C’est quoi leur problème, pourquoi ils me regardent tous le ventre ?! Ma parole j’ai pris un coup de batte de Quidditch la veille ?! C’est agaçant de rien savoir ! »

Non mais de toute façon, aujourd’hui tout gonflait Elise. Entre le fait qu’à cause de ces chuchotements, elle n’avait pas pu suivre le cours, chose qui n’avait servi à rien puisqu’elle était ici. Sans oublier Aidan qui se la jouait perso et ne pas trouver Sarah… A quoi que… Au détour d’un couloir, Elise l’aperçut, seule, qui avançait d’un pas pressé. Elle se précipita pour la rejoindre, ce qu’il faut pas faire quand même, ouai tout compte fait il valait mieux s’arrêter et la héler « Sarah ! Attends-nous ! » Cette autorité, elle ne s’y ferait jamais, mais c’était trop la classe de dire ça et de voir la personne s’immobiliser aussitôt et faire volteface… l’air épouvanté… Quoi ? Comment ça l’air épouvanté ? Le script, où était le script bon sang ? Elise rejoignit sa super meilleure copine et parce que ça lui semblait super important comme question, elle demanda « Tu es seule ? Tu sais pas où est Maud ? » Alors qu’on explique à Elise pourquoi sa pote venait de pâlir instantanément à la question. C’était quoi le problème encore ? Maud était morte en s’étant pris une étagère dans la tête ? ça va je rigole, je sais bien que c’est cafteuse qui est mourue Elle semblait hésiter sur sa réponse, non mais ça devait être qu’Elise devait pas être assez clair. Elle prit donc une profonde inspiration, être dans le rôle, il fallait être dans le rôle, rendre sa voix bien plus tranchante que nécessaire, ne laisser place à aucune hésitation « Conduis nous à elle ! » Elle jeta un regard en coin à Aidan, comme pour chercher son approbation sur ce rôle qu’elle ne gérait pas tellement.

En tout cas il n’y eut aucune discussion de la part de Sarah, ses épaules s’affaissèrent presque immédiatement comme si elle venait de perdre. Mais perdre quoi ? Elle contourna le couple en silence avant de les entraîner. Elise jeta un regard perdu à Aidan, bien que sachant pertinemment qu’il ne comprendrait pas plus, puis ils emboitèrent le pas de la demoiselle qui finit par prendre la parole après quoi… une minute de marche « Je suis désolée, je l’aurais ramenée… mais… elle n’allait vraiment pas bien… C’était mon amie. » Elise fut tentée de dire que c’était son amie à elle aussi, mais vu que l’autre s’excusait… elle trouva judicieux de ne rien dire, suivant en silence, après tout ça devait être bien le genre d’Elise de laisser les gens s’excuser et de ne rien dire.

La destination finale de cette petite balade, oh combien sympathique fut l’infirmerie, qui semblait complètement désaffecté… Ils soignaient où les malades au juste ici ? Et que faisait Maud ici ? Sarah posa sa main sur la poignée, main qui tremblait… Non mais ça allait encore durer longtemps ce cirque, d’un mouvement d’épaule, Elise l’écarta avant d’ouvrir la porte un peu brutalement, c’est vrai, elle s’attendait à une résistance.

Immédiatement, son regard fut attiré par la seule personne présente en ces lieux, en dehors du trio formé par Aidan, Elise et Sarah. Maud ! Mais dans quel état ? Méconnaissable. Néanmoins, en voyant qui venait d’arriver dans la salle, son instinct de survie sembla lui souffler de fuir, vite, loin… Ce qui fut clairement un échec, bien trop affaibli pour arriver à aller quelque part sans aide. Elle eut à peine le temps de faire un pas du lit où elle était allongée qu’elle s’écroula sous le regard complètement paumé d’Elise.

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Mer 30 Oct - 21:51

 

Ce lien qui nous lie ne cassera pas

— Elise & Aidan

Encore heureux que vous n’étiez pas venus pour rien la dernière fois. Merci, mais être parachuté dans un monde inconnu avec une personne dont tu n’étais pas spécialement proche, supporter toute cette mascarade et composer avec une camarade fuyante, convaincre une résistance, entourlouper un secrétaire, te soumettre à un exercice de danse pour finir par demander publiquement en mariage  toujours cette même camarade fuyante… Non franchement si cela avait été pour rien, tu en aurais été découragé. Tu confirmas les propos de l’Aiglonne, impossible pour toi que l’évasion fut un échec.

- Oui, c’est exactement comme ça qu’ils manipulent les gens. Ils ne peuvent pas raconter cette évasion, ça encouragerait d’autres gens à tenter de se soulever contre eux. L’espoir est une arme qu’ils ne peuvent pas se permettre de donner à leurs opposants.

Le contrôle des populations passait forcément par le contrôle des médias. Les gens ne pouvaient pas apprendre que le gouvernement actuel avait perdu une bataille. Ils devaient continuer à croire que rien ne pouvait renverser ce régime, qu’il ne servait à rien de lutter. Le problème c’était que de leur côté, ils auraient bien du mal à savoir ce que la résistance avait fait pendant ce temps. Avaient-ils besoin d’eux encore une fois ? Et vos doubles dans tout ça ? Ils s’étaient réveillés amnésique avec un trou de plusieurs heures à combler. Nul doute qu’ils avaient rapidement appris leurs fiançailles et les autres anecdotes via leur chers amis. Oui Elise avait raison, ils avaient sûrement fait profil bas quant à leur « absence », surtout avec l’évasion des prisonniers et avaient sûrement rebondi avec assurance. Et justement suite des opérations ? Repartir à la recherche de ces fameux amis pour tenter de vous combler non pas quelques heures, mais trois mois. Tu aurais préféré aussi rejoindre la salle commune des Aigles, mais tu préférais jouer la prudence et ne t’y rendre qu’en dernier recours, si vraiment vous étiez à court de pistes.

C’était donc reparti pour affronter les habitants de ce monde et cela avec le peu d’informations que vous aviez en main. Tu suivais la jeune femme, pensif. Les élèves que vous croisiez n’échangeaient que des banalités et il te semblait que rien de ce qu’ils pouvaient vous dire n’était pertinent. Tu gardas juste en tête que votre côte de popularité n’avait pas descendu d’un pouce. Tu perçus bien vite les regards intrigués qui filaient vers l’abdomen de ta camarade. Bien que furtifs, ils n’étaient pas discrets. Un rapide revisionnage de tes souvenirs de la dernière fois t’amena bien vite la réponse. Et si la jeune femme semblait déjà avoir mis de côté ce détail, ce n’était pas ton cas. La nouvelle t’avait bien trop perturbé à l’époque pour que tu l’aies oubliée. Tu fixas gêné Elise lorsqu’elle exprima son mécontentement.

- Et bien… j’ai du mal à croire que les copines d’Elise aient tenu leur langue sur euh… sa grossesse…

Mais à trois mois, ça ne devait pas se voir beaucoup si ? Le tableau ne se serait pas amusé à vous renvoyer si c’était le cas. Ce serait vous mettre en danger bêtement, mais pourquoi la fixaient-ils ainsi ? Depuis trois mois, ils devaient s’être lassés, non ? A moins qu’ils ne l’aient appris que récemment ? Ou alors Elise s’était plantée la dernière fois ? Ou bien le couple avait fait le choix de ne pas le garder ? Tu mis fin à tes interrogations en te disant que vous n’étiez certainement pas ici pour résoudre ce mystère-là. Et d’ailleurs au détour d’un couloir, l’Aiglonne pressa le pas et tu vis ce qu’elle avait repéré. La fameuse Sarah. Tu rejoignis Elise et tu observas aussi une scène plutôt curieuse. Pas de rouquine qui vous bondissait dessus pour annoncer les derniers potins ? Ou pour s’enquérir de ce que vous aviez fait ? Non un air paniqué… Ok qu’est-ce qui ne tournait pas rond ici ? La Elise d’ici avait beau avoir une certaine réputation, tu n’avais pas eu l’impression la dernière fois qu’une de ses copines soit particulièrement mal à l’aise en sa présence. Et là clairement, tu voyais bien que la Sarah n’avait qu’une envie, fuir. A l’évocation de Maud, ce fut encore pire. Elle avait quoi la deuxième copine ? Le regard d’Elise croisa le tien. Tu ne dis rien cependant, tu n’avais pas de meilleure idée et la situation te posait vraiment question. Que ce soit le tien ou celui de ta camarade, il valait mieux suivre votre intuition pour vous adapter au mieux. La rouquine semblait abattue à l’idée de s’exécuter et ses paroles te perdirent encore plus. Mais que se passait-il ici ? Comment ça « c’était » ? Pourquoi utilisait-elle le passé pour parler de la petite blonde ? Elle était mourante ? Tu imaginais bien que le même genre de questions devaient tourner dans la tête de ta camarade, mais vous ne pouviez qu’attendre de découvrir ce qu’il se passait pour tenter d’y apporter des réponses.

Clairement, ce n’était plus la même ambiance que la dernière fois avec la rouquine. Et lorsque vous arrivâtes à destination, tu voyais bien qu’elle tirait toujours une tête d’enterrement, en fait non elle te semblait toujours aussi effrayée. Elise s’agaça et prit les devants pour ouvrir la porte de l’infirmerie. Sarah semblait vouloir en profiter pour s’éclipser. Tu lui attrapas le poignet pour l’empêcher de le faire. Hors de question de voir disparaître l’une des seules personnes qui pouvaient vous aider à y voir plus clair. Certes en temps normal tu aurais sûrement montré plus de bienveillance envers cette pauvre fille, mais le Aidan d’ici ne devait sûrement pas passer par quatre chemins. Tu entras à la suite de l’Aiglonne, entraînant sans un mot la rouquine. Tu n’eus pas vraiment le temps d’observer la pièce qui te paraissait ne plus vraiment servir officiellement d’infirmerie. Si Sarah avait l’air d’être effrayée, ce n’était rien en comparaison de la fameuse Maud qui elle était littéralement terrorisée en vous voyant arriver. Tu ne pus masquer ta surprise en la voyant s’écrouler au sol en tentant de prendre la fuite. Peut-être qu’il fallait sauvegarder les apparences, peut-être qu’il fallait jouer le rôle d’un beau salaud ici, mais tu ne pouvais pas rester de marbre face à ce que tu percevais comme de la souffrance. Tu lâchas la rouquine pour te diriger vers la pauvre fille au sol. Peu importe si tu ne respectais plus ton rôle. Qui pour te dénoncer ? La fille à demi inconsciente au sol ? Celle qui était morte de peur à l’idée de rester en votre compagnie ? Tu t’accroupis à ses côtés, glissas un premier bras derrière ses genoux et tu plaças l’autre dans son dos afin de la soulever et la replacer sur un des lits devant toi. Elle ne ressemblait plus vraiment à cette fille pleine d’assurance qui vous avait abordés la première fois. Elle avait le visage émacié et d’ailleurs elle avait perdu beaucoup de poids. Tu observais les différentes marques apparentes sur sa peau, beaucoup de contusions, quelques plaies.

- Je crois qu’elle a été torturée,
finis-tu pas dire à Elise, quelqu’un a essayé de la soigner, mais il ne s’y connaissait pas vraiment, constatas-tu en manipulant un avant bras dont une plaie semblait à moitié refermée.

Maud gémit et tu fixas ton regard sur la rouquine. Maintenant ce que tu voulais savoir c’est qui était la personne qui avait fait ça. Vos doubles ? Tu détestais penser ça, mais ce n’était sans doute pas pour rien que les deux filles vous regardaient avec cette terreur dans les yeux.

- S’il vous plaît ne dites rien au professeur Lewis, je promets que ce n’est pas moi qui ai tenté de la soigner et elle… Elle ne pourra pas endurer une session supplémentaire.

Mais qu’est-ce que vos doubles avaient fait au juste ? Pourquoi est-ce qu’ils torturaient cette pauvre fille ? Qui était ce professeur ? Tu te penchas vers Elise pour qu’elle seule t’entende.

- Tu crois qu’on doit réparer les dégâts qu’ont causés nos doubles ? Le truc c’est que peu importe ce qu’on fait, une fois qu’on sera reparti, ils recommenceront, non ?

Tu ne comprenais pas ce à quoi tu assistais. Fallait-il sauver Maud ? Cette fille avait en tout cas besoin d’aide et peu importe si ce n’était pas ce que vous deviez faire dans l’immediat.

- On ne peut pas la laisser comme ça… Tu crois que tu pourrais faire quelque chose pour la soulager un peu ? Peut-être que… je peux peut-être regarder ce que je trouve ici ?

Il vous faudrait sans doute envisager de la sortir d’ici aussi. Pour l’emmener où ? La salle commune des Serdaigle ? C’était l’endroit le plus sûr à ton avis, tout en prenant le risque de tomber sur une résistance plus que furieuse, mais si vous apportiez une blessée, peut-être que ça passerait mieux ? Tellement de questions et si peu de réponses… Pourtant, tu sentais bien qu’au fond il s’agissait encore bien d’aider ce monde.
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Lun 18 Nov - 18:04
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Alors qu’elle avançait d’un pas qu’elle jugeait rapide mais qui restait du Elise, autrement dit du lent, qu’elle se plaignait des regards sur sa personne. Chose qui n’aurait pas dû la surprendre vu qu’ici, elle était pour le moins observée continuellement. Mais c’était quand même déstabilisant. Bien évidemment, Aidan avait une réponse à fournir pour éviter que sa comparse râle pendant trois heures même si en vrai, elle trouvera autre chose pour râler. Elle regarda à son tour son ventre, poussa un soupir exagérément long, par principe, avant de demander « Et cette gourdasse, elle était enceinte de combien au juste ? » ça, que les autres puissent entendre cette phrase, elle s’en moquait un peu, après tout, il pouvait y avoir une autre étudiante enceinte qu’Elise n’acceptait pas. Elle n’avait pas non plus l’air d’apprécier grand monde cette fille. Déjà que la Serdaigle n’était pas fan d’énormément de monde, ce qui n’était pas du tout sa faute, si l’humanité était débile, à qui la faute, mais elle n’avait pas à supporter les gens déprimants. Son double de Serpentard était carrément pire, étonnant même qu’Aidan trouve grâce à ses yeux, il devait être bien différent de la version qu’Elise fréquentait depuis des mois.
Le tableau avait-il envie d’éliminer les deux Serdaigles ? Les avait-il envoyé délibérément en sachant que cette andouille d’Elise était enceinte et que ça se voyait ? Elise observait son ventre, elle n’avait pas l’impression d’avoir grossi en passant d’un monde à l’autre. C’était toujours son corps non ? Elle ne comprenait décidément pas grand-chose, trop de questions sans réponses. Pas étonnant que l’étude de cas de Dimka ait montré que les gens faisant des voyages entre les mondes étaient pris pour des fous, même elle avait l’impression de devenir folle, son cerveau réfléchissant sans cesse pour essayer de tout comprendre et ça n’allait pas aller en s’arrangeant.

Tout d’abord Sarah qui réagissait d’une manière totalement différente de la première fois, de quoi rendre Elise chèvre. Comment savoir sur quel pied danser si d’une fois sur l’autre, les liens explosaient entre les différents protagonistes de l’histoire. Au moins, elle pouvait essayer de relativiser et se dire que personne n’avait eu l’air surpris de les voir ensemble Aidan et elle. Il y a certaines qui semblaient graver dans le marbre, leur relation, que les sentiments soient réels ou fictifs, ils restaient solidaires. Après, les deux Serdaigles restaient solidaires aussi pour le coup, enfin… presque toujours. Disons que même s’il y avait un différent entre eux et que oui clairement, Elise lui en voulait pour avoir tenté de partir seul, elle savait faire la part des choses et n’oubliait pas que s’ils voulaient rentrer chez eux, il fallait faire front ensemble.

Heureusement d’ailleurs qu’elle n’avait pas pris trop la mouche et qu’elle était restée avec lui parce que la scène qui se déroula devant ses yeux, une fois dans l’infirmerie la déstabilisa totalement. Elle restait immobile alors que celle qu’elle considérait comme une amie… ouai ça va dans ce monde pas en vrai, essayait de se carapater mais s’écroulait, fuite vaine. Aidan réagit promptement et Elise le laissa bouger sans chercher à l’arrêter. Bon c’est vrai qu’elle était un peu soufflée et qu’elle n’aurait réagi à rien mais elle trouvait l’action d’Aidan bien plus proche de ce qu’elle était réellement que s’ils étaient restés insensible. Les apparences ? Pour le moment elle s’en moquait éperdument, elle suivait du regard son ami qui déposait la demoiselle de nouveau sur un lit, un peu de la même façon que Sarah qui n’avait pas bougé. Elle tenait à Maud, certainement, mais alors qu’elle aurait eu le temps de lancer un sort à Aidan, puis à Elise qui aurait été carrément déstabilisé par cela. Elle les craignait bien trop pour le faire, sans pour autant bouger, prête à affronter son sort.

Même à distance, Elise arrivait assez bien à confirmer les dires d’Aidan, oui, la demoiselle avait été torturé. Elle observait attentivement les gestes du jeune homme, serrant les dents en entendant le gémissement de Maud qui n’avait pas l’air d’apprécier qu’il vérifie les dégâts « Vas-y doucement Aidan. » C’était stupide comme phrase, elle le savait, bien sûr qu’il ne le faisait pas exprès de lui faire du mal, mais c’était un réflexe. Elise s’avança à son tour, regrettant de n’être qu’en première année, pas certaine de pouvoir aider qui que ce soit par ses sorts mais elle pouvait toujours jeter un œil pour donner des conseils, la couverture n’ayant plus la moindre importance lorsqu’il y avait des vies en jeu. Elle était à la hauteur d’Aidan et de Maud lorsque Sarah s’exprima, elle tourna donc la tête vers la rouquine pour écouter ce qu’elle avait à dire. Pour le coup, étant donné qu’Elise n’avait pas la moindre idée de qui était le professeur Lewis, elle ne risquait pas d’aller répéter. En revanche, elle pouvait croire Sarah lorsque cette dernière affirmait ne pas avoir tenté de soigner son amie, quel intérêt de mentir à ce moment-là. Elle était de toute façon, déjà dans la merde et oui, elle confirmait d’un hochement de tête les dires de Sarah, qu’importe de quelle session il s’agissait, ça n’avait pas l’air sympathique et en effet Maud était trop faible pour supporter quoi que ce soit, son cœur allait finir par lâcher.

Elle tourna son visage vers Aidan lorsqu’il s’adressa à elle. Sincèrement, elle n’en savait rien, elle fit une moue désabusée avant de faire des suppositions. « Maud doit être une des clés de l’avenir de ce monde, comment et pourquoi, je n’en sais rien mais ça ne doit pas être la seule à subir ce genre de choses… Et pourtant, c’est lorsque ça devient trop dur pour elle et qu’elle va y passer si ça continue, qu’on est emmené ici. » Elle esquissa un sourire sans joie « Bien sûr qu’ils recommenceront, ils sont complètement tarés mais c’est cette fille qu’on doit sauver cette fois-ci et pas les autres. » Même si c’était compliqué, même si Elise aurait adoré pouvoir venir en aide à tout le monde, il y a des combats qu’on ne peut gagner entièrement.

Elle resta silencieuse quelques secondes. Est-ce qu’elle pouvait faire quelque chose pour la demoiselle alitée, elle n’en était pas certaine. Il ne s’agissait pas d’une fausse modestie, il y a un monde entre la théorie et la pratique, s’il suffisait de lire des manuels pour devenir médicomage, alors oui, elle aurait pu répondre affirmativement sans la moindre hésitation mais si ça durait longtemps les études, c’est bien que ce n’était pas si évident. « Je suis pas assez avancée dans le cursus pour pouvoir lancer des sortilèges et que ça fonctionne. En revanche, on peut faire une potion de soin ensemble. Il nous faut du foie de Dragon, de l’armoise, du pus de Bubobulb et du Dictame » en tout cas sur Wizards Unite, ils disent ça A trois ils devraient pouvoir se débrouiller, même si, sincèrement Elise aurait préféré avoir Hestia avec elle plutôt que Sarah mais bon, on fait avec ce qu’on a. « Sarah, trouves nous un chaudron, on va en avoir besoin pour faire une potion. » Quitte à ce que quelqu’un quitte la pièce, mieux valait il que ça soit la rouquine seule, plutôt qu’Aidan ou Elise. Le premier parce qu’il aurait sûrement des questions auxquelles ils ne pourraient pas répondre et la seconde parce que c’était clairement une glue et qu’elle ne voulait pas se retrouver seule. Une fois que Sarah, vraisemblablement habituée à obéir et pas plus curieuse que ça, enfin certainement que si, mais elle devait être plus serviable que curieuse, partie, Elise demanda à Aidan s’il pouvait s’occuper de fouiner les placards pour voir s’il y avait bien tous les ingrédients. Pendant ce temps, elle observait les blessures de la demoiselle. Lorsqu’elle avança sa main, juste avec la volonté de soulever les vêtements, qui s’apparentaient plus à des guenilles qu’autre chose, Maud aboya « Ne me touche pas ! » Et même si Elise était persuadée qu’en cet instant précisément, elle aurait le dessus, elle prit le parti de ne pas empirer l’état de stress de la demoiselle qui ne lui faisait pas confiance, ce qui ne la surprenait pas le moins du monde.

Une fois Aidan revenu avec les ingrédients ouai s’il te plait tu les trouves ça m’arranges ^^ Elise chuchota à son partenaire « Elle ne me fait pas confiance. Si je touche le moindre ingrédient, cette andouille va croire que je l’empoisonne. Il va falloir que tu fasses la potion seul avec Sarah. » Elle le regarda dans les yeux « On doit la sortir de l’école d’une façon ou d’une autre. Tu penses que la résistance est encore dans l’école ? Tu peux la porter jusqu’à la salle commune des Serdaigles ? On le fait en pleine journée où on attend le soir ? « Encore faudrait-il que Sarah revienne, Elise tourna la tête vers la porte de l’infirmerie, avait elle fait une bêtise en demandant à la rouquine d’aller chercher le chaudron ? Est-ce qu’il fallait les mettre dans la confidence ? Leurs comportements à Aidan et elle n’étaient pas cohérent, Elise s’en rendait bien compte et vu la façon dont Maud les observait, elle les analysait… blessée oui mais cerveau bien actif.

Empêchant le cerveau d’Elise de psychoter un peu plus qu’il ne le faisait habituellement, la porte s’ouvrit sur Sarah qui se glissa parmi eux et ferma la porte avant de faire grandir le chaudron qu’elle avait récupéré « J’ai dit que vous en aviez besoin. » Elise jeta un coup d’œil vers Aidan avant de hocher la tête, ils se débrouilleraient si besoin était pour justifier leur besoin d’avoir un chaudron.  « Allons y alors, plus vite on aura fait cette potion et plus vite on pourra quitter cet endroit. » Cet endroit signifiant pour Elise plus ce monde que l’infirmerie mais il ferait écho en chacun différemment, elle s’en moquait, elle donnait les instructions à ses camarades, évitant de toucher le moindre truc pour pas que Maud leur fasse une crise… même si, soyons franc, Elise était prête à lui faire avaler la potion par les trous de nez s’il le fallait, elle voulait bien faire des efforts mais faut pas rêver non plus.




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Sam 11 Jan - 17:17

 

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— Elise & Aidan

Pour le coup, ce n’était absolument pas une question que tu t’étais posée. A quel stade de grossesse aurait pu être la Elise de ce monde. Non c’était insensé, comment pouviez-vous aider ce monde avec une telle épine dans le pied ? Soit il n’y avait pas de bébé, soit il n’y avait plus de bébé. Non et puis si vraiment c’était louche que l’Aiglonne ait le ventre plat, quelqu’un aurait bien fini par vous le faire remarquer, non ? Ce n’était pas possible que toute cette école soit à la botte de vos doubles quand même. En tout cas ce n’était pas Sarah qui allait faire un commentaire, vu l’attitude de peur qui se reflétait sur son visage. D’ailleurs à aucun moment, son regard ne sembla descendre vers le ventre d’Elise. Non il était fuyant et il n’y avait plus rien de cohérent avec ce qu’elle avait été avec vous lors de votre première venue dans ce monde. Le jour et la nuit.

Votre arrivée dans l’infirmerie te permit de comprendre rapidement en quoi il aurait été impossible pour toi de franchir seul le tableau. Tu n’avais visiblement pas pris la mesure la dernière fois de ce dont vos doubles étaient capables. Impossible à ce stade de jouer la comédie auprès d’une Elise sans coeur et de venir en aide à cette pauvre fille. Le mot était faible à vrai dire… Elle était plus proche d’y passer qu’autre chose et le simple examen que tu avais entrepris de réaliser la faisait déjà souffrir. L’empathie d’Elise te fit esquisser un léger sourire, pas la peine de rétorquer que tu n’y pouvais rien. Tu reposas le poignet de Maud, inutile de poursuivre l’examen pour comprendre qu’elle avait besoin de soins importants, voire même d’un médicomage. Tu écoutas les suppositions d’Elise. Une clé ? Elle t’avait tellement paru insignifiante et superficielle la dernière fois et tu te demandais bien quel rôle elle pouvait jouer. Peu importe, il était très clair qu’il fallait lui venir en aide. Et qui sait ? Peut-être qu’en la sauvant elle, vous en sauveriez d’autres ? Si elle était vraiment une clé comme le pensait l’Aiglonne alors en la sauvant vous agiriez peut-être sur autre chose ?

Premièrement par quoi commencer ? La déplacer dans cet état était une très mauvaise idée. Bien sûr tu ne demandais pas à ta camarade de se substituer à un médicomage diplômé et tu ne cherchais pas non plus à ce qu’elle soit capable d’un miracle.

- ça ira parfaitement, ne t’inquiète pas.

Vous aviez juste besoin d’effectuer des premiers soins pour lui permettre de tenir le coup. Elise envoya Sarah chercher un chaudron et tu la regardas partir en te demandant si elle saurait s’acquitter de sa tâche sans vous amener de nouveaux ennuis ou vous dénoncer. Tant pis, il allait falloir compter un peu sur l’influence que le couple semblait avoir habituellement sur elle. Tu te mis en quête des ingrédients demandés par ta camarade. Assez facile pour toi qui avais grandi dans l’échoppe d’un apothicaire soucieux de partager son savoir avec toi. Tu te retournas en entendant protester la blessée. Si tu en doutais encore, ce n’était plus le cas. Vos doubles ou en tout cas celui d’Elise avaient joué un rôle dans l’état actuel de cette fille. Ça n’allait pas vous faciliter la tâche. Convaincre la résistance de votre bonne foi la dernière fois n’avait pas été simple, convaincre quelqu’un alors que vous aviez le visage de ceux qui l’avaient torturé… Tu attrapas un dernier flacon, glissas un doigt sur l’étiquette pour effacer la poussière et vérifier le contenu avant de revenir vers Elise. Mais oui, mais oui, il trouve tout^^

- Je ne suis pas certain qu’elle fasse plus confiance au petit-ami de la fille qui l’a mise dans cet état et si ça se trouve, il a participé…


Il allait être bien difficile de faire avec les rôles que l’on vous avait collés cette fois.

- Je ne sais pas, mais s’ils n’y sont plus, il doit forcément y avoir un moyen de les contacter… Oui je peux l’emmener là-bas et… nous ne sommes pas si loin du couvre-feu je pense…


Tu jetas un œil à ta montre pour vérifier. Vous étiez arrivés pendant le repas du soir et le temps qui passait ici était le même que chez vous. Le temps de préparer la potion et de lui administrer, les couloirs allaient se vider, rendant votre déplacement plus facile. Bien sûr, tu pourrais te servir de tes facultés pour anticiper l’approche de quelqu’un au besoin. Oui sur le papier, la suite des opérations paraissait assez claire et aisée. La porte de l’infirmerie s’ouvrit et tu portas ta main rapidement vers la poche où tu avais glissé ta baguette. Tu te détendis cependant en reconnaissant la rouquine de retour avec le fameux chaudron. Vous commençâtes alors à réaliser la potion écoutant les instructions d’Elise. Tu sentais le regard de l’infirme dirigé vers tes moindres faits et gestes. Tu récupéras un dernier ingrédient des mains tremblantes de Sarah.

- ça va aller, je vais terminer d’accord ?
La rassuras-tu.

C’était certain que vous ne jouiez plus aucun rôle auprès de ces deux-là. Tu ramenas la fiole auprès de Maud. Celle-ci te regarda méfiante, mais elle sembla se résigner.

- A quoi vous jouez ? Finit-elle par demander faiblement.

Ton regard chercha celui d’Elise. Quelle explication logique pouviez-vous donner ? Tu ne voyais pas. Pour elle, la personne responsable de son état tentait désormais de la sauver. Forcément que ça n’avait plus aucun sens pour elle.

- Quand Sam m’a dit que vous les aviez aidés à sauver les prisonniers des cachots, j’étais sceptique, mais j’ai choisi de lui faire confiance. Sauf que tu ne te souvenais de rien et que tu m’as dénoncée !


Le regard de Maud était rempli de haine et dirigé vers ta camarade. Elle tenta de se redresser, gémit et abandonna trop faible. De ton côté, tu commençais à voir les pièces du puzzle s’assembler. Cette fille que tu avais prise pour une pot de colle, bavarde et frivole ne l’était peut-être pas tant que ça.

- Elise, je crois qu’elle fait partie de la résistance…


C’était même logique. Il devait y avoir parmi les élèves des infiltrés qui n’étaient pas d’accord avec la politique appliquée dans ce monde. La résistance vous avait fait confiance à vous. Le problème, c’était qu’une fois repartis, vos doubles avaient repris leurs places et Maud avait dû se retrouver piégée à cause de cela. Voilà, comment elle en était arrivée à cet état déplorable. Torturée pour lui extorquer tout ce qu’elle savait, pour faire tomber des résistants aussi…
Tu t’éloignas, récupéras quelques fioles de potion et les glissas dans tes poches. Elles serviraient en attendant de trouver un moyen de la sortir de l’école.

- Bon sortons-là d’ici, on verra ce qu’on fait ensuite.

Tu attrapas de nouveau le corps abîmé de la jeune femme et te dirigeas vers la sortie. Il ne restait plus qu’à vérifier si la voie était libre et à vous engager dans les couloirs.
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Il aurait été pratique d’avoir un médicomage sous le coude afin de pouvoir venir en aide à cette pauvre fille, sauf qu’ils allaient devoir se contenter d’une Elise qui n’était qu’en première année, dans une classe qui frisait la débilité. Forcément, elle n’était pas confiante, enfin Elise était souvent quelqu’un de tendu pour ne pas dire stressée et doutant facilement d’elle-même, quand elle n’était pas occupée à faire suer le monde, bien entendu. Aidan bien loin de se laisser envahir par les doutes de sa comparse lui signifia que ça irait, qu’elle ne devait pas s’en faire. Elle se laissa envahir par son calme apparent après tout, il ne semblait pas croire que suite à l’intervention d’Elise, Maud pourrait se taper un sprint.
Cela étant dit, Elise se chargea de la formalité numéro un pour faire une potion, avoir un chaudron. Oui parce que ce serait un peu galère de devoir le faire dans un verre, pas sûr de réussir dans ces cas-là. Après le contenant, le contenu, faire la liste mentalement, facile, merci la mémoire internet ouai envoyer Aidan, tout aussi simple. Il ne protestait pas et semblait prendre à cœur le fait d’aider Elise et ça n’avait pas du tout de rapport avec le fait qu’ils étaient en couple ici. Non, il le faisait parce qu’il avait confiance en la Serdaigle – quand bien même il avait décidé de partir sans elle -. Une fois cela fait, comme tout médicomage, ou médicomage en devenir, qui se respecte, Elise avait tenté de venir voir les blessures avant de se faire rabrouer comme une malpropre. Inspirer, expirer, ne pas lui hurler dessus qu’elle essayait de l’aider et ne pas la contraindre, Maud n’y pouvait rien si la Elise de ce monde était une garce, psychopathe, illuminée avec des envies de taper tout le monde et de pourrir l’existence des gens. Ah non mais la prochaine personne qui disait à Elise, genre les premières années, qu’elle était pas sympa, ah mais elle l’emmenait fissa par ici, tien elle verrait ce que c’était ne pas être sympa. Il n’empêche que même Aidan avait tourné la tête vers Elise pour vérifier ce qui se passait, c’est dire à quel point l’autre hurlait comme un putois… Bon en fait elle n’hurlait pas du tout, ça aurait été totalement suicidaire et l’instinct de survie, bien que laissant à désirer, de Maud était un chouya présent, Aidan pouvait entendre parce qu’il n’était pas trop loin  - qu’il avait aussi une ouïe sur développé merci le loup – et qu’il devait être concentré sur les deux filles. Sait on jamais que ça soit un traquenard très bien monté de la part des Serpentards… il était attentif. Bon après, un traquenard ou la fille est blessée comme l’était actuellement Maud, ça craignait un peu.

Une fois Aidan revenu à ses côtés, Elise lui expliqua que ça allait être un peu plus tendu que prévu, chose qu’il avait pu constater par lui-même bien sûr. Il avait totalement raison, difficile de faire confiance à Aidan dans ces cas-là, leur lien, même actuellement, d’un point de vue extérieur, restait suspect puisqu’ils communiquaient toujours… en messe basse forcément puisqu’ils tentaient de comprendre ce qui se passait. Pour comprendre, il fallait communiquer, ils n’avaient pas le choix, donc ils faisaient toujours un duo, comme l’insupportable couple de ces lieux. Sans oublier le fait que pour les rares informations qu’avait Elise, il ne lui avait pas semblé avoir affaire à un enfant de cœur. « Je vois mal Sarah faire la potion toute seule… Elle m’a l’air trop impliquée. » Ce qui n’était pas forcément une mauvaise chose, de ce qu’avait cru comprendre Elise avec les propos de Sélénya, le médicomage s’occupant d’elle était impliqué aussi, ça ne l’empêchait pas de gérer, mais bon c’est un détail.

Un problème à la fois à résoudre, oui Aidan pouvait transporter le poids plume jusque là-bas. Si c’était désaffecté, il faudrait trouver un nouveau plan mais il faut reconnaître qu’ici, l’esprit d’Elise était mis à mal, impossible de tout planifier à l’avance quand on a aucune carte. Elle hocha la tête pour monter qu’elle comprenait ce que lui disait son camarade, sans pouvoir argumenté plus que cela, ils verraient quand ils seraient et avec la potion qu’ils allaient faire ingurgiter, de gré ou de force, à Maud, elle pourrait tenir le coup, même s’ils devaient l’emmener ailleurs. Le plus à plaindre serait encore Aidan qui porterait.

Sarah revint et pour le coup tant mieux. Impossible de savoir quel était le rôle de la rouquine dans tout cela mais elle faisait ce qu’on lui demandait sans se poser de questions. Même pour fabriquer la potion, elle semblait avoir remis son destin entre les mains des deux sorciers, puisque Maud semblait réfléchir, vite, puissamment, cherchant sûrement comment s’en sortir et certainement que comme paramètre à prendre en compte, il y avait Sarah. Sarah qui jouait actuellement dans les deux camps, se soumettant bien volontiers à Elise et Aidan, mais capable de passer outre leurs ordres pour venir en aide à Maud. Vu la réaction qu’avait eu Sarah en la voyant la première fois, aujourd’hui, ce n’était clairement pas Elise qui l’avait fait sortir du… cachot, donjon, mot en on. Durant tout le temps qu’Elise donna les instructions, les mains de Maud étaient rivées sur celle d’Aidan, ce qui est un peu débile quand on y pense, s’ils avaient voulu la tuer ou la faire souffrir, nul besoin d’une potion. Elise, de son côté observait Sarah, rectifiant ses gestes par la parole, mais pas simple de faire cela quand on a une fille atteinte de tremblotte. Aidan termina donc tout seul la potion et la tendit, une fois terminée à Maud qui, bien évidemment, ne pouvait pas juste être stupide, non il fallait qu’elle pose des questions.  Et quelle question, les deux visés se regardèrent, clairement, dans le regard de chacun, la même chose pouvait se lire, qu’est ce qu’on peut bien dire.

Heureusement, c’était une bavarde, elle ne leur laissa pas le temps de s’expliquer, n’exigea rien d’eux, se contentant de reprendre la parole. C’était bienvenue de sa part, sans trop de surprise, ça s’était donc su qu’ils avaient aidé. Elise fit la moue, et bien merci pour le manuel une fois de plus, ils auraient pu être la cible de toutes les personnes présentes ici, ils auraient eu l’air malin tien. Très vite, l’explication dégénéra en déversement de haine… à moins que ce soit de la colère, en tout cas, pas un sentiment d’amour, envers Elise qui soutint son regard, incapable de s’excuser pour quelque chose qu’elle n’avait pas fait. Déjà, s’excuser quand elle était coupable, ce n’était pas trop son truc, mais alors innocente, certainement pas. Elle avait même envie de dire, en toute mauvaise foi, que si Maud savait fermer sa grande bouche, rien de tout cela ne serait arrivé.
Elle venait d’arriver à la même conclusion qu’Aidan mais pour le coup, c’était rassurant qu’il mette des mots sur les pensées d’Elise qui convergeait vers cette vérité. Elle observait Maud, silencieuse. Elle avait payé cher le fait de jouer double jeu et oui, ça n’avait pas du tout plaire à Elise, ce qui se serait vérifié avec les deux Elise d’ailleurs, pas sûr qu’elle non plus apprécie beaucoup qu’on la lui fasse à l’envers. Et puis, merde, elle n’était pas futée Maud pour le coup, elle avait l’air de connaître Elise depuis des mois, des années même probablement. Comment en un jour différent, elle avait pu en arriver à la conclusion que les idées de sa pote avaient changé. A la rigueur, il y aurait eu plus de chance  qu’Elise ait rejoint la résistance pour les détruire de l’intérieur qu’autre chose et si elle qui n’avait jamais rencontré Elise – bah forcément vu que c’est elle qui la remplace – comment sa meilleure amie, parce que c’était bien sa meilleure amie ou ex meilleure amie comme on veut, pouvait ne pas savoir ça . Mieux encore, à quel moment elle ne captait pas quand sa meilleure amie changeait, un peu de respect que diable, Elise n’était pas une bonne actrice du tout et puis même, elle avait trop peu d’information pour être à l’aise. Dans un autre cas, si Sélénya changeait en une journée, Elise s’en rendrait compte.

Au moment où Aidan attrapa Maud avant de dire à Elise qu’il fallait la sortir de là, la blondinette hocha la tête avant de sortir de la salle en premier. Elle ouvrait la voie, pas très sereine, c’est vrai, non parce qu’autant être qu’avec Aidan ça allait plutôt bien. Depuis le temps, elle avait confiance et puis même sans ça, il serait débile de la trahir… autant avec deux filles complètement inconnue, pas au courant de l’histoire, dont une qui clairement par le regard lui avait bien fait comprendre qu’elle la haïssait, tout de suite ça n’était pas la même.
Pour ne rien arranger, non parce qu’une aventure qui se déroule sans accro, ça ne serait plus une aventure d’Elise et d’Aidan. Au détour d’un couloir, elle manqua de rentrer dans un type « Elise ! T’étais où ? » Oh non ça allait pas recommencer. Non cette fois ce serait différent, mais franchement Sarah, pire pote ever, cette étourdie venait de lui rentrer dedans « Sarah ! » La rouquine fit un peu sur le côté avant de regarder le type qui regardait Elise bizarrement, quoi… elle n’allait pas non plus frapper une fille parce qu’elle l’avait bousculé, ils restèrent à se regarder en chien de faïence, Elise plus stressée à l’idée qu’Aidan fasse le pas de trop ou que Maud, ou Sarah l’ouvre, qu’autre chose « Maud a disparu. » Ah, flûte. « Dans l’état où elle est, elle n’a pas pu aller bien loin, allons la chercher. » Heureusement qu’elle avait vu Maud avant, sinon elle se serait trahi toute seule. Le gars regarda à droite puis à gauche d’Elise « Aidan est pas avec toi ? » Super, vraiment donc cette fille ne faisait rien sans son mec, génial « Non, il sait se débrouiller sans moi. Et on devrait se retrouver facilement » Le message était pour Aidan qui devait écouter, ils allaient être obligé de se séparer mais elle allait réussir à fausser compagnie au gars. Elle attrapa Sarah qui reculait d’un pas pour l’obliger à venir avec elle et prit les devants, éloignant le fouineur à la recherche de Maud, de la fameuse Maud et d’Aidan.


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Mar 25 Fév - 22:38

 

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Évidemment que vos actions de la dernière fois n’avaient pas suffi à renverser la tendance dans ce monde. En franchissant de nouveau le tableau, tu t’étais demandé ce que vous auriez à faire pour faire un peu plus pencher la balance en faveur de la résistance. Jamais tu ne t’étais dit qu’il allait falloir réparer le mal que vos doubles avaient causé après votre départ. Peut-être que si vous aviez dit la vérité, tout ceci ne serait jamais arrivé ? Oui, mais la résistance vous aurait-elle vraiment fait confiance avec une telle vérité ? Cette histoire de voyage d’un monde parallèle à l’autre avait de quoi vous faire passer pour des fous. Oui, mais en attendant quelqu’un avait payé les frais de ce secret. Tu jetas un œil à la jeune femme dans tes bras. Lasse, elle ne disait rien. Elle ne pouvait de toute façon pas fuir dans l’état où elle se trouvait et était sûrement arrivée à la conclusion qu’elle ne saurait sans doute pas où aller. Perdu dans tes réflexions, tu perçus le pas arrivant. Tu redirigeas ton regard sur Elise, mais tu te rendis compte trop tard que tu ne pouvais pas la prévenir ou la couper dans son élan de ta position. Tu te figeas alors écoutant l’échange. Merde ça n’était pas bon. Tu cherchas du regard une alcôve, un recoin, pour te dissimuler au cas où il viendrait à l’idée du type cherchant Maud, de faire un ou deux pas de plus et de se retrouver dans le même couloir que toi. Pas de chance, il n’y avait rien de ce genre là où tu te trouvais. Tu ne bougeas donc pas d’un pouce, espérant que les paroles et les actions de l’Aiglonne suffirait à faire déguerpir celui qui cherchait après la fille actuellement dans tes bras. Celle-ci ne disait rien. Elle ne savait peut-être pas si elle devait vous faire confiance, mais une chose était certaine l’autre type n’était pas là pour l’aider. Tu compris vite qu’Elise allait devoir l’éloigner et pour cela, vous alliez devoir vous séparer.

Les pas s’éloignèrent et tu repris ton souffle réajustant ta prise sur la jeune femme qui commençait tout doucement à peser dans tes bras. Il s’en était fallu de peu là, mais aussi un peu plus tôt dans l’infirmerie puisqu’ils avaient vite remarqué que Maud avait disparu. Il ne fallait donc pas rester planté là. Ce type ne devait pas être le seul à chercher après la disparue. Tu ne mis pas longtemps à choisir ta destination. Il n’y avait pas trente-six endroits où vous cacher ici et c’était ce qui te paraissait le plus logique pour retrouver Elise. Tu pressas donc le pas, utilisant tes sens développés pour éviter de croiser quelqu’un, grimpas quatre à quatre les marches de l’escalier et te retrouvas à délivrer légèrement essoufflé la réponse de l’énigme du heurtoir de la salle commune des Aigles. La porte s’ouvrit et tu hésitas à entrer, ne sachant pas sur quoi tu allais tomber.

- Ils sont partis tu sais, te glissas la blonde, ils ne pouvaient pas rester là sachant que leur localisation n'était plus si secrète…

Tu n’avais pas pensé à ça. Pourtant tu restais méfiant. Rien n’empêchait cette fille de te raconter n’importe quoi pour se débarrasser de toi. Tu ne pouvais pas non plus traîner dans ce couloir, aussi tu entras dans la salle désaffectée sur tes gardes. Rien, tout était calme. Tu posas enfin la jeune femme sur le sol et l’aidas à s’installer dans un vieux fauteuil défoncé. Et maintenant ? Attendre le retour d’Elise ? Tu regardas ta montre évaluant combien de temps tu pouvais raisonnablement attendre avant de t’inquiéter. Aucune raison que quelqu’un découvre qu’elle était en partie responsable de l’évasion de Maud, n’est-ce pas ? Au pire tu partirais à sa recherche. Hors de question de faire quoi que ce soit de plus dans ce monde si Elise n’était pas avec toi. Quand tu voyais l’état dans lequel était la fille écroulée dans son fauteuil, tu ne pouvais pas t’empêcher de penser à la sécurité de l’Aiglonne. Il fallait pourtant que tu lui fasses confiance. Te ronger les sangs en l’attendant était contre-productif.

- Il nous faut un plan pour te sortir de là, commenças-tu.

Décidément, à chaque fois que vous étiez ici il vous fallait aider quelqu’un à échapper au bâtiment. Comment faire cette fois ? Il n’y avait plus d’effet de surprise et en plus certains allaient patrouiller aux sorties vous empêchant de partir facilement. La blonde te regardait perplexe. Fallait-il lui dire la vérité ? Tu n’avais pas envie de résoudre les problèmes, rentrer dans votre monde pour trois mois plus tard être à nouveau ramenés parce que vos doubles avaient encore semé le chaos. Tu ne pouvais cependant pas prendre cette initiative sans Elise.

- Il faut qu’on puisse les contacter pour qu’ils te récupèrent quand on aura réussi à te sortir de là…

Un hibou ? Ça risquait d’être intercepté, mais quel autre choix ? Tu regardas autour de toi, te demandant s’il restait quelque chose que les résistants auraient laissé avant de partir. Si c’était le cas, ça ne devait pas être quelque chose d'évident.

- J’ai compris… Te fatigue pas, achève-moi maintenant parce que je ne dirais rien.
- De quoi ?!
- Oui, vous essayez de me faire croire que vous êtes de mon côté pour piéger la résistance.
- Mais non, je…

Oui bon, de son point de vue, sa théorie tenait la route. Sauf que vous cherchiez vraiment à l’aider. Tu soupiras, lui tendis un autre flacon de potion et te mis à fouiller la pièce à la recherche de quelque chose qui aurait pu être oublié volontairement par la résistance et qui pourrait être utile.

- Je ne sais pas trop quelle preuve t’apporter pour tu nous aides à te sortir d’ici…

Tu passas alors devant la bibliothèque et remarquas un endroit moins poussiéreux que les autres parmi les ouvrages. Tu allais y regarder de plus près lorsque tu entendis le mécanisme de la porte d’entrée de la salle commune s’activer. Tu brandis ta baguette et t’avanças, espérant qu’Elise serait la personne qui franchirait cette porte.
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Jeu 5 Mar - 22:27
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S’éloigner rapidement et mettre une distance considérable entre Aidan et elle. Voilà qui était un peu étrange. D’habitude, dans ce monde, elle était collée à lui et là, elle était obligée d’avancer sans sa présence. Le seul problème, c’est qu’Elise c’était pas quelqu’un de courageux oui trouillarde… c’est pareil les imprévus, ça n’était pas son truc… le sport non plus d’ailleurs et là, pas de chance, elle était obligée de faire les deux. Parce que oui, elle savait que si elle se traînait, il y avait de fortes chances qu’elle mettre Aidan et Maud en danger, parce que son ami avait beau être sportif et Maud avait beau avoir perdu du poids depuis la dernière fois – un sacré régime que l’enfermement dis donc – ça ne devait pas être évident de la porter. Après, il valait mieux que ça soit Aidan qui la porte qu’Elise, elle se serait fait griller en moins de deux parce qu’elle se plaindrait de tout et n’importe quoi.

Là, elle avançait, sans se plaindre, jetant de temps à autre un regard sur Sarah pas certaine que l’avoir dans son camp était une bonne idée. Elle ne lui faisait pas spécialement confiance, dans quel camp était-elle réellement ? Celui de Maud, de la résistance ou une fille agissant impulsivement. Cette question resterait en suspens un bon bout de temps puisqu’un groupe de trois personnes vint les trouver. « Impossible de la trouver. » Rester impassible, elle ne savait rien du tout. « Le professeur est persuadé que quelqu’un lui est venu en aide. » Cynique, Elise rétorqua « Je me demande bien ce qui l’a mis sur la voie tien, peut être le fait qu’elle est incapable de se déplacer sans aide ? » Non mais ayant vu l’état de Maud, il était évident qu’elle avait reçu de l’aide, en fait ça expliquait sûrement qu’Elise et Aidan s’en sortaient si bien, le reste de leurs camarades et professeurs étaient des demeurés… oui même Maud qui n’avaient même pas remarqué les comportements changeant de personnes qu’elle avait l’habitude de voir et qu’elle devait bien connaître. Ne disait-on pas que pour vaincre, il fallait connaître son ennemi, et bah elle était pas prête de vaincre la résistance. « Un sort a été lancé, il faut qu’on récupère toutes les baguettes pour voir quels sont les derniers sorts lancés. »  Elise se retint de regarder Sarah, oh dans quelle merde cette rouquine allait la mettre. Encore que ? « Personne ne touchera à ma baguette. » Si les élèves se regardèrent comme s’ils hésitaient cherchant qui avait le plus d’autorité entre Elise ou le prof, chose complètement délirante quand la Serdaigle y réfléchissait. « D’accord, Sarah, ta baguette. » ça passait ? comme ça ? Non mais c’était trop facile… Oh merde Sarah ! Elise attrapa la baguette de Sarah avant l’autre chieur là qui venait les enquiquiner. Non mais aussi qu’est ce qu’elle avait cette andouille à la filer, elle se rendait compte qu’elle était dans la merde derrière. « Elle était avec moi toute la journée, je pense que si elle avait aidé Maud je serais au courant. » Oui bon c’était un peu le cas « Allez chercher d’autres personnes, vous ne servez à rien ici. »

Plus rien ne devrait étonner Elise dans ce monde, même un éléphant rose en tutu vert pomme, ça paraîtrait logique. Incroyable qu’ils partent sans chercher à discuter, ni même à récupérer la baguette de Sarah, ce qui était prévu au départ. Elise se demandait si elle ne les droguait pas, c’était la chose la plus cohérente. Elle jeta un coup d’œil à Sarah qui la fixait et lui tendit sa baguette « La prochaine fois, ne la donnes pas. » Elle se tourna vers l’autre type « Tu devrais les aider à récupérer les baguettes, vous ne serez pas trop de quatre pour les réquisitionner. » Il hésita, ouvrit la bouche pour discuter se faisant couper la parole par Elise qui n’admettait pas que l’on discute. Une fois les deux filles seules, cela sembla délier la langue de Sarah « Pourquoi tu es intervenue ? » « Parce que tu aurais été torturée. » « ça t’importe ? » Alors pour le coup, à moitié mais bon, ce n’était pas vraiment ce qu’elle pouvait dire « Absolument pas, mais tu aurais parlé et ça m’aurait posé problème. » Et voilà qu’elle psychotait l’instant d’après, prétendant qu’Aidan avait emmené Maud pour l’achever et qu’Elise se chargeait d’elle. Alors déjà, c’était tout sauf discret de parler de ça dans les couloirs… Elise avait envie de l’étriper cette bavarde mais se contentait de dire de baisser d’un ton, sauf que c’était un peu répétitif. Elle lui fit donc remarquer qu’il aurait été beaucoup plus discrets pour Aidan et elle de les éliminer directement dans l’infirmerie. Cela sembla faire sens puisque Sarah cessa de se plaindre. Certes, elle ne comprenait pas pourquoi Elise et Aidan, enfin surtout Elise du coup vu qu’Aidan n’était pas avec elles, agissait différemment mais puisqu’elle avait un sursis pourquoi ne pas en profiter, alors elle suivait la blondinette qui avançait d’un bon pas.

Oui elle savait où elle allait, elle ne doutait pas une seule seconde de où s’était planqué Aidan… parce que quelque part, c’était l’endroit qu’eux deux connaissaient le mieux, bon certes ça avait mal vieilli et la salle commune avait perdu de sa splendeur, mais c’était chez eux. Elle devait faire attention à ne pas se faire repérer, éviter aussi que Sarah fasse tout capoter, mais finalement elle parvint à la statue des Serdaigles et se chargea de résoudre l’énigme. Le mécanisme se déclencha « La fois où tu es venue mettre ton nez ici, tu as mis plus de temps à déchiffrer l’énigme. » Hé ho, elle insultait presque son intelligence, Elise oublia complètement qu’elle parlait de la Serpentarde, se contentant de répliquer « Il y en a des plus évidentes que d’autres. » Non mais quelle chieuse et puis voilà qu’à peine entrée dans la pièce elle avait une baguette pointée sur elle, non mais ça va c’était pas la fête « C’est moi. »Un regard sur la fille avec  elle « Nous. Ils savent que quelqu’un a aidé Maud et ils essaient de réquisitionner toutes les baguettes. J’ai refusé de donner la mienne et j’ai empêché Sarah de filer la sienne. Comment ça va de votre côté ? Vous avez eu le temps de discuter sur comment faire sortir Maud d’ici ? » Oui bon à la rigueur la dénommée Maud pouvait répondre sûrement toute seule, mais Elise parlait à Aidan parce que c’est fou mais elle avait confiance qu’en lui.



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La salle commune des Serdaigle était dans le même état que la dernière fois, si ce n’est qu’il n’y avait personne pour vous  bondir dessus. Elle paraissait tout aussi abandonnée, poussiéreuse et lugubre et pourtant dans ce monde c’était l’endroit où tu te sentais le plus à l’aise en cet instant. Tu ne savais pas comment gagner la confiance de Maud et tout à coup tu te demandas si c’était la meilleure chose à faire. Vous aviez gagné la confiance de la résistance la dernière fois et voilà le résultat aujourd’hui. Ce qu’il y avait à faire ? La faire évacuer et la mettre en lieu sûr. Sauf que tu n’avais aucune idée de la localisation d’un lieu sûr dans ce monde. Tout ce que tu pouvais espérer c’était trouver un indice laissé par la résistance ou alors que le hasard fasse bien les choses et qu’une nouvelle piste se présente à vous. Fouiller la salle commune risquait de prendre du temps, sans compter derrière les dortoirs… S’ils avaient laissé quelque chose, ce ne serait pas un truc laissé en évidence. N’importe qui pouvait fouiller cette pièce, les énigmes du heurtoir n’étaient pas insolubles. La bibliothèque avait attiré ton attention. Trop facile ? Peut-être… Mais peut-être que les ennemis de la résistance n’avaient même pas pensé à chercher des indices laissés par la résistance ? La porte s’ouvrit avant que tu ne pousses plus loin tes recherches et sur la défensive tu étais prêt à accueillir la personne qui entrerait. Il valait mieux être prudent. Tu ne prenais clairement pas les menaces de cet autre monde à la légère. Tu te décontractas cependant en reconnaissant Elise suivie de la rouquine.

- Désolé, prononças-tu en baissant ta baguette.

Tu l’écoutas te résumer la situation. Elle avait à priori gagné du temps et il vous fallait maintenant prendre le temps d’élaborer un nouveau plan.

- Hum… pas vraiment…
commenças-tu, puis tu l’entraînas à l’écart, elle pense que c’est un piège, qu’on joue un jeu pour piéger la résistance. C’est bien le moment de se montrer méfiante… Et en même temps plus je réfléchis, plus je me dis que c’est mieux qu’elle le croie. Notre passage de la dernière fois n’a pas eu que de bonnes retombées et si ça peut éviter que lorsqu’on partira, des gens fassent confiance à nos pourris de doubles, c’est peut-être le mieux.

Évidemment, comme la dernière fois tu étais persuadé qu’une fois la mission remplie vous pourriez de nouveau rentrer chez vous. Pourquoi cela serait-il différent cette fois ?

- C’est ça, ou on leur dit la vérité. Au risque de passer pour des fous, enfin après c’est nos doubles qui auront une réputation de déséquilibrés. Il faut qu’on anticipe cette fois pour que personne ne se fasse avoir après notre départ. Et en attendant, il nous faut un plan. J’espérais peut-être trouver quelque chose qui nous permettrait de contacter la résistance en toute sécurité et…

La bibliothèque ! Tu n’y avais toujours pas regardé de plus près. Tu te retournas pour aller de nouveau observer les étagères du meuble.

- Il y a moins de poussière ici, expliquas-tu, je lis peut-être trop de romans policiers, mais c’est suspect, ajoutas-tu avec un sourire.

Tu commenças à retirer les livres pour observer le fond de l’étagère à la recherche d’un mécanisme ou d’un objet quelconque, mais visiblement ce qu’on pouvait lire dans les livres ne s’appliquaient pas à la réalité. Tu remis en place un à un les livres jusqu’à ce que l’un d’entre eux résonne entre tes doigts. Ça en revanche, ce n’était pas normal. Tu ramenas le livre vers toi et l’ouvris. Dedans, les pages avaient été découpées pour créer une cachette. Tu y récupéras un petit miroir en argent et y observas ton reflet dedans. Il n’y avait rien d’autre.

- Je crois savoir ce que c’est, mais je ne sais pas comment ça fonctionne…


Ça c’était sûrement le moyen de communiquer avec la résistance, celui que pouvaient utiliser les élèves infiltrés pour communiquer avec l’extérieur sans prendre le risque de se faire intercepter. Maintenant comment l’activer ? Peut-être en forçant Maud ? Oui mais à part la menacer, tu ne voyais pas bien ce que tu pouvais faire. Jamais tu ne pourrais mettre des menaces à exécution sur une innocente et puisqu’elle avait voulu que tu l’achèves plus tôt, elle ne serait sans doute pas très coopérante. Tu reportas ton regard vers le fauteuil où était installée la blonde. Sarah s’était assise sur le canapé en face, ne sachant pas si elle devait aider sa copine ou non.

- J’ai une idée pour la faire sortir d’ici, enfin je crois… Je pense qu’il faut qu’on continue à jouer nos rôles pour le moment, on verra plus tard s’il faut qu’on réétudie nos options et qu’on dise la vérité.

Dans ce sens-là, vous aviez encore le choix de changer d’avis. Dans l’autre si vous disiez directement la vérité, vous ne pourriez pas revenir en arrière. Si tu ne te trompais pas le miroir était à double sens et permettait de communiquer avec quelqu’un à l’extérieur. Tu te dirigeas alors vers la fille que vous deviez sortir de l’université et lui mis le miroir dans les mains.

- Fais le fonctionner sinon on ne pourra pas te sortir d’ici !
Ordonnas-tu d’une voix sèche.
- Certainement pas, lâcha la jeune femme en laissant le miroir posé sur ses cuisses.

Tu t’y attendais, mais ce n’était pas grave si vous n’entriez pas en contact tout de suite avec la résistance. Si en attendant, elle pouvait continuer à te percevoir comme une menace, ça t’arrangeait. Cependant pour la sortir de là, il était hors de question de traverser le bâtiment à découvert. Tu avais beau avoir des sens développés, tu n’avais pas la capacité de te rendre invisible à tout moment. Tu n’avais pas non plus de cape d’invisibilité à ta disposition, en revanche si elle ressemblait à quelqu’un d’autre, personne ne vous arrêterait. Tu te tournas vers l’Aiglonne et lui soufflas.

- Il nous faut du polynectar, le hic c’est qu’on n’a pas un mois devant nous pour en fabriquer…

Donc il fallait en trouver. Il te vint à l’idée de tester d’en attirer à toi à l’aide de ta baguette. Peut-être que la résistance en avait laissé sur place, après tout c’est comme ça qu’ils avaient pris la place du secrétaire de la ministre la dernière fois. Sauf que rien n’atterrit dans tes mains, une fois la formule prononcée.

- Soit on en trouve, soit il nous faut une autre idée.


Après tout, si Elise avait une autre idée, tu prenais aussi. Tant que vous la sortiez de là et que vous pouviez ensuite rentrer chez vous, peu importait la méthode.
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Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de la Serdaigle, même si clairement ce n’était pas le moment. Il faut reconnaître que le fait qu’il s’excuse, ça avait quelque chose de drôle. Elle aurait sûrement réagi exactement pareil que lui si elle avait dû protéger ces lieux de toute intrusion. Le principal, c’est qu’ils soient réunis pour avancer. Ça permettait à Elise de s’inquiéter un peu moins, au moins de savoir si ça allait pour lui ou non, chose qu’elle pourrait dorénavant vérifier par elle-même. Bien entendu, plutôt que de papoter de tout et de rien, elle se fit un devoir de résumer tout ce qu’elle venait de vivre et les problèmes, nombreux qu’ils rencontreraient forcément aujourd’hui. De toute façon, ne pas le prévenir ce serait les mettre en danger. A peine eut-elle terminée de tout détailler qu’il lui fit signe de s’éloigner, se mettre hors de portée des oreilles des deux supers amis qui les mettaient quand même sacrément dans la mouise. Comme si la dernière fois ce n’était pas assez chiant de devoir se la jouer actrice et de deviner ce qu’il fallait faire. A quel moment Elise et Aidan étaient devenus les sauveurs d’un monde comme celui-là. Déjà en toute honnêteté, Elise trouvait que c’était beaucoup de pression sur leurs épaules et si encore dans leur monde ça n’était pas la merde, là peut être que ça aurait pu l’occuper les week end, mais elle trouvait qu’ils prenaient déjà pas mal chez eux, ça n’était pas pour régler les problèmes d’une résistance en carton qui se faisait malmener par un couple de Serpentards complètement illuminés.

Néanmoins, maintenant qu’ils étaient coincés ici, elle n’avait d’autre choix que d’agir et cela passait par écouter Aidan qui lui expliquait que Maud pensait à un piège. Elise glissa un regard vers la blonde qui n’était plus que l’ombre d’elle-même, mais qui semblait avoir encore la volonté de se battre. Oui elle perdrait, elle-même le savait qu’elle n’avait pas la moindre chance contre le couple mais elle ne tomberait pas sans se battre. Elise souffla « Quelque part, je crois que je la comprends. A ses yeux nous devons paraître bien bizarre, voir sadique à aider pour mieux la faire tomber elle. Tu crois que nos pourris de doubles n’ont eu aucun scrupule à agir ? qu’ils n’ont aucune loyauté envers leurs amis ? » Etaient-ils seulement loyaux l’un avec l’autre ou seraient-ils capables de se retourner l’un contre l’autre pour triompher seul ? C’était tellement aux antipodes de la façon de penser d’Elise, qu’elle avait dû mal à s’imaginer trahir qui que ce soit. Et d’un côté, en faisant abstraction de tout sentiment, elle avait tendance à se dire qu’ils avaient bien agi la dernière fois. Certes Maud avait pris cher, ça c’était indéniable, elle ne s’était pas assez méfiée mais une vie gâchée pour une dizaine de vies qui pouvaient de nouveau voir la lumière du soleil, n’était ce pas un mal pour un bien et puis elle avait rejoint la résistance, elle savait donc que c’était les risques du métier.

Il enchainait ses propos sans qu’Elise ne donne – pour le moment son avis – soit ils se taisaient et agissaient, soit il était tenté de dire la vérité aux filles, avec le risque pour les doubles de devoir composer derrière avec la réputation qu’ils étaient fous.  Cela lui semblait un chouya dangereux pour eux deux que ça soit maintenant où il fallait convaincre et en même temps prouver qu’ils étaient sain d’esprit mais en même temps si par le plus grand des malheurs, ils revenaient par la suite, il faudrait aussi se dire qu’ils n’auraient plus beaucoup de pouvoirs, forcément s’ils étaient pris par des tarés. C’est ce qui poussa Elise à dire qu’il valait mieux la première option. Elle prit donc la parole sur ce point « Pour mieux il vaut mieux qu’elle se méfie de nous et qu’elle pousse les gens qu’elle fréquente à faire de même. On ne peut pas changer les mentalités de ceux qui récupèrent leurs corps derrière et nous n’avons pas la moindre idée puisque nous les fréquentons pas de la manière dont ils réagiraient et s’ils ne s’en sortiraient pas plus fort. » Ce qui était bien dommage d’ailleurs, ça arrangerait tout le monde s’ils se plantaient.

Alors qu’Aidan semblait vouloir parler à la résistance et qu’Elise cherchait comment ils pouvaient s’y prendre, voilà qu’il la laissait en plan pour aller vers la bibliothèque. Alors en toute honnêteté, autant dans les livres il y avait beaucoup de réponses à beaucoup de questions, autant elle doutait qu’il trouve la moindre réponse à la question comment contacter la résistance. Ah pardon, lui il s’intéressait à la poussière, non mais après chacun sa passion dans la vie, il y en a qui sont fan des avions, d’autres des bestioles et d’autres encore de poussières. Ce n’est qu’en l’entendant parler de romans policiers qu’elle se dit qu’il n’était pas si passionné que ça en réalité et qu’il cherchait quelque chose, Aidan c’était un peu le Indiana Jones de ce monde. Elle le rejoignit en quelques enjambées néanmoins, elle ne fut pas d’une grande utilité puisque ce fut lui qui mis la main sur un livre – logique dans une bibliothèque – en revanche un livre qui possédait un miroir à la place de pages, c’était tout de suite moins logique. Elise dans sa grande bonté, suite à la phrase ultra étrange d’Aidan, se décida à lui venir en aide « Alors habituellement, on appelle ça un miroir, ça sert à se regarder dedans. » Oui c’était petit, elle avait parfaitement bien saisi qu’il ne parlait pas d’un miroir lambda, par contre si lui pensait savoir ce que c’était Elise en avait pas la moindre idée. Elle ne s’intéressait pas vraiment à ce genre d’objets « Et c’est quoi au juste ? C’est sensé faire un truc ? » Il se rendait compte qu’il avait un objet sûrement très intéressant entre les mains et une pote très curieuse juste à côté qui avait très envie de mettre ses doigts dessus pour tenter de comprendre ce que ce miroir avait de particulier.

Ah il avait une idée et il fallait continuer à jouer leurs rôles, de toute façon, ça lui semblait moins dangereux que de devoir dire la vérité. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’il voulait et suivit juste du regard son compagnon qui allait poser le miroir entre les mains de Maud, essayant de l’obliger à agir. Ce qui ne fonctionna pas le moins du monde, alors pour ce qu’elle pouvait voir, Elise pouvait dire sans trop se tromper que Maud était morte de trouille, Aidan l’effrayait, ça c’était une certitude. En revanche, elle se sentait investie d’une mission et sa détermination ne faisait aucun doute, elle irait au bout quitte à ce que la façon dont elle sorte de ces murs soit dans une caisse en bois. Si Elise avait eu des doutes sur la volonté de la Serpentarde, elle serait venue prêter main forte à Aidan, là elle se contentait de les regarder jusqu’à ce qu’il se tourne vers elle pour lui dire qu’il fallait du polynectar, tout en précisant qu’ils n’avaient pas un mois devant eux. Ah, non mais passer un mois ici, ce serait un enfer, déjà au bout d’une après-midi, elle avait l’impression d’être folle, un mois complet sans voir son jumeau, ses amies, sa famille pas Kesabel alors par contre passer un mois sans voir Kesabel, ça lui va à Elise ce n’était donc pas possible. Il ne se rendait même pas compte à quel point il aurait un boulet dans les pattes, voir un parasite qui ne ferait que de faire des erreurs grossières parce que son cerveau lâcherait. Donc, il lui disait qu’il fallait du polynectar ah bah comptez sur Elise pour lui dégoter du polynectar. Pourtant, la solution d’Aidan était bien, un accio ça aurait été cool mais ce sort il ne marchait jamais quand on en avait besoin. « Je m’occupe d’en trouver. »

C’était à cette phrase qu’on pouvait voir toute la confiance qu’elle plaçait en lui, rappelons tout de même qu’il y a deux mois, ils ne se parlaient pas vraiment, excepté pour se dire bonjour et encore. Elle était dans un endroit qu’elle ne connaissait pas bien, entouré de présences qu’on pourrait qualifier de franchement hostile. Il était son seul repère, la seule chose qui lui rappelait qu’elle n’était pas complètement barge et que son monde existait bien et qu’un tableau pouvait s’éclater avec eux comme il voulait. Et pourtant, alors qu’Elise n’était pas la fille la plus courageuse du siècle, elle se proposait pour récupérer la potion dont avait besoin Aidan, sans même avoir une idée de son plan, il demandait elle s’en chargeait. Elle jeta un coup d’œil aux deux filles avec Aidan, hésitant quelques secondes à le laisser seul avec les deux puis, l’observa. Il se débrouillerait très bien, il était assez fort pour gérer deux demoiselles.

Le léger petit soucis c’est que ce n’était visiblement pas si simple de pouvoir ne serait-ce qu’accéder au cagibi où était rangé les potions – dans son monde en plus, donc aucune garantie qu’ici ce soit la même -. Elle avait beau raser les murs d’une très belle façon, en moins de cinq minutes, elle était alpagué de toute part comme si elle avait la solution à tous leurs problèmes. Non, elle ne savait pas où était Maud, bon en fait si mais elle allait pas leur dire. Non elle ne savait pas où était Aidan… même réponse. Et là mais alors leurs cerveaux à tous semblaient se connecter au même canal… débiland puisqu’ils en arrivèrent à la conclusion que Maud avait enlevé Aidan. Là désolé, mais même dans son rôle d’Elise frigide, c’était impossible de pas rire… Non mais fallait les voir aussi, ils pensaient vraiment qu’une gamine blessé allait avoir le dessus sur Aidan ? Ce qu’il fallait pas entendre… jusqu’au moment où l’un d’eux dit que si ça se trouve elle simulait qu’elle souffrait et qu’elle allait très bien. Oh merde, Elise avait peut être fait une légère boulette mais elle ne pouvait pas non plus les envoyer voir Aidan, s’ils avaient tort, elle lui pourrissait son plan qu’elle ignorait. La seule chose qu’elle pouvait tenter de faire c’est les éloigner d’elle, leur donner des endroits débiles ou chercher… oui même les pots de fleurs et d’aller au placar à potion, fouinant sur toutes les étagères jusqu’à trouver le graal… bon en fait ce graal ci ne donnait pas la vie éternelle, il changeait juste l’apparence des gens. Puis elle traça, ah non mais jamais on avait vu Elise courir, de son plein gré, dans les escaliers, jusqu’à la salle des Serdaigle, ce qui en fait des escaliers bordel. Elle dût s’y reprendre à trois fois pour donner la réponse à l’énigme puisque l’idiote de statue ne semblait pas comprendre sa réponse entre deux essoufflement, statue de merde là. Elle fonça dans la salle, profondément inquiète « Aidan, tout va bien ?! »


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Dim 29 Mar - 19:32

 

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— Elise & Aidan

Cette fois encore la mission commençait à devenir une évidence, pourtant là c’était à vous de définir le plan. Il n’y avait plus de résistance sur les lieux et la personne que vous deviez sauver n’était pas près de vous faire confiance. Elise la comprenait et s’interrogeait sur vos doubles. Etaient-ils si horribles ? Tu les avais pris pour des vaniteux qui ne cherchaient qu’à attirer les regards, certes deux personnes assez abjectes pour ignorer les maux de ce monde, voire même y prendre part en faisant de la délation. c’est vrai que tu ne t’étais jamais imaginé qu’ils puissent être à ce point cruels.

- Regarde-là… Elle ne ressemble plus à ce qu’elle était il y a trois mois. Je crois bien que si nous n’étions pas venus, elle aurait fini par y passer… Je crois que oui, ils n’ont pas de scrupules. Je crois que seuls leurs intérêts comptent et qu’ils se fichent de sacrifier des vies pour atteindre leurs objectifs.


Dans un sens tu les avais sous-estimés et les gens d’ici aussi visiblement. Maintenant, il allait falloir à la fois sauver cette fille et dissuader quiconque de vous faire confiance. Un sacré casse-tête, cela dit vu l’état de la blonde, ça ne devrait pas être si difficile. Elise avait raison. Vos doubles avaient votre apparence, mais ils n’étaient pas vous. Vous ne faisiez qu’imaginer leurs réactions pour évoluer dans ce monde. Et si dire la vérité se retournait contre vous ? Et si ce voyage n’était pas le dernier ? Comment feriez-vous alors pour mener votre mission sans l’influence qu’avaient ces deux élèves ? Parce que cette fois tu anticipais tout, tu anticipais sur votre départ, mais aussi un éventuel retour. L’idée ne te plaisait pas particulièrement, mais votre avis ne semblait pas vraiment compter dans cette histoire.

Tu t’obstinais à vouloir contacter la résistance parce que vu l’état dans lequel elle était, elle n’irait pas bien loin si vous la laissiez dans une rue Londonienne. Il devait forcément y avoir un moyen de les contacter, à moins qu’ils n’utilisent des hiboux codés ? Ça restait un risque et c’était bien plus lent que ce que tu venais de trouver. Tu lâchas un petit rire à la petite remarque de ta camarade. Dis donc, ce n’était pas parce que la moitié des gens ici étaient un peu naïfs, que tu étais devenu idiot.

- Vu la manière dont il était caché, ce n’est pas un simple miroir. Je pense que c’est un miroir à double-sens. Normalement il en existe un deuxième, probablement en possession de quelqu’un de la résistance à l’extérieur et ça permet de communiquer. Ce n’est pas très répandu comme objet…


C’était ta mère qui t’en avais parlé une fois. Elle l’avait mentionné à propos d’une affaire qu’elle avait eu à mener. Si tu ne te trompais pas, tu avais donc mis la main sur votre moyen de communication et l’avantage de celui-ci, c’est que vous n’aviez pas besoin d’être présent lorsque Maud s’en servirait. C’est ainsi que tu avais décidé d’entrer dans son jeu, de la laisser croire qu’effectivement votre objectif était de se servir d’elle pour débusquer la résistance. Voilà pourquoi tu lui avais donné l’ordre de le faire fonctionner espérant être assez convaincant pour passer pour un manipulateur comme ton double. Tu te moquais qu’elle le fasse fonctionner devant toi, et c’est pour cela que tu lui laissas le miroir entre ses mains. Pour la seconde partie de ton plan, il te fallait du polynectar. C’était l’idée que tu avais pour faire sortir cette fille au nez et à la barbe de tous. Il suffisait de lui donner l’apparence de Sarah et le tour était joué. Maintenant que sa fuite était découverte, il fallait faire vite. Il n’était pas possible d’attendre plus longtemps que les choses se calment. Ils finiraient tôt ou tard par venir jusqu’ici et découvrir qu’elle était là. Tu ne savais pas trop quel sort lui serait réservé si elle était retrouvée avant que vous n’ayez eu le temps de la faire évader.

- D’accord ! Fais attention à toi…


La voir partir seule de nouveau ne te rassurait pas et tu aurais aimé l’accompagner. Seulement il fallait bien quelqu’un pour veiller sur Maud, car tu imaginais mal la rouquine réussir à la défendre terrorisée comme elle était. Tu n’aimais pas l’idée de la savoir loin de toi dans ce monde hostile. Tu lui faisais confiance pour se sortir d’une mauvaise situation, mais et si elle se faisait quand même prendre pour n’importe quelle raison ? Avant de te laisser envahir par la crainte tu décidas de continuer à fouiller la pièce, à la recherche d’autres éventuels indices laissés par la résistance. La porte de la salle commune s’ouvrit à cet instant. Déjà ? Elise avait-elle oublié quelque chose ? Le problème était que ce n’était pas Elise. Tu reculas dans l’ombre de la pièce pour ne pas être vu de la nouvelle arrivante.

- Professeur Lewis,
couina Sarah, ce n’est pas ce que vous croyez, je…

Et merde. Il ne manquait plus que ça. Les profs ici étaient visiblement plus malins que les étudiants. Tu devais la stupéfixer, et d’un informulé de préférence pour ne pas te faire repérer. Rapidement, tu effectuas la manœuvre. L’enseignante au chignon strict s’écroula alors que la rouquine poussait un cri.

- Elle est morte ?
- N’importe quoi ! C’est notre prof, je… je ne veux juste pas qu’elle ruine nos plans avec Elise, inventas-tu.
- Qu’est-ce qu’on va faire ?
- Rien, on attend Elise ! Et toi tu contactes la résistance !

Maud était pétrifiée, le regard sur l’enseignante au sol. Elle ne devait rien comprendre à ce qui se passait, mais toi tu devais entretenir sa crainte. Ça ne te plaisait pas. Tu n’aimais pas l’idée qu’on te craigne, tu n’aimais pas voir ça dans les yeux de quelqu’un. Lorsqu’Elise revint, Sarah sanglotait sur le canapé et Maud faisait semblant d’essayer de faire fonctionner le miroir. Toi, tu étais soulagé de la retrouver.

- Si on veut, lui répondis-tu en montrant le corps étendu au sol, elle ne m’a pas vu, ajoutas-tu.

Il valait mieux ne pas se mettre à dos une enseignante surtout si c’était elle qui organisait les séances de torture de Maud.

- Par contre elle les a vues… Tu as trouvé du polynectar du coup ? Tu n'as pas eu de soucis de ton côté ?

Sinon, ça allait vraiment être embêtant pour faire sortir Maud d’ici. Et que fallait-il faire de Sarah ? S’ils la laissaient là, au réveil de l’enseignante, elle allait se faire cuisiner et morte de trouille comme elle était, elle allait tout avouer. En fait, elle allait tout avouer à un moment ou un autre et se faire descendre après votre départ. Il fallait la faire évacuer avec Maud. Tu regardas le corps au sol. Si l’Aiglonne avait trouvé la potion, ce n’était pas l’apparence de Sarah qu’il fallait donner à la blonde, non plutôt celle du professeur.
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Tant de responsabilités sur le dos d’adolescents, ce n’était pas évident. Le regard d’Elise se posa sur celui de son amie dans ce monde-là, sa meilleure amie à coup sûr. Et bien en toute franchise, il valait mieux se poser des questions sur la valeur de l’amitié dans ce monde. Parce qu’à partir du moment où l’on pouvait trahir sa meilleure amie pour du pouvoir, ça ne sentait pas très bon. Elise poussa donc un soupir avant de répondre à son ami « En réalité, je pense que si nous n’étions jamais venus ici, elle n’aurait jamais été dans cet état non plus puisqu’elle ne nous faisait pas confiance. Notre retour doit être dû à ça, le fait qu’en sauvant ce beau petit monde, on ait mis en danger, sans nous en rendre compte l’espionne des résistants. » Elle se retenait de souffler devant le manque de prudence de l’autre niaise, ce serait sûrement très mal vu de critiquer une fille à deux doigts de finir dans un cercueil mais elle n’en pensait pas moins, cette fille était complètement con. Est-ce qu’elle devait expliquer à Aidan que pour elle aussi, pour atteindre ses objectifs elle était prête à beaucoup ? Bon peut être pas jusqu’au point d’aller buter quelqu’un ou carrément de la faire buter. Bon peut être parce qu’elle n’était pas à la tête d’une espèce de mafia d’adolescents, mais aussi parce qu’elle avait un peu de respect pour les êtres humains – par contre buter des niffleurs à coup de pelles, ça pas de soucis – et qu’elle était assez futée pour arriver à ses objectifs sans avoir besoin de tuer tout le monde… sinon c’est bien simple, elle aurait exterminé tous les gens de sa classe parce qu’ils faisaient perdre du temps. Elle se contenta donc de dire pour finir « Et bien ça promet. »

Toutes les idées étaient bonnes à prendre et si Aidan avait envie de faire le ménage tel un moldu, Elise pouvait venir l’aider à faire les poussières, alors certes elle ne prendrait pas de chiffons, il n’y a que mentalement qu’elle participait. D’ailleurs, si elle pouvait se permettre, il faisait les poussières n’importe comment, se contentant de déplacer un à un les bouquins, jusqu’à en ouvrir un et tomber sur une trouvaille qui n’était pas sensationnel… un miroir… Il était le seul des deux à trouver cela intéressant et avoir les yeux qui brillaient. Elise était plus sceptique mais bon, s’il était passionné par les miroirs, au moins, elle n’aurait pas tellement à se fatiguer, elle lui en achèterait un pour son anniversaire et voilà tout. D’accord, elle exagérait totalement, il n’était pas à fond sur n’importe quel miroir, d’après Aidan, celui-ci marchait par paire et permettait de communiquer. Elle se retint de dire qu’il existait les hiboux pour communiquer et elle ne parlait même pas des textos que les moldus avaient inventé et dont elle se servait alégrement à chaque vacances pour communiquer… avec ses amis moldus bien entendu. Après, l’avantage de ce miroir un peu spécial, c’est qu’il n’était pas très répandu, preuve en est, Elise n’en avait jamais entendu parler, plus facile d’être discret du coup.

S’il fallait du polynectar, Elise était prête à se débrouiller pour l’obtenir. Elle hocha la tête « Je ferais attention. » D’accord, ce n’était pas la fille la plus prudente du monde, il lui arrivait souvent – trop souvent – de s’attirer des ennuis, des tas d’ennuis, mais lorsqu’il s’agissait de ses proches, elle faisait toujours attention à ce qui ne leur arrive rien et qu’elle ne les mette pas en péril. Elle allait lui montrer qu’il pouvait lui faire confiance, elle lui ramènerait le polynectar en un temps record, ne serait-ce que par fierté, lui prouver qu’il avait besoin d’elle et qu’il avait eu tort de vouloir partir sans elle, qu’elle ne lui attirait pas que des ennuis et qu’elle savait être utile, elle aussi.

Si de son côté la Serdaigle se débrouilla plutôt pas mal et n’eut pas le moindre problème. Elle s’inquiétait pour la sécurité de son partenaire, si en s’éloignant elle l’avait laissé dans les ennuis, ça ne lui plaisait pas tellement. En pénétrant dans la salle commune des Serdaigles, ce serait mentir de dire qu’elle ne s’attendait pas à ce que quelqu’un soit à terre. Sauf qu’à aucun moment, ça aurait pu être quelqu’un d’autres qu’une des trois personnes qu’elle avait quittées. Elle observa le corps au sol, levant la tête pour regarder Sarah qui chouinait, comme d’habitude, et Maud qui faisait mumuse avec son miroir. D’ailleurs dans ces moments-là, elle rappelait à Elise la méchante reine dans Blanche Neige, peut être devrait-elle lui dire que ce n’est pas dans cet état que le miroir n’allait pas lui révéler que c’était elle la plus belle, aux vues de son visage un peu – beaucoup- abimé. Aidan sortit de l’ombre, le seul daignant expliquer, un peu, que ça allait. La bouffée de soulagement qui envahit Elise en le voyant en forme, la surprit elle-même. Elle avait vraiment craint qu’il lui soit arrivé quelque chose et elle pressentait que ce n’était pas dû à la mission en elle-même, non elle tenait à lui tout simplement. Elle hocha la tête, elle ne l’avait donc pas vu, est ce que c’était une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Elle ne savait même pas qui était cette personne et ne pouvait pas la demander puisqu’elle était sensée la connaître… que ça faisait chouiner Sarah, et que la personne était au sol, morte ou non ? Elle s’approcha pour vérifier, quand même, par principe et constata que ça respirait, bonne nouvelle. Elle les avait vu disait-il ? Moins bonne nouvelle tout d’un coup. Elise passa une main dans ses cheveux « Il manquait plus que ça. »

Il allait donc falloir faire sortir Sarah en plus de Maud. Elise tendit à Aidan, la potion de polynectar « Je n’ai pas eu de soucis, ils ne comprennent juste pas que je sois sans toi dans les couloirs. Ils n’arrêtent pas de me demander où tu es, ça commence à être louche que je me balade sans toi je crois. » Elle vint s’accroupir auprès des deux filles. « Sarah, maintenant qu’elle t’a vu, je crains que tu n’aies plus le choix. On va devoir te faire sortir d’ici en même temps que l’on fait sortir Maud. » La rouquine poussa un couinement de souris tandis que Maud la fixait mauvaise, Elise posa un regard plein de suffisance sur elle « Si tu avais fait preuve de plus de bon sens, nous n’en serions pas là. On vous sauve la vie pour cette fois en souvenir de notre amitié mais personne ne doit savoir qu’on vous a aidé. Ça reste entre nous quatre… De toute façon nous nierons tout en bloc avec Aidan. Nous ne sommes plus alliés, nous ne sommes plus amis, vous nous gênez ici donc on se débarrasse de vous, proprement. » Elle se releva pour regarder Aidan, essayant de savoir si ça allait ce qu’elle disait ou si ça n’était pas cohérent… en tout cas les deux filles ne disaient pas le moindre mot. Elle revint vers son ami pour lui glisser discrètement « Alors, c’est quoi ton plan avec le polynectar ? » Est-ce que d’ailleurs ça suffirait de les faire sortir d’ici, Elise espérait que oui, elle voulait rentrer chez elle, dans son monde un peu pourri mais rien de comparable.


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Jeu 2 Avr - 23:50

 

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— Elise & Aidan

Il était impossible de tout prévoir à l’avance. Impossible d’imaginer une seule seconde ce qui allait se passer une fois que vous seriez partis. Limite si on t’avait posé la question, toi tu aurais plutôt pensé à une amélioration de la situation plutôt qu’une dégradation de l’état de quelqu’un. Tu avais aimé imaginer que la résistance ait commencé à reprendre le dessus grâce à leur infiltration au ministère, que l’évasion des prisonniers avait pu regalvaniser leur camp et permettre de voir ce genre d’actions se multiplier. Et non pas d’imaginer que votre passage avait pu causer de nouveaux problèmes.

- On ne pouvait pas savoir… on a jamais eu de mode d’emploi pour savoir ce qu’on devait faire ici ou comment le faire. Et même en essayant de limiter la casse cette fois, on n’est même pas certains que ce qu’on va faire aujourd’hui n’aura pas de répercussion négative.


Et oui parce qu’il n’y avait toujours pas de mode d’emploi cette fois, juste votre intuition. Alors oui ça promettait et la seule chose que vous pouviez faire, c’était d’éviter que ça se reproduise. Il fallait réparer les torts en faisant derrière le moins d’erreurs possibles. Bien sûr, ce monde ne vous rendait pas la tâche facile. Il avait fallu qu’une prof un peu psychopathe sur les bords trouve votre repaire pendant l’absence d’Elise. Des imprévus, toujours. Pourvu que tout se passe bien pour l’Aiglonne. Tu réfléchissais à ce que tu allais faire de l’enseignante. A ce que tu pourrais faire de Sarah qui n’avait visiblement survécu jusque là que grâce à son ignorance. Là elle savait des choses qui pourraient lui nuire et tu ne voulais pas avoir de mort sur la conscience. Oui même si ce n’était pas votre monde. Ta camarade revint et tu sentis légèrement tes épaules se décontracter. Tu lui présentas les derniers événements et elle te remit le flacon entre les mains, te faisant à son tour un résumé de la situation. Apparemment ton double n’avait pas droit d’avoir une vie sans sa copine. Ça allait finir par être un problème.

- Bon, on va devoir inventer quelque chose pour justifier mon absence alors…


Aucun problème pour ça. Tu avais des années d’entraînement. Justifier tes absences du dortoir certains soirs, inventer des prétextes, servir des plateaux d’excuses ne t’avait jamais posé de problème. Visiblement Elise maîtrisait plutôt bien les règles du jeu également. Tu la regardas s’expliquer avec les deux filles vous assurant ainsi que personne d’autre ne se fasse plus jamais avoir par vos doubles. Elle aussi savait comment justifier vos actes d’aujourd’hui et mettre en garde les deux jeunes filles. Est-ce que ça suffirait ? Sans doute, Maud avait eu sa dose de sévices, elle n’était plus prête d’accorder sa confiance facilement. Et Sarah était terrifiée, une fois évacuée quelqu’un saurait s’assurer de sa sécurité. Ça se passait comme ça dans votre monde. Aussi brute soit-elle, tu ne voyais pas la résistance d’ici laisser tomber une innocente. Lorsqu’Elise croisa ton regard, tu lui souris encourageant, puis tu lui expliquas ce que tu avais en tête.

- Maud va prendre l’apparence du professeur Lewis. Personne ne se doutera de rien et nous sortirons facilement sans éveiller les soupçons.


Voilà c’était aussi simple que cela. Tu te penchas sur le corps inanimé de l’enseignante et prélevas un de ses cheveux avant de l’introduire dans le flacon ramené par Elise. Il prit l’apparence d’une boue noirâtre peu ragoutante et tu vins le tendre à la blonde. Pourvu que tu n’aies pas encore à lui affirmer pour la énième fois que tu ne comptais pas la tuer. Non franchement pourquoi s’embêter à faire tout ce cirque alors qu’un coup de baguette et de lumière verte devait suffire au Aidan d’ici pour se débarrasser de quelqu’un. Elle jeta un œil au corps au sol avant d’avaler le polynectar. Celui-ci agit rapidement et la blonde prit les traits de l’enseignante au chignon serré. Tu retiras la longue cape des épaules de la sorcière afin de la donner à Maud, histoire qu’elle n’ait pas à se changer complètement. Vous n’aviez pas le temps pour ça, le temps vous était compté à partir de maintenant.

- Allez on y va !


Maud peina à se lever et tu grimaças ennuyé. Vous auriez beau lui faire avaler toutes les potions de soins que vous voulez, elle ne péterait pas la forme pour autant. Vous ne pouviez pas réparer en une soirée trois mois de torture et de sévices. Elle avait peut-être récupéré les traits de l’enseignante, mais elle n’avait pas récupéré sa force physique.

- Ok, puisqu’ils te cherchent tous, on inventera que Maud a attaqué le professeur Lewis dans le dos, ce qui explique qu’elle est blessée.


Cela suffirait peut-être à détourner l’attention des autres. Tu n’aurais peut-être pas besoin d’inventer quoi que ce soit sur ton absence aux côtés d’Elise. Tu te glissas aux côtés de la jeune femme sous polynectar pour la soutenir et l’aider à avancer.

- Quoi qu’il arrive, vous ne dites rien, vous nous laissez gérer Elise et moi. Si vous nous trahissez, soyez certaines que nous serons les premiers à en finir avec vous.


Tu repensais à ce qu’Elise t’avait dit à propos des contrôles de baguette et au fait que n’importe quoi pouvait vous trahir.

- Il va falloir qu’on détourne l’attention de tout ceux qui vont croiser notre route,
ajoutas-tu à l’attention de l’Aiglonne. On fait au plus court pour sortir, on évite de s’arrêter trop longtemps et si on peut éviter des étudiants, on le fait.

Techniquement il ne fallait pas une heure pour traverser l’université. Le polynectar ne devrait donc pas être un problème. A cet instant, tu eus besoin de croiser le regard d’Elise, juste pour t’assurer que tu ne faisais pas une erreur quelque part, juste pour y puiser un peu d'assurance pour la suite des événements. Là tu songeais au fait que votre duo fonctionnait bien, qu’ensemble vous pouviez faire beaucoup. Tu te rappelas alors que tu avais dans un premier temps décidé de venir sans elle. Aurais-tu finalement pu t’en sortir sans elle ? A présent tu l’admettais, il était fort probable que non. Ce n’était pas un hasard que vous ne puissiez pas passer le tableau l’un sans l’autre. Cette mission n’était faite que pour fonctionner à deux et tu te rendais compte à quel point tu pouvais avoir besoin d’Elise.

- Tu avais raison,
finis-tu par lui dire sans plus d’explication.

Si elle en voulait, elle devrait attendre. Tu ouvris la porte de la salle commune prêt à affronter ce qui allait suivre.

MAY
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Non, c’est vrai, ils ne pouvaient pas savoir. C’était d’ailleurs leur plus gros problème… ils ne pouvaient jamais savoir à l’avance ce qu’ils faisaient était une bonne ou une mauvaise chose. Ils agissaient en réfléchissant mais étant donné que c’était un monde tout nouveau… et qu’en plus la première fois ils ne se connaissaient pas le moins du monde – ce qui n’aidait en rien. Alors oui, depuis la dernière fois, cette épreuve avait au moins servi à Elise et Aidan, ils avaient appris à se connaître. C’était cependant le seul point positif à retenir de leur expédition ici et quelque chose soufflait à Elise que la Maud qu’elle avait en face d’elle aurait préféré qu’ils ne s’entendent pas bien et qu’ils ne viennent jamais mettre les pieds ici. Elle était à moitié d’accord avec elle, l’expérience n’était pas des plus bénéfiques pour Elise, elle n’avait jamais eu envie de venir mettre son grain de sel dans cette situation mais il y avait sûrement des dizaines de personnes – ainsi qu’un tableau chelou… si ça se trouve contrôlé par un mage très puissant - qui devaient être ravis du petit séjour des Serdaigles en ces lieux. Aidan avait raison sur un point, un de plus, en disant qu’ils n’avaient en plus aucune certitude que les retombées d’aujourd’hui ne seraient pas négatives pour quelqu’un. La seule chose qu’Elise était prête à parier c’est qu’il y a deux petits Serpentards qui seraient en mesure de pouvoir rebondir. Elle aurait presque pu être impressionnée par leur talent si elle ne devait pas réparer leurs bêtises à chaque fois. « On fera de notre mieux. » Que pouvait elle dire de plus, ils faisaient toujours de leur mieux, essayaient d’en aider un plus grand nombre… Encore que, aujourd’hui, c’était une seule personne qu’ils aidaient mais si Elise comprenait le tableau, cette fille n'était pas n’importe qui.

C’était donc pour cette fille – et certainement aussi parce qu’Aidan en avait besoin – qu’Elise quitta son partenaire pour partir, seule, à la recherche de cette potion. C’était bien la seule fois qu’elle n’avait personne à ses côtés, étrange non ? Même la première fois, elle avait toujours eu ou Sarah ou Maud avec elle et quelque part, en se rendant compte qu’avec la blonde ça ne serait plus jamais le cas, ça lui faisait comme un pincement au cœur. C’était ridicule, elle ne la connaissait pas et elle avait certainement plus de pitié pour Maud que la Elise qui la fréquentait tous les jours.
Lorsqu’elle revint, une petite surprise l’attendait, il y a des gens ils offrent des chocolats, des fleurs, une plume oui Sely lui a offert une plume:hearts: Aidan lui il faisait dans l’originalité, il offrait un professeur dans le coltard. Oui alors après, Elise n’était pas certaine d’aimer beaucoup le cadeau, si la prochaine fois il pouvait s’abstenir, elle n’en serait que plus heureuse. Elle se chargea de lui faire savoir que les gens commençaient à trouver ça un peu étrange, sans que ça soit suspect ou alors elle ne l’avait pas vu comme tel, qu’Aidan ne soit pas avec elle. Ce qui était quand même incroyable, ils étaient pas foutu de vivre l’un sans l’autre ces deux blaireaux – serpents pas blaireaux me souffle mon oreillette -. Aidan prenait les informations d’Elise au sérieux, heureusement hein. Il fallait juste qu’ils trouvent une excuse, c’était dingue de devoir le faire et pour sûr que je voulais respirer sans elle ne passerait pas, oh non dis donc une dispute entre eux, ce n’était tout simplement pas possible.

Le plan d’Aidan était donc de faire prendre à Maud l’apparence du professeur Lewis… ah c’était donc elle qui était aux pieds des Serdaigles et des Serpentards… Drôle de façon de faire connaissance, elle allait donc éviter de dire enchanté professeur Lewis. Il se chargea de faire prendre la potion à une Maud qui la pris sans chercher à protester ni rien. Soit elle était douée en potion, à l’instar d’Hestia et savait reconnaître du polynectar lorsqu’elle en voyait, soit elle était enfin arrivée à la conclusion que le couple qu’elle devait maudire depuis des mois avait un pet au casque et qu’il ne fallait pas chercher à comprendre, se servir d’eux pour tenter de s’en sortir. Son instinct de survie prenait donc le pas sur sa prudence, sans trop de surprise.

Alors qu’Aidan annonçait que c’était le moment de bouger, il y eut un léger petit souci. Non mais c’est vrai que ce serait trop beau que ça se passe bien et que tout soit fluide. Maud, peinait à bouger, ses traits démontraient qu’elle souffrait. Il aurait été bien inutile de lui dire d’être meilleure actrice, elle n’y pouvait rien et Elise s’efforçait de rester dans son rôle, de ne pas laisser son empathie prendre le dessus. Une fois encore, Aidan trouva la solution, Elise eut un petit rictus c’était tellement pas crédible en réalité, il suffisait de regarder Maud pour savoir qu’à aucun moment, elle n’aurait pu avoir le dessus sur un professeur mais bon, les gens ne pouvaient pas vraiment le savoir que Sarah avait décidé de mettre son nez dans des affaires qui la dépassaient sûrement. Il n’empêche que si elle était un peu stupide, elle avait sauvé une vie.

Bien évidemment, si c’était les filles qui les mettaient clairement dans la mouise, c’était à Elise et Aidan de tout réparer oui comme dans la chanson. Elle se retint de souffler, qu’elle, personnellement, elle n’avait pas envie de gérer quoi que ce soit, juste traverser l’école… pour aller où d’ailleurs ? Non ne pas monter un plan pour ça, Maud-Lewis avait le miroir, elle se débrouillerait parfaitement bien et arriverait à contacter la résistance et étant donné que Sarah lui avait un peu sauver la vie – même si clairement c’était Elise et Aidan qui se tapaient tout le travail derrière – elle viendrait en aide à la rouquine… si ça se trouve elle la ferait même rentrer dans la résistance. Elise jeta un regard vers Sarah qui avait pas l’air de vivre sa meilleure vie… ouai alors pour la résistance ça allait être un peu compliqué mais bon, dans sa grande bonté Elise était ravie que ça ne soit pas à elle de gérer derrière.
Alors qu’elle se disait, très naïvement, qu’il suffirait de marcher vite, de longer les murs et emballé, c’est pesé, Aidan décida de lui rappeler que non. Elle fit la moue. Nul besoin qu’il explique davantage, elle savait que ce serait son travail à elle puisque lui soutenait la blessée. Elle hocha donc la tête même si, elle savait que ne pas s’arrêter trop longtemps, c’était pour le moins utopique, déjà ça ne faisait pas deux minutes qu’elle était debout la demoiselle et pour ce qu’Elise constatait, à tout moment miss blessée pouvait tourner de l’œil.

Elle le regarda comme s’il était devenu fou, ou qu’il entendait des voix, ou encore qu’il lisait dans son esprit, ne sachant d’ailleurs pas ce qui était le pire. Elle avait raison, elle évita de faire la moindre remarque pleine de sarcasme pour demander à quel moment au juste il avait douté du fait qu’elle avait raison. Non ce n’était pas le moment et elle ne savait même pas à quel sujet, elle se contenta donc de le regarder comme attendant la suite mais non, il ouvrait la salle commune pour sortir… génial, il la laissait dans le flou.

Le moins que l’on puisse dire c’est que tout se passait comme sur des roulettes, la petite bande de quatre progressait plutôt rapidement – point de vue Elise hein les autres pourraient dire lentement – Elle avait pris la tête afin de pouvoir anticiper tout mouvement ennemi – bon d’accord pas ennemi, camaradesque – Elle les fit donc dévier au moins cinq fois du chemin initial, plus court rien du tout en fin de compte, la sécurité primait. Ce n’est qu’à la toute fin, alors que les portes étaient en vues que déboulèrent les ennuis. C’était comme s’ils avaient tous convergé vers eux… hasard ou non peu importe, la seule chose que constatait Elise c’est que cette fois ci, faire reculer le groupe n’avait servi à rien vu qu’elle entendit des voix les interpeller « Elise ! Aidan ! » Amusant de constater que visiblement les deux autres n’avaient aucun intérêt. Tenter de fuir n’avait plus grand intérêt, elle se tourna donc, se forçant à sourire même si clairement elle avait tous envie de les buter, croisa le regard de Maud-Lewis plein de douleur, dû à la marche, qui s’emplissait de frayeur. Bon se débarrasser d’eux. « On est occupé, on n’a pas besoin de vous. Je croyais que vous aviez une mission. Retrouver Maud ? C’est quand même pas compliqué de trouver une personne ! » Bah non, en réalité, pas compliqué du tout, il avait suffi de mettre la main sur Sarah. S’ils marmonnèrent des excuses, bande de chieurs, ils ne partaient pas pour autant, elle jeta donc naturellement un regard vers Aidan pour qu’il l’épaule un peu


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Dim 19 Avr - 16:06

 

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Trouver des explications à tout, inventer des excuses, des prétextes, c’était l’un de tes talents et il fallait avouer qu’il servait plutôt bien dans ce monde. Inventer une excuse pour expliquer ton absence ? Oui tu allais trouver. Bien sûr, parce que raconter ce que tu avais vraiment fait, ça n’était pas possible. Même si au fond mettre ton double dans les ennuis ne te dérangerait pas, tu n’avais pas envie que si prochaine fois il y avait, tu te retrouves coincé dans une cellule d’Azkaban ou autre prison sympathique. Bref une idée pour expliquer que tu ne sois pas collé à Elise ? Bien sûr quelque chose qui ne vous porte pas préjudice ni aujourd’hui ni une éventuelle prochaine fois. Tu allais trouver, mais d’abord il te fallait mettre la première partie du plan à exécution. Maud te fit gagner du temps en évitant de protester. En revanche son état de santé allait vous faire perdre du temps, ça c’était certain. Tu servis une excuse, certes complètement idiote, mais tu avais déjà pu te rendre compte la dernière fois que l’influence de vos doubles suffisait à mettre tout le monde d’accord. S’il y avait bien une chose qui ne semblait pas avoir changé, c’était que les gens d’ici leur mangeaient dans la main. Il ne fallait cependant pas s’avouer vainqueurs tout de suite. Il suffisait d’un rien pour faire effondrer le plan.

Parcourir l’université ne s’avéra pas si ardu que cela. Elise vous fit faire quelques détours et tu faisais ton maximum pour soulager les efforts de Maud. Le rythme n’était pas soutenu, en tout cas pas assez à ton goût, mais il semblait déjà trop éprouvant pour la jeune femme. Tu voyais des gouttes de transpiration apparaître sur son visage et son teint reprendre une couleur très pâle. Sarah finit par se joindre au soutien et pour le coup tu espéras que ce que vous étiez en train de faire n’allait pas finir par être un échec. Il se passerait quoi si le coeur de la jeune femme lâchait ? Pourriez-vous rentrer chez vous quand même ? Tu chassas tes pensées négatives. Maud tenait le choc et les portes n’étaient plus qu’à quelques mètres. Tu cachas ta déception en voyant débarquer plusieurs élèves pour venir à votre rencontre. Elise tenta de les repousser une première fois mais sans succès… Ils venaient de découvrir l’enseignante dans un sale état et forcément leurs méninges s’étaient mises en route.

- Mais qu’est-ce qui se passe ?
- C’est le professeur Lewis…
- Elle est blessée ?

Et ainsi de suite la rumeur se propageait parmi les élèves et personne ne dégageait le chemin. Tu sentis le regard d’Elise se poser sur toi. Il fallait que tu l’aides.

- Mais vous attendez qu’elle attaque toute l’université ou quoi ?! C’est dingue ! Retrouvez cette fille ! Et laissez-nous sortir ! Il faut qu’on emmène le professeur à Sainte-Mangouste !


Cet agacement, ce ton de voix, ce n’était pas tellement dans tes habitudes, mais la tension du moment présent t’aidait à faire passer le message. Certains partirent immédiatement, d’autres plus curieux s’attardèrent. Le polynectar ne ferait plus effet très longtemps et peut-être que les fourmillements que tu sentais en tenant la jeune femme n’étaient d’ailleurs pas des tremblements de peur ? Tu entraînas alors Maud écartant ceux qui te gênaient le passage. Sarah trottina pour suivre le rythme et tu ouvris les portes à la hâte. Tu continuas dans ta lancée, les cheveux de l’enseignante s’éclaircissait.

- On va… par là… la ruelle.

Pour aller plus vite, tu repris la jeune femme dans tes bras. Sarah, elle, s’était mise à pleurer. A l’abri tu reposas Maud.

- Maintenant, faites ce que vous voulez, ce n’est plus notre problème. Ne nous contactez plus, ni vous, ni la résistance !

Tu quittas la ruelle, entraînant Elise avec toi.

- J’espère que ça suffira, j’espère que quelqu’un va venir les chercher, qu’on a fait ce qu’il fallait…

Ce sauvetage te semblait être un abandon. Qui sauvait des gens pour les abandonner dans une ruelle sombre en pleine nuit ? C’était complètement fou et en même temps la seule chose qui pourrait empêcher que quelqu’un ne refasse un jour confiance à vos doubles. De toute façon, tu n’avais aucune idée de l’endroit où se cachait la résistance dans ce monde. Le 12 Square Grimmaurd d’ici était peut-être sous la coupe des Mangemorts ou n’existait peut-être pas. Vous ne connaissiez pas grand-chose de ce monde et en voulant faire mieux, vous pourriez tout simplement aggraver la situation. Maud avait ce que tu supposais être un miroir à double sens. Elle avait donc ce qu’il lui fallait pour la suite normalement.

- Le tableau… Si le tableau est revenu alors c’est gagné, sinon…

Sinon et bien tu n’osais même pas y penser. Soit il faudrait revenir à la ruelle, soit il fallait trouver ce que ce maudit tableau attendait encore de vous. Tu jetas un œil vers la ruelle. Tu savais que tu ne pourrais pas rester à attendre. Maud ne ferait rien tant que vous resteriez là puisqu’elle ne vous faisait pas confiance.

- Allons vérifier…


C’était comme un air de déjà vu. Rentrer vite avec l’Aiglonne chez vous, à l’abri. Vous rebroussâtes chemin pour retourner à l’université. L’entrée était déserte et tu montas le premier escalier. Un hurlement se fit entendre dans les étages. Ça ce n’était pas bon signe. Un hurlement dans les étages, c’était même plutôt de mauvaise augure. Finalement votre départ ne serait peut-être pas aussi facile que la dernière fois.

- C’est pas bon ça, viens...


Tu attrapas la main d’Elise et tu laissas tes sens te guider, pressant le pas, ralentissant quand il le fallait. L’université était en effervescence et tu te doutais du problème qui allait se poser si on vous trouvait. Vous ne pourriez pas vous débarrasser des élèves et repasser le tableau tranquillement. Tu finis par entrer dans une salle au hasard lorsque ton ouïe te fit comprendre que vous alliez vous retrouver coincés.

- Je pense que la prof s’est réveillée, ou que quelqu’un a fini par se dire que fouiller la salle commune des Serdaigle ça pouvait être une bonne idée. Je ne m’en fais pas pour nos doubles, ils inventeront tous les bobards qu’ils veulent, qu’ils ont été dupés, etc.


Oh ça, ils ne devaient pas manquer d’imagination quand il s’agissait de se dédouaner de quelque chose. Ce que tu craignais, c’était de rester coincé ici un moment à devoir donner des explications et à te justifier. Pire à te retrouver sous veritaserum… Vos doubles eux ne risquaient rien, ils ne se souviendraient de rien, mais vous, c’était carrément une autre histoire. Il ne s’agissait pas de finir dans le même état que la personne que vous veniez de sauver.

- Attendons un peu que ça se tasse, techniquement ils nous pensent à Sainte-Mangouste, ils ne vont pas nous chercher ici, je pense…

Enfin tu l’espérais, parce que cette salle de classe n’était clairement pas la meilleure cachette qui soit. Seul le bureau sur l'estrade pouvait vous permettre de vous dissimuler.

MAY
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Mar 21 Avr - 23:18
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Cette aventure aurait pu s’appeler rien ne se passe comme prévu. Les gens semblaient s’être tous mis d’accord pour faire suer Elise qui se voyait mal pousser une gueulante parce qu’ils s’inquiétaient pour leur professeur. Alors si pour sa part, Elise se moquait de son professeur de médecine actuel, si elle avait vu son ancien prof – quel dommage d’avoir perdu un prof si compétent et donnant envie d’apprendre hein – dans l’état qu’était le professeur Lewis, toutes les gueulantes du monde n’auraient pas suffi à l’écarter. Elle avait donc besoin de l’aide d’Aidan, espérant que ce dernier serait plus convaincant qu’elle.
Elle ne s’était pas trompée. Aidan avait tout de même un certain talent pour changer le ton de sa voix et ne pas du tout envie donner aux gens de discuter. Il était crédible, elle ne pouvait pas le lui retirer, ce rôle qu’il jouait, il le tenait à merveille et si lui, la faisait flipper, elle ne voulait JAMAIS rencontrer son homologue vivant ici. Cela semblait fonctionner, la plupart partirent sur le champ et pour les plus curieux d’entre eux, certainement que les regards assassins du couple infernal les poussèrent à prendre la poudre d’escampette, enfin pour les débiles, parce qu’il y a toujours des débiles, Aidan se chargea de forcer le passage, Elise profitant de ce qu’il faisait pour suivre en silence.

Elise prit une profonde inspiration lorsqu’elle sortit enfin à l’air libre, le plus dur était derrière eux. Elle observait les alentours tandis qu’Aidan soulevait Maud pour éviter qu’elle ne les ralentisse. Elle ressemblait de moins en moins au professeur Lewis et ses traits affaiblis ressortaient de plus en plus. Sa respiration aussi n’arrangeait rien, elle semblait sifflante. Pourvu qu’elle ne vienne pas à leur claquer entre les doigts. Heureusement qu’Aidan était là, voilà pourquoi il faut toujours avoir un garçon avec soi, Elise aurait jamais pu porter la Serpentarde ou alors elle serait morte d’épuisement, lui il pouvait la porter sans problème. Oui faut le dire, c’était malgré tout un peu rageant de se dire qu’elle en était incapable. Le petit groupe de quatre avançait rapidement, si Aidan avait pas de courbatures demain et bien bonjour l’injustice. Couvrant le silence, les pleurs de Sarah et, pour une fois Elise arrivait à comprendre la demoiselle, elle se retenait de poser sa main sur son épaule pour tenter de la réconforter, là n’était pas son rôle et elle le savait mais comment rester insensible quand quelqu’un est en train de perdre tout ce qu’il possédait parce qu’il avait eu de la compassion et de la loyauté.

Une fois à l’abri des regards indiscrets, Aidan déposa la demoiselle qu’il portait avant de s’adresser aux filles, les mettant en garde pour leur propre sécurité. C’est sans un mot de sa part qu’elle laissa les jeunes filles, perturbée, elle ne savait pas quoi leur dire, bonne chance semblait tellement mesquin quand elle était responsable de leurs tracas. Probablement en plus que la fille dont elle partageait les traits n’aurait pas eu la moindre compassion alors que si elle, avait dû abandonner Sélénya pour quelques raisons que ce soit, elle ne l’aurait pas laissé comme une moins que rien dans une ruelle.
Ce fut Aidan qui la tira de ses pensées en l’entraînant avec lui hors de la ruelle. Il avait visiblement besoin de parler de leurs actions, la demoiselle hocha donc la tête « Je pense que oui, elles ont toutes les clés en main pour s’en sortir et si nous n’avions pas été là, je pense qu’elles y passaient toutes les deux aujourd’hui. » Ce n’était pas très positif, mais il paraissait difficile à Elise de faire mieux.

La seule éclaircie à travers les nuages furent les mots suivants d’Aidan. Le tableau ça ne voulait dire qu’une chose, qu’ils pouvaient rentrer chez eux et le moins que l’on puisse dire c’est que ça avait le don de lui faire plaisir. Une fois de plus, elle suivit sans discuter Aidan à travers les différents couloirs, d’un pas bien plus rapide que tout ceux qu’ils avaient pu faire précédemment. Puis, d’un coup, le nuage décida de se poser de nouveau devant le soleil. Un hurlement qui allait les faire rester un peu plus longtemps, c’est merveilleux. Elise s’immobilisa pour mieux écouter, pourvu que ça soit une fille sur qui une araignée venait de tomber. Si c’est tout à fait crédible, Elise, si une araignée lui tombait dessus, avait le même hurlement, bon peut être plus aigu encore.  Mais bon si elle essayait de se convaincre – et qu’elle y arrivait presque en plus – que ce n’était pas si grave, Aidan décida de ne pas bercer d’illusions en disant que c’était pas bon. Mais pourquoi il disait cela ! il ne pouvait pas la laisser espérer. Puis histoire de bien montrer qu’il ne rigolait pas, au cas où Elise aurait cru qu’ils lui faisaient tous une petite blague, tout à fait le genre de la maison c’est vrai. Il l’attrapa pour on ne sait quelle obscure raison et la traîna derrière lui. Alors là, il y avait quelque chose de très étrange, déjà qu’il lui prenne la main, d’accord ça ne la dérangeait absolument pas, mais normalement elle était capable de suivre même sans ça et n’avait pas l’intention de le perdre de vue. Mais si ça c’était bizarre, la façon de faire d’Aidan était encore plus bizarre, il avançait à un rythme changeant sans arrêt, pouvait ralentir d’un coup, tourner au dernier moment et finalement il entra dans une salle, comme ça pour le fun. Tout ce que trouva à dire Elise, parce que ça lui semblait ultra important à ce moment-là, c’est « Je ne suis pas certaine qu’on trouvera le tableau ici. » Non, elle n’allait pas lui demander ce qui lui passait par la tête, n’allait pas se renseigner, juste elle trouvait ça un peu étrange comme manière de faire.

Pour les suppositions en revanche, elle était d’accord, soit l’autre chieuse était réveillée… Elise se retint même de dire à Aidan, la prochaine fois frappe plus fort. Soit ils l’avaient découvertes et vu le son strident ça avait été une fille. Pour les doubles, c’était bien le cadet des soucis d’Elise tien, elle marmonna « C’est surtout le problème qu’ils auront eux à gérer, je ne veux pas en gérer un de plus, je veux rentrer chez nous. » Oui, elle était totalement égoïste mais c’est bon, elle avait donné pour aujourd’hui. Son seul problème à elle, c’était un tableau qu’elle espérait être de retour sur le mur du couloir. D’ailleurs, ce tableau ne pouvait pas avoir de volonté propre, impossible mais quelqu’un le manipulait d’ici ? Elise ne voyait pas aucun un sorcier si puissant pour faire ça ne serait pas en mesure de régler les problèmes que résolvaient Elise et Aidan, seul comme un grand.

A la phrase suivante d’Aidan, Elise ne chercha pas à discuter, elle s’installa sur le sol, non parce que rester debout à rien faire ça ne lui ressemblait pas vraiment. Elle chuchota à son camarade « Il est possible que Dimka vienne te gaver suite à mon arrivée dans le réfectoire et le fait que je t’ai demandé de venir avec moi. » Elle fronça les sourcils « Pas pour des sentiments… quoi que peut être qu’il t’embêtera avec ça aussi. » De toute façon, pour Elise, Dimka était un poison donc il la faisait chier pour tout et n’importe quoi. « Mais il est possible qu’il comprenne qu’il se passe un truc louche. On a fait des recherches ensemble, indépendamment de ma volonté, c’est un emmerdeur fini, il n’a jamais voulu me lâcher. Donc prépare toi à ce qu’il essaie de faire le lien entre ce qu’il sait, ce qu’il tiltera et sur nous deux. » Elle lui adressa un sourire penaud mais bon en toute logique, Aidan devait mieux se débrouiller avec Dimka qu’Elise qui se laissait marcher sur les pieds.

Après ce qui lui sembla être trop longtemps, elle se releva, ouvrit la porte et passa son nez par l’entrebâillement de cette dernière, écoutant attentivement mais on a pas tous des sens ultra développés « Je crois qu’il y a personne. » Elle fit un premier pas en dehors de la salle, prudente, puis un second et enfin un troisième. Tout avait l’air d’aller pour le mieux, elle se retourna pour dire à Aidan qu’il pouvait venir mais il était déjà juste derrière elle. Elle le regarda avec un sourire « Allons voir si on en a assez fait pour ce tableau. » Elle avançait plus prudente que jamais, franchement elle faisait des gros efforts pour être discrètes. C’est à un couloir de celui dans lequel se trouvait le tableau qu’il y eut des bruits de pas, elle se colla au mur, sachant comme d’instinct qu’elle n’aurait pas besoin de dire Aidan qu’il fallait qu’il fasse pareil. Quelque chose lui soufflait qu’il savait déjà. « Tu te rends compte, elle s’est fait attaquer par derrière, ça veut dire qu’il y a des traitres dans le château, en plus des deux filles. Si ça se trouve ils ont capturé Elise et Aidan, pire encore il les ont tué et les deux qu’on a vu c’était des imposteurs. » Ah génial, le club parano, Elise recula discrètement pour venir se coller à Aidan, se hissant sur la pointe des pieds pour lui souffler « Tu crois qu’on devrait montrer qu’on est là où on attend qu’ils arrêtent de boucher le passage et on fonce ? » Pourvu que ça ne dure pas trois heures, n’importe qui pouvait arriver de là d’où ils venaient et ils auraient l’air crétin à patienter dans le noir. C’était rageant d’être à dix pas du potentiel tableau et de ne rien pouvoir faire.



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Dim 26 Avr - 0:09

 

Ce lien qui nous lie ne cassera pas

— Elise & Aidan

Se dire que si vous n’aviez pas été là, cela aurait pu être pire avait quelque chose de réconfortant. Peut-être une façon de se donner bonne conscience. Tu ne voyais pas comment faire mieux. Vous aviez dû en moins de quelques heures, deviner ce qui clochait et élaborer un plan. Bien sûr que c’était loin d’être parfait. Cette fois, tu avais une étrange sensation en ayant accompli cette mission. Tu n’avais pas le sentiment de victoire de la dernière fois. Tu aurais aimé avoir un signe, quelque chose qui te montrerait que oui vous les aviez véritablement aidées, que Maud allait pouvoir se rétablir et que quelque part ça aiderait aussi la résistance à continuer sa progression. Est-ce que la simple réapparition du tableau suffirait à t’apaiser cette fois ? La dernière fois tu avais quitté ce monde, persuadé d’avoir joué un rôle important et au final tu avais pu constater aujourd’hui que ça n’avait pas été si victorieux que cela, que votre action avait entraîné d’autres conséquences. Alors non tu n’arrivais pas à te réjouir vraiment.

Comme si cela ne suffisait pas, les ennuis reprenaient du service. Cette fois tu ne laissas pas de chance au hasard et tu entraînas Elise à ta suite, vous évitant un bon nombre d’élèves et de questions embarrassantes. Lorsque la rencontre avec des habitants de ce monde allait être inévitable, tu choisis de vous réfugier dans une salle. Forcément comme tu n’avais pas pris le temps d’expliquer quoi que ce soit, l’Aiglonne ne comprenait pas vraiment tes agissements.

- Non je sais, c’est juste qu’on risque de nous tomber dessus avant qu’on ne parvienne jusqu’au tableau.

Ce n’était pas grave si elle te prenait pour quelqu’un d’un peu trop prudent. Tu n’allais pas vraiment lui avouer là maintenant, que tu avais des sens un peu plus développés que la normale, que ça t’avait permis de percevoir et d’entendre des mouvements et des pas bien plus éloignés que ce qu’elle pouvait entendre. Non parce que tu n’avais pas non plus envie de lui expliquer pourquoi tu étais plus avantagé au niveau de tes sens. Tu n’avais pas du tout envie que cette fois devant le tableau, au lieu de te dire qu’elle voulait te revoir, elle te demande de ne plus jamais l’approcher. L’idée que cela arrive te semblait bien douloureuse. Tu enchaînas cependant sur tes hypothèses concernant l’effervescence que tu percevais dans les couloirs. L’Aiglonne avait raison. Donner des explications aux autres élèves ce n’était plus votre problème, mais ceux des deux casse-pieds à qui vous empruntiez l’identité dans ce monde.

- On y est presque, on sera bientôt chez nous, la rassuras-tu.

Vous aviez peut-être vos propres ennuis dans votre monde, une histoire toute aussi inquiétante, mais c’était chez vous. Il était sans doute plus aisé de se battre dans un monde que l’on connaissait, de savoir vers quels alliés se tourner. Chez vous il y avait vos proches, vos amis, vos repères, vos habitudes, ce n’était pas un monde parfait, mais c’était le vôtre.
Tu regardas Elise s’installer au sol et tu vins reposer ton dos contre la paroi du mur derrière toi, lui faisant ainsi face, ta baguette en main toujours au cas où. Lorsqu’elle brisa le silence pour parler de Dimka, tu te retiens de rire.

- Je m’y attendais déjà, répondis-tu amusé, je le connais depuis assez longtemps pour savoir qu’il ne fera pas comme si de rien n’était.

Ha ça, même s’il n’avait rien dit sur le moment, Dimka ne te raterait pas lorsque tu le recroiserais plus tard. Ces fameux sentiments, comme elle le disait, il viendrait te tanner avec et tu aurais bien du mal à dévier le sujet. Lui aussi te connaissait bien et tes trucs pour ramener l’attention sur autre chose, il les reconnaissait plutôt bien. Cette fois, tu lui expliquerais cette histoire d’univers parallèle, il comprendrait. Lui expliquerais-tu vraiment tout ? Probablement. L’attirance que tu ressentais pour l’Aiglonne commençait à te peser et lui t’avait parlé de sa relation avec Alcyone, alors ce serait juste de finir par lui en parler.

- Tu as fait des recherches ? Sur… ce qui nous était arrivés ? Avec Dimka ?


Tu ne cachas pas ta surprise. Habitué des secrets, tu avais juste gardé toute cette histoire pour toi. Tu n’avais pas non plus poussé ta curiosité jusqu’à faire des recherches sur les mondes alternatifs. Tu n’avais pas imaginé qu’Elise ait pu faire des investigations sur cet étrange phénomène. Tu ne relevas pas sur le fait que ton meilleur ami pourrait faire des liens entre tout ça. Il en ferait oui, mais puisque tu ne comptais pas continuer à lui cacher, ce n’était pas grave.

- Tu avais trouvé quelque chose d’intéressant ?


Elle t’en aurait peut-être parlé, non ? C’était peut-être pour ça qu’elle ne t’avait pas parlé de ses recherches ? Peut-être qu’elle n’avait juste rien d’intéressant à en dire ?

Elise finit par se lever et se dirigea vers la porte. Tu la suivis et prêta l’oreille. Tu en vins vite à la même conclusion qu’elle. Il n’y avait plus personne dans les parages. Le bon moment donc pour repartir dans les étages retrouver ce maudit tableau. Tu te rapprochas d’elle, alors qu’elle s’assurait encore que la voie était libre. Tu lui rendis son sourire lorsqu’elle se retourna vers toi et tu acquiesças. Vous repartîtes à travers les couloirs. Il semblait qu’à mesure que le temps passait, les recherches se réduisait. Il était assez tard maintenant, il ne devait rester que quelques patrouilles par-ci par-là et sans doute que les entrées étaient de nouveau gardées. Proche du but, des pas se firent entendre dans un couloir adjacent. Elise les perçut également et tu te figeas immédiatement tentant d’identifier vers où ils se dirigeaient. Tu écoutas les nouvelles théories des élèves de ce monde et ça valait plutôt le détour. Cela dit, ils vous évitaient encore une fois de chercher des explications à leur inventer. Elise se colla à toi pour te demander ton avis sur la suite et à son contact tu pris un peu plus de temps que prévu à lui répondre.

- Ils risquent de nous poser des questions, évitons de nous montrer, ils sont deux,
comptas-tu au vu des respirations que tu percevais, chacun un ? Avec la rapidité, dans le noir, il n’auront pas le temps de réagir et de nous identifier.

Le tableau était à quelques mètres normalement. Il n’y avait que ces deux individus entre vous et lui. Un informulé pour les stupéfixer et il n’y aurait plus qu’à courir jusqu’à votre porte de sortie vers votre monde.

MAY
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Elise de Lestang
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Sa façon d’agir était pour le moins particulière. Elise ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il lui parle de se faire tomber dessus. Elle pencha la tête devant tant de prudence mais bon, ils n’allaient pas se séparer pour autant et puis, passer un peu de temps à souffler suite à tout ce sport qu’ils avaient fait, Elise n’allait pas protester.
Tout ce qu’elle voulait, elle, c’était rentrer dans leur monde et espérer ne jamais avoir à remettre les pieds ici ou alors, la prochaine fois, qu’ils les remercient tous pour avoir perdu des après midi entiers pour leur filer un coup de mains. Lorsqu’Aidan prit la parole pour lui dire qu’ils étaient bientôt chez eux, elle n’eut pas le moindre sourire en le regardant. Si seulement il pouvait en être sûr mais même là, ils ne savaient pas si le tableau était à sa place, ils ne pouvaient qu’espérer. De toute façon, ils n’avaient d’autre choix que d’aller voir, bon une fois qu’Elise aurait récupéré un peu parce que maintenant qu’elle était à l’abri des regards et que l’adrénaline était redescendue, elle avait besoin d’une pause.

Cependant, elle n’était pas non plus le genre de personne ne parlant pas à son partenaire, même lorsqu’elle reprenait sa respiration. Une fois installée, elle décida de le mettre en garde sur Dimka. Chose qui semblait faire sourire Aidan, sans qu’Elise n’en comprenne la raison. Parler de Dimka, pour elle en tout cas, c’était tout sauf drôle, Dimka était tout sauf drôle, enquiquineur de première. Il s’attendait à se faire enquiquiner par Dimka, le pauvre. Elise fit la moue « Je suis désolée pour toi. » Non, aucune question sur comment tu fais pour le supporter, ni rien. Ils se connaissaient depuis longtemps comme disait si bien Aidan, il devait donc savoir comment gérer cet insupportable énergumène qui parlait de cul tout le temps. Elle en profita plutôt pour lui expliquer qu’elle avait fait des recherches, chose que Dimka savait, histoire qu’Aidan ne soit pas surprit si l’autre chieur abordait le sujet. Elle secoua la tête négativement, ça ne s’était pas vraiment passé comme cela. « Disons que j’étais à la bibliothèque en train d’étudier l’étrange phénomène de deux frères ayant affirmé avoir fait un voyage dans un univers parallèle quand Dimka est venu s’asseoir à côté de moi. » Rien qu’au son de sa voix en disant cela, on comprenait aisément que ça n’avait pas été une bonne nouvelle pour Elise « Il m’a piqué mon livre et a lu ce que j’étudiais. Ça lui arrive de se mêler de ses affaires des fois à celui-là ? » C’était une question rhétorique, la réponse était non. « Il m’a dit que c’était un sujet qu’il avait étudié en cours et qu’il pouvait me donner mes notes, à condition que je partage ce que j’apprendrais. J’ai dit oui parce que je voulais ses notes, je n’ai jamais eu l’intention de partager quoi que ce soit, chose qu’il sait certainement vu qu’il a menacé de pourrir mon existence si je la jouais perso. Il est drôle… il la pourrit déjà à mon sens. Je crois qu’il se posait des questions sur le fait que j’aie, ou non voyagé entre les mondes moi aussi. » Elle fit la moue « Je pense qu’il fera le lien avec toi manque de bol. »

Pour le fait de trouver quelque chose d’intéressant, Elise haussa les épaules, rien qui lui avait semblé indispensable pour le coup. « Je sais juste qu’ils ont été internés parce que tout le monde les prenait pour des menteurs, que depuis personne n’a jamais mentionné qu’il avait fait un voyage. Ce qui indique soit que personne n’y est allé à part nous… soit que personne n’en a jamais parlé de peur d’être pris pour des fous. Un des frères est encore vivant mais avec tout ce qui se passe en ce moment dans ma vie, je n’ai pas eu le temps de me pencher sur ce sujet. » Elle fit une grimace « Je dois aussi réfléchir sérieusement au fait que j’emmène ou non Dimka avec moi si j’y vais, je n’en ai pas particulièrement envie, mais s’il l’apprend, je crains qu’il me gave plus qu’il ne le fait actuellement. » Si elle n’avait pas vraiment tenu Aidan informé de tout cela, c’est parce qu’elle avait l’impression d’avoir du vent, mais maintenant, elle se sentait un peu obligé de lui en faire part même si ça n’était pas grand-chose parce que le Dimitrov ne le louperait pas.

Encore que, pour que le Dimitrov casse les pieds à Aidan, il fallait que les deux Serdaigles puissent rentrer et ce n’est pas en restant à papoter dans une pièce, même si c’était sympathique, que ça allait fonctionner. Elise finit donc par tenter sa chance et mettre un bout de nez dehors, suivie par Aidan qui n’avait pas l’air de trouver l’idée stupide, bonne nouvelle.
Le trajet se passa relativement bien, pour une fois, personne ne leur tombait dessus, ce qui permettait au soi-disant couple, d’avancer assez rapidement mais parce qu’il ne faut jamais fêter victoire trop tôt, c’est presque arrivé que le destin décida de leur casser les pieds. Après ça aurait pu être pire, il fallait relativiser, ils auraient pu être 500 à les attendre et ça aurait été tout de suite moins sympathique. Elise fut réactive, ce qui est plutôt spectaculaire, elle se colla au jeune sorcier afin d’éviter qu’il ne se fasse repérer. Est-ce qu’il avait un plan pour qu’ils se débarrassent rapidement d’eux ? Aidan mis quelques secondes avant de réagir, étrange lui qui était pourtant réactif habituellement, là il semblait avoir besoin de réfléchir. Ce n’est pas pour autant qu’Elise s’impatientait, elle avait tout son temps… enfin tant que personne ne lui tombait dessus, bien entendu. Sa réponse était impressionnante, elle avait un peu de mal à comprendre comment il pouvait être aussi sûr de lui en disant qu’ils étaient deux mais  elle n’avait aucune raison de ne pas le croire. Le plan d’Aidan était donc de les attaquer. Elise eut un bref mouvement de tête pour dire qu’elle était partante. C’était incroyable d’ailleurs de se dire à quel point elle avait changé, elle n’hésitait plus une seule seconde lorsqu’il fallait attaquer afin de pouvoir s’en sortir. Elle s’écarta donc d’Aidan afin de sortir sa baguette, attendit qu’il fasse de même. De sa main gauche, elle leva son pouce, puis l’index sans oublier le majeur pour compter jusqu’à trois et lorsque son majeur fut dressé, elle pointa sa baguette vers les silhouettes murmurant « Stupéfix » Pourquoi avoir murmuré ? Parce qu’il ne fallait surtout pas qu’ils entendent sa voix, ni l’un, ni l’autre, s’ils étaient en mesure de la reconnaître et que par malheur, elle revenait ici, elle n’aurait plus aucun pouvoir et ils avaient besoin de pouvoirs.

Lorsqu’il y eut deux impacts au sol, elle s’avança dans le couloir, un immense sourire illumina son visage en constatant que le tableau était là. Elle s’en approcha rapidement puis tendit la main à Aidan pour qu’ils puissent rentrer chez eux, ensemble. Le retour, c’était toujours un peu bizarre pour Elise, bon pas parce qu’elle s’habituait à être sous le feu des projecteurs mais parce qu’elle n’était plus continuellement collée à Aidan. Elle lui adressa néanmoins un sourire une fois debout dans le couloir de leur université « Encore une bonne chose de faîte partenaire ! »



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Jeu 30 Avr - 21:34

 

Ce lien qui nous lie ne cassera pas

— Elise & Aidan

Ce n’était pas un secret. Ton meilleur ami prenait un malin plaisir à ennuyer l’Aiglonne, alors oui forcément sa réaction ne t’étonnait pas. Pourtant ça t’amusait. Dimka n’avait jamais été casse-pieds avec toi, sinon vous ne seriez pas ami. Bien sûr tu n’ignorais pas la réputation qu’il entretenait, mais tu le connaissais bien mieux que ce qu’il acceptait de montrer aux autres. Elise était désolée pour toi, vraiment il n’y avait aucune raison. Elle avait vraiment piètre opinion de ton ami, mais avoir pitié de toi ? Tu trouvais vraiment la situation risible, mais tu pris sur toi. Tu ne voulais pas la vexer en ayant l’air de te moquer de sa réaction.

- Ne t’en fais pas, vraiment. C’est mon meilleur ami tu sais.


Tu n’ajoutas rien. Ce n’était sans doute pas le moment de convaincre Elise que Dimka n’était pas qu’un crétin s’étant donné pour mission de l’emmerder. Et est-ce que c’était ton rôle après tout, parce que si derrière ton ami ne pouvait s’empêcher de la titiller, ce serait une perte de temps. Peut-être pourrais-tu commencer par toucher un mot à Dimka, lui demander d’être moins taquin avec l’Aiglonne ? Si tu hésitais à garder pour toi les sentiments particuliers qui t’habitaient, cette demande c’est sûr, trancherait pour toi. Tu l’écoutas expliquer comment elle en était venue à faire des recherches avec Dimka sur les autres mondes. Tu eus un sourire, imaginant parfaitement bien la scène qu’elle te décrivait. Est-ce que ça lui arrivait de s’occuper de ses affaires ? Comme une fois sur deux, celles-ci n’étaient pas forcément source de joie, on va dire que ce n’était pas très étonnant qu’il aille voir si celles des autres n’étaient pas mieux. Tu ne dis rien, parce que tu pensais que même si la manière dont s’était incrusté ton ami n’était pas très diplomatique, il n’en restait pas moins quelqu’un de futé et s’il y avait quelque chose à trouver, il pouvait être un bon associé.

- D’accord, et ça se comprend. Je n’ai parlé à personne de tout ça, et oui sans doute parce que ça semble impensable et que je n’ai pas vraiment envie de passer pour un dingue ou perdre du temps à convaincre les gens de la véracité de ce que je raconte. J’étais parti du principe que c’était arrivé et c’est tout… Bon là c’est quand même la deuxième fois, si ça se reproduit, je crois qu’effectivement je risque de m’y intéresser plus...

Tu n’allais pas passer ta vie à faire des voyages entre ce monde et le tien avec Elise, sans comprendre pourquoi cela vous arrivait à vous, sans chercher à savoir comment tout ça fonctionnait. Elle hésitait à communiquer ses trouvailles à Dimka et craignait qu’il lui fasse payer.

- Il a beau être pénible avec toi, mais je pense qu’en te demandant de lui partager ce que tu savais, ce n’était pas seulement pour te casser les pieds. Et si je ne me trompe pas et que tes recherches l’intéressent, alors il pourrait être une bonne aide. Après bien sûr, c’est toi qui vois.

Ce que tu te disais c’est que des moyens d’embêter Elise, ton ami en avait de moins compliqués et tout aussi efficaces que de lui demander de lui transmettre ses avancées. Bon certes, faire cette requête en la menaçant de lui pourrir encore plus la vie, c’était un peu maladroit de sa part, mais c’était Dimka.

En attendant de savoir si oui ou non Dimka se servait de ça comme prétexte pour rendre dingue Elise ou si cette dernière confierait ses avancées à ton meilleur ami, il vous fallait trouver le moyen de rentrer. Avec prudence, vous reprîtes votre avancée jusqu’au tableau, mais à quelques mètres de celui-ci, un nouvel obstacle se dressa entre lui et vous. En dépit du léger trouble qui t’avait envahi, tu finis par répondre aux interrogations de l’Aiglonne et lui suggéras l’attaque cette fois-ci. Elle ne discuta pas plus que cela ta proposition, et tu pris conscience encore une fois de la confiance qu’elle plaçait en toi. Elle pouvait compter sur toi tout comme tu pouvais compter sur elle. Tu levas alors ta baguette et regardas Elise lever les doigts un à un pour établir le décompte qui vous permettrait d’agir au même moment. Tu la suivis, soufflant à peine la formule du sort pour te débarrasser de ta menace. Simple et efficace. Les deux étudiants avaient touché le sol et plus rien à présent ne se dressait devant vous pour vous empêcher d’atteindre le tableau et rentrer chez vous. Il était bien là, prêt à vous ramener dans votre monde. Ce que vous aviez fait ce soir avait finalement été suffisant. Elise te tendit la main et tu la saisis sans hésiter. Tu étais ravi de rentrer chez vous, même si tu ignorais quelles catastrophes agiteraient ton monde. L’Aiglonne t’adressa un sourire et tu lui répondis.

- Oui, bien que ces voyages soient particulièrement éprouvants, on forme une bonne équipe !

C’était une évidence. Et ainsi en le lui disant tu reconnaissais ton erreur, d’avoir voulu te débrouiller sans elle. Tu avais voulu l’épargner ? La protéger ? Ou peut-être plutôt te protéger ? De ces sentiments qui te traversaient à chaque fois qu’elle était trop proche ou lorsque tu la regardais. De toutes ces questions que tu te poserais encore inlassablement.
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